Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31.
Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale !
Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec
et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des
berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques
nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon
que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin,
je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel
et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat.
Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité,
mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion
la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques
qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch,
réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années
de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970.
Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi :
des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient
marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel,
et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes.
Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de
ses personnages. Cette année-là, je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur
(qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche)
et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté
sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire,
l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet
de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais
une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là,
mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois.
Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants,
et la vie devenait ce fameux casse-tête avec les compromis à trouver entre la vie amoureuse,
la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales.
À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur
connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie.
Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir
dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils
ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais
la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens...
Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur
l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années
qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel
post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole.
Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...
Klapisch a appelé sa série Salade grecque. Je lui aurai plutôt donné
comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec »,
l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui désigne
la rotation de la broche de viande qui se fait rôtir. Dans l’Auberge espagnole, des étudiants
vivaient un bouillonnement d’expériences, et dans Salade grecque, les expériences
sont vécues par leurs enfants... La boucle est bouclée, c’est-à-dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve
par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !
Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
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Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
En ce premier jour d’hiver, et pour tourner la page de cette douloureuse année 2020, apportons un peu de l’esprit de Noël avec une
recette de pain d’épices à faire à la maison, à défaut de pouvoir se rendre personnellement au
Palais du Pain d’ÉpicesPalais du Pain d’Épices
ou sur les marchés de Noël.
C’est une recette préparée à l’aide d’une machine à pain à partir des épices achetées dans une boutique mais que l’on peut trouver en ligne
ici.
Cette recette peut se faire aussi sans machine à pain, avec un robot par exemple, ou à la main mais avec beaucoup d’huile de coude.
Les ingrédients nécessaires sont les suivants pour la pâte à pain d’épices :
5 cl d’eau
125 g de beurre ramolli
4 cuillères à soupe de miel liquide
2 cuillères à soupe d’épices à pain d’épices
1 orange non traitée dont on va récupérer le zeste
175 g de sucre semoule
350 g de farine
Pour le glaçage :
un œuf dont on ne gardera que le blanc
un citron ou un peu de jus de citron
100 g de sucre glace
Zester l’orange.
Hacher finement les zestes.
Couper en petits morceaux le beurre.
Faire ramollir le beurre au four micro-ondes.
Mettre 5 cl d’eau dans la cuve de la machine à pain.
Ajouter les autres liquides : le miel et le beurre fondu.
Mettre le sucre semoule dans la cuve.
Compléter avec les épices et le zeste d’orange.
Terminer avec la farine.
Lancer un programme de pâte sans cuisson sur la machine à pain (ou mélanger au robot ou à la cuillère en bois).
Le mélange se fait peu à peu.
Quand le mélange est bien uniforme, sortir la pâte et l’étaler en une couche d’au moins 5 mm sur du papier sulfurisé.
Laisser reposer au frais pendant une heure.
Utiliser des moules pour découper des formes ou couper des rectangles dans la pâte.
Suivant l’épaisseur de la pâte cuire au four à 190°C entre 10 et 15 mn.
Laisser reposer une heure.
Faire le glaçage en mélangeant le blanc d’œuf avec le sucre glace et quelques gouttes de citron.
Glacer au pinceau les pains d’épices.
Laisser sécher pendant une heure.
Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il
dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.
J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série
Netflix Black Earth Rising était You Want It Darker de Leonard Cohen.
À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer
cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.
Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une
célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales,
reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.
Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992.
Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études,
dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne.
À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois,
j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat.
Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ?
Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ?
Celui des étudiants belges en informatique ?
Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi.
Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing,
que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables :
K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens.
Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées.
K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui
que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.
I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé
à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale.
Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les
compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là-bas sa jeune épouse
et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé
des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais
ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances
par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda
et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche,
au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi,
son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes.
Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.
Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et
sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue
à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un
« Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne.
Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures
opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur
des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières.
K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami.
La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord,
peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows
pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater.
Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles
j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.
Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique.
I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés.
Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens,
venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp.
La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs
de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996.
I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi,
en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international,
et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.
C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter
ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et
ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.
Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise.
J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver
I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté
alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.
Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal.
En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle
passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940,
mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990.
Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs
auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux,
me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la
spiritualité et de la force de l’amour.
Hier soir, sur le site de l’Université Lyon 3, a eu lieu le débat de clôture de Pop’Sciences Forum :
« Intelligence artificielle, demain commence aujourd’hui ».
Après une présentation d’Olivier Nerot sur les difficultés à tracer des frontières entre le vivant
et le non-vivant, ce dernier a été rejoint par Jean-Claude Dunyach et Sylvie Allouche pour une table ronde.
Après un démarrage troublé par le robot dinosaure de la fille de Nerot, les différents intervenants
ont présenté leurs visions du futur de l’IA. Le débat a assez vite dérapé pour passer trop rapidement
sur les points intéressants du sujet (qui sont revenus brièvement dans les remarques et les questions
de la salle, à la toute fin) pour aborder des sujets assez éloignés tels que le transhumanisme, la notion de
singularité ou la vallée dérangeante...
À titre personnel, c’est plutôt le transhumanisme qui me dérange. Je préfère de loin la vision de Joël de Rosnay
sur l’hyperhumanisme.
C’est du moins ce que je vise dans mes propres travaux de recherche dans le domaine de l’IA où la finalité est de favoriser la diversité (en particulier au niveau culturel), de croiser les regards (entre les différentes disciplines scientifiques), de s’ouvrir aux autres… bref, d’être plus humain.
Mais bon, cette soirée aura quand même été l’occasion de revoir quelques membres lyonnais de la Gang :
Sylvie Lainé et Nicolas Le Breton. Il faut dire que le groupe a un peu explosé avec les départs des uns et
des autres aux différents coins de la France (en région parisienne, au sud, au nord, dans l’ouest),
voire dans le reste de la francophonie (Suisse, Canada).
Tiens, petit message personnel à celui qui fut le Capitaine de la Gang, le désormais
bordelais André-François Ruaud qui travaille dans la traduction de l’anglo-russe des
mémoires d’un certain détective :
hier après-midi, je n’ai pas pu me rendre chez moi et j’ai dû faire un gros détour parce que
le Prince Charles et la duchesse Camilla sont allés faire des dégustations à quelques pas de chez moi,
aux Halles Bocuse. Quel rapport avec l’intelligence artificielle ? A priori aucun si ce n’est qu’au cours de
son histoire, l’IA a connu de nombreux « hivers ». Un exemple frappant présenté comme
un échec de l’IA concernait les problèmes de la traduction automatique (il faut remonter au temps de la guerre froide
et à l’époque où la DARPA finançait largement les laboratoires de recherche en IA aux États-Unis).
Une phrase en anglais telle que « l’esprit est fort, mais la chair est faible »
passée de l’anglais au russe, puis du russe à l’anglais revenait sous la forme de « la vodka est forte,
mais la viande est avariée ! »
La semaine dernière, ma vie ressemblait beaucoup trop à Alien : Covenant.
Tout avait commencé par des collègues croisés dans les bureaux.
La période des vacances estivales ressemble vraiment à une sorte de grand sommeil
dans les habitudes professionnelles, avec au réveil quelques personnes qui ne font plus
partie de l’équipe (néanmoins celles-ci connaissent un sort plus enviable que celui du
commandant de bord du film de Ridley Scott). Grosse responsabilité sur nos épaules :
même si nous ne transportons pas des milliers de passagers en hibernation, nous
avons à notre charge des centaines d’étudiants que nous poussons à acquérir un
savoir scientifique et technique au cours de cette année universitaire afin
qu’ils puissent valider un diplôme, à défaut de s’établir sur une nouvelle planète
à terraformer et à coloniser.
Sur le campus, des herbes folles ont envahi les abords des bâtiments, les
jardiniers ne se sont pas encore occupés de l’entretien. Cela fait penser au
champ de blé laissé à l’abandon sur la planète découverte par le Covenant.
Et soudain, en passant à côté de ces hautes herbes, je me suis fait infecter, à
la manière des nano-machines à l’allure de spores du dernier opus en date de la saga Alien.
Essayez d’imaginer un instant qu’un corps étranger entre dans votre oreille
et cherche à creuser un chemin jusqu’à votre cerveau... Vous aurez ainsi une
petite idée de mon
état de panique en rebroussant chemin, affolé, interpelant des collègues
afin de trouver de l’aide. Bien entendu, rien n’était visible dans mon oreille,
mais le bourdonnement dû à des battements d’ailes contre mon tympan avait de quoi
expliquer ma crise. Incompréhension, appel sans succès auprès des
pompiers et médecins urgentistes, attente insoutenable...
J’ai décidé de régler le problème tout seul, un peu
à la manière décrite dans
« la Bête à Maît’ Belhomme » (comme quoi,
les lectures de l’enseignement secondaire peuvent avoir une utilité inattendue), c’est-à-dire en
vidant une bouteille d’eau dans mon oreille. Néanmoins, j’ai eu moins
de chance que pour le paysan normand dépeint par Maupassant : la bête semblait
toujours vivante et pas décidée à quitter mon oreille.
En vitesse, je me suis rendu sur un autre bout du campus afin d’informer les
collègues — qui m’attendaient pour un jury — de mon infortune
et de mon retard, et j’ai réussi à trouver une infirmière à qui expliquer mon problème.
Je me suis donc retrouvé allongé sur un lit d’auscultation, la tête sur le côté, l’oreille remplie de sérum
physiologique. Cela a eu pour effet de faire cesser les battements d’ailes, mais
pas moyen de sortir l’insecte noyé de mon conduit auditif.
La chemise trempée, j’ai retrouvé mes collègues et j’ai chamboulé l’ordre de passage
des soutenances afin de quitter rapidement le campus pour rentrer chez moi et trouver un médecin.
Ce n’est que le lendemain matin que j’ai pu voir mon médecin traitant qui m’a confirmé voir un
cadavre d’insecte volant collé à mon tympan. Son extraction avec une pince s’étant avérée à la fois
inefficace et très douloureuse, mon médecin a réussi à m’obtenir un rendez-vous avec
un spécialiste pour la fin d’après-midi. Les heures se sont écoulées lentement
durant toute la journée avec cette gêne jusqu’au moment où j’ai pu voir l’ORL.
Un petit coup d’aspirateur dans l’oreille, et hop, en un rien de temps, mon
problème était réglé. J’étais soulagé de voir qu’il ne s’agissait que d’une
banale mouche, et non d’un des multiples avatars du célèbre xénomorphe.
C’est ici que s’arrêtent les points de comparaison entre ma vie et le film
Alien : Covenant. Ou presque. Oui, tout comme Peter Weyland,
j’effectue des travaux de recherche qui ont des applications dans le domaine
de l’intelligence artificielle...
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe The Handmaid’s Tale,
une série télévisée diffusée sur la plateforme de
VOD Hulu.
J’avais eu l’occasion de voir précédemment
La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990,
mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série
sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité,
la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement
plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne
le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis
(cf. la critique de PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood.
C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire,
l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par
l’ami Ugo Bellagamba, en 2005.
Margaret Atwood était venue y parler
de sa vie
et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit
avec le compère Jean-Jacques Girardot sur
« le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ».
Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule
accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon
(Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986),
il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de
l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
La référence au Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame
se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis,
il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé
à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont
Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais
dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable
sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par
Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
Voilà pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un épisode de
The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique,
je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais
donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux.
En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant
ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule,
l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû
obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire
avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on
l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...
En tapant les premières lettres de « Carrie Fisher »,
le moteur de recherche m’a proposé « Careless Whisper » de George Michael...
Macabre clin d’œil du destin.
La princesse Leia vient de rejoindre les étoiles peu après le
départ de celui qui fut l’incarnation du séducteur à la super-classe
de mon adolescence.
La période entre Noël et Nouvel An est toujours pleine de nostalgie
et m’anime d’un mélange de sentiments excessifs et contradictoires,
les retrouvailles familiales avec les différentes générations
faisant écho aux différents âges de ma vie. Mais cette année, ça fait beaucoup.
Je me rappelle que pour mes dix ans, ma mère m’avait accompagné au
train se rendant à la ville. Alors qu’elle allait faire
des courses avant Noël, j’allais — pour la première fois ! —
voir un film tout seul au cinéma.
Sur le quai de la gare, j’avais rencontré une fille de mon club de judo
qui, âgée d’un an de plus, était déjà au collège.
Avec des copines, elle se rendait également au cinéma.
« Tu vas aussi
voir E.T. ? » avais-je demandé avec candeur.
« Euh, non. On va voir La Boum ! »
À ce moment-là, j’avais compris que même si je me sentais grand
d’avoir un âge à deux chiffres, j’étais encore un petit garçon par rapport
aux centres d’intérêt de ces fraîches adolescentes...
Ma chambre comportait des photos de fusées, de satellites et des dessins
d’artistes du projet de la navette spatiale européenne Hermès.
Ce n’est que plus tard que j’ai punaisé un poster de George Michael
dans ma chambre, essayant de copier l’allure et la coiffure
du chanteur britannique, mes cheveux naturellement blonds n’ayant
pas besoin d’être décolorés ; je ne savais pas encore que, chez
cet artiste, la séduction auprès de la gent féminine était aussi factice
que sa couleur de cheveux...
Combien de slows ai-je
dansés sur la musique de Careless Whisper et de son troublant
solo de saxophone, tombant souvent amoureux de
mes cavalières, ou sur les accords de guitare de Purple Rain
de Prince ? Les années 1983 et 1984
virent aussi la sortie du Retour du Jedi dans les salles.
Et de Let’s Dance
de David Bowie dans les bacs. Et d’Hallelujah de Leonard Cohen
sur son album Various Positions.
Durant cette année 2016, vilaine Faucheuse, tu n’as vraiment pas chômé.
Puisses-tu te calmer un peu pour 2017...
J’aurais voulu exprimer ma tristesse de voir disparaître Leonard Cohen ou à quel point j’étais navré du résultat des élections aux États-Unis.
Mais un autre événement s’est produit ce samedi qui m’a touché de manière aussi bien physique qu’émotionnelle.
Durant le week-end prolongé qui vient de s’achever, samedi était le seul jour annoncé par les services de météo comme étant beau, c’est ainsi qu’avec la petite famille nous avions décidé de faire une balade à l’air pur dans les proches alentours de Lyon.
Alors que nous étions encore dans la commune de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, nous engageant dans un chemin de terre bordé d’habitations qui montait jusqu’à un bosquet, nous avons entendu un coup de feu.
J’avais mon fils de 21 mois dans les bras car la montée était un peu rude pour lui, mon épouse tenait notre fille de quatre ans par la main, et nous avons échangé un regard interrogateur.
Nous nous sommes arrêtés un instant afin que j’installe le petit bonhomme dans le porte-bébé de randonnée que je porte sur le dos, quand un bruissement de feuilles s’est fait entendre.
Et là, tout s’est passé très vite. Ma fille s’est mise à hurler. J’ai cru qu’elle avait pris peur en voyant un chien, mais c’est un sanglier qui a déboulé de la forêt. L’animal nous a contournés à toute allure mais il s’est soudain arrêté, découvrant qu’il débouchait sur des habitations, un terrain non familier.
Se sentant pris au piège, il a alors fait demi-tour, et j’ai craint pour la sécurité des enfants et de ma femme. Celle-ci s’est baissée pour les protéger et moi, j’ai crié pour lui faire peur.
Le sanglier m’a chargé et s’est échappé par un jardin.
Nous avons demandé de l’aide à la première personne croisée dans ces habitations qui m’a prodigué les premiers soins et qui, coup de chance, était médecin généraliste. Mon épouse s’est chargée de rassurer les enfants qui, après les cris et les pleurs, se sont mis à jouer avec ceux du médecin pendant que je me faisais soigner.
Nous avons ensuite vu un chasseur qui était à la poursuite du sanglier et qui, tenant une feuille ensanglantée, indiquait avoir touché la bête.
Nous avons rebroussé chemin et sommes rentrés à Lyon, non sans avoir au préalable alerté la mairie du danger.
J’ai passé le reste de la journée aux urgences et j’en suis ressorti avec quelques points de suture à la jambe.
Les enfants sont encore traumatisés. La grande ne voulait plus dormir seule dans son lit, craignant de voir débarquer un sanglier dans son sommeil. Mon gamin dit « peur, peur ! » et montre ma jambe en disant « Papa, bobo ! »
J’ai fait des cauchemars dans lesquels nous étions poursuivis par un sanglier qui, dans l’imaginaire des rêves, avait plutôt pris la forme d’un rhinocéros.
De cette surprenant et violente rencontre, je me demande encore si, entre les deux, l’animal sauvage affolé de quelques centaines de kilos était plus à craindre que le chasseur...
Cette année, mon passage aux
Intergalactiques de Lyon
aura été très bref, limité au seul samedi après-midi.
J’arrive à l’ENS, amphi Charles Mérieux, on fouille mon sac,
je récupère mon bracelet vert d’inscrit à l’accueil :
bizarre de venir en ce lieu pour un événement SF alors que
je me rends ici de temps à autre pour des rendez-vous professionnels.
Le hall est occupé par les exposants. Je rencontre
Olivier Paquet,
j’aperçois
Jean-Claude Dunyach (sans masque de troll)
qui s’en va déjeuner,
je viens saluer Markus Leicht, de la librairie Temps-Livres,
toujours fidèle au poste, et je vois
Jérôme Vincent reprendre sa place au stand des
Indés de l’imaginaire armé d’un sandwich...
La conférence d’ouverture débute à 13h30, dans 10 minutes,
j’entre alors dans l’amphithéâtre et je m’installe dans un
des fauteuils, pas trop loin de la scène. Je remarque
Sylvie Lainé et
Dominique Douay prendre leurs places
à quelques rangs devant moi. Trois anglophones viennent
s’assurer que c’est bien là qu’aura lieu la conférence et
vont s’asseoir à quelques places, à ma gauche. Leurs têtes
me disent quelque chose. Je rallume mon téléphone portable
pour vérifier la liste des invités : ce sont
Peter F. Hamilton,
Alastair Reynolds et
Paul J. McAuley...
Dans mon sac, j’ai rapporté quelques exemplaires de ma bibliothèque :
des ouvrages de
Christopher Priest (L’Archipel du rêve,
La Machine à explorer l’espace et son Livre d’or en Pocket),
mais aussi l’anthologie Destination 3001
dirigée par Robert Silverberg et Jacques Chambon
(sortie en 2000 chez Flammarion) avec Priest,
mais aussi Paul McAuley. Et ce dernier est là, juste à côté.
Comment dit-on « dédicace » en anglais ?
Je regarde la couverture de Destination 3001 dont la typographie
était reprise du texte d’ouverture de la saga Star Wars.
Pincement au cœur : la liste alphabétique des auteurs commence par
Ayerdhal et se termine par
Roland C. Wagner, deux personnes dont j’ai lu
et aimé les textes, deux très grands de la science-fiction
d’expression française qui ont su rester accessibles et avec
qui j’avais eu l’occasion d’échanger quelques mots et de déjeuner
en compagnie de la Gang, lors d’une édition du festival
de la science-fiction de Roanne pour le premier ou d’une
convention nationale française de science-fiction dans le sud
de la France pour l’autre.
Deux auteurs qui m’ont tant apporté, le militantisme et
l’engagement écologique dans Demain, une oasis,
l’humour et l’imagination débridée dans la conception de l’IA (aya)
Gloria dans la série des Futurs Mystères de Paris.
Yal et Roland, vous nous manquez tant...
Christopher Priest et Stéphane, le traducteur,
entrent sur la scène. Un Julien Pouget — que la Nuit des Séries
(sans sommeil) n’a pas laissé au meilleur de sa forme —
nous présente Priest et les tables rondes à venir.
Aux premiers mots de Priest débutant sa conférence par l’évocation
de ses souvenirs d’enfant en période de guerre, l’incipit du
Monde inverti
(« J’avais atteint l’âge de mille kilomètres »)
me revient en mémoire, des mots qui m’avaient amené à
reconsidérer les notions d’espace et de temps.
Je crois que c’était Sylvie qui m’avait fait découvrir Priest.
Puis, surprise : les souvenirs très précis du vrombissement
des avions, du visage angoissé de sa mère ou du lieu exigu
sous l’escalier où ils s’étaient protégés n’étaient que des
fabrications de son esprit : Priest n’avait pu connaître
les bombardements des grandes villes par l’aviation allemande
durant la Deuxième guerre mondiale car il n’est né qu’en 1943
et vivait en banlieue de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre,
loin du lieu où les bombes étaient tombées, et ces bombardements
avaient cessé au printemps 1941.
Introduite par cet exemple de faux souvenir,
« Reality, Memory and Doubt »,
la conférence de Priest se poursuit,
pleine de réflexions intéressantes sur l’imaginaire,
les jeux sur les points de vue. Je comprends mieux
comment l’auteur du
Prestige a construit son roman
et peint avec un tel brio l’histoire de la rivalité entre
les deux prestidigitateurs Alfred Borden et Rupert Angier.
Première table ronde :
« De l’empire britannique à l’imperium galactique ? »
Intervenants :
Peter Hamilton,
Alastair Reynolds et Sara Doke ;
modérateur : Anudar Bruseis.
L’empire galactique est une constante du genre space opera.
Des parallèles entre la Grande-Bretagne, du temps où elle était un
empire sur lequel ne se couchait jamais le soleil, et un éventuel
empire galactique ?
Points de vue et visions optimistes ou pessimistes s’enchaînent.
Sara (dont j’apprécie le travail de traduction des œuvres de Paolo Bacigalupi,
un de mes coups de cœur de ces dernières années) sursaute aux maladresses
de Stéphane : le cycle « culturel » (sic) de Ian Banks
au lieu du cycle de la Culture ou le
« guide pour auto-stoppeur de la galaxie »
au lieu du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Un empire, ou au moins une structure fédératrice de nations,
nécessite un partage de valeurs communes...
mais comment tenir compte des spécificités des minorités ?
Ce questionnement me renvoie aux réflexions qui avaient longtemps
trotté dans ma tête à la suite de la lecture de la
Notion de génocide nécessaire de Thomas Day,
au milieu des années 2000. Question toujours d’actualité,
en témoigne la récente victoire de l’Ukrainienne Jamala à l’Eurovision
et sa chanson évoquant le drame de la population tatare de Crimée en 1944,
et faisant évidemment écho au conflit toujours présent entre
l’Ukraine et la Russie...
Deuxième table ronde de l’après-midi sur un sujet apparemment plus léger :
« Jamais sans ma serviette,
l’humour dans la science-fiction britannique »
avec comme intervenants les auteurs
Catherine Dufour et
Jean-Claude Dunyach ainsi que Nicolas Botti
(promoteur de l’œuvre de Douglas Adams en France),
et comme modérateur
François « Le-Fossoyeur-de-films » Theurel.
Jean-Claude Dunyach cabotine un peu, Catherine Dufour parle
des Annales du Disque-monde de
Terry Pratchett, Nicolas Botti parle de
H2G2, et avec Sylvie Lainé assise à mes côtés,
nous échangeons quelques bons mots.
Pour Jean-Claude Dunyach, l’humour anglais est issu d’une élite
(les humoristes ayant fait leurs classes dans les universités de
Cambridge ou d’Oxford), ce qui fait que les humoristes sont mieux
acceptés par la classe dirigeante qu’en France, c’est aussi un humour
qui joue sur l’autodérision et qui n’a pas de limite
(il illustre ses propos notamment par la série télévisée
Black Mirror et son épisode pilote
The National Anthem) ; Nicolas Botti évoque aussi
un humour plus trash et plus populaire apparu à la suite
des années Thatcher ;
Catherine Dufour raconte comment les Monty Python et leur
Vie de Brian
ont forgé sa conscience politique et lui ont fait comprendre
l’inanité de certaines formes de militantisme.
L’humour anglais passe-t-il en françaisa ?
Nicolas Botti en veut à Jean Bonnefoy d’avoir mis dans ses traductions
des jeux de mots graveleux qui n’étaient pas présents dans le texte originel
de Douglas Adams, Catherine Dufour au contraire défend l’idée que le
travail de traduction est une œuvre de création et cite,
en plus de Poe traduit par Baudelaire, l’exemple, chez Pratchett,
d’un elfe ressemblant à s’y méprendre à un chanteur rock ’n’ roll
bien connu : he looks Elvish
(pour « il avait l’air elfique/Elvis ») et qui,
en français, avait été traduit par quelque chose comme
« il avait l’air presque laid ».
Références de livres, de films et de séries télévisées s’enchaînent
et terminent sur la façon dont l’humour britannique a imprégné
la culture française...
Je ressors de cette table ronde un peu assommé.
L’absurde et l’humour anglais ont quelque chose de désespéré.
Il est presque 18h00... Je me sens soudain très seul.
Les personnes que je voulais voir sont parties ou occupées.
Tant pis, je n’aurais pas de dédicace.
Tant pis, je n’aurais pas eu l’occasion de saluer des personnes
que je n’ai plus vues depuis des années et avec lesquelles
je ne suis plus lié qu’à travers le faible lien des réseaux
sociaux virtuels.
Morose, je ne me sens plus trop faisant partie de cet univers.
Je rallume mon téléphone. Ma femme a essayé de me joindre.
Mes enfants s’amusent à l’aire de jeux.
Je prends le tramway pour les rejoindre... et retrouver une vie normale.
Tous mes vœux à vous pour cette nouvelle année !
En guise de résolution, après une longue absence occasionnée par le fait de m’occuper de ma petite famille et de mes activités professionnelles, je compte faire aboutir des textes qui ont dormi trop longtemps dans le disque dur de mon ordinateur. Je viens en effet de terminer l’un des romans que l’on m’a offerts pour Noël et dont une citation m’a particulièrement marqué :
« Savez-vous que les histoires sont comme le bon vin, il faut les laisser reposer pendant des années, les laisser décanter avant de les écrire. Mais attention de ne pas attendre trop longtemps sinon le vin passe. Les histoires tournent au vinaigre. Je détiens dans ma cave de vieilles bouteilles d’années exceptionnelles, que je n’ouvrirai malheureusement jamais. », Xavier Durringer, Sfumato, Le Passage, 2015.
Deux mille quinze, qui s’achèvera dans un mois,
ne sera pas une « année horrible ».
Cette année aura certes eu son lot de malheurs, de disparitions liées à la maladie,
à des accidents et évidemment à la folie meurtrière de fanatiques,
mais 2015 ne sera pas que cela.
Même si le début de l’année 2015 correspond, dans
la plupart des esprits, aux attentats de Charlie Hebdo, je veux m’en
souvenir aussi comme étant la période de la naissance de mon fils.
Et ce mois de novembre 2015, ce ne sont pas que les attentats de Paris,
ce sera aussi celui de mon mariage avec Delphine, la femme de ma vie,
la merveilleuse mère de mes enfants.
Oui, oui, grande nouvelle : je me suis marié hier, samedi 28 novembre, à Lyon...
Pour l’occasion, l’ami auteur et musicien
Francis
Valéry — qui s’est lancé dans une
nouvelle aventure de crowdfunding pour financer son projet de roman de SF
accompagné de sa « bande son » —, nous a écrit tout
spécialement une musique que nous avons eu le plaisir d’écouter
lors du déjeuner qui a suivi la cérémonie.
Francis décrit ce morceau
comme étant une petite pièce électro-acoustique
à six lignes mélodiques (violoncelle, alto, flûte japonaise, orgue Hammond,
piano et guitare acoustique), avec un chœur de quatre récitants
« aliens » et des enregistrements de nature...
Ça, c’est un cadeau vraiment formidable ! Merci Francis !
Je sais, je sais. Jamais ne j’aurais imaginé mettre un titre
aussi kawaii sur ce blogue.
Mais force est de constater que, tout à l’heure, ma fille a remarqué qu’un arc-en-ciel
était apparu à côté de la plus grande tour de Lyon.
Et que, par une bizarre association,
avec son mât métallique,
la tour Incity
me faisait un peu penser à une licorne.
Oui, mais à une licorne gigantesque qui serait passée par une presse à épave
automobile.
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir ici et en renvoyant le formulaire
là.
Merci à vous !
Il peut sembler paradoxal d’écrire à nouveau sur ce blog alors qu’en ce jour
je vais aussi prendre part à la minute de silence, à midi, en solidarité avec
les victimes de l’attentat perpétré hier à Paris.
Je n’étais pas un vrai lecteur de Charlie. La bande dessinée constitue tout un
pan manquant dans ma culture depuis le jour où, élève en classe de troisième, j’ai
été convoqué par le Principal qui m’a indiqué que ma demande d’entrée dans un lycée
où il m’aurait été possible de passer un bac « Lettres et Arts »
était... déconseillée. J’ai ainsi laissé tomber mes crayons et mon désir de devenir un
dessinateur de BD pour suivre une carrière scientifique.
Cabu, pour moi, c’était le dessinateur de Récré A2 dans les années 1980, le gars à lunettes qui croquait
Dorothée en lui faisant un nez énorme, mais c’était aussi le père du chanteur Mano Solo,
lui aussi malheureusement disparu.
Wolinski, c’était un homme que j’avais croisé une fois, accompagné de Cavanna, au milieu des années 1990,
à l’occasion de la première grande manifestation à laquelle j’avais participé. Cette manifestation était
une réaction contre le meeting d’un parti qui
ne cesse de véhiculer des valeurs de méfiance et de haine vis-à-vis de l’autre, qui salit
les couleurs de la France, et qui doit bien rire de cette nouvelle tragédie. Dans le cortège,
face à mon interrogation en voyant ces deux-là que des journalistes interpellaient
pour recueillir leurs propos, c’était une amie qui m’avait appris de qu’il s’agissait.
Je ne les connaissais pas, je ne connaissais pas leur travail, mais je me sentais lié
à eux dans cette chaîne humaine unie pour faire barrage aux idées extrémistes.
Je suis triste pour vous, les victimes, et je pense aussi à la douleur de vos familles et de vos proches.
Je suis triste pour vous, les artistes, dessinateurs, chroniqueurs ou autres membres du
comité de rédaction, triste pour ce que vous représentiez, triste pour la liberté
d’expression, triste de ne plus avoir de sourire quand je tombais occasionnellement sur les couvertures
de Charlie Hebdo.
Je suis triste également pour les policiers abattus dans cette fusillade et qui, lors du
déroulement de ce plan machiavélique, n’ont pas eu la possibilité d’assurer leur mission de protection.
Je suis triste enfin pour tous les musulmans que l’on va assimiler au sinistre trio de terroristes
alors que, dans toute religion, il y a une part d’amour amenant à considérer l’autre comme son frère.
Que cette année 2015, malgré son départ raté, vous apporte de la joie, de l’amour, et
assalamu alaykoum, littéralement : « que la paix soit sur vous ».
Crème de kiwi et coco sur lit de fraises et spéculoos
Des kiwis achetés en promotion et qui traînent comme des âmes en peine dans la corbeille à fruits ?
Des fraises qui commencent à perdre leur fraîcheur ?
Des invités prévus pour le week-end et pas d’idée pour le dessert ?
Pas de panique, voici une idée de recette improvisée samedi dernier : une crème kiwi-coco sur lit de fraises et spéculoos.
Ingrédients (pour 6 personnes) :
450 g de fraises
250 g de sucre semoule
6 kiwis (470 g)
100 g de noix de coco
une boîte de 12 spéculoos (125 g)
200 ml d’eau
250 ml de crème fraîche liquide (entière ou allégée)
2 feuilles de gélatine
2 jaunes d’œuf
Durées :
Préparation : 20 mn
Cuisson : 20 à 30 mn
Temps de repos au frais : au moins 3 heures
Matériel nécessaire :
6 ramequins ou grandes verrines
casserole avec couvercle
robot mixeur plongeant
Dans 6 ramequins ou grandes verrines, émietter la moitié des spéculoos. Garder pour plus tard les 6 autres biscuits entiers.
Laver les fraises. Ôter les parties abîmées ainsi que les queues, couper en petits morceaux.
Mettre dans une casserole avec 100 ml d’eau. Ajouter 100 g de sucre semoule. Cuire à feu moyen à élevé et remuer la préparation
pendant 10 à 15 minutes.
Pendant ce temps, faire tremper les feuilles de gélatine dans de l’eau froide.
Quand les fraises prennent un aspect de confiture, retirer du feu. Essorer les feuilles de gélatine. Ajouter aux fraises. Bien mélanger.
Répartir la préparation dans les verrines afin de recouvrir les biscuits émiettés d’une couche de confiture de fraise.
Laisser reposer au frais pour que la préparation se solidifie un peu (un truc : au lieu du réfrigérateur, mettre les verrines dans un grand récipient
comportant un fond d’eau froide).
Prendre les 6 kiwis.
Peler les kiwis. Couper en deux (dans le sens de la longueur), puis en quatre. Ôter la partie dure et claire du centre des kiwis. Couper en petits morceaux.
Ajouter 100 ml d’eau. Mixer les kiwis avec le robot plongeant.
Ajouter les 100 g de noix de coco. Bien mélanger.
Mettre la préparation dans une casserole. Faire chauffer à feu vif tout en remuant une dizaine de minutes.
Réduire un peu le feu. Ajouter la crème fraîche et laisser sur le feu encore 5 à 10 mn en remuant.
Séparer les blancs des jaunes d’œuf. Les blancs pourront servir à des œufs en neige ou une autre préparation.
Retirer la casserole du feu, ajouter les jaunes et bien remuer afin d’éviter la formation d’une omelette
(c’est aussi possible s’il reste un peu de blanc avec les jaunes).
Répartir la crème de kiwi et de noix de coco dans les verrines.
Terminer en incorporant un spéculoos entier dans la crème par la tranche, et ceci pour chaque verrine.
Laisser reposer au frais au moins trois heures avant de déguster !
Trio de mousses à la clémentine et aux chocolats noir et blanc
Pour mon retour sur le blogue où je n’ai pas publié d’article depuis... l’année dernière,
je vous propose une recette que j’ai servie à mes invités l’occasion du week-end pascal.
Il s’agit d’un trio de mousses : mousse au chocolat noir classique, mousse au chocolat blanc au siphon
et mousse de fruit à la clémentine. Pour accompagner ce dessert, j’ai préparé des tuiles aux amandes afin d’ajouter
un petit aspect croquant, et j’ai même mis quelques gouttes d’extrait d’amande amère à mes
tuiles afin de faire un lien avec l’éventuelle amertume que l’on peut rencontrer dans les clémentines,
ce qui se marie très bien avec le chocolat. Le chocolat, c’est bon, mais sans une petite pointe d’amertume,
en ces fêtes de Pâques, je trouve que sa consommation risque vite de virer à un certain écœurement.
Attention, il est conseillé de faire les préparations la veille, de façon à ce que le jour J il n’y ait qu’à sortir
du réfrigérateur les verrines de mousses au chocolat noir et à la clémentine, puis à ajouter la mousse au chocolat blanc au moyen du siphon
et à présenter le tout accompagné des tuiles aux amandes.
Trio de mousses, pour 6 personnes
Matériel nécessaire :
2 boîtes à œufs vides (pour 6 œufs)
6 ramequins ou grandes verrines
1 siphon de 0,5 l (avec 2 cartouches de gaz)
1 batteur électrique
1 mixeur plongeant
1 four électrique ou à gaz
1 four à micro-ondes (facultatif)
une plaque de cuisson
des objets arrondis (rouleau à pâtisserie, verres, bouteilles...)
une passoire fine ou un chinois
une roulette pour découper la pizza
des récipients (plats, assiette creuse, récipient cylindrique, etc.)
des ustensiles classiques de cuisine (cuillère en bois, cuillère à café, cuillère à soupe,
spatule, couteau, fouet, etc.)
*** Mousse au chocolat ***
Préparation : 15 à 20 mn
Repos : au moins 4 heures
Ingrédients :
200 g de chocolat noir
6 œufs
1 cuillerée à soupe de sucre semoule
20 g de beurre
2 cuillerées à soupe d’eau
1 cuillerée à café d’alcool fort, type whisky (facultatif)
1 pincée de sel
Tout d’abord, découper les boîtes à œufs vides de manière à faire tenir
les verrines en position oblique (dans l’idéal, l’horizontale doit passer du
fond d’un côté de la verrine au bord supérieur de l’autre côté, ce qui n’est
pas tout à fait le cas sur la photo présentée ci-dessous).
Dans un récipient allant au four à micro-ondes, déposer le chocolat noir cassé en morceaux
avec les deux cuillerées à soupe d’eau.
Faire chauffer une à deux minutes au four à micro-ondes à puissance maximale, puis remuer le chocolat fondu.
Séparer les blancs et les jaunes des œufs (un conseil : passer par un récipient intermédiaire pour éviter d’avoir du
jaune dans l’ensemble des blancs, même s’il existe un truc pour récupérer un jaune d’œuf tombé par erreur avec le blanc).
Monter les blancs d’œuf en neige ferme avec un peu de sel.
Si le chocolat noir a commencé à durcir, refaire chauffer quelques secondes avec le beurre en petits morceaux, puis sortir
du four à micro-ondes et bien remuer avant de laisser refroidir quelques instants.
Battre les jaunes d’œuf avec le sucre.
Sans cesser de remuer, incorporer le mélange de sucre et jaunes d’œuf au chocolat noir fondu (attention, le chocolat doit être suffisamment
frais pour ne pas faire d’omelette).
Facultatif (à proscrire s’il y a des enfants) : ajouter une cuillerée d’alcool au chocolat.
Remuer afin d’avoir un mélange onctueux et homogène.
Incorporer par petits tas les blancs en neige au chocolat noir fondu et remuer délicatement avec une cuillère en bois.
Mélanger le tout doucement afin d’obtenir une préparation homogène.
Répartir dans les verrines inclinées et réserver au moins 4 heures au réfrigérateur.
Pendant que la mousse au chocolat noir est en train de prendre au réfrigérateur, il faut
profiter du temps pour s’occuper des tuiles aux amandes ou de la mousse au chocolat blanc.
La mousse aux clémentines ne pourra être réalisée qu’à partir du moment où la mousse au chocolat noir
sera prête.
Séparer les blancs et les jaunes des œufs.
Ajouter le sucre semoule et le sucre vanillé.
Monter le blanc d’œuf sucré en neige.
Mélanger aux œufs en neige la farine.
Ajouter le beurre fondu à l’appareil et bien remuer.
Incorporer les deux jaunes d’œufs.
Ajouter quelques gouttes (pas trop !) d’extrait d’amande amère.
Incorporer les amandes effilées en remuant délicatement.
Beurrer une plaque de cuisson de four.
Préchauffer le four sur 200°C (thermostat 7).
Disposer des petits tas de pâte sur la tôle beurrée
Enfourner 5 minutes.
Surveiller la cuisson : si la pâte s’aplatit et que les tuiles se touchent,
sortir la plaque du four et réaliser un pavage avec une roulette à pizza, puis réenfourner.
Quand les tuiles commencent à dorer et que les bords se colorent, sortir les tuiles du four et
déposer celles-ci sur des supports arrondis afin qu’elles prennent la forme désirée.
Laisser refroidir à température ambiante puis conserver dans une boîte à gâteau.
*** Mousse au chocolat blanc au siphon ***
Préparation : 10 mn
Cuisson : moins de 5 mn
Repos : 15 à 20 mn
Ingrédients :
180 g de chocolat blanc
25 cl de crème liquide entière
Passer le récipient du siphon au réfrigérateur une petite demi-heure avant utilisation.
Casser le chocolat blanc en morceaux dans une casserole, feu éteint.
Ajouter la crème entière liquide.
Faire chauffer la casserole à feu moyen.
Remuer pour faire fondre le chocolat dans la crème.
Quand le mélange a l’air homogène, passer au mixeur.
Laisser refroidir à température ambiante un bon quart d’heure.
Sortir le récipient du siphon du réfrigérateur.
Mélanger la préparation avec une cuillère, puis passer celle-ci dans le siphon en la filtrant avec un chinois.
Visser la tête du siphon.
Visser une cartouche de gaz et secouer le siphon, tête en bas.
Dévisser la cartouche vide et recommencer l’opération avec une nouvelle cartouche.
Placer le siphon au frais pendant au moins deux heures.
Faire tremper pendant dix minutes les deux feuilles de gélatine dans un peu d’eau.
Éplucher les clémentines.
Au-dessus d’une casserole, feu éteint, séparer les différents quartiers, retirer les parties blanches et prélever les éventuels pépins.
Ajouter le sucre.
Faire chauffer à feu moyen, mélanger et laisser compoter quelques instants (s’il reste des pépins, ils vont
surnager et il sera aisé de les ôter de la préparation).
Déplacer la casserole hors du feu.
Rincer les feuilles de gélatine à incorporer à la préparation à base de clémentines.
Mélanger jusqu’à ce que les feuilles de gélatine fondent.
Passer au mixeur.
Sortir les verrines de mousse au chocolat noir du réfrigérateur.
Verser la mixture de clémentine dans les verrines.
Réserver au frais au moins deux heures.
Au moment de servir, sortir le siphon, secouer celui-ci énergiquement tête en bas, et garnir les verrines de mousse au chocolat blanc.
Présenter les mousses accompagnées des tuiles aux amandes.
L’IA, les robots et moi (créateurs, créatures, et cætera)
Il y a 10 ans,
je venais de créer ce blogue. À cette époque, je m’apprêtais à soutenir une thèse
dans un domaine dérivé de l’intelligence artificielle et je me posais des questions sur
mon avenir. Dix ans plus tard, je suis toujours autant intéressé par l’intelligence artificielle
et mon métier d’enseignant et chercheur me permet de faire de jolies rencontres,
comme revoir le mois dernier lors d’une conférence quelqu’un qui
avait été l’auteur d’un essai fondamental sur l’IA que j’avais lu avec passion
dans mes premières années d’études universitaires,
puis, bien des années plus tard, avait été un de mes professeurs du temps où j’étais encore un étudiant parisien,
et qui est désormais un collègue. Il m’avait alors confié qu’il
devait participer en tant qu’invité aux dernières Utopiales
afin d’intervenir sur une table ronde dédiée au sujet
des morales humaines et lois robotiques dans l’œuvre d’Isaac Asimov...
En mars 2012 s’était déroulé à Lyon le sommet européen de robotique « InnoRobo ».
Mon intérêt pour l’intelligence artificielle (l’IA) et
la robotique ne date pas d’hier : tout jeune adolescent, j’étais déjà
fasciné par les œuvres de science-fiction évoquant des créatures artificielles,
qu’il s’agît de grosses machines avec de simples boutons lumineux clignotants
– comme le « Colossus »
du film le Cerveau d’acier
de Joseph Sargent sorti en 1970 (et adapté du roman Colossus
de Dennis Feltham Jones) –, de robots
vaguement humanoïdes – comme « Robby » de la
Planète interdite
de Fred McLeod Wilcox en 1956 –, ou
que les machines fussent si semblables aux êtres humains que seuls des tests très poussés
permettaient de les distinguer de nous
– comme les « réplicants »
dans Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982
(adapté des Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick).
J’éprouvais déjà pour les créatures artificielles une réelle fascination, un mélange curieux d’admiration et de
crainte, que je dois à la tradition judéo-chrétienne et à l’héritage culturel gréco-romain qui
m’ont façonné. Or c’est peu dire que la Bible n’est pas tendre avec ceux qui se permettent de
réaliser des créations qui nous ressemblent, car cet art est réservé à Dieu seul :
« Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu,
il créa l’homme et la femme. » (Genèse 1:26). L’Ancien Testament est
bourré d’interdits sur la réalisation de créations nous ressemblant :
« Tu ne te feras point d’image taillée,
ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux,
qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre »
(Exode 20:4, mais on retrouve des propos similaires aussi
en Lévitique 26:1, en Deutéronome 4:25 ou 5:8, etc.). À ce propos, je devrais aussi m’interroger
pour mon attrait pour les arts plastiques,
et en particulier pour la sculpture et le modelage de l’argile...
Dans la mythologie grecque, le destin est tragique pour l’être légendaire qui aurait
été à l’origine de l’humanité, à savoir le Titan Prométhée. Après avoir créé les hommes à partir d’argile et d’eau,
il vole le Feu de l’Olympe (symbolisant la connaissance) aux dieux pour en faire don aux hommes,
déclenchant le courroux des dieux qui l’enchaînèrent à un rocher où un aigle venait chaque jour lui
dévorer le foie.
De fait, les histoires de créatures intelligentes se terminent mal, en général, et les
créateurs qui osent braver l’interdit sont remis à leurs places de simples mortels le plus souvent de
manière très cruelle.
Les premières créatures appelées « robots », qui sont plutôt
des androïdes, sont celles que l’on retrouve dans la pièce de théâtre
R.U.R. de l’auteur tchèque Karel Capek...
Je pense que ce n’est pas trop déflorer l’histoire que de dire que, à la fin de la pièce, les robots se révoltent
et finissent par anéantir l’humanité.
Les créatures artificielles qui ressemblent à l’homme, on en retrouve aussi des traces dans la tradition
juive avec le Golem, ce « second Adam » d’argile prenant vie
par le pouvoir magique du rabbin le Maharal de Prague. En détruisant le Golem,
le rabbin aurait été écrasé par la masse de sa créature.
Dans Frankenstein ou le Prométhée moderne, écrit en 1818 par Mary Shelley,
la science reprend la place qu’occupait auparavant la magie, et on sent dans ce texte
que l’arrivée de l’électricité permettait d’imaginer toute forme de pouvoirs,
dont celui de donner vie à une créature
composée de parties de corps humains décédés. Là encore, le récit se termine
par la mort du créateur (qui traquait sa créature qui ne faisait que semer la désolation
autour d’elle), et l’horreur inspirée par cette histoire était telle qu’une confusion
a fini par s’établir entre la créature et le créateur,
« Frankenstein » désignant pour la plupart des gens le monstre au lieu
du scientifique qui était parvenu à créer une telle abomination.
Au moment où l’homme mettait le pied sur la Lune, Stanley Kubrick sortait son film
2001, l’Odyssée de l’espace
(au scénario inspiré de nouvelles écrites par Arthur C. Clarke). Le vaisseau spatial était
assisté par une intelligence artificielle appelée HAL 9000. Les astronautes,
comprenant que l’IA était en train de dérailler, avaient décidé de la désactiver... mais celle-ci,
ayant pu lire leurs intensions sur les lèvres, avait essayé de les supprimer.
On peut noter que la seule manifestation de HAL, outre sa voix et son contrôle du vaisseau
spatial, est son œil rouge, nécessairement menaçant, comme l’est celui du robot Terminator
quand il est débarrassé de son enveloppe humaine.
Dans la saga des films Terminator,
dont le premier volet avait été réalisé par James Cameron en 1984, le concept est toujours le même
– des méchants robots viennent pour détruire l’humanité et il ne reste qu’une poignée d’humains
pour lutter contre les machines – mais
l’histoire se complique par des voyages dans le temps pour revenir dans le passé afin de changer
l’issue de cette bataille. Suivant les épisodes, le Terminator venait du futur soit pour
tuer le leader de la révolution, soit pour le protéger.
Dans les années 1970 et 1980, même si on rencontrait en Occident des robots moins méchants
(comme « R2D2 »
et « C6PO » de la saga la Guerre des étoiles), c’était
surtout les influences orientales (où le robot est vu plutôt comme un compagnon
que comme une créature soumise à un maître) qui vinrent
changer le regard que nous portions sur les créatures artificielles, comme
Astro le petit robot (Astroboy dans sa version originale japonaise)
ou « Nono » de la série télévisée d’animation franco-nippone
Ulysse 31.
On commençait à faire apparaître des robots plus gentils à partir du moment où
ces derniers devenaient plus « humains », ou
en tout cas quand ils perdaient un peu de leur rationalité initiale au profit de l’émotion.
On trouvait ainsi « Johnny 5 », dans
Short
Circuit de John Badham, sorti en 1986, qui est un exemple intéressant de
recyclage de la créature de Frankenstein. C’est à nouveau l’électricité
qui provoque la vie en changeant un robot militaire et en lui donnant des capacités
émotionnelles que l’on ne retrouve pas chez les artefacts ordinaires. Le robot est considéré
comme étant un humain parce qu’il est capable d’avoir de la sensibilité et de l’humour.
Bien plus tard, il y eu aussi « Andrew », le robot domestique de
l’Homme bicentenaire de Chris Columbus, sorti en 1999, et adapté
de la nouvelle éponyme d’Isaac Asimov. Tout au long des deux siècles où se déroule
cette histoire, le robot évolue, il subit des
modifications qui le font paraître de plus en plus humain, et ce dernier se bat juridiquement
pour chercher à être reconnu comme un être humain à part entière par l’humanité. Il y parvient au moment
où il acquiert enfin une caractéristique essentielle pour tout être vivant, c’est-à-dire la
possibilité de mourir...
C’est d’ailleurs intéressant de voir que, dans les
œuvres de fiction traitant de l’intelligence artificielle,
les oppositions de base entre la vie et la mort, le créateur et sa créature,
l’amour et la haine, ou le fait de donner la vie ou de tuer semblent perdre leurs frontières pour se mêler,
car on a un peu l’impression qu’une créature artificielle ne peut être
considérée comme intelligente que si elle est aussi vivante,
et que donc elle a aussi la capacité à mourir.
C’est ainsi que Frankenstein finit par se faire tuer par sa créature, ou que Tyrell, le créateur des
réplicants de
Blade Runner, se fait écraser la tête après
un baiser de la mort donné par une de ses créatures qui souhaitait l’obliger
à modifier son caractère génétique afin de prolonger sa durée de vie...
Ces jeux curieux entre la vie et la mort, la créature et son créateur, le fait de donner la
vie et de tuer se retrouvent chez ce même réalisateur qu’est Ridley Scott dans d’autres œuvres cinématographiques.
Déjà, dans le premier Alien sorti en 1979,
on rencontre, en plus d’une intelligence artificielle assez basique
chargée de piloter le vaisseau spatial et appelée « Maman », un androïde
caché parmi les humains appelé « Ash ». Sans vouloir interpréter tout
de façon freudienne, il est difficile de manquer dans ce film les jeux multiples sur la reproduction
et la sexualité, avec une certaine obsession pour l’orifice buccal :
les êtres humains sont contaminés par les aliens qui leur pondent un fœtus de créature dans la bouche,
les aliens sont pourvus d’une tête phalloïde ainsi que d’une deuxième bouche
rétractile dans leur bouche, l’androïde Ash cherche à étouffer Ripley
en lui introduisant un magazine dans la bouche en une parodie de scène de fellation,
les androïdes sont des machines dont les circuits sont alimentés par un liquide blanc et gluant...
On dirait vraiment que ces idées hantent le réalisateur américain car dans
Prometheus,
son dernier film en date, ces obsessions sur les modes de reproduction et sur l’artificiel
sont encore plus criantes : si les machines androïdes
sont des créations des humains, nous, les êtres humains,
serions les créations d’une espèce extra-terrestre appelée les « Ingénieurs » ;
l’origine de la vie sur Terre serait due au sacrifice d’un Ingénieur
qui aurait mêlé l’ADN de son organisme à l’eau à travers l’action de nanorobots ;
ces mêmes nanorobots seraient capables de contaminer un être humain pour le transformer en
créature zombiesque parvenant à féconder une femme stérile ;
un Ingénieur sorti de son hibernation cherchera à détruire
les humains que son espèce est parvenue à créer... Cette fois-ci, les monstrueuses créatures,
ce sont nous, et nos créateurs cherchent à nous détruire comme avait tenté de le faire le Docteur
Frankenstein.
Sans dresser une liste exhaustive des œuvres de fiction
(cinématographiques) où sont présentées des intelligences artificielles et leurs
incarnations sous forme de robot (j’aurais pu parler
d’I, Robot
d’Alex Proyas qui est sorti en 2004 ou
d’A.I.
de Steven Spielberg qui est sorti en 2001), je crois que l’une des visions les plus
réalistes mais néanmoins tordues qui soient sur les liens entre la nature et l’artificiel,
le modèle et sa copie, se rencontrent dans le du film de science-fiction franco-espagnol
Eva
réalisé par Kike Maíllo et sorti en 2011 où se mêlent les sentiments humains d’amour,
de jalousie et de haine dans un monde de petits génies de l’intelligence artificielle
et de la robotique.
Enfin, pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là. Les robots que j’ai croisés au mois de
mars de cette année sont plein de potentialités en terme de capteurs et de capacités d’action
mais, à mon sens, ils sont encore loin d’être dotés de programmes pouvant leur
donner un semblant de comportement intelligent...
En ce moment, je suis en train de lire
Zendegi
de Greg Egan.
Le mystérieux et très discret écrivain australien de
hard science
est aussi l’auteur de quelques articles scientifiques, en
particulier dans le domaine de la physique (et plus particulièrement en
relativité générale et en cosmologie quantique, comme
cet article dont le sens m’a largement échappé).
J’avoue avoir un net penchant pour les œuvres de fiction qui essaient de s’intéresser de
très près aux avancées scientifiques et technologiques et qui cherchent à voir quelles pourraient
être leurs implications sur la société, en poussant ces avancées à leurs limites,
genre dans lequel excelle Egan même si cela donne parfois
à la lecture de ses textes une certaine âpreté.
Le premier auteur à m’avoir ainsi touché est sans conteste
René Barjavel, dont
la culture scientifique restait modeste, mais qui avait d’extraordinaires capacités d’imagination
et qui s’est fait le spécialiste de la thématique
de la fin du monde.
J’ai découvert Barjavel lors de mes années au collège, mais l’auteur qui m’avait le plus marqué
à la fin du lycée est Jean-Michel Truong
qui, en plus d’être auteur de fictions et d’essais, est aussi un expert en intelligence artificielle.
Son roman Reproduction interdite, paru en 1988,
m’avait fait une impression durable, d’une part parce qu’il était le premier du genre sur le clonage humain,
d’autre part parce qu’il se déroulait en Alsace, lieu natal de l’auteur et où j’ai moi-même vécu mon enfance,
mais encore parce qu’on y découvrait de manière finement décrite le système expert (un outil d’intelligence
artificielle) utilisé par le personnage principal pour mener son enquête. J’avoue avoir été moins
intéressé par son roman le Successeur de pierre, paru en 1999, car l’auteur y poussait loin, et peut-être trop loin à mon goût,
ses idées post-humanistes.
La semaine dernière, le 15 août 2012, nous quittait l’auteur
Harry Harrison. Connu
notamment pour son roman dystopique Soleil vert, paru en 1966, et adapté au cinéma
par Richard Fleischer en 1973, il avait aussi écrit en collaboration avec
Marvin Minsky,
un des « pape de l’IA »
le roman Le problème de Turing
en 1992. Ce roman d’aventures science-fictives avait le don de plonger le lecteur
au cœur des mystères de l’intelligence, artificielle ou non, et s’avérait être un mariage vraiment
réussi entre la science et la fiction, une rencontre bien trop rare et si précieuse...
Dimanche dernier, Roland C. Wagner nous quittait. Je pensais ne reprendre ce blogue
que pour annoncer une naissance, et c’est finalement pour parler d’une disparition que je reviens ici...
Roland est le tout premier auteur de science-fiction que j’aie rencontré.
C’était en 1998, j’étais alors étudiant dans la capitale, et je découvrais la faune curieuse du
fandom SF lors d’un événement parisien (le festival Visions du Futur ?
les Rencontres du Club Présence d’Esprit ?) au cours duquel
Laurent Kloetzer
(*)
se voyait remettre le prix Julia-Verlanger. Une amie m’avait fait venir à cette manifestation
et me présentait à tout un tas de gens en tant que « Fabrice », un jeune auteur qui
devait sortir un roman dans la collection Abysses aux Éditions du Masque, et nous n’imaginions pas
que cette collection s’arrêterait peu de temps après sans avoir eu le temps de me publier.
Détail amusant, les personnes rencontrées me prenaient souvent pour
Fabrice Colin (*) car nous avons le même âge en plus du même prénom.
C’est donc là que j’ai croisé Laurent Genefort dont j’avais lu les Chasseurs de sève ainsi que
Roland C. Wagner dont je n’avais encore rien lu.
En 1999, je quittais Paris pour Lyon. J’ai fait la connaissance
d’André-François Ruaud
(*)
et j’ai été adopté par la Gang.
Les années du tournant du siècle et du millénaire ont été extraordinairement
riches en rencontres et en
découvertes, j’ai connu de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, j’ai beaucoup lu,
j’ai écrit des nouvelles, j’ai repris mon roman non publié,
j’ai débuté ce blogue, j’ai commencé à faire de la cuisine...
C’est ainsi que, avec mes amis, je suis allé à quelques
conventions de science-fiction, celles de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2000,
de Saint-Denis en 2001, de Tilff-Esneux en 2002,
d’Entraigues-sur-la-Sorgue en 2004,
et plus récemment celle de Nyons en 2008. Lors de la plupart de ces rendez-vous, j’ai pu rencontrer
Roland et échanger avec lui quelques mots. Je me rappelle avoir eu l’occasion de lui parler
d’intelligence artificielle, domaine informatique qui est ma spécialité, et qu’il appelait
« ayas » dans sa série des
Futurs Mystères de Paris et qu’il représentait sous l’une
des plus formes les plus déjantées de la littérature SF. Lors d’un passage à Lyon avec
sa compagne Sylvie Denis en 2003,
il avait même mangé de mon gâteau à l’ananas
et récupéré mon nez de clown fétiche...
Entre temps, j’avais lu pas mal de ses textes, dont le recueil de nouvelles
Musique de l’énergie, les premiers tomes des Futurs Mystères de Paris
et plus récemment la version hardcover de
Poupée aux yeux morts publiée par les moutons électriques...
J’ai toujours passé des moments de lecture agréable,
j’ai souvent beaucoup ri, mais j’étais toujours un peu frustré de ne pas
trouver dans l’œuvre de Roland un sentiment d’intérêt aussi important que
la sympathie que j’éprouvais pour ce bonhomme si attachant.
Et cela était vrai jusqu’à... la semaine dernière.
Le mois dernier, j’ai emprunté à mon beau-frère – grand amateur de SF –
le roman uchronique Rêves de gloire. J’en avais entendu beaucoup de bien,
j’avais entendu Roland parler de son roman à l’émission
« Mauvais genres » de France Culture. Bref,
j’ai attendu avec impatience que mon emploi du temps me permette de commencer la lecture
même si le sujet ne semblait pas m’intéresser vraiment a priori (la Guerre d’Algérie et de ses conséquences).
Et j’ai dévoré ce pavé de près de 700 pages. À la fin juillet, alors qu’il ne me restait plus qu’une
petite moitié du livre à lire, André-François était venu me donner un coup de main pour monter
le lit de mon futur bébé. Tout en bricolant, nous avions évoqué ce roman où Roland mettait vraiment
toutes ses tripes, ses passions, ses blessures, tous ses fantasmes... ce qui en faisait
un roman décoiffant pour le lecteur, et expliquait aussi le fait qu’il rafle la plupart des prix
littéraires en SFF.
Et dimanche matin, j’avais terminé Rêves de gloire, j’en parlais avec enthousiasme
au téléphone à mon beau-frère qui avait éprouvé des difficultés à se plonger dans
l’univers uchronique et que les nombreux narrateurs et le contexte algérien trop mal connu de nous
avaient un peu rebuté. En raccrochant, j’étais content d’avoir pu le convaincre de reprendre la lecture
du roman.
Comment imaginer que, quelques heures plus tard,
Roland décéderait dans un accident de voiture ?
En 2000, à la convention SF de l’Isle-sur-la-Sorgue
En 2001, à la convention SF de Saint-Denis
En 2002, à la convention SF de Tilff
En 2002, toujours à Tilff, Roland rappelant notre discussion sur les AI/IA (ou ayas)
En 2003, à Lyon, chez Markus Leicht, Roland évoquait mon nez de clown fétiche
Au revoir, Roland.
Merci pour tes textes, merci pour ton humour, ta joie de vivre et les idées que
tu nous auras fait partager.
Mes plus sincères condoléances à Sylvie et à ta famille.
Il y a deux semaines, alors qu’une partie du monde pleurait la perte
de The Voice,
moi aussi, je perdais ma voix...
Être privé de paroles n’empêche pas de tenir un beau rôle, mais je n’ai ni le talent ni les mimiques
de Dujardin, aussi — m’étant retrouvé aphone — suis-je rentré un peu plus tôt du travail.
Dans le bus, en ce jour de la Saint Valentin, j’ai été un peu étonné de voir un très vieil
homme avec des fleurs à la main. À qui était destiné ce bouquet ? Au nouvel
amour rencontré dans une maison de retraite ? À décorer la demeure de pierre
de l’être aimé disparu ?
Je me suis plu à imaginer qu’il s’agissait tout simplement d’un petit cadeau fait
par le vieux monsieur à la femme de sa vie, la même qu’à vingt ans, signe toujours renouvelé
d’un amour éternel...
C’était en novembre 2006.
Je m’étais rendu à Bordeaux pour un rendez-vous professionnel.
Je me rappelle des heures de train nécessaires pour rejoindre la perle d’Aquitaine depuis la région Rhône-Alpes,
je me souviens aussi d’avoir déjeuné d’une mémorable spécialité locale, la
« carcasse royale »,
et une situation curieuse me reviens encore à la mémoire : j’avais assisté au tournage
d’un film au moment de repartir, à la
gare Saint-Jean.
L’entrée principale était fermée au public, les seules personnes autorisées étaient
des figurants et des acteurs que je n’étais pas parvenu à reconnaître.
La scène filmée en plusieurs prises devant mes yeux concernait l’arrivée d’un personnage barbu,
celui-ci sortait de la gare, s’arrêtait pour laisser passer le tramway et retrouvait un ami
à qui il donnait l’accolade.
Ce n’est que des mois plus tard que j’avais compris de quoi et de qui il s’agissait, dans le fauteuil d’une
salle de cinéma, en visionnant un film que je n’étais allé voir que parce que j’avais gagné une place
à un jeu concours. C’était Contre-enquête, un très sombre film policier avec le tout nouvellement oscarisé
Jean Dujardin, méconnaissable
par le port d’une barbe brune qui masquait ses mimiques si caractéristiques. Qui aurait pu prédire
que le clown des Nous C Nous, le beauf d’Un gars, une fille ou la caricature de
Brice de Nice ou d’OSS 117 remporterait la consécration suprême à Hollywood ?
En ce moment, je n’écris plus grand chose, en tout cas en science-fiction, et je n’en
parle pas beaucoup (même si j’en lis !) mais je reste à l’écoute.
Voici donc, en ce début d’année, la liste de quelques podcasts SF (ou assimilé) que j’écoute
très régulièrement :
Salle 101,
l’émission science-fictionnesque sur Fréquence Paris Plurielle :
chroniques inspirées de la famille Abdaloff, parfois des interviews d’auteurs,
le tout enregistré en public au Nul Bar Ailleurs (un bar à bières parisien). S’intéresse
aussi « à tout ce qui sort de la tête des gens ».
Musiques qui pulsent, jingles absurdes et remise de prix (les « testicules
d’or ». Si, si ! Vous avez bien lu).
Le Palais des déviants
(iTunes) :
podcast francophone d’Étienne Barillier et Laurent Queyssi
consacré à l’imaginaire, sous toutes ses formes. Et d’autres choses encore. Forcément.
(C’est eux qui le disent. On les croit.)
Les Lyonnes de la SF :
de très chouettes interviews d’auteurs, des retours sur les grands
rendez-vous des littératures de l’imaginaire, des chroniques de bouquins...
La Bibliothèque orbitale, le blog de Bifrost (le Bélial’ éditions)
(iTunes) :
la chronique de Philippe Boulier, critique de la revue Bifrost, en direct
d’une station spatiale russe désaffectée (mais quand même pleine de bouteilles de vodka).
La Planète Bleue
(flux RSS) :
l’émission de Couleur3 (la radio suisse romande), animée par Yves Blanc,
qui recycle le futur (écologie, recherche, espace, nouvelles technologies, politique...)
avec des interventions parlées qui privilégient les sujets singuliers, décalés, les points de vue et
les points d’écoute radicalement différents, dissidents, déviants, et les musiques les plus innovantes,
en provenance des bouts du monde. Musiques superbes. Et ce qui avait été dit lors
de l’émission 718
rejoint un peu mes propos ici.
Mauvais Genres :
émission de France Culture animée par François Angelier qui parle parfois de SF, mais aussi de polars, mangas, comics,
et autre littérature érotique et fantastique.
(L’émission du 31/12/2011 était assez grandiose.)
Recevez mes meilleurs vœux en cette nouvelle année !
Il faut se le dire, 2012 sera placée sous le signe du « novlangue » (ou le Newspeak du 1984
de George Orwell).
social, iale, iaux adj.
[1557; « agréable aux autres » 1506;
« associé » 1352;
lat. socialis « sociable, relatif aux alliés », de socius « compagnon »]
(...) Spécialt Qui concerne les conditions matérielles des travailleurs (généralement en vue de leur amélioration).
Lois, mesures sociales. Avantages sociaux. Législation sociale. Politique sociale,
concernant la situation matérielle de certains groupes sociaux particuliers (notamment pour corriger les disparités).
Mesures de politique sociale en faveur des plus défavorisés.
Le Petit Robert, 2001.
L’adjectif « social » vient ainsi de prendre une nouvelle acception grâce à
la finesse des grands qui nous gouvernent : après les
« plans sociaux »
(euphémisme pour désigner les licenciements collectifs), voici la
« TVA sociale » (qui devrait se traduire par
des taxes sur la consommation pesant identiquement sur la consommation des
ménages pauvres ou riches).
Le terme « social » avait déjà été dénaturé à partir des années 1920 avec le
« national-socialisme » de sinistre
mémoire. (Tiens, j’ai atteint le point Godwin tout seul !)
À travers ses jeux sur la langue, on est en droit de se demander si,
en cette année électorale, le gouvernement de droite ne serait pas en train
de travestir la signification originellement généreuse de l’adjectif « social »
pour pervertir notre représentation du socialisme...
Il suffit d’ajouter « militaire »
à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire
n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique.
JEP : Journée sous l’Esprit de la Psychogéographie
Avant-hier, avec le compère
André-François,
nous avons profité des JEP (les
Journées Européennes
du Patrimoine) pour faire un peu de « psychogéographie ».
Je n’aurais pu être mieux accompagné en cette occasion car
l’ami André-François est expert en la matière : il a traduit et adapté
Psychogéographie ! Poétique de l’exploration urbaine
de Merlin Coverley, un ouvrage paru dans la collection « la bibliothèque des miroirs », volume 10,
aux moutons électriques éditeurs, cette année 2011.
Les JEP
étant placées cette année sous le signe des transports, nous avons débuté notre promenade lyonnaise
en nous rendant aux Brotteaux,
ce quartier du 6e arrondissement de Lyon où se trouve une
ancienne gare.
Hélas, point d’élément spécial en ce week-end dédié au patrimoine :
la gare désaffectée depuis 1982, un beau bâtiment classé au titre des monuments historiques,
ne donnait à voir que des miniatures de petits trains qui ne nous avaient guère intéressés.
Nous avons été tout aussi déçus par la brasserie aux « céramiques Art nouveau remarquables »
(selon le programme) car aucune visite n’était prévue et nous arrêter là aurait
dérangé la valse des serveurs s’occupant de leurs clients.
Ce n’est qu’en quittant le quartier en direction du Rhône pour nous retrouver à
l’Hôtel du gouverneur militaire de Lyon que nous avions eu de quoi nous mettre
de jolies choses sous les yeux : la bâtisse est très belle avec son style Second Empire à l’accent fortement
italien dans sa décoration (avec voûte, fontaines et arcades de la cour rappelant le style florentin).
Au sortir de l’Hôtel du gouverneur, nous avons été surpris et amusés de voir la devanture
d’une épicerie surmontée de grandes lettres découpées à la police de caractères datée (entre l’après-guerre et les
années 1960) :
Nous avons pris une passerelle pour traverser le Rhône, sommes arrivés dans
le 2e arrondissement, à la Place de la Bourse,
mais la file d’attente présente au Palais du Commerce, trop importante, nous a fait changer nos plans et
remettre la visite à une autre fois. Nous avons ainsi rejoint la foule présente
dans la rue de la République,
la Place Bellecour et
la rue Victor Hugo, mettant les tendances agoraphobiques d’André-François à l’épreuve.
Arrivés à la gare de Perrache,
nous n’avons pas trouvé les expositions qui auraient dû être présentes (dans les bâtiments de la gare ainsi
qu’au sein du Grand Hôtel Château Perrache). Nous sommes cependant parvenus à découvrir
qu’un train spécial pouvait nous déposer jusqu’au technicentre de Lyon et aux ateliers TER de la Mouche.
En attendant le train, André-François se croyait à
Bordeaux, et moi à
Strasbourg. Il est vrai que ces trois gares, construites dans la deuxième moitié du XIXe
siècle, présentent nombre de points communs architecturaux. Et comme André-François et moi
sommes tous deux fils d’agents SNCF et que nous avons beaucoup profité du train durant nos études,
nous avons l’un comme l’autre accumulé un stock considérable d’heures d’attente en gare, un livre à la main.
Psychogéographons un peu : les gares ont invariablement eu sur moi un effet apaisant. En effet,
même si je me retrouvais dans un coin complètement paumé de France, je parvenais à rester zen car,
du moment où il m’était possible de trouver une voie ferrée et, de là, une gare,
je ne me sentais pas perdu, disposant chaque année
d’un certain jeu de trajets gratuits nationaux et ayant ainsi la possibilité de rentrer chez moi,
même désargenté.
Un TER est entré en gare pour nous déposer au technicentre de Lyon-Gerland, seul centre TGV de province, destiné
à l’entretien des TGV Duplex de la ligne Paris-Lyon (que j’emprunte à l’occasion pour
me rendre dans la capitale) et du futur TGV Rhin-Rhône (qui me sera bien utile
lors de prochains séjours alsaciens).
La visite a beaucoup plu à André-François ; il est vrai que toutes ces mécaniques
ne manquent pas de charme, mais je n’ai pas réussi à être réellement bluffé par
tout cela, ayant d’une part peu de goût pour l’univers des garagistes — fussent-ils ferroviaires —
et ayant d’autre part eu la chance d’emprunter la ligne Paris-Lyon presque dès son
ouverture, au tout début des années 1980, rendant « normal »
ce qui pouvait paraître à d’autres merveilleux. Néanmoins, parmi les TGV présentés,
il y avait quand même le champion du monde de vitesse sur rail, belle bête qui
avait fait une pointe à 574,8 km/h. Et puis, comme à la gare des Brotteaux, nous
avons eu droit à une exposition de trains miniatures, dans un décor très
daté « France d’autrefois », caricature des années 1960... avec
malgré tout des éléments anachroniques tels qu’une multitude de velux modernes sur les toits
ou, plus étonnant pour des spécialistes,
des TGV de couleurs orangée (les premiers modèles, qui dataient du début des années 1980)
ou gris et bleu dans leur version
« Atlantique »
(dont la mise en service ne date que de 1989). Cela nous a amené à nous interroger sur
de nouvelles formes d’uchronies : après le steampunk et un de ses avatars comme le diesel-punk,
pourrait-on imaginer un genre tel que le TGV-punk ? (Que ce serait-il passé si
le TGV était apparu dès les années 1960 ?)
Nous avons quitté le technicentre en passant par un petit bout du
8e arrondissement et par
le 7e, en suivant la route de Vienne,
la rue Chevreul et nous avons plongé dans le quartier multiethnique traversé par la rue de Marseille.
Dans le 3e arrondissement, nous nous sommes
retrouvés à la place Bahadourian pour rejoindre
le quartier de la Part-Dieu
au plus court, c’est-à-dire en prenant la rue Moncey,
cette fameuse rue « euclidienne »
(dont j’ai déjà parlé dans cet article),
une des rares rues qui passe en diagonale et qui permet d’éviter
toutes les rues et tous les cours qui se coupent à angle droit,
pressés que nous étions d’échapper à la pluie qui commençait à
tomber à grosses gouttes en cette fin d’après-midi.
La Planète des singes : évolution et nouvelle génération
Avant d’aller voir le film La Planète des singes : Les Origines, un intelligent
préquel de La Planètes des singes de Pierre Boulle, je vous conseille de revoir les
vidéos des adaptations cinématographiques précédentes de l’auteur français de science-fiction,
en particulier la version de 1968 réalisée par Franklin J. Schaffner et celle de
2001
réalisée par Tim Burton.
Dans la version de 1968, quatre astronautes quittent la Terre en 1972 pour un voyage d’exploration
spatiale et arrivent sur une planète inconnue 20 siècles plus tard. Sur cette planète, les
êtres humains sont dénués de parole et de raison et les grands singes (des primates non humains)
en sont les maîtres. Sur les quatre voyageurs, un premier (la seule femme de l’équipage) meurt durant
le voyage à cause d’un problème dans le système d’hibernation,
un deuxième est tué à l’occasion d’un safari (organisé par des gorilles) et un troisième
est lobotomisé par une équipe de savants chimpanzés. Le colonel George
Taylor, le seul rescapé, guérit d’une blessure à la gorge qui l’avait rendu temporairement muet,
attire l’attention de Zira (une guenon scientifique) qui l’aide à s’échapper,
puis découvre au milieu de fouilles archéologiques la preuve que
l’humain pouvait parler autrefois sur cette planète
(avec une poupée humaine qui dit : « Maman ! »).
Le film se termine lorsque Taylor, fuyant les singes avec une indigène nommée Nova dans la
« zone interdite », découvre avec stupeur les restes de la Statue de la Liberté,
comprenant ainsi que cette planète est la Terre et que les humains se sont autodétruits avec
la bombe atomique...
(En aparté, l’astronaute Taylor aurait pu s’en douter un peu : les singes parlaient le même anglais que lui
et utilisaient le même système d’écriture ! Par contre, ils ne maîtrisaient ni l’électricité
ni les machines à vapeur, la seule force motrice étant issue d’espèces domestiquées telles que
le cheval... ou l’homme.)
Contrairement au roman de Boulle, dans le film de Schaffner, les événements se déroulent sur une
planète qui est la nôtre (même si on ne le sait qu’à la fin du film, désolé de spoiler)
après une évolution de deux mille ans. Dans le roman de Boulle, la « planète des singes »
est bien différente de la Terre... mais lors du retour sur sa planète d’origine,
le seul astronaute terrien rescapé découvre que les singes sont aussi parvenus à dominer notre planète.
Dans un cas comme dans l’autre, je m’étais interrogé sur la manière dont cette sorte d’évolution à
l’envers aurait été possible puisque, en scientifique adepte de la théorie de l’évolution, j’ai toujours considéré
ceux de mon espèce comme des lointains cousins des grands singes. Dans les films suivants de la
saga aux scénarios écrits principalement par Paul Dehn
(qui est aussi scénariste de quelques aventures cinématographiques de
James Bond),
que sont le Secret
de la planète des singes de Ted Post sorti en 1970, les
Évadés de la planète des singes de Don Taylor sorti en 1971, la
Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1972 ou la
Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1973
et rescénarisé par Joyce Hooper Corrington et John William Corrington,
l’idée mise en avant est qu’une guerre nucléaire aurait ravagé la Terre, détruisant l’essentiel
de la population humaine, les survivants étant soit des humains dépourvus d’intelligence
et de langage et vivant dans la nature, soit des mutants télépathes adorateurs de la bombe automique
et vivant terrés dans les décombres du métro. Une telle explication était plausible pour l’époque, on
était alors en pleine guerre froide et on vivait au sein de l’équilibre
de la terreur formé par les blocs de l’Ouest et de l’Est tous deux détenteurs de
l’arme atomique. Néanmoins cette idée de cataclysme nucléaire qui aurait permis,
d’une part, de détruire presque entièrement une espèce (les humains) et permettre à une autre de
les supplanter (bon, OK : ça s’est déjà vu, les mammifères ont dominé la Terre après la disparition
des dinosaures), d’autre part, d’apporter des mutations rapides et bénéfiques majeures à des
espèces (les singes pouvant parler, les humains devenant télépathes), et même
de créer des failles spatio-temporelles (permettant à trois singes évolués du futur
de revenir dans le passé — c.-à-d. notre présent — et ainsi de
laisser la possibilité à César, le fils du couple de chimpanzés,
d’amener les singes domestiques à se révolter et battre les humains). Mouais, pas très convaincant...
Dans le film de 2001 réalisé par Tim Burton, avec un scénario écrit par William Broyles Jr.,
Lawrence Konner et Mark Rosenthal, la suprématie des singes sur la planète Ashlar serait liée
à une sorte de « contamination » de cette planète par des singes intelligents
et agressifs rescapés du crash d’une station spatiale terrienne. Là encore, j’avais du mal à
accepter une telle justification. La Planète des singes : Les Origines remet au goût du jour les
idées science-fictives des versions précédentes. Déjà, Rupert Wyatt, le réalisateur, est un
Britannique né en 1972, c.-à-d. pendant la sortie des films de la saga de la Planète des singes.
Des idées telles qu’une destruction globale par une catastrophe nucléaire militaire, nous n’y croyons plus tellement
depuis le déclin de l’Union soviétique. Et au niveau des catastrophes nucléaires civiles,
Tchernobyl
ou Fukushima
ont provoqué des développements de cancers mais pas de mutations « positives »
amenant à des superpouvoirs à la manière des X-Men. Nous ne croyons plus trop non plus à l’exploration spatiale
(un vol spatial habité vers Mars semble déjà le bout du monde), et encore moins aux
voyages dans le temps. Et puis, il y a eu les années
SIDA,
la brebis Dolly,
le projet séquençage de l’ADN humain... Du coup, les idées en vogue sont plutôt à puiser du côté
du domaine médical et des sciences cognitives, avec des attentes fortes dans les
retombées des travaux menés en génie génétique, en virologie et dans la
recherche destinée à lutter contre les maladies neurodégénératives.
Prenez ces ingrédients, mélangez le tout et secouez bien et vous obtiendrez un cocktail
assez cohérent comme base du film La Planète des singes : Les Origines sorti en salle cet été 2011.
Le résultat est un divertissement vraiment plaisant et assez bien ficelé,
les singes sont bien plus réalistes que ceux obtenus
par les acteurs grimés dans les versions des années 1968 à 1973, ou même que la version de 2001.
On se laisse assez facilement emporter par l’histoire, les personnages et les effets spéciaux,
et on s’amusera des clins d’œil multiples aux anciennes versions.
La période infernale de 10 000 jours plus ou moins 10 pourcents (10kD±10%)
Il y a moins d’un mois, l’auteur-compositrice et interprète britannique
Amy Winehouse
était retrouvée décédée dans son appartement londonien, rejoignant ainsi le funeste
Club des 27.
Le Club des 27 regroupe tout un ensemble de musiciens de rock et du blues décédés à l’âge de 27 ans.
Pourquoi tant de célébrités de la musique sont-elles mortes à cet âge ?
En 1978 (déjà !), Serge Gainsbourg s’interrogeait sur la disparition précoce
des pop-stars des Sixties à travers
une chanson interprétée par Jane Birkin
dans une sinistre énumération :
Brian Jones,
Jim Morrison,
Eddy Cochran,
Buddy Holly,
Jimi Hendrix,
Otis Redding,
Janis Joplin...
Même si Cochran, Holly et Redding ne font pas partie du Club des 27, étant morts
pour certains encore plus jeunes dans des accidents de taxi ou d’avion, on pourra s’étonner du
nombre d’overdoses, d’accidents liés à la prise d’alcool et médicaments ou de suicides
de ces musiciens à l’âge de 27 ans...
Je ne connaissais pas bien ces musiciens — étant né après leurs morts —
mais il m’aurait été difficile de passer à côté de l’interprétation à la guitare électrique de l’hymne américain par
le Voodoo Child ou d’ignorer un groupe comme les Rolling Stones alors
que je ne savais pas que Brian Jones en avait été le membre fondateur. Quant à Jim Morrison et les Doors,
leur chanson The End illustrait l’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979) et
le groupe était un peu revenu à la mode au début des années 90’ avec le film d’Oliver Stone.
Mais pourquoi 27 ? Je m’étais un jour amusé avec les fonctions de dates d’un tableur, et
j’avais remarqué que cette année était celle des 10 000 jours de vie d’un individu.
En considérant une période de plus ou moins 10 %, cela donne une période infernale
comprise entre 24 ans (9000 jours) et 30 ans (11000 jours) où on
retrouve de nombreuses célébrités tuées dans des processus d’auto-destruction,
qu’elles soient du monde de la musique ou du cinéma :
l’acteur James Dean,
né le 08/02/1931 et mort le 30/09/1955 dans un accident de voiture, soit à exactement 9000 jours de vie ;
Brian Jones, né le 28/02/1942 et mort noyé le 03/07/1969 dans sa piscine, après avoir abusé
des amphétamines et de l’alcool, soit à 9987 jours de vie ;
Jimi Hendrix, né le 27/11/1942 et mort le 28/09/1970 après d’être
étouffé dans son vomi à la suite d’un abus de barbituriques et d’alcool, soit à 10167 jours
de vie ;
Janis Joplin, née le 19/01/1943 et morte le 04/10/1970 des suites d’une surdose d’héroïne, soit
à 10120 jours de vie ;
Jim Morrison, né le 08/12/1943 et retrouvé mort dans la baignoire d’un appartement parisien le 03/07/1971,
soit à 10069 jours de vie ;
plus près de nous, Kurt Cobain,
le chanteur et guitariste du groupe de grunge Nirvana, né le 20/02/1967 et mort le 05/04/1994 d’un
suicide par balle, soit à 9906 jours de vie;
l’acteur australien Heath Ledger, le touchant interprète du cowboy gay
du Secret de Brokeback Mountain et le terrible Joker
du Dark Knight : Le Chevalier noir, né le 04/04/1979 et mort le
22/01/2008 des suites d’une intoxication aiguë due aux effets combinés de divers médicaments,
soit à 10520 jours de vie ;
enfin, la chanteuse Amy Winehouse, née le 14/09/1983 et morte le 17/08/2011, soit à 10199 jours de vie.
Les psychologues ou psychiatres auraient-ils une théorie pour expliquer la
raison de ce pic de décès des artistes aux alentours de leurs 10000e jour de vie ?
Petits icares, qui volez vers le succès en cette période infernale
des 10 000 jours ±10% de votre vie, prenez garde à ne pas vous approcher trop près du soleil...
Lyon, place des Cordeliers,
la semaine dernière.
Jeudi 16 juin, sanctuaire Saint-Bonaventure : très grand moment d’émotion musicale.
L’orchestre Philharmonia,
sous la direction de Jean-Claude Guérinot, a interprété le
Concerto pour violon n° 2 en mi mineur, opus 64 de Felix Mendelssohn Bartholdy.
La soliste Marie-Annick Nicolas
a admirablement fait vibrer les cordes de son instrument pour nous entraîner dans les merveilleux
chemins de cette œuvre romantique. Vivement applaudie par le public,
Marie-Annick Nicolas a ensuite joué
a capella la méditation de Thaïs de Jules Massenet
pour rendre hommage à un collègue musicien récemment disparu.
Puis chœur, ténor et baryton ont fait leur entrée sur scène et le spectacle s’est poursuivi avec la
Messa
dite « Messa di Gloria » de Giacomo Puccini.
Samedi 18 et dimanche 19 juin, à cette même place : petite déception.
Durant le week-end était organisé le 6e Lyon BD festival
au Palais du Commerce. J’aurais pu rencontrer certains auteurs de BD dont je suis régulièrement les blogs,
étant abonné à leurs flux RSS, tels
Pénélope Bagieu
(Ma vie est tout à fait fascinante),
Boulet (Bouletcorp - le blog),
ou
Lewis Trondheim
(Les petits riens)...
Trop de monde dans la file d’attente pour entrer au
Palais de la Bourse où se déroulait cet événement, et trop d’autres choses
à faire pour perdre son temps dans la file, alors nous avons poursuivi notre chemin par la rue de la République pour
aller voir la Place Bellecour en pleine nature :
Pour le plaisir, je vous propose quelques
interprétations comparées du Concerto pour violon de Mendelssohn :
Et l’interprétation effectuée par
Itzhak Perlman (un de mes violonistes favoris)
avec le New York Philharmonic,
sous la direction de David Zinman en 1982 :
Trois quarts d’heure pour vous faire aimer l’histoire (et plus si...)
Si l’Histoire, la grande ou les petites, vous intéresse, ou au contraire
si vous regrettez d’avoir été dégoûté par cette matière qui se résumait pour
vous à une suite de dates et d’événements dénués de sens à apprendre sur les bancs
de l’école, je vous conseille l’excellente émission
Au cœur de l’Histoire d’Europe 1 animée par Franck Ferrand.
Et si, en écoutant le podcast du 15 avril intitulé Il y a un demi-siècle, le Putch d’Alger, vous
avez des envies d’uchronies, laissez vous tenter par
Rêves de Gloire de Roland C. Wagner.
Après la pomme et
la fraise, voici une nouvelle (et ultime) recette improvisée
(toujours avec l’utilisation d’un siphon de cuisine).
Nouveau thème, nouveau fruit : la banane.
Après, promis, j’arrête pour un moment : nous sommes quand même en période de
Carême, non mais !
Pour réaliser cette recette (pour quatre personnes), il vous faut :
1 cartouche de gaz pour un siphon de cuisine (de 0,5 litre).
Couper le citron en deux et presser chaque moitié, verser le jus dans un mixeur.
Faire de même avec l’orange (ou verser quelques cuillerées à soupe de jus d’orange).
Ajouter au mixeur une banane coupée en morceaux.
Ajouter la crème fraîche entière.
Ajouter le sucre glace.
Mixer le tout et passer la préparation au tamis fin.
Verser la préparation dans la cuve du siphon.
Fermer le siphon, percuter une cartouche de gaz, secouer le siphon tête au bas, et réserver
au réfrigérateur pendant trois heures.
Prendre les spéculoos...
...et les émietter.
Garnir des ramequins ou verrines de miettes de spéculoos.
Faire fondre le beurre.
Couper une deuxième banane en fines tranches.
Faire dorer les morceaux de banane dans le beurre fondu en ajoutant la moitié (25 g) du sucre semoule.
Ajouter les morceaux de banane dans les ramequins.
Faire tremper les deux feuilles de gélatine dans de l’eau froide pendant 10 minutes.
Couper une troisième banane en tout petits morceaux.
Mettre à cuire dans de l’eau avec le sucre semoule restant (25 g) et le rhum.
Éteindre le feu et ajouter les feuilles de gélatine après les avoir bien essorées.
Laisser fondre la gélatine.
Mixer le tout.
Passer la préparation au tamis fin.
Verser la purée de banane tamisée dans les ramequins.
Après la pomme, voici une nouvelle recette improvisée,
cette fois-ci, sur le thème de la fraise, toujours avec l’utilisation d’un siphon de cuisine.
Pour réaliser cette recette (pour quatre personnes), il vous faut :
500 g de fraises ;
75 g de sucre semoule ;
2 feuilles de gélatine ;
500 ml d’eau ;
200 ml de crème fraîche (entière et fluide ou liquide) ;
125 g de palets bretons ;
1 cartouche de gaz pour un siphon de cuisine (de 0,5 litre).
Réserver 3 fraises et couper le reste en petits morceaux.
Faire cuire les morceaux de fraise avec le sucre et l’eau.
Mixer et passer au tamis fin.
On obtient environ un demi-litre de coulis de fraise.
Diviser le coulis de fraise en deux parties égales.
Mélanger 250 ml de coulis à la crème fraîche.
Prendre le mélange de crème et coulis de fraise...
...et passer ce mélange dans la cuve du siphon.
Percuter une cartouche de gaz et laisser le siphon au moins 3 heures au réfrigérateur.
Prendre 8 palets bretons...
...et les émietter.
Disposer les palets bretons émiettés dans des ramequins ou verrines.
Compléter avec les 3 dernières fraises découpées en morceaux.
Égoutter les feuilles de gélatine mise à tremper pendant 10 minutes dans l’eau froide.
Ajouter la gélatine au coulis encore chaud.
Verser le coulis sur les miettes de palets bretons et les morceaux de fraise,
puis mettre le tout au frais pendant 3 heures.
Je vous propose aujourd’hui une nouvelle recette improvisée sur le thème de la pomme, avec comme
petite particularité l’utilisation de mon nouveau siphon de cuisine.
J’ai intitulé cette recette « variation autour de la pomme »,
mais j’aurais aussi pu l’appeler : « mousse de pomme sur compote aux deux pommes
sur lit de sablés aux pommes »...
Pour réaliser cette recette (pour quatre personnes), il vous faut :
4 pommes (ici, de deux variétés : Golden et Canada) ;
30 à 50 cl de jus de pommes ;
10 cl de calvados ;
4 feuilles de gélatine ;
150 g de sablés aux pommes ;
2 cuillerées à soupe de caramel liquide nature ;
1 cartouche de gaz pour un siphon de cuisine (de 0,5 litre).
Faire tremper la gélatine dans de l’eau froide pendant 10 minutes.
Prendre 4 pommes (oui, ici, il y en a 6) :
Peler les pommes, les épépiner, les détailler en petits morceaux.
Mettre les morceaux de pommes dans une casserole à feu vif avec le jus de pommes.
Retirer la casserole du feu.
Réserver la moitié de la préparation dans un bol (avec un maximum de jus),
ajouter les feuilles de gélatine après les avoir essorées. Bien mélanger.
Mixer finement les morceaux de pommes cuits avec le jus de pommes.
Passer la préparation de pommes mixée au tamis fin.
Verser la préparation dans la cuve du siphon.
Percuter une cartouche de gaz, secouer.
Réserver le siphon couché au réfrigérateur pendant au moins 3 heures.
Remettre la casserole sur le feu.
Ajouter 2 cuillerées à soupe de caramel.
Terminer la cuisson avec un peu de calvados (éventuellement à faire flamber).
Ouvrir la boîte de sablés aux pommes.
Émietter les biscuits.
Garnir les ramequins des sablés aux pommes émiettés.
Déposer ensuite les morceaux de pommes.
Secouer le siphon, tête en bas, et presser sur le levier pour garnir les ramequins de la mousse de pommes.
Voilà les desserts :
Sinon, si vous n’avez pas de siphon, ou si la préparation s’est solidifiée dans la cuve de celui-ci
parce qu’il y avait trop de gélatine, vous pouvez toujours refaire chauffer
cette préparation et en garnir les ramequins puis laisser la purée de pommes prendre
pendant 3 heures au réfrigérateur. Le résultat obtenu est aussi intéressant et
presque aussi bon :
Pas beaucoup de changements au niveau de ce site dernièrement, pourtant il s’est produit...
des changements sur terre, avec la production d’événements naturels
attendus avec crainte, et leurs terribles amplifications destructrices
lorsqu’ils viennent toucher aux constructions humaines,
des changements en cours dans le monde, avec des révolutions porteuses
d’espoir,
des changements dans ma vie, avec un jour où je me suis un
peu senti comme Benabar :
À Lyon, pour traverser à pied le 3e arrondissement en diagonale
(par exemple pour aller de la gare de la Part-Dieu à la Préfecture),
on se retrouve face à joli problème mathématique : celui des
calculs de distance.
Dans ce quartier, la plupart des rues sont soit parallèles au quai
du Rhône (qui s’écoule grosso modo selon un axe nord-sud), soit sont
perpendiculaires aux premières et traversent la ville d’est en ouest. Par conséquent,
pour faire le chemin entre la gare et la préfecture, la distance à prendre
en considération n’est pas celle que l’on pourrait estimer à vol d’oiseau
mais est celle que l’on obtient en additionnant les chemins totaux
selon les axes nord-sud et est-ouest. En effet, il
n’est ici pas possible de traverser les immeubles de part en part puisqu’on ne peut pas
y trouver les fameuses traboules.
Cette dernière distance est appelée dans le jargon des mathématiciens la
« distance de Manhattan » car on rencontre
exactement le même genre de problème dans la célèbre île new-yorkaise.
Dans la figure ci-dessous, pour relier les deux points en rouge, en
suivant les axes horizontaux ou verticaux en vert ou en bleu, on est
obligé de faire un chemin de 7 unités (4 unités dans le sens horizontal
plus 3 unités dans le sens vertical).
Cependant, le chemin le plus rapide pour relier ces deux points rouges est la ligne droite
(représentée ci-dessous en ligne avec tirets),
qui ici ne fait que 5 unités par application du théorème de
Pythagore :
racine(32 + 42) = racine(9 + 16) = racine(25) = 5.
On pourrait se dire que, même si on ne peut pas suivre de chemin en diagonale, pour grignoter un
peu de ces deux unités de différence entre les deux chemins, plutôt que de prendre les
grandes avenues représentées en vert et en bleu plus haut, on pourrait prendre des rues
plus proches du chemin idéal, comme le chemin en violet dans la troisième figure.
Pourtant, il n’en est rien : dès que des rues se croisent à
angle droit, on retombe sur une distance de 7 unités...
Ce qui peut sembler paradoxal, c’est que même si les immeubles étaient tout petits et qu’il y existait
une multitude de rues entre les blocs d’immeubles permettant de mieux s’approcher du chemin idéal,
dans la mesure où ces rues se croisent à angle droit, le chemin aurait malgré tout une distance
de 7 !
En fait, si on regarde attentivement à la loupe un fin segment de droite traversant en diagonale
l’écran d’un ordinateur, on se rend compte que les pixels ne suivent pas un chemin à angle droit,
comme une tour se déplaçant d’une case sur un échiquier, mais « sautent »
parfois directement sur une case en diagonale, comme la pièce du fou.
Enfin, il existe heureusement à Lyon une rue spéciale qui traverse le quartier en diagonale :
la rue Moncey. Et chaque fois que je l’emprunte, comme elle permet de traverser
plus vite le quartier, j’ai envie de l’appeler « la rue euclidienne »...
À quelques jours de la nouvelle année, c’est classiquement l’heure des bilans.
C’est le moment de prendre un instant pour s’interroger sur certains choix de vie,
des choix que l’on peut faire à tout âge...
Ainsi, hier, ma nièce de cinq ans a reçu comme cadeaux — parce que c’est
ce qu’elle a commandé au père Noël ! —
le jet privé de Barbie (celui avec coin salon, coin cuisine et
qui se transforme même en destination paradisiaque)
et un ensemble avec une table et un fer à repasser (qui fait même de la vapeur).
Toute petite, elle semble donc déjà hésiter entre une existence
dans l’hyperluxe et un quotidien plus ordinaire avec des tâches ménagères.
Comme quoi, même si Sigmund Freud a fait bien des conneries (merci
Michel
pour l’avoir rappelé !), voilà un élément qui illustre bien la théorie psychanalytique
de l’opposition entre
le
principe de plaisir et
le principe de réalité...
D’ordinaire je n’aborde pas le sujet, parce que cela a tendance à me mettre dans une colère noire,
mais je ne peux pas m’empêcher de me réjouir de la toute récente position du pape
Benoît XVI qui admet, pour la première fois,
que l’utilisation du préservatif n’est plus à proscrire dans toutes les situations. En effet,
dans « certains cas », selon lui, il peut être utilisé pour
réduire les risques de contamination,
notamment par le virus du sida.
Alléluia !
Certes, ce retournement de bon sens de l’Église
catholique romaine n’est qu’un trop faible assouplissement de la position extrême
tenue jusqu’alors et aura bien du mal à faire oublier les ravages causés par le virus et autres MST
dans des pays d’Afrique où la parole du pape fait force de loi, mais ce changement
est, pour les optimistes comme moi, un espoir de voir les dirigeants catholiques
être un peu plus à l’écoute de la société et de ses problèmes actuels.
De plus, ce qui peut s’appliquer au sida peut s’appliquer aux autres maladies mortelles,
et par conséquent l’emploi du préservatif comme moyen de contraception n’est finalement
plus à remettre en cause par les croyants et pratiquants de l’Église
catholique romaine... En effet, car si on y réfléchit un peu,
on peut se ranger aux arguments du
grand philosophe et essayiste mais accessoirement aussi
réalisateur, scénariste, acteur et nouvelliste américain
Allen Stewart Königsberg :
La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible.
Prions pour que dans un jour proche les propos tenus dans la chanson l’Enceinte vierge
d’Agnès Biehl n’aient plus de raison d’être...
Hier, je me trouvais en Suisse, et j’ai déjeuné avec ami français dans un restaurant chinois. À un moment,
il a calculé les heures de décalage avant de s’excuser pour envoyer, avant qu’elle
ne dorme, un message depuis son téléphone portable à une copine russe vivant près de la mer du Japon...
Lundi, le 18 novembre 2002,
je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement réduit le rythme de mise à jour de mon blogue afin que
cet anniversaire tombe très précisément à l’occasion de l’article numéro 500.
Plutôt qu’un nouveau bilan de l’année écoulée, ou une réflexion sur l’intérêt de tenir
un blogue sur mon site, je préfère parler de deux petits événements récents qui m’ont fait sentir de manière
assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le
« Capitaine » André-François,
je me suis rendu à la Marquise, une péniche amarrée sur les quais du Rhône, pour
assister au concert du groupe stéphanois French Kitch. Premier coup de poing dans la face
de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain,
le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction
avec qui j’avais écrit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
mon premier texte publié professionnellement (il y a... près de huit ans, là encore). Les
premières fois où j’avais croisé Jean-Jacques furent notamment les Conventions
de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagné d’un garçonnet, un drôle de
lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes présentes aux conventions
SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre.
Le lutin avait bien grandi, et ce soir-là à la Marquise, j’ai pu voir qu’il
se dépensait avec une belle énergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit.
Deuxième coup de poing : la musique jouée
par les groupes actuels est un revival des années 1980, c’est-à-dire de
« mes » années, de la musique que j’écoutais en tant
qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal à comprendre que des amis
un peu plus âgés ne juraient que
par la musique des années 1960 ou 1970, voilà que je me trouvais face à des gamins,
enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence Cure ou Téléphone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer à Lyon, j’ai vu un vieux monsieur
aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu
insistant, m’a aussi regardé. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu
des méta-représentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il était reconnu
comme familier, sans pour autant être identifié. Je l’ai donc croisé, hésitant un
peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gêné de ne pas pouvoir lui
donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait :
Jean-Claude
Bourret, l’ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 dans les années 1970
et 1980. Ouch ! À nouveau,
le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas
les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dû voir une image de lui remontait
à... une époque bien lointaine où je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de télévision.
Dans le film Mange, Prie, Aime réalisé par Ryan Murphy ou dans le livre l’Homme qui voulait être
heureux de Laurent Gounelle, le personnage principal, en quête spirituelle et de lui-même,
rencontre un vieux sage auprès duquel sa vie reprend son sens.
Et dans les deux cas, cela se passe sur l’île de Bali.
C’est un peu frustrant : je me suis rendu l’été dernier dans ce lieu magique et je n’ai pas eu
l’occasion de faire une telle rencontre. J’ai visité des temples hindous, j’ai vu des
paysages superbes de rizières en terrasse, mais je n’ai pas connu le choc émotionnel
de ces deux personnages de fiction. Par contre, avant d’arriver sur terre, j’avais passé
une semaine en croisière où j’ai fait de la plongée sous-marine. Sous l’eau, dans
un cadre féérique, je n’ai pas cherché à observer le maximum d’espèces marines qu’il soit possible de voir,
je me suis contenté d’évoluer, tout simplement, dans cet autre univers,
avec l’étrange impression de voler, et je pense qu’il s’agit de la sensation
la plus proche de ce que peuvent vivre les astronautes, moi qui ai toujours
rêvé de voyager d’une étoile à l’autre.
Après tout, un gourou n’est pas nécessaire pour se sentir en harmonie avec le monde
et avec soi-même...
...mais hier, j’aurais pu passer la journée à écouter France Info. D’ordinaire, c’est la radio que l’on n’écoute guère plus
de vingt minutes, en prenant le petit déjeuner, après avoir pris sa douche et avant d’aller partir
bosser. L’écouter plus longtemps, c’est du masochisme : les flashs sont
les mêmes tous les quarts d’heure, ou presque, les mêmes reportages reviennent toutes les heures,
c’est une répétition qui donne vite la nausée. Il faut vraiment attendre l’annonce d’une
nouvelle très spéciale et très importante pour parvenir à rester brancher en continu sur cette fréquence.
Or, hier, il y avait la grève du personnel de la radio, et donc on a pu avoir droit
à de la musique, d’un genre assez indéterminé, de la musique de films, des chansons françaises,
de la pop anglaise, enfin pas de gros rap qui tache ou de cet insupportable R’n’B contemporain,
mais un ensemble de musiques récentes ou anciennes qui aurait pu ressembler à ma propre playlist
augmentée de titres du type « si vous avez aimé cette musique, vous aimerez aussi
celle-ci ».
Avec quelques scrupules, je me mets à souhaiter une nouvelle grève de la radio...
En parcourant le document de travail rédigé par un collègue, je suis
tombé sur la phrase : « Choisir, c’est renoncer ».
J’ai fait remarquer à mon collègue qu’il s’agissait d’un cliché (même s’il
s’agit plutôt de l’adaptation libre d’une citation d’André Gide), ce qu’il n’a
pas très bien pris car cette notion reprenait avec justesse les idées
qu’il souhaitait introduire. En guise de provocation et de démonstration
par l’absurde, il a ainsi dit que « tout » pouvait être « renoncer »,
comme le fait d’avoir une érection.
C’est alors que j’ai poursuivi son idée, détruisant son argumentation dans
un grand éclat de rire mutuel : « bander, c’est
renoncer... à pouvoir pisser avant cinq minutes ».
Oui, je ne mets plus très souvent ce blog à jour : mon activité créatrice du moment
se limite à mon boulot de chercheur (dont je ne souhaite pas parler ici), ou alors à la cuisine, d’où
l’aspect de blog culinaire que prennent ces notes...
Il n’empêche que je lis quand même des œuvres de fiction. J’ai terminé tout dernièrement le premier tome
de Bodichiev d’André-François Ruaud. Je n’ai jamais été un grand fan des enquêtes policières
mais, ici, les affaires du détective imaginé par Ruaud se déroulent dans un monde
uchronique,
ce qui donne une saveur particulière à l’ouvrage. On apprécie ainsi autant la découverte
de cet univers — où, de nos jours, la Russie des tsars s’étendrait sur la majeure partie du monde
(de l’archipel britannique à la côte occidentale de l’Amérique du Nord) — que
des personnages ayant réalisé tels ou tels méfaits, la manière dont ils ont procédé ainsi que leurs
motivations. Je recommande vivement la lecture de ce recueil de nouvelles, d’autant que
les expressions et mots un peu précieux qu’emploie Ruaud pour peindre son monde s’accordent
à merveille avec le temps de son livre, mélange d’un présent et d’un passé décalé.
Après Bodichiev, j’ai débuté avec un autre grand bonheur
la lecture de La tête en arrière de Violaine Schwartz, comédienne et cantatrice qui
narre avec un humour caustique l’histoire d’une chanteuse lyrique, sans travail depuis des mois et des mois,
qui... (allez plutôt suivre le lien pour la suite du résumé
ou découvrir les premières pages du roman).
Ensuite, je vais attaquer Cent Seize Chinois et quelques de Thomas Heams-Ogus. Je crois que je vais
aussi beaucoup aimer ce livre. En tout cas, j’ai eu l’occasion de rencontrer ces deux jeunes auteurs
jeudi dernier à la Villa Gillet, et ils
m’ont donné très envie de lire leurs textes... et aussi de me remettre à l’écriture.
Ah oui, et ce n’est pas ma faute, la carte Wi-Fi de mon ordinateur portable s’est remise à
déconner, alors j’ai acheté une petite clé USB-Wi-Fi et je n’ai pas pu m’empêcher de prendre
aussi Lunar Park
de Bret Easton Ellis. J’avais vu les adaptations cinématographiques d’American Psycho,
Les Lois de l’attraction et Zombies et j’ai lu cet été Moins que zéro...
alors je me suis dit que ce serait mieux de connaître aussi ce roman d’autofiction avant de commencer
Imperial Bedrooms dont j’avais fait l’acquisition sous sa forme anglaise lorsque j’étais au Canada.
Problème, avec tout ça : il va me falloir une nouvelle bibliothèque... Mes
rayonnages débordent de partout !
Retour en France où j’ai cherché à préparer un dessert original avec ce que j’ai pu
trouver ici : pas de bleuets mais des myrtilles ainsi que quelques fraises. Je vous propose
ainsi une recette de véritables parfaits, c’est-à-dire
est un « dessert glacé sans cuisson à base de crème fraîche
et d’œufs et d’un élément donnant le parfum (alcool, purée de
fruits frais ou secs, vanille...) » (selon la définition trouvée sur le site de Wikipedia).
Petite particularité de cette recette : je n’ai utilisé que les blancs d’œuf
(pour monter une
meringue à l’italienne) car j’ai réservé les jaunes pour réaliser en
parallèle des parfaits au rhum-raisin (tentative qui s’est avérée n’être qu’un demi-succès).
Pour cette recette, il faut utiliser des petits moules capables de résister au grand froid,
par exemple des petits moules à cannelés en silicone si l’on souhaite présenter le dessert avec
les trois parfums de parfaits, ou un moule à cake qui permettra de servir les différents parfums
sous forme de tranches de glace.
Pour accompagner les parfaits, je propose de garder quelques fruits comme garniture, de la crème
chantilly-mascarpone et du sirop myrtille-fraise, soit liquide, soit solidifié avec de l’agar-agar
sous forme de spaghettis ou de formes amusantes (j’ai choisi la dernière option en employant
des moules à glaçons en forme de cœur).
Pour réaliser jusqu’à 1 litre de parfaits aux myrtilles et aux fraises (pour 8 personnes),
il vous faut :
8 blancs d’œuf ;
200 g de sucre en poudre ;
25 cl de crème fraîche liquide ;
150 g de myrtilles ;
150 à 200 g de fraises ;
10 cl d’eau.
Pour accompagner les parfaits de crème chantilly au mascarpone, il vous faut :
250 g de mascarpone ;
25 cl de crème fraîche liquide ;
50 g de sucre glace ;
quelques gouttes d’extrait de vanille.
Pour la décoration avec des spaghettis ou des formes amusantes à base de sirop myrtille-fraise, il vous faut :
100 g de fruits (un mélange de myrtilles et de fraises) ;
10 cl d’eau ;
2 g d’agar-agar.
Tout d’abord, séparer les blancs des jaunes d’œuf (les jaunes ne sont pas perdus et
peuvent être employés dans d’autres préparations de parfaits) et monter les blancs en neige.
Réserver quelques fruits pour la décoration, mixer le reste des fraises et conserver
la purée de fraises dans un premier petit récipient. Faire de même avec les myrtilles.
Mettre les 200 g de sucre avec l’eau dans une casserole et faire chauffer à feu moyen.
Attention, le sucre ne doit pas caraméliser (sinon, c’est foutu, il faut recommencer), il
faut simplement arriver à ébullition pour faire réduire l’ensemble jusqu’à obtenir un sirop sans couleur.
Lorsque ce sirop est obtenu, le verser délicatement dans les œufs en neige tout en
continuant à les battre afin d’obtenir une meringue à l’italienne. Attendre un peu pour que
la meringue ait eu le temps de refroidir. Fouetter les 25 cl de crème fraîche.
Comme présenté sur l’image ci-dessous, nous avons désormais 4 récipients contenant
respectivement (de haut en bas et de gauche à droite) : la meringue à l’italienne,
la crème fouettée, la purée de myrtilles et la purée de fraises.
Prendre un tiers de la purée de fraises ainsi qu’un autre tiers de la purée de myrtilles et
mélanger dans un nouveau petit récipient.
Mélanger à part égale la crème fouettée aux trois différentes purées de fruits. Incorporer un peu
de meringue à un récipient comportant le mélange de fruit et de crème fouettée. Mélanger avec
douceur et recommencer jusqu’à épuiser un tiers de l’ensemble meringué. Faire de même avec les
deux autres parfums de fruits. Répartir chaque parfum dans des petits moules en silicone et
passer au congélateur au moins quatre heures.
Pour la crème chantilly au mascarpone, mélanger le mascarpone à la crème fraîche liquide, puis ajouter le sucre
glace et les quelques gouttes d’extraits de vanille. Fouetter vigoureusement jusqu’à obtenir une belle consistance,
puis verser dans une assiette creuse et conserver au réfrigérateur.
Pour le sirop de fruits, mixer les fraises et les myrtilles restantes (au moins 100 g) avec
10 cl d’eau et 2 g d’agar-agar. Porter le mélange à ébullition quelques instants et
réaliser les formes souhaitées, soit au moyen d’une seringue et d’un long tube pour les spaghettis,
soit avec des moules à glaçons. Réserver au réfrigérateur.
Au moment de servir, démouler les parfaits, en disposer un de chaque parfum par assiette, ajouter
la crème chantilly au mascarpone et terminer la décoration par quelques fruits entiers
accompagnés du sirop de fruit solidifié avec l’agar-agar.
Il n’y a plus qu’à servir sans attendre et à se régaler !
J’ai profité de mon séjour au Canada pour cuisiner des « bleuets »
(comme les appellent les Québécois),
ces grosses cousines nord-américaines de nos myrtilles (a priori, il s’agit de
bleuets à feuille dentelée ou de
bleuets à corymbes).
À vrai dire, le terme « parfait » pour ce dessert est abusif puisqu’il est servi frais mais non
glacé, que la crème a été changée par du mascarpone et que des biscuits à la cuillère donnent
la consistance perdue par une structure non congelée ;
il s’agit plutôt du détournement d’une recette de tiramisu où les bleuets ont remplacé le chocolat et le café.
Par ailleurs, le petit plus de cette recette est l’ajout de spaghettis d’agar-agar
(vous pourrez vous-même trouver comment en fabriquer
ici), facultatif mais qui donne plus d’allure à la présentation. Alors, êtes-vous
prêt ou prête à vous lancer ?
Pour cette recette, il vous faut (pour 6 personnes) :
500 g. de grosses myrtilles (type « bleuet »)
250 g. de mascarpone
2 g. d’agar-agar
80 g. + 50 g. de sucre en poudre
3 œufs
quelques pistaches
éventuellement quelques feuilles de menthe fraîche
de l’eau.
Casser les œufs et séparer les blancs des jaunes. Mélanger les jaunes d’œuf
aux 80 grammes de sucre en poudre dans un premier récipient afin d’obtenir une belle préparation
mousseuse. Dans un deuxième récipient, travailler le mascarpone à la cuillère en bois. Mixer
400 grammes de bleuets et verser les deux tiers de cette purée dans le mascarpone.
Ajouter le mascarpone mélangé à la purée de bleuets au mélange de sucre et jaunes d’œuf. Bien
mélanger les deux préparations. Battre les blancs d’œuf en neige. Incorporer les blancs
petit à petit à la préparation faite sucre, jaunes d’œuf, mascarpone et purée de bleuet.
Mêler à la préparation les 100 derniers grammes de bleuets non mixés. Casser les biscuits
à la cuillère et en garnir les fonds des coupes de dégustation (comptez deux biscuits par coupe).
Garnir les coupes de la préparation au bleuet réalisée. Laisser reposer au réfrigérateur pendant
au moins 4 heures.
Réaliser un sirop avec le dernier tiers de purée de bleuets, les 50 grammes de sucre
en poudre et les 2 grammes d’agar-agar. Ajouter de l’eau pour obtenir 400 ml
de sirop. Mettre dans une casserole et faire bouiller 2 à 3 minutes. Réaliser des
spaghettis avec ce sirop au moyen d’une seringue alimentaire et d’un tube en plastique
d’un mètre de longueur (faire refroidir le tube dans un récipient rempli de glaçons).
Garder les spaghettis de sirop de bleuet sur une assiette et conserver au réfrigérateur.
Au moment de servir, garnir les coupes de quelques spaghettis de bleuet, d’un peu de pistache
réduite en poudre et éventuellement de lamelles de menthe finement ciselée.
Lorsqu’un
plongeur sous-marin prend l’avion, la lecture qu’il risque de faire des consignes
de sécurité peut s’avérer être très personnelle...
La ceinture de plomb
s’ajuste très simplement et doit pouvoir s’enlever tout aussi facilement en cas de remontée rapide.
Afin de pouvoir respirer sous l’eau, il faut employer un
détendeur.
Cela est valable pour les grands comme pour les petits.
Pour assurer sa stabilisation sous l’eau, il est important d’employer une stab,
appelée aussi « gilet de stabilisation ». Il est bien entendu préférable de s’équiper de la stab
avant de se mettre à l’eau.
En cas de plongée sur une épave (comme celle de l’avion présentée ci-dessus), les différentes
palanquées
aborderont le site d’observation en suivant les règles précisées par le guide connaissant
le terrain.
Passant pas mal de temps en transports en commun,
j’ai de nombreuses occasions de côtoyer mes semblables, ce qui est
le plus souvent agréable tant que l’on n’est pas victime ou
témoin de marque d’incivilité. Je suis surpris de découvrir
que mon dictionnaire indique pour « incivilité »
qu’il s’agit d’un terme vieux ou littéraire, de même que l’emploi
est considéré vieilli pour « civilité » qui est défini comme
l’observation des convenances, des bonnes manières en usage dans un groupe social.
Peut-être ai-je encore des mœurs d’un autre temps, ou en vigueur
dans d’autres régions (le plus bel exemple d’individus pour lesquels
la civilité n’est pas une valeur oubliée me semble être les Japonais).
L’autre jour, je prenais un train régional quand,
parmi les nombreux voyageurs montant à une gare,
s’est installé à quelques sièges de ma place un homme d’un certain âge,
de style un peu vieux beau. À peine assis, ce monsieur a fait sonner son téléphone
portable, avec une petite musique pénible et bien forte, comme s’il était
en train de se décider à modifier ses sonneries. Des regards — souvent
noirs — se sont dirigés massivement sur l’importun, mais celui-ci n’y
prêtait pas attention, tout comme il ignorait la signalétique avec l’explicite
téléphone portable endormi. D’ordinaire, je n’hésite pas à « faire
la loi » lorsqu’il y a quelqu’un qui me dérange ou ennuie
les autres passagers, par exemple en fumant, mettant ses pieds sur les
sièges ou allumant de la musique très fort. Il s’agit cependant le plus
souvent de jeunes qui finissent par obéir, même s’ils jouent
aux petits caïds pour ne pas perdre la face devant leurs copains.
Mais là, il y avait pas mal de personnes entre le monsieur et moi,
et cela ne m’était pas encore arrivé de faire des remarques à
quelqu’un de plus âgé. L’homme a ensuite passé un appel, en
parlant bien haut pour que tout le wagon puisse profiter de
sa conversation d’une banalité affligeante. Enfin, cinq minutes
avant d’arriver au terminus, il s’est levé pour chercher ses
bagages et s’est placé devant la porte, histoire de bien
faire comprendre que c’était lui qui allait être le premier
à débarquer, comme s’il voulait dire à tout le monde qu’il
était quelqu’un d’important et de pressé.
Au moment où je sortais du train, je ne pus m’empêcher de sourire
lorsque je le vis sur le quai réservé aux techniciens :
il s’était trompé et, penaud, devait remonter dans le train
pour sortir du côté voyageur, et cela après nous tous.
Il faut croire que l’incivilité va de pair avec l’imbécilité...
En ces temps étonnants où le Président renonce à sa fête estivale privée
dans les jardins de l’Élysée pour que l’on pense moins à certains scandales,
je me rappelle de la curieuse garden party à laquelle j’avais participé, il y a une
quinzaine d’années...
Pendant mes études, j’ai eu l’occasion de faire un stage de quelques mois en Belgique, en
banlieue de Liège. Pendant cette période, j’ai beaucoup sympathisé avec les autres
étudiants étrangers — non pas mes concitoyens, qui donnaient une
déplorable image de la France aux Belges — mais des pays essentiellement africains,
d’anciennes colonies belges ou françaises. Là-bas, je m’étais lié d’amitié avec Karim,
un Belgo-Tunisien qui passait son temps entre Liège où se déroulaient ses études,
Louvain où il passait quelques week-ends auprès de sa tante flamande, et la Tunisie où
il retrouvait ses parents durant les vacances. Un an après mon stage, Karim était venu
visiter l’Alsace et, l’année suivante, c’est moi qui suis allé le voir à Tunis, pendant le mois de juillet.
Cette année-là, je n’avais pas fêté le 14 juillet mais... le 21. Je me suis en effet
retrouvé parmi le gratin des Belges vivant en Tunisie, intrus présenté comme
un « Belge de Strasbourg » par le facétieux père de Karim.
Après avoir écouté la Brabançonne (que je n’avais jamais entendue auparavant) et un
discours en français et en flamand de Son Excellence, nous
nous sommes restaurés de petits fours et de cochonnaille (car il était bien difficile
d’en trouver dans ce pays très majoritairement musulman). Les potins allaient bon
train, aidés en cela par la bière qui coulait à flot dans la chaleur magrébine.
Cet été, c’était de la Jupiler qui était servie et j’avais alors appris que,
d’une année à l’autre, il y avait de soit de la bière wallonne (la brasserie
de Jupille-sur-Meuse se trouvant en banlieue de Liège)
soit de la Stella Artois, une bière brassée à Louvain.
Eh oui, même pour cela, dans le royame d’outre-Quiévrain, il fallait
trouver de quoi ne froisser aucune susceptibilité...
C’est très chouette de pouvoir partir à l’autre bout
du monde pour aller faire de la plongée sous-marine...
mais il faut pour cela faire quelques vaccins
et avoir un certificat de non contre-indication
à la pratique de ce sport. En me rendant ce matin chez le
médecin, je commençais à m’impatienter sur le trottoir
en attendant que le feu soit vert pour les piétons. Moins prudent
que moi, un jeune homme a traversé la route... et s’est
fait renverser par un scooter en un impressionnant vol plané.
Moment de stupeur. Deux blessés à terre dans un amas de bouts de plastique et
de ferraille. J’ai sorti mon téléphone portable pour appeler les
pompiers. Je n’étais a priori pas le premier à composer le 18 :
au standard mon interlocuteur avait parlé d’un scooter avant moi.
Le coup de fil passé, le piéton renversé et la conductrice du scooter
étaient à nouveau debout, en état de choc et en sang, cependant
il n’était plus de question de vie et de mort, c’était rassurant. Voyant que
les blessés étaient pris en charge par d’autres témoins de
la scène et entendant la sirène des pompiers, je me suis résolu à
quitter les lieux pour aller à mon rendez-vous.
Qui était en tort ? Le piéton avait traversé alors que le feu
était rouge, c’est un fait. Mais le scooter, allait-il trop vite ?
J’aurais été bien en peine de pouvoir répondre à cette question.
Dans la salle d’attente du médecin, j’ai repris la lecture
d’un essai de neuropsychologie destiné à la mémoire, et je suis
justement tombé, dans un chapitre consacré aux faux souvenirs et aux distorsions,
sur une expérience menée par des psychologues américains
(dont on peut trouver l’article ici)
qui consistait à indiquer quelle était la vitesse des véhicules à des sujets
assistant à la projection de courts films montrant des accidents de voitures.
Les résultats variaient énormément suivant la force des termes
employés dans la question (d’une vitesse considérée comme plus
faible pour une question avec l’expression « les voitures sont entrées en contact »
à une vitesse considérée comme beaucoup plus rapide quand la
question parlait de voitures qui « se sont écrasées l’une contre l’autre »).
Si j’avais dû témoigner de la scène, alors que j’avais pourtant vraiment bien
vu le scooter arriver, je pense que j’aurais sans doute surestimé
sa vitesse en raison des éléments gardés en mémoire :
la violence du bruit de la collision et les images saisissantes de l’accident.
L’overdose des informations footballistiques va sans doute s’arrêter, et c’est tant mieux.
J’éprouve en effet une profonde aversion pour les sports d’équipe, et cela remonte à...
loin... vraisemblablement à mes premières années de collégien.
À l’époque, j’étais plutôt petit par rapport à ma classe d’âge (étant né en
fin d’année) et, plus que tout, je détestais l’esprit de compétition. Je n’étais pas
vraiment nul en sport, mais je montrais une mauvaise volonté évidente à obéir aux
capitaines pour marquer ou défendre un but ou un panier contre d’autres joueurs que je n’arrivais pas
à considérer comme des adversaires. Les « leaders nés » l’avaient
vite compris et, au moment de composer des équipes, j’étais souvent choisi en dernier,
après les grassouillets qui, bien que patauds, faisaient preuve d’une bien meilleure
motivation que moi.
Mon meilleur ami, en classe de 6ème, montrait le
même désintérêt que moi pour « l’esprit d’équipe », aussi
les profs, désespérés de nous voir ainsi, nous faisaient jouer avec les filles, ce qui n’avait
absolument rien de désagréable (une compagnie féminine était toujours plus plaisante,
sans doute n’étions nous pas en retard sur tous les plans).
Le sport que je pratiquais alors était le judo, quand j’aimais beaucoup tant qu’il
s’agissait de découvrir la philosophie japonaise qui l’accompagnait et
d’apprendre les gestes permettant une meilleure maîtrise de son
propre corps. Je me suis cependant mis à détester ce sport au moment où j’ai
été obligé de faire des combats, et j’avoue que j’ai passé des samedis
après-midis de cauchemar dans les dojos de la région pour participer
à d’abrutissantes et frustrantes compétitions.
Depuis, rien n’a changé. J’ai toujours aussi peu de considération pour les
sports qui mettent en avant la compétition ou d’autres valeurs
que je ne partage pas. Mon sport favori est la plongée
sous-marine : l’équipe s’appelle ici
« une palanquée », et ce qui nous unit
n’est pas un esprit agressif envers d’autres joueurs mais une confiance
mutuelle nous permettant d’évoluer en sécurité dans un autre monde, l’eau
et la féerie des fonds du grand bleu...
Lost in T[ranslation]okyo.
Il y a quelques années, lors de mon premier séjour au Japon,
j’ai réussi à rentrer à mon hôtel après une heure de
déambulation hésitante alors que je m’étais trompé
de sortie à la station de métro, qu’il était très tard
lorsque j’avais quitté mon collègue japonais et que je n’y
voyais plus très clair car le repas au restaurant était fort arrosé.
Néanmoins, je me trouvais non dans la capitale mais dans une
grande ville de l’île de Kyushu aux dimensions beaucoup plus modestes, et mon hôtel
était un grand bâtiment ultramoderne présent sur une des principales avenues.
À Tokyo, mon hôtel est situé au sein d’un dédale de petites rues,
avec peu de points caractéristiques sur le chemin pour se repérer.
Et en utilisant de façon erronée l’astuce mnémotechnique donnée
par le collègue tokyoïte, j’ai confondu le nom de deux stations de métro
et je me suis retrouvé à Shinjuku, le quartier des gratte-ciel situé à l’est,
au lieu du paisible quartier de Ueno, beaucoup plus au nord. Après avoir repris
le métro, je me suis retrouvé dans le bon quartier, mais je n’ai plus
réussi à reconnaître les précieux indices permettant de me mettre sur la voie
de mon hôtel, et comme je n’avais pas sur mon bout de plan les rues
où ce dernier se situait, en essayant diverses rues au hasard,
je ne faisais que m’éloigner de mon objectif. C’est ainsi que, un peu lâchement,
j’ai arrêté un taxi et donné mon illisible bout de papier avec les informations
écrites dans les seuls caractères japonais au chauffeur... et, après avoir fait
demi-tour, j’ai pu rentrer chez moi en un quart d’heure.
J’ai un point commun avec les Japonais qui tient dans un mouchoir de poche.
Un élément déroutant, au Japon, est l’absence de serviette. Bien sûr,
il y a des serviettes de table au restaurant, ces fameuses serviettes
humides chaudes, mais lorsque l’on veut se laver les mains dans un
lieu public, il n’y a ni serviette en papier ou en tissu, ni séchoir à main.
Il se trouve que les Japonais ont toujours sur eux un
mouchoir en tissu qui leur permet de s’essuyer.
C’est amusant, parce que j’ai l’habitude d’avoir dans les poches de mon
pantalon des mouchoirs, l’un pour me moucher (car j’ai horreur des
mouchoirs en papier), l’autre pour m’essuyer les mains au cas où je tomberais
sur un séchoir ne marchant plus ou sur un bac à serviettes vide.
Je n’avais cependant pas imaginé que cette petite manie aurait une réelle utilité ici.
Je me sens un peu comme Carrie Bradshaw.
Oui, c’est ça, le personnage de Sex and the City joué par Sarah Jessica Parker,
la série télévisée (que je n’ai jamais regardée d’ailleurs) (mais dont je suis allé voir
la première adaptation du film) (enfin, ma copine de l’époque m’a poussé à aller voir ce film)
(ouais, on accepte parfois n’importe quoi quand on est amoureux).
Comment en suis-je venu à me sentir comme l’hystérique new-yorkaise depuis
que je suis à Tokyo ?
Réponse : les chaussures !
Je passe mon séjour au Pays du Soleil Levant dans un hôtel traditionnel. Par « traditionnel »,
il faut entendre un petit hôtel, avec salle de bain commune, un jardin ravissant avec un plan d’eau
rempli de poissons, etc. Or, quand on entre dans l’hôtel, la première chose à faire
est se déchausser pour mettre les chaussons d’intérieur. Mais attention, pas
question d’entrer dans sa chambre avec ! Il faut être pieds nus ou en chaussettes.
Et on quand on va aux toilettes, il faut porter les « sandales pour toilettes »,
et pour pouvoir faire un tour dans le petit jardin, là encore, il faut mettre les
sandales appropriées... Bref, je change de pompes encore plus souvent
que Carrie.
L’Orient est indéniablement très en avance sur l’Occident.
Déjà, ce matin, avant de partir travailler à
Todai, j’ai pu échanger quelques mots en messagerie
instantanée avec de la famille au Canada.
Alors qu’au Japon nous débutions la semaine, c’était encore un soir de week-end en Amérique.
C’est très curieux.
Puis, après une bonne journée de boulot, nous avons dîné dans un sushi-bar près du
Dome et de l’Institut
Kodokan. Je crois n’avoir jamais goûté à autant de variétés de
poissons, crustacés et coquillages crus accompagnés de riz. Il y avait pas mal d’animation
devant le Dome car les
Giants disputaient un match de base-ball contre une autre équipe
de l’archipel.
Et là, de retour à l’hôtel, je lis avec amusement le courrier électronique d’un
collègue en France qui me demandait si je voulais déjeuner en sa compagnie. Comment !
Déjeuner ?...
Mais où est passé mon week-end ?
Samedi, en début d’après-midi, je suis allé à l’aéroport de
Lyon Saint-Exupéry. Une escale de quelques heures, un vol
retardé pour cause de problème technique, une nuit de sommeil
difficile dans l’avion, une arrivée à Narita en milieu d’après-midi, et encore
une heure de Kensei pour rejoindre Tokyo. Et là : énorme surprise !
Pas du tout l’impression d’être dans une ville de fous, l’hôtel traditionnel a un charme
extraordinaire, il s’agit d’un tout petit hôtel familial perdu à quelques pas
de Todai...
La sensation décevante d’avoir perdu une journée
complète a été aussitôt remplacée par le plaisir délicieux de vivre à l’heure orientale
pendant le reste de mon séjour.
La semaine dernière, à Lyon (aux
Subsistances, quai Saint Vincent), se sont déroulées les
Assises Internationales
du Roman. C’est par simple curiosité que l’amateur de littérature et
dévoreur de livres que je suis s’est rendu à cet événement. Grand bien m’en a pris !
La première table ronde à laquelle j’ai assisté avait pour thème « La Bible
inspire-t-elle encore les écrivains ? » avec
Aharon Appelfeld (Israël),
Vincent Delecroix (France) et
Marilynne Robinson (États-Unis). Un peu décevant,
cependant, car cette table ronde avait pris du retard sur l’heure (déjà tardive pour
un jour de semaine), aussi y avait-il eu peu de temps pour le débat après la lecture
des textes des trois auteurs. Pour la plupart des participants,
la Bible n’était pas considérée comme étant de la littérature en tant que telle,
mais cet avis n’était pas partagé par Appelfeld qui avait fait une passionnante analyse
du passage du sacrifice d’Isaac par Abraham, montrant combien pouvait être fine
la description de la psychologie des acteurs de la Genèse (face aux décisions
incompréhensibles de Dieu), et ceci avec une économie radicale
de moyens stylistiques (les adjectifs n’existant pas dans le texte originel).
Cette table ronde s’est achevée par un fort moment d’émotion quand un violoniste a
interprété quelques airs entre les passages d’un autre texte en hébreu qu’avait lu cet auteur.
« Pourquoi dire je ? » était le titre d’une autre table ronde
que j’avais suivie, avec les auteurs
Sefi Atta (Nigéria),
Laurent Mauvignier (France),
Julían Ríos (Espagne) et
Norman Rush (États-Unis). Ce thème m’avait
tout particulièrement intéressé parce que je travaille actuellement sur
un roman écrit à la première personne (mais qui n’a vraiment rien d’autobiographique).
Pour les auteurs présents, écrire à la première personne du singulier, c’est accepter
de ne pas tout savoir, de perdre quelque chose (comparé au narrateur omniscient
à la troisième personne), c’est jouer aussi sur l’ambiguïté du narrateur, mais ça
permet de donner une plus grande voix à un personnage, à le rendre plus vivant pour
le lecteur. Pour reprendre une analogie avec la peinture, écrire en disant « je »,
c’est comme l’introduction de la perspective dans les œuvres picturales,
ça permet de faire entrer le spectateur dans la scène.
Je me permets de reprendre une citation extraite du texte lu par Norman Rush
et qui met le doigt sur la distinction entre la littérature mainstream
et la littérature de l’imaginaire sur ce « sujet » :
Le nombre des narrations à la première personne de la liste
des 100 meilleures œuvres retenues par les lecteurs était encore
inférieur [à la liste publiée par l’Editorial Board of the Modern Library en 1998] :
encore ce nombre n’était-il atteint qu’en admettant toutes les variantes
possibles de cette forme, plus quantités de titres de genre, qui se situaient en
dehors de mon champ d’enquête, par exemple quatre titres de
L. Ron Hubbard,
cinq de Robert Heinlein, et quatre d’un écrivain nouveau pour moi,
Charles de Lint, dont les personnages, d’après Publisher’s Weekly,
sont « complexes et astucieux, » et vont « d’avatars
inconstants mais puissants à des lutins diaboliques. » Étant
donné le caractère florissant de la narration à la première personne dans
les romans de genre contemporains – du genre roman sentimental
(Romance) en passant par le roman policier, le roman d’aventure,
le fantastique et le roman à énigme – le faible taux de participation
pour les narrateurs à la première personne dans la Liste des Lecteurs est très frappant.
En ce long week-end, j’ai profité de l’arrivée de mon colis
plein de gélifiants et de sels pour faire de la cuisine moléculaire.
J’ai réalisé plusieurs tests de sphérification et sphérification inversée,
c’est-à-dire des préparations liquides transformées en sphères. Voici
quelques résultats obtenus :
La base de la sphérification est la réaction qui se produit
entre l’alginate de sodium et le calcium.
Un jus de fruit (comme l’essai à base de litchi) ou un liquide alcoolisé
(le café avec l’amaretto ou le Kahlúa des perles du tiramisu) additionné
d’alginate de sodium va réagir dans un bain de calcium
(réalisé en diluant du sel de calcium ou du lactate de calcium
dans de l’eau). Dans la sphérification inverse, le calcium déjà
présent dans une préparation lactée (comme la crème de chorizo)
va réagir dans un bain d’alginate de sodium. C’est assez technique,
avec des dosages minutieux et des temps précis pour les bains
des préparations, mais le résultat est à la fois beau, bon et
surprenant en bouche !
Maintenant que j’ai compris le principe, je vais essayer de
composer mes propres recettes, celles présentées ici se
trouvant dans le livre du
kit que je m’étais acheté le mois dernier.
Petite déception, hier soir, en arrivant au bout de la rue Boileau. Rien n’indiquait
la présence de l’événement « la Nuit des musées dans l’attente de
l’ouverture du musée des Confluences » pourtant annoncé sur le site web
du Ministère de la culture.
Dommage. Alors cap au sud, je suis reparti à l’autre bout de Lyon, suivant le cours du fleuve
pour arriver jusqu’à l’avenue Leclerc et essayer un musée dans lequel je n’avais jamais mis
les pieds : le Musée d’Histoire militaire de Lyon. Au numéro indiqué se
trouve la caserne. Après avoir passé la barrière, il y a plein de zones interdites,
et il faut chercher les petites flèches indiquant où se trouve le musée. Là encore, rien ne semblait
indiquer que le lieu était ouvert, mais il l’était pourtant, avec un peu de lumière à
l’étage. Et dans une salle pleine de panneaux, de mannequins d’hommes en armes et de vitrines,
ce fut une très intéressante plongée dans vingt siècles d’histoire, de la Gaule romaine aux
guerres contemporaines : comment Lyon s’est fortifiée, comment elle a été rattachée au royaume
de France dont elle fut pendant longtemps une ville frontière, quels événements
douloureux s’y sont déroulés, en particulier au moment de la
Révolution (allant même jusqu’à perdre son nom pour
s’appeler « Ville-Affranchie »).
Étonnant de voir des photos d’archives montrant que là où se trouve mon actuel bureau étaient
fabriquées les armes qui équipaient l’armée française, ou qu’une caserne se tenait en lieu et
place de la gare et du centre commercial de la Part-Dieu.
Sans m’en rendre compte, les heures avaient filé à une incroyable vitesse. Lorsque je suis
enfin sorti du musée, la nuit était en train de tomber.
Près de la piscine du Rhône, une jeune femme, en me croisant, m’a demandé si je cherchais
un billet. Non merci. La musique électronique des Nuits sonores montait
dans l’air en diffusant une chaleur que ce printemps frisquet nous refuse encore. Le cri
d’une vieille femme depuis son balcon — ça va durer encore longtemps
ce bordel ? — me fit sourire. Pour profiter d’une aussi belle ville
avec une si jolie vue sur le Rhône, on peut bien accepter de temps à autre quelques nuisances
sonores...
J’ai l’impression d’être assez casanier en ce moment. Aussi, quand un événement tel que
la Nuit des Musées a lieu,
cela me donne une occasion de sortie pour explorer des endroits insolites par
nature, par l’heure à laquelle on peut s’y promener ou par les animations qui s’y déroulent.
J’apprends que c’est déjà la 6ème édition de la Nuit des Musées. Qu’ai-je fais aux précédentes ?
Il y a deux ans... j’étais à Saint-Étienne. Je me rappelle
que la ville était déserte en raison de la pluie... et s’il y avait des courageux, soir de match
oblige, ils se trouvaient au Chaudron pour encourager les Verts. Je me souviens
qu’avec mon amie d’alors, nous avions bravé les éléments en jeunes amoureux fous pour voir
le Musée d’Art et d’Industrie puis celui du Vieux Saint-Étienne.
L’an dernier, j’étais de retour à Lyon. L’oreille collée à mon téléphone, je longeais le Parc de
la Tête d’Or pour rejoindre le Musée d’Art Contemporain. Et c’est en arrivant
seul à la Cité Internationale, que j’ai appris par mon portable
que la belle histoire qui se déroulait entre elle et moi venait de s’achever...
Je n’en ai jamais vu un seul épisode, mais voilà à peu près de quoi j’aurais l’air en personnage de Mad men, cette série se déroulant dans les États-Unis
des années 1960 :
Grosse journée de travail à Paris, hier.
Avec un TGV à 6h30, j’aurais eu néanmoins une dizaine de minutes de retard à
ma réunion située de l’autre côté de la capitale, dans le 16e arrondissement.
Puis, au dernier moment, l’heure de démarrage
de la réunion a été retardée d’une heure, aussi ai-je eu le temps de faire une
petite balade pédestre. RER A depuis la gare de Lyon, descente à la station Charles-de-Gaulle-Étoile.
Arc de triomphe, Champs Élysées.... Amusant de jouer au touriste dans la
ville qui fut celle où j’avais vécu un an, il y a plus de dix années de cela.
Avenue Georges V. Boutiques de luxe, ambassades, grands hôtels. Puis la
Seine, longée jusqu’à la Place du Trocadéro. Et là, la sublime citation
de Paul Valéry sur le Palais de Chaillot :
Tout homme crée sans le savoir
Comme il respire
Mais l’artiste se sent créer
Son acte engage tout son être
Sa peine bien-aimée le fortifie
Nul n’a aussi bien décrit ce sentiment que j’ai l’occasion de
connaître quand j’ai l’impression que plus rien au monde n’existe d’autre
que le texte que je suis en train d’écrire ou la matière que
je suis en train de sculpter...
J’ai un petit frère qui vit au Canada, dans la partie anglophone, et
j’ai voulu lui envoyer un cadeau il y a quelques jours à l’occasion
de son anniversaire. J’ai eu du bol car je m’y suis pris en avance
et j’ai ainsi évité de pas grand chose de voir mon colis bloqué en raison de
l’interruption du trafic aérien (le volcan en Islande, vous vous rappelez ?)
Cependant, mon frère a eu la mauvaise surprise de découvrir qu’il devait
aux livreurs une quinzaine de dollars de frais de taxe et de douane pour pouvoir récupérer son présent,
alors que j’avais bien pris à mes frais tout ce qui concernait le transport.
Petite explication : je souhaitais offrir quelque chose représentant de
la culture française. Tout d’abord, de la littérature. J’ai donc pensé à
Big Fan, l’excellent
roman de Fabrice Colin.
Outre le fait que je connaisse un petit peu l’auteur, que j’avais recueilli son témoignage
sur la co-écriture pour un article dans le tome 2 de la revue
Fiction et que l’on m’ait pris pour lui à un rendez-vous
parisien sur les littératures de l’imaginaire il y a une dizaine d’années (nous partageons le même prénom et la
même année de naissance), Big Fan est vraiment un bel ovni littéraire, parlant
de musique, et plus particulièrement du groupe Radiohead (en plus, mon petit frère reprend
Creep
et My Iron Lung
avec son groupe de rock dans les bars de Toronto) et de la plongée dans la folie d’un fan ultime.
La seconde partie de mon cadeau concernait un autre aspect de la culture de notre beau pays, à savoir
la cuisine, et donc je lui ai fait parvenir un kit de cuisine moléculaire (le même que
je me suis acheté et dont je me suis servi dans la préparation du plat dont je parle dans mon billet précédent).
De ce fait, un livre sous-titré « Radiohead, la fin du monde et moi » et un
kit de cuisine ressemblant davantage à une boîte du petit chimiste avaient de quoi
rendre les douaniers quelque peu méfiants...
Le week-end dernier, j’ai réalisé mes premiers essais de cuisine moléculaire.
Bon, eh bien, euh... c’est intéressant, mais je ne suis pas encore tout à fait au point.
Par exemple, j’ai fait ceci :
Sur les spaghettis, il y a des spaghettis et des petites étoiles de sauce tomate
(qui tient avec de l’agar-agar). La viande hachée a été cuisinée à part, avec quelques
carottes. Du parmesan est saupoudré sur l’ensemble. Le résultat est assez surprenant.
Il faut mélanger le tout pour retrouver la bolognaise.
Le hic, c’est qu’il est difficile de réchauffer les spaghetti et étoiles de sauce
tomate sans que ces derniers ne perdent leurs structures atypiques.
À suivre...
Mardi dernier, je devais rentrer de mon long week-end de Pâques passé dans ma
région natale auprès de ma famille. En train. Coup de chance, la grève SNCF ne devait démarrer que le soir.
Cependant, j’avais une réunion de travail en région parisienne prévue le lendemain et,
en raison des événements, celle-ci avait dû être reportée, mon TGV ayant été annulé.
Mon retour d’Alsace fut malgré tout pour le moins... épique.
Arrivé à Mulhouse, notre train resta bloqué un certain temps. Nous
avions eu droit à un « retard pour une durée indéterminée »
de fort mauvais augure qui devint « entre une et deux heures »
et on nous distribua des paniers repas (mais la plupart des autres voyageurs étaient
déjà allés s’acheter sandwichs et boissons). Au bout de deux heures,
notre train parti à allure réduite, patienta encore un bon bout de temps à
Belfort, circulation au ralenti sur une seule voie jusqu’à Montbéliard, puis
le train changea de direction en passant par la Bourgogne avant de rejoindre Lyon.
La raison de ce retard est expliquée ici : un train de marchandises transportant des voitures avait pris feu.
La faute à pas de chance.
Arrivé à Lyon, j’étais heureux de ne pas avoir de correspondance (elles étaient assurées par la
SNCF en taxi, ou un hébergement sur place était prévu), néanmoins ce train n’était pas passé
par Lyon Part-Dieu avant le terminus à Lyon Perrache, et après 1 heure du matin
(au lieu de 22 heures la veille), il n’y avait plus de transport pour rentrer dans
le 6ème arrondissement (les taxis ayant été pris d’assaut par des petites vieilles).
J’eus donc droit à une bonne balade de trois quarts d’heure à pied pour rentrer chez moi
en traversant Lyon by night avec ma valise à roulettes. Pas désagréable finalement :
l’air était doux, les rues piétonnes presque désertes (j’ai simplement croisé quelques noctambules
avinés qui n’étaient pas bien méchants), et la cité est toujours aussi merveilleusement
mis en valeur par les jeux de lumière.
En plongeant dans le sommeil, vers 3 heures, j’eus une dernière pensée pour la SNCF :
je me réjouissais de cette grève qui avait provoqué le report de ma réunion francilienne,
sans quoi j’aurais dû prendre un TGV avant 7 heures du matin, ce qui ne m’aurait
guère laissé de temps pour dormir...
En ce moment, je suis en phase de rédaction d’un article scientifique, d’où
cette absence de nouvelles régulières sur ce blogue.
Je travaille notamment sur la fouille de réseaux sociaux, et en particulier
sur les réseaux de publications scientifiques.
Dans le domaine des publications réalisées avec d’autres chercheurs, il y
a un concept intéressant : celui du « nombre d’Erdös ». Le principe est le suivant : le nombre
d’Erdös du (prolifique !) mathématicien Paul Erdös est de zéro, il est de
1 pour quelqu’un qui a publié un article avec lui, de deux pour quelqu’un qui a publié
avec un co-auteur d’Erdös (mais pas avec Erdös lui-même), etc., et quelqu’un n’ayant
pas écrit et co-signé d’article scientifique avec quelqu’un ayant co-signé avec un co-auteur
d’un co-auteur (et ainsi de suite) d’Erdös ayant par définition un nombre d’Erdös infini.
J’ai trouvé que, sous mon véritable patronyme,
mon nombre d’Erdös n’est pour l’instant que de 5, ce qui n’est pas
si mal pour quelqu’un qui n’est pas un mathématicien...
Par contre, au hasard des requêtes sur un moteur de recherches,
j’ai été assez surpris de découvrir que notre Président — qui pourtant
n’a rien d’un scientifique —
avait un nombre d’Erdös de 1 seulement ! Vérification faite, il ne s’agissait là que d’un
amusant malentendu.
Films allemands, romans français et expériences américaines
Pour moi, jusqu’il y a peu, le cinéma allemand se limitait
à Nosferatu, une symphonie de la terreur
de Murnau (1922) ou
Metropolis
de (l’Autrichien) Fritz Lang (1927).
Oui, du cinéma allemand, j’avais une vision des plus limitées...
Cependant, depuis les années 2000, nous avons la possibilité de voir dans
les salles de l’Hexagone quelques petits bijoux réalisés outre-Rhin.
J’avais été intrigué par Elementarteilchen d’Oskar Roehler (2006), l’adaptation plutôt réussie
du roman Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq (1998). J’avais
été séduit par Vier Minuten (Quatre Minutes) de Chris Kraus (2006)
et son envoûtante musique.
Mais là où les réalisateurs allemands sont très forts, c’est quand ils se mettent à
adapter des expériences comportementales menées aux États-Unis, notamment :
Die Welle
(La Vague) de Dennis Gansel (2008) qui s’inspire de l’expérience de la Troisième
Vague menée par le professeur d’histoire Ron Jones ;
Das Experiment
(L’Expérience) de Oliver Hirschbiegel (2001) qui reprend
l’Expérience
de Stanford menée par le professeur de psychologie Philip G. Zimbardo au sujet des effets de
la situation carcérale avec des étudiants jouant les rôles de gardiens et de prisonniers.
Je vous conseille vivement de voir ces deux derniers films, et si vous avez la chance
de vous trouver à Lyon ou ses environs, sachez que le 4 avril 2010 à 10h00 (et non 12h30
comme indiqué sur l’affiche que vous trouverez
ici),
le professeur Philip G. Zimbardo donnera une conférence à l’Université Lumière Lyon 2,
campus Porte des Alpes (à Bron).
Un peu trop occupé en ce moment pour ajouter de nouvelles notes,
je voulais juste indiquer que je ferme les commentaires de ce blogue.
Non qu’ils aient été trop nombreux, ou hors de propos... mais j’y suis
contraint pour des raisons techniques.
Jusqu’à présent, les commentaires passaient par une petite application gratuite et simple d’utilisation
d’HaloScan qui, bien que ralentissant
fortement l’accès aux pages en faisant appel à des informations externes, vous permettait,
chère lectrice, chère lecteur, de laisser un mot, ce qui était très agréable.
Cependant cette application vient de passer sous le contrôle de
JS-Kit Echo,
qui propose à la place une version payante et qui ne me permet plus d’assurer correctement
la modération des messages.
Par conséquent, avant que je puisse trouver une solution de rechange, les commentaires ne se feront plus
désormais sur ce site...
Ce n’est que temporaire, et si vous voulez me contacter, vous pouvez toujours
le faire en allant ici.
À bientôt !
L’autre jour, en mettant des chaussettes de sport (propres, hein),
j’ai ressenti des démangeaisons bizarres au niveau des pieds.
Après avoir ôté ces chaussettes, je me suis rendu compte qu’elles
étaient pleines de sable... alors qu’elles étaient pourtant passées
à la machine à laver. Un sable propre, donc, mais qui était resté
sournoisement planqué depuis mon séjour en Tunisie et ma peu
glorieuse tentative de natation dans une mer démontée... mais bon,
ami lecteur, comprends-moi, j’avais emporté combinaison de plongée
et palmes, et je n’ai vu l’indication « baignade
interdite » qu’en sortant de l’eau, très rapidement,
et je n’avais pas pris le temps de me sécher ou de me
débarrasser du sable avant de me rhabiller, d’où le pourquoi du comment.
Rien que d’y penser, j’en ai encore les orteils qui me grattent...
Boulevard des Belges, les jolies demeures jouxtant le
Parc de la Tête d’Or ne sont plus seulement cachées par les
arbres, la neige les protège un peu du regard.
À l’intérieur du parc, on ne croise pas que les
indéfectibles joggeurs... il y a aussi des personnes
en ski de fond.
Le lac est en partie gelé, les oiseaux se sont mis au loin.
Alors que la France est aujourd’hui sous la neige, il y a un
mois, je me trouvais à Miami...
Le soir de mon arrivée, je découvre la vue depuis ma chambre d’hôtel :
le soleil se couche sur les buildings dans des couleurs magnifiques...
De l’autre côté de la route, la marina... des villas de rêve où les bateaux ont remplacé
les voitures.
Petite promenade matinale. Temps couvert mais l’air est doux. L’hôtel donne d’un côté sur la marina,
de l’autre côté sur l’océan. Sous le regard des fameux baywatchs, je fais quelques
mouvements de brasse dans une mer chaude et agitée.
Mon hôtel a l’air tout petit à côté de ses voisins, les « diamants vert et bleu ». Ce
n’est que de nuit que j’ai compris pourquoi ils s’appelaient ainsi.
Réveil en douceur, c’est la rentrée.
Par ma fenêtre, je vois Lyon sous la neige.
Pour sortir, je me rends compte que je n’ai plus de chaussures
adapté à ce type de temps. Oui, je comptais attendre les soldes
pour ces achats, toujours repoussés. Les soldes, dans deux jours...
J’opte pour des espèces de baskets marron qui ont l’air de
chaussures de ville, et un pantalon un peu trop long. Mauvaise
idée : les quelques centaines de mètres qui me séparent de
la gare ont suffi pour que j’arrive avec les pieds trempés et
glacés. Je ne vais pas pouvoir passer une journée de boulot
comme cela. Je rebrousse chemin. Je me change : une
paire de jeans, des grosses chaussettes et des chaussures
de ville. Allez, vite, vite ! Et un lacet se casse.
Je cherche de quoi le remplacer.
Par précaution, j’emporte une autre paire de chaussettes
et un lacet de secours.
Enfin, je retourne à la gare. Sur le panneau, pas mal de
retards sont annoncés, problèmes dus aux intempéries ou
à des actes de malveillance. J’espérai prendre un train
partant une demi-heure plus tard que celui que je devais
prendre un peu plus tôt, mais il est supprimé. Bon, eh bien,
je vais encore devoir attendre... une autre demi-heure.
Je suis en retard, tout va bien, c’est une nouvelle année...
Amie lectrice, ami lecteur, reçois tous mes vœux en cette nouvelle année.
Pour moi, l’année 2009 s’est achevée de manière très atypique, avec Noël que
je n’ai pas fêté en famille, et le 31 décembre que je n’ai pas fêté du tout,
pas plus que mon anniversaire, d’ailleurs.
Cependant, l’an 2010 commence bien parce que, après des mois où, débordé de boulot, je n’ai pu
me plonger dans la lecture de textes de fiction, je viens enfin de poster mon
chèque de réabonnement à la revue Bifrost du Bélial’ et d’acquérir le
dernier recueil de nouvelles d’un de mes maîtres, à savoir Océanique
de Greg Egan. Et c’est un recueil bourré d’inédits : je salive déjà !
Sensation amère pourtant : l’endroit où j’ai acheté le bouquin de l’auteur australien
est situé à quelques mètres d’un hypermarché où, il y a quelques jours, des vigiles
voulant jouer les gros bras ont tué un malheureux marginal...
Voilà plus d’une dizaine de jours que je suis rentré de ce qui fut
mon premier séjour sur le sol américain. Et encore, je me suis
retrouvé à Miami Beach, qui est une île (mais Manhattan aussi, après
tout). J’ai déjà eu l’occasion de faire des voyages aux Antilles,
mais il faut croire que je suis comme Christophe Colomb :
je rechigne à poser le pied sur le continent.
Les premières impressions ne sont pas très agréables, à l’arrivée aux
États-Unis, avec les formalités de douane. Heureusement, je suis
tombé sur un chauffeur de taxi fort sympathique qui m’a déposé à mon
hôtel... mais j’ai eu la surprise de voir sur sa licence
qu’il avait un prénom français : il était Haïtien.
Hôtel luxueux, vue sur la marina, et sur l’autre rive, des bateaux
de plus ou moins grande importance jouxtent de superbes villas.
Réveil très tôt, jet lag oblige, les surprises s’enchaînent :
il faut prendre son temps pour comprendre le mécanisme de la douche,
avec ses robinets inversés par rapport aux nôtres ; des surprises
agréables comme la qualité du petit déjeuner de l’hôtel, et d’autres moins
quand, avec les taxes, ce petit déjeuner vous coûte pas loin de 30 US$,
ou 10 US$ par jour (taxe non comprise) pour l’utilisation d’Internet.
Promenade matinale dans Collins Avenue. J’ai l’impression d’être dans
un ghetto pour riches... Il y a très peu de monde sur les trottoirs, par
contre les voitures circulent. Souvent des voitures de sport, des grosses
cylindrées, et notre équivalent du jeune qui met du rap, du raï ou du R’n’B
à fond dans sa voiture : ici, il est hispanique et déverse des flots
de rythmes caribéens. Je prends une rue perpendiculaire et me retrouve de l’autre côté de
l’île, plages de sable fin, mer agitée, et même s’il ne fait pas très beau,
j’en profite pour me baigner dans l’océan. L’eau est bonne, l’air est doux,
ce n’est qu’à l’intérieur de l’hôtel que l’on se rend compte que l’on approche
de l’hiver : les Américains mettent l’air conditionné au plus bas,
nous avons l’impression de circuler dans un réfrigérateur.
Une semaine, voilà le temps que j’ai passé à Miami. Séjour pour des raisons
professionnelles (ce genre de mission est l’un des rares avantages de
mon métier). Sentiment d’une certaine frustration de n’avoir été que dans
des lieux touristiques (mon hôtel, qui, avec ses dix-huit étages, semblait
ridiculement petit comparé à ses voisins, Lincoln Road et ses restaurants italiens,
japonais et français, le parc national des Everglades). Curieux décalage
culturel, notamment au moment de partir, à l’aéroport, quand une dame
m’avait félicité pour la beauté de mes dents : je lui ai répondu
que c’était parce que, en France, nous avions des sécurités sociales
et mutuelles qui remboursaient assez bien les frais dentaires, et
qu’avec les réformes souhaitées par leur nouveau président, les
Étatsuniens pouvaient espérer bénéficier des mêmes traitements.
Les États-Unis, pays de tous les paradoxes...
Sans faire de bruit, ce blogue vient de fêter son
septième anniversaire.
Pas beaucoup de temps pour des mises à jour, mais bon, je vis ces
derniers temps avec l’impression curieuse que tout est en train
de se casser la figure.
Cela avait commencé par mes problèmes
de téléphone, il y a quelques semaines. Un technicien était
passé chez moi sans pouvoir arranger quoi que ce soit, mais
j’ai retrouvé mon téléphone (et Internet) peu après, comme
par magie.
Ensuite, ce fut au tour de mon fournisseur d’accès
Internet... des problèmes à répétition.
Puis, un dimanche matin, j’ai cru que mon réfrigérateur m’avait lâché. Plus
de lumière, et je n’entendais plus le moteur du frigo. J’ai fait des
recherches sur Internet pour voir ce que cela allait me coûter de le
remplacer. Quelques heures plus tard, il faisait toujours aussi froid
dans mon réfrigérateur et dans mon congélateur : il fonctionnait
encore, il n’y avait que la lampe à changer.
Et enfin, comme j’étais assez en retard dans mes travaux professionnels,
je travaillais un soir sur mon ordinateur et j’ai décidé de dîner d’un
potage à l’indienne, vite fait... Un geste maladroit, un temps de
réaction un poil trop lent, et plouf le portable, game over.
Bien entendu, mes dernières sauvegardes dataient d’assez longtemps,
j’avais perdu des journées de travail ainsi que de nombreux courriers
électroniques importants. Argh...
Le lendemain, après avoir compris que la machine ne redémarrerait
plus jamais malgré une nuit au sec, je l’ai apportée auprès de
réparateurs dans l’espoir de sauver le disque dur, et,
après avoir regardé ce que je pouvais récupérer
comme données sur mes autres ordinateurs, je m’en suis acheté un
nouveau, un ultra-portable premier prix... qui, tout en étant bien
plus performant, faisait presque la moitié du prix de l’ancien
alors que je ne l’avais acheté que depuis un an et demi.
Quelques jours plus tard, je me suis changé les idées en allant
à un concert avec le Capitaine, même si, contrairement à lui,
j’ai clairement préféré Mahler et l’attaque de sa sixième symphonie
à l’œuvre de Messiaen.
Mon amour de la musique classique m’a aussi poussé à voir le film
le Concert
quelques jours plus tard que j’ai trouvé très beau, très drôle et
très touchant, et réalisé et interprété avec beaucoup de finesse.
Oui, mon monde s’écroule, mais en musique. Du coup, je pense
que je vais aller voir le film catastrophe 2012 rien
que pour la bande originale...
Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.
Arthur C. Clarke (1917—2008)
Dans son nouveau film, le réalisateur et scénariste
Richard Kelly rend un bel hommage
à l’âge d’or de la science-fiction. Tout d’abord, le film repose sur
la nouvelle Button, Button
de Richard Matheson
(Le journal d’un monstre, Je suis une légende, Échos, etc.),
déjà adaptée à la télévision sous la forme d’un épisode de
la Cinquième Dimension ;
l’ambiance est terriblement seventies (même par le travail sur l’image et la lumière) ;
les numéros d’Amazing et Astounding Stories apparaissent déjà défraîchis ;
le contexte, avec le monde des chercheurs et ingénieurs de la NASA
au moment du programme Viking, évoque un passé où tout semblait encore possible
dans le domaine de la conquête spatiale... et l’histoire débute le 16 décembre 1976,
jour anniversaire de feu Arthur C. Clarke (ainsi que de ceux de Philip K. Dick et du mien,
par la même occasion).
Rapidement, le début de l’histoire : Quelques jours avant Noël de l’année 1976,
un colis est déposé devant la porte de la maison qu’occupent les Lewis.
Dans ce colis se trouve une boîte noire surmontée d’un bouton-poussoir.
L’après-midi, un homme arrive pour expliquer le fonctionnement de la
boîte aux Lewis : s’ils appuient sur le bouton, une personne qu’ils
ne connaissent pas mourra, mais ils recevront un million de dollars. Ils
ont vingt-quatre heures pour se décider..
Annoncé comme cela, on dirait à mauvais pitch à la
M. Night Shyamalan
(qui — mais cela ne regarde que moi — n’a pas fait
grand chose de bien depuis Sixième sens).
Cependant, il n’en est rien car, très vite, ce qui aurait pu n’être qu’une simple histoire fantastique assez fumeuse
se transforme en un véritable scénario de science-fiction qui prend autant aux tripes qu’au cortex,
avec l’installation d’une pesante ambiance d’inquiétante étrangeté, et nous
retrouvons là l’excellent Richard Kelly de Donnie Darko,
regonflé à bloc après l’épisode plutôt malheureux de Southland Tales.
Habitué aux transports en commun, et surtout ferroviaires, je
me suis pris à maudire un mot de 12 lettres de notre belle
langue : l’adverbe « initialement », synonyme pour moi d’une violente poussée d’adrénaline.
La montée de l’angoisse se présente ainsi :
Dong, dong, dong ! (la sonnerie) : mobilisation de l’attention
Par suite de [insérer ici une excuse liée aux intempéries, à des facteurs humains
quelconques, à des problèmes matériels ou à une invasion d’araignées géantes venues de Neptune] :
angoisse de l’inconnu vague (que se passe-t-il encore ?)
le train [insérer ici un numéro incroyablement compliqué] : l’angoisse de
l’inconnu se précise (est-ce que cela va me concerner ?)
en provenance de [insérer ici la gare de départ] et à destination de
[insérer ici la gare d’arrivée] : sentiment de persécution (argh, oui, c’est bien mon train !)
départ initialement prévu à [insérer ici l’heure de départ] (argh, oui,
mon train ne partira pas à l’heure ! c’est désormais certain ! je suis damné !)
partira (ouf ! au moins il partira !) avec un retard de [insérer ici
une durée suffisamment importante pour être bien en retard à son rendez-vous, et anticiper en
s’imaginant une arrivée peu discrète à une réunion de travail hyper importante, tout en sueur à force
de courir dans tous les sens pour limiter la casse spatio-temporelle du quotidien]
...environ : l’acmé de l’angoisse avec le couperet du flou,
le sentiment d’impuissance est à son point culminant (argh, si ça se trouve,
cela risque d’être encore pire que ça !)
Arrivé dans la capitale tchèque, je n’avais pas été d’emblée séduit par
la ville. Pourtant, peu à peu, le charme de la cité m’avait gagné, avec
ce je-ne-sais-quoi de familiarité et d’étrangeté mêlées.
Bien sûr, il y a des sculptures héritées du réalisme socialiste et
des bâtiments imposants mais sans âme issus d’années de vécu communiste.
Cependant, il y a aussi toutes ces églises et synagogues, toutes ces
belles constructions aux façades de pierre de taille richement travaillées.
Prague me faisait penser à une multitude de lieux à la fois :
les couleurs de certains immeubles m’évoquaient l’Allemagne ; les artistes
du pont Charles, le Montmartre de Paris ; le style Art nouveau des
cafés (Alfons Mucha était tchèque), un Paris de 1900 ;
les jardins sur la muraille du château, les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon.
Mais quand je me suis retrouvé là, en train de manger un bretzel en regardant l’horloge
astronomique de la cathédrale, indéniablement, je me serais cru à Strasbourg, ma ville natale...
Premières impressions sur Prague et autres péripéties
Je suis arrivé hier dans la capitale de la République Tchèque.
Cherchant à suivre les indications qui m’avaient été fournies, je
prends un bus à la sortie de l’aéroport mais j’arrive devant la
gare ferroviaire alors que j’aurais dû me retrouver près d’une
bouche de métro qui m’aurait permis, après une ou deux correspondances,
de rejoindre mon hôtel. Mais j’ai été leurré par le terme
« nàmêsti »
qui signifie « place », et je ne suis pas
du tout à la place souhaitée. Les bouches de métro devant cette gare sont
condamnées (avec du fil de fer barbelé), il y a bien un arrêt de bus
devant la gare mais je ne comprends pas où les lignes mènent, et j’ai la
sensation d’être piégé car, sur la route à plusieurs voies, les voitures roulent
à toute vitesse, et je ne trouve pas de passage pour piétons.
Finalement, je trouve un passage souterrain (sale et glauque) permettant
d’éviter l’obstacle des voitures, et quand j’en sors, soudain,
je me rends compte à quel point cette ville est belle !
Je me retrouve à côté de l’opéra où se joue... la Bohème.
Pour la petite histoire, si « bohémien » désigne
les Tsiganes nomades, c’est qu’à la fin du Moyen-Âge, le roi de Bohême Sigismond Ier
(du Saint-Empire) les aurait dotés d’un passeport de son pays afin qu’ils
puissent plus aisément parcourir le vaste monde.
Et puis, avant devenir le second « bo » des
bobos, un bohème consistait en une personne, le plus souvent
un artiste, vivant sans règles, en marge de la société, comme dans
l’opéra de Puccini.
Avec ces nouveaux repères, l’opéra, le nom de la rue, et la position de gare, j’ai
découvert que j’étais finalement tout près de mon hôtel (j’avais fait imprimer
une carte de Prague, mais elle était très partielle). Il ne me restait plus
qu’à me retrouver de l’autre côté de la voie ferrée, déposer mes valise et
sac dans la chambre de mon hôtel et ainsi partir à la découverte de la ville...
Une semaine bien chargée va s’achever ce soir, une
première semaine de travail « véritable ».
J’ai l’impression bizarre de n’avoir pas vu la
saison estivale et les vacances passer. J’avais prévu de partir faire de
la plongée sous-marine à Zanzibar mais, faute de participants assez nombreux,
l’agence de voyage a dû annuler mon séjour, et je n’ai pas trouvé une solution
de rechange qui pût autant me plaire que mon idée initiale.
Mon été, c’était « Lyon plage », quelques sorties
ponctuelles, mais pas de gros déplacement. Ce n’est que dimanche, pour
une mission de boulot, que je dois partir à l’étranger.
Durant ces derniers jours, je rentrais chez moi, le
soir, très fatigué. Aussi bien nerveusement que physiquement.
Non, pas de grippe A. Je n’ai pas beaucoup dormi et je n’ai pas
arrêté de courir. Une douleur s’est réveillée au niveau du dos et
de l’épaule droite.
Pourquoi ?
Dans mon sac, trimballé quotidiennement, on peut
trouver de gros livres scientifiques,
un ordinateur portable, et quelques pochettes
comprenant plein de documents. Je l’ai mis
sur la balance. Ah ouais, quand même :
« plus de 10 kg ! »
« Natura non facit saltum » aurait dit Isaac Newton,
« la nature ne produit pas de discontinuité ». Le grand
homme avait tort. En physique, il existe le
saut quantique
qui « caractérise un changement brusque de l’état
d’un système quantique de manière pratiquement instantanée ».
C’est assez curieux, mais une augmentation quantitative produit parfois, après
avoir dépassé un seuil difficilement définissable, un changement qualitatif.
Par exemple, des neurones en nombre suffisant, et organisés de manière appropriée,
on fait du cerveau humain ce que nous sommes, nous distinguant du reste du
règne animal.
Ou alors, assis à la terrasse d’un
glacier lyonnais
bien connu, je ne peux que me rendre à l’évidence que les coupes glacées qui y sont
servies sont évidemment fabuleuses, qualitativement supérieures (en arômes, dans
le choix judicieux des ingrédients pour les compositions,
dans l’esthétique de la présentation) à celles dégustées
en d’autres lieux de ma connaissance. Mais ce saut qualitatif a aussi son pendant quantitatif :
la glace en question est vendue au prix d’un plat principal dans un petit restaurant...
Excursion bien agréable, hier, à Évian-les-Bains avec des amis.
Ravissante petite bourgade en bord du lac Léman, en face de Lausanne, la ville
accueillait l’exposition
Rodin et les Arts décoratifs dans le cadre de son Palais Lumière.
Superbe exposition, grand moment d’émotion, et quelques souvenirs un peu
nostalgiques aussi : j’ai toujours été un grand admirateur du travail de l’auguste Auguste
et, durant mon année parisienne, j’allais souvent me ressourcer auprès du
jardin de l’hôtel Biron.
Après avoir entendu mes amis discuter de leurs envies communes d’acquérir
un téléphone mobile « intelligent », en contemplant
la sculpture de créatures mythiques, une naïade enlevée par un satyre, j’ai pensé
que fantasy et nouvelles technologies pouvaient enfin de se mêler avec succès :
l’invention de l’i-faune.
Plus tard, autre source d’amusement en passant à côté d’une buvette au bord du lac.
Nous avons entendu la serveuse s’esclaffer après avoir pris une commande : « Une
Vittel-menthe ?
À Évian ! »
Un comble, en effet...
On ne se moque pas : j’ai un compte sur Facebook.
C’est ici : Fabrice Méreste Créez votre badge
Pourquoi moi ? Et pourquoi maintenant, après tant de réticences ? Il se trouve que le cousin Francis (aka Francis Valéry) avait décidé de créer son blog au moment où la blogosphère se désagrégeait (contrairement à moi qui en avais un dès 2002). Alors là, quand Francis m’a invité à rejoindre le célèbre réseau social, tant qu’à aller à contre-courant, je me suis dit : « pourquoi pas ? »
Tout à l’heure, j’ai pu récupérer la montre que j’avais achetée il y a près d’un mois...
Achetée, mais bousillée aussitôt parce que, en gros balourd, je n’avais pas compris
comment fonctionnait le fin mécanisme de précision de l’horlogerie suisse.
L’ascenseur de mon immeuble a été réparé. Ouf. Cinq étages, c’est sympa
de temps en temps, mais pas tous les jours.
J’ai aussi trouvé le chemin approprié pour rejoindre le parc de Miribel, avec
son lac. Une jolie balade en roller. Par contre, bon à savoir :
ne pas prendre la piste cyclable qui longe les quais du Rhône jusqu’au
rond point de Croix-Luizet. Avec les travaux, et déviations qu’ils
engendrent, la route goudronnée ne l’est plus sur une bonne partie,
et même si elle reste aisément praticable pour les vélos, patiner
en roller sur des gravillons, du sable ou de la terre battue, c’est plutôt moyen.
Enfin, demain, dernier jour de travail avant les vacances. Mais quelles
vacances ? Rien de prévu. Ce n’est finalement pas si désagréable de
laisser un peu de place au hasard...
UgoBellagamba, champignon du mélange entre science-fiction et histoire,
et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis,
parle de son roman uchronique Tancrède
dans l’émission « Mauvais Genres » de France Culture.
Allez l’écouter, c’est ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son
roman qui vous plongera à l’époque des Croisades, dans un univers épique de batailles
sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de steampunk.
Durant cette semaine, afin de terminer un travail important,
je me suis isolé du reste du monde. Je ne suis sorti de ma bulle qu’hier, en
fin de matinée, après avoir passé une nuit blanche et m’être assuré
que tout avait bien été fini dans les temps.
C’est là que j’ai appris, bien en retard, l’événement du
moment : le décès de Michael Jackson. De la surprise
et un peu de peine, mais pas tant que ça : cela faisait
bien longtemps que je ne suivais plus spécialement
l’actualité du roi de la pop. Ses frasques, ses multiples
opérations chirurgicales et traitements,
sa vie dans un monde artificiel à la Disney,
entouré d’enfants, sa façon à lui de concevoir une bulle
pour s’isoler de l’univers réel, n’était d’après moi qu’une
recherche désespérée d’une façon de ne pas vieillir.
Elle est bien loin, l’époque de Thriller,
où l’artiste avait marqué mon adolescence par ses musiques,
ses clips et sa façon de danser.
Et moi... oui, j’ai vieilli, mais je l’accepte.
Il y a quelques jours, à la suite de l’agression d’un contrôleur,
un mouvement de grève spontané s’est déclenché à la SNCF.
Un train sur deux seulement sur la ligne, mais bon, celui je devais
prendre roulait, et je suis arrivé à mon lieu de travail sans problème.
Ce n’était pas le cas d’un collègue : sur sa ligne ferroviaire,
aucun train ne circulait du tout et il n’a pu faire autrement que de prendre sa voiture.
Chez le dentiste, une visite de contrôle. Regard navré du spécialiste
de mes dents : rien, tout est en ordre. Comme d’habitude.
« Avec vous, il n’y a pas de surprise. C’est un peu ma
pause de la journée. Mais bon, si tout le monde était comme vous,
je serais au chômage technique... Alors, un p’tit détartrage et à l’année prochaine ! »
Et puis, plus tard dans la journée, un coup de fil de l’agence
de voyage dans laquelle j’avais pris un séjour de plongée dans
une île de l’océan Indien. Voix désolée du voyagiste : il
n’y a pas assez d’inscrits, le voyage ne peut avoir
lieu que s’il y a au moins un groupe de quatre personnes... Il
est vrai que je m’étais offert des vacances plutôt onéreuses,
mais j’avais vraiment besoin de changer d’air. Et, avec le
contexte économique actuel, nombreux sont ceux qui ont
réduit leur budget associé aux loisirs.
Tant pis, je devrais trouver autre chose, mais cela m’a rappelé
que je dois faire partie des quelques privilégiés à ne pas
avoir été vraiment touché par la crise.
Qu’on se le dise, la nouvelle version de MicæV — la Machine à Inducteurs et Contraintes pour Atelier d’Écriture Virtuel —
vient d’être mise en ligne !
À présent, j’ai ajouté la possibilité d’écrire un texte avec
un incipit, un excipit, ou une phrase en milieu de partie issus d’un
ensemble de 200 romans ou nouvelles présents dans ma bibliothèque
(soit 8 millions de possibilités différentes).
Plus d’information dans l’aide.
Pour les élections européennes d’aujourd’hui, je n’ai reçu, dans la boîte aux lettres, ni ma carte d’électeur ni les listes et professions de foi des candidats :
- j’ai horreur d’être privé d’un droit que nous avons
obtenu à travers des luttes difficiles au cours de la Révolution ;
- mon avis sur la politique en général, la manière dont
elle est appliquée, et la façon dont nous, citoyens, sommes impliqués
dans son processus ne va pas aller en s’arrangeant ;
+ je n’ai pas à me casser la tête pour savoir qui voter.
Je suis passé hier après-midi dans les rayons livres d’une grande enseigne :
- foule interminable devant les caisses en raison des personnes
qui achetaient en dernière minute un cadeau pour la fête des mères ;
- je n’ai pas trouvé tous les bouquins que je recherchais ;
+ mais j’en ai trouvé d’autres tout aussi intéressants.
Je vais encore passer un week-end seul à Lyon :
- c’est dur d’être à nouveau célibataire quand on avait pris
l’habitude de fonctionner en couple ;
- il risque de faire un temps à préférer rester chez soi ;
+ je vais avoir le temps d’avancer mes travaux de recherche, avec
peut-être une conférence à la clé à Prague ou Miami.
En répondant hier au courrier électronique d’un copain de mon laboratoire qui me
proposait de le rejoindre, avec d’autres collègues, pour une balade en roller,
je me suis aperçu que j’avais rédigé un zeugma.
Le zeugma
se définit comme étant une figure de style qui « force un terme à s’accorder avec plusieurs
déterminants alors que sur le plan sémantique un seul peut normalement convenir ».
Plus simplement, il s’agit d’un verbe suivi de deux compléments, l’un gérant une idée
abstraite, le second une idée concrète. Par exemple :
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours »
de Guillaume Apollinaire dans son recueil de poèmes
Alcools.
Certes, ce que j’ai écrit était moins poétique, mais était arrivé de façon
inopinée.
Tout d’abord, j’avais répondu à mon collègue par l’affirmative : il devrait
faire beau, et après quatre heures de cours donnés à des étudiants de Master,
un peu de sport du temps de midi m’aurait fait du bien. Mais en préparant mon
cartable, mon enthousiasme a fait place à la franche réalité. J’avais oublié qu’en
fin d’après-midi j’allais me rendre à l’atelier d’arts plastiques.
Avec une matinée prise par les enseignements, il ne me restait plus beaucoup de
temps pour me consacrer à mes activités de recherche et d’administration. De plus,
je devais transporter, outre mon ordinateur portable et mes notes de cours, mon
matériel d’arts plastiques et ne pouvais pas en plus m’encombrer d’un sac de
sport avec mes rollers.
C’est ainsi que j’ai fini par décliner l’invitation à la balade en roller, indiquant
que ma journée allait déjà être bien chargée... et que moi aussi.
Dure journée que celle d’hier.
Tout d’abord, il me restait à évaluer des dossiers
de jeunes candidats. Ah là là, non ! Par rapport à
d’autres dossiers de candidature vus les jours plus tôt, ils
n’étaient vraiment pas bons du tout : pas de publications
scientifiques de grande valeur, ou des travaux
de recherche situés dans des thèmes trop éloignés de ceux
souhaités par le laboratoire d’accueil et qui amenaient à penser
que ces jeunes docteurs auraient de grosses difficultés d’intégration
pour le poste convoité. Dommage pour eux.
Après avoir traité ces derniers dossiers, j’ai eu à évaluer un
article proposé à une revue scientifique internationale qui
m’a choisi pour faire partie de son comité de rédaction.
Ouille ouille ouille, une catastrophe, cet
article ! Tout avait l’air brouillon, de la présentation au style,
pas de respect de la typographie, plein de fautes et, surtout, cette proposition
d’article n’avait aucune pertinence scientifique. Je ne suis
pas parvenu à trouver quelque chose à sauver dans ce fouillis. Too bad again.
Je suis ressorti un peu amer du laboratoire. Faire avancer la science,
c’est aussi séparer le bon grain de l’ivraie.
Pas grand monde dans le tramway. J’ai trouvé une place libre, isolée,
idéale pour poursuivre ma lecture des critiques de livres dans le
dernier Bifrost.
Un peu plus tard, le tram s’est retrouvé plein. J’ai cédé ma place à une vieille dame.
Ouais, j’ai fini ma journée par une bonne action. Je ne suis pas si méchant, hein ?
t0 : Je ferme la porte de mon appartement.
t0+ 2 minutes : Je suis arrivé en bas de l’immeuble après avoir
dévalé les marches des 5 étages.
t0+ 5 minutes : Je manque de me fouler la cheville à cause d’un renflement
dans le trottoir que je n’avais pas vu.
t0+ 7 minutes : Sur la route, une voiture klaxonne. C’est une grosse
décapotable. À son bord, des jeunes portent un drapeau algérien.
t0+ 15 minutes : J’arrive au Pont Lafayette.
t0+ 17 minutes : J’entre dans la Presqu’Île, je plonge dans la
foule et m’y noie avec bonheur. Le rythme de mon pas diminue notablement pour prendre celui
du flot grouillant des humains.
t0+ 18 minutes : Je marche sur le pavé rouge figurant le lieu où
a été tué le Président Carnot. Curieux : avant de partir, j’avais
visionné JFK d’Oliver Stone.
Mais bon, Lyon n’est pas Dallas.
t0+ 19 minutes : Plusieurs personnes font la queue pour avoir une glace. Sensations estivales.
t0+ 22 minutes : Devant l’Opéra, une manifestation pro-Tibet.
t0+ 23 minutes : Place des Terreaux. Des touristes prennent l’Hôtel de Ville,
le musée, la place et la fontaine en photo. C’est vrai que Lyon est une belle cité.
t0+ 28 minutes : J’entre dans Temps-Livres et recherche
l’ami Marcus Leicht.
Pas de chance, il n’est pas là. Je sors de la librairie aux airs de Caverne
d’Ali Baba pour fan de bouquins d’occasion.
t0+ 32 minutes : Je passe devant l’église Saint-Nizier, ma favorite.
t0+ 34 minutes : Je prends un pont pour traverser la Saône.
t0+ 36 minutes : Je dépasse une femme habillée dans un curieux
costume folklorique. Je m’interroge.
t0+ 39 minutes : Vieux Lyon. Place du Change. Tout un ensemble
d’animations médiévales, avec habits, jeux et musiques d’époque. L’énigme de
la femme en costume n’a duré que 3 minutes.
t0+ 40 minutes : Dans la rue Saint-Jean, je croise un bourreau. Rien ne m’étonne.
t0+ 41 minutes : Je m’engage dans une petite rue pour fuir l’amas de touristes.
J’arrive devant la mairie où s’est marié le plus jeune de mes frères. Heureux souvenirs.
t0+ 42 minutes : Je quitte la rue du Bœuf et prends la montée de la colline de Fourvière.
t0+ 46 minutes : Je dépasse l’auberge de jeunesse. Tout un ensemble
de... jeunes – justement – s’y rendent en traînant des valises sur roulettes.
t0+ 50 minutes : Je passe à côté des théâtres gallo-romains. Plus de 2000 ans d’histoire.
t0+ 56 minutes : J’arrive à côté de la Basilique Notre-Dame. Vision panoramique.
La Tour Part-Dieu
domine encore la ville, mais sa petite sœur, la Tour Oxygène émerge bien parmi les autres immeubles. En 2013, un
autre projet immobilier devrait dépasser le « Crayon ». Peut-être
la fin d’un symbole.
Sur une aire d’autoroute, des gamins descendent d’un car et s’en vont faire leur pause
pipi. Du côté masculin, on entend une môme dire à la cantonade à ses amies :
« Non, pas là, c’est les toilettes des Turcs ! »
Au téléphone, un copain m’appelle pour que je lui donne des conseils dans
l’emploi de son traitement de texte. J’essaie de le guider dans ses manipulations
mais j’ai du mal à lui apporter l’aide désirée (l’ami en question est vraiment très peu
à l’aise avec les ordinateurs et ce n’est pas toujours facile de donner
des instructions par téléphone). Comme nous avons prévu de nous voir ce dimanche,
je lui propose de lui faire tout
exprès un petit cours pascal. « Quoi ?! Un cours de
Pascal ?
Mais je n’ai pas le niveau ! » Je précise : non pas un
cours de Pascal, ce langage informatique, car je n’ai pas pour objectif
de l’initier aux délices des langages de programmation, mais un petit cours à
l’occasion de Pâques, et donc « pascal ».
En ce moment, je n’ai pas la grande forme. Bien que je
me couche assez tôt (en tout cas, avant 23 heures),
j’ai du mal à me réveiller avant 7 heures du matin,
alors que d’ordinaire je suis une véritable
pile électrique, et ceci dès 6 heures
– voire 5 heures – du matin.
Peut-être suis-je un peu malade. En plus de la fatigue, je ressens
une petite douleur à la gorge qui disparaît à grands coups d’infusions
au miel.
Hier, en tout début d’après-midi, j’ai assisté à un séminaire
d’un enseignant-chercheur nouvellement arrivé
dans notre laboratoire. Ses thématiques de recherche étant
très éloignées des miennes, j’ai eu bien du mal à me concentrer
sur son exposé... Au bout d’une heure, non seulement j’avais
eu l’impression d’avoir perdu mon temps, n’ayant rien retiré
de la présentation, luttant de toutes mes forces pour ne pas m’endormir,
mais en plus le vilain torticolis que j’avais attrapé samedi
dernier en bricolant s’est rappelé à mon bon souvenir.
Pas glop, pas glop...
Inducteur : histoire du jour selon un genre imposé
Écrire la journée réelle ou fictive vécue hier à la manière
d’une élégie (c’est-à-dire un poème lyrique exprimant une
plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques).
Temps de rédaction : 15 minutes
Travail dans une ambiance de vilaine froideur,
J’ai l’impression amère qu’on se fout des chercheurs.
Ce merveilleux métier qu’est le mien dépérit :
C’est la faute à
Nicolas,
Xavier,
Valérie.
La valse des techniciens du téléphone (et de mes humeurs)
On dirait une comptine.
Le premier technicien s’est retrouvé coincé devant la porte de mon immeuble parce qu’il
ne m’avait pas prévenu qu’il viendrait. Absurde.
Une deuxième équipe (deux autres techniciens) a trifouillé un peu partout chez moi avant de plier
bagage, tout penaud : ces messieurs ne pouvaient pas entrer dans la cour intérieure de l’immeuble où
se trouvait un « PC » où ils devaient changer une « paire ». Navrant.
Un quatrième technicien est venu chez moi et a bricolé quelques prises et le fameux « PC »,
me redonnant de la téléphonie fixe et de l’accès Internet... pendant quelques heures seulement. Déçu.
Un cinquième technicien est arrivé dès le lendemain et m’a fait comprendre qu’il y avait un
problème nécessitant une intervention avec une « nacelle » pour
me brancher sur un autre « PC », l’ancien étant saturé. Incompréhensif.
Une nouvelle équipe de deux techniciens (un de la deuxième équipe et encore un autre) est
arrivée en considérant comme insensé le diagnostic de leur précédent collègue (en fait,
ce dernier ne voyait comme solution que de gros travaux dans mon appartement !) et
n’a passé que quelques coups de fils à France Telecom (ce sont des sous-traitants),
avec la même attente frustrante qu’un abonné lambda. Les techniciens sont repartis en
m’indiquant qu’il était possible que mes problèmes ne soient pas résolus avant... deux semaines. Ubuesque.
Après le week-end, et cela sans avoir été prévenu, je découvre que j’ai retrouvé ma ligne téléphonique
et mon accès Internet. Ouf. Je reçois un peu plus tard un SMS qui m’indique qu’une intervention va avoir
lieu avant le lendemain. J’ignore ce message qui n’est plus d’actualité. Lassé.
Ce matin, très tôt, un coup de téléphone sur ma ligne fixe : le technicien (encore un
autre, d’une autre société) qui devait régler mon problème, voulait tester ma ligne et prendre
rendez-vous. Il n’avait bien entendu pas été averti qu’une équipe fantôme avait déjà tout réglé,
mais sachant comment cela se passait, et les problèmes de communication en interne et avec
France Telecom (ce qui est un comble pour des professionnels du domaine, mais bon, les cordonniers...),
m’a confié les misères que ce font les différents services du grosse entreprise ou l’impossibilité
d’agir, si ce n’est l’incompétence, de certaines entreprises de sous-traitants,
tout ça en raison d’une course aux profits. Complice.
SMS à l’instant : « Telecom – Orange vous informe que votre service signalé
en dérangement a été rétabli. Merci de votre confiance. » Ouais, de rien,
bande d’imbéciles. Ulcéré.
En résumé, plusieurs semaines où je m’étais trouvé coupé du monde (ou presque, si je
n’avais pas eu de téléphone portable), des longs moments au téléphone pour essayer
d’obtenir des rendez-vous, une valse de techniciens ne sachant communiquer
dans leur jargon et donnant des informations contradictoires, et un problème
résolu sans savoir par qui ni comment. Joie !
Depuis hier, dans mon appartement, je n’ai plus accès à Internet. Plus de
WiFi, plus d’accès même avec un câble Ethernet. Et plus de
téléphone illimité. Et plus de téléphone fixe non plus.
Je suppose que cela est dû aux travaux de raccordement de
mon immeuble à la fibre optique, pourtant ces travaux n’auraient
dû commencer que dans trois jours.
À quoi cette fibre optique pourrait bien me servir ? J’ai
déjà une connexion ADSL qui est tout à fait satisfaite. C’est sans
doute pour ceux qui souhaitent recevoir la télévision de cette manière,
même si je pense qu’il y a déjà le câble et la TNT là où j’habite. Qu’importe,
je n’ai pas de télévision et n’en veux pas, mais rendez-moi ma ligne
téléphonique et Internet !
Enfin, cette absence de télé me rappelle une
anecdote...
Il y a quelques années, je vivais encore à Saint-Étienne,
et mes coordonnées se trouvaient dans les pages blanches. J’étais
assez fréquemment sollicité pour participer à des sondages, et les
démarcheurs ne manquaient pas pour m’appeler en soirée afin d’essayer
de me pousser à la consommation.
Un jour, j’étais tombé sur un vendeur particulièrement tenace qui
comptait me vanter les mérites de la télévision par câble et cherchait
à me faire prendre un abonnement. Après l’avoir laissé (car je n’avais
pas pu en placer une) m’exposer par le menu détail l’avantage qu’il
y avait à disposer de toutes ces chaînes, je lui ai dit (ou sans doute
redit) que je n’avais pas de poste de télévision.
Cela a dû l’étonner, il s’imaginait que je devais être un extraterrestre,
et j’ai senti comme un ton méprisant dans sa voix lorsqu’il a repris
mes mots : « Comment ? Vous n’avez pas la télévision ?! »
Foncièrement agacé, je lui ai alors répondu : « Non, je n’ai
pas de télévision. Je vais au cinéma, à l’opéra, aux musées, j’assiste à des expositions...
La télévision, c’est un loisir de pauvres... »
Je ne pensais rien de ma dernière réplique, mais elle a eu le don de clouer le
bec à l’importun.
Je suis quelqu’un d’organisé. Si, si. Tous mes
livres – qu’ils soient des romans, des recueils de
nouvelles, des numéros de revues ou autres – sont
recensés dans un fichier. Outre les informations classiques
que sont les noms et prénoms des auteurs, les titres, les
éditeurs et années de parution, j’ajoute dans ma base
des éléments présentant quelque utilité, comme s’il s’agit d’un texte dédicacé,
et surtout si ce livre a été prêté, et si oui, à qui et quand.
De la sorte, je ne perds plus mes livres... tout en les prêtant
à mes amis avec plaisir, assuré de les retrouver.
Hier soir, j’ajoutais mes trois derniers achats livresques
à la liste, et j’étais resté bloqué sur la lettre « L » :
la Vie en sourdine de l’excellent David Lodge (Rivages, 2008),
et deux petits opus, des recueils dédicacés écrits par des
amis, à savoir le Passe Rêve de Markus Leicht
(Le Songe des Murènes, 2008)
et Espaces insécables de Sylvie Lainé
(Les 3 souhaits, 2008).
Espérons que je puisse un jour ajouter une ligne à
la lettre suivante... j’aimerais bien qu’un éditeur soit
intéressé par mon propre roman.
MicæV est une machine à inducteurs
et contraintes pour atelier d’écriture virtuel.
Avec MicæV, voici venue la fin de l’angoisse de la page blanche :
si vous avez un peu de temps (de 10 à 30 minutes), envie d’écrire
et que vous ne savez pas par quoi commencer, la MicæV vous propose des
contraintes créatrices à la manière des exercices oulipiens (lipogrammes, tautogrammes et carcans)
mais aussi plein de surprises grâce à la magie de quelques bases
de données, d’un peu de programmation et d’une fonction aléatoire...
Pour lancer la machine, cliquez ici
et pour plus d’informations sur la MicæV, cliquez là.
Ce matin, je suis arrivé un peu trop juste sur le
quai de la gare : le train avait déjà
verrouillé ses portes et est parti sans moi.
J’ai ainsi été obligé de ravaler ma rage et de prendre le train
suivant, une demi-heure plus tard, et,
au lieu d’arriver à l’Université
avec 25 minutes d’avance, je suis arrivé
– la logique est implacable ! –
dans ma salle de cours avec 5 minutes de
retard. Ceci dit, les étudiants n’y ont vu
que du feu...
Toujours ce matin, au bout de mes deux
premières heures de cours,
j’ai terminé ma séance par un joli lapsus.
Au lieu de dire « Nous verrons ceci après
la pause », j’ai dit :
« (...) après la pub »,
ce qui a bien fait rire mes étudiants. Et
pourtant, je n’ai pas de télévision. Et pourtant,
ce n’est que le lundi...
À la suite de mon déménagement à Lyon, j’ai
décidé de refaire mes papiers d’identité, en tout cas
ma carte nationale, histoire d’indiquer ma nouvelle
adresse sur un document officiel.
Après m’être rendu à la Mairie du 6è un samedi matin,
et m’être gentiment fait balader (il ne faut pas
croire aux informations présentes sur le site web officiel),
je suis revenu un jour de semaine, avec tous les documents
demandés (photocopies de ceci et cela, originaux de ça)
et mes photographies prises dans un appareil agréé
(j’avais vérifié).
Oui mais voilà.
À la mairie, la dame du guichet a pris mes photos d’identité – ces
foutues images en gros format où il n’est plus possible
de sourire –, a jeté un œil desssus pendant une
fraction de seconde, et me les a rendu avec cette sentence laconique :
« Ça ne va pas aller, vous êtes trop clair. »
Là, j’avoue n’avoir rien compris. J’ai demandé des précisions
à la dame, et celle-ci m’a dit que les photographies
ne convenaient pas, que j’étais trop clair, qu’il n’y
avait pas assez de contraste, et qu’après un passage
en format noir et blanc, on n’allait plus rien voir.
OK, je ne suis pas allé en vacances cet été, et de ce
fait je n’ai pas le teint bronzé. D’accord, j’ai les
cheveux blonds plutôt clairs. Certes, mes yeux sont
bleus, ou bleu-gris. Enfin, je le conviens, je portais une
chemise blanche. Mais me dire que j’étais trop clair,
c’est un peu fort ! J’imagine que si on m’avait dit
que j’étais trop foncé, j’aurais pu prendre les propos de la miss
comme étant racistes...
La 35e convention nationale de science-fiction s’est déroulée la semaine dernière à Nyons, charmante bourgade de la Drôme provençale,
pays de l’olive (ce qui lui a valu d’être rebaptisée l’OliCon). Et j’y étais. :-)
Les conventions constituent l’occasion privilégiée d’assister à des conférences, de
participer à des tables rondes et à des débats, de rencontrer des
auteurs avec lesquels on peut discuter librement (et non juste une seule
minute, le temps d’une dédicace, comme cela peut arriver dans un
salon du livre et qui est vraiment très frustrant), d’assister à des expositions
(cette année, ce fut les photographies de Sylvain Renault, les illustrations de Jeam Tag,
les mobiles et autres machins inclassables de Tim Rey, et les surprenantes
créations de Didier Cottier), de trouver des livres intéressants,
neufs ou d’occasion, de découvrir des nouvelles productions – qu’elles
soient issues de professionnels ou du fanzinat – du paysage
littéraire SF... mais aussi et surtout de retrouver des copains
avec qui partager un bon moment.
jour J - 1
En voiture : ma compagne au volant,
Sylvie Lainé et le chien à l’arrière, moi en co-pilote
(mais moins fort que le GPS).
Sommes arrivés à Nyons après 22h30. Tout le monde était très fatigué. Petit couac : nous
ne pensions pas être attendus, mais la mère d’Ugo Bellagamba avait préparé un repas. Du coup, nous étions en retard. Oups.
Dîner ensommeillé en présence de Marie-Claude « la-Mama » Bellagamba,
d’Ugo, de Didier « le-sculpteur-qui-met-en-forme-ses-visions-cauchemardesques »
Cottier et de son amie Nicole.
premier jour
Voilà à quoi ressemble Nyons :
Le jeudi, c’est jour de marché (avec le dimanche). Beaucoup de monde à Nyons.
Trois quart d’heure d’attente au(x) restaurant(s), mais
le plat de spaghetti al pesto genovese se trouvait être l’incarnation parfaite
du bonheur gastronomique faite pâtes. Je ne suis arrivé
à la Maison de Pays, où se tient la convention, qu’au cours de l’après-midi, pendant l’intervention (pré-enregistrée)
de Laurent Queyssi intitulée « Regard français sur les séries TV des années 2000 ».
Présent juste à temps pour animer la rencontre-débat avec Sylvie Lainé
sur le thème : « Une œuvre éperluette, entre
Science et Science-Fiction ». Stupéfait de la manière dont il est possible
de donner des réponses intelligentes (bravo Sylvie) à des questions stupides (les miennes).
Découverte (un peu dans la douleur) que l’animation d’une rencontre n’est
pas un exercice facile.
Ensuite, conférence instructive de Jean-Claude Dunyach sur « La publication des auteurs
français à l’étranger : trucs et astuces ». En résumé, même
si c’est possible et très gratifiant (parce que cela permet éventuellement d’être
lu par des auteurs étrangers que l’on apprécie), c’est le
contraire de la loterie :
c’est difficile, ça coûte cher (en énergie, en réseautage et en prix de traduction) et
ça ne rapporte pas bien gros.
deuxième jour
Conférence de Clément Pieyre, conservateur à la BNF, sur : « Les archives
du futur, ou comment la Science-Fiction entre à
la Bibliothèque Nationale de France ».
Inauguration officielle de l’OliCon et des
Journées
Barjavel en présence des représentants de la municipalité (le maire s’est
fait désirer, mais il y avait Nathalie Fert-Rifaï, l’adjointe chargée de la culture),
le sous-préfet ainsi que Pierre Creveuil, président de l’association
des Amis de René Barjavel
et collaborateur du barjaweb, le site Internet de référence sur Barjavel.
Quand est venu le temps de l’apéritif (avec les inévitables olives), je me
suis sauvé dans le centre-ville pour retrouver ma belle.
L’après-midi, Joseph Altairac a donné une conférence sur Van Vogt dont j’ai oublié le titre (il
avait changé par rapport à celui du programme).
Une table-ronde, animée
par Jean-Claude Dunyach, a suivi :
« Regards croisés sur le futur lointain ».
Y participaient : Ugo Bellagamba, Fabrice Méreste (ah oui, tiens,
j’y étais !), Catherine Dufour,
Sylvie Lainé et Michel Jeury. Jean-Claude nous a lancé sur le
thème de la
Singularité. Catherine prenait tranquillement des notes pendant
que parlaient Sylvie, Ugo et Michel, puis est intervenue soudain avec une
pluie d’idées brillantes. Quant à moi, je n’ai dû raconter qu’un truc ou deux
car le futur lointain, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je suis plutôt
du genre à m’intéresser au futur proche (m’enfin, je ne suis même pas
capable de savoir comment je vais m’habiller le lendemain).
Après, les (très) attendus jeux de l’OliCon, avec le « champion
de la SF », animés par
Raymond Milési. Questions érudites, mauvais jeux de
mots, pouêt-pouêt, tout va trop vite pour que j’aie la moindre chance
de sortir une bonne réponse... Bravo à Timothée Rey, aussi à l’aise dans le verbe que
dans la mise en espace d’objets étranges (il exposait des sculptures étonnantes
durant la convention).
Retard sur le timing : le « Barjaquizz »
que j’étais censé animer est reporté au dimanche. Bon, dommage. Mais pas grave.
Rencontre-débat avec Jean-Pierre Andrevon animée par Ugo Bellagamba.
L’auteur-phare de la SFF de la fin des années 1960 au début des
années 1990, et considéré par René Barjavel comme son fils spirituel,
est toujours un artiste très actif, il vient de sortir un album de chansons
et termine un nouveau roman...
Retour au centre-ville, à la Médiathèque, pour voir l’exposition de
Didier Cottier,
le « sculpteur de l’imaginaire ».
Que dire du travail de Didier ?
Personnellement, j’adore ! On aime ou on n’aime pas,
mais ses aliens, ses compositions à la fois organique, minérale, végétale et électronique ne laissent
pas indifférent.
Soirée théâtrale sur le thème « Préhistoire et Science-Fiction ».
Conférence sur Francis Carsac par Frédéric Boyer et spectacle de paléo-fiction
« Mémoires d’Hommes » avec la charmante
Vanessa Bellagamba,
la sœur d’Ugo. En plein air. Fallait prendre une p’tite laine. ;-)
Retour à la Maison de Pays. Jean-Pierre Andrevon a poussé la chansonnette accompagné de
sa guitare (euh, honte à moi, j’ai manqué cette soirée, mais l’adorable
Joëlle Wintrebert,
rencontrée dans le restaurant de l’hôtel le lendemain, m’a tout raconté au moment du
petit déjeuner).
troisième jour
Promenade matinale au lieu d’assister à l’assemblée générale de l’association
Infini
(ce n’est pas la mort, je ne suis pas membre de l’association).
Rencontre-débat avec Catherine Dufour sur le thème « Des goûts et
des Dieux, discutons-en ! », animée par Jean-Jacques Régnier.
Après-midi : table-ronde sur « La publication électronique,
quel avenir pour la science-fiction française ? »
Participants (de gauche à droite sur la photographie ci-dessus) :
Sylvie Lainé, Florence et Selene (les Lyonnes de la SF), Jean-Luc Blary (des éditions Eons) et Clément Pieyre.
Animateur : Ugo Bellagamba. Les sujets abordés étaient aussi divers qu’intéressants :
quel prix payer pour un support électronique,
l’importance du travail éditorial absent dans le cas d’une
auto-publication sur Internet, la lecture des textes sur e-book, etc.
Vote pour la convention SF de 2010...
Résultat : la convention SF se déroulera en 2010 à
Grenoble, organisée par la Librairie Omerveilles et une petite équipe en train de se constituer
(avec déjà Gilles Goullet, traducteur).
Informations sur la convention SF de 2009 qui se déroulera à Bellaing (dans le Nord
de la France).
Pour la suite des événements, la convention SF a retrouvé le centre-ville où
Michel Jeury, après une rencontre-débat sur le thème « Des étoiles au
certif en passant par le terroir... » a signé son recueil
La Vallée du temps profond, paru aux Moutons électriques en 2008.
Alors que tout le monde quittait le salon de thé (par ailleurs tenu par Dany Jeury,
la fille de Michel) où s’étaient déroulées les signatures, mon amie et moi avons
investi les lieux, rejoint
peu après par Markus Leicht. Pendant ce temps, à quelques pas de là,
se déroulait la remise officielle
des prix littéraires :
Prix Rosny-Aîné, catégorie romans : Élise FONTENAILLE, avec Unica (Stock)
Prix Rosny-Aîné, catégorie nouvelles : Jean-Claude DUNYACH,
avec « Repli sur soie » (in Bifrost, Numéro 47, Le Bélial’)
Prix Merlin, catégorie romans : Élodie TIREL, avec
Les Héritiers du Styrix, (éditions Milan/Grands romans)
Prix Merlin, catégorie nouvelles : Virginia SCHILLI,
avec « Dernier soupir » (in Solstice, Volume 1 :
Facettes d’Imaginaire, éditions Mille saisons)
prix Cyrano : Michel JEURY, pour l’ensemble de son œuvre
Pépin d’or : Timothée REY, avec « Développement du râble »
En soirée, retour à la Maison de Pays pour le dîner de gala (mon amie
et moi nous trouvions à la table où étaient présents Sylvie Lainé, Jean-Claude Dunyach,
Anne Lanièce et Gilles Massardier). Remise du prix Versins
(du plus mauvais jeu de mots fait durant la convention)
par Jérôme « Globulle » Lamarque à Bruno Para.
Vente aux enchères animée par Georges Pierru. Crevés, avec ma compagne,
nous allons nous coucher dès le dessert avalé.
quatrième et dernier jour
Le dimanche, ainsi qu’une partie de l’après-midi du samedi (avec la rencontre-débat avec Michel
Jeury), le programme de la convention de science-fiction était commun avec
les Journées Barjavel.
J’ai animé la dernière grande table-ronde sur le thème : « La place de
René Barjavel dans le patrimoine de la science-fiction française » où
participaient Nathalie Fert-Rifaï, Ugo Bellagamba, Michel Jeury, Sylvie Lainé et Pierre Creveuil.
Un regret : l’absence de Jean-Pierre Andrevon, qui aurait eu tout un tas
de choses intéressantes à dire sur René Barjavel, mais Michel Jeury a quand même eu
l’occasion d’évoquer des anecdotes émouvantes sur la relation qu’il
avait eu avec l’auteur né à Nyons, Michel appelant respectueusement
celui-ci « Mon cher Barjavel » et se voyait
répondre « Mon cher Jeury ». Petite gêne
de la Nyonsaise Nathalie lorsque l’érudit Pierre
évoquait l’attachement ambivalent de Barjavel à son pays
(le petit René avait été plus ou moins obligé de quitter Nyons durant son adolescence).
Après cette table-ronde, en compagnie de Pierre Creveuil, nous avons animé un
questionnaire très spécial (ce n’est rien de le dire)
sur René Barjavel, le fameux barjaquizz,
Pierre se chargeant des questions érudites sur l’auteur et son œuvre
(on peut retrouver ces questions sur le barjawebici).
De mon côté, je me suis occupé des titres d’ouvrages de Barjavel à retrouver après
avoir été présentés sous la forme
de synonymes approximatifs (à la manière des jeux SF
animés par Raymond Milési le vendredi soir). Je me permets de vous les
proposer à nouveau dans la liste ci-dessous. Pour ceux qui
donnent leur langue au chat, passez votre curseur sur les titres
afin de voir apparaître la solution...
l’esquimau du lac
Fraise
en quête de l’épouse d’un acteur qui jouait James Bond
Danseuse génisse
Pas tôt en sous-préfecture du Jura
le
24 novembre 1929
Les
routes du Brahmane, du Kshatriya, du Vaishya et du Shudra
Le futur chêne diabétique
Le
fromage de Hollande frappe quand le cri de chasse se fait entendre
Un
mauvais cheval chez les beaux-parents de Johnny Depp
La femme de l’oncle a des vents
Ténor pas rapide
Le
leurre (sonore) de ces souverains russes
Le grand gagnant du barjaquizz était Georges Bormand, d’autres habitués des jeux SF (comme Bernard
Dardinier) ont aussi remporté un des livres proposés par notre sponsor
les Moutons électriques, éditeur,
mais également quelques personnes qui étaient venues spécifiquement pour
les Journées Barjavel (dont un jeune fan de Grenoble qui
gagna le droit de participer à la conférence organisée dans l’après-midi
par Pierre Creveuil).
Dernier repas pris à la Maison de Pays. Même Margot Bellagamba, quatre ans,
la fille d’Ugo, était mobilisée (elle récupérait les tickets repas).
Ça sentait les au revoir.
Retour au centre-ville, cour du collège Roumanille. Pierre Creveuil et
son jeune assistant évoquaient « René Barjavel, écologiste de la science-fiction ».
La clôture de l’OliCon et des Journées Barjavel s’est faite en beauté :
Vanessa Bellagamba
et Claude Ecken
ont lu des textes de René Barjavel, Michel Jeury,
Sylvie Lainé, Catherine Dufour et Jean-Pierre Andrevon.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Après les lectures et
quelques rafraîchissements, il a fallu se séparer...
Envie de rester encore, de prolonger ces bons moments, encore une glace, encore
quelques souvenirs de Nyons (de l’huile d’olives et du miel de garrigue),
profiter encore et encore du soleil de la Provence. Et puis, quand même, il a fallu reprendre
la voiture pour rentrer à Lyon...
En résumé, d’une certaine manière, cette convention SF aura été pour moi paradoxale car,
en tant que co-organisateur (j’étais déjà venu à
Nyons afin de préparer l’OliCon avec
Ugo Bellagamba en novembre 2007 et j’en avais
parlé ici),
je m’y sentais plus fortement impliqué qu’aucune autre rencontre science-fictive
précédente, mais, comme j’étais venu
à Nyons avec mon amie, et que nous souhaitions très naturellement nous réserver
un peu de temps rien qu’à nous, je me suis finalement révélé être un
« olico-participant » assez peu présent,
ayant manqué quelques grands rendez-vous de cette manifestation et la quasi-totalité
des repas pris en commun... (Que celui qui, à ma place, aurait souhaité ne
pas vivre les délicieux déjeuners, goûters ou dîners que nous avions pris en amoureux loin
de tout le monde me jette la première pierre.) Emmener à Nyons la fleur qui embaume sa vie du parfum de l’amour,
c’est être avec une rose...
...au Paradis !
Pour voir d’autres images prises par
Markus Leicht lors
de l’OliCon, vous pouvez aller ici (le
21 août) et là (le
22 août).
Pour vous rendre sur le compte rendu de
la convention réalisé par Catherine Dufour,
c’est ici.
D’autres liens sur des comptes rendus et photos de la convention
peuvent se trouver sur la page d’accueil du site
ActuSF.
Pour récupérer les photos en grand format, il suffit de m’adresser un
courrier électronique (à fabrice arobase mereste point net). Et si
vous vous reconnaissez sur une photo et que vous ne voulez pas apparaître
sur ce site web, il suffit de me contacter de la même manière.
Vous n’êtes pas sans savoir – du moins, je
l’espère ! – que la
35econvention
nationale de science-fiction va avoir lieu à
Nyons (dans la Drôme provençale) du
21 au 24 août 2008.
Je laisserai donc mon nouvel appartement lyonnais, mes meubles
non installés et mes cartons non déballés pour quelques jours,
partant dès demain soir avec la femme de ma vie et sa chienne,
ainsi que Sylvie Lainé (Bénie soit l’invention du GPS, car ce sera
moi qui prendrai le volant). Sylvie est l’invitée dont je m’occupe plus spécifiquement
en tant que co-organisateur de la convention, vous pouvez
lire ses réponses à mon questionnaire proustien ici, avec une rencontre-débat
à son sujet prévue le jeudi après-midi intitulée
« Une œuvre-éperluette, entre Science et Science-Fiction »
dont je me charge de l’animation (ouh la la, qu’est-ce que ça va donner !)
En attendant un compte rendu des événements (si je trouve un peu de temps),
voici l’affiche réalisée par l’illustrateur Jeam Tag :
Ça y est, je suis installé dans mon nouvel appartement !
Le déménagement s’est moins mal passé que prévu alors que l’événement de la journée
s’annonçait pourtant assez mal : après un réveil en pleine nuit pour
finir d’emballer mes dernières affaires, je me suis
retrouvé en panne de cartons un peu avant l’arrivée des déménageurs...
Ces derniers m’ont cependant fourni de quoi terminer de tout ranger
pendant qu’ils démontaient mes meubles et faisaient déjà passer
– à travers la fenêtre –
l’électroménager, les cartons déjà préparés et autres bricoles.
Arrivé à Lyon, une mauvaise surprise nous attendait : la place réservée
pour les déménageurs est située très loin de là où se trouve
mon appartement, les camion et monte-meubles se sont ainsi garés
comme des sauvages sur la voie du trolleybus. Une autre surprise,
mais bonne : l’électricité ne m’a pas été coupée, contrairement
à ce que les services de distribution m’avaient annoncé. J’ai aussi
le téléphone, et pendant que les costauds remontent les meubles
et entassent les cartons où ils peuvent, je passe des coups
de fil pour régler divers problèmes...
Là, une petite astuce de ma composition effectue des merveilles : j’étais venu la semaine
précédente avec, sous forme de collage de papiers journaux, les
formats de mes divers meubles et gros électroménagers. L’installation
stupéfie les déménageurs habitués aux aléas de l’installation
dans un appartement plus petit (« Vous avez vraiment le compas
dans l’œil, Monsieur ! »). Juste un élément
non prévu, la machine à laver est plus haute que je n’imaginais et
dois donc être positionnée à un autre endroit que prévu.
Après ces derniers jours plutôt sportifs,
je suis donc à présent locataire d’un chouette logement
équipé de l’électricité, du gaz, de l’eau (même chaude),
du téléphone et d’Internet. Quand le technicien est venu
m’ouvrir le gaz, la voisine du dessus lui a demandé
ce qui se passait. Son inquiétude était légitime :
il y a quelques mois, une
explosion de gaz faisait un mort,
de nombreux blessés et plein de personnes à reloger...
et ceci dans cette même rue, à quelques numéros de là où j’habite à présent.
Naïvement, j’imaginais que la France était un pays civilisé.
Enfin, la France métropolitaine. Et dans les grandes villes, quoi...
Ouah ah ah ah... (rire de désespoir)
Demain, à cette heure, les déménageurs doivent passer pour
embarquer les cartons (il m’en reste d’ailleurs encore à faire,
certaines affaires ne sont pas emballées, mais je suis en panne
sèche de cartons en ce moment et je dois en récupérer quelques
uns pour ce qui me reste de livres, vaisselle, habits, petit électroménager,
bouteilles, conserves et autres denrées alimentaires). Mais, arrivé à Lyon,
il faut dire les choses telles qu’elles le sont : ce sera la zone.
En effet, je n’aurai pas de gaz (je me faisais à peu près à l’idée de
devoir prendre mes douches à l’eau froide et à cuisiner avec mon
vieux four micro-ondes tout pourri)... et pas d’électricité non plus !
Là, c’est franchement plus problématique : pas de lumière
le soir (autres que les bougies), pas de possibilité de mettre
mon réfrigérateur en route et bien sûr pas moyen d’utiliser un
ordinateur (moi qui angoissais à l’idée d’être privé quelques
jours d’Internet, me voilà rappelé à des considérations
bien plus élémentaires).
Et donc, depuis quelques jours, mes appels aux différents
services de distribution de gaz et de l’électricité
(et encore, je n’ose pas contacter les services de distribution d’eau, parce
que sinon...) se soldent par des semi-échecs liés à un problème de logiciel (ou autre excuse bidon)
avec des promesses (jamais tenues) d’être rappelé sous 24 ou 48 heures
pour la prise d’un rendez-vous avec un technicien.
Argh, je vais vivre mes premiers jours dans mon nouvel appartement dans la
jungle, avec une foule de cartons, sans possibilité d’installer des
rideaux, à calquer mes horaires sur le soleil et à me nourrir de... je ne sais pas
quoi (des trucs qui se conservent hors d’un frigo et qui n’ont pas besoin d’être cuits pour être mangeables).
En anglais, le confort moderne se nomme, en abrégé, « mod cons »,
mais vu la manière dont les sociétés gérant ces services le font
et dont elles traitent leurs clients, ce sont plutôt nous qu’elles prennent
pour cette abréviation britannique.
En conséquence : blog en pause. Vu la situation, je ne sais pas trop quand je pourrais revenir
à la civilisation... Allez, je vais au moins chercher des silex et du bois sec pour pouvoir faire
du feu dans mes jolies cheminées... décoratives (ah, mince : c’pas pôssib’)
Non, je ne suis « pas vraiment » en vacances,
je me suis occupé de ma chère et tendre et de nous trouver un nouvel appartement.
Maintenant que ces problèmes semblent en bonne voie de se résoudre (je dois
aller à Lyon ce matin pour signer le bail mais il me faudra ensuite trouver
un déménageur), je peux me poser un instant devant un ordinateur et parler de
quelques petites anecdotes de mon quotidien – en rapport avec les animaux –
qui colorent ma vie d’épisodes allant du
Disney le plus dégoulinant au
Looney Tunes le plus caricatural (avec
Pépé le putois en particulier), en passant par
Lassie chien fidèle,
l’univers de la petite Heidi...
et même un peu d’Alien aussi... Je m’explique :
j’ai été adopté par la chienne de ma compagne, une adorable
golden
retriever, une vieille mémère qui ne se rend pas
compte de son âge... Ainsi, quand elle n’a pas un bobo à l’œil,
c’est à la pa-patte... Alors non, je ne vais pas te renvoyer la ba-balle,
cou-couche panier, tu arrêtes de faire la fofolle, à la retraite pendant
3 semaines et puis c’est tout ;
en rentrant d’un week-end chez ma copine, j’ai manqué mon
train à cause d’un troupeau de vaches... Des explications ?
Pour le moment, mon amie vit en montagne, et quand les fermiers emmènent paître
leurs bêtes d’un endroit à l’autre et qu’ils empruntent
les seules routes praticables par les voitures, il n’y
a qu’à patienter, et tant pis si on arrive trop tard
à la gare de la grande ville car le train, lui, n’attend pas ;
le 8e passager : alors que je tondais les abords d’un chalet
au coupe-bordure, j’ai éprouvé une très désagréable sensation
à l’oreille gauche... Panique, cela faisait « toc toc »
contre mon tympan, alors à force de secouer la tête, d’y verser
de l’eau, j’ai réussi à en faire sortir l’araignée qui y avait
trouvé refuge (j’ai de grands conduits auditifs, m’a confirmé
le médecin vu le lendemain) ;
en allant voir le
Capitaine-qui-ne-signale-pas-qu’il-s’en-va-en-week-end
de retour chez lui, sa petite chatte n’a pas arrêté de me tourner autour
(histoire de dire : il ne faut pas que mon maître me laisse toute seule,
raison pour laquelle ce dernier accueillait une autre félidées le
soir même)... et en les quittant pour aller à mon rendez-vous, à cette agence
logement, afin d’y déposer mon dossier, je me disais que je ne sentais pas très
bon... De retour chez moi, j’ai découvert que la féline créature avait
projeté sur ma chemise une espèce de liqueur brunâtre et nauséabonde que
j’imaginais être l’apanage des seuls putois ou moufettes... Sympa, la bestiole !
Ça y est, c’est officiel : fin août, au retour de Nyons où se déroulera la convention nationale de science-fiction, je devrai quitter mon appartement
de Saint-Étienne. Une page sera tournée. Ou plutôt qu’une page, il s’agit d’une boucle qui sera à nouveau bouclée, de
l’accomplissement d’un demi-tour permettant de faire tour complet... et donc, d’un « retour ».
Grâce aux archives de ce blogue, je découvre qu’il s’agit d’une drôle de réponse à la
vie que j’avais vécue il y a presque cinq ans de cela...
Je ne suis pas vraiment triste, oh non, car si je quitte – sans vraiment la quitter –
cette préfecture de la Loire où je vais continuer à aller régulièrement pour mon travail,
c’est pour pouvoir vivre avec la femme de ma vie dans un appartement (encore à trouver)
situé dans l’un des arrondissements de la préfecture du Rhône.
Lyon est une ville que j’adore, qui m’est chère pour de multiples raisons, la ville dans laquelle j’avais déjà
vécu à deux occasions, la première fois pour débuter la partie la plus intéressante de mes études, loin de
mes parents, et la seconde pour y préparer et soutenir une thèse de doctorat. Six ans de ma vie.
Lyon, où je me trouvais encore il y a deux jours, à l’occasion du bref passage de ma belle-sœur,
elle que je ne vois plus guère puisque, avec mon frère, ils se sont installés au Canada.
Ma vie va donc prendre un nouveau tour, un heureux tour, avec sans doute moins de temps
pour faire de la sculpture, mais beaucoup plus à passer dans les transports en commun,
ce qui va me donner l’occasion de pouvoir reprendre l’écriture, moi qui
— inspiré par ma belle — porte depuis
quelque temps l’envie de coucher sur papier des nouveaux textes de fiction.
Alors, hier, j’ai pris quelques heures pour terminer la sculpture en
argile qui traînait depuis trop longtemps, elle a besoin de l’été pour sécher
afin de pouvoir être cuite avant le déménagement.
Voilà ce que je suis, du moins d’après les réponses d’un petit test d’« ADN personnel »
que l’on peut trouver à partir de ce lien.
about you: You are a Creator
Your imagination, confidence, willingness to explore, and appreciation of beauty make you a CREATOR.
You are independent, and you enjoy your self-sufficiency.
Defying convention, you are very innovative, and you have a vivid imagination.
The look of things is important to you, and you have a keen eye for aesthetic beauty in multiple arenas.
You have a strong interest in what is new and exciting—and that includes forging ahead with new ideas, not simply discovering what is already out there.
Your eagerness to seek new and varied experiences leads you into many different situations.
You’re not set on one way of doing things, and you are creative when it comes to finding novel solutions to complex problems.
You trust yourself to be innovative and resourceful.
Your confidence allows you to take your general awareness and channel it into creativity.
If you want to be different:
Appreciate the earthly, practical elements of things—there is beauty in form as well.
While you are good at thinking abstractly, focusing on details a bit more may help you discover things about the world.
how you relate to others: You are Advocating
Being social, empathic, and understanding makes you ADVOCATING.
Some people find being around others exhausting—but not you! You are energized by spending time with friends, and you are good at meeting new people.
One of the reasons you enjoy conversation as much as you do is that you often learn about yourself while talking things out with a friend; you realize things about your own beliefs while discussing them with others.
You have insight into what others are thinking and feeling. This ability allows you to be happy for others, and to commiserate when something has gone wrong for them.
You are highly compassionate, and being conscious of how things affect those close to you leaves you cautious about trusting others too hastily.
Despite these reservations, you are open-minded when it comes to your worldview; you don’t look to impose your ways on others.
Your sensitivity towards others’ plights contributes to an understanding—both intellectual and emotional—of many different perspectives.
As someone who understands the complexities of the world around you, you are reluctant to pass judgments.
If you want to be different:
While it’s important to think about others, don’t forget to take some time for yourself, and occassionally to put yourself first.
Take some time to spend with a few close friends; although it’s difficult to find people to trust, it’s worth the effort.
When you have great ideas, it can be hard to relinquish control, but it can also feel good to take the pressure off and enjoy someone else leading the way.
Oui, finalement, ce n’est pas si éloigné que ça de la réalité...
Ouais, je sais, je ne poste plus beaucoup d’articles sur le
blogue à desseins (pas ma faute : ma vie est très mouvementée
en ce moment), mais oyez, oyez : la prochaine
édition du Festival de l’Université Jean Monnet (plus connu
sous l’appellation Fest’Uval Jean Mon’Arts) se déroulera
les soirs des jeudi 5, vendredi 6 et samedi 7 juin 2008, au
Château de Saint-Victor,
à quelques kilomètres de Saint-Étienne.
Au programme : des concerts de musique (classique, jazz, pop rock, reggae, hip hop, etc.),
des représentations théâtrales, de la danse (moderne ou orientale) et toujours
une exposition de peintures, sculptures, dessins et photographies... où votre
serviteur présentera ses dernières créations.
C’est un festival de qualité, gratuit, mêlant jeunes et moins
jeunes (étudiants, profs et autres personnels universitaires)
dans un cadre des plus agréables... alors venez y faire un tour !
Voici une petite recette sympathique : une quiche qui n’est pas « lorraine »
mais « alsacienne » en raison de la présence de fromage,
et qui est aussi qualifiée de « forestière » puisqu’il
y a des champignons.
Pour 3 ou 4 personnes :
200 g de pâte brisée (prenez un rouleau de pâte toute prête)
3 œufs
100 g de lardons
100 à 200 g de champignons (plutôt que des champignons
de Paris, préférez un assortiment de champignons – même
surgelés – avec des cèpes, des lentins de chênes,
des pholiotes, etc.)
25 cl de lait
20 cl de crème fraîche
du fromage râpé (gruyère ou emmental)
du sel, du poivre, de la muscade
Temps de préparation : 10 mn
Temps de cuisson : 10 mn de pré-cuisson de la pâte + 5 à 10 mn
pour faire revenir les lardons et champignons + 25 à 30 mn pour
la cuisson de la quiche proprement dite
Sortez le rouleau de pâte brisée du réfrigérateur, déroulez la pâte et laissez-la
reposer une petite demi-heure.
Si vos champignons sont surgelés, pensez à les sortir du congélateur
au moins une heure avant (vous pouvez même les laisser reposer dans
de l’eau chaude à condition de bien les égoutter ensuite).
Mettez votre four en marche, thermostat 250°C (au moins une dizaine de minutes
pour le préchauffer).
Coupez vos champignons en petits morceaux et égouttez-les (en les laissant reposer sur
du papier essuie-tout par exemple).
Étalez la pâte brisée dans un moule (éventuellement beurré) et
piquez-la avec une fourchette. Si vous pouvez, mettez des fèves ou
des noyaux de cuisson afin d’éviter que la pâte ne gonfle durant la pré-cuisson.
Enfournez le fond de tarte pendant une dizaine de minutes.
Mettez les lardons dans une poêle
chaude. Pas la peine de mettre de la graisse
(huile ou beurre) au préalable, le gras des lardons est suffisant.
Ajoutez les champignons en morceaux. Vous pouvez ajouter des épices
(persil, poivre) mais évitez de saler (les lardons étant déjà bien salés).
Retirez la poêle
du feu lorsque les lardons et champignons ont pris une belle couleur grillée.
Retirez aussi le fond de tarte du four au bout des dix minutes.
Dans un récipient, cassez trois œufs.
Au fouet, battez les œufs, ajoutez la crème fraîche et tout en mélangeant
ajoutez progressivement le lait. Salez (un peu), poivrez et n’oubliez pas la
muscade.
Dans le fond de tarte, disposez le fromage râpé.
Disposez de même le mélange de lardons et champignons.
Versez ensuite la préparation.
Laissez cuire un peu moins d’une demi-heure. La quiche est cuite quand la pâte
ne colle plus lorsque l’on y plante un couteau.
Voilà, c’est prêt ! On peut laisser tiédir un peu la quiche avant de la servir.
Je conseille de l’accompagner d’une salade. Bon appétit !
C’est bizarre, mais chaque fois que j’écoute la terrible
– mais terriblement belle ! – chanson
Everybody knows, je ne peux m’empêcher de penser
au roman Belle du Seigneur.
J’ai mis du temps à comprendre la raison de cette curieuse association
d’idées : dans mon esprit, le même talent pour peindre la
vie d’une noire poésie produisait une confusion entre les deux
non-frères Cohen, Leonard et Albert...
Certes, je n’ai aucune affinité avec la couleur politique de
Nathalie Kosciusko-Morizet,
l’actuelle secrétaire d’État chargée de l’écologie.
Néanmoins, je parviendrais presque à la trouver sympathique, la miss, avec le pseudo-scandale
qu’elle a déclenché en critiquant son chef et les schtroumpfs de son parti.
Enfin, faut pas déconner non plus : NKM a fait des excuses publiques, mais malgré cela,
elle n’accompagnera pas ses collègues en voyage officiel au Japon.
Pas de bol, Nathalie : le Japon est un pays superbe. Surtout qu’en ce moment, c’est le
sakura, la fête des cerisiers en fleurs
et... sans OGM.
Mon plus jeune frère, installé dans la partie anglophone du Canada depuis quelques mois,
a de quoi être fier : son épouse, chercheuse, vient de voir sa renommée
internationale boostée par la parution d’un article signé de sa main
dans l’une des plus grandes (si ce n’est « la » plus grande des)
revues scientifiques au monde.
Les chaînes de télévision canadiennes ont donc interviewé ma belle-sœur, et
mon petit frère, armé de son caméscope, a filmé la télévision au moment où
son épouse passait à la télé. Les vidéos numériques, il les a mises en place sur
Internet de manière à ce que toute la famille puisse y accéder...
À sa plus grande surprise, il n’y a eu que moi à aller le site,
voir ses vidéos et féliciter sa femme.
Explication : le reste de la famille, ne parlant pas anglais, n’avait
rien compris à l’interface permettant de télécharger les vidéos, et quand
bien même certains membres de la famille y étaient parvenus, ils ne comprenaient rien aux propos
de l’épouse de mon frère et aux retombées de ses découvertes.
Ben ouais : sic transit gloria mundi, la gloire du monde ne passe pas
à travers le temps, à travers l’espace, à travers l’océan et à travers la barrière linguistique.
Il n’y a pas à dire : la nourriture du Japon me manque déjà.
Je me suis ainsi rendu dans une épicerie asiatique avec l’intention de m’acheter les ingrédients
nécessaires à la réalisation d’une soupe de miso, mais j’en suis ressorti avec une autre
idée qui m’a poussé à faire un détour chez le poissonnier afin de trouver d’autres ingrédients
me permettant de préparer une fondue asiatique (un mélange personnalisé sino-japonais)
aux fruits de mer.
Temps de préparation : 15 mn (pour découper le tofu, décortiquer les crevettes et
sortir les amandes de leurs coquilles).
Temps de cuisson : 1 heure pour les coquillages, 25 mn pour les champignons noirs,
5 mn pour les pâtes.
Pour deux personnes :
500 g d’amandes de mer (vivantes)
300 g de crevettes entières (déjà cuites)
du tofu (une boîte de 540 g, soit 280 g en poids net égoutté,
mais la moitié aurait été suffisante)
des pâtes asiatiques (j’ai pris des vermicelles de blé, un
paquet de 283 g, mais il y en avait trop)
des champignons noirs déshydratés (50 g, et encore,
c’est vraiment beaucoup)
de la préparation pour fondue de fruits de mer (un paquet de
200 g comprenant un mélange étrange à base de riz, graines de lotus,
fleurs de lys, gingembre, champignons, dattes (?), nèfles, crevettes séchées,
coquilles Saint-Jacques séchées, huile végétale, sucre...)
éventuellement, un bouquet garni (thym, laurier) pour la cuisson des coquillages
Laissez reposer les amandes de mer dans de l’eau salée pendant une heure. Changez
l’eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sable.
Suivez les indications pour la préparation des champignons. Dans mon cas, il faut les
laisser tremper pendant 15 mn dans de l’eau tiède avant de les égoutter et de
les plonger dans de l’eau bouillante pendant 10 mn.
Faites chauffer 2 à 3 litres d’eau salée avec le bouquet garni.
Quand l’eau bout, ajoutez-y les amandes de mer.
Faites égoutter le tofu et coupez-le en morceaux de taille moyenne.
Préparez les pâtes asiatiques. Dans ma recette, il faut mettre les pâtes dans de 1 litre d’eau bouillante pendant 5 mn,
puis il faut les passer sous l’eau froide pendant 3 mn et les laisser égoutter.
Préparez les crevettes (en japonais, cela se dit : « ebi ») : rincez-les, ôtez la
tête et la carapace en prenant soin de ne pas décortiquer la partie arrière de la queue (pour des raisons esthétiques).
Ouvrez le paquet de préparation pour fondue de fruits de mer.
Versez la préparation dans un litre d’eau bouillante.
Ôtez les amandes du feu, égouttez-les, retirez la chair des coquilles. Disposez joliment les crevettes.
Placez les champignons noirs sur une assiette (n’hésitez pas à les couper un peu en morceaux si les champignons
sont trop grands), ainsi que le tofu. Mettez les pâtes dans un récipient adapté.
Versez la préparation pour fondue diluée dans l’eau dans un caquelon chaud.
Il n’y a plus qu’à ajouter les pâtes, champignons, amandes de mer, crevettes et morceaux de tofu dans le poêlon à fondue.
Plutôt que les piques à fondue, préférez les petites passoires asiatiques qui sont plus adaptées
dans ce genre de situation.
Le bouillon, à la fin de la fondue, peut se boire (versez le liquide dans des bols et servez-vous de cuillères
en pétales de lotus).
Bon appétit !
Retour en France, retour à la normale.
Bien arrivé, aucun problème avec les métro, avions, navette, train et tramway.
Déjà une journée de boulot, hier,
et j’imaginais même avoir la force d’aller à mon club de sport
en soirée. Je me suis cependant écroulé dans mon lit à 19 heures...
Joie, avec une heure de sommeil en moins, ce week-end, mon décalage va
se rattraper plus facilement.
Sinon, j’étais bien content : aucun des fragiles articles achetés
au Japon ne s’est cassé durant le voyage. Mes petits gâteaux à base de
crème et de pâte de haricots font les délices de mes collègues, je
vais me lancer dans la calligraphie de kanji et je vais pouvoir présenter
mes plats japonais avec un service de table très classe.
Une chose encore à régler, qui gonfle présentement la poche de ma veste où
se trouve mon portefeuille (et moi aussi, de par le fait) :
le transport et l’hôtel m’ont été payés sur place, dans la devise locale, et
j’ai donc sur moi des milliers de yens... que ma banque refuse d’échanger en euros. Gasp !
Je viens de me rendre compte qu’en cette période de Pâques,
je n’ai pas eu l’occasion de manger un seul morceau de chocolat. Néanmoins,
pour mon plus grand bonheur, j’ai acheté
plein de délices chocolatés dans la
boutique de luxe locale
(en France, à Saint-Étienne) mais j’ai tout offert à mon
collègue japonais et à sa sympathique famille. À noter qu’un lapin en chocolat,
dans une valise qui voyage dans la soute de l’avion, c’est une mauvaise idée.
Mais bon, pas grave.
J’espère simplement avoir plus de chance avec les fragiles objets que
je ramène du Japon chez moi, ces derniers étant méticuleusement emballés
(un mini service de table japonais pour 2 personnes).
D’ailleurs, comme j’avais encore plein de yens sur moi, j’ai pris
le temps de faire du shopping et de flâner dans les magasins.
J’ai acheté un personnage de manga pour faire semblant d’être un
otaku,
mais aussi un mannequin articulé qui me servira en sculpture (à dire vrai, pour le
dernier article, je viens de découvrir que c’est un peu moins cher
en France). J’ai aussi acheté de quoi peindre et écrire des kanjis.
Enfin, c’est difficilement avouable, mais j’ai craqué pour des fringues...
Les Japonais adorent
les boutiques de luxe européennes, et françaises en particulier, mais
le style vestimentaire qu’ils adoptent ne se retrouve pas vraiment
dans l’Hexagone. Alors, profitant du fait que l’euro se porte plutôt
bien par rapport au yen, je me suis lâché...
D’ailleurs, c’est aussi ça l’avantage de faire régulièrement des
exercices d’abdominaux, de manger léger et d’éviter les orgies
de chocolat, on peut mettre des fringues assez fashion.
Il faut reconnaître qu’au Japon, si on remarque qu’il y a de temps en
temps des femmes en kimono (ou plutôt en
yukata),
si l’on peut être surpris de croiser des gens malades portant
un masque sur le nez et la bouche (pour éviter de
contaminer les autres avec leurs microbes), on ne peut pas ignorer que
les hommes portent très majoritairement des costumes sombres plutôt
élégants. Bon, il est temps de préparer ma valise, je vais rentrer
à la maison, il faut que je range encore ma cravate, cet accessoire
vestimentaire que je ne porte
presque jamais en France... (Non, je plaisante : à part pour le jour de
Pâques, je n’ai pas porté de cravate au Japon !)
Frustrant : je parviens à poser quelques
questions en japonais, j’ai un accent acceptable,
mais je suis obligé de basculer
en anglais pour comprendre les réponses qui me sont faites
car ma connaissance de la langue est encore trop limitée.
Amusant : la petite musique qui se fait entendre pour
indiquer qu’il est possible de traverser la voie ressemble
à celles que l’on entend dans nos contrées en
période de Noël.
Effrayant : il y a des parkings à vélos mais il
n’existe pas vraiment de pistes cyclables (ou alors
je n’ai rien compris au marquage au sol), les piétons
et nombreux cyclistes se partagent les trottoirs, et nous nous
croisons sans nous rentrer dedans... alors qu’il y a pourtant
des personnes sur leurs bicyclettes qui ne regardent
même pas où elles vont, l’oreille collée à un téléphone
portable et la tête ailleurs.
Normal : j’étais à la messe de Pâques à la
cathédrale de Fukuoka, hier ; la chorale était
surtout composée de Philippins (une des rares minorités
asiatiques qui soit à dominante catholique), et si j’ai vraiment si bien
compris les paroles du prêtre qui s’exprimait en anglais,
si son accent et ses mots m’étaient si familiers,
c’est surtout parce que le prêtre en question... est
un Français.
Charmant : les Japonaises sont généralement
jolies, et quand elles osent des tenues sexy,
de manière assez paradoxale, cela leur donne un air plutôt
ingénu que provocant.
Réminiscences mathématiques et inquiétante étrangeté
En 2002, les Français étaient devenus des champions de la table
de 15 car quinze euros correspondaient environ à cent francs français.
En 2008, il est utile aux Français au Japon de se rappeler du même type
de calcul car 150 yens correspondent environ à 1 euro.
Le Japon me donne – et je suppose que cela
doit être un sentiment partagé par d’autres –
un curieux sentiment de fausse familiarité, ce
que Freud appelait « l’inquiétante étrangeté ».
Dans ce pays, on peut facilement se sentir à l’aise avec la présence
de transports en commun fonctionnels,
de boutiques de luxe occidentales, avec tous ces produits high-tech,
les bâtiments aux lignes architecturales audacieuses, un intérêt
marqué pour les cultures anciennes ou hypermodernes, néanmoins tout a de quoi déconcerter.
En effet, la langue, l’écriture, le sens de circulation (les voitures roulent
à gauche), les goûts culinaires, etc., nous laissent le plus souvent perplexe,
comme ces shower toilets qui donnent à penser qu’il est
nécessaire de savoir piloter un avion de chasse pour pouvoir passer
sur le trône...
Oui, au Japon, on se sent parfois aussi stupide que le dahucapra rupidahu :
...d’avoir compris qu’en jouant sur la force exercée sur
les baguettes, on peut soit découper (du poisson,
du tofu) soit saisir les morceaux de nourriture.
À part cela, dans cette université japonaise,
en tant que professeur invité, j’ai droit à un bureau de ministre...
Pour parvenir à rédiger ce message, j’ai dû
– après avoir accompagné mes délicieux sashimis d’un peu de saké et de trop
de shôchû –
retrouver mon chemin dans une ville inconnue, de nuit, et réussir
à connecter ma machine à Internet (alors que les noms des rues
et les explications de connexion ne sont décrits qu’en japonais
et que je ne connais encore rien aux kanjis, hiriganas et
katakanas).
Néanmoins, ceci en est la preuve : yatta!
D’ordinaire, les heures qui précédaient un grand départ
me voyaient suer sang et eau à essayer de faire rentrer toutes mes
affaires dans ma petite valise (sans la bousiller).
Aujourd’hui, c’est bien fini : je me suis acheté un plus grand modèle.
Et voilà un autre problème : avec tout ce que j’ai promis de
rapporter de France au collègue et ami japonais, je ne vois pas
comment me débrouiller pour n’emporter que les 20 kg de
bagage auxquels j’ai droit...
Au secours !
Je viens de voir la bande annonce du film
Pathology.
Brrr. Glauque à souhait.
Demain, je vais prendre l’avion. Direction : le pays du soleil levant. Arrivée : Fukuoka.
Objectif : travailler avec un collègue de l’Université de Kyûshû.
Oui, mais bon : quel rapport entre ces deux événements ?
Il suffit de s’intéresser à l’histoire et d’apprendre ce que les chercheurs en médecine japonais avaient
pratiqué sur des prisonniers occidentaux durant la Seconde Guerre mondiale pour avoir un petit peu les chocottes.
Sayônara !
Fêtons dignement mon retour à un taux de cholestérol à un
niveau très inférieur à un seuil préoccupant avec une
recette de coquillages au beurre et à la crème fraîche
(et qui dit « crème fraîche » dit « recette
normande », et donc avec des pommes, du cidre et du
calvados).
Temps de préparation : 15 minutes (temps total pour couper les champignons, les pommes et
plus tard pour décortiquer les coquillages), précédées d’une à 2 heures (pour laisser les coquillages dégorger)
Temps de cuisson : 25 minutes (la première cuisson des coquillages) + 15 minutes (pour la deuxième cuisson)
Pour deux personnes :
Commencez par laisser les coquillages vivants dégorger dans de l’eau froide et (pas trop) salée.
N’hésitez pas à rincer l’eau et les coquillages à plusieurs reprises afin qu’il n’y ait plus de sable.
Mettez aussi les coquillages déjà cuits (dans mon cas, il s’agit des bulots) à tremper dans un autre récipient.
Pendant ce temps, lavez les champignons et coupez-les :
Faites de même avec les pommes :
Coupez les pommes en tranches.
Faites bouillir trois litres d’eau salée avec un assaisonnement (poivre, feuilles de laurier, éventuellement du thym...)
Mettez les coquillages vivants (dans mon cas, il s’agit des coques et amandes de mer) dans l’eau bouillante.
N’hésitez pas à écumer l’eau en prenant soin de ne pas emporter les coques qui se libèrent facilement de leurs coquilles.
Au bout d’un quart d’heure, ajoutez les coquillages précuits (les bulots). Complétez éventuellement avec un
litre d’eau.
Après 5 à 10 minutes, retirez la casserole du feu, laissez refroidir, passez les coquillages dans une passoire puis
transférez-les dans un récipient.
Décortiquez les coquillages. Pour les coques, ça va normalement tout seul, elles sont déjà détachées de leurs coquilles.
Pour les amandes de mer, attention à la cavité palléale qui comporte parfois du sable et qu’il vaut mieux retirer.
Pour les bulots, le plus simple est de les extraire avec une fourchette à escargot. N’oubliez pas d’enlever l’opercule avec
un couteau et de ne pas garder l’arrière de l’animal (c’est son système digestif).
Éventuellement, rincez les coquillages qui peuvent encore être un peu baveux ou contenir des traces de sable. Coupez
les bulots en morceaux, ainsi que les amandes les plus grosses.
Faites bouillir un litre d’eau dans une casserole. Ajoutez le riz quand l’eau bout.
Dans une première poêle, faites fondre la moitié du beurre, et l’autre
moitié dans une seconde poêle.
Ajoutez les champignons coupés dans la première poêle. Assaisonnez (persil, poivre et sel). Faites chauffer à feu moyen.
Mettez les coquillages dans la seconde poêle. Assaisonnez. Faites chauffer à feu vif.
Ajoutez les pommes en lamelles aux coquillages. Remuez bien.
Mettez la moitié de la crème fraîche avec les champignons. Passez à feu doux jusqu’à obtenir une sauce onctueuse. Ajoutez le fromage râpé.
Ajoutez le cidre dans la poêle aux coquillages et aux pommes. Pour le calvados, attention aux accidents : je conseille d’en mettre
juste un peu dans une tasse et de verser l’alcool de la tasse à la poêle aux coquillages et pommes. Si le calvados ne prend pas
feu directement, approchez une allumette pour flamber l’alcool. Poursuivez la cuisson à feu vif en remuant bien, le mélange de beurre,
cidre et calvados doit réduire un peu et ajoutez enfin le reste de crème fraîche. Au goût, ajoutez sel et poivre.
Égouttez le riz. Disposez-en une moitié sur chaque assiette. Ajoutez sur le riz le crème aux champignons. Versez à côté
la crème aux coquillages et aux pommes. Servez avec du cidre.
Bon appétit !
Verdict : excellent, mais un peu lourd (je n’ai plus
trop l’habitude de manger assez gras). La prochaine fois,
je vais essayer les coquillages sans la crème, avec une mayonnaise légère.
Pas de tee-shirt peint durant le week-end mais j’ai
réalisé une nouvelle sculpture en argile et fait un peu de cuisine.
Alors voici ma version personnelle du pot-au-feu de poissons,
sans oignon ni poireau (je suis allergique aux liliacées),
sans matière grasse (tant qu’à faire, si c’est bon tout
en restant léger) et avec des moules (il y avait des promotions).
Temps de préparation : 30 minutes
Temps de cuisson : 1 heure
Pour deux personnes :
une dorade (royale)
2 rougets
600 g. de moules de corde
3 ou 4 navets ronds
2 carottes
2 pommes de terre
un bouquet garni (thym, laurier)
3 clous de girofle
2 citrons
du gros sel
de l’eau
Commencez par nettoyer, éplucher et couper les navets
en dés de taille moyenne.
Nettoyez et épluchez les carottes sans les couper, ou en les coupant juste en deux.
Nettoyez et épluchez les pommes de terre.
Prenez la dorade et les rougets.
Ici, les poissons sont simplement vidés, mais il vaut mieux demander au poissonnier
d’en lever les filets sans oublier de lui dire de conserver les têtes, nageoires et
arêtes pour le fumet. Attention, il y a beaucoup d’arêtes dans la dorade.
Pour le fumet de poisson, mettez les têtes, nageoires et arêtes dans une casserole,
avec du gros sel dans 1,5 l. d’eau environ. Faites bouillir pendant 30 mn.
Coupez en deux les citrons. Récupérez le jus des trois moitiés et gardez la dernière
pour être servie à table.
Nettoyez les moules, vérifiez qu’il n’y en a pas qui soit ouverte, et mettez-les
avec les légumes, les filets de poisson, le jus de citron, les clous de girofle
et le bouquet garni dans une cocotte-minute avec 3 l. d’eau et du gros sel.
Mettez la cocotte sur le feu et laissez cuire pendant une demi-heure.
Au bout d’une demi-heure, retirez la cocotte et la casserole du feu, filtrez la préparation pour
le fumet de poisson dans une passoire et versez le liquide dans la cocotte avec
les autres ingrédients. Remettez à cuire encore pendant une demi-heure.
Quand c’est prêt, retirez la cocotte du feu, enlevez le bouquet garni et les clous de girofle,
disposez les légumes, moules et poissons dans de grandes assiettes en veillant à ne pas trop abîmer les filets.
Si vous en voyez, n’hésitez pas à retirer les arêtes que vous auriez encore laissées.
Servez avec la dernière moitié de citron, éventuellement coupée en rondelles. Bon appétit !
L’une des premières conférences où je me sois rendu tout seul,
à l’époque où j’étais étudiant en thèse, était organisée à Helsinki.
Départ de Lyon, changement à Paris, arrivée à l’aéroport de la capitale finlandaise dans l’après-midi du samedi.
Seulement voilà, ma valise n’apparaissait pas sur le tapis roulant.
Bien, bien, bien... Que faire ? Découvrant que je n’étais pas le
seul dans cette situation, je suis allé voir un guichet de réclamation
et j’ai expliqué, dans un anglais peu assuré, mon problème. J’ai alors
rempli un formulaire, indiqué à quoi ressemblait ma valise et inscrit le
nom de l’hôtel où j’allais me trouver durant mon séjour. J’ai alors reçu
une mallette de secours censée contenir un petit nécessaire de toilette,
parce que, bien entendu, ma trousse de toilette ainsi que tous mes
vêtements de rechange se trouvaient dans la valise.
Avec mon seul sac sur le dos, j’ai pris la direction de la ville,
rencontrant par hasard dans les transports en commun un chercheur
italien que j’avais déjà croisé lors d’une autre conférence. Je me
suis rendu compte qu’il s’agissait du président de la session où je devais
effectuer ma présentation, aussi suis-je allé l’aborder pour le saluer et lui
faire part de ma mésaventure.
Depuis le centre-ville, je me suis rendu à mon hôtel, appréciant malgré moi
le fait d’être peu chargé pour trouver mon chemin. Je me rappelle que
le nom d’une boutique de lingerie m’avait profondément amusé : «le Slip »,
qui, pour nous, n’a rien de très sexy, mais qui, pour les Finlandais, devait paraître
très français...
Mon hôtel, ma chambre, tout est impeccable. Pas de valise à défaire, j’ai
retiré le plastique entourant ma mallette, ouvert celle-ci... et découvert qu’elle
ne contenait rien du tout. Vraisemblablement une erreur.
Bien, bien, bien... Pas de dentifrice, juste les mini-savon et mini-shampoing
de l’hôtel, je n’allais pas aller bien loin.
Avec mon plan, j’ai décidé d’explorer Helsinki, un petit passage jusqu’à
la mer Baltique, le centre, un dîner sur le pouce dans un fast-food (argh, je n’aurais pas
de quoi me brosser les dents !) et je suis rentré à mon hôtel, prêt à
me coucher devant la télévision, angoissant de ne pouvoir me changer ou me raser le lendemain,
moi qui avais prévu de faire quelques visites, et même d’assister à l’office du dimanche,
bien qu’ignorant tout du finnois et n’étant ni protestant (héritage du passé suédois de la
Finlande) ni orthodoxe (héritage russe).
Finalement, vers onze heures du soir, la réception m’a appelé pour me signaler que
ma valise a été ramenée par le service de l’aéroport (elle n’avait pas suivi mon avion
durant ma correspondance à Paris) et est parvenue à bon port avec le vol suivant. Ouf !
À un peu plus de deux semaines de mon voyage à
Fukuoka,
voici le premier de deux articles sur ces « grands moments de solitude » liés
à mes déplacements professionnels à l’étranger.
Il y a quelques années (en janvier 2006), j’ai dû partir à Tripoli, dans le nord du Liban, pour donner
quelques cours. Le séjour était excellent, et je désespère de ne pouvoir y retourner en raison
de la situation politique actuelle, mais il avait plutôt mal commencé...
Aéroport de Francfort où je faisais escale, deux heures de retard. Je suis arrivé à l’aéroport de Beyrouth
vers deux heures du matin, au lieu de minuit, la tête en vrac après avoir essayé de dormir
un peu dans l’avion. Coup de chance : un chauffeur de taxi était là à m’attendre, je n’y
croyais plus en raison du retard. Mais le chauffeur parlait à peine quelques mots d’anglais, et pas
du tout français, j’étais obligé de lui faire confiance et de le suivre dans sa voiture. Mes
premières impressions du pays étaient curieuses, je découvrais Beyrouth à la lueur des phares
et des lampadaires, puis nous avons longé la côte, balancés par le rythme de la musique orientale.
L’hôtel. Une charmante demoiselle à l’accueil m’a expliqué dans un anglais impeccable les consignes
d’usage, la serrure, le petit déjeuner. Il était plus de quatre heures du matin quand j’ai enfin pu
me coucher dans mon lit.
J’ai fait sonner mon réveil très tôt afin de contacter l’université et de savoir comment allaient
se passer mes interventions. Comment me rendre à l’université ? À quelle heure mes
cours devaient-ils débuter ? Personne n’a répondu au numéro de téléphone que j’avais noté.
J’ai fait un nouvel essai vers huit heures, toujours personne. J’ai essayé un autre numéro,
le portable du responsable des enseignements. Rien, si ce n’était un message que j’avais laissé
sur le répondeur. Je commençais vraiment à me faire du souci. Neuf heures, nouvelle tentative.
Ah, enfin, quelqu’un a décroché ! Je suis tombé sur la secrétaire. Elle a engagé la
conversation en arabe, et je n’ai évidemment rien compris. J’ai parlé en français. La voix
poursuivait en arabe. À l’intonation, j’avais pu deviner qu’elle me posait une question. J’ai
essayé en anglais sans plus de succès. La voix semblait insister en arable, me mettant dans un
grand désarroi, jusqu’à ce que la secrétaire, de guerre lasse, finît par raccrocher.
Considérant ma situation sans issue, je suis retourné me coucher...
Finalement, vers midi, le responsable de la formation a appelé l’hôtel et tout est rentré
dans l’ordre : je n’ai eu à donner de cours qu’à partir du lendemain, mais j’avoue avoir
été dans un état de grande confusion ce matin-là, fatigué, perdu et incapable de
communiquer.
(Le titre de cet article est inspiré de l’attachant
film de Sofia Coppola).
Inspiré par mon futur déplacement professionnel au Japon, j’ai peint un nouveau tee-shirt.
À noter : les dragons chinois ont cinq orteils alors que ceux du Japon en ont trois.
Les Nippons considèrent que les dragons sont originaires de leurs pays mais, loin de
l’archipel, ils mutent pour voir apparaître des orteils surnuméraires, ce qui les
gênent pour se déplacer avec aisance sur leurs pattes.
Je viens de terminer de peindre un tee-shirt que je compte porter
à l’occasion de l’OliCon 2008, la prochaine convention nationale de science-fiction.
Cet événement sera consacré à l’auteur René Barjavel et aura lieu au mois d’août à Nyons,
la ville de Drôme provençale d’où est natif l’écrivain.
Pourquoi n’ai-je plus rien raconté sur ce blogue depuis plus d’une semaine ?
Eh bien, d’une part, je suis bien occupé par mon boulot, me réveillant souvent à des heures
impossibles pour avancer dans mes travaux de recherche, et d’autre part parce que
je me consacre en ce moment davantage à la sculpture qu’à l’écriture.
En effet, puisqu’il est assez frustrant d’écrire des textes qui ne sont pas lus, faute de
trouver un éditeur, je préfère réaliser des créations plastiques qui, elles, seront
vues à l’occasion d’expositions.
Je viens de terminer de patiner une pièce, intitulée les Amants aquatiques,
que je n’ajouterai pas à ma galerie virtuelle
car elle n’est pas censée trouver d’acheteur, étant une commande pour un particulier.
(Les couleurs sortent un peu bizarrement, les photos ayant été prises sans flash, avec un éclairage
par lampes halogènes.)
Je travaille à présent sur une autre pièce, une fillette d’un très jeune âge,
presque un bébé, et c’est ma nièce
qui me sert de modèle, photographiée sous de nombreux angles par mes parents.
D’ailleurs, je me suis acheté quelques livres sur le modelage, la façon de réaliser
les formes humaines, les visages et les expressions. Comme je lis beaucoup dans les
transports en commun, quand je tombais sur des descriptions expliquant que le
visage est composé de telle ou telle partie, comment s’organise la ceinture scapulaire,
que pour former l’intérieur des oreilles il suffit de tracer une courbe externe, une courbe
interne et de creuser une conque, comment s’organise la jonction entre le nez et la
bouche, comment rendre une personnalité rien que par la forme des yeux... je ne pouvais m’empêcher
de vérifier ces éléments auprès des autres voyageurs, en m’arrêtant de préférence
sur les jolies filles.
Parfois, nos regards se croisaient et... mais non, mesdemoiselles, je ne suis pas un vil mateur !
Je voulais faire un joli jeu de mots sur les sélaciens
(genre, non, on dit : « c’est le sien ou c’est la sienne »)
mais on vient de m’informer dans l’oreillette que la sous-classe des chondrichthyes qui regroupe
les requins et les raies (comme de bien entendu) s’appelle à présent
elasmobranchii, du grec elasmos signifiant « métal battu »
et de brangchia pour « branchies ». Voilà, voilà...
Ben ouais. Dommage.
Néanmoins, cela ne m’empêchera pas de vous montrer mon nouveau tee-shirt peint
(comme celui avec un phénix dont je parle ici)
avec, comme motifs en style tribal, un requin et une raie manta (les dignes représentants
de la sous-classe des elasmobranchii, donc).
Tout comme pour l’autre, la peinture est signée de mon ambigramme (en bleu).
Si tout va bien, à la mi-mars, et pendant deux semaines,
je serais au Pays du Soleil levant...
Parfois, j’aime vraiment mon métier d’enseignant-chercheur.
Demain, 2 février 2008, ce sera la Chandeleur.
Je le sais parce qu’au resto du personnel, ce midi, il y avait des crêpes.
Sur mon agenda, il est indiqué à cette date « Présentation au Seigneur »
(alors qu’il devrait plutôt y avoir d’écrit « Présentation du Seigneur »,
puisqu’il s’agit, dans le christianisme, de commémorer la présentation de Jésus au temple).
Et en-dessous, la curieuse suite de chiffres répétés : 33-333.
Ben oui, cette année étant bissextile, il y aura 366 jours, et demain nous
serons le 33e jour de l’année (40 jours après Noël), il en restera encore 333 avant l’année prochaine.
Il n’empêche, tant de curiosités notables pour un seul jour, c’était tout à fait... euh... curieux.
Je viens de réaliser le premier de mes tee-shirts personnalisés.
Avant de peindre des dragons, licornes ou autres animaux mythiques,
j’ai commencé par un phénix, cet oiseau que les Anciens imaginaient être capable
de ressusciter à travers le feu.
Sur un fond noir, les couleurs flamboyantes que sont les jaunes (citron et bouton d’or), orange et vermillon
se marient à merveille :
Petite particularité : la peinture est signée, l’ambigramme qui me sert de signature étant intégré au sein même du dessin,
comme on peut le voir ci-dessous (la partie originellement en jaune a été traité
par ordinateur pour apparaître en bleu).
Le plafond du bureau de mon domicile est couvert d’une multitude de grues japonaises.
Le travail de pliage du plus célèbre représentant de cet art qu’est l’origami a débuté au mois de novembre, la constitution
des guirlandes de grues a démarré dès décembre, et ce n’est qu’au cours de cette semaine que j’ai accroché la dernière
guirlande.
Quand on entre dans la pièce où se trouve cette œuvre formée par l’accumulation d’un motif
prenant possession de tout l’espace situé au-dessus de la tête, on ne manque pas d’être assez impressionné par le résultat,
porté par le vertige de cette série de formes colorées qui semble
se décliner indéfiniment, si ce n’est à l’infini :
Il est dit que :
« Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé. »
Bon, arrivera bien ce qui doit arriver. Ou pas...
Pff...
À la moitié du film Impostor de Gary Fleder (inspiré de l’œuvre
de Philip
K. Dick), je me doutais bien – malgré la chute à rebondissements –
de qui était le réel imposteur.
Dans l’improbable Alien
vs. Predator de Paul W. S. Anderson, il ne m’a pas fallu plus de 10 minutes pour imaginer quel personnage
allait être le survivant.
Et dans la nouvelle PV de Lucas Moreno, au sommaire du numéro 49 de
Bifrost
(qui vient juste de paraître, un numéro spécial Robert Silverberg), dès la quatrième page, au moment où le personnage
principal se demande ce que veut dire l’énigmatique inscription « P V »,
j’avais eu une idée assez nette de la signification de cet acronyme... et cette hypothèse, dévoilée 10 pages plus loin,
s’est avérée être la bonne.
Bref, aucune surprise ! Ou si peu...
Mes connaissances et capacités de raisonnement – par déduction, induction, analogie ou autres –
me gâchent de plus en plus le plaisir de la découverte et l’émerveillement face à la nouveauté.
Merde alors : je suis en train de perdre le regard d’enfant que je portais sur le monde...
Il y en a, quand ils sont petits, ils feuillettent avec passion les magazines de voitures. Des voitures
de luxe. Des voitures de sport. Ou des motos. Quand ils grandissent, les voitures ne sont plus tout à fait
les mêmes, la curiosité émerveillée de l’enfance a fait place à la question : « quel va
être mon nouveau modèle ? » – sous-entendu : « quelle voiture
correspond le mieux à la personnalité que je souhaite afficher ? »
Pour les filles, ce sont plutôt les catalogues de fringues. Mais cela revient au même.
Et puis, pour les deux sexes, surtout quand ils vivent ensemble et qu’ils veulent ajouter de la
matière à leur nid douillet, ce sont les catalogues Ikea (dont l’absurdité est
cruellement illustrée dans le film Norway
of Life de Jens Lien).
Les catalogues sont donc une sorte de miroir de l’âme, un peu comme s’ils pouvaient correspondre,
pour les gens, aux vitrines de ce qui leur font le plus envie.
Je ne me sens pas matérialiste, et pourtant je n’échappe à ce principe.
Ce qui me fait baver d’envie depuis qu’il s’est retrouvé dans ma boîte
aux lettres, c’est le catalogue d’un marchand de matériel de Beaux-Arts.
Ahhhh... Je découvre plein de nouvelles techniques artistiques, plein de bricoles qui permettrait
de faire ceci ou cela... Et en mieux... Des peintures, des outils, des... Plein de... Toute cette potentialité
pour donner forme, couleur et matière aux élans de mon imagination...
Ah, non ! Vade retro, catalogus ! Ouais, il faut que je me calme.
Soupir : même dans la création artistique, on ne peut pas partir de rien...
Une petite pensée pour notre gouvernement et sa politique
Ce qu’il y a d’ennuyeux, avec une jeune et charmante remplaçante au lieu de
son habituel médecin traitant, c’est que,
pendant que la dame aux mains expertes effectue son examen,
il faut sans cesse se concentrer
sur une situation qui ne soit vraiment pas sexy sous peine de se retrouver
dans une posture embarrassante.
Et dire qu’il y en a qui fantasment sur les blouses blanches, les
infirmières ou le milieu hospitalier...
...ménage sa voiture.
Si je fais le calcul, j’ai autant roulé durant l’année 2008, au soir du
premier janvier, que durant les deux années 2006 et 2007 réunies.
Oui, c’est clair, je ne conduis pour ainsi dire plus : je suis un
citadin adepte des transports en commun, du train et occasionnellement
de l’avion (tant que les tunnels sous la mer Méditerranée ou l’océan Atlantique
ne seront pas construits).
D’ailleurs, ce 1er janvier que j’avais passé auprès de mes parents
(pour lesquels j’avais servi de chauffeur), oncles, tantes et cousins, nous
avons beaucoup parlé des nouvelles lois (ainsi, même une tante, invétérée fumeuse
jusqu’alors, avait décidé de laisser tomber la sucette à cancer tant il y avait de contraintes
à essayer d’en griller une), des radars et du permis à points. À
un moment, j’avais fait remarquer la curieuse évolution des choses :
« Lorsque nous étions petits, nous recevions des bons points, et
quand nous avions assez de bons points, nous obtenions une image.
Aujourd’hui, avec les radars, l’image, nous l’obtenons tout de suite, et
après on nous retire nos bons points du permis. »
Les différents internautes qui sont arrivés sur mes pages web au cours de l’année
2007 y sont parvenus en suivant des liens amis ou en indiquant quelques termes
spécifiques sur des moteurs de recherche. Parmi les expressions employées sur
G**gle (très majoritairement), Yah**! (dans moins de 2% des cas), ou,
anecdotiquement, sur V*ila ou M$Nsearch, on retrouve
(les fautes d’orthographe et de grammaire sont d’origine) :
« méreste », « mereste »,
« blog mereste »
et « fabrice » (c’est rassurant, quelque part)
les ambigrammes (« faire un ambigramme, « tatouage ambigramme »,
« logiciel ambigramme », etc.)
des requêtes à connotation sexuelle (« voire toutes les joli fille
cheveux chatain », « video amateur de filmer sa voisine jupe
relever en cachette », « les pieces de theatre osees en video », etc.)
des termes concernant la sculpture (« sculpture »,
« raku », « stéatite », etc.)
les noms des copains (le sculpteur Didier Cottier, le plasticien Laurent Curat,
l’artiste multimédia Yann Minh, l’auteur Ugo Bellagamba, etc.)
des énigmes (« comment dessiner un chips masqué »,
« fabriquer un igloo en carton »,
« saule pleureur sean connery pommier jules verne »,
« couacs de pétomane car il joue comme un manche », etc.)
des personnes qui recherchent des solutions à des problèmes que j’ai rencontrés
(« traiteur pot de thèse »,
« comment préparer pot de soutenance »,
« je fais une intolérance alimentaire à l’oignon »,
« four sauter vitre brisée durant pyrolyse »,
« en raison de travaux coupure d’eau »,
« ma chaudiere s’arrete sans arret », etc.)
Mouais. Un peu décevant : très peu de monde parvient sur les pages
de ce site en rapport avec mes divers écrits.
Il n’empêche que c’est amusant de faire de l’analyse de mots clés. Je crois que
si j’avais dû faire une thèse en psychologie (ça aurait très bien pu m’arriver, si, si !),
je pense que je me serais intéressé à l’établissement de profils d’internautes
à partir des mots clés qu’ils emploient dans les moteurs de recherche.
Et après, j’aurais été embauché par G**gle, j’aurais eu une lampe lava sur
mon bureau, j’aurais aidé Big Brother tout en me répétant leur mantra
« don’t be evil », tout ça en vivant dans un joli univers californien coloré qui
fait beaucoup penser à la série du Prisonnier. Ah ben mince alors,
non merci !
À moins de 10 heures de 2008, je vais essayer
de faire le bilan des trois cents et quelques jours de
cette année dont les derniers chiffres faisaient penser
à James Bond (ceci dit, il n’y a sans doute que moi à
faire ce genre d’associations d’idées bizarres).
Alors, cette année 2007 était plutôt de celles que
je rangerais dans la catégorie « vraiment pas
top, essaye encore ! ». En résumé, en 2007, j’ai :
essayé les services de réseautage social en ligne, avec
MySpace en particulier : intéressant
pour prendre des contacts avec des gens que je connaissais
déjà dans la « vraie » vie, moins pour
en nouer de nouveaux, mon compte existe toujours mais je
n’y poste plus d’articles, et je n’y vais que pour reprendre
des nouvelles à l’occasion de quelques amis ;
envoyé le manuscrit de mon roman à des éditeurs de
thriller... qui ne l’ont pas accepté. Gnnnh ! C’est vrai que c’est
de la fusion entre de la SF – hard science –
et du thriller d’espionnage, mais bon, les boules...
assez peu écrit, au final, au cours de cette année,
un peu dégoûté par les retours des éditeurs. Cependant, j’ai
participé à un atelier d’écriture à la fin avril où
j’ai composé quelques textes assez intéressants. Donc
la boîte à imagination n’est pas cassée, suffit juste
d’être un peu plus (re-)motivé pour écrire
de belles histoires ;
vu très nettement mon univers professionnel se
dégrader, en conséquence assez directe des dernières
élections, comme s’il était plus intelligent, dans
mon domaine, de nous faire travailler dans la compétitivité
que dans la collaboration...
repris mon site web de A à Z, en récupérant dans mon
blogue à desseins les messages postés sur mes blogs depuis... 2002 !
appris à me servir de logiciels de traitement d’images,
ce qui m’a permis de refaire mon site avec de jolies images ;
abordé de nouvelles techniques de sculptures. Après le
modelage, j’ai démarré la pierre taillée, ainsi que le papier
plié (origami). Cependant, étant encore débutant dans ces
techniques, je ne peux pas dire que j’ai su réaliser des
œuvres majeures dans ces deux domaines ;
découvert les ambigrammes, ces textes présentant de
curieuses formes de symétrie. Je peux même réaliser à la main
(et avec un peu de Toshop) les ambigrammes d’à peu près
tout et n’importe quoi, comme ceux de (René) Barjavel et des invités de la prochaine
convention SF (en arrière-plan) ou les divers que l’on
trouve ici... Attention, le résultat n’est pas
toujours très joli, ou très lisible ;
fait de la plongée sous-marine. Je me suis réinscrit
dans un club, le père Noël m’a apporté plein de matériel
pour que je puisse mater les poissons, et je suis allé
passer mon niveau 2 dans les Antilles. Séjour un peu écourté
à cause de l’ouragan Dean...
eu quelques ennuis de santé... mais ce n’est rien
comparé à mon père qui, après une malheureuse chute, aurait
dû – selon les dires des médecins –
rester tétraplégique mais qui reprend peu à peu possession
de son corps et qui peut à nouveau, aujourd’hui, marcher, danser,
bouger même s’il est loin d’avoir retrouvé dans ses gestes
la force et la précision d’avant l’accident ;
fait des rencontres (mais pas rencontré le grand amour),
vécu des chouettes moments, quand même, parce que j’ai une
mémoire sélective et un naturel optimiste...
Cette année s’achève et il est de coutume de procéder à des bilans.
Que dire de 2007 si ce n’est que – décidément ! – je ne comprends
vraiment rien aux gens.
Par exemple, en ce moment, il est de bon ton de se moquer du président de tous
les Français (main sur le cœur) et de sa nouvelle conquête.
Comment peut-on faire preuve de tant de méchanceté envers celui
qui les (qui nous ?!) représente si bien, ce grand homme qui incarne avec un
tel brio leurs valeurs, les aspirations d’une
France en marche (vers où ?), un pays qui se lève tôt afin
de travailler plus pour gagner... ce qu’il peut pour le perdre,
une belle nation d’aspirants à la propriété, des citoyens qui
ne vivent que pour le « paraître »... ?
Non, je ne comprends pas.
Notre Président (re-main sur le cœur) devrait pourtant être
admiré pour sa préoccupation du plus grand problème d’aujourd’hui et
de demain : l’écologie de la planète et l’une des solutions, le recyclage.
Quoi de plus noble alors que de voir notre Président (main sur le portefeuille)
donner de sa personne en s’occupant d’une ex-top-modèle (tiens, comme
Cécilia) (oui, un ancien mannequin : toujours cet admirable souci du paraître) qui s’était
déjà recyclée avec plus ou moins de bonheur dans la variété
pour faire d’elle la Première Dame de France ? D’ailleurs,
le choix de l’Égypte et de ses sites touristiques comme
lune de miel prénuptiale n’est-il pas un beau symbole ?
En effet, devant toutes ces pierres monumentales et ces momies, nos arrivistesmoureux
ne sont-ils pas en train de s’échanger les plus belles des promesses de notre temps ?
Elle : « Nico, ne m’en veux pas, mais je te plaquerai
quand tu ne seras plus pharaon. »
Lui : « Ouais, je sais. Tout pareil quand tu ne seras plus qu’une vieille peau... »
Courir.
Quitter un instant le cocon de la demeure parentale,
la chaleur protectrice, le ronron du prélude à la fête.
Mes pas frappent les chemins de terre
tracés par les roues des machines agricoles,
crissements de la glace quand mes baskets rencontrent
des flaques emprisonnées par les trouées.
Les contours des végétaux proches sont nets, les herbes,
branches et brindilles sont aiguisées par les
aiguilles de givre mais, un peu plus loin, le paysage disparaît,
gommé par le brouillard.
Monde en noir et blanc, anesthésié par le froid,
à peine relevé par endroits d’un camaïeu de tons sépia.
Mon cerveau, dopé par la musique de la bande originale du film
Paprika que délivrent les écouteurs,
analyse toutes les sensations visuelles
et reconnaît les fonctions logicielles capables
de réaliser par ordinateur de telles images.
Entre le naturel et l’artificiel, je suis un interprète.
Il faut faire des choix dans la vie.
Hier matin, ne parvenant pas à boucler ma valise, trop
vite remplie par quelques cadeaux volumineux, j’ai
décidé de ne pas prendre de pull pour cette période
que j’allais passer dans ma région natale auprès de ma famille.
Dans le train bondé qui allait de Lyon à Strasbourg,
lorsque le soleil s’est levé, j’ai découvert un paysage
d’un blanc féerique, la nature s’étant parée de givre.
Mouais. Doit pas faire chaud. J’ai encore eu une bonne idée, moi...
Pourquoi est-ce que je ne me rappelle de l’astuce mnémotechnique
qui permet de retrouver le code d’accès à la gestion de mon compte
bancaire sur Internet qu’après avoir entré le troisième essai fatidique ?
Pourquoi, alors que je dois absolument faire des modifications sur mon
virement automatique, et que cela ne peut pas attendre ?
Pourquoi, alors que je n’ai pas le temps de passer à ma banque avant
de retourner dans ma région natale à l’occasion des fêtes de fin d’année ?
Peut-être que... tout simplement, cela va me donner une raison
d’aller à ma banque, même si ce sera un terrible casse-tête.
Y aller pour de vrai. Et peut-être que c’est mon
inconscient qui m’a poussé à produire cet acte manqué. Et peut-être
que ce n’est pas si mal que ça, car la personne de l’agence est
fort jolie.
Au pire, je pourrais toujours revenir avec un calendrier...
[Voici un texte écrit il y a quelques années et repris hier et ce matin,
après avoir joué à un jeu
sur un ordinateur qui n’était pas le mien (car, sur tous mes ordinateurs, personnels et
professionnels, j’ai désinstallé les jeux afin de ne pas être tenté...)]
Réveil à 6 heures. Fatigué. Nuit passée devant l’ordinateur à jouer en réseau avec des adversaires américains.
Quelques parties perdues mais beaucoup d’autres gagnées. Je commence à être un pro de ce wargame.
Petit déjeuner avalé à la va-vite, je me suis brûlé avec ce foutu café, j’ai pris une douche mais me raserai plus tard.
En avance sur l’horaire, j’ai allumé la console pour faire une partie de Tetris, vite fait.
Problème : je suis le champion de la région Rhône-Alpes de ce jeu, et deux fois vice-champion de France.
Alors la partie dure, c’est pas ma faute, et je suis parti en retard.
Pas trop grave. Le boss est en déplacement et mon collègue de bureau en RTT.
Une pile de dossiers à traiter dans la corbeille « urgent ».
Mais pas tant de dossiers que ça, après tout ; j’ai bien le temps
de faire une ou deux parties de Solitaire.
Une sonnerie. La messagerie électronique. Un copain m’annonce par e-mail qu’il a
établi un nouveau record au Démineur. Mince alors !
J’ai fait une partie, juste pour voir mon niveau et ai fini la matinée avec un meilleur score que celui de mon pote.
Pas le temps d’aller à la cantine, j’ai pris un sandwich et ai envoyé une réponse à mon correspondant,
histoire de remettre les pendules à l’heure.
Au cours de l’après-midi, j’ai découvert un nouveau site de jeu en ligne.
J’ai même dû faire une heure sup’ pour terminer ma partie.
J’ai ensuite transféré les dossiers de la pile « urgent » dans la corbeille « très urgent »
et suis rentré à la maison.
Zut ! Je me suis aperçu d’un rendez-vous oublié.
J’irai voir mon ludothérapeute plus tard – franchement, comme si je devais me faire
soigner ! – car là, mes adversaires américains m’attendent sur le réseau...
En fait, je ne dois pas être si vieux que ça.
La plupart des pages web que j’ai visitées durant le week-end concernaient
l’achat en ligne de papier spécial pour origami.
Du coup, je me suis retrouvé sur des sites
destinés aux 8 – 12 ans...
À la fête que je vais donner à l’occasion de mon anniversaire,
la semaine prochaine, il y aura des amis de mon âge qui viendront
avec leurs gamins.
Ben mince alors, ça va faire bizarre.
Alors que c’est la Saint Nicolas, on dirait un jour comme les
autres...
Heureusement que, pour rentrer chez moi, je vais passer par le
marché de Noël. Pourtant,
même si j’ai repéré un chalet alsacien parmi les maisonnettes
du marché « traditionnel », je doute fort d’y trouver un
manala de mon « pays » natal...
Quand je n’essaie pas de faire de nouveaux essais en origami,
je décore mon plafond de guirlandes réalisées à partir d’un
millier de grues du Japon.
Cela transforme de manière étonnante mon bureau, regardez plutôt :
Sinon, pourquoi « Sixtine » ?
En raison d’un vilain jeu de mots : il n’y a pour l’instant que seize (sixteen)
guirlandes de 10 grues accrochées, soit 16 % du millier qui s’y trouvera dans quelques jours...
Pour me débarrasser d’une personne au téléphone qui
tenait absolument à me faire la publicité de
son magasin d’ordinateurs, j’ai dit :
« Oh, mais moi, l’informatique, je
n’y comprends rien, et ça ne m’intéresse pas ! »
Niveau zéro de l’argumentation technophobique : imparable.
L’importun ne pouvait pas savoir que je suis juste un petit
peu docteur, enseignant (enfin, quand la faculté ne sera plus
bloquée) et chercheur de cette discipline...
L’autre jour, en buvant par hasard une tasse de tisane verveine-menthe,
sucrée – moi qui bois essentiellement de l’eau
ou du thé, et sans sucre –, j’ai eu un
étonnant flash.
Je me suis revu, il y a vingt ans de cela (déjà !), dans la
voiture de mes parents, avec toute la famille, au retour d’une longue
promenade en ski de fond. Je me rappelle des barres de céréales et
chocolatées que nous dévorions après l’effort, et de la bouteille
thermos qui circulait parmi nous pour nous réchauffer
avec cette tisane au goût et à
la saveur si particuliers.
Tout en buvant le breuvage, j’étais
surpris par l’intensité de la vision, avec le rappel de
certains détails curieux, comme le fait que,
là-haut, nous
ne parvenions plus à capter dans l’autoradio
la même station que celle de la « radio de la maison »
(Europe 1), dans la plaine, et que
écoutions par conséquent d’autres émissions qui n’avaient d’intérêt
que de changer les habitudes (ce devait être « les
Grosses Têtes » sur RTL).
Bref, je savais depuis longtemps que les informations olfactives
et gustatives étaient traitées dans des zones cérébrales connexes
de celles liées aux traitements mnésiques, mais cela ne m’a pas
empêché d’être bluffé par l’intensité de ce souvenir impromptu.
Proust avait sa
madeleine. Pour moi, c’est une tisane...
La nuit dernière, en rentrant de la piscine à pied,
les poches pleines de petits carrés de papier de couleurs,
j’occupais mon temps en pliant des grues du Japon.
Je me disais qu’il faisait quand même un peu froid, mais bon,
je n’allais pas mettre mes gants, je n’aurais plus été
capable de poursuivre la réalisation de mes origamis. Et puis soudain, sur les
buissons du bas-côté, révélé par un réverbère, elle était
là, cette petite masse blanche accrochée aux seules
parties de nature se trouvant dans mon environnement urbain : la neige !
Ah ouais, finalement, la température ne doit pas être bien élevée...
En entrant dans une salle de travaux pratiques remplie
d’ordinateurs, une affiche indique :
« Merci d’éteindre vos portables avant d’entrer
dans les salles informatiques. Ceux-ci causent des dommages
aux processeurs. »
Un plaisantin a transformé le « c » de
« processeur » en « f »,
indiquant de façon judicieuse que les enseignants sont
aussi sensibles aux radiations...
La seule différence entre Nyons et le paradis,
c’est qu’à Nyons, on est bien vivant.
Je ne saurais mieux exprimer mes sentiments que
René Barjavel évoquant
la ville qui l’a vu naître, ce petit joyau situé au cœur de la Drôme provençale
où je viens encore de passer un inoubliable séjour.
Vendredi 2 novembre, après quelques heures de train, d’attente de correspondance et de car
– que les pages de bons bouquins et l’enchanteresse vision des paysages automnaux ne rendaient
nullement fastidieuses –, j’ai retrouvé
Ugo Bellagamba et sa famille
dans cette magnifique ville médiévale. L’ami niçois, entre dix mille projets
professionnels, d’écriture, et bientôt une nouvelle paternité, est à la tête du
comité d’organisation de l’OliCon 2008,
la prochaine convention nationale de science-fiction (à défaut de trouver des informations
concernant cet événement sur le site, pas encore activé, je vous conseille d’aller sur le
blog de la convention),
et nul ne saurait résister à l’enthousiasme communicatif d’Ugo quand il vous
demande de le rejoindre dans cette aventure. Comme nous étions le jour de la « Fête
des Morts », je lui ai proposé d’aller à Tarendol voir la tombe de
l’auteur à qui
la convention SF 2008 souhaite rendre hommage, et, après nous être engagés sur quelques fausses
pistes (comme suivre la départementale D185 au lieu de la D185b ou aller au cimetière de
Bellecombe-Tarendol au lieu de celui de Tarendol), alors que le soleil se couchait, nous avons pu
nous recueillir auprès de la demeure paisible de l’auteur qui nous a tant marqué.
Samedi 3 novembre a débuté par une belle balade sur les hauteurs environnantes de Nyons. Après le déjeuner,
alors que nous faisions la vaisselle, nous avons écouté à la
radioCatherine Dufour (une invitée de l’OliCon 2008)
en direct des Utopiales de Nantes
qui venait d’obtenir le Grand Prix de l’Imaginaire
pour sa nouvelle (Ugo, qui était nominé pour
son texte Quirites,
n’avait ainsi pas remporté de nouveau prix). L’après-midi s’est poursuivi en se promenant dans Nyons tout
en discutant de science-fiction et de l’organisation de la convention.
Le dîner a consisté en un délicieux pot-au-feu que nous avons partagé avec l’autrice
Dany Jeury
– la fille de
Michel (autre auteur invité à la convention) –
son mari et son fils et, après le dessert, nous avons joué à reconnaître des films à partir
de leurs musiques (Ugo, tais-toi ! tu es trop fort...)
Dimanche 5 novembre, au matin, ayant décidé d’avancer plus sérieusement la préparation de la convention,
Ugo et moi nous sommes rendus à la Place des Arcades pour nous installer
au salon de thé une Rose au Paradis que tient Dany Jeury.
Dany a donné à son charmant établissement le nom d’un roman de Barjavel – le lieu ne pouvant mieux
s’y prêter ! – et, pour la petite histoire, on retrouve en quatrième de couverture de ce livre une critique signée de son papa dans Sud-Ouest.
Dans ce cadre idéal, les thés Marco Polo et Casablanca stimulant nos neurones,
des schémas ont rempli peu à peu mon bloc-notes, nos ordinateurs ont vu leurs fichiers de données se compléter... Quelle
agréable façon de travailler !
Et puis, après le déjeuner, il a fallu ranger son sac de voyage et nettoyer la maison. Nous nous sommes quittés avec un
petit pincement au cœur, Ugo et les siens laissant le « petit Nice » qu’est Nyons pour
rejoindre le grand, plus au sud, et j’ai repris le car et les trains qui m’ont ramené chez moi.
Durant le trajet, alors que le soleil déclinant rendait la lecture difficile et que je me remémorais des moments vécus
auprès de ces familles de cœur, partageant mon goût des livres et de l’écriture, je ne pouvais m’empêcher de
penser que le Paradis, pour Barjavel et pour nous, c’est peut-être cela :
rester vivant dans l’esprit des gens en leur apportant un peu de bonheur à travers quelques pages écrites
avec passion...
Profiter des vacances de la Toussaint pour aller aider une amie qui vient de s’acheter une maison, c’est une bonne idée.
Mettre ses affaires de travail dans un sac et débarquer – avec des habits noirs plutôt chics –
dans son habitation alors que les murs sont en phase de ponçage et d’apprêtage, voilà une idée qui l’est beaucoup moins.
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment,
mais tous mes centres d’intérêt – aussi
diversifiés soient-ils – me dirigent,
que je le veuille ou non, vers une thématique commune.
En sculpture, après m’être intéressé au modelage et
à la taille directe, je continue mon travail sur les formes
et les couleurs avec un épisode sur les pliages, et leurs
expressions magnifiées qu’est
l’origami.
En arts graphiques, et cela depuis quelque temps maintenant,
je travaille sur les
ambigrammes,
ces textes dont la calligraphie étrange cache des propriétés de symétrie.
Pour l’une de mes activités sportives favorites, la pratique de la
plongée sous-marine, lorsque nous ne nous entraînons pas dans
la piscine, nous voyons – en plus des consignes de sécurité,
des aspects liés au matériel et à l’orientation – comment réaliser
des nœuds marins, essentiels pour
attacher une partie du matériel de plongée ou pour la
navigation en bateau.
Il est étonnant de voir que ces trois domaines, abordés de
façon ludique en ce qui me concerne, sont grandement étudiés et
théorisés, et j’ai du mal à employer ces derniers
sous forme purement artistique ou pratique
en essayant d’ignorer tous les modèles mathématiques qui
se trouvent derrière.
Dans mon travail de recherche, je suis amené à manipuler des
graphes pour de multiples raisons, des
propriétés de voisinage, des histoires de distance ou certaines
formes de représentation.
Ainsi, dans la « vraie vie »,
tout comme dans mes textes de fiction, je suis amené à assembler des
concepts qui semblent n’avoir aucun point commun, à les replier, à les
nouer, à les assembler, à les lier...
Avec un peu d’espoir et de chance, j’espère bien aboutir un jour à une
forme artistique ou intellectuelle qui puisse avoir quelque intérêt,
dans quelque domaine que ce soit... une petite clé ouvrant l’une
des portes parmi la multitude constituant l’énigme de l’univers...
En rentrant de mon entraînement de plongée sous-marine, je découvre
avec surprise qu’il pleut. Bien entendu, avec le redoux de cette
mi-octobre, je ne m’attendait pas à cela :
dans mon sac, j’ai des palmes, un masque, un tuba, mais pas de parapluie...
et je me vois mal faire le chemin de retour depuis la piscine avec le bonnet
de bain sur la tête.
J’ai envie de lancer à la cantonade : « J’aime pas l’eau ! »
Enfin, j’me comprends...
Ouais, l’expression française « qui dort dîne » – du moins dans son acception actuelle et non
celle que lui donnaient les aubergistes d’autrefois – n’a pas vraiment pu s’appliquer à moi, la semaine dernière.
Les rares soirs consacrés à une activité qui ne soit ni sportive ni artistique, je
me suis retrouvé en bonne compagnie pour des dîners sympathiques.
Mercredi, j’ai retrouvé André-François Ruaud
– le « capitaine » des
moutons électriques,
éditeur – à la gare de Châteaucreux... Nous sommes allés ensemble voir et écouter l’étonnant
spectacle musical et humoristique Laissez votre science au bestiaire des Kazoo’s Belli, le groupe auquel participe notre ami le prof/chercheur/auteur/musicien
Jean-Jacques Girardot.
J’avais déjà assisté à une représentation des Kazoos, il y a près d’un an maintenant, mais comme Jean-Jacques
a adapté le spectacle au thème du congrès dont il constituait la clôture peu commune, de la fantasy avait été introduite dans cet ensemble plutôt
hard science
par l’entremise du « bon génie des procédés ». Plaisir de voir des copains, le chanteur
Rémi Garin, l’autrice
Sylvie Lainé
venue en famille, le sculpteur Didier Cottier... mais les uns doivent rentrer à Lyon ou ailleurs, les autres ne peuvent
éviter le dîner de gala officiel, aussi André-François et moi sommes retournés au centre-ville
à la recherche d’un petit restaurant. Il était cependant déjà plus de vingt-deux heures, et en semaine,
dans notre bonne ville de Saint-Étienne, c’était peine perdue.
Malgré tout, je suis parvenu à faire quelque chose d’assez convenable pour mon invité
avec les crevettes et filets de poisson qui traînaient encore dans mon congélateur.
Jeudi soir, après une réunion pédagogique, dîner en compagnie de collègues dans un restaurant japonais.
Le repas s’éternisait, les plats mettant un temps considérable à nous
parvenir : la préparation des sushi, maki et sashimi ne semble pas bien s’adapter aux grands
groupes de personnes. Néanmoins, l’ambiance était chaleureuse : je suis ravi de pouvoir
travailler avec des infographistes, magiciens de l’art et des nouvelles technologies,
et des profs pour le moins atypiques.
Samedi midi, à mon retour de la salle de gym, j’ai rencontré
Jean-Jacques par
hasard dans un magasin de surgelés (il fallait que je reconstitue le stock de mon congélateur).
Déjeuner impromptu en sa compagnie, nous évoquons son spectacle de mercredi dernier
et son retour à la vie « normale »
car il va cesser pour un temps ses activités musicales. Chouette, il se peut que nous écrivions enfin la suite
de notre nouvelle steampunk !
Samedi soir, j’étais invité par Gilles Massardier, un éducateur spécialisé, mais aussi diacre et auteur amateur de science-fiction
(voir les Yeux
pour pleurer) que j’avais rencontré le mois dernier lors
de l’événement organisé par les Lyonnes
de la SF. La soirée s’est déroulée au Passage de Saint-Chamond, un « lieu de vie »,
c’est-à-dire une structure où, avec son épouse et ses enfants (ainsi que, durant la semaine,
d’autres éducateurs et travailleurs sociaux), ils accueillent jusqu’à huit enfants
« à problèmes » dont ils s’occupent en se
démarquant des projets classiques des grosses institutions et des familles d’accueil.
Que dire d’autre que durant ces quelques heures en présence de Gilles, de son épouse, de
ses gamins, des enfants du Passage et de la charmante psychologue, j’étais entré dans un autre univers ?
La science(-fiction) évoque des univers parallèles, mais il n’est pas nécessaire de recourir à
de tels subterfuges pour déboucher dans d’autres mondes, en tout cas « autre »
pour moi qui ai vécu une enfance heureuse et très protégée au sein d’une famille aimante.
Le travail que Gilles et ses collègues
effectuent est formidable, je suis admiratif de la force qu’ils déploient à chaque instant pour vivre au quotidien
avec des mômes dont les malheurs font ensuite trouver bien dérisoires les inimaginables horreurs rapportées
par les médias ou certaines planches dessinées par Jiho.
Étudiant en psychologie pendant quelques années, je n’ai jamais été spécialement
attiré par les aspects cliniques, m’intéressant davantage aux aspects expérimentaux et
aux théories cognitives. Cela m’avait permis d’échapper à la brutale réalité rencontrée
par ceux qui travaillent dans le « social »... Pourtant, la vraie vie,
ce n’est pas l’Île aux enfants : les monstres existent et ils ne sont pas gentils.
Dimanche, enfin, j’ai pu rattraper mon manque de sommeil. Mais cela ne m’a pas empêché de terminer
une sculpture.
Naviguons sur la vie avec légèreté...
Babel, Taipei 101, le Crayon de la Part-Dieu et la Tour CN
Samedi, mon petit frère s’est marié à Lyon.
La journée a été riche en émotion : le mariage en lui-même, bien entendu ;
mon père qui – après le terrible accident lui étant arrivé
il y a tout juste quatre mois, et qui devait, selon les médecins, le laisser
définitivement tétraplégique –
avait réussi à valser avec ma mère ; enfin, mon autre frère – marié lui depuis
trois ans – qui annonce qu’il allait être à nouveau papa...
À cette dernière nouvelle, ma mère et la mère de mon autre belle-sœur
ne peuvent retenir leurs larmes du bonheur d’être pour la deuxième fois grand-mère...
Ayant appris juste avant que l’équipe de France de rugby venait
de remporter la victoire sur la Nouvelle-Zélande, nous nous moquons gentiment
des deux mamies en disant que les Bleus ne sont qu’en demi-finale,
que rien n’est encore joué, et tout et tout...
Au cours de cette journée tournée sur le signe du multiculturalisme,
plein de rencontres charmantes et sympathiques, un nombre considérable de
nationalités représentées parmi les invités, et, suivant les tables, les discussions
se déroulaient en français, en alsacien, en chinois mandarin, en anglais ou en italien...
Depuis l’épisode de la Tour de Babel, les hommes de la Terre parlent plusieurs
langues, mais avec un peu de bonne volonté et à travers
l’anglais international, ils arrivent finalement à se comprendre,
aussi chacun peut-il prendre part à la conversation, ajoutant sa petite pierre
au dialogue du monde, cette pierre prenant la forme d’un petit bout de science
pour faire avancer la Connaissance (comme le font les chercheurs, tels ma
nouvelle belle-sœur ou moi), ou, comme le manifestait ce beau mariage, pour construire un couple.
Il s’agit d’ailleurs d’une drôle de revanche sur Babel, puisque ma
belle-sœur est née à Taipei, la capitale taïwanaise célèbre pour
sa Tour 101, qu’avec mon frère ils vivent à Lyon
où le fameux Crayon domine le quartier de la Part-Dieu et
que, au mois prochain, ils quitteront l’ancienne capitale des Gaules pour
vivre à Toronto, célèbre pour sa
Tour CN.
Voilà un couple promis par d’heureux auspices à côtoyer les plus hautes sphères du monde...
Tiens, un questionnaire amusant ! Ça faisait longtemps. J’ai fait le petit test
que l’on retrouve un peu partout sur la blogosphère et
qui se présente comme suit :
1. Allumez votre player de zique sans sélection au préalable et pressez le mode "aléatoire".
2. Appuyez sur "suivant" à chaque nouvelle question.
3. Utilisez le titre du morceau apparaissant comme réponse à la question,
même si cela n’a pas de sens. PAS DE TRICHE !
4. Commentez ces réponses pour expliquer comment elles se relient à vos questions.
Allez, c’est parti !
Q1. Comment vous sentez vous aujourd’hui ? Thought – Ez3kiel (Barb4ry)
Pensée... Eh bien, je pense, donc de suis. En résumé, je me
sens vivant.
Q2. Irez-vous loin dans la vie ? (We Want) the Same Thing – Belinda Carlisle (Heaven on Earth)
We dream the same dream We want the same thing...
Irais-je loin dans la vie ? Sans doute ! En tout cas, mes rêves ne sont pas moindres que ceux des autres.
Q3. Comment vos amis vous voient ? Pon de Replay – Rihanna (Music of the Sun)
Come Mr. DJ song pon de replay Come Mr. DJ won’t you turn the music up
Non, sérieusement, j’ai ça sur mon baladeur MP3 ?
Mouais, ça m’étonnerait quand même un peu que mes amis me prennent pour un DJ.
Néanmoins, je ne comprends rien à ce que chante la ravissante Rihanna (pon de replay,
kesako ?),
donc je dirais que je suis quelqu’un d’incompris, même de mes amis...
Q4. Vous marierez-vous ? Dis-moi c’est quand... – Tarmac (L’Atelier)
Trop fort ! c’est exactement ça : tout le monde se pose la question,
moi le premier, d’autant que mon frère – qui est mon cadet de 9 ans – passe devant monsieur
le maire ce samedi.
Q5. Quel est le thème musical de votre meilleur ami ? Santiano – Hugues Aufray (Le Meilleur de)
Bon, ça s’applique sans doute à Rémi, mon ami chanteur d’opéra, toujours sur les
routes pour un spectacle ou une audition.
Q6. Quelle est l’histoire de votre vie ? Blue – Smashing Pumpkins (Pisces Iscariot)
Hey blue, all your love is strange
Come out with all those crazy names
So true when you lie
For you, blue
Ouais, en résumé : j’aime la couleur bleu, j’ai
plusieurs noms (fous) et j’aime la littérature de l’imaginaire
(car j’écris de la « fiction », et par définition la fiction est un mensonge, ce qui ne m’empêche pas
de dire à travers mes textes de vraies choses).
Q7. Comment sont les études supérieures ? Sunday (The Day Before my Birthday) – Moby (18)
Dingue, c’est exactement ça ! J’étais étudiant jusqu’à mon 30e
anniversaire, jour de ma soutenance de thèse (officialisant la fin de mes études),
et ceci avait lieu un lundi (voir le rappel des
événements ici).
Q8. Comment prenez vous de l’avant dans la vie ? Weapon of Choice –
Fatboy Slim (Halfway Between The Gutter and the Stars)
J’emploierais des armes de choix pour faire sauter les
obstacles se présentant dans ma vie ? Mmmm... À méditer.
Q9. Quel est la meilleure chose au sujet de vos amis ? Laisse béton – Ridan (Le Rêve ou la Vie)
À l’ombre de tous ces drames
j’aime le silence au vacarme (au vacarme)
Je mènerai la danse dans du sable (dans du sable)
Rien à foutre c’est agréable
En me disant
C’est pas ma vie c’est pas mon rêve
Laisse béton
C’est pas ma guerre c’est pas ma trêve
Laisse béton
C’est pas ma vie c’est pas mon rêve
Laisse béton
C’est pas ma guerre c’est pas ma trêve
Laisse béton
Euh, la meilleure chose au sujet de mes amis serait qu’ils me laissent tomber ? Là, j’ai du mal à interpréter...
Q10. Qu’il y a-t’il en magasin ce week-end ? Manhattan – Louise Attaque (A Plus Tard Crocodile) Manhattan est la circonscription de
la plus dense et la plus riche de New York, et représente, avec Londres et Tokyo, l’un des trois principaux centres financiers du monde...
OK, OK, qu’importe ce que l’on trouve en magasin, il en faudrait vraiment beaucoup pour voir mon compte en banque virer au rouge.
Q11. Pour décrire vos grand-parents ? Concrete jungle – CéU (CéU)
Jungle de béton ? En même temps, ils sont hélas tous les quatre sous une pierre tombale...
Q12. Comment va votre vie ? Objectif Terre – Ridan (L’Ange de Mon Démon)
Elle pleure, elle pleure, elle pleure ma planète
Elle sent qu’sa fin est proche et sa la rend folle
Dites-leurs, dites-leurs, dites-leurs qu’ils sont fous
La terre en a ras-le-bol un point c’est tout
Aujourd’hui j’ai d’la chance, j’suis encore là
J’vais pouvoir voir le ciel encore une fois
L’air pur ici aussi se fait si rare
Que même les clébards disent qu’y’en a marre...
Ouais, ce n’est pas parce que ça va plutôt bien de ma vie que je ne me soucie pas du monde qui m’entoure, et souvent plus que de moi-même...
Q13. Quelle chanson pour votre enterrement ? À quoi bon – Les Négresses Vertes (ZigZague)
À quoi bon moisir sans rêve ni cauchemar
Le grand sommeil sans escarre
Veillir, vieillir et va mûrir
Bien rongée bien ridée
La vie faut s’la farcir
À quoi bon périr, faire des vers et des poussières
Octogénaire, mon Jean-Pierre
Vieillir, vieillir, c’est ça l’avenir
Bien claqué, bien râpé
La santé, faut s’user
À quoi bon mourir si c’est la Terre qu’il faut nourrir
Nourrissons-la de plancton, elle frise l’indigestion
À quoi bon mourir si c’est l’espoir qu’il faut nourrir
Arrêtons de broyer du noir, toujours vivant, sacré veinard
Exactement ! Désolé pour ceux qui partent, et que ceux qui restent profitent de leurs vies.
Q14. Comment le monde vous voit ? Quand je fais la chose – Miossec (L’étreinte)
Mon amie, mon amour, mon amante, ma bien-aimée
Je sais bien qu’aujourd’hui je te fais pitié
Mon amour, mon amie, mon amante, ma bien-aimée
Mais qu’avons-nous fait de nos plus belles années ?
Euh, sérieusement, je fais pitié au monde ? Il me connaît mal, alors !
Q15. Aurez vous une vie heureuse ? Already gone – Wilson Philips (California)
Ouais, même si il y en a plus d’une qui a quitté la mienne...
Q16. Qu’est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ? Une bonne idée – Sinclair (Au mépris du danger)
Une bonne idée est une bonne idée
Même si elle naît de l’imbécillité
Une bonne idée est une bonne idée
Même si elle ne fait pas l’unanimité
Ce n’est pas faux : je suis quelqu’un d’atypique, mais cela ne m’empêche pas
d’avoir de bonnes idées et d’être dans le vrai, parfois seul contre tous...
Q17. Est-ce que certains ont secrêtement envie de vous ? 24 – Jem (Finally Woken)
In 24 hours they’ll be
laying flowers
on my life, it’s over tonight
I’m not messing no I
need your blessing
and your promise to live free
please do it for me
C’est un peu mystérieux, mais on va dire que oui.
Q18. Comment puis-je me rendre heureux ? Talking ’bout My Baby –
Fatboy Slim (Halfway Between the Gutter and the Stars)
Parler de mon amoureuse ? Ben tiens, je l’aurais parié. Reste plus qu’à la trouver...
Ouais, alors pour réussir à interpréter ça, la musique étrange donnant une ambiance si particulière à l’œuvre de Richard Kelly...
Dans ce film culte, Donnie (le héros) doit accomplir une mission (assurer la fermeture de l’Univers Tangent) et
reçoit, pour réaliser cette tâche, certains pouvoirs surnaturels. J’ai p’t’êt’ aussi une mission de ce genre à réaliser dans ma vie. Ou pas.
Q20. Aurez vous des enfants ? Nobody Owns Me – Belinda Carlisle (Heaven on Earth) Nobody owns me, nobody can make me do what I don’t want to do... Nobody owns me, nobody but you...
Peut-être aurais-je des enfants, mais seulement quand je le voudrais, et avec la personne que je voudrais.
Q21. Un strip-tease sur quelle chanson ?
Velvet Blues III – Avril (This horse must be starving)
Ouais ! Trop space et super sensuelle, comme musique. Idéale pour cela. Ne reste plus qu’à trouver
la demoiselle qui acceptera de se prêter à ce jeu pour moi...
Q22. Si un homme dans un van vous offre un bonbon, vous faites quoi ? Sur mes lèvres – Tarmac (Notre époque)
Méééeuuh ! Non, je ne suis pas du genre à accepter n’importe quoi de la part d’inconnus !
Q23. Que pense votre mère de vous ? Ring Ring – Mika (Life in Cartoon Motion)
Ma mère ? Tant qu’elle peut me parler au téléphone, tout va bien...
Q24. Quel est votre profond et sombre secret ? Ça m’aurait plu – Louise Attaque (A Plus Tard Crocodile)
M’allonger près d’une belle comme on n’en fait plus
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Embrasser la voisine sans être vu
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Annoncer échec et mat à un trou du cul
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Ça, ça m’aurait plu...
Ben ouais, rien de bien violent : je n’suis pas un méchant.
Q25. Quel est le thème musical de votre ennemi mortel ? Une exception – La Grande Sophie (Le Porte bonheur)
La pire des choses qui pourrait nous arriver à tout moment
le ciel propose de passer l’arme à gauche il faudra bien un premier
Toi ou moi pour l’instant personne ne sait
Je voudrais... partir que si tu restes avec moi
Un ennemi mortel ? Ouais, il y a peut-être finalement quelqu’un ou quelqu’une sur Terre qui m’en veut
et qui souhaite m’emporter avec lui ou elle en Enfer...
Q26. Votre personnalité ressemble à quoi ? Suddenly I See – KT Tunstall (Eye to the telescope)
Suddenly I see (Suddenly I see)
This is what I wanna be
Suddenly I see (Suddenly I see)
Why the hell it means so much to me
Ma personnalité ? Un jour, j’ai (soudainement) compris ce que je voulais être... et peu à peu je deviens vraiment moi.
Q27. Quelle chanson pour votre mariage ? Release Me – Wilson Phillips (Wilson Phillips)
Peux-tu me délivrer ?
Bizarre, pour un événement qui officialise justement l’attachement entre deux êtres... Never mind.
Reprise de l’atelier d’arts plastiques, hier soir. Les habitués, quelques nouveaux, discussions
sur les projets à venir, le matériel à acheter, les techniques qui seront étudiées ; de fait, je suis un des rares
à réellement travailler.
Je présente à Laurent
– l’artiste qui anime l’atelier – l’ambigramme que j’ai dessiné à partir de son nom (voir
ici), dessin qui a l’heur de lui
plaire et de l’intriguer. Il a envie d’essayer d’en faire un avec son seul prénom.
Je lui montre aussi l’ambigramme de mon pseudo sous style « tribal »
(voir là) et lui fait savoir
que je compte l’adapter pour me le faire tatouer. (À ce propos,
j’ai vu mon médecin, il n’y a a priori
aucune contre-indication pour un tatouage, à part quelques rares allergies recensées, l’essentiel
étant de ne pas faire de
tatouages
temporaires, surtout en noir, ce qui ne sera pas le cas). Laurent me déconseille
d’employer un tel motif, ou du moins de davantage le travailler (il ne faut pas
oublier qu’il a là un caractère définitif !) ; le
tatouage devant avoir un squelette avec une structure plus précise que les
petits « bidules » que j’ai dessinés un peu partout,
lors de mes premiers pas dans ce mode graphique. Pas faux. L’ami Laurent est
toujours de bon conseil...
Allez, au travail ! Avec ma massette et un ciseau, ainsi qu’une grosse lime,
je dégrossis la pierre pour transformer le bloc de stéatite en un majestueux voilier. Puis je ponce l’élément
qui deviendra la voile et passe la pierre polie sous l’eau afin de révéler la couleur
que l’on retrouvera une fois la pièce terminée.
Laurent : « Ah oui, c’est un très joli vert veiné... »
Et moi, de répondre : « Tu veux dire... comme la tisane ? »
Hier matin, je me suis rendu à un club de gym pour ma petite
séance de remise en forme bihebdomadaire. Comme je me sentais
confiant, j’ai chargé ma barre avec davantage de poids que d’ordinaire.
Sous l’effort, mes muscles ont bien réagi, j’ai simplement un peu plus transpiré que d’habitude.
Je n’ai rien des brutes actuellement mises à l’honneur par les médias à
l’occasion de la coupe du monde de rugby, mais une activité physique
est nécessaire et le cours de « body pump »
que je suis régulièrement est un sport que j’apprécie vraiment (le cadre du club
est agréable, la musique entraînante, les entraîneurs professionnels et plein d’humour,
avec une super ambiance ; rien à voir avec le fait de pousser de
la fonte dans un salle de musculation, activité que je trouve ennuyeuse au possible),
c’est un sport complet (nous travaillons presque tous les groupes musculaires,
et c’est assez cardio-training), et puis, bien entendu, cela
permet de garder un corps que nous n’avons pas trop honte d’exposer au regard des autres à la piscine ou en bord de mer.
Ensuite, je me suis rendu à la bibliothèque universitaire où sont encore exposées mes sculptures.
Pendant que le personnel de la BU cherchait les clés permettant d’ouvrir les vitrines,
j’ai feuilleté les dernières acquisitions, en particulier un livre illustré sur Lyon entre 1800 et
1914 (mmm... pourquoi ne pas situer là-bas la suite de la
nouvelle
steampunk
que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot ?) et un bouquin sur le tatouage.
C’est alors qu’une idée m’est venue... Les tatouages, finalement, forment des motifs
très esthétiques quand ils ne se limitent pas à du vilain figuratif approximatif ou à des textes codés
de gangs ou d’ex-taulards. Je suis assez séduit par les motifs aux courbes étranges du style
« tribal », ces graphismes en lignes épaisses inspirés des tatouages des cultures polynésiennes.
J’étais là, patientant avec ce livre sur le tatouage, tournant devant la vitrine présentant mes
sculptures, et j’ai revu, auprès de chacune de mes œuvres, l’étiquette indiquant le nom de la pièce, l’adresse
de mon site Web et l’ambigramme de mon nom d’artiste. Je me suis alors dit :
« Pourquoi ne ferais-je pas un ambigramme de mon nom de type tribal ? »
Eh bien voilà, c’est chose faite, avec le dessin d’un livre stylisé :
Je vais encore me renseigner auprès du médecin pour savoir si cela ne m’est pas
contre-indiqué (comme j’ai une peau très sensible au soleil, un tatouage ne risque-t-il pas
d’avoir d’effets néfastes ?) et auprès d’un tatoueur (pour savoir si un tel motif est
réalisable, et combien cela me coûterait). Si tous les feux sont au vert, je vais sans
doute me décider à adopter ce tatouage sur mon épaule.
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du même sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du Nom du la rose
d’Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le délice des intellectuels, a rendu un hommage appuyé à Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaît encore un incontestable succès populaire –
à travers son héros détective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de Baskerville »,
comme le fameux chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIVe siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XIIe et XIIe siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvé la tête enfoncée dans du sang de cochon – en référence
à l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulée « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spécialisés en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme steam
au lieu du cyber de cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par Rudyard Kipling – le célébrissime auteur du Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles « As Easy as ABC » ou
« With the Night Mail », mais aussi désirait employer un personnage de fiction
inventé par sir Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulés, et – de mon côté – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XXe siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition à Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu à Seattle). Le contexte politique trouble à la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
conséquences de la divergence uchronique que nous avions située quelques années plus tôt. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars où étaient consignés tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
création littéraire sous forme papier dans « Le steampunk,
une machine littéraire à recycler le passé »,
parue dans La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme électronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Samedi soir s’est déroulé le
Lyonnacolo, une rencontre science-fictive franco-italienne
organisée par les Lyonnes de la SF.
Un peu avant 17 heures, j’arrive à Temps Livres, l’antre
de Markus Leicht, où se trouve déjà Georges Bormand.
Un peu plus tard, d’autres gens arrivent : des Français, des Italiens, un Espagnol...
Nous collons des étiquettes (« I speak English » et
« Je parle français » dans mon cas) sur nos badges.
Là, trop la classe : je sors mon propre badge avec mon pseudo « Méreste »
sous forme d’ambigramme
(celui-ci). Les gens ne peuvent
s’empêcher de tourner mon badge à l’envers parce que ça les intrigue...
Notre petite troupe quitte la boutique en laissant Markus, qui a l’air bien fatigué, et qui ne
nous rejoindra pas pour la soirée, dommage. Il y a aussi d’autres absents :
Franco Ricciardiello
ne pourra pas venir. Et m... ! J’avais prévu de lui faire signer deux bouquins amenés tout exprès,
dont Passés recomposés où se trouve également une de mes nouvelles : il était l’un des
derniers auteurs de cette anthologie dont je n’avais pas encore la dédicace...
Nous passons auprès des bouquinistes du quai de la Pêcherie, puis traversons la Saône, quai Fulchiron, pour
aller chez le Père Penard. Mon sac est prêt à exploser... j’ai emporté ma trousse de toilette
et un minimum de vêtements (mon petit frère lyonnais a prévu de m’héberger pour la nuit). Par conséquent, avec
les livres déjà emportés, les « nouveaux » bouquins (d’occasion) achetés,
ça n’va pas l’faire...
Un peu plus de 19 heures, nous arrivons au Café de la Cloche. Nous retrouvons d’autres gens, dont
Sylvie Lainé, une amie qui faisait – comme moi – partie de la Gang, au début des années 2000 (ben mince, ça semble super loin, dit comme ça !).
Sylvie sera invitée à la prochaine convention nationale de science-fiction,
l’OliCon, dont je suis l’un des organisateurs.
Je lui montre l’ambigramme que j’ai fait à partir de son nom :
Ça a toujours quelque chose d’étonnant...
À propos de l’OliCon qui aura lieu à Nyons en 2008, l’auteur René Barjavel
(né dans cette ville) fera partie du programme à travers une table ronde lui
étant consacrée (et que votre serviteur se devra de modérer) et où
participera, outre Sylvie (ah, tu n’étais pas au courant ?),
Pierre Creveuil, l’un des principaux animateurs du barjaweb, le site Web le plus complet sur ce grand monsieur.
Hop, voici l’ambigramme que j’ai fait pour Pierre :
Appelé par la faim, nous rejoignons une crêperie, et je fais la connaissance de Gilles Massardier, un
éducateur spécialisé (mais portant aussi bien d’autres casquettes !) qui est l’auteur de
quelques petits textes de SF, dont celui-ci. Le personnage est fort intéressant, et comme c’est un « voisin »
saint-chamonais, plutôt que de passer la nuit chez mon frère, il s’est proposé de me raccompagner à Saint-Étienne
et nous avons pu poursuivre sur le chemin du retour vers la Loire la discussion que nous avions entamée
au restaurant puis en revenant au café.
Voici ce que donne son nom en ambigramme :
En résumé, cette soirée Lyonnacolo s’est passée de manière assez curieuse,
je n’ai pas tellement eu l’occasion de discuter avec les amateurs italiens de science-fiction
(je ne me suis pas retrouvé à côté de l’un d’eux, à table ou au café), mais pas de réel regret : j’ai retrouvé
des anciens amis et
fait la connaissance de personnages intéressants, tel Gilles, même s’il était bizarre de se rencontrer
à Lyon alors que la distance qui sépare Saint-Étienne de Saint-Chamond n’est que d’une douzaine de kilomètres...
L’excellent et regretté Polonais Krzysztof Kieślowski
avait réalisé, en 1991, un film étonnant :
la Double Vie de Véronique.
Dans ce petit bijou cinématographique, une femme, après la mort de son impossible double, voyait sa vie curieusement changer...
En ce qui me concerne, j’ai deux doubles vies : une d’enseignant/chercheur qui m’occupe durant
une bonne partie de la période diurne des jours ouvrables (et bien souvent davantage)
où je suis le « docteur Fab M. », et une
autre d’auteur/sculpteur – que j’exerce le reste du temps – sous le pseudonyme de Mister « F. Méreste ».
Parfois, ces deux vies se mêlent. Hier matin, avant de coiffer ma casquette de prof et de
passer la journée à participer à des jurys de soutenance de stage ou à donner des cours, j’étais devant
l’ordinateur afin de concevoir l’affiche annonçant la prochaine exposition d’arts plastiques
de mes collègues et moi-même (cela se passera à l’atrium de la Bibliothèque universitaire du
site de Tréfilerie « Droit, Lettres », à Saint-Étienne,
du 13 au 28 septembre 2007, voir ici). Et tout à l’heure, je
vais installer cette expo avant de retourner bosser « pour de vrai » à mon labo.
Samedi, cette fois en tant qu’auteur, j’irai à Lyon pour participer au
Lyonnacolo, une soirée-débat avec quelques auteurs et animateurs du
petit monde science-fictif de France et d’Italie, un événement organisé
par les Lyonnes de la SF.
Bref, je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer...
Enfin, petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus indiquer directement mon
pseudonyme sur les étiquettes des œuvres plastiques que je vais exposer.
Désormais, seuls seront présents le nom de la sculpture, l’URL permettant d’accéder à ce site Web
et, en guise de signature, le nouvel
ambigramme
de mon nom d’artiste :
Voici un petit échantillon des dernières requêtes lancées sur des moteurs de recherche qui ont permis à des internautes d’accéder à mon site :
le nom d’un copain auteur (que je ne citerai pas) associé aux mots « photo » ou « célibataire »...
ben non, désolé pour l’admiratrice (ou l’admirateur ?), le copain en question est marié et bien marié et pas près de s’intéresser
à quelqu’un d’autre que sa charmante épouse ;
logiciel d’ambigrammes : j’aimerai bien en connaître un, mais j’avoue ne pas avoir trouvé de tel outil ;
examen corrige sur intelligence artificielle : là non plus, rien sur ce blogue, vous
trouverez plutôt des informations de ce genre sur ma page professionnelle d’enseignant-chercheur ;
résumé jeu de société david lodge : non, vous ne trouverez pas ça ici, mais
c’est un bon bouquin (lisez-le et ne vous contentez pas du résumé !) ;
théorie de l’oignon dans shrek : euh... je ne me rappelle plus trop, mais en gros
« les ogres, c’est comme les oignons... ça a plusieurs couches » ;
mercurochrome antiseptique incolore pour piercing :
voir ici au sujet du
mercurochrome mais rien de spécifique sur les piercings ;
photo igor et grishka : prenez une photo d’un des deux sur
Google Images, si elle date un peu, étirez-la
pour la partie du visage située sous la bouche de l’un ou l’autre, copiez la modification sur le second, et voilà ;
comment obtenir 100 etes-vous un connard prétentieux :
voir le test ici, mais
si vous souhaitez vous vanter d’un tel score, vous avez peut-être des chances de
l’obtenir naturellement sans tricher ;
car bateau chapeau nid dinosaure rouge trou casserole : mon Dieu ! mais que
recherchais cet internaute avec de tels mots clés ? et dire qu’il s’est retrouvé ici... ;
des recherches orientées en dessous de la ceinture, souvent étonnantes :
"jeux de roles" sexuel agilité
clip recit baise dans des endroits insolite
recit "love trivia"
magie blanche recettes pour attirer argent : ben ouais, un autre centre d’intérêt humain,
quand ce n’est pas le sexe...
Pour la rentrée, voici le rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de science-fiction de la région lyonnaise :
Lyonnacolo, la rencontre science-fictive franco-italienne organisée le 15 septembre 2007
au Café de la Cloche,
4 rue de la Charité, à Lyon. Avec :
Ouaibedeuzéro.
À la limite, ce terme de « Web 2.0 », ça fait peur.
Comme si l’ancien, le bon vieux Web des familles – celui que l’on n’ose pas
vraiment appeler « le Web de la première version (ou génération) » – était sur le point d’être enterré,
sans s’être assuré du tout qu’il était bien mort, en fin de compte...
Mais bon, quoi qu’il en soit, il y a néanmoins quelques avantages à ce fameux « Web 2.0 »,
comme le « réseautage social » ou « l’agrégation de communautés »
(c’que ça peut faire classe et technobranchouille de dire cela !) que l’on peut retrouver par exemple
sur MySpace. J’ai essayé. Mouais. Sympathique au début,
mais j’en suis finalement revenu après en avoir éprouvé les limites.
Il n’empêche que, fort de cette expérience ouaibedeuzérotèsque,
j’ai à présent réalisé un fil RSS sur le blogue à desseins. Il vous suffit désormais de cliquer
sur la petite icône orange caractéristique (que l’on retrouve aussi ici :
, hop !)
afin de vous abonner et d’être, comme par magie, régulièrement averti des mises à jour du blogue sans
devoir, mes lecteurs chéris et impatients, cliquer un millier de fois par jour sur ma page dans
l’espoir de tomber sur un nouvel article à vous mettre sous la dent (ou l’œil, c’est selon).
Si ce n’est pas du bonheur, ça ?
Et m... !
Hier, après une consultation chez mon médecin, j’ai tiré un peu la tronche.
En effet, l’interprétation des résultats de
ma dernière analyse biologique est sans appel : j’ai trop de « mauvais cholestérol ».
Je ne suis pas du genre à faire des excès de sucre et de graisse, mais il est vrai
que je ne me prive pas vraiment pour autant. Seulement les gènes, on ne les
choisit pas, et je suis bien le fils de ma mère qui, connaissant le même type de problème,
m’avait demandé de faire un test...
Eh bien, il va falloir que je surveille de près mon alimentation et que je
prenne des médicaments. Soit. Effets secondaires annoncés : douleurs musculaires.
Ah, pas glop.
Alors, en rentrant chez moi, et en prévision de la diminution du budget « nourriture »,
j’ai fait un tour sur Internet et je me suis acheté un nouveau joujou sur un site marchand
de matériel électronique : une tablette graphique.
Ne vous étonnez donc pas si je présente encore ici dans les jours prochains des
ambigrammes ou des dessins...
Bon, puisque je n’ai plus droit à la gourmandise,
il me reste toujours la paresse (pas terrible : je suis incapable de
rester des heures dans mon lit), la luxure (pour cela, il faudrait
que je me trouve à nouveau une copine), l’avarice (alors que je me
moque pas mal de l’argent et que je le dépense tant que j’en ai),
la colère (impossible, je suis un type super zen),
l’envie (pas possible non plus, je ne suis pas du genre à jalouser les autres)
et l’orgueil (ça, à la rigueur, pourquoi pas ?)
Il pleut
C’est pas ma faute à moi
Les carreaux des usines
Sont toujours mal lavés
Il pleut
Les carreaux des usines
Y en beaucoup d’cassés
Il pleut
L’usine abandonnée
C’est la Manufacture d’Armes
Future Cité du Design
Et les carreaux de verre
Détruits par les ouvriers
Il pleut
C’est un pan de l’histoire
Qui retourne au passé
Il pleut
Il pleut, mais ce n’est pas Dean
Il pleut dans ma région
Il pleut dans mon immeuble
Il pleut dans mon bureau
Il pleut
Et l’agence immobilière
Ne bouge pas le p’tit doigt
Pour vraiment s’occuper
De ce dégât des eaux...
Demain, j’arrête de dessiner des ambigrammes.
Ou pas...
J’avais dit ici (avant-hier) qu’il y avait des noms qui ne se prêtaient pas à la réalisation d’ambigrammes. Or, hier, comme je suis parvenu à dessiner celui d’André-François Ruaud, j’ai pensé être capable de faire aussi bien avec ceux de mes deux autres bons copains.
Eh bien, voilà... Jean-Jacques Girardot, mon ami auteur (nous avons écrit ensemble une nouvelle et un article, et j’espère que notre collaboration littéraire va se poursuivre) :
Ugo Bellagamba, un autre ami auteur (c’est une sorte de frère jumeau, en plus méridional, nous avons deux semaines d’écart, nous avons soutenu nos thèses de doctorat à quelques mois l’un de l’autre, nous avons été recrutés en tant qu’enseignants-chercheurs durant la même période... et nous sommes tous deux fans de Barjavel ; organisateur de l’Olicon, il a réussi à me faire rejoindre son équipe pour participer à cette folle aventure...) :
Faut croire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas
d’avis. En ce dimanche où je n’avais guère envie de sortir,
je me suis dit que je devais relever le défi et essayer de
faire un ambigramme avec un nom qui m’avait résisté (du moins, jusqu’à hier).
Eh bien, c’est chose faite. Certes, J’ai toujours des problèmes quand
il y a trop de différences de lettres entre les noms et prénoms,
mais j’ai quand même réussi à faire un ambigramme avec le nom de
l’ami auteur, essayiste et éditeur André-François Ruaud :
René Barjavel,
l’auteur qui – alors que j’étais tout petit –
m’a donné le goût de la lecture, de l’écriture et de la science-fiction
(je fais d’ailleurs partie de l’équipe organisant
l’Olicon en
2008, l’événement couplant la prochaine convention française de science-fiction
et les Journées Barjavel) :
Christopher « Chris » Yukna, un ami prof
d’anglais (pas très orthodoxe, comme il le dit lui-même) et auteur amateur
de science-fiction :
Emmanuelle « Manue » Beaunis, une amie
architecte rencontrée lors de mon récent séjour aux Antilles :
Bon, hein, je vais me calmer avec les ambigrammes durant ces prochains jours.
Enfin, je vais en tout cas essayer...
Ambigrammes, tribute to friends and family (concluded)
Voilà, j’en ai terminé avec ma série d’ambigrammes (en tout cas pour un bon moment) après
ceux-ci
et ceux-là.
C’était un exercice amusant que de se lancer dans de tels défis calligraphiques
et j’ai éprouvé un certain plaisir à mettre en place tout le processus
me faisant utiliser papier, crayon, gomme, stylo, feutre, scanner et logiciel d’infographie.
Certes, il y a encore du boulot, je suis novice en ’toshop, mais je
ne suis pas trop mécontent de mes dernières petites créations :
Akelia,
une photographe vivant dans « la Belle Province »
(Tabernac’ !)
Rémi Garin,
un artiste lyrique
(un chanteur d’opéra – quoi ! –) avec qui
nous avons goûté hier soir des punchs que j’ai rapportés de Martinique
(« Si ou boulé, pa woulé ! »)
Laurent Curat,
un artiste plasticien
(toujours prêt à donner de bons conseils quand je me pose des questions sur la réalisation d’une
sculpture)
Rayjean & Cyril,
ma future belle-sœur et mon petit frère, qui vont se marier très prochainement
Enfin, réaliser un ambigramme n’est pas toujours chose possible (je vous invite à lire à
ce propos les conseils de John Langdon qui s’y connaît en la matière).
Ainsi, parmi mes autres amis,
je n’ai pas réussi à dessiner d’ambigrammes de leurs noms (du moins, c’est mission impossible
que d’en faire qui soient lisibles) dans le cas des copains auteurs que sont
Ugo Bellagamba,
Jean-Jacques Girardot
ou André-François Ruaud...
Pendant que
Dean
nous coupait du reste du monde, à défaut de pouvoir sortir profiter de la mer des
Caraïbes, de la piscine ou des autres charmes des Antilles, il a bien fallu nous occuper.
Avec mes amis, nous n’avons sans doute jamais autant joué aux jeux de société que
durant cette période d’attente, et j’ai découvert à cette occasion que j’étais un champion du Trivial Pursuit.
Bon, mon ego en a quand même pris un coup, car il s’agissait de l’édition « Junior »
– c’est-à-dire réservée aux 7 à 15 ans –, ce qui nuançait grandement ma soi-disant culture...
J’ai donc eu du temps pour lire, mais aussi pour écrire (et pas que des cartes postales, postées
longtemps avant l’annonce du cyclone) et pour dessiner.
J’ai ainsi réalisé de nouveaux
ambigrammes, comme ceux
réalisés la dernière fois.
Alors les voici :
Résumé hyper-rapide de mes deux semaines de vacances à la Martinique :
Côté positif : la beauté des tropiques à la luxuriante végétation ;
la mer des Caraïbes dans laquelle j’ai réalisé de formidables plongées
(la faune sous-marine – car il y a très peu de flore
sous l’eau : les coraux, éponges, gorgones, anémones ou autres sont des animaux –
est magnifique, étonnante et diversifiée avec ses tortues, poulpes, calmars, crustacés
(les drôles de crabes-flèches et les jolies crevettes nettoyeuses),
coquillages et poissons aux couleurs et formes variées) ; les grands
mammifères marins sauvages vus lors du retour en bateau (des dauphins qui s’amusaient
avec les vagues produites par notre embarcation, ainsi que des orques naines, moins
joueuses) ; l’ambiance sympathique dans le centre ; la ville de Saint-Pierre
(détruite par l’éruption de la montagne Pelée en 1902) ; Fort-de-France et son
marché ; le jardin de Balata ; les plages des Salines et de Tartane ;
les cocktails et jus de fruits exotiques ; la nourriture antillaise...
Côté négatif : les bestioles qui piquent sous l’eau (corail de feu, oursin
de feu, ver de feu, éponge « pas-touche » ainsi que
toute une série de poissons) ou qui piquent dans l’air (mes bras et jambes sont
ravagés par les piqûres de moustiques mais je m’estime heureux de ne pas
avoir fait la connaissance des mygales) ; les coups de soleil... et un
invité non attendu appelé « Dean ».
ouragan n. m.
1640; houragan 1604; huracan, uracan XVIe ;
d’une langue des Antilles, par l’esp. huracán « tornade »
Forte tempête caractérisée par un vent très violent dont la vitesse dépasse 120 km à l’heure,
et spécialement par un vent cyclonal. ⇒
cyclone, tornade, typhon. La mer des Antilles est souvent agitée par des ouragans.
Conséquences de l’arrivée de Dean : je n’ai pu plonger qu’à 15 occasions au lieu des 20 prévues, la
fin du séjour devenait un peu compliquée avec les coupures généralisées
d’eau, d’électricité et de télécommunication, et nous devions rester à l’abri du cyclone, limitant
nos activités à la lecture et aux jeux de société. Le passage de l’ouragan
a été terrible pour l’île, mais (fort heureusement) ne touchant que des éléments matériels
avec les bateaux renversés, les toitures arrachées, les champs de bananiers complètement détruits,
la canne à sucre très atteinte également, les routes coupées, etc.
Oui, se trouver dans l’œil du cyclone était une expérience assez particulière dont j’aurais préféré ne pas avoir
à me vanter...
Bien entendu, pour le jeu de mots entre « blogue »
(l’aphérèse de web log) et « bloc à dessins ».
Mais, si cela concerne des petits bouts de textes, pourquoi pas plutôt « blogue-notes » dans ce cas ?
Parce que je ne me déplace presque jamais sans un carnet (celui qui est d’ailleurs scanné sur les
pages de ce site) qui me
sert à la fois à prendre des notes, à réaliser des croquis, ou de to do list.
Et pourquoi « dessein » alors ?
Selon la définition du Petit Robert :
Littér. Idée que l’on forme
d’exécuter qqch. ⇒ but, détermination, intention, objet, projet, propos,
résolution, visée, volonté, vue. Concevoir, réaliser, accomplir un dessein.
Avoir des desseins secrets. Nourrir de noirs, de coupables desseins.
Grands, vastes desseins.
Former le dessein de (et inf.). – Avoir des desseins sur (qqn ou qqch.) :
avoir des projets concernant (qqn ou qqch.). Loc. adv. À DESSEIN : intentionnellement, de propos délibéré.
Donc, en résumé, il s’agit d’un weblog où je rédige des propos (dé)libérés
sur ma vision du monde ainsi que sur mes principaux centres d’intérêts
que sont l’écriture et les arts.
Pour en revenir au dessin (sans e), justement, je m’intéresse depuis peu à une
forme graphique originale : les
« ambigrammes »
Il s’agit de textes qui peuvent se lire suivant certaines transformations (par
exemple par une rotation de 180°). Je me suis ainsi amusé à faire un ambigramme sur mon
propre nom et je suis arrivé à ceci, sans ou avec un petit effet
de décoration :
Joli, non ? Y arriveriez-vous avec votre propre nom ?
Alors à bientôt, et prenez soin de vous.
Pour ma part, dans 24 heures, je serai près d’arriver dans les
tropiques afin de passer deux semaines à faire de la plongée sous-marine...
Ça y est !
Fin de l’épisode MySpace.
Je reviens dans mon « chez moi ». Quelques journées pour me former correctement aux logiciels d’infographie afin d’avoir une page de garde agréable, encore du temps pour mettre en place une charte graphique, beaucoup de patience pour les « copier-coller » des plus de 300 articles publiés depuis mon entrée dans la blogosphère, il y a presque 5 ans de cela (déjà !), et de la persévérance pour le codage permettant de chercher les informations et les afficher proprement.
Je suis plutôt satisfait du résultat : interface légère et conviviale (du moins, je l’espère !), récupération assez réussie (il n’y a que les commentaires de toute la grande période de mon passage de Blogger à Free qui ont hélas définitivement disparu), accès aisé à mes productions littéraires ou plastiques.
Soyez les bienvenus chez moi !
Entendu à l’instant aux infos à la radio : "Le foot reprend ses droits"...
Bon, vous ne comprenez pas pourquoi j’ai été surpris (mais pas trop choqué,
hein, ça va !) lorsque je suis tombé sur cette phrase du journaliste sérieux
de France Info ?
Alors prononcez-la à voix haute, cette phrase,
en détachant légèrement chaque syllabe...
Achats compulsifs. Hier, une razzia à la Fnac
(plein de bouquins de David Lodge et un essai en neuropsychologie).
Puis, de retour chez moi, plus d’un dixième de mon salaire mensuel
est parti en commande en ligne d’outils et de pierres afin de
poursuivre mes activités de sculpture...
Whouf !
Et puis, en soirée, l’ordinateur s’arrête,
ainsi que toutes les lumières. Panne d’électricité.
Je réouvre les volets, allume quelques bougies... plus d’électricité
dans tout l’immeuble. Je vais voir à l’extérieur... et remarque une
note scotchée sur la porte d’entrée : en raison des travaux, coupure
prévue entre 20 heures et 23h30. Je rentre chez moi et essaie de
profiter des dernières lueurs du jour pour avancer une nouvelle de Lodge,
mais il est très difficile de lire, même à l’aide de plusieurs bougies. Bon,
eh bien, je vais au moins dormir longtemps cette nuit... C’était sans compter
les lumières qui se sont rallumées vers 22 heures.
Le lendemain matin, une
autre surprise : plus d’eau. Ah, l’horreur, maudits travaux ! Impossible de
vivre sans pouvoir prendre sa douche, tirer la chasse d’eau, se laver les dents.
De l’évian pour faire du thé au petit déjeuner. Je regarde mon stock de bouteilles
d’eau. Est-ce que cela sera suffisant pour faire un semblant de toilette ? L’eau
revient vers 10 heures, juste de quoi faire la vaisselle... puis ne coule plus.
Une heure à patienter avant que ne parvienne un filet saumâtre... pas très engageant,
puis une eau incolore, en gros flot, comme d’ordinaire.
Ces petits moments de privations ont quand même le mérite de nous
permettre de relativiser sur l’emploi des ressources, foutus citadins
privilégiés que nous sommes... Sur cette planète, combien de personnes n’ont pas
d’accès à l’eau potable, à
l’électricité, à des livres ou d’autres formes de culture ?
Depuis quelques jours, je fais de la sculpture sur
stéatite dans mon appartement.
Du coup, il y a plein d’éclats un peu partout, et surtout,
de la poussière, vu que cette pierre est pleine de talc.
Bizarre : j’ai l’impression que ce sont les vacances sur la blogosphère.
Les copains de MySpace semblent aux abonnés absents. Pas de nouvel article,
plus de commentaire. Espérons qu’ils se reposent bien. Pour ma part,
je compte partir bientôt. Partir en vacances, oui, car les Antilles,
ce sera dans moins de deux semaines ; mais je parlais surtout de mon départ
prochain de MySpace. Je compte en effet reconstruire mon
site web perso,
avec des vraies pages sur mes textes, sur mes sculptures et un blog
contenant les archives des diverses versions des carnets virtuels tenus depuis... 2002.
Eh bien, voilà encore quelque chose à dépoussiérer !
Je suis allé voir mon médecin pour récupérer un pack "vacances"
(quinine pour protéger ma peau de l’hypersensibilité au soleil,
gouttes pour les oreilles en cas de pépin quand je ferais de la plongée sous-marine,
et autres médicaments nécessaires quand on se trouve dans des contrées exotiques)
ainsi que mon dentiste qui, désespéré de ne rien trouver au niveau de mes magnifiques quenottes,
a quand même procédé à un détartrage, pour la forme. Enfin, je poursuis à domicile mes
sculptures en cours, en particulier une en argile, avant de m’attaquer à la
stéatite.
Avancer ce genre d’activité chez soi, c’est bien parce que les retouches
peuvent se faire au jour le jour, mais c’est un peu compliqué quand on a
du matériel électronique :
j’ai retrouvé ce matin des traces de terre un peu partout, sur le téléphone ou le clavier...
Samedi dernier, j’ai été victime d’hameçonnage (ou de "phishing", vu que MySpace
ne sait pas parler français). Bon, hein, rien de grave, je n’ai eu qu’à changer
mon mot de passe, rien n’a été touché ou perdu, contrairement à ce qui est arrivé
au malheureux ami Bernard...
Il n’empêche, si je reprends la définition de l’hameçonnage ("technique utilisée par
des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer
une usurpation d’identité", merci Wikipedia), quelqu’un aurait
essayé de se faire passer pour moi...
Oui, mais bon, pourquoi moi ? Suis-je si connu ? Et pour quoi faire ?
Du coup, j’ai passé le test pour savoir si j’étais un
connard prétentieux
(sic) et en fait non, ou du moins je n’ai qu’un petit score de 34, soit :
"Sur une échelle allant de 0 à 100, votre score de Connard Prétentieux est
très exactement de 34.
Vous vous sentez parfois obligé d’afficher votre supériorité,
mais dans l’ensemble vous restez quelqu’un d’ouvert capable de prendre en
compte l’opinion d’autrui. Lorsqu’il s’agit d’intervenir sur un forum,
vous privilégiez le débat d’idée et la discussion à la rhétorique et
aux attaques personnelles. Continuez sur cette voie. Ne vous laissez
pas entraîner dans des disputes stériles par des imbéciles ou des connards prétentieux.
Vous valez mieux que ça !" Me voilà rassuré. En clair, relativisons :
un méchant pirate essayait de se faire passer pour moi, mais pas parce que
je suis moi, Fabrice Méreste, auteur et sculpteur, il aurait pu choisir
n’importe quel quidam, et ceci à des fins très vraisemblablement peu louables...
Voilà, pour ceux qui sont allés jusqu’au bout de la lecture de cet article, désolé pour
les jeux de mots laids en titre.
Ça y est, mes dernières sculptures en cours sont
désormais prêtes pour l’exposition lors du Fest’Uval !
(Au sujet du Fest’Uval Jean Mon’Arts, voir l’article précédent.)
Je vous présente :
Un Ange dans la Tête
(librement inspiré de ma propre nouvelle de science-fiction "Des Ailes dans la Tête",
parue dans les Anges électriques, numéro spécial de la revue Fiction.)
Remarquez qu’il y a réellement un petit ange dans la tête, visible par
une lumière interne (mais difficile à rendre avec un appareil photo).
Le Succube masqué et la Bête (librement inspiré de mon propre roman,
un thriller à paraître quand... euh... les éditeurs le décideront...)
Programme du Fest’Uval Jean Mon’Arts (7 au 9 juin 2007)
Ce festival aura lieu du jeudi 7 au samedi 9 juin, de 19h30-20h00 à minuit,
au château de Saint-Victor sur Loire
(près de Saint-Étienne, 42).
Pendant toute la durée du festival, expositions de phographies,
peintures et sculptures (dont les dernières créations de votre serviteur,
Fabrice Méreste).
Petite info : dans la mesure du possible, j’ai indiqué les liens des MySpaciens
et autres qui se produiront lors du Fest’Uval...
Pour télécharger le programme en version imprimable,
c’est ici.
Jeudi 7 juin 2007
Théâtre de Verdure
(théâtre et danse)
(20h00) l’Aspatoule
(21h30) Le Groupe de Danse Universitaire
(22h00) Compagnie Actes Liés
Salle Geltendorf (pièces de théâtre)
(20h00) Le Grand Large
(21h45) Mais-tisse Moi Ça
(22h15) Les Nouveaux Nés
Blanche, comme la nuit que je viens de passer à terminer
un article scientifique tout juste avant la date limite,
le 1er juin, et minuit, fuseau horaire du Temps standard
du Pacifique, soit en cours de matinée en ce qui me concerne,
et dans l’après-midi pour mon collègue japonais.
Blanche, comme la poudre que j’aurais pu renifler pour tenir
le coup et avoir les neurones en éveil, mais je connais trop
bien les effets pharmacologiques de ces saloperies pour ne pas me laisser tenter...
contrairement aux étudiants (ou profs ?) de la
Ville éternelle. Du coup, je me suis dopé aux thés à la menthe
super sucrés et aux tartines de Nut’ (je sais, c’est mal).
Blanche, comme mes sculptures sorties du four. L’argile beige, une fois cuite,
n’est pas vraiment intéressante sans patine. Et je dois tout terminer avant l’expo,
la peinture sera à peine sèche au moment de l’accrochage. Gasp.
Blanche, c’est la couleur des roses de l’horrible chanson lacrymogène
du môme qui les offrait à sa maman. Merde, c’est la fête des mères demain.
Ah oui, joie d’Internet : deux clics et des fleurs sont envoyées à bon port.
Blanche, c’est ma figure de vampire qui fuit le soleil. Bon, j’ai besoin de
prendre des vacances. Je les ai méritées. Tiens, du coup, je vais patiner une
de mes sculptures de couleur bronze.
Voici une histoire drôle que racontait mon prof de philosophie
de l’esprit et qui m’est revenue, comme ça, en lisant Perronik l’idot,
roman écrit par l’ami
Markus :
Dans un coin perdu de la campagne irlandaise, un brave homme se promène et
rencontre une vieille dame courbée sous le poids du bois sec qu’elle ramène de la forêt.
"Holà, ma bonne dame", lui dit-il, "voilà qui est bien trop lourd pour vous !
Allez, libérez-vous votre fardeau, je vais le porter jusqu’à chez vous..."
La mamie le remercie vivement et lui passe son fagot. Le chemin est long et pénible,
mais notre brave gars ne se plaint pas malgré la peine. A un moment, il traverse à gué
un cours d’eau mais la vieille dame s’arrête devant celui-ci.
"Oh, jeune homme, la planche qui sert de pont a encore été emportée !
Jamais je ne pourrais rejoindre l’autre rive. Si je mets les pieds dans la rivière,
le courant va emporter mes sabots et jupons..."
Notre bonhomme, compréhensif, pose le bois au sec, retraverse le gros
ruisseau pour rejoindre l’autre rive, maintient la vieille dame sur
son dos d’une main et prend les sabots de l’autre, et traverse à nouveau
la rivière. Il la dépose ensuite au sol, la grand-mère peut chausser ses sabots,
il se charge du bois, et ils poursuivent leur route jusqu’à une chaumière.
A peine arrivés, voilà que la vieille dame se transforme en fée !
"Tu es un homme bon", lui dit-elle. "Pour m’avoir aidé à franchir la rivière
et pour avoir transporté mon bois, je t’accorde deux voeux. Que désires-tu ?"
L’homme réfléchit mais ne sait pas trop quoi répondre.
"Que veux-tu ?" redemande la fée.
"Euh, j’ai soif..."
Aussitôt, la fée fait apparaître une chope de bière remplie d’une
excellente guiness. Notre homme met le breuvage à la bouche, s’apprête à
la vider d’un trait comme il en a l’habitude, mais le niveau de celle-ci ne bouge pas...
"Tu as droit à un deuxième voeu", lui rappelle la fée. "Que désires-tu ?"
Notre homme, comprenant que la chope est magique et qu’elle ne
se videra jamais de son précieux nectar, s’exclame aussitôt :
"Oh, mais cette chope est fantastique. J’en veux une deuxième comme ça !"
[Voici un texte reflétant mes angoisses en rapport avec l’état du monde et de mes connaissances personnelles très spécialisées sur le domaine. Espérons que cela ne restera que de la fiction...]
À l’Université, les étudiants l’appelaient entre eux
« Professeur Tournesol ». Au laboratoire, bien qu’il n’ait pas
porté de surnom officiel, il était considéré par ses collègues comme une
espèce de dinosaure. Ses derniers doctorants avaient soutenu leurs thèses
depuis bien longtemps, ses sujets de recherche étaient aujourd’hui
complètement désuets. Le directeur lui avait fait savoir à de multiples
reprises que la seule manière pour lui de s’en sortir aurait été de
demander un CRCT, un « congé pour reconversion et congé
thématique », mais il s’obstinait à ne rien changer à son mode de
fonctionnement. Travaillant en électron libre, il poursuivait son petit
bonhomme de chemin dans le domaine le plus théorique qui soit de l’apprentissage
automatique, ce thème de l’intelligence artificielle qui cherchait à rendre
les machines plus « intelligentes » à travers des processus
d’apprentissage. Tout juste toléré – car il publiait quand même chaque
année son lot d’articles dans des revues qui avaient en commun de contenir
en sous-titre les termes « theoretical issues » –, il
occupait le bureau le plus exigu du campus, avec pour seul mobilier une
armoire bancale pleine de vieux livres accumulés au fil des années, une
chaise, une table de classe et une antiquité d’ordinateur dont la
déplorable définition d’écran fatiguait ses yeux désabusés.
L’époque était à la recherche appliquée. Ainsi, chaque fois
qu’il demandait des crédits pour partir en mission, il se voyait répondre
une fin de non recevoir, les conférences où il souhaitait se rendre ne se
trouvaient jamais parmi celles de la liste que le laboratoire finançait.
Un jour, à sa grande surprise, on parla de lui. Un de ses
articles avait été cité dans un papier d’une équipe américaine qui essayait
de mettre au point un système d’analyse des blogs d’étudiants. L’objectif
affiché était de prévenir une tragédie telle que l’absurde carnage qui
s’était produit en Virginie,
à la mi-avril 2007. Ses travaux purement théoriques en apprentissage
automatique avaient ainsi quelque espoir d’être réutilisés dans des
applications concrètes. Seulement, il n’y avait qu’aux États-Unis
que cela pouvait se produire.
Il fit quand même une chose qu’il n’imaginait possible :
il répondit à un appel à projet
initié par le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies.
L’enveloppe budgétaire de ces projets avait
sensiblement gonflé peu après les élections présidentielles et
législatives. Malgré son ignorance des chiffres et le peu de contact qu’il
avait avec ses collègues du même ou d’autres laboratoires, sa proposition
reçut une réponse favorable. Il pouvait à présent monter une équipe rien
qu’à lui, incitant des étudiants brillants à venir à ses côtés pour les
encadrer en thèse, accueillir des stagiaires de master de recherche et
faire travailler des ingénieurs… Ses collègues jaloux se dirent que la comète
avait tardé à s’écraser sur Terre et que le dinosaure, au lieu de
disparaître, s’était en fin de compte adapté, prêt à dévorer les
mammifères.
Boostés par l’argent, les travaux qu’il dirigeait avancèrent
au pas de charge. Les algorithmes fondamentaux qu’il avait développés
trouvaient une application idéale dans la fouille de données multiformes
telles que les informations présentes sur l’internet. Peu soucieux de ses
semblables, il ne se rendit pas compte que le nouveau président de la République
avait fait passer en douceur tout un
ensemble
de mesures inspirées de l’USA PATRIOT Act.
Les jeunes docteurs qu’il avait formés ne trouvèrent pas de postes dans la
recherche ou l’enseignement supérieur mais dans une autre instance
ministérielle, celle de l’Intérieur.
Lorsque les mesures liberticides mises en place par le
gouvernement furent trop visibles, lorsque les forums et les blogs
commencèrent à s’enflammer sur l’internet, avant que le feu de la rébellion
ne descende dans la rue, il ne fallut qu’un instant à
la Police pour l’étouffer en arrêtant quelques centaines de meneurs. Grâce aux outils de veille
dont elle disposait pour prendre le pouls de la conscience de la France,
elle avait pu remonter jusqu’aux principaux fauteurs de trouble potentiels : les
petits moucherons, en s’agitant sur la Toile, croyaient s’en servir pour
communiquer alors qu’ils ne faisaient qu’attirer à eux la vorace araignée.
Quand le professeur vit le lendemain les arrestations des
blogueurs aux journaux télévisés, il eut la désagréable impression qu’il
avait peut-être été un des innombrables engrenages d’une énorme machine répressive,
mais cette idée s’envola aussi rapidement qu’elle était apparue. Après
tout, il n’était qu’un théoricien.
Dernier texte écrit pendant cet atelier d’écriture, dimanche après-midi,
lors de mon week-end dans un château. Ici, après avoir entendu des
conteuses raconter plusieurs légendes médiévales et merveilleuses,
il a fallu s’emparer d’une histoire (ou d’une bribe d’histoire)
pour la réécrire, la modifier, l’adapter, la transposer, en changer la fin
ou faire un mix.
Loin, loin, très loin dans la taïga, vivait le rude Tchoubitchek.
Au tir à l’arc, nul n’était aussi précis que Tchoubitchek.
Nul ne parvenait à manier de lance aussi agilement que lui.
Nul n’était plus rusé que lui dans la confection des pièges.
Nul n’était assez patient pour pister une proie.
Tchoubitchek, cependant, ne voyant jamais ou presque ses semblables,
n’avait aucune conscience de sa valeur de champion. Ses journées,
il les passait sur les traces des animaux. Parfois, il quittait la grotte
qu’il avait grossièrement aménagé pendant plus d’une lune et ne rentrait
chez lui que lorsque les chiens peinaient à tirer son traîneau.
Alors, à l’abri du vent et de la neige, il s’occupait des peaux,
faisait fumer les viandes et réparait ses armes avant de partir
pour une nouvelle traque.
À la fin de la saison, Tchoubitchek cachait l’entrée de sa
grotte avec des branchages, il attachait solidement toutes les fourrures
à son traîneau et conduisait ses chiens au-delà de la rivière Olguidakh
jusqu’au village de Samarka. Là-bas, il troquait sa cargaison contre de
la corde, des pointes de flèches et des lances mais dédaignait les vêtements
tissés qu’on lui proposait car il préférait ses inélégants mais pratiques
habits de cuir et de peau. Il emportait aussi à chaque fois des petits
tonneaux de cette curieuse eau qui piquait la gorge mais qui lui tenait
chaud les nuits glacées lorsque le froid parvenait à percer ses couvertures.
La dernière fois qu’il était venu au village, il s’était rendu compte que la
petite Zina avait encore grandi. De fillette espiègle, elle était devenue
une adolescente admirative du chasseur qu’il était. Les peaux témoignaient
sans conteste des fabuleux combats livrés par Tchoubitchek contre l’ours,
le féroce loup ou le cerf aux bois pareils à de multiples lances. Tchoubitchek
ne parlait pas de ses chasses, il n’aurait pu se douter de l’intérêt que son
travail pouvait susciter, et cette modestie non feinte ne faisait que renforcer
la légende du chasseur.
Oh, Tchoubitchek avait bien vu les regards et les
sourires de Zina… mais, plus familier de la compagnie des animaux que des hommes,
il ne comprenait pas bien leur langage, et encore moins leurs signes et non-dits.
Oumak, le chef du village, avait quant à lui bien remarqué le manège de Zina.
Il ordonna à sa fille que, lorsque Tchoubitchek arriverait de nouveau à Samarka
pour effectuer son habituelle transaction, elle ne devrait plus sortir de la grand’tente.
L’adolescente était à présent devenue une presque-femme. La frustration d’avoir été
consignée et la transgression de l’interdit, ajoutés à son désir d’aventure, ne faisait
que rendre Tchoubitchek encore plus fascinant. Pour Zina, il n’y avait aucun doute :
Tchoubitchek était l’homme qu’il lui fallait pour mari.
Quand Oumak aperçut au loin le traîneau de Tchoubitchek, il fit
signe à sa fille de l’obéir. Zina, malgré ses réticences, rentra dans
la tente du chef du village et s’y trouva toute seule : sa mère,
les autres compagnes de son père, ses frères et sœurs se faisaient
déjà une fête en imaginant les vêtements qui pourraient être confectionnés
avec les nouvelles peaux.
Cette année-là, Tchoubitchek repartit déçu de
son passage au village de Samarka. Il avait pourtant récupéré plusieurs
tonnelets, des pointes de flèches et des lances de qualité, comme à son habitude,
mais quelque chose n’allait pas. Il n’aurait pas pu décrire ses sentiments, il
en aurait été bien incapable, mais il se sentait aussi frustré que la fois
où il avait perdu la trace du grand ours brun après la cascade, une traque
de plusieurs jours qui n’avait débouché sur rien.
Tchoubitchek ne comprenait pas. Lorsqu’il avait retrouvé ses chiens
et son traîneau postés près de la plus grande tente de Samarka, ces
derniers n’avaient cessé de grogner. D’ordinaire, ils débordaient d’affection,
les enfants du village n’hésitaient pas à les caresser, pourtant cette fois ils
ne pouvaient s’empêcher de japper, de gronder et ou de tourner en
rond autour de leurs liens.
Décidément, rien n’allait cette année-là.
Ce ne fut que lorsque Samarka disparut après avoir été un point
de plus en plus petit, ce ne fut qu’après avoir traversé le pont
de la rivière Olguidakh, ce ne fut que quand le soleil se coucha sur
la taïga, que Tchoubitchek s’expliqua le trouble de ses bêtes.
Une frimousse adorable émergea des couvertures. Zina s’était
cachée dans son traîneau.
Il était trop tard pour faire demi-tour.
Durant une saison, Tchoubitchek ne serait plus seul à manger les bons
morceaux de sa viande. Durant une saison, il ne serait plus seul à boire
son eau qui pique. Il lui faudrait à présent tout partager.
Voilà comment on est remercié ! J’ai passé les trois quarts de
ma vie au service de Maître Aldebert, paix à son âme, et pourtant
son fils, Godefroy le Hardi, n’a pas hésité à envoyer mes deux
jeunes garçons à la guerre sous prétexte d’étendre son comté.
Les malheureux, leurs places étaient à mes côtés, aux cuisines,
pas sur un champ de bataille.
Quoi ? Godefroy s’imagine qu’il peut m’annoncer leurs morts sans
remords, trop heureux d’avoir pris un dérisoire bout de terre à
nos voisins, et que les combats lui ont donné faim, et que ma
fameuse terrine du chasseur lui a tant manqué durant les semaines
de combat, vil flagorneur, et qu’il veut que je lui en prépare une
aussitôt, sans nous accorder, à ma pauvre épouse et moi, un seul jour
pour pleurer nos fils ?
Misère… Eh bien, il l’aura, sa terrine, lui qui traite mieux ses
chevaux et ses chiens que ses gens. Voyons voir… Il faut trois sortes
de poivre, des épices rapportées d’Orient par les Maures, un peu de miel,
du saindoux, et bien entendu la viande du plus bel animal tué lors d’une battue.
Ah, mais non ! La dernière chasse s’est déroulée avant la guerre, et
le gibier n’aurait pu faisander aussi longtemps. Qu’ai-je mis au saloir ?
Non, ça n’ira pas. Dois-je faire égorger un goret ?
Non, ça ne remplacera pas un jeune sanglier. Pour la terrine, il faut
que la bête ait vécu au grand air, qu’elle soit plus musculeuse que grasse,
qu’elle ait été hachée menu, puis mélangée dans un ordre précis avec tous les
autres ingrédients, tout en cuisant à feu très doux. La préparation doit ensuite
être arrosée de verjus et nécessite enfin un repos de trois bonnes heures dans la
fraîcheur de la cave avant de pouvoir être consommée.
À moins que… Non… Et puis si ! Godefroy, tu vas certes te régaler,
mais ta meute comptera trois têtes de moins parmi tes favoris.
Encore un texte écrit au cours de mon atelier d’écriture dans un château,
le week-end dernier. Après avoir écouté l’animatrice évoquer
les us et coutumes culinéaires médiévaux,
il nous était proposé d’élaborer notre propre recette...
Une faible lueur se glisse sous la porte du dortoir. Soucieux de
ne pas réveiller mes compagnons, je m’extrais sans bruit de mon
lit pour enfiler chaussettes et baskets. À défaut de pouvoir me coiffer,
je passe une casquette sur mes cheveux en bataille. Arrivé dans le couloir,
je prends conscience de ma méprise : privé de repères dans l’obscurité de
la chambre, j’ai été abusé par la lune et je n’avais pas pu voir à ma
montre qu’il n’était que deux heures du matin. Je me sens pourtant en
pleine forme et m’étais réveillé avec l’intention de faire un footing
autour du lac avant le petit déjeuner. Il me faudra cependant encore
patienter quelques heures avant l’aube.
Hésitant à retourner me coucher, je remarque à d’infimes
détails que parmi les fauteuils organisés en cercle au bout du couloir,
celui qui fait face à la fenêtre – et dont je ne distingue que le volumineux
dossier de là où je me trouve – semble occupé. Je m’approche, calmement,
m’apprêtant à retrouver un ami atteint d’insomnie, mais en prenant place
sur un siège voisin, je découvre que la personne, une jeune femme d’une
vingtaine d’années, ne m’est pas familière.
Ne désirant pas m’imposer à une inconnue auprès de laquelle je me suis
assis par erreur, je chuchote un maladroit bonjour et m’apprête à me
relever mais le sourire charmant avec lequel la demoiselle m’accueille
a tout lieu d’indiquer que ma compagnie n’a pas l’air de la déranger.
Elle relève une de ses longues boucles cuivrées d’un geste gracile qui
fait frémir sa légère robe de chambre bordée de dentelles et me demande
d’une voix douce :
« Bonsoir. Vous n’arrivez pas à dormir ?
— Ce n’est pas ça. Je crois que j’ai assez dormi.
Je me suis couché trop tôt et, du coup, je suis complètement décalé.
Sans doute la fatigue accumulée au cours d’une semaine de travail vraiment
éprouvante. Et vous ?
— Je prends un bain de lune. »
Elle a raison. Sa ravissante peau de lait n’est pas faite pour le soleil.
Si l’astre du jour nous colore d’un hâle d’or, celui de la nuit nous
donne-t-il une apparence argentée ?
« Je ne vous avais pas encore vu. Je croyais que notre groupe était
le seul à être hébergé au château cette nuit…
— Oui et non, m’explique-t-elle. Vous êtes les seuls étrangers.
— Ah ! Vous n’êtes pas là en touriste ? »
Notre discussion à voix basse se poursuit des heures durant.
J’apprends qu’elle se prénomme Blanche mais tout ce qu’elle me raconte
d’autre de sa vie est irréel. Fasciné par son extraordinaire imagination,
je joue le jeu et m’interdis de la contredire. Je ne me lasse pas de son
étrange accent, de ses expressions désuètes, de sa délicieuse fraîcheur.
À l’arrivée des premiers rayons de soleil, elle se lève pour prendre congé.
« Merci de m’avoir tenu compagnie », me souffle-t-elle encore en abandonnant
un baiser sur ma joue. Un peu pantois, je reste assis seul un moment.
L’air se charge de lumière et de chaleur, je me décide enfin à sortir
du château pour courir le long du lac.
Plus tard, je rejoins mes amis dans la salle à manger. Ce n’est pas
Blanche qui nous sert le petit déjeuner. Je suppose qu’elle travaille en cuisine.
Nous retrouvons notre guide qui nous fait visiter les autres pièces du château.
Nous déambulons dans le petit musée où sont enfermés les trésors remontant au Moyen Âge,
et je m’arrête devant une antique peinture devant laquelle mon regard ne peut s’échapper.
La stupeur m’empêche de suivre le début de l’histoire.
« La fille unique du seigneur, abandonnée par son fiancé, un
chevalier aussi beau qu’il était cruel, se laissa mourir de chagrin.
Avec Blanche s’éteignit la lignée des De Nérestang qui avaient fait du château
leur demeure seigneuriale depuis le XIIIe siècle. La légende raconte que Blanche
passait toutes ses nuits à attendre celui qu’elle aimait, assise face à la fenêtre du donjon.
À sa servante qui la suppliait de rejoindre son lit, elle répondait qu’elle prenait
un bain de lune, trop honteuse d’avouer un improbable retour. Elle fut retrouvée
morte un petit matin… »
Ce texte a été écrit le dimanche matin, lors de mon atelier d’écriture du
week-end dernier, après avoir passé la nuit dans un château. L’inducteur
était "le revenant, le spectre, l’incube ou le succube rencontré cette nuit"
Autre texte écrit ce week-end, avec comme inducteur
"je suis le seigneur du château" ou "je suis la dame du château"...
Encore une bataille livrée.
Encore une bataille gagnée.
Je me débarrasse enfin du heaume blanc pour éponger
la sueur qui perle de mon front.
Mes chevaliers ont repoussé avec vaillance les assauts de ces hordes affamées.
Je suis le seigneur du château. Je suis le grand chef. Je suis le commandeur suprême.
Je passe en revue mes troupes. Mes braves sont recouverts de sang,
leurs joues ont été rougies par les flammes. Ça sent les herbes et les épices.
Ma vision s’éclate entre les images des entrailles encore fumantes, passant
des entrailles aux détritus, des détritus aux couteaux, des couteaux aux marmites.
Il faut nettoyer tout ça, un nouveau combat reprendra dès demain.
Mon fidèle s’approche des fourneaux et m’annonce les chiffres de la soirée :
« Nous avons fait une excellente soirée, Monsieur. Cinquante-trois couverts en tout,
mais vous avez raison de privilégier la qualité à la quantité. Je crois que c’est
bien parti pour que la Fourchette des Ducs gagne sa deuxième étoile au Michelin. »
Déjà de retour de week-end (eh ouais, je ne fais pas le pont) où,
au sein d’un château, s’est déroulé un atelier d’écriture.
J’en reviens avec quelques textes que je posterai ici dans les jours prochains.
Le premier, petite mise en condition, a été écrit après une visite guidée effectuée
parmi les vieilles pierres. L’inducteur était : "ce que disent les pierres..."
Les pierres nous racontent notre histoire.
La nôtre ? La vôtre ? La mienne ?
Non, simplement l’histoire de quelques familles illustres qui ont
fait se dresser ces pierres en donjons d’où elles exerçaient leur pouvoir,
quand ce n’était des murailles derrière lesquelles elles cherchaient à se protéger.
Mon histoire – c’est d’un commun – a commencé dans un hôpital. Nulle trace de
mon passage en ce lieu, si ce n’est peut-être parmi de quelconques registres.
L’histoire contemporaine ne se grave plus dans la pierre mais prend la forme de données
numériques présentes dans des fichiers de l’administration.
Aujourd’hui, pour se faire entendre, la voix des hommes devient
bombe de peinture pour s’éclater en cri sauvage sur les murs blancs.
Les châteaux racontent les seigneurs, les événements heureux ou tragiques,
les restes qui ont échappé à l’insatiable appétit du temps et de l’oubli.
Les pierres parlent de mes racines, mais je suis un déraciné.
J’ai toujours regardé avec méfiance ceux qui étalent leurs branches généalogiques
comme un paon faisant la roue. On ne peut que se vanter de son ascendance quand
on est incapable de faire valoir ses propres fruits.
La seule pierre que parlera de moi portera mon nom, mon année de naissance,
et une autre date… que j’espère la plus lointaine possible.
Réveillé avant
4h00 du mat’, déjà fait le tour de quelques blogs, ceux de Markus
(merde, je suis accro aux aventures de son agent vraiment très spécial), de Valérie (tiens,
rien de neuf ce matin ?) et d’Adeline
(avec son test coloré mais... même si je l’adore, je lui conseille de
surveiller sa grammaire).
De 4h00 à 8h00, cela fait un peu moins de 3 heures si je tiens compte du
temps pris pour le petit déj’, pour terminer cet article sur mon blog, pour
me préparer et prendre le bus afin de me rendre au travail.
De 8h00 à midi, j’enchaîne deux surveillances d’examen de 2 heures chacune,
et comme je me suis super bien préparé, je vais pouvoir bosser sur mon
ordinateur portable en jetant de temps à autre un oeil (puisqu’il paraît
que je n’en ai qu’un, comme Albator) sur mes étudiants pour qu’ils ne
copient pas les uns sur les autres.
De midi à deux, encore 2 heures, moins la pause déjeuner (pas de sandwich,
mais 20 minutes suffisent pour passer au resto du personnel).
Ensuite, nouvelle pause dans mon activité de recherche afin d’endosser mon
costume d’enseignant : quatre heures de cours magistraux devant le nombre
ridicule d’étudiants ayant choisi mon option (soyons zen).
Enfin, retour à la maison, et sans doute encore beaucoup de travail avant
d’aller retrouver mon lit.
Tout ça parce qu’il me reste moins de 2 jours, 8 heures et 43 minutes pour
envoyer un article-de-recherche-qu’il-sera-trop-bien à une
conférence-qu’elle-est-trop-chouette en Pologne.
Allez, Goldodrak, go !
De passage à Lyon hier pour des raisons professionnelles,
j’en ai quand même profité pour aller voir l’ami
Markus
à sa boutique avant de prendre un verre avec lui et d’échanger quelques mots.
Sympa de souffler un peu. Je cours dans tous les sens en ce moment,
j’ai envie d’écrire, les idées qui bouillonnent dans mon cerveau,
mais je garde la pression pour... plus tard... Je ne peux pas me laisser
la possibilité de me lâcher devant l’écran ou un bout de papier, j’ai un
travail hyper important à terminer et cela va me prendre tout le week-end ;
seule la matinée du samedi consacrée aux courses et à un tour à mon club de sport
constitueront ma distraction du week-end. Joie...
Mais le week-end suivant, j’irai dans un joli
château
du coin pour participer à un atelier d’écriture. Parmi ces vieilles pierres,
l’inspiration nous viendra pour écrire, tels des troubadours, des histoires
légendaires de princesses, de preux chevaliers, de dragons et de sorciers. Ou pas.
Enfin, d’ici là, j’essaie de profiter de mes rares instants de liberté. Ce matin encore,
dans mon tramway, plongé dans un roman de Greg Egan acheté à Temps Livres
(l’antre de Markus), j’ai manqué mon arrêt... Et mon actuelle pause web de 10h00
- argh ! - dure bien plus que ce qu’elle aurait dû.
A bientôt !
À quelques jours du premier tour des
élections présidentielles (mon mari ! (pouf, pouf ! (désolé))), j’ai
remplacé la pause choco-BN ou tea-time par une pause
testalakonduouaib, sur les traces de Valérie.
Et donc, verdict : je suis légerement dominé par mon hémisphère droit (en
gros, la créativité) plutôt que par le gauche (la logique). Car dans
la vraie vie, j’ai besoin d’être créatif, mais d’avoir aussi les pieds sur
terre (ça s’appelle la recherche scientifique, et il y a des budgets, des
projets, etc.).
Il n’empêche que c’est pourtant mon hémisphère gauche (notez que l’on dit
une sphère mais un hémisphère ; question : en coupant la boule en deux, y
aurait-il eu apparition de petits attribus ?) qui occupe le plus
de place dans ma boîte crânienne (et j’en ai la preuve en photo, j’ai fait
une IRM pour les besoins d’une expé de sciences cognitives). M’enfin, c’est
normal, je suis 100% droitier.
Donc le test :
You Are 45% Left Brained, 55% Right Brained
The
left side of your brain controls verbal ability, attention to detail, and
reasoning.
Left brained people are good at communication and persuading others.
If you’re left brained, you are likely good at math and logic.
Your left brain prefers dogs, reading, and quiet.
The right side of your brain is all about creativity and flexibility.
Daring and intuitive, right brained people see the world in their unique
way.
If you’re right brained, you likely have a talent for creative writing
and art.
Your right brain prefers day dreaming, philosophy, and sports.
Are You Right or Left Brained?
Cent euros, enfin 94,88 euros pour être précis,
c’est le prix à payer pour franchir le Rubicon... ou le Styx.
Ou du moins, j’espère que c’est la fin de cette traversée,
et qu’elle s’achèvera sur les rives des Champs Elysées...
Voilà maintenant plus de 10 ans que j’ai commencé à travailler
sur mon roman, j’ai fini par choisir les éditeurs susceptibles de me publier,
j’ai terminé de réimprimer toutes les pages du manuscrit ce matin,
je l’ai fait photocopier en 6 exemplaires en début d’après-midi
(365 feuillets à un peu moins de 3 centimes la page, cela fait 65 euros),
et j’ai enfin fait la queue à la Poste (je n’étais pas le seul, tout le
monde semblait s’être donné le mot, joie des vacances scolaires)
pour envoyer mon manuscrit à 6 éditeurs de thriller (un peu moins de
5 euros l’envoi, donc 29,88 euros).
Une journée à ne pas avoir pu travailler, mais une journée nécessaire
si j’ai l’intention de valoriser d’une manière ou d’une autre ces années
d’écriture et réécriture, et ceci pour pouvoir tourner la page (pouf, pouf !)
et reprendre certains de mes personnages dans une suite dont les éléments prennent
place peu à peu dans ma tête, dans les fichiers de mon ordinateur et sur le papier.
J’ai un vilain rhume (je ne m’explique pas comment j’ai pu l’attraper),
un furieux mal de crâne (pas assez dormi ?) et les intestins en vrac (à cause de
l’excès de chocolat reçu à l’occasion des fêtes pascales ?) mais j’ai de quoi redevenir
zen grâce à ça :
Vous avez deux vaches. Vous ne les trayez pas car il est interdit de toucher les parties intimes d’une autre créature. Vous les trayez de nuit, pendant que personne ne vous regarde. Puis, le gouvernement vous oblige à leur faire porter des burqas. Par la suite, il les tue car ce sont "des symboles religieux hindous".
Vous avez deux vaches. L’une est enlevée et le gouvernement redistribue
l’autre en petits morceaux aux citoyens désavantagés. Vous vivez grâce au lait
que vous avez détourné durant
l’apartheid.
Vous avez deux vaches. Vous modifiez leur conception pour qu’elles vivent 100 ans, ne mangent qu’une fois par mois, et se traient elles-mêmes. Malheureusement, elles demandent treize semaines de congés payés.
Vous avez deux vaches. Vous abattez l’une pour la donner à manger à l’autre,
qui devient folle. Le gouvernement vous demande de l’abattre.
Vous la donnez à manger à vos moutons.
Vous avez deux vaches. Comme la vache
flamande
ne veut s’exprimer qu’en néerlandais et que la vache
wallonne
ne connaît que le
français (et encore), le gouvernement fédéral décide de les placer dans des enclos séparés. Isolées, elles deviennent toutes les deux neurasthéniques. Le gouvernement wallon périclite parce qu’il ne tire plus une seule goutte de lait de sa vache. Le gouvernement bruxellois se plaint auprès de la Commission européenne parce qu’il n’a pas reçu sa part de vache. Le gouvernement de la Communauté germanophone n’en a pas eu non plus mais il s’en fout parce qu’il reçoit son lait directement d’une laiterie d’Aix-la-Chapelle. Le gouvernement de la Communauté Française Wallonie-Bruxelles non plus mais il s’en fout parce qu’il n’aurait de toute façon pas d’argent pour financer la machine à traire la vache. Le gouvernement flamand ne se contente pas de la communautarisation de sa vache et exige son indépendance de façon à appliquer sa propre méthode originale de traite des vaches qu’il espère breveter et exporter à l’étranger bien qu’elle soit inefficace.
Vous trouvez deux vaches dans le terrain vague du bidonville: vous envoyez un gamin prévenir la Gendarmskaïa que des extraterrestes à l’allure pacifique ont envahi le pays du Maréchal Plekszy-Gladz.
Vous avez une vache; vous brûlez 10 hectares de forêt vierge et vous y laissez la vache. Elle rencontre le taureau (qui était probablement une vache il y a 2 ans, avant son opération) du voisin et vous vous retrouvez rapidement avec une dizaine de vaches. Pour faire de la place, on brûle encore 50 hectares de forêt.
Vous avez deux vaches. La
banque
les saisit, en tue une et jette le
lait.
Vous vous suicidez.
Le gouvernement donne l’autre aux populations indigènes par traité.
Montréal: Vous et vos deux vaches sont entrées en collision avec un camion-citerne, bloquant la Trans-Canadienne pendant dix heures ce matin. Vous passerez les deux prochaines années à essayer à vendre de la viande fumée.
Toronto:
Vous avez deux vaches. Les avocats du barreau
ontarien
passent tout leur temps à construire une clôture à portail très étroite
autour du pavillon Osgoode Hall pour les empêcher d’y entrer.
Vous avez deux cochons.
Le gouvernement lance une campagne pour vous convaincre de les donner "volontairement"
afin de fournir de la viande aux travailleurs des villes.
Puis le gouvernement déclare que le peuple n’a pas besoin de cochons
pour faire de la viande de porc. En vous aidant des passages adéquats de
votre petit livre rouge, vous et vos voisins tentez de créer de la viande
de porc par la force de la volonté. Le responsable local du parti annonce
que vous avez dépassé tous les objectifs. Vous et vos voisins mourez de faim.
Vous avez 2 vaches. Le chat des Paoli boit de votre lait quand
vous avez le dos tourné. Pour venger votre honneur, vous assassinez un
cousin des Paoli. En représailles, son frère tue votre femme et prend le maquis.
Votre beau-frère venge sa sœur en assassinant le grand-père Paoli. Les gendarmes
ne font rien. Au final, on dénombre 84 morts, dont vos deux vaches, mortes dans
l’attentat qui a détruit votre étable (mais ce n’est pas grave car la laiterie
des Paoli a aussi sautée), mais le chat est toujours vivant.
Vous avez deux vaches. Elles meurent de la fièvre aphteuse. Fidel
vous dit que ce sont des espions de la
CIA
qui l’ont inoculée à vos vaches pour affaiblir le régime. Vous et votre famille crevez de faim.
Le gouvernement promet de vous donner deux vaches si vous votez pour lui.
Après les élections,
le président fait l’objet d’une procédure d’impeachment pour avoir spéculé
sur les obligations bovines. La presse rebaptise le scandale "Cowgate".
Chicago:
Mme O’Leary avait deux vaches. Chicago n’est plus.
Vous avez deux vaches. L’Union Européenne développe un système de
quotas limitant les émissions de gaz à effet de serre des vaches pétomanes.
Vous revendez vos droits d’émission de carbone, mais pas le lait.
Vous avez deux vaches. On vous subventionne la première année pour
acheter une 3ème vache. On fixe des quotas la deuxième année
et vous payez une amende pour surproduction. On vous donne une prime
la 3ème année pour abattre la 3ème vache.
Pour financer la retraite de vos deux vaches, le gouvernement décide
de lever un nouvel impôt : la CSSANAB (Cotisation Sociale de Solidarité Avec
Nos Amies les Bêtes). Deux ans après, comme la France a récupéré une partie du
cheptel britannique, le système est déficitaire. Pour financer le déficit on lève
un nouvel impôt sur la production du lait : le RAB (Remboursement de l’Ardoise Bovine).
Les vaches se mettent en grève. Il n’y a plus de lait. Les
français
sont dans la rue : "DU LAIT! ON VEUT DU LAIT!" La France construit un lactoduc
sous la manche pour s’approvisionner auprès des Anglais. L’Europe déclare le lait
anglais impropre à la consommation. Le lactoduc ne servira jamais. On lève un nouvel
impôt pour l’entretien du lactoduc.
Vous avez deux vaches. Vous en vendez trois à votre société cotée en bourse en
utilisant des lettres de créance ouvertes par votre beau-frère auprès de votre banque.
Puis vous faites un "échange de dettes contre participation", assorti d’une offre
publique, et vous récupérez quatre vaches dans l’opération tout en bénéficiant
d’un abattement fiscal pour entretien de cinq vaches. Les droits sur le lait de six
vaches sont alors transférés par un intermédiaire panaméen sur le compte d’une société
des îles Caïman, détenue clandestinement par un actionnaire qui revend à votre société
cotée les droits sur le lait de sept vaches. Au rapport de ladite société figurent huit
ruminants, avec option d’achat sur une bête supplémentaire. Entre temps vous abattez les
deux vaches parce que leur horoscope était défavorable.
Vous avez deux vaches dans un champ. Vous corrompez les autorités
pour qu’un projet immobilier puisse être construit sur-le-champ. Vous
niez en bloc au tribunal. Vous allez en prison après vos vacances de Noël.
Vous avez deux vaches, l’une protestante, l’autre catholique. Vous
recevez des subventions au titre de la coopération interconfessionnelle.
Malheureusement, elles s’entretuent quelques années plus tard.
Vous avez deux vaches, mais vous ne savez pas trop où elles sont, vu
que vous aviez la flemme de mettre une barrière. Pendant que vous les
cherchez, vous croisez une jolie femme. Vous l’invitez à déjeuner. La vie est belle.
Vous avez deux vaches. Vous modifiez leur conception pour qu’elles ne
prennent que le dixième de la taille d’une vache ordinaire et qu’elles
produisent vingt fois plus de lait.
Il ne reste plus que deux vaches dans le monde. Vous en tuez une dans
le cadre d’un programme de recherche scientifique sur la reproduction des
bovidés. Vous concluez qu’elle était délicieuse.
Vous avez deux vaches. Vous les trayez, fabriquez du
fromage,
que vous mélangez avec des
frites
et de la sauce brune.
Les deux vaches tombent en dépression, refusent de donner du lait et s’offrent
une retraite sur le dos de la CSST.
Vous avez deux vaches. Vous les comptez pour vous rendre compte que
vous avez cinq vaches. Vous les recomptez pour vous apercevoir que vous
en avez quarante-deux. Vous les recomptez encore une fois pour découvrir
qu’il n’en reste plus que douze. Vous arrêtez de les compter et vous
ouvrez une nouvelle bouteille de vodka.
Vous avez deux vaches. Vous faites abattre les vaches par votre ethnie
et forcez l’ethnie propriétaire des vaches à l’exil pendant que vous
négociez la livraison d’autres vaches par l’aide internationale.
Vous avez besoin de deux vaches. Vous achetez des vaches
Ikea
à assembler vous-même (c’est moins cher). Les vaches
Volvo
sont peut être moins à la mode mais elles durent plus longtemps.
Vous avez deux vaches. Vous devez vous en occuper, le gouvernement
prend tout le lait et le revend dans des magasins d’état. Vous n’avez pas
assez d’argent pour en acheter et vous mourez de faim.
Vous avez deux vaches. Un type passe, elles lui plaisent.
Il commence par prétendre que le champ est à lui, puis crée un
blog pour y mettre des photos
et un enregistrement vidéo de vos vaches. Il appelle ça Bovidé 2.0.
Le gouvernement émet de nouvelles règles d’hygiène qui vous obligent
à abattre une de vos deux vaches. Puis, le gouvernement vous fait déclarer
la quantité de lait obtenue, vous achète le lait et le jette. Après quoi,
il vous fait remplir des formulaires pour déclarer la vache manquante.
Vous avez deux vaches. Vous équarissez l’une, forcez l’autre à produire
comme quatre et licenciez l’ouvrier qui s’en occupait, en l’accusant de l’avoir
laissé mourir d’épuisement.
Vous aviez deux vaches. Consolez-vous, dans la société communiste du futur
vous aurez toutes les vaches que vous voudrez. En attendant, faites la queue
comme les autres devant la laiterie.
Vous avez deux vaches. Un comité organise un référendum pour vous
obliger à en revendre une. Deux ans plus tard, le vote vous autorise à les garder mais
quand vous voulez les traire, une association émet une réserve de droit. Quand vous
pouvez enfin traire légalement vos vaches, elles sont mortes.
Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous inflige une amende pour
discrimination. Vous échangez une de vos vaches pour un
taureau
que vous trayez aussi.
Vous avez deux vaches. Des tueurs à gages en tuent une
et déposent sa tête dans votre lit. On vous offre une protection pour l’autre en échange de lait.
Tu ne peux pas traire les vaches. C’est impossible.
Rappelle-toi plutôt de ça... Il n’y a pas de vaches. Tu verras, ce ne sont pas
les vaches qui se font traire, mais toi.
Vous avez deux vaches. Les deux vaches forment un
syndicat
et se mettent en
grève pour
réclamer une augmentation de leur ration minimum de soja. Devant votre refus
catégorique, elles organisent un blocus des étables et paralysent la distribution
de lait. Au bout d’une semaine, voyant que le conflit tourne mal (comme le lait),
le gouvernement prend le taureau par les cornes et organise une table ronde.
Vous avez deux vaches. Vous postez un test sur MySpace
intitulé "What famous cow are you?". Elles répondent en commentaire
dans le quart d’heure qui suit : l’une d’elles découvre qu’elle est
la Noireaude
(celle qui appelle tout le temps son docteur au téléphone pour lui poser des questions
métaphysiques), l’autre qu’elle est Marguerite dans la
Vache et le Prisonnier avec Fernandel
(une vache qui n’a pas vraiment le sens de l’orientation).
Je n’en ai pas l’air, comme ça, mais je suis une véritable tête brûlée.
C’est plus fort que moi : quand je me trouve dans une situation où
je suis témoin d’incivilité, je me dois de réagir. Plus d’une fois,
j’ai cru me faire casser la figure, dans le bus, dans le métro,
dans la rue, simplement parce que je ne suis pas du genre à détourner les
yeux ou changer de trottoir. Mais je n’agis que par la parole. Jusqu’à
présent (et touchons du bois pour que ça dure), les mots ont toujours suffi
car, de toute ma vie, et aussi invraisemblable que cela puisse paraître,
je ne me suis jamais battu !
Bien entendu, comme tous les enfants, et ceci jusqu’au collège,
j’ai donné des petits coups de pieds ou des petits coups de poings
à mes camarades de classe, mais cela n’a jamais été méchant, c’était simplement
ce que font les lionceaux quand ils apprennent à mesurer leur force.
Quand j’étais ado, et même pré-ado, pour faire comme papa, je pratiquais un
sport de combat : le judo.
Quelle erreur !
Je n’avais pas de problème pour réaliser les prises,
aucun souci pour la technique, mais j’étais vraiment mauvais en
combat par peur de faire mal à mes adversaires (qui, eux, ne se
gênaient pas pour me balancer à terre).
Je me rappelle une compétition
où je me suis retrouvé face à un seul adversaire dans ma catégorie. Je l’ai
battu et j’étais content : je croyais que tout était fini et que j’allais
pouvoir rentrer à la maison.
Mais non, les organisateurs du championnat, ennuyés de nous avoir fait
déplacer pour un seul match, nous ont proposé, à mon adversaire battu
et moi, de combattre deux filles de la même catégorie de poids que nous.
Eh bien, mon rival n’a laissé aucune chance aux demoiselles, alors que moi,
je me suis fait battre lamentablement par ces dernières, ponctuant un « désolé »
ou un « excuse-moi » chaque fois que j’esquissais un mouvement pour les faire tomber...
Non, le judo, ce n’était vraiment pas mon truc.
Enfin, pour en revenir aux incivilités dont je suis et j’ai été témoin,
comme je n’ai pas ma langue dans ma poche, j’aurais pu me faire tabasser
des milliers de fois par des personnes à qui j’ai fait quelques remarques
— toujours justifiées !— parfois désobligeantes...
Une fois, pourtant, ce n’est pas passé loin. Cette anecdote est garantie 100% véridique.
À l’époque, j’étais étudiant en psychologie, et, suite à des
réorientations et des envies de poursuivre de longues études,
j’ai suivi une "préparation à l’Armée de l’Air", histoire de
pouvoir repousser d’un an mon passage sous les drapeaux et de me
retrouver dans ce corps de la Défense qui était, m’avait-on dit,
le moins "pénible".
C’est ainsi que, pendant une semaine de vacances scolaires,
je me suis retrouvé en tenue kaki à faire semblant d’être un petit
soldat.
Un jour, à midi, à une table voisine de la mienne, un
p’tit gars se croyait spirituel en jouant au gros dégueulasse avec
la nourriture qu’il gâchait pour les autres et en faisant de
multiples bruits corporels. Écœuré, j’ai dû lui sortir quelques propos qui,
visiblement, ne lui avaient pas fait plaisir.
À la pause qui avait suivi le
déjeuner, j’étais avec mes camarades dans la grande tente qui nous abritait
lorsque plusieurs personnes d’un autre groupe sont entrées. Parmi elles,
une espèce de colosse qui devait faire une tête de plus que moi
(finalement, 1m77, ça peut être bien petit parfois),
et sans doute pas loin du double de mon poids, et bien entendu
le petit gros à qui j’avais fait la remarque désobligeante un peu
plus tôt. Le petit, avec ses airs de caïd, m’a indiqué du doigt à
son copain super costaud et mes amis m’ont regardé d’un air effaré
car le monstre de muscles s’avançait vers moi et allait me réduire
en bouillie...
Là, j’avoue que j’ai eu vraiment très peur. Mais,
si l’homo sapiens sapiens a pu survivre parmi les autres animaux de la savane,
ce n’est pas parce qu’il était rapide ni parce qu’il était pourvu de griffes, de crocs
ou de glande à venin, mais bien parce qu’il savait utiliser son cerveau un peu
mieux que les autres prédateurs.
Et dans cette situation, je n’avais pas
le choix : aucun moyen de fuite (la seule issue de la tente était
condamnée par les copains du petit gros), il fallait agir au plus vite,
je devais être génial sinon j’allais être transformé en steak haché...
Je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis dirigé vers Monsieur Muscle,
je lui ai dit bonjour et je me suis assis à côté de mon lit de camp en
l’invitant à s’allonger et à me parler de ses problèmes, genre psy en
consultation (mais publique, la consultation).
Ma réaction a quelque
peu dérouté la personne censée me casser la figure. Le type m’a alors sorti
quelque chose comme : « Eh là, mais je ne suis pas fou ! »
Et moi :
« Mais je n’ai jamais dit que tu étais fou ! Je suis simplement
là pour que tu puisses me parler de tes problèmes, je suis là pour t’aider... »
Cela a eu pour effet d’énerver le type qui m’a sorti :
« Mais ça va ! Je n’ai pas de problèmes, moi ! »
Moi (fourbe), l’air étonné : « Mais alors... Pourquoi ton copain t’a dit de venir me voir ? »
Alors là, Monsieur Muscle n’était vraiment pas content, surtout qu’il y avait tous les
copains de son groupe en plus des miens, il a attrapé le petit gros, l’a bloqué contre
un pilier de notre tente et a commencé à lui donner des coups de tête (pas trop violents,
mais quand même) en marmonnant « pourquoi tu m’as fait ça », ce qui m’a
obligé (c’était le comble !) d’intervenir pour les séparer...
L’autre groupe est parti, j’ai pu m’asseoir à nouveau sur mon lit, soulagé,
et mes copains, pas fiers de ne pas avoir osé me défendre, se sont laissé
aller à un grand éclat de rire.
Ah, quelle histoire : j’avais vraiment eu très chaud !
En vrai, je m’appelle Didier Sidonie, j’ai tourné dans
des centaines de films, avec les hardeuses les plus cochonnes
de la planète, et on me surnomme "l’étalon blond" dans le métier.
Toi aussi, trouve ton nom de star du X : prends comme prénom ton deuxième prénom
(ou celui de ton parrain, si pas de deuxième prénom), et comme nom de famille le
prénom de ton premier animal de compagnie. (Truc entendu dans
Quand j’étais chanteur. Je sais : je regarde des films débiles.)
Quand j’étais tout petit (et même moins petit parce que ça vit longtemps,
ces bêtes là), j’avais une tortue de Floride appelée "Sidonie", rapport
à la série pour enfants.
(Ouais, je sais, Sidonie était une oie et Aglaé une truie, mais une tortue,
c’est un peu plus commun comme animal domestique, non ?)
Mais bon, ça le fait, Didier Sidonie, non ?
Et vous, comment vous appelleriez-vous si jamais Marc Dorcel vous
sollicitait pour tourner quelques scènes ?
Oups, presque un mois sans billet sur mon weblog. Mais bon, je l’ai déjà dit à
de multiples reprises, c’est dorénavant via mon espace personnel sur
MySpace que
je donne régulièrement des nouvelles. Ben ouais, moi, un professionnel de
l’informatique (je ne vous ai pas permis de rigoler !), moi qui pensais
que le Web 2.0
n’était qu’une vaste fumisterie, j’ai migré sur une plate-forme
de réseautage social via Internet (si c’est pas malheureux...)
Mais il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte que les stars de
la blogosphère ne sont plus (je lis des weblogs depuis fin 2001, et je tiens le mien
depuis mi-2002), que les commentaires de weblogs personnels se sont réduits comme peau
de chagrin, ou qu’ils se limitent la plupart du temps aux "preum’s" ou "kikoolol",
à part pour quelques sites de personnes dont bloguer est une partie de leur métier
(par exemple, dans le cas des blogs-BD, afin d’entrenir l’intérêt du public pour
leurs créations hors du monde virtuel).
Peut-être est-ce lié à la vague de skybloguisation des ados et post-ados
qui a déferlé sur le Net comme un tsunami et en a rejeté les
personnes à la recherche d’un peu plus de contenu et de forme littéraire,
peut-être est-ce lié à une certaine lassitude des auteurs et de leurs lecteurs
qui ont grandi, changé de métier ou de statut social, et eut moins de temps,
je ne sais, toujours est-il que les faits sont là.
C’est ainsi que j’ai migré mon blog pour une certaine durée
ici et que je ne
reviendrais sans doute sur celui de mon site personnel que lorsque
j’en aurai changé la structure, intégré des composantes du Web 2.0, et
que j’aurai des choses à vous raconter (telle que la publication de mon
roman, croisons les doigts !)
À bientôt, ici ou ailleurs !
Je le savais : je suis un rigolo. Ma vie - même si elle peut être sombre parfois -
est quand même plutôt sympa (du moins, je n’en retiens que les événements plaisants),
donc pas de grosse surprise à (me) découvrir...
You scored as Fun. Your fun fun fun! Please rate my quiz!
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilà un livre qu’il est bien :
une grenouille génétiquement modifiée devient auteur de romans à la OSS 117
ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgré son succès populaire,
n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas être homme,
alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains... Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi
(dont on retrouve le blog ici,
ou qu’on retrouve sur Myspace là)
qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son éditeur,
les moutons électriques, (ou même dans ma propre bibliothèque !)
peut maintenant se trouver également sous forme de fichier PDF sur
le site de l’éditeur ici.
On peut aussi écouter le monsieur causer de ses projets
d’écriture là. A lire, voir et entendre
J’ai du mal à comprendre...
J’appelle un restaurant pour réserver deux couverts et
j’indique pour la date "samedi prochain".
"Le 7 ?" demande le restaurateur.
"Non, samedi 31", que je lui réponds.
"Ah, ce samedi... Pas samedi prochain", corrige mon interlocuteur.
"Euh... Oui, le prochain samedi, ce samedi, le 31",
suis-je obligé de préciser, un brin confus par sa remarque.
Bon, certes, c’est un restaurant japonais, et mon interlocuteur
a l’accent asiatique caractéristique, mais j’ai déjà remarqué ce
problème de date avec d’autres personnes de la région.
Pour moi, "prochain", et l’ami Robert (le petit) le confirme,
c’est "très rapproché, le plus rapproché", "qui est près de se produire"
ou "qui suit chronologiquement". Donc, quoi ? Le "prochain" sous-entend-il
"à partir d’aujourd’hui", comme je le suppose, ou "le suivant à
partir d’une première occurrence de l’événement déjà rencontré"
comme me l’a fait entendre le restaurateur ?
La langue française n’est pas très claire ici, et c’est bien dommage
car cela est source de quiproquos, et donc d’éventuelles discordes,
alors qu’il aurait été préférable de bien se comprendre pour se considérer... en prochains.
Je le savais, je le savais... J’ai fait un test pour savoir de quoi
je risquais de mourir. Ben, c’est rassurant...
You scored as Natural Causes.
Your death will be by natural causes, though not by any diseaese,
because that is another option on this test. You will probably just
silently pass away in the night from old age, and people you love won’t
realize until the next morning, when you are all purple and cold and icky.
So be happy, you won’t be murdered.
Semaine très chargée, niveau boulot. Du coup, je me retrouve
le samedi sur les rotules... enfin, cela ne reste qu’une expression
pour moi, parce qu’après
ça,
mes genoux sont encore un peu douloureux.
Samedi, après le retour du club de sport et des courses,
cela n’a été que du travail pour le boulot... intéressant, certes, mais j’avais plein
d’autres choses prévues et non réalisées, telles que la recherche de nouveaux éditeurs
pour mon roman, l’impression de mon manuscrit (plus justement "tapuscrit", de par le fait)
et le tour des boutiques d’arts plastiques. Super fatigué après cette journée studieuse,
je n’ai fait qu’un tour sur les sites des copains sur MySpace avant de me coucher très tôt,
tant pis pour le festival du cinéma hors frontières et la soirée italienne (deux films dont
Romanzo criminale, plus un buffet italien, dommage d’avoir loupé ça).
Mais... dimanche matin, après une bonne nuit de sommeil, j’ai une excellente forme, je
digère sans problème le changement d’heure, je fais plein de trucs avant de partir en
fin de matinée au cinéma voir les fameux 300 de Snyder (d’une remarquable fidélité
par rapport à la BD de Miller, mais pas trop par rappory à l’Histoire),
puis je me laisse aller à des nouvelles recettes culinaires
(j’avais toujours prévu de préparer des sot-l’y-laisse depuis que j’avais vu
le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jeunet au ciné,
c’est maintenant chose faite).
Allez, encore un peu de boulot, et je me lance enfin dans la veille technologique
pour dénicher l’éditeur de thriller susceptible d’être intéressé par mon bébé, et
je fais chauffer l’imprimante !
Rôôôh, je fais ma chochotte, je ne vais pas aller au festival du cinéma
hors frontières (un festival qu’il est bien dans ma petite ville à moi que j’ai)
parce que je suis rentré trop tard du boulot, crevé, avec les pieds mouillés/gelés
en raison de cette foutue neige (fondue, en plus).
Il y a deux ans, je me suis planté en ski (ouais, je ne tombe pas qu’en roller).
Sur le moment, a priori, pas de bobo. Sauf que le lendemain, je me suis retrouvé
avec une méga-entorse du genou. Pas glop. Du coup, plus de ski de toute la saison,
ni de ski cet hiver non plus. En fait, je n’aime plus trop ça, skier.
J’ai failli faire comme mon petit frère qui a décidé de se mettre au surf des neiges,
mais j’ai joué à Madame Soleil (pouf, pouf !) et fait des prévisions à long
terme : réchauffement de la Terre, moins de neige, mais montée des eaux.
De ce fait, j’ai investi dans du matériel de plongée sous-marine, et non dans
du matos de ski ou autre amusement prévu pour des pentes enneigées.
Sauf que.
Oui, sauf que Saint-Etienne est la la deuxième plus grande ville d’altitude
d’Europe. Donc va falloir qu’il en fonde, de l’iceberg, pour que je retrouve
la plage au pied de mon immeuble. Et aujourd’hui, c’est théoriquement le
printemps, or il y a plein de neige ici-bas. P’t’êt’ que tout le monde s’est
trompé et que l’on se dirige vers un nouvel âge de glace ?
Ce matin, en observant mes genoux blessés
(cf. mon accident raconté dans le billet précédent),
avec leur couleur rouge violacé et les stries de la chair,
je n’ai pu m’empêcher de penser au steak que je me suis fait cuisiner la veille...
Aurais-je des tendances à l’anthropophagie ?
Soudain, la lumière : une célèbre chanson d’Henri Salvador
("J’aime tes g’noux", parodie de "Shame, shame, shame, shame on you")
m’apparaît avec un sens tout différent...
Stanley Milgram, psychologue américain mort en 1984 (coucou Orwell), est un très grand
monsieur. On le connaît en particulier pour son expérience sur la
soumission à l’autorité (reprise notamment dans I comme Icare,
le film de Verneuil avec Montand),
mais aussi pour l’expérience dite "du petit monde" (coucou David Lodge). Cette dernière
consistait, pour les sujets de l’expérience, à passer une lettre d’un
endroit du monde à un autre par l’intermédiaire de relations sociales.
L’expé a montré qu’il y avait besoin de finalement très peu
d’intermédiaires pour arriver au but, et de là est apparue la notion de
"six degrés de séparation".
Un degré de séparation est un concept assez flou, cependant, quand on dit
"connaître" quelqu’un, qu’entend-on vraiment ? (Sans doute pas le
sens biblique du terme, à moins de s’intéresser aux degrés de séparation
liés aux transmissions de maladies vénériennes, mais ce n’est pas là le
propos). Dans l’expérience de Milgram, il s’agissait de faire passer un
message, et suivant l’importance supposée de ce message, il avait plus ou
moins de chances d’aboutir à destination.
Entre vous (relations dites "étendues" de MySpace) et
moi, combien de degrés nous séparent ? Je connais "en vrai"
certains d’entre vous (pour vous avoir rencontré à des événements divers,
des soirées, des concerts, des conventions, des conférences).
Mais ne vous êtes-vous jamais demandé de combien de degrés vous êtes
séparés de n’importe qui ?
Du Président de la République française, par exemple. Si je considère la
voie de la Défense, je peux y arriver assez vite. Il y a quelques années,
j’ai réalisé mon service militaire. J’étais prof d’informatique, sergent
affecté au poste de commandement, et j’ai eu l’occasion de servir de
secrétaire au colonel dirigeant la base aérienne où je me trouvais.
Colonel, Général, Ministre de la Défense, Président. Donc quatre degrés, grand maximum. Ou je peux suivre la voie de l’éducation. Je connais l’ancien
président de l’Université, et je vais faire la connaissance du nouveau, qui
connaissent ou vont faire la connaissance du Ministre de l’Education
nationale lors des CPU, ou au moins d’un représentant du ministère, qui
connaît le Président. Trois ou quatre degrés.
Le pape ? Je connais des curés, qui connaissent leurs évêques, archevêques,
cardinaux, pape. Quatre. Non, encore plus fort, un très bon copain est le
filleul d’un nonce apostolique. Trois degrés.
Un auteur au hasard ? Stephen King ? Lors d’une convention de
science-fiction, j’ai fait la connaissance de l’auteur américain Robert
Sheckley, peu avant sa mort. Celui-ci, auteur de la nouvelle le Prix du Danger (adaptée en film par
Yves Boisset avec Gérard Lanvin), avait eu une discussion avec King-Bachman
au sujet de Running Man,
aussi adapté au cinéma, pour savoir s’il s’était "inspiré" de sa
nouvelle (et King aurait déclaré que non). Deux degrés.
Bien entendu, ce ne sont là que des exemples où il est possible de calculer
les degrés de séparation, ou alors il s’agit de relations de
connaissances apprises par hasard. Et encore, dans certains cas, le lien de
la chaîne sociale était rompu (Sheckley ou le dernier pape sont morts, et
je n’ai plus de contact avec mes anciens "supérieurs" de
l’Armée).
Il n’empêche qu’il est toujours surprenant d’entendre une personne
A parler d’une personne B, pensant que vous ne connaissez pas B alors
que c’est pourtant le cas (un tout petit monde, on vous l’a dit), et de
confronter la représentation de A que vous avez de B avec celle que vous
vous faites de vous-même...
Euh, trop compliqué à suivre ? Exemple : un pote (ou une amie) vous parle
de son ex-copine (ou copain), sans savoir que vous étiez vous-même sorti(e)
avec elle (ou lui).
Cela peut donner, selon la situation, du vaudeville, de l’absurde, ou
du drame...
Levé tôt pour aller faire du sport, comme d’hab, mais... pas possible.
J’ai l’impression d’être retombé en enfance, entre mes 7 et 13 ans,
quand mes genoux n’apparaissaient que couverts d’écorchures.
Tout ça, c’était la faute au vélo-cross, cet ancêtre du VTT, avec
lequel nous n’hésitions pas à faire les fous, pour le plus grand
malheur de nos mamans lorsque nous rentrions des champs et des forêts
le plus souvent blessés avec nos habits abîmés.
Hier soir, j’ai participé comme de coutume à la randonnée roller
organisée dans ma petite ville, mais en discutant avec des amis,
je n’ai pas vu un gros trou et je me suis étalé de tout mon long,
rattrapé tout juste par mes protections aux poignets. Les genoux,
cependant, n’étaient pas protégés. Je croyais m’en sortir avec quelques bleus.
Mais rentré chez moi en serrant les dents (car chaque pas m’aurait arraché
un cri de douleur), j’ai découvert que j’étais en sang. Un petit coup d’antiseptique,
voilà, c’est fini.
Mes plaies ressemblent à celles que j’avais tout petit, en dehors
du fait que mes genoux ne soient pas tout rouges. Ouais, il y a un an
que le mercurochrome n’est plus vendu ici-bas.
Je n’aime pas trop la série des James Bond.
Le dernier (Casino Royale) est cependant assez intéressant,
avec un agent 007 sombre et en devenir.
Mais si je devais être un acteur ayant interprété l’agent
de Sa Gracieuse Majesté, je serais...
Your results: You are Roger Moore
Roger Moore
73%
Timothy Dalton
64%
Daniel Craig
64%
Sean Connery
55%
George Lazenby
53%
Pierce Brosnan
32%
The third actor to play Bond in the movies
was more light-hearted and humorous. At the same time he
was a charismatic ladies man.
Se retrouver devant la porte d’une salle inconnue avec un trousseau
d’une quinzaine de clés. En choisir une au hasard. Tomber sur la bonne.
Une chance sur quinze, soit 6,67% de la trouver du premier coup.
C’était vendredi matin. Et ça n’arrive qu’à moi. Evidemment, ça n’est
pas un événement impossible, mais les probabilités étaient très faibles.
Cependant, pour moi, c’est très souvent comme ça. Si j’étais marié, je
devrais certainement douter de la fidélité de mon épouse...
Ou alors cela. Eviter constamment les chutes d’objets, le ciel qui nous
tombe sur la tête, la grande peur des ancêtres gaulois. Quelques semaines
plus tôt, à la fonte précoce des neiges, ces énormes blocs de glace tombés du
toit, juste à côté, et se retrouver à peine éclaboussé par les débris gelés. Ou
ce matin, ces morceaux de ce qui semblait être de la terre cuite, vraisemblablement
un pot de fleurs tombé depuis un balcon, à quelques mètres. Là encore :
ça n’arrive qu’à moi.
Mais si je suis ici, si je peux en parler, c’est parce que je suis un
éternel gagnant. Quelques secondes plus tôt, j’étais dans la ligne de mire.
Un gros coup sur la tête. Blessé. Peut-être mort. Tout ça n’arrive qu’à moi.
Combien de temps ma bonne étoile veillera-t-elle encore sur moi ?
Combien de temps vais-je pouvoir être ce survivant du quotidien ?
Caché derrière sa barbe, je n’ai pas reconnu le loup(Lou)
Je reviens à l’instant du cinéma où je suis allé voir
Contre-enquête de Fanck Mancuso. Oui, j’ai
gagné des places en avant-première et c’est une agréable surprise :
le film est vraiment intéressant, même si pesant et très
noir. Petite curiosité : j’ai découvert que j’avais
assisté par hasard au tournage d’une des scènes de ce film.
En août dernier, en revenant de la fête donnée en Gironde dans la
demeure familiale de l’ami Francis Valéry, j’avais remarqué pas mal d’agitation
devant la gare de Bordeaux Saint-Jean où j’attendais mon train pour
rentrer à Saint-Etienne. Je n’avais pas reconnu les acteurs, je pensais
à un simple spot de pub, mais le barbu qui attendait le passage du tramway
pour retrouver un ami chauve, c’était bien
Jean Dujardin...
Salam walekoum à tous,
Ca y est, je suis retombé dans les tests qui ne servent à rien...
J’ai donc fait le test pour savoir quel personnage perdu j’étais,
mais en fait, non, je n’avais pas compris, c’était quel personnage
de la série Lost, les disparus.
Et il se trouve que je serais le personnage de Saïd (enfin, Sayid Jarrah),
le bricoleur et ex-officier irakien de la série. Pas faux car, même si
j’ai un physique un peu plus européen et que je n’y comprends pas
grand chose à l’électronique, je parle deux mots d’arabe (quand même !),
j’ai fait mon service militaire, et j’aurais aussi été intéressé par
la jolie blonde un peu snob que le personnage finit par séduire... :-)
(Mais bon, dans mes scores, je serais tout autant la Coréenne Sun ou
Boone) Your results: You are Sayid Jarrah
Sayid Jarrah
85%
Sun Kwon
85%
Boone Carlyle
85%
Mr. Eko
65%
Michael Dawson
64%
John Locke
60%
Shannon Rutherford
60%
Claire Littleton
56%
Walt Lloyd
56%
Dr. Jack Shephard
52%
Kate Austen
50%
Hugo "Hurley" Reyes
43%
James "Sawyer" Ford
42%
Charlie Pace
40%
Jin-Soo Kwon
40%
Ana-Lucia Cortez
28%
You can take electronic devices apart and see how to fix them.
You are good at problem solving and at interrogating people.
En vrac :
Des jours à trop peu dormir, pris par du boulot avec des collègues qui ne
remplissent pas leurs parts du marché, mais au final un bel article de recherche bouclé
pour une conférence sympathique.
Tristesse, un grand monsieur de la science-fiction nous a quitté.
J’en avais parlé ici.
Enfin, j’ai (encore !) gagné des places de cinéma. Cela m’a inspiré
cette short short story.
Lorsque mes tartines tombent, c’est toujours du côté non beurré.
Cette semaine, je viens encore de gagner à un concours :
des places de cinéma en avant-première. Je n’ai jamais joué à
la loterie, mais vu les malheurs qui arrivent à ceux qui gagnent
de trop grosses sommes, je ne préfère pas essayer. A quoi cela
me servirait-il ? Je n’ai jamais eu de réels soucis d’argent,
et je ne suis pas matérialiste.
Si je loupe mon bus ou mon train, il en arrive toujours un autre
permettant de ne pas manquer mes rendez-vous.
Le seul examen que j’aie jamais râté était le permis de conduire,
et encore, juste la première fois. Mais toi, que l’inspecteur
avait jugé digne de posséder le précieux sésame, trop confiant,
tu as perdu la vie lors d’une sortie de route.
Quand, grâce aux hasards de la vie, j’avais rencontré un directeur
de collection parisien acceptant mon premier roman pour publication,
il a fallu que la maison d’édition fît faillite pour que le projet ne
pût aboutir. Des années plus tard, j’ai compris que cet échec frustrant
s’avérait être une chance, mon roman disposait d’un potentiel nécessitant
d’être davantage retravaillé, et surtout pas publié par une maison d’édition
qui n’aurait pas réussi à le faire connaître auprès des lecteurs.
Toi, que j’ai aimée à la sortie de l’adolescence, pourquoi n’avais-tu pas
répondu à mes sentiments ? Un premier chagrin d’amour, c’est triste,
c’est vrai, mais ce n’est rien comparé à la douleur de ton compagnon lorsque,
peu après tes 20 ans, une leucémie t’a emportée.
Et toi aussi, que je courtisais il n’y a pas si longtemps, pourquoi
as-tu préféré cet autre ? On s’aime, on vit ensemble, on décide
d’acheter un appartement... Bonheur bourgeois en apparence. S’il était
heureux avec toi, alors pourquoi se serait-il suicidé ?
Je suis un éternel gagnant.
Maudite soit ma bonne étoile !
Désolé de ne répondre ni aux messages ni aux commentaires,
je suis pris par le boulot... et je n’ai pas trop le moral pour cela en ce moment.
Dimanche, à savoir hier, j’étais à Lyon. Je devais voir là-bas des amis et connaissances
du petit monde de la littérature de l’imaginaire (science-fiction et fantastique), et parmi
eux, Patrice Duvic,
un de ces géants de la SF francophone qui, même s’il était resté discret en tant qu’auteur
(avec quand même une poignée de romans, dont même un adapté au cinéma, et quelques nouvelles),
avait eu l’occasion de cotoyer et interviewer les plus grands auteurs de SF américains
(Philip K. Dick
par exemple) et avait travaillé en tant que directeur de collection pour Denoël ou Pocket.
Patrick et son épouse se faisaient attendre.
André-François Ruaud,
notre hôte, a cherché à les contacter pour prendre des nouvelles.
Les larmes aux yeux, il a reposé le téléphone pour nous apprendre le décès de Patrice.
C’était un choc car, même si nous savions tous que Patrice était malade, il était sorti de
l’hôpital et semblait mieux aller.
Adieu Patrice... Voilà un grand vide. Nous pensons tous à Monique et à sa douleur.
Cette soirée,
à la mi-décembre, sera donc la dernière où j’aurais vu Patrice vivant.
Nous avions eu une discussion en aparté intéressante, il m’avait donné des conseils
au sujet de la publication de mon roman. Je lui avais envoyé un courrier électronique
dernièrement qui poursuivait cette discussion. Mais il n’y aura plus jamais de réponse.
Aujourd’hui, ici, dans le département
ligérien,
c’est le dernier jour des
soldes.
Sur une boutique de fringues voisine, une jolie banderole colorée, entre
deux promotions :
"FAÎTES
L’AMOUR... PAS LA GUERRE"
Là, moi je dis "non" !!!
Et "non" absolument pas parce que j’aurais une âme de militariste
mais parce que ça me gave de voir se répéter partout cette faute.
Bon, les gars de la com’, ils ont mis des majuscules accentuées. C’est déjà
bien, ça évite d’écrire "PALAIS DES CONGRES" et de se retrouver
avec des quiproquos sans fin lors du salon
national de la (pêche à la) mouche artificielle, avec des congressistes
aussi peu frais que l’anguille de mer sur l’étalage d’Ordralfabetix...
Mais pour le verbe "faire", pas d’accent circonflexe en dehors
des formes du passé simple "nous fîmes" et "vous fîtes"
ainsi que du subjonctif imparfait "qu’il fît". Voilà qui est dit
(et non "dît", subjonctif imparfait là aussi).
Parce que "faîte", c’est un nom commun masculin qui signifie
le point le plus haut.
Alors, compris ? La prochaine fois, faisez tous bien attention !
En ce jour de Mardi Gras, j’ai croisé plein de Schtroumpfs
déguisés (ainsi qu’un adulte portant bonnet et pantalon de sport blancs
avec un anorak bleu, mais je crois que ce monsieur ne voulait pas être déguisé, enfin bref).
Donc plein de gamins déguisés, oui, mais pas moi, hein, non...
Et pourtant, je me rappelle d’une soirée d’Halloween - il y a 10 ans maintenant ! -
où je m’étais rendu en discothèque (tout seul, si !) en costume de
vampire (sur le flyer, il était indiqué "entrée gratuite" si déguisé).
Je passe à la caisse, entrée gratuite et bonbons à la fraise en cadeaux,
mais là, panique en entrant dans la boîte : personne n’était déguisé,
à part deux ou trois serveurs et le barman.
Là, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
(1) vous vous évanouissez ou vous mourez de honte,
(2) vous vous faites super discret et vous prenez la porte
de sortie pour fuir ce traquenard, ou
(3) vous assumez, vous vous dites que les autres n’ont pas voulu jouer le
jeu mais que cela ne va pas vous empêchez de vous amuser.
Ben ouais, pour moi, c’était la réponse (3), et je n’avais rien bu
d’autre que du nectar d’abricot. Ce petit épisode (100% véridique,
j’ai des témoins et des photos) pourrait me faire passer pour "geek",
cet espèce d’asocial, fan de trucs compliqués qui ne "servent à rien" et
d’univers alternatifs. Alors, pour me rassurer (ou voir si je devais consulter),
j’ai passé le Geek Test
(tiens, v’là un nouveau test, rien que pour toi, Valérie). Résultat des courses : j’ai presque tout
coché dans la catégorie "Apprentissage", presque rien en "J’ai déjà été"
(à part à une convention de SF), que les cases en rapport avec la SF dans "Loisirs", etc.,
et le verdict est le suivant :
12.5% - Geekish Tendencies
(Mééééeuh, c’est pas ma faute, c’est parce que j’ai fait de longues études,
en rapport avec l’informatique, et que j’écris de la SF. Mais bon, que des
"tendances à la geekitude", mon cas n’est pas désespéré !)
Chouette, pas de cours à donner la semaine à venir, je vais pouvoir mettre les autres
casquettes dont je coiffe ma vie : chercheur, auteur et sculpteur. Joie !
Que dire depuis presque deux semaines ?
Ai gagné des places de cinéma, suis allé voir le film d’animation danois le vilain petit Canard
et moi de Michael Hegner et Karsten Kiilerich. Quelques longueurs, ça ne vaut pas
Shrek, mais il y a des idées plutôt bien vues sur le passage de l’enfance à l’adolescence et
à l’âge adulte.
Ai eu l’occasion de faire du roller, vendredi dernier, avec mon copain Rémi. Bah, le pote a beau faire le malin sur une scène d’opéra, il fait moins
le fier sur des roulettes. :-) Avons sympathisé avec un curieux monsieur et appris à la fin de
la randonnée qu’il est...curé.
Sinon, pour les billets réguliers, c’est ici
qu’il faut aller :
– Egoquizz 150 : avez-vous ou êtes-vous déjà...
– Oui, je suis un super héros
– La conspiration des demi-sucristes
– Je suis un "Stépamois" (attention : humour !)
– Héliophobe
Ce questionnaire, rencontré à plusieurs reprises sur le Net,
je ne sais pas qui en est l’auteur, mais je trouve qu’il est
un intéressant catalyseur de souvenirs, et même s’il est bien long,
je vous conseille aussi d’y répondre...
AVEZ-VOUS (OU ETES-VOUS) DEJA : 01. Payé votre tournée dans un bar ?
Euh, non : je déteste les bars et la bière, préfère de loin organiser
des soirées chez moi, et préparer toutes sortes de cocktails. 02. Nagé avec des dauphins dans l’océan ?
Pas encore. Mais je compte bien passer un niveau de plongée sous-marine supérieur cet été,
et ensuite vivre une telle aventure. 03. Escaladé une montagne ?
Pas vraiment. Mais j’ai fait de la via ferrata, c’est très sympa. 04. Conduit une Ferrari ?
Non, ce qui est bien normal, vu mon désintérêt légendaire pour les voitures.
Par contre, c’était justement le dernier cadeau offert à mon petit frère
(des tours en Ferrari sur un circuit, pas la voiture elle-même, bien entendu !) 05. Visité les Grandes Pyramides ?
Pas encore, ni vu "en vrai" tout un ensemble de ruines de glorieuses civilisations. Mais je le ferai. 06. Porté une tarentule ?
Pas eu l’occasion, mais pourquoi pas ? J’aime bien les animaux atypiques
(tels que les lézards et les serpents). 07. Pris un bain avec quelqu’un à la lumière des bougies ?
Y avait-il des bougies ? Je ne me rappelle plus. Mais c’était bien sympa. 08. Dit « Je t’aime » en le pensant vraiment ?
Toujours, quand ça m’est arrivé. Mais on ne m’y reprendra plus. 09. Pris un arbre dans vos bras ?
A cause d’une mauvaise manoeuvre en ski de piste, ça compte ? 10. Sauté à l’élastique ?
Pas encore. Mais je pense que je préférerai sauter en parachute. 11. Visité Paris ? J’y ai même vécu un an. Pas assez pour perdre mon regard de provincial émerveillé. 12. Regardé un orage sur la mer ?
Bien entendu. Parce qu’il arrive qu’il fasse beau en Bretagne ? 13. Resté éveillé toute la nuit pour regarder le lever du soleil ?
Pas sûr. Par contre, dormir la journée pour pouvoir passer la nuit à observer
les étoiles, pendant plus d’une semaine, reste un très bon souvenir de vacances. 14. Vu une aurore boréale ?
Non, dommage. 15. Allé dans un grand événement sportif ?
Pas que je me souvienne. Ou alors par erreur. 16. Monté les marches de la Statue de la Liberté ?
Non. Jamais encore mis les pieds aux Etats-Unis. 17. Fait pousser et mangé vos propres légumes ?
Indirectement, en m’occupant du jardin potager parental. 18.Touché un iceberg ?
Non, à part le dessert avec la glace à la menthe et au chocolat. 19. Dormi sous les étoiles ?
Dormir "à la belle étoile" ? Je crois que j’ai dû essayer, étant petit. 20. Changé la couche d’un bébé ?
Euh... Pleine, la couche ? Non, non. Mais ça m’arrivera sans doute un jour. 21. Fait un voyage en montgolfière ?
Tiens, c’est une idée... 22. Vu des étoiles filantes ?
Plein ! 23. Eté soûl avec du champagne ?
Je ne pense pas, je n’aime pas trop. Mais avec du punch ou un autre cocktail, c’est certain. 24. Donné plus que vous en pouviez à une oeuvre caritative ?
Donné à une oeuvre caritative, oui. Mais plus que je pouvais, comment ça ? 25. Observé la nuit avec un télescope ?
Oui, en particulier à l’occasion d’un stage d’astronomie, étant ado. 26. Participé à un record du monde ?
Je ne crois pas. Ou alors d’un truc absurde, mais je n’ai pas dû gagner. 27. Fait une bataille avec de la nourriture ?
Non. J’ai été choqué de découvrir que des petits-suisses ou de
la purée pouvait servir de projectile à la cantine. 28. Parié sur le cheval gagnant ?
Non, je ne joue que quand je pense avoir des chances de gagner. 29. Demandé votre chemin à un étranger ?
Oui. Et même fait le contraire : en séjour à Helsinki,
une dame m’a demandé son chemin en finnois. Je ne parle pas la langue du pays,
mais j’ai compris ce qu’elle voulait. Cependant mes indications n’ont pu l’aider,
elle ne parlait pas anglais... 30. Fait une bataille de boules de neige ?
Très souvent, même si je préférais fabriquer un igloo ou faire un bonhomme de neige. 31. Crié aussi fort que vous pouviez ?
Je crois. 32. Porté un agneau ?
Vivant ? Je ne crois pas. Sinon, j’ai déjà fait une sculpture d’agneau pour la Crêche. 33. Vu une éclipse totale ?
La fameuse éclipse d’il y a quelques années, oui, mais le temps n’était pas génial. 34. Escaladé une dune ?
J’ai fait un tour dans le désert, en Egypte, mais c’était de la roche, pas du sable. 35. Ecrasé un animal en voiture ?
Sans doute un nombre incalculable d’insectes avec le pare-brise, mais pas plus gros. 36. Dansé comme un fou sans vous soucier de qui vous regarde ?
Ce n’est pas impossible... 37. Adopté un accent pour une journée entière ?
Il m’arrive de choper les accents, expressions et tics de langage de mon entourage,
et comme j’ai vécu en Alsace, un peu en Belgique, à Paris et à Lyon, c’est possible. 38. Senti vraiment heureux, même un court moment ?
Ben oui... 39. Eu deux disques durs sur votre ordinateur ?
Quand un ami a branché son disque dur externe pour recopier certaines de mes données. 40. Visité tous les départements français ?
Non, je connais mal le Nord, des coins de l’Ouest, la région Bourgogne... 41. Pris soin de quelqu’un de soûl ?
Oui. Dur. 42. Des amis étonnants ?
Je n’ai que cela ! 43. Dansé avec une inconnue dans un pays étranger ?
Je crois bien. 44. Observé les baleines dans l’océan ?
Pas encore. 45. Volé un panneau ?
Non, pourtant c’était une épreuve typique des bizutages, à l’époque... 46. Voyagé « sac au dos » en Europe ?
Non. J’ai déjà fait du trekking, mais pas dans cet esprit. 47. Entrepris un long voyage sur la route ?
Oui mais pas seul, en nous relayant avec des amis au volant. 48. escaladé des rochers ?
Il est très branché "escalade", ce questionnaire.
Avec la Via ferrata, je dirai donc oui, plus ou moins. 49. Fait une balade de minuit sur la plage ?
Euh, sans doute, mais je n’ai pas vérifié ma montre. 50. Fait du parapente ?
Pas encore. 51. Visité l’Irlande ?
Non (chouette, il me reste encore plein de trucs à faire !) 52. Eu le coeur brisé plus longtemps que vous n’aviez été amoureux ?
Même que c’est presque une généralité pour moi... 53. Au restaurant, vous asseoir à une table d’inconnus et manger avec eux ?
Presque. Souvenir amusé d’une conférence en Italie, où je me suis retrouvé avec des
chercheurs japonais (je n’en connaissais qu’un parmi la douzaine de personnes présentes).
On avait dîné "à la japonaise" : chacun commandait un plat sur le menu, mais
n’en mangeait que quelques bouchées, les plats faisant le tour des différents convives. Très rigolo. 54. Visité le Japon ?
Ah, ben tiens ! Non, pas encore, mais ça me tente énormément ! 55. Trait une vache ?
Non, mais je me suis occupé d’autres animaux (des poules et des lapins, par exemple). 56. Classé vos CD par ordre alphabétique ?
Ils le sont (plus ou moins). 55. Prétendu être un super héro ?
Voir le billet précédent sur ce blog. 58. Chanté dans un karaoké ?
Lors du mariage d’une cousine. Mais je crains que ma prestation n’ait pas été terrible... 59. Traîné au lit une journée entière ?
Ca m’est arrivé, un jour de maladie. 60. Joué au football ?
Un pseudo-foot entre copains, sans doute, mais je fuis d’ordinaire ce genre de sport. 61. Fait de la plongée sous-marine ?
J’en fais tous les ans, depuis que j’ai découvert cette activité géniale (j’avais 17 ans),
avec quelques périodes où j’ai dû laisser tomber la plongée faute de temps ou de moyens. 62. Embrassé quelqu’un sous la pluie ?
Euh, mais alors sous un parapluie. 63. Joué dans la boue ?
Parce que modeler de l’argile, ce n’est pas jouer avec de la boue peut-être ? 64. Joué sous la pluie ?
Bien sûr, c’est encore plus drôle. 65. Eté dans un théâtre de plein air ?
Eté dans un amphithéâtre gallo-romain, oui. Mais avoir vu une
représentation théâtrale en plein air ? ... Si, Dom Juan, joué au parc de Gerland (Lyon),
il y a quelques années. 66. Visité la grande Muraille de Chine ?
Pas encore... 67. Créé votre entreprise ? Ben non. 68. Tombé amoureux sans avoir le coeur brisé ? Je ne crois pas,
même quand c’était moi qui étais à l’origine de la rupture avec une copine. 69. Visité d’anciens monuments ? Oui, bien sûr ! Normal
pour l’amoureux des arts et de l’histoire que je suis. 70. Suivi un cours d’arts martiaux ? Du judo, étant petit. 71. Joué à la Playstation pendant 6h d’affilée ? Je n’ai pas de
console de jeux, mais j’ai sans doute dû me défouler à des jeux type "Age of Empire"
sur PC durant des heures, pendant des vacances. 72. Eté marié ? Non. Pas encore. 73. Tourné dans un film ? Pas que je sache... 74. Organisé une fête surprise ? Pas vraiment. 75. Eté divorcé ? Ben non (cf. 72) 76. Ne pas manger pendant 5 jours ? Quelle idée ?! En plus, c’est dangereux... 77. Fait des cookies à partir d’un sachet tout prêt ? Non, je SAIS cuisiner ! 78. Gagné le premier prix à un concours de déguisement ? Non. 79. Conduit une gondole à Venise ? Je ne vois pas l’intérêt... 80. Eté tatoué ? Non. Pas intéressé. 81. Fait du canoë-kayak ? Oui, c’est sympa. 82. Eté interviewé à la télévision ? Je crois : je devais être au collège,
un reportage avait été tourné dans l’atelier d’arts plastiques que je suivais... 83. Reçu des fleurs sans raison particulière ? Pas que je me souvienne. 84. Joué sur une scène ? Oui. J’avais même suivi un stage "théâtre et science".
Intéressant. 85. Eté à Las Vegas ? Non (cf. 16) 86. Enregistré de la musique ? Plus ou moins, la prestation d’un copain chanteur d’opéra. 87. Mangé du requin ? Oui, les ailerons, c’est très bon. 88. Embrassé quelqu’un dès le premier rendez-vous ? Euh... Oui.
(Qui a dit "tombeur" ?) 89. Eté en Thaïlande ? Non. Il paraît que c’est un chouette pays, enfin surtout
si on aime les statues de Bouddha. 90. Acheté une maison ? Non, et ce serait plutôt un appartement en ville, si je
décide d’être propriétaire. 91. Eté dans une zone de combat ? Pas vraiment, mais j’ai fait mon service militaire. 92. Enterré un de vos parents ? Non, ils sont bien vivants, Dieu merci. 93. Fait une croisière ? Euh, non, bof. A moins que ce ne soit pour aller d’îles en
îles, ou aborder différents spots de plongée sous-marine. 94. Parlé plus d’une langue couramment ? Français de France, franco-belge, et anglais
à l’étranger. 95. Joué dans le « Rocky Horror » ? Hein ?! 96. Elevé des enfants ? Non, mais je me suis occupé de mes petits frères, ayant
7 et 9 ans de plus qu’eux. 97. Suivi votre chanteur favori en tournée ? Pas vraiment, pas assez fan.
D’ordinaire j’attends une tournée dans la région proche. 98. Fait une randonnée en vélo dans un pays étranger ? Pas que je sache. Mais
en patins à roulettes en Angleterre, si. 99. Déménagé dans une autre ville pour une nouvelle vie ? A plusieurs reprises, oui. 100. Mangé des fourmis ? Je ne crois pas, mais si c’est bien préparé, pourquoi
pas ? 101. Marché sur le Golden Gate Bridge ? Non (cf. 16) 102. Chanté à tue-tête dans votre voiture et ne pas avoir arrêté alors que vous saviez
qu’on vous regardait ? Pas vraiment, ça m’arrive (ou m’arrivait) plutôt sur
des routes peu fréquentées. 103. Subi de la chirurgie esthétique ? Des beaux yeux comme les miens, c’est naturel. 104. Survécu à un accident duquel vous auriez pu ne pas survivre ? Non,
mon ange gardien veille sur moi. 105. Ecrit des articles pour une grande publication ?
Ben ouais, c’est un peu aussi ça, mon métier... 106. Perdu plus de 30kg ? Diable, mais il ne resterait plus rien de moi alors ! 107. Soutenu quelqu’un qui perdait connaissance ? Non, mais j’ai
moi-même perdu connaissance un jour, à l’occasion d’un don du sang, après avoir fait
un concours avec ma mère pour remplir le plus vite possible la pochette (et j’avais perdu, en plus).
Oui, la honte... 108. Piloté un avion ? Non. Pas intéressé. Mais une fusée ou une navette spatiale,
pourquoi pas ? 109. Touché une raie vivante ? Euh, effleuré seulement. 110. Brisé le coeur de quelqu’un ? Chacun son tour... 111. Aidé un animal à donner naissance ? Non. 112. Gagné de l’argent à un jeu télévisé ? Non, déjà que je ne regarde
pas la télé... 113. Vous cassé un os ? Non, tout va bien. 114. Participé à un safari photo en Afrique ? Non, je n’ai mis
les pieds qu’en Tunisie et en Egypte sur ce continent. 115. Percé une autre partie de votre visage que les oreilles ?
Non, ni même les oreilles. 116. Utilisé un revolver ou autre arme à feu ?
Oui, un fusil d’assaut de la manufacture d’armes de Saint-Etienne, alias le FAMAS,
à l’occasion de mon service militaire. 117. Mangé des champignons que vous aviez ramassé ?
Oui, je crois, étant petit, sous la responsabilité de mon papa. 118. Monté à cheval ?
Pendant des vacances, oui. Mais c’est que ça fait mal au derrière,
quand ces bestioles vont un peu vite. 119. Subi une importante opération chirurgicale ?
Les amygdales, les végétations, et d’autres trucs comme ça quand j’étais tout petit,
mais ce n’était pas très grave. 120. Eu un serpent comme animal de compagnie ? Non, mais un lézard. 121. Survolé le Grand Canyon ? Non (cf. 16) 122. Dormi plus de 30h d’affilée ? Non, même pas plus de 10 heures. 124. Visité tous les continents ? Non, juste l’Europe, le nord de
l’Afrique et une partie occidentale de l’Asie (Liban) 123. Visité plus de pays que les 50 Etats des USA ? Non. 125. Fait une randonnée en canoë de plus de 2 jours ? Non. 126. Mangé du kangourou ? Euh, je crois. 127. Mangé des sushi ? Je sais même les préparer... 128. Eu votre photo dans le journal ?
Oui, petit, quand je participais à des compétitions (locales) de judo. Sic transit gloria mundi... 129. Changé l’opinion de quelqu’un à propos de quelque
chose qui vous tenait vraiment à coeur ? Je crois. 130. Repris vos études ? Oui, après le break de 10 mois lié au service national. 131. Fait du parachute ? Pas encore. 132. Porté un serpent ? Pas eu l’occasion. 133. Mangé des tomates vertes grillées ? Je les préfère bien mûres. 134. Lu « L’Illiade » ? Eh non... Voir le film "Troie", ça compte ? 135. Choisi un auteur important que vous n’aviez pas lu à l’école
pour le lire maintenant ? Oui, plein de Balzac, Stendhal, etc. 136. Tué et préparé un animal pour le manger ? Non, mais j’ai
un peu aidé ceux qui s’en occupaient, mes grand-parents avaient des poulets et
des lapins. 137. Séché un cours ? Jamais ! A part les fois où les cours
tombaient au moment où moi-même je donnais des vacations. 138. Communiqué avec quelqu’un alors que nous n’aviez aucune langue en commun ?
Un chat, ça compte ? 139. Eté élu dans votre ville ?
Non, mais aux élections municipales de mon ancien village, alors que je ne m’étais
pas présenté, j’ai appris que j’avais obtenu quelques voix. 140. Créé votre propre langage sur votre ordinateur ?
Non... Mais j’ai écrit mes premiers textes avec un éditeur que j’avais moi-même programmé. 141. Pensé que vous viviez votre rêve ? Quelques fois. 142. Eté obligé de mettre quelqu’un de proche dans un hospice ? Non. 143. Construit votre PC à partir de différents morceaux ?
Le logiciel, ça va, mais je ne connais rien à l’aspect matériel. 144. Vendu une de vos créations à quelqu’un qui ne vous connaissait pas ?
J’espère ! 145. Tenu un stand dans une fête foraine ? Pas dans une fête foraine,
mais lors de la "Fête de la Science", il y a des années, oui. 146. Teint vos cheveux ? Non : blond au naturel. 147. Eté DJ ? Non. A part pour les soirées organisées chez moi. 148. Rasé votre tête ? Même à l’armée, j’avais des cheveux pas trop courts. 149. Causé un accident de la route ? Non, heureusement. 150. Sauvé la vie de quelqu’un ?
Je ne sais pas si mon geste a eu cet effet, mais je me suis jeté sur
un copain qui ne parvenait pas à freiner en roller et qui se précipitait
sur une voie où les voitures filaient à toute vitesse.
Mouais, bof. Rien de bien tranché, et autant Forrest Gump (là, niveau QI, ça fait
à mal à mon égo) qu’Hannibal Lecter (qui pour trancher, lui, sait y faire).
Et rien de commun avec Thomas A. Anderson, si ce n’est que je sais aussi me servir
d’un ordinateur (mais je ne touche pas aux pilules rouges ou bleues... la pilule bleue...
en cette Saint-Valentin, c’est pour les amoureux).
Ils sont parmi nous. Ce sont nos voisins. Parfois, même, ils font partie de
notre famille ou se retrouvent parmi ceux que nous croyons nos amis.
C’est terrible.
Et un jour, lorsqu’il est trop tard, nous découvrons au hasard
d’un événement anodin que nous sommes perdus parce qu’ils sont partout.
Oui, j’ose lever le voile, je parle d’EUX : les demi-sucristes.
Hier, j’ai voulu me préparer un thé à la menthe, façon orientale.
Très fort et très sucré. D’ordinaire, je ne mets plus jamais de sucre
dans mon thé, mais il faut de temps à autre changer ses habitudes. Enfin, bref.
Ce fut au moment où je voulus plonger deux morceaux de sucre dans mon mug que je
me rendis compte qu’il n’y en avait qu’un et demi.
C’est quoi, ce demi-sucre ? A quoi ça sert ? Qui a fait ça ?
En voulant récupérer un morceau de sucre entier, j’ouvris la boîte,
et pris conscience du massacre : il y avait plein de moitiés de morceaux de sucre...
Et vous croyez que parmi ces moitiés, il y en a une qui correspondrait à sa partie
complémentaire ? Ben non, bien entendu,
jamais le morceau n’est coupé net en son milieu, il y a toujours une variation qui
peut même aller jusqu’au quart de morceau...
C’est pas possible, c’est fait exprès.
Il n’y a pas d’autre explication, parce que sinon, un demi-sucriste,
au lieu de se faire lui-même son demi-morceau de sucre, il n’aurait qu’à
en chercher un dans la boîte, non ?
Mais c’est plus fort que lui, le demi-sucriste se fait un devoir de
choisir un morceau entier afin d’y mettre ses doigts gras, d’y ajouter
sa sueur produite par l’effort nécessaire à ce qu’il prend peut-être pour
une création mais qui n’est qu’une action destructrice, pitoyable Erostrate,
et alors il peut se réjouir du bruit sec que fait le morceau de sucre en se brisant,
et dans cette fierté contenue, il remet négligemment dans la boîte le demi-cadavre signant
son forfait.
Demi-sucriste, sache-le, ma demeure ne t’est plus la bienvenue !
La Désencyclopédie, c’est une version parodique de
Wikipédia
réalisée dans sa version en langue française à l’origine par des Canadiens francophones,
puis poursuivie par le reste du monde.
C’est drôle, souvent très bête et rarement méchant. Et plutôt bien trouvé aussi.
Mais parfois même dangereux : j’ai failli mourir de rire en lisant l’article sur
Saint-Etienne,
ma ville d’adoption. Allez suivre les liens proposés, et bon amusement !
C’est sans doute une histoire de gènes, ou un truc comme ça.
Toujours est-il que, avec ma peau claire, je crains le soleil. Écran total,
indice de protection 200 XXL. Et pourtant, ça ne suffit pas. Pour me baigner,
lorsque j’avais passé des vacances aux Antilles, j’avais dû garder mon tee-shirt.
Vous y croyez, vous ?
Foutus gènes. Je comprends la douleur des albinos.
Et mes yeux... De couleur bleu-gris. Toujours obligé de porter des lunettes
noires dès que le moindre rayon parvient à percer les nuages. Il y en a qui
disent que je fais ça pour la frime. Les imbéciles, s’ils savaient.
Et mon intolérance alimentaire. Impossible de manger de la tarte aux poireaux.
Et Dieu que ça me donnerait pourtant envie !
Quand je suis au restaurant, je dois toujours veiller au grain pour fuir
tous les plats présentant de l’oignon ou de l’ail. Ou de l’échalote. Ou de la ciboulette.
Un véritable casse-tête. Le tri nécessaire de ce qui se trouve dans mon assiette. Du coup,
par nécessité, je suis devenu un expert en cuisine, et vous ne trouverez pas chez moi toutes
ces épices ou ces légumes de la famille des liliacées qui me rendent malade comme un chien.
D’ailleurs, quand je fais la cuisine, j’ai pour habitude de ne pas beaucoup faire
cuire la viande. Certains de mes invités la trouvent même crue, à leurs goûts.
Heureusement qu’ils n’ont jamais fait un tour sur Google Image pour voir
mon véritable visage.
Dommage pour eux, oui dommage surtout si c’est moi qui trouve leurs
viandes et leurs sangs à mon goût.
Week-end cinéma.
Samedi, je suis allé voir Blood Diamond d’Edward Zwick et, dimanche,
Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier.
Je craignais un peu le pire pour la production américaine, avec Leonardo DiCaprio au générique,
le traitement d’un sujet très sensible (les diamants exportés de pays d’Afrique en guerre servant à financer
les guerres où sont enrôlés des enfants soldats), mais avec un scénario de Charles
Leavitt (qui avait déjà été scénariste du curieux K-Pax, l’homme qui vient de loin),
le film s’en sort plutôt bien, évitant presque les clichés du genre (presque car DiCaprio,
jouant un méchant garçon, nous fait le coup de Titanic à la fin).
Le film français est aussi une réussite. La version cinématographique diffère en de
nombreux points du roman de Fred Vargas mais cette adaptation présente l’avantage
de faire tenir en moins de deux heures l’essentiel du thriller de l’autrice-archéologue
sans recourir aux nombreux flashs-back qui auraient été nécessaires pour devoir
expliquer la personnalité et les motivations des différents personnages.
Un point commun entre les deux films ? Les diamants, symboles du sang versé
lors des guerres africaines fratricides dans le film américain, et talismans
sensés protéger du fléau dans le film français.
L’excellente maison d’éditions les moutons électriques
vient de sortir un numéro spécial (et promotionnel) de sa revue Fiction.
On le trouve en téléchargement gratuit
ici
Y’a bon !
Un amusant test suivi à partir du lien d’un autre Fabrice
(http://blog.myspace.com/fabricecolin)
pour trouver la ville européenne dans laquelle vous devriez vivre.
Bien entendu, le test marche surtout pour les Etats-uniens, mais on peut le faire pour le fun.
Surprise : je me suis retrouvé avec une ville dans laquelle j’avais déjà vécu... :-)
You Belong in Paris
You enjoy all that life has to offer, and you can appreciate
the fine tastes and sites of Paris. You’re the perfect person to
wander the streets of Paris aimlessly, enjoying architecture and a crepe.
Ça y est, j’ai ouvert mon SkyBlog site sur MySpace.
C’est amusant, j’ai retrouvé des gens déjà croisés ici ou là
dans la vraie vie à l’occasion d’événements en rapport avec l’écriture
(Markus Leicht, Sire Cédric, Laurent Queyssi, Fabrice Colin, Mélanie Fazi,
Natacha Giordano...) et j’ai fait la connaissance d’autres personnes sympathiques
et fort intéressantes.
En plus, comme c’est tout neuf pour moi, j’ai posté quelques billets ces jours derniers :
– Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
– Une justice au royaume pourri du cinéma ?
– Pourquoi écrire ?
– Mylène et moi
Donc maintenant, j’ai une véritable excuse si je suis un peu silencieux sur mon weblog, non ?
Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
Il est assez amusant de voir que de nombreux auteurs de science-fiction sont complètement
"largués" au quotidien par la technologie, offrant dans leurs textes des visions se
situant à des années-lumière du tout-venant mais carburant dans la vraie vie au low-tech.
Un de mes amis auteurs travaille encore avec un vieil ordinateur avec un modem en bois,
et transfère ses fichiers avec une disquette... à la plus grande perplexité de certains
éditeurs qui ne savent plus comment récupérer les données binaires sur
ce type de support archaïque.
Moi-même, pourtant chercheur en intelligence artificielle, je me refuse
à des éléments considérés comme "indispensables" à la vie moderne, et je
passe pour un extra-terrestre auprès de ceux qui font ma connaissance.
1) Je n’ai pas de télévision. Moyen d’interactivité nul, on passe trop de
temps à regarder des bêtises. Non, la vie est trop courte pour perdre du
temps devant la pub. Aujourd’hui, il est vrai que j’arrive à avoir les chaînes
de la TNT sur mon ordinateur, mais je me limite aux titres des journaux de
20 heures et à de rares émissions enregistrées de temps à autres.
2) Je n’ai pas de voiture. Je suis de l’espèce hyper-urbaine qui vit
avec les transports en commun, ou le roller en cas de grève ou de beaux jours.
J’ai pourtant mon permis avec tous ses points et j’avais une voiture pendant
une dizaine d’années, mais habitant en centre-ville, je prends bus et tramway
pour me déplacer au quotidien, ou train et avion de temps en temps. Je n’ai
jamais beaucoup aimé conduire une voiture, je ne suis pas fan de la vitesse,
et j’ai toujours un bouquin dans la poche ou mon sac. Les transports en commun,
c’est du stress en moins, et du temps de lecture en plus.
3) Je n’ai pas de téléphone portable. Bien sûr, j’ai un téléphone fixe chez moi
et à mon bureau, et je consulte très régulièrement mes courriers électroniques.
Mais quelle idée saugrenue que de faire croire que l’on a besoin d’être contacté
dans l’instant même, à tout moment ? J’avais d’ailleurs écrit une nouvelle au
sujet des téléphones portables, il y a de cela quelques années : Cellulaire sans en avoir l’air
Ce qui est pratique n’est pas toujours nécessaire... Il faut faire des choix dans la vie. :-)
Je viens de prendre connaissance de la nouvelle liste des Razzies
(récompensant les plus mauvais films, du moins ceux réalisés aux Etats-Unis).
C’est ici :
http://www.variety.com/awardcentral_article/VR1117957871.html?nav=news&categoryid=1985&cs=1
Déjà, j’apprends qu’il y avait un "Basic Instinct 2"... Euh ?
Ce qui me console, c’est que "la Jeune fille de l’eau" (Lady in the Water),
réalisé par M. Night Shyamalan, se trouve largement cité aux Razzies, et je n’ai
toujours pas digéré le temps et l’argent dépensés pour voir ce film, l’été dernier.
J’avais adoré l’ingénieux "Sixième sens" et été intéressé par "Incassable" du même réalisateur,
même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans ce dernier film. J’avais pardonné
la navrante reprise champêtre de la "Guerre des Mondes" qu’était "Signes".
La tragique utopie du "Village" m’avait troublé. Mais que dire de la "Jeune Fille de l’eau" ?
Peut-on prendre un ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans
notre monde ? Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela,
ce qui est bien décevant.
Pour moi, ce serait un zéro pointé pour "la Jeune fille de l’eau",
catégories scénario et réalisateur. Night, je t’ai laissé ta chance :
un bon film suivi de trop de mauvais ; la prochaine fois, tu n’auras plus mes sous.
Tous les enfants ont des rêves.
« Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras plus grand ? »
Pour moi, ce n’était pas pompier ou policier mais astronaute.
Et un jour, je devais être en maternelle, j’ai compris que ce n’était
peut-être pas une bonne idée. Comme j’avais un joli coup de crayon, il n’y
avait pas de quoi hésiter : je serai dessinateur de BD.
Et ce rêve enfantin m’a poursuivi longtemps. Au collège, je venais
spécialement le samedi à un atelier encadré par mon prof d’arts plastiques,
et j’ai découvert que j’étais aussi attiré par la sculpture.
À la fin du collège, j’avais fait un dossier pour ne pas aller dans le lycée
généraliste qui nous était à tous destiné mais dans un des rares lycées de la
région préparant à un bac "Lettres et Arts". Et un jour,
convocation par le Principal du collège (Mais, qu’ai-je bien pu faire ?),
résultat du jury du lycée à la vue de mon dossier (artistique et scolaire) :
on m’a déconseillé de suivre cette voie. Quoi, n’étais-je pas assez bon en
arts plastiques ? Non, j’étais trop bon dans les autres matières, et en
particulier scientifiques, pour ne développer que le potentiel de création
artistique.
J’ai donc été dans un lycée standard, j’ai suivi une filière scientifique,
fait le bac le plus difficile de l’époque ("Maths-Physiques") et
gardé l’option "dessin" le plus longtemps possible.
Mais... quelque chose en moi me poussait à ne pas suivre le troupeau et à
m’exprimer, par la plume à défaut des pinceaux ou de l’argile.
J’avais rapporté sur papier une aventure amoureuse de vacances, le
"je" est devenu "il", les quelques pages sont devenues un
chapitre, et le tout a formé un roman de science-fiction au cours de mes
premières années d’étudiant. J’avais 20 ou 21 ans.
Bien entendu, personne n’a accepté de publier cette première oeuvre, et je
comprends bien les éditeurs en l’ayant relu, il y a deux ans : il n’y a rien
à sauver, le style est minable, les idées sont éculées, bref, rien, mais cela
m’avait mis le pied à l’étrier de l’écriture.
L’échec de mon premier manuscrit ne m’avait pas découragé : les idées
s’enchaînaient dans mon esprit pour bâtir la trame d’un nouvel opus,
grandissant avec les années, et particulièrement pendant mon service
militaire où je fis la rencontre de plusieurs personnes intéressantes. Puis
ce fut lors de mes études à Paris que je fis la connaissance, à travers des
amis d’amis, d’un jeune directeur de collection d’une maison d’éditions.
Ayant lu les premiers chapitres de mon roman en cours d’écriture, il me
proposa de les faire éditer sous la forme d’une première partie, et
cela après avoir procédé à des retouches mineures... Toutefois, le
projet ne vit jamais le jour : la maison-mère décida de supprimer les
nouvelles collections, dont celle de science-fiction.
Je me suis ensuite retrouvé à Lyon pour passer ma thèse. Toujours impliqué
dans les associations étudiantes en sciences cognitives, j’avais participé à
une rencontre-débat sur le thème "science et science-fiction". En
préparant cette rencontre, je fis la connaissance d’un sympathique auteur,
directeur de fanzine et libraire lyonnais : André-François Ruaud, et ses
compères de la Gang m’adoptèrent. Je
découvris grâce à mes nouveaux amis de fabuleux auteurs, je m’essayai à
la nouvelle, et ce fut entre le moment où je soutins ma thèse et celui où je
fis les dossiers de candidature que j’écrivis avec un ami stéphanois mon
premier texte à être publié professionnellement.
Depuis, j’ai quelques nouvelles de science-fiction et fantastique dans mon
disque dur et sur papier, et un roman (de type thriller) qui n’attend plus
qu’à être accepté par une maison d’édition.
Pourquoi écrire ? Parce qu’on ne peut pas faire autrement !
Reçu hier, dans ma boîte aux lettres (car je suis abonné, si si...)
le dernier numéro en date (le 45) de la revue Bifrost. Et dedans, pages 101 et 102, une critique de
l’anthologie les Anges électriques par
Thomas Day.
D’ordinaire, ça déménage sec quand cet écrivain joue au critique (surtout quand il endosse
le pseudonyme collectif de « Cid Vicious » !) mais,
même en signant son article sous son nom de plume, cela ne l’empêche pas de tailler
dans cette anthologie parfois à la hache, et pas nécessairement sans raison.
Quand on arrive à la nouvelle écrite par votre serviteur, cela donne :
« (...) Seule bonne surprise francophone, Fabrice Méreste, qui frôle
l’excellence, avec un texte trop sensuel pour être qualifié d’eganien, même
s’il y a un peu de Greg Egan dedans ; dommage que la chute, qui pourrait
être facilement considérée comme un tract catho anti-avortement, ajoute au texte
une morale nauséabonde. »
Euh, que dire ? Bon, il y a du compliment, certes, et on me rapproche inévitablement
de Greg Egan parce que j’écris de la hard science sur la problématique de la nature de la
conscience. Cependant, cette thématique n’est pas l’exclusivité de l’auteur australien
car, étant chercheur et ayant une formation en sciences cognitives, il n’y a rien de plus normal
à ce que j’aborde aussi le problème de la nature de l’esprit. D’ailleurs, mon ami et
compagnon de plume Jean-Jacques Girardot était aussi considéré comme « eganien »
dans certains de ses textes.
La fin de la critique de Thomas Day est plus difficile à interpréter avec
son conditionnel ambigu. Me prendre pour un catholique intégriste adepte d’une position
anti-avortement est ridicule (il suffit de me connaître). Ma nouvelle
« des Ailes dans la tête » aborde cependant la question
des cellules souches, un sujet sensible auquel j’ai
tenté de donner une réponse optimiste : quand des cellules embryonnaires,
voire fœtales, ne peuvent donner lieu à la constitution d’un nouvel être
en raison des circonstances, au moins peuvent-elles avoir une utilité pour
des individus qui en auraient un besoin vital. À ce titre, cela rejoint
l’idée plus générale du don d’organe, et on peut déjà retrouver des éléments
similaires dans la fin métaphorique de l’étonnant film québécois
Jésus de Montréal de Denys Arcand (1989).
Je crois que ça a commencé comme ça. Je devais être au collège, dans les
premières années (6ème ou 5ème), et j’avais entendu une chanteuse fredonner
des paroles que je n’avais pu comprendre qu’à l’aide d’un dictionnaire (les mots
"libertine" et "catin" m’avaient ensuite fait rougir).
Un de mes meilleurs amis, plus proche de la "grande ville", avait accès à
davantage de chaînes de télévisions (hertziennes, à l’époque, ce devait
être les débuts d’M6) que la télévision familiale, à mon grand désespoir.
Et un jour, il m’a annoncé être tombé sur le clip de la quasi-inconnue
"Mylène Farmer", une curieuse ritournelle illustrée par un mélange de sexe
(les scènes de la baignoire et avec l’amant) et de violence (la bagarre avec la méchante).
Bref, tout pour intriguer les jeunes ados que nous étions. Et c’est sur la frustration
de n’avoir la chance de voir le clip "Libertine" de la flamboyante chanteuse que j’ai
commencé à construire mon admiration pour elle. Premiers albums, premiers concerts,
des clips travaillés comme de véritables petits films par Laurent Boutonnat (seul Michael
Jackson avec "Thriller" faisait aussi bien), des chansons aux sens obscurs qui nous
détournaient de nos problèmes quotidiens d’ados en quête d’identité, des chorégraphies
étranges, des interviews rares, du mystère. Ouais, j’étais fan, sans conteste.
Et depuis ce temps-là ?
Si je n’ai pu voir la belle il y a un an à Bercy, je me suis fait offrir
le DVD du concert, et je suis allé dimanche dernier voir le film de
celui qui nous l’a fait découvrir. "Jacquou de croquant" s’avère être
une très belle épopée périgourdine, avec des acteurs de talent,
le tout filmé par celui qui ne s’est pas laissé abattre par l’échec de "Giorgino",
son opus précédent.
Cerise sur le gâteau : Mylène Farmer chante le générique de fin, "Devant soi".
Respect, Mylène...
L’autre jour, j’ai reçu un courrier électronique
d’une collègue qui a envoyé son message à tout plein de
personnes, dont des gens importants (puisque moi, oui,
ben, non...).
Et la brave dame parle de plein de trucs sérieux, notamment
d’un nouveau cahier des charges sur lequel il faut
travailler, et bla bla bla.
Sauf que dans l’expression « cahier des charges »,
elle avait oublié de taper le premier « A »,
produisant un charmant lapsus calami
(non je n’ai pas dit lapsus kamini), ou un lapsus clavis si l’on veut
être plus exact.
Quand j’ai fait remarquer à ma collègue son erreur (oui, parce que je suis comme
ça), elle a hésité entre mourir de honte ou de rire...
Pas écrit de fiction depuis un mois.
Et ce n’est hélas pas durant le week-end que j’ai pu m’y remettre malgré
toute la bonne volonté du monde : je suis malade.
Pas glop, pas glop.
Internet est un outil formidable. Mais comme dans la vraie vie,
il peut y avoir des accidents sur les autoroutes de l’information.
Si, si, j’en ai été témoin pas plus tard que hier soir.
Je vous retrace ici les malheurs qui sont arrivés à mon
interlocuteur au cours d’une partie de
clavardage...
Attention, éloignez les enfants, les lignes qui suivent sont aussi pénibles
que la vidéo de l’exécution d’un ancien dictateur.
Fabrice dit :
Bonsoir ! ***mon interlocuteur*** dit :
hello
(et bla bla bli et bla bla bla...)
Fabrice dit :
Cool. Ici, on a merdé avec la galette des rois. ***mon interlocuteur*** dit :
- ***mon interlocuteur*** dit :
s ***mon interlocuteur*** dit :
£µµµM4512¨P° Fabrice dit :
? Fabrice dit :
orudgfudr bdtvr’tçà’"èu ? ***mon interlocuteur*** dit :
EXCUSE VERRE RENVERSE SUR CLAVIER Fabrice dit :
Oh merde ! ***mon interlocuteur*** dit :
J4AARETE SALUT Fabrice dit :
OK. Bye.
Effrayant, non ?
Ceci dit, je tiens à vous rassurer : mon interlocuteur s’est reconnecté
5 minutes plus tard, lui, son clavier et son ordinateur vont bien. Ouf !
J’espère que vous avez bien fini 2006 (avec toutes les fêtes religieuses ou non)
et bien démarré 2007.
En ce qui me concerne, j’ai fait très fort parce que j’ai commencé l’année
en occupant ma journée avec la partie la plus sympa de mon job qui
me rapporte des sous (parce que je serais mort depuis longtemps si je
ne devais vivre que de mes droits d’auteur ou des ventes de mes sculptures).
Oui, depuis 11h00 du matin, et malgré une très courte nuit, je fais de la recherche scientifique.
Ces dernières années, je ne m’avais pu que trop peu me consacrer à cette activité,
débordé par mes responsabilités administratives ou autres liées à ma fonction, mais là, cette
nouvelle collaboration scientifique avec un chercheur japonais est vraiment
des plus stimulantes. En plus, à la clé, il y a peut-être un voyage en
Californie pour présenter notre travail...
Sinon, parmi les bonnes résolutions prises, je vais essayer de ne
plus mettre de sucre dans mon thé (on m’a offert un guide du « Théophile », vraiment excellent !), je vais
manger un peu plus léger et bio, je vais continuer à aller
régulièrement à la salle de sport (et tenter de retourner à la piscine),
je vais débuter et poursuivre mes projets d’écriture (des nouvelles et un roman), et enfin
je souhaite diversifier mes créations dans le domaine de la sculpture. Voilà, on y croit.
L’année 2006 était vraiment mal partie (ma petite amie d’alors m’avait quitté juste après le
Réveillon que nous avions passé ensemble) et a connu des hauts, certes, mais
quand même pas mal de bas, et donc je suis assez confiant en l’avenir et aux
changements qui se préparent. À part ceux-là, bien entendu...
Cette nuit est, semble-t-il, la plus longue de l’année. C’est aussi celle où je vais essayer
de me coucher le plus tôt possible afin de prendre un train me permettant de
rejoindre ma région natale pour les fêtes.
Aujourd’hui, il m’est arrivé une chose curieuse. La vieille dame aux cheveux
blancs, engoncée dans un gros manteau rouge et traînant un cabas qui
se trouvait au carrefour, de loin, je l’avais prise... pour le père Noël.
Faut croire que c’est la saison ou jamais.
Passez de joyeuses fêtes !
Jeudi matin, grand moment : j’ai posté mon roman à un éditeur. Des heures de travail, des
années de maturation, des espoirs et des déceptions, et voilà enfin mon bébé envoyé entre
les mains du comité de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, préparation des gâteaux destinés au lendemain matin. Plus tard, je me suis
retrouvé à Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot à l’occasion de la soirée
culturelle, littéraire et festive
organisée par Sylvie.
Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes
avec les anciens de la (et non « le ») Gang, ainsi que
Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donné des idées d’éditeurs à qui proposer
mon thriller si jamais la maison d’éditions à qui j’ai proposé mon texte le refuse),
j’ai fait dédicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-même l’occasion de dédicacer
quelques exemplaires des
Anges
électriques où se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tête ».
Quelques photos sur le blog
de Markus Leicht.
Samedi matin, réveil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargé de mes gâteaux faits maison et
bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort
heureusement, je ne suis pas arrivé en retard à mon club de sport, mais ma promenade imprévue
chargée comme un mulet a remplacé le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons
bien transpiré et les gâteaux Bagdad et pomme-amande (ce dernier étant cuit au four à micro-ondes) accompagnés de
clairette de Die et de crémant d’Alsace nous ont permis de récupérer les calories brûlées
durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la Préfecture, Centre 2
avec un retour chargé de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux
d’anniversaire commandés chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout était à peu près prêt (j’étais en train de finir de préparer mes toasts) quand est
arrivée la première invitée, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli
petit à petit. Soirée vraiment très chouette, j’ai été gâté par tout le monde, et bien entendu
j’ai prévu à boire et à manger avec excès, j’ai de bonnes réserves de bouteilles (une pseudo-cave
avec un éventail acceptable de rouges, blancs et vins pétillants, mais pas de rosé, beuh)
et mon réfrigérateur est encore plein à craquer. Le lendemain a été un peu violent. Non, pas
de gueule de bois, j’ai été raisonnable même si je n’ai pas dédaigné le très agréable
pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge)
et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle
et encore pas mal de choses à ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre
et j’ai à présent plein de nouvelles choses à lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invités... Yes !
Lundi de la semaine passée, j’étais à Lyon pour écouter mon ami
Rémi chanter du Rossini.
La petite messe solennelle... Ah ! Un moment d’émotion rare...
Le seul élément un peu pénible de cette soirée fut le trajet depuis Saint-Étienne,
avec les trains en grève. L’arrivée dans la Capitale des Gaules ne causa pas de
problème, j’étais tombé par hasard sur l’un des seuls trains disponibles de la
fin d’après-midi, mais le retour fut moins évident, même s’il fut assuré par un car.
Réveil le lendemain avec moins d’heures de sommeil que prévues, matinée à bosser, puis
retour à Lyon pour travailler avec un collègue japonais. Toujours pas de train.
Quant aux cars de remplacement... Ils n’étaient présents qu’au hasard de leurs disponibilités.
Arrivée à Lyon pour ma réunion avec près d’une heure de retard par rapport à l’horaire convenu. Du coup,
la concentration dans le travail fut maximale. Puis la galère pour le retour à Saint-Étienne.
À Lyon Part-Dieu, un train est annoncé à Perrache. J’ai filé à l’autre gare en métro
(pas vu de train faisant Lyon Part-Dieu – Lyon-Perrache à l’affichage)
et découvert là-bas qu’il n’y avait ni train ni car. Retour à la Part-Dieu. Un TGV
annoncé pour Saint-Étienne. Je n’ai pas de réservation pour ce type de train,
me suis renseigné auprès d’un agent de la SNCF qui m’a dit d’attendre un autre train devant
normalement partir deux heures plus tard. Je me suis dis qu’il était malade (et grand bien
m’en a pris !) et j’ai pris le train soi-disant à grande vitesse – puisqu’il roulait comme un train
ordinaire – pour rentrer à la maison. Mais enfin, je suis quand même arrivé à bon port. Ouf !
Samedi, après avoir transpiré au club de sport, je me suis rendu au centre commercial
faire quelques achats en prévision de mon anniversaire (le 16 décembre).
Panique au moment de payer : impossible de mettre la main sur ma carte bancaire.
Retour chez moi, vérification dans mon portefeuille, rien. J’ai fouillé mon sac de sport,
regardant dans la poche de mon short. Rien. Le gros stress. La diode de mon téléphone
fixe clignotait, indiquant un nouveau message sur mon répondeur. Plein d’espoir, j’ai écouté le message.
La voix du directeur du club de sport. Ouf ! C’était lui qui avait trouvé ma carte bancaire
dans les vestiaires.
J’ai filé à nouveau dans le quartier de Centre 2 pour récupérer mon précieux
sésame, j’ai poursuivi ma course folle jusqu’au centre commercial pour payer mes commissions. Et j’ai pu souffler...
Sinon, retour à Lyon ce vendredi 15/12 au restaurant le Saint-Amour pour la
soirée culturelle, littéraire et festive (à partir de 19 heures).
Il y a plein d’auteurs sympas prévus, et j’y dédicacerai les
Anges
électriques !
Ponctuation musicale : première apparition publique du groupe Rockin’ James Trio
(Rockabilly) : James Baddams (chant, guitare), Jean-Marc Tomi (guitare lead),
Dominique Garcia (batterie)
Kir de l’amitié offert - boissons et restauration possible sur place.
Photographies, podcasts, demandes de dédicaces chaudement encouragées...
(*) Pour les personnes se déplaçant en voiture, parking à proximité : place des
Martyrs de la Résistance, près piscine Garibaldi.
Les gamins, quand ils naissent et que des collègues vous laissent tomber parce qu’ils prennent
des congés parentaux, et que du coup vous devez les remplacer et êtes obligés de modifier
tous vos projets, ce n’est vraiment pas cool.
Mais quand les gamins sont présents dans une salle de cinéma où vous vous trouvez aussi avec
un bon copain parce que vous avez gagné des places pour voir Souris City, c’est quand même bien sympa. Il y en a vraiment pour
tous les âges dans le dernier né des studios DreamWorks, avec différents niveaux de lecture
(sérieusement, vous croyez qu’un môme saisit l’allusion quand on découvre un cafard lisant
la Métamorphose de Kafka ?), et il est difficile de résister aux fous rires communicatifs
de la salle et aux applaudissements spontanés. On a beau dire, ça n’a rien à voir comparé
au home cinéma.
Jeudi, soirée bien sympa avec chez un couple d’amis... mais le lendemain,
avec un cours à 8h00, pas assez de sommeil et un furieux mal de crâne.
Du coup, je ne suis pas allé au concert de l’ami chanteur à Lyon. Dommage.
Samedi, réveil avec la bizarre impression qu’il fait très frais.
En effet, la chaudière est éteinte, sans possibilité de la rallumer.
Pas moyen d’appeler l’agence logement, le week-end sera ainsi sans
chauffage ni eau chaude. Gasp.
Samedi midi, je me prépare un osso buco. La sauce tomate cuit dans
une casserole, je me retourne un instant et la casserole – en
position instable sur la gazinière – se retrouve par terre,
repeignant d’écarlate tout ce que je possède de meubles, murs et sol
dans un rayon de deux mètres. Zen, je décide de manger ce qui est
encore mangeable avant de me mettre à la corvée nettoyage.
Dimanche matin, les copains avec qui je devais aller voir le Prestige
(d’après l’excellent roman éponyme de Christopher Priest) au cinéma me
font faux bond. Tant pis pour eux, le film est génial.
Lundi, après m’être douché à l’eau froide, je me mets à mon ordinateur
pour travailler un peu avant de partir au boulot. Coupure net d’électricité.
Je sors de mon appartement. Des électriciens me disent que c’est normal,
qu’ils avaient prévenu les locataires par affiche, mais l’affiche en
question a été ôtée par d’autres ouvriers s’occupant de la nouvelle
boutique d’en bas.
Au bureau, j’envoie un petit courrier électronique à une amie pour
lui rappeler que je fête mon anniversaire bientôt et que son compagnon et
elle sont invités. Une heure plus tard, je reçois une réponse
laconique de sa part m’indiquant que son petit ami est décédé
vendredi et que l’enterrement aura lieu jeudi. Stupeur face à
l’horreur de la situation. Se trouver bien coup d’avoir mis aussi
sauvagement les pieds dans le plat. Mes petits problèmes du week-end sont
soudain si dérisoires...
Le chrono est lancé. Dans un mois, ce sera mon anniversaire, et d’ici là
j’aurai envoyé le tapuscrit de mon roman à un éditeur
(au futur antérieur, pas au conditionnel, je ne me laisse pas
d’échappatoire).
Parce que, il faut se le dire, je vieillis. Si, si. La gentille dame
qui organisait les ateliers d’écriture auxquels je participais il
y a deux-trois ans ne m’avait pas reconnu, du moins pas avant que je
n’ôte mes lunettes de soleil (qu’elle avait d’ailleurs dans les yeux...
le soleil, pas les lunettes !).
Samedi dernier, au salon du livre de Lyon, j’ai eu l’occasion de revoir
Sire Cédric,
auteur aussi sympathique que ses textes fantastiques sont horrifiques,
rencontré lui aussi il y a trois ans de cela lors d’une convention
de science-fiction. Entre temps, le garçon a publié d’intéressants
recueil et roman fantastiques et prend l’apparence d’un vampire
lorsqu’il dédicace ses écrits.
Enfin, après ce passage décisif à la Poste, l’esprit libéré de mon roman,
pas de temps pour le baby blues : les projets ne manquent pas.
Avec mon compère Jean-Jacques, nous reprendrons la suite des aventures
du professeur Challenger dans l’univers steampunk
que nous avions élaboré dans « Quand s’envoleront ma vie
et ma conscience... », notre première nouvelle en commun
parue il y a – là aussi ! – trois ans.
Me voilà de retour de mon escapade bordelaise. De ce court
séjour dans l’ancienne capitale de Guyenne, je retiendrai
le temps encore clément malgré la fin du curieux été indien
arrivé un peu plus tôt dans l’Hexagone, la présence des
Anges électriques à la Fnac mais pas
chez Virgin, le charme des musées des beaux-arts et d’art contemporain (des pièces
intéressantes, mais certaines expositions n’avaient pu être présentées,
aussi ces musées étaient-ils gratuits), ainsi qu’un plat dont le nom
est tout un poème : « la carcasse royale ».
Deux jours après Halloween, ce menu avait une saveur curieuse. Je pensais
d’abord à un gag, mais vu le prix affiché, cette possibilité était à écarter.
Mon choix de déjeuner fut donc tout trouvé. Comme ça, au pif.
Et grand bien m’en prit !
La surprise fut en effet excellente : dans une grande assiette
se trouvait la carcasse d’un canard auquel ne pendait plus que
quelques magrets, des pommes de terre et des cèpes avaient remplacés
les entrailles de la bête, le tout était accompagné de foies gras poêlés,
manchons et gésiers sur un lit de salade... Un véritable festival !
(Remarquez d’ailleurs que cela rime opportunément avec « régal ».)
Le monde est parfois mal foutu, et parfois bien quand même
La semaine prochaine, je vais aller à Bordeaux dans le cadre de mon
métier-que-j’aime-bien.
Trois jours de pris pour voir un étudiant pendant 3 heures, normal avec le train
qui met 10 heures pour faire le trajet aller (et autant retour),
normal que ce soit pendant les
vacances car, autrement, comment pouvoir dégager trois jours d’affilée ?
Pas de problème, me suis-je dit, je vais pouvoir travailler sur mon roman
dans le train, c’est sympa. Et, en plus, je vais pouvoir retrouver à
Bordeaux des connaissances.
Mais... et meeeeeeeerdeeeeeee, les
copains que j’avais prévu de voir n’y seront pas.
Déjà, il y a les Utopiales à Nantes au même moment, donc tant pis pour voir
M’sieur Queyssi.
Par ailleurs, l’ami Francis Valéry (qui a mis en ligne son
weblog et sa
boutique) animera un spectacle avec sa copine
dans la région stéphanoise (un comble). Donc je serai soli-solo à Bordeaux,
dommage.
Ouais, parfois, dans la vie, ça ne l’fait pas.
Autre annonce, le frangin Ugo Bellagamba s’est lancé dans l’organisation
de la convention de SF de 2008 qui aura lieu à Nyons (dans la
magnifique Drôme provençale). J’y serai, bien sûr (je viens d’envoyer
mon bulletin d’inscription à Ugo) et je devrais normalement présenter quelque chose
sur René Barjavel et animer une table ronde. Ça sera bien marrant.
Enfin, à partir de demain, le samedi 28 novembre, vous devrez trouver
l’anthologie les Anges électriques
dirigée par A.-F. Ruaud dans toutes les bonnes librairies,
avec dedans un texte-qu’il-est-de-moi-et-qu’il-est-top-bien.
Dans la vie, ça l’fait quand même, après tout...
La Fête du Livre à
Saint-Étienne ?
Très bien, merci. J’y retourne dans un instant.
Les rencontres littéraires qui s’y déroulent me ramènent aux impressions que j’ai eues
l’an dernier lors dans la conférence de Nice sur
« L’histoire dans la SF, la SF dans l’histoire ».
Les actes sont à présent en ligne et vous trouverez l’article que j’ai écrit (en collaboration avec J.-J. Girardot)
ici. Bonne lecture !
Fugit irreparabile tempus / sic transit gloria mundi
Plus beaucoup de temps entre le boulot (réunions, séminaires, cours
et inévitables tâches administratives), le club de sport et la piscine
(parce que je le vaux bien), l’atelier d’arts plastiques (avec la
création d’une nouvelle pièce s’inspirant de la sculpture dont
je parle dans ma dernière nouvelle) et l’écriture de mon roman...
En plus, je serai injoignable ce week-end pour cause de
Fête du Livre à
Saint-Étienne avec un programme très alléchant. Parmi les rencontres
littéraires prévues, il y en a une qui porte sur
« comment
fabrique-t-on des best-sellers ? »
Voilà de quoi piquer la curiosité !
Vendredi dernier, à Saint-Étienne, aurait dû se dérouler la
grande fête liée à l’inauguration de la
nouvelle ligne de tramway. Eh bien, c’était
loupé. Les
conducteurs de bus et tramway ont fait la grève.
Après plus d’un an de travaux qui ont défiguré la ville
et causé bien du souci au quotidien, c’était vraiment vache...
Bien entendu, après l’annonce des préavis, j’avais anticipé
ces mouvements sociaux : je me suis levé un peu plus
tôt et je me suis rendu sur mon lieu de travail en roller,
sur des chemins mal éclairés, au revêtement parfois traître,
mais heureusement encore praticables (il n’y avait ni pluie
ni feuilles mortes).
Après le déjeuner, le retour de ma petite université sur la colline
s’est fait très rapidement, tout schuss sur mes rollers, et j’ai rejoint
mon laboratoire en empruntant la voie des tramways restés
exceptionnellement au dépôt.
La fête eut quand même lieu (je me souviens avoir assisté à un spectacle de
percutions), ne rencontrant qu’un succès mitigé
en raison des circonstances (une inauguration de ligne de tramway sans
tramway, ça ne le fait pas vraiment)... et la grève se prolongea
durant tout le week-end. Pas glop, tout ça...
Je viens de découvrir Pandora Internet Radio grâce à un lien trouvé sur
les Mnémoglyphes de JR.
Eh béh, c’est achtement bien, comme truc ! Bon, bien sûr, ça ne marche
qu’avec des musiques anglophones ou du répertoire classique (méééeuh, rien trouvé
en essayant de me faire une radio musicale Mylène Farmer, et on ne se moque pas !)
mais une radio avec les Dead Can Dance, c’est super top : j’ai découvert ainsi plein de groupes
et chanteurs géniaux à côté desquels j’étais bêtement passé...
Enfin, comme j’ai failli m’endormir quand même au bout d’un moment, j’ai essayé une radio
Sex Pistols, les résultats étaient prévisibles (les Clashs, les Ramones, etc.),
et ça m’a bien réveillé. Ensuite, j’ai essayé une radio Smashing Pumpkins et
j’écoute en ce moment une radio Jeff Buckley...
Yeah, pour m’accompagner dans mes travaux devant l’ordinateur,
je vais finir par n’écouter plus que ça et la Planète bleue sur la radio suisse romande Couleur 3 !
Lorsque j’avais entendu parler pour la première fois des termes
« weblog » et « blog »,
on m’avait dit que cela venait du journal de bord des capitaines de navire
qui consignaient tous les événements de la traversée en mer, avec des calculs,
et en particulier des logarithmes. Des logarithmes, donc, d’où log,
qui était devenu « weblog »
avec son usage par des particuliers sur Internet, abrégé par la suite en « blog ».
Cela m’avait un peu étonné car, de formation scientifique, j’imaginais bien que les navigateurs devaient
être en mesure d’effectuer des calculs trigonométriques, mais je ne savais pas trop ce qu’ils auraient
pu faire avec des logarithmes. Cette croyance a pourtant persisté jusqu’à la semaine dernière,
lorsque je me suis mis à visionner les épisodes de la série Mystères à Twin Peaks de Mark
Frost et David Lynch (oui, je sais, mieux vaut tard que jamais). Alors, me diriez-vous, quel
rapport avec la choucroute ? Il se trouve que dans le générique est créditée une certaine
« Log Lady », la fameuse « Femme (ou Dame) à la bûche ».
Un petit coup d’œil sur mon dictionnaire français-anglais et je découvre que « log »
signifie « rondin de bois » dans la langue de Shakespeare. Je suis perplexe :
un weblog serait une bûche électronique ? Heureusement Wikipedia vient à mon secours. Ce qui était consigné par les navigateurs n’étaient pas
des logarithmes, mais les vitesses du bateau, exprimées en nœuds nautiques, vitesses calculées en jetant par-dessus bord un bouée – le
plus souvent un rondin de bois, un log – à laquelle était accrochée une corde comportant des nœuds
à intervalles réguliers dont le déroulement était chronométré avec un sablier (le rapport distance et temps donnant
ainsi la vitesse)...
Hier, en lisant par hasard la thèse d’un jeune chercheur, j’ai été surpris de découvrir que j’avais été plagié !
Je sais que l’univers de la recherche est un monde sans pitié, mais plutôt que de ressentir du mécontentement
ou de la colère à la lecture de mes idées et mes mots repris sous la plume d’un autre, je n’ai éprouvé que de l’amusement.
Il faut avouer que ce que le copieur a repris de ma thèse de doctorat, en plus du style
LATEX créé pour l’occasion, n’était autre chose que... mes phrases de remerciements !
Même si je suis retourné travailler à mon labo depuis deux semaines, ce n’est qu’à partir de lundi
qu’a eu lieu la rentrée des différentes promotions d’étudiants, et je n’ai donné mon premier
cours de l’année que cet après-midi : plus de 200 étudiants dans mon amphi.
Et de l’autre côté de la barrière ?
Certains
ont des visions cauchemardesques de leur scolarité, d’autres se souviennent surtout du côté « chacal » des années collège,
mais moi, bizarrement, je n’ai pas de si mauvais souvenirs que cela, peut-être faut-il accuser ma mémoire d’être
optimistiquement sélective...
Le week-end dernier, j’ai accueilli mes parents qui faisaient étape à Saint-Étienne dans leur
traversée de la France, et ces derniers sont venus chargés de légumes du jardin (potirons,
tomates, courgettes, concombres...), de confitures, mais aussi d’un gros carton étiqueté
« affaires scolaires Fabrice ». Et là, en ressortant ces feuilles volantes
et ces cahiers oubliés depuis des années, grosse plongée dans le passé.
Comment imaginer que l’auteur de ces croquis qui se détachaient à peine des gribouillis
allait plus tard faire des dessins si jolis qu’il pensait – jusqu’à la
fin de la troisième – se destiner au métier de la bande dessinée ?
Est-ce que le professeur de français de première qui mettait des mauvaises notes
à ceux qui choisissaient la dissertation au lieu du commentaire composé – sous
prétexte qu’ils étaient dans une filière scientifique – se doutait qu’un jour
l’un d’entre eux
publierait des articles et nouvelles... avant peut-être un roman ?
Ce n’est pas simple d’être un élève, c’est encore moins simple d’être prof,
mais nul n’a jamais prétendu que la vie était simple...
Des quelques films que je suis allé voir cet été,
je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère,
c’est le cinéma français. La Tourneuse de Pages de
Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance
nourrie par des années de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus,
comme le film se déroule dans le monde de la musique,
certaines scènes ont lieu à la Maison de la Radio, ce qui a rappelé de
nombreux souvenirs à Rémi,
un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du
Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant,
Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture
où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés
et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir
le prochain film, c’est bien M.
Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux Sixième sens et été intéressé par Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans
ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de
la Guerre des Mondes qu’est Signes. La tragique utopie du
Village
m’avait troublé. Mais que dire de la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un
ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ?
Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.
Ne plus prendre de douche, ne plus se brosser les dents,
laisser traîner la vaisselle sale dans l’évier...
Il y a quelques jours, j’ai failli me transformer
en crasseux garnement. La raison de cela : la malheureuse
voisine du rez-de-chaussée
avait fait couper l’alimentation en eau dans tout l’immeuble afin
de ne pas voir son appartement détruit par l’eau coulant du plafond
et s’infiltrant aussi par le sol.
A priori, le plombier a pu régler le problème depuis, mais pendant une
soirée et une matinée, j’ai pu me rendre compte de l’importance de
cette ressource précieuse qu’est l’eau au quotidien, en utilisant
avec parcimonie les réserves que j’avais dans quelques bouteilles.
Mais pas de tout envie de revivre cette pénible expérience.
Le temps est redevenu beau et des amis partent la semaine prochaine
dans le sud de la France ou en Espagne mais on ne s’y trompe pas :
les vacances semblent bien sur le point de s’achever.
Les fournitures scolaires occupent les têtes de gondole des magasins,
je suis allé transpirer à mon club de sport, j’ai remplacé mes baskets
par des chaussures de ville ; ce sont des signes qui ne trompent pas.
C’est le temps du retour, les personnes en exil occupent à nouveau ce qui
leur reste de maison ici ou là, la paix fragile s’installe à l’ombre des fusils et des canons
de l’armée officielle et des intérimaires de l’ONU. La vie reprend son cours, les uniformes changent
mais c’est toujours la même litani(e). Ça va sans doute me faire bizarre, quand je reviendrai
donner des cours dans la triple ville,
au Nord, cet hiver...
Me voici de retour de Gironde où j’ai passé quelques jours chez
Francis Valéry
qui organisait une petite fête à l’occasion de son anniversaire. Moment bien agréable
dans une charmante demeure sise dans les Côtes de Blaye en compagnie
d’autres artistes, auteurs, musiciens, illustrateurs, gens du théâtre...
Prendre le train Lyon-Bordeaux, c’est un peu partir en expédition. Roanne, St-Germain-des-Fossés,
Gannat, Commentry, Montluçon, Guéret, St-Sulpice-Laurière, Limoges, Thiviers,
Périgueux, Coutras, Libourne... Il faut savoir
s’occuper entre la fin de la matinée et le début de la soirée, des heures suffisantes
pour terminer un roman de taille ordinaire (pour moi, ce fut
l’Alchimiste
de Paulo Coelho), pour écrire, voir du paysage ou faire de drôle de rencontres.
À l’aller,
une espèce d’ogre m’a tenu compagnie pendant près d’une heure. Sans préambule ni quelconque
signe d’encouragement de ma
part, l’animal s’est aussitôt mis à se raconter, et très fort,
étant devenu dur de la feuille. Ancien de la SNCF, il avait, dans sa jeunesse,
alimenté en charbon des locomotives, sept tonnes aller, sept tonnes retour,
et ce travail de force l’amenait à se restaurer
d’une omelette faite de trois douzaines d’œufs...
Il m’a parlé de ses collègues – dont il
s’efforçait de retrouver le nom de chacun – et de leurs petites méchancetés,
des matchs de foot qu’il arbitrait, de la mémorable finale de district
à la Souterraine,
de la fanfare où il jouait du saxophone...
Le marque-page posé dans mon livre, je l’ai laissé évoqué les petits riens qui faisaient
sa vie, alors que dans le wagon, vu la corpulence et les décibels du compagnon de
voyage, on ne voyait et n’entendait que nous... (Enfin, surtout lui.)
Avec du recul, je me dis que si j’avais été psy, je crois que je me serais fait payer.
Sans transition. Demain, cela fera un mois que
ça a commencé. Ne
les oublions pas.
Je suis de ceux qui craignent les beaux jours. Alors que les nuits et les jupes
des filles deviennent plus courtes, je cache mes yeux derrières des lunettes
noires et je passe pour un extraterrestre en persistant
à me promener en pantalon et veste. Au cours du mois de mai, j’étais allé faire une
journée de marche en montagne avec des amis, et malgré ma casquette, de l’écran
total 50+XXL et un léger pull à manche longue, je me suis retrouvé avec des méchants
coups de soleil sur les mains, le visage, les oreilles et la nuque.
Vous imaginez mon angoisse avant de partir une semaine en Tunisie faire de la plongée sous-marine...
Eh bien, je suis revenu de mon séjour en Méditerranée avec un joli hâle après avoir
suivi le traitement que m’avait indiqué mon médecin... à base de
quinine. Ben ouais,
son usage n’est pas réservé au traitement du seul paludisme. Si comme moi vous êtes
du type blond aux yeux bleu clair, avant de partir au soleil, demandez conseil à votre
médecin...
Sinon, demain, je reprends le train pour aller du côté de Bordeaux voir l’ami
Francis Valéry.
Enfin, ce n’est pas parce que ce sont les vacances qu’il faut oublier
ceux qui sont là-bas.
Au mois de décembre dernier, je me posais la question de savoir si j’allais
ou non acheter l’appartement que j’occupais alors en location
et que mes propriétaires souhaitaient vendre. J’exerce un métier
stable, le loft me plaisait, mais le prix me semblait excessif,
l’appartement nécessitait un grand nombre de travaux pour le
transformer en un duplex intéressant et, surtout,
j’éprouvais des réticences à m’attacher de manière définitive
à des murs.
Pourtant, dans mon entourage, toutes les personnes dans ma situation
franchissaient le cap et
se décidaient à devenir propriétaire en regrettant souvent de
ne pas s’être décidées plus tôt.
Las, je m’étais séparé de ma petite amie, et ces projets ne
convenaient plus à mon statut de célibataire. Je me suis donc
mis à la recherche d’un nouvel appartement à louer...
Quelques semaines plus tard, en arpentant les rues d’une très jolie
ville portuaire de Méditerranée, je discutais avec un de mes collègues
et lui faisais remarquer le nombre important d’immeubles qui s’y
construisaient. Il m’expliqua qu’avec la flambée des cours de
l’immobilier depuis des années, le moyen le plus simple de faire
fortune était d’acheter un terrain, d’attendre un peu et de le
revendre ensuite avec une plus-value extraordinaire ou, mieux
encore financièrement, de bâtir une résidence revendue ensuite appartement
par appartement. Il suffisait d’avoir l’apport financier nécessaire,
et, ajouta-t-il dans un soupir, c’est ce qui lui manquait.
La flambée d’aujourd’hui, elle n’est plus due aux promoteurs mais
aux missiles. Cette ville, c’était Tripoli. Ce pays, le
Liban.
Juste avant de partir en vacances, ironie du sort, j’ai appris que la
Région
venait d’accepter nos demandes de financement pour aller refaire pour l’année
2006-2007 des missions d’enseignement. Comme
lui et
d’autres, n’oubliez-pas ceux qui sont là-bas. S’il vous plaît.
Alors que s’embrasent les États du Levant où se trouvent certains de
mes collègues et étudiants, je n’ai que le courrier électronique
qui me relie à eux pour avoir une vision « de
l’intérieur » de la situation.
Le cèdre que j’ai ramené de là-bas se meurt (bien que Stéphanois, je
n’ai peut-être pas la main verte) et je me rends compte soudain que
l’autre bout de la Méditerranée est situé vraiment très loin de la France.
Vivement les vacances. Ironie, c’est bien sur les terres puniques que je vais partir
la semaine prochaine, or ce sont des Phéniciens partis de
l’actuel Liban qui avaient fondé la civilisation carthaginoise...
Est-ce que ces quelques jours me permettront de fermer les yeux sur le monde ?
Je suis myope. De ma famille, je suis sans doute celui qui a la
meilleure vue (enfin, « j’étais », car
mon frère cadet s’est fait opéré des yeux
au laser la semaine dernière) mais j’ai quand même besoin de lunettes
pour voir de loin, c’est-à-dire quand je conduis (ce qui m’arrive deux
fois par an) ou quand j’assiste à un spectacle (cela est plus fréquent,
heureusement). Dans les eaux tunisiennes,
je vais faire de la plongée sous-marine, aussi me suis-je fait faire
un masque dont les verres corrigent ma myopie. Je pourrai ainsi
me baigner et voir, car le site est réputé pour cela,
de nombreux mérous, poissons qu’appréciés des
amateurs de calembours parce qu’ils produisent de la laine et des vents.
« On » va jouer ce soir !
« On » va à nouveau être les champions du monde !
Si les espoirs des supporteurs de l’équipe de France de football se réalisent,
le « on » va se transformer en « nous »
et provoquer des explosions de joie, des gonflements d’orgueil,
comme si, derrière leurs télévisions (ou dans le stade de Berlin),
ils étaient pour quelque chose dans ce qui ne reste, malgré tout,
qu’un simple sport devenu spectacle. Si ce n’est pas le
cas, les plus fidèles des supporteurs pleureront la défaite de leurs héros,
et les plus lâches, déçus, transformeront le « on » en
« eux », et ce sera ainsi la faute de l’arbitre, de l’entraîneur,
de l’équipe, du temps, du terrain, de la forme des poteaux ou de je-ne-sais-quoi
d’autre comme excuse imaginable.
Ah, « on » va encore m’accuser d’être rabat-joie, de ne
pas être solidaire de l’équipe nationale, voire de ne pas aimer
mon pays... Point du tout, je me félicite de savoir que les joueurs
de l’équipe de France sont constitués d’un bel ensemble Black-Blanc-Beur,
mais je n’ai jamais pu éprouver d’attrait pour les sports d’équipe,
surtout quand je me rappelle de ça et de ce que certains adolescents, en mal
de reconnaissance, étaient prêts à faire
pour obtenir une – malheureuse – victoire.
Mais bon, si cela peut mettre des gens en joie, ne boudons pas
leur (nôtre ?) plaisir... Alors allez les Bleus !
(enfin, ceux qui ont un maillot blanc, j’y comprends rien.)
Cette semaine, mon ancienne Université m’a fait parvenir mon
diplôme de doctorat. Ouais, cela fait trois ans et demi que
j’ai soutenu ma thèse, mais le diplôme officiel n’a été
imprimé que l’an dernier, et ce document avait été égaré
quelque part entre la Faculté, les Archives et le Service du Troisième
Cycle.
C’est finalement une nouvelle personne qui, en remplaçant une autre
(vraisemblablement incompétente) au Service de la Recherche,
a repris mon dossier (une liste de demandes postales
et électroniques, sans compter tous mes coups de téléphone,
je crois qu’on peut appeler ça un « dossier »)
et a découvert le précieux papier cartonné.
Un petit message de la part de cette brave dame laissé
sur mon répondeur téléphonique, je la rappelle pour lui
confirmer l’adresse, et je reçois avec joie un avis du
facteur m’indiquant d’aller chercher ma lettre recommandée.
Voilà, c’est officiel, c’est marqué dessus : je suis docteur en informatique...
même si j’exerce mon métier d’enseignant-chercheur depuis pas
mal d’années, du moins déjà trois en tant que fonctionnaire.
Mais bon, qui dit docteur en informatique, pour tout un
chacun, dit aussi spécialiste de tout ce qui touche de près
ou de loin aux ordinateurs. J’ai beau préciser que mon
domaine, c’est à la fois l’intelligence artificielle, la
fouille de données et les sciences cognitives, cela n’empêche pas les gens
de mon entourage – amis et famille – de m’appeler au secours
lorsqu’ils sont perdus devant leur écran, clavier et souris.
On va dire que c’est la rançon du succès.
Et il y a des cas qui mettent les nerfs à
rude épreuve, même si je n’ai jamais eu l’occasion de dépanner
quelqu’un d’aussi nul que ce pauvre monsieur.
Ceci dit, j’ai parfois l’impression d’être le vétérinaire
de la Noiraude (si vos souvenirs sont lointains, je vous invite
à voir ou revoir cette vidéo ou
celle-ci) et je me demande
si mon diplôme le plus utile n’est finalement pas plutôt
ma licence de psychologie...
Argh, je ne parviens plus à alimenter régulièrement mon weblog.
Pourtant, j’ai à nouveau l’ADSL à la maison, et j’écris depuis
un tout nouvel ordinateur. Mais ça doit être aussi ça : ma
machine est dotée de tout un tas de trucs dernier cri dont un
bidule qui permet d’avoir (et de voir) la
TNT.
Or la télévision, tout comme la voiture et le téléphone portable,
est un accessoire de la vie moderne dont j’ai toujours réussi
à me passer jusqu’à aujourd’hui. Cependant, je suis resté un gamin,
et là, c’était comme le lendemain de Noël, des heures à
passer en revue les chaînes télévisées jusqu’à me rendre compte
que, malgré la qualité numérique, malgré le nombre conséquent
de chaînes (chez mes parents, on pouvait voir les six chaînes
nationales plus trois chaînes allemandes), je crois
en avoir fait le tour : rien de bien neuf sous le soleil.
En plus, j’ai de la chance : il y a du football à la télé,
donc rien qui puisse attirer mon attention devant l’écran
en ce moment, n’éprouvant aucun intérêt pour le ballon rond.
Enfin, voilà, il n’y a pas eu que des plongées dans le virtuel car ces derniers
jours ont quand même été l’occasion de voir des copains auteurs.
Tout d’abord, il y a déjà trois semaines de cela, l’ami
Francis Valéry était de passage
à Saint-Étienne. Francis, avec qui, en compagnie de
Jiji, nous avions dîné
dans une crêperie qui fait d’excellente râpées, a parlé de tout et de rien, et de son
nouveau bouquin Chroniques du Premier Âge,
mais peut-être avec un peu moins de cohérence que lorsque nous
étions chez moi pour prendre l’apéritif et qu’il y avait encore
des bouteilles de Soho et de Malibu dans mon réfrigérateur.
Francis, bien que grand amateur de whiskies, s’est avéré être
aussi un véritable exterminateur de mes alcools de filles.
Et puis, vendredi dernier, à Lyon, j’étais dans un bar de la Croix-Rousse pour
fêter le lancement des Minuscules Flocons de Neige depuis Dix Minutes de
David Calvo.
Cadre sympa, un peu techno-branchouille, et même si je n’ai pas eu
l’occasion de vraiment discuter avec David car pas mal de monde voulaient lui parler
(pas grave, nous avions déjà eu l’occasion de parler autour d’une pizza
quelques jours plus tôt chez
André-François Ruaud), j’en ai profité pour entamer
la discussion avec le sympathique
Markus
Leicht dont je viens de découvrir le
blog.
Ah, enfin, j’ai à nouveau Internet à la maison !
Il fait beau, je profite du soleil (mais à l’ombre, vu que j’ai
une fâcheuse tendance à me transformer trop vite en homard).
Le festival de la semaine dernière (Fest’Uval Jean Mon’Arts,
au château de Saint-Victor-sur-Loire) a remporté un franc succès.
J’ai bien aimé les concerts
(qu’ils aient été de musique chorale, jazz ou rock),
la danse (modern jazz) ou le théâtre (avec une petite
préférence pour les pièces des Amis en scène
et de la Compagnie Navaja avec son « Navaja Circus »).
Et puis, bien entendu, il y avait une exposition. Me voilà devant la vitrine
présentant quatre de mes sculptures : « Alter-égoïsme »,
en haut ; le « Don », au milieu, à gauche ;
le « Masque du Démon » au milieu, à droite ;
« l’Ange contemplatif » en bas.
Si j’ai une tête étrange, c’est que je me
suis photoshopé en Fantomas pour qu’on ne puisse pas me reconnaître...
mais vous ne me distinguerez pas mieux
sur les autres photographies que l’on peut trouver de moi sur Internet, par
exemple parmi les
auteurs de SF sur le site des Pages Françaises de Science-Fiction.
Ça y est. Enfin, presque... Quel soulagement d’avoir pu
vider le dernier carton du déménagement ! Maintenant, mon
appartement a désormais une allure à peu près convenable. Les
derniers meubles m’ont été livrés ces derniers jours, j’en ai installé
une partie avec l’aide d’un
copain,
le reste tout seul par la suite (je suis à présent un roi du tournevis,
du marteau et de la perceuse), et maintenant que j’ai une grande
armoire et une nouvelle bibliothèque, j’ai pu m’acheter des
fringues... et je vais à nouveau pouvoir m’offrir des livres.
Mouais...
Il n’empêche que, plus de deux mois et demi après ma nouvelle
installation dans ce logement, je n’ai toujours pas Internet
(enfin, l’ADSL). Et comme plein de contribuables de notre beau
pays, j’ai choisi la télédéclaration des revenus. Mmmmmm...
Faudrait quand même que je puisse me connecter très prochainement
sur le sites des impôts.gouv.freu, sinon, ça va pas l’faire.
À part ça, sachez que je vais présenter mes dernières
sculptures lors de l’exposition organisée pendant le Fest’Uval
Jean Mon’Arts, au château de Saint-Victor-sur-Loire, à quelques
kilomètres de Saint-Étienne.
Ça commence toujours par des picotements dans la gorge. Puis
apparaît la toux. Et viennent les éternuements, le besoin de se
moucher sans arrêt et la fièvre. Enfin, depuis hier, j’ai beaucoup de
mal à m’exprimer... ma voix a perdu une octave... et je ne peux dire que
quelques mots à la Barry White (oh, baby, you’re so sexy) avant d’être
aphone.
Mais s’il n’y avait que ça...
Dimanche, je suis allé faire une petite balade en montagne avec
des amis, entre la Haute-Loire et l’Ardèche. Pas un temps super
génial, j’avais un pull, mais j’ai quand même mis mes lunettes
de soleil et ma casquette. Heureusement. J’en suis revenu avec des
coups de soleil sur le visage, les oreilles, la nuque, les mains...
À croire que j’avais passé toute une semaine à faire du ski.
Lundi, je suis allé à Lyon pour mon boulot, mais j’en ai aussi profité pour
voir des amis, dont le gars
qui cause dans le poste, je lui ai montré des liens sympas, tels
que comment retrouver une musique par son rythme ou
trouver une image en dessinant. J’aurais aussi pu lui
montré Google Earth, que l’on peut maintenant avoir aussi bien
sur un PC sous Windows que sous
Macintosh,
ou Google Moon (zoomez au max, pour voir),
le Montage-a-Google,
la recherche d’un article encyclopédique sur
Wikipedia ou
la création de posters à partir d’images avec
Rasterbator...
Bon, c’était facile, j’avais participé le samedi après-midi à l’animation de la
Vogue
du Net, un événement grand public dédié à l’internet.
La semaine dernière, je suis parti en conférences.
Cela avait commencé sur les chapeaux de roues. Le matin même,
c’était déjà la course pour aller dans un magasin d’électroménager
afin de leur rapporter les enceintes de mon ordinateur...
elles n’émettaient plus qu’un horrible grésillement
et, comme par hasard, la garantie allait s’arrêter deux jours plus tard.
Voilà un imprévu dont on se passerait volontiers.
À la gare, j’ai retrouvé mon co-auteur. Vu son âge, il pourrait
être mon père, et c’est cependant un vrai gamin... Depuis deux semaines,
il est un jeune papa, son épouse ayant accouché de jumeaux.
Pas le temps de souffler.
Même le petit temps d’attente à la gare de Lyon Part-Dieu était
mis à profit pour retrouver un copain. Durant le trajet jusqu’au grand Ouest
en TGV, mon collègue et moi avions mis une dernière touche à notre présentation.
Nous sommes arrivés à destination à 20h31 précises, sans une minute de retard, hélas
ce n’était pas suffisant pour attraper le dernier bus dont le départ était
prévu à 20h15... Tant pis, nous avons fait rouler nos valises jusqu’à
l’hôtel en passant par des endroits étonnamment champêtres
(il faudrait un jour que les fabricants de valises pensent
à équiper leurs produits de roulettes 4x4).
La conférence a rassemblé des grands chercheurs de mon domaine
– c’est toujours à la fois curieux
et très plaisant de voir en vrai des personnes que l’on
a étudié à l’Université –, j’ai retrouvé un copain
qui avait vécu pendant deux ans à Saint-Étienne,
j’ai fait plein de connaissances sympathiques, j’ai très
bien mangé (dans un restaurant gastronomique, j’ai choisi
en entrée un flan de tourteau au coulis de chorizo, suivi
de selle et ris d’agneau, un régal !), je suis même
allé en discothèque avec d’autres conférenciers, bref, ce
fut un de ces grands moments de stimulation intellectuelle
qui me fait adorer mon métier.
Théoriquement, la semaine qui vient de s’achever était une semaine de vacances.
Mais bon, ça, c’est la théorie.
En pratique, je n’ai sans doute jamais autant donné d’heures de cours
dans ma vie d’enseignant-chercheur que cette semaine-là : il fallait bien rattraper
les heures qui étaient prévues durant la période de blocage de
l’Université (le blocage lié au retrait du CPE, vous vous rappelez ?)
Et hier matin, j’ai enfin pu endosser l’autre casquette de mon métier :
je suis allé chez un copain avec qui j’ai écrit un article scientifique
pour terminer la présentation que nous allons en faire à une conférence
où nous irons la semaine prochaine. Joie !
C’était sans compter la réception du message électronique
– mais néanmoins affolé ! –
du directeur de mon labo qui, de l’autre bout de la Terre, m’a demandé de
lui faire parvenir une fusion de différents fichiers rédigés par les membres de notre
équipe et nos partenaires sur un gros projet de recherche. Retour en
urgence à mon bureau dans l’après-midi pour effectuer le travail
demandé, j’en ai profité pour rajouter un joli paragraphe
sur les sciences cognitives, et, lorsque la nuit s’est mis à tomber,
j’en avais fini avec tout ça aussi ai-je pu envoyer mes fichiers par e-mail
avant d’éteindre mon ordinateur, fermer la porte de mon bureau, brancher
l’alarme, fermer la porte de mon laboratoire, quitter l’Université
et arriver devant l’arrêt de bus... Sauf qu’il n’y avait plus
de bus à cette heure (à moins d’aimer patienter une demi-heure dans
le noir dans un quartier pas vraiment accueillant).
Bilan des courses : retour à pied (entre 45 minutes et
une heure de marche, avec des nouvelles chaussures, argh),
mon sac sur le dos chargé de mon ordinateur portable
(heureusement mon sac – nouveau, lui-aussi –
est bien plus pratique et agréable à porter que l’ancien), avec
ma légère chemise et ma veste printanière ne me protégeant guère de
la fraîcheur nocturne...
Bon, à vrai dire, on s’est fout : ce sont les vacances, non ?
M’énerve... Mises à jour limitées ces derniers
temps parce que cela fait un mois que j’ai déménagé et
que je ne peux toujours pas avoir accès à l’ADSL ;
France Telecom et mon fournisseur d’accès Internet se
revoient la balle. Par contre, j’ai réussi
à installer l’ADSL chez un de mes meilleurs amis, pourtant ce
n’était pas gagné avec un identifiant et un mot de passe de
chez Cegetruc alors qu’il avait un modem avec un kit Wanachose.
Le soleil brille enfin. Le printemps semble bien installé. Première
sortie roller tout à l’heure... Arbres en fleurs. Du bonheur. (Oh,
ça rime !) Mon genou (blessé par une entorse
l’an dernier) s’est bien remis, le fait de le laisser se reposer
et de ne pas aller skier n’a donc pas été vain.
Les quelques pentes que je descends en roller à Saint-Étienne
ne sont pas les pistes noires des Alpes... et c’est tant mieux,
avec la circulation et les obstacles de la vie citadine,
ce serait autrement du suicide.
Enfin !
Le gouvernement s’est décidé à retirer le CPE, du moins sous sa forme
actuelle...
Les étudiants ont donc décidé d’arrêter le blocage de l’Université où je travaille.
Les cours ont pu reprendre, le programme des enseignements s’est remis
en route avec trois semaines de retard. Le retour à la normalité
nous ramène à la situation que nous vivions durant le mois dernier.
Du coup, le temps aussi a décidé de faire machine arrière :
en plein mois d’avril, nous avons eu de la neige !
Mes cartons se vident les uns après les autres dans les meubles que j’installe.
Mes sculptures reprennent leur place et, peu à peu, mon univers se reconstruit.
Le soleil refait son apparition, la nature se réveille,
des vies comme la mienne connaissent un printemps composé de retrouvailles,
de rencontres et de bonnes nouvelles.
Hors de mes nouveaux murs plane une odeur mêlée de
douceur, d’espoir et... de lutte sociale.
Ça y est, j’ai enfin déménagé. J’ai quitté mon petit loft pour un
appartement plus jeune et plus fonctionnel. Des allers et retours sans
nombre jusqu’à mon ancien quatrième étage sans ascenseur avec des gros
sacs... c’est fou ce que l’on peut accumuler comme affaires sans être
pourtant le moins du monde matérialiste.
C’est en déménageant que j’ai découvert que j’avais de gentils voisins ;
dommage, trop tard pour sympathiser.
Pour accéder à mon nouvel appartement, c’est curieux, il faut traverser un
miroir comme dans le monde merveilleux d’Alice.
Autre curiosité, les chiffres significatifs d’identification de mon compteur
gaz sont 6, 6 et 6.
À part ça, j’éprouve encore quelques difficultés à vivre parmi les cartons
dans l’attente de l’achat de nouveaux meubles, et surtout ma chaudière mal réglée
s’arrête presque toutes les nuits, ce qui rend mes réveils dans la fraîcheur
des matins sans chauffage, et avec des douches sans eau chaude, des plus
désagréables...
Ma vie est un roman : 5. Autour de la Méditerranée
Ici, l’incipit place directement
le roman dans son contexte. Il s’agit d’un livre que je n’ai pas
encore lu mais qui est sur le haut de la pile de ceux que je devrais lire.
Pour l’instant, je n’ai pas encore été convaincu par cet auteur classique
car la lecture d’un de ses romans, étudié en
classe de seconde, m’avait été si fastidieuse que je ne l’avais pas
achevé, événement qui ne m’était jamais arrivé auparavant.
Maintenant que j’ai deux fois l’âge que j’avais en seconde, je pense que
je serais sans doute un peu plus résistant et que je pourrais
à nouveau m’intéresser au sort de cette infortunée
mariée à un insignifiant médecin de province.
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Aujourd’hui, de l’antique cité, il ne reste que des ruines, mais un peu
d’imagination permet de se donner une idée de la grandeur d’un peuple
qui a failli terrasser Rome. Je suis en ce moment en train de terminer
la
Dame des abeilles de Thomas Burnett Swann qui se déroule au temps
mythique de la construction de la cité, dans l’alliance des troupes de
Didon la phénicienne (l’actuel Liban) et d’Énée, rescapée de la
destruction de Troie (dans l’actuelle Turquie) par les Grecs après des années
de siège. Les bords de la mer Méditerranée ont vu naître
et mourir des villes, des royaumes, des nations, des religions et des civilisations
dont nous sommes héritiers. Même si je n’ai rien de très méditerranéen,
du moins dans mon physique, j’ai toujours été fasciné par cette mer, que ce soit
depuis le sud de l’Europe, le Proche-Orient ou le Maghreb, mon mode de
pensée est un cartésianisme latin métissé, et mes grandes amours puisent leurs
racines en Afrique du Nord ou en Italie...
Pour ceux qui n’ont pas trouvé d’où est tiré l’incipit, laissez reposer votre curseur
ici.
Hier avait lieu la Journée Portes Ouvertes dans l’Université où j’interviens,
la fameuse grand-messe annuelle d’information sur tout l’éventail de nos
formations auprès des futurs bacheliers ou autres diplômés du supérieur...
Sauf que, en raison de la grève des étudiants liée au retrait du CPE, les portes
de certaines facultés étaient fermées.
Finalement, pour éviter ce couac mémorable, comme c’était aussi la
Journée Nationale du Sommeil, tout le monde aurait
dû plutôt rester coucher chez soi.
L’incipit de la semaine n’est pas très caractéristique du roman. Il
faut attendre la troisième phrase pour voir apparaître le nom du héros,
la quatrième pour supposer qu’il s’agit de science-fiction et la cinquième
phrase pour ressentir un certain malaise. Le titre est une date.
C’était une journée d’avril froide et claire.
Je ne sais
si la fin de l’hiver sera froide mais je me trouverai
à ce moment-là dans mon nouvel appartement. Il est un peu
moins clair que le loft que j’occupe encore jusqu’à la fin
du mois de mars et il a sans doute un peu moins de charme
(mon appartement actuel a un haut plafond, des murs recouverts de
chaux vénitienne, du parquet à bâtons rompus
et de grandes fenêtres donnant sur une bonne partie du ciel depuis le quatrième étage), pourtant
je sens que je vais me plaire dans cet espace plus grand et plus fonctionnel, avec
son chouette salon et ses pièces qui deviendront ma chambre, mon bureau-bibliothèque et mon atelier
de sculpture. Je vais avoir les clés dans dix jours et j’aurai
deux semaines pour déménager...
Pour ceux qui n’ont pas trouvé d’où est tiré l’incipit, laissez reposer votre curseur
ici.
Ma vie est un roman : 3. Salut bisamme, ich bin a Elsasser
L’incipit du jour (ou de la semaine) est celui des
Particules élémentaires de Michel Houellebecq...
Ce livre est avant tout l’histoire d’un homme, qui vécut
la plus grande partie de sa vie en Europe occidentale, durant
la seconde moitié du XXe siècle.
Étant né au cours des années
soixante-dix, j’espère quand même vivre bien davantage dans le siècle suivant, le
XXIe... Je suis né à Strasbourg, l’une des trois capitales
européennes. J’ai passé presque toutes mes premières années (jusqu’à la
moitié des années quatre-vingt dix) en Alsace avant de m’établir en
région Rhône-Alpes.
Bien qu’étant né de parents originaires d’Alsace et ayant un patronyme germanique, je
ne connais que des bribes du dialecte alsacien, je n’ai jamais réellement eu l’accent régional (qui n’est
finalement pas pire que l’accent stéphanois, ch’ti ou méridional) et je n’apprécie
que très peu le folklore alsacien. Cependant, je reste fidèle à mon tempérament alsacien
par plusieurs caractéristiques dont l’intérêt pour les autres cultures
(Strasbourg est une accueillante cité carrefour au sein de l’Europe,
son nom signifie d’ailleurs « la ville des routes »)
et le goût de la bonne chère (la nourriture y est peut-être un peu trop
riche mais succulente et convient bien à la rigueur des hivers alsaciens).
Seulement, jusqu’il y a peu, je n’avais pas encore réussi à faire un
kouglof, cette brioche
caractéristique de ma région natale dont il y a autant de recettes que
d’orthographes possibles...
Eh bien, voilà qui est chose arrangée depuis hier :
Après plusieurs essais malheureux dus à un mélange imparfait de la
pâte, une levure mal utilisée, ou d’autres petits problèmes de préparation,
j’ai enfin réussi à faire mon kouglof. Délicieux au petit déjeuner,
à déguster nature ou avec cette fameuse pâte à tartiner au chocolat et à
la noisette... Il y a de l’Alsace ce matin dans mon chez-moi de Saint-Étienne.
Je viens d’apprendre que je mesure un centimètre de plus que la
moyenne nationale des hommes adultes... et que je pèse quelques kilogrammes
de moins.
Ah, quand même.
Nouvel incipit pour me raconter, celui de
La Nuit des Temps de René Barjavel, un livre qui m’avait
boulversé aux premiers moments de mon adolescence...
Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t’ai laissée
là-bas au fond du monde, j’ai regagné ma chambre d’homme de
la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j’ai si
souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres
qui m’ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi
mon enfance et où, cette nuit, j’ai cherché en vain le sommeil.
Ce n’est jamais simple de perdre celle que l’on aimait. Lorsqu’une
histoire d’amour se meurt, on regarde l’autre avec incompréhension,
on se demande pourquoi on l’a aimé, ou on ne parvient pas à comprendre pourquoi
l’autre nous aime encore. Parfois, quand on comprend et accepte
le malentendu réciproque, on peut se pardonner mutuellement et
rester bons amis. La regarder faire sa vie avec quelqu’un d’autre sans jalousie,
sans amertume, et se réjouir de son bonheur, c’est possible
quand on fait le deuil de la relation passée.
C’est rare, mais ça m’est pourtant arrivé alors que j’avais pourtant été
très amoureux d’elles. Je suis un grand lecteur, alors je sais tourner
la page...
Près de deux semaines sans donner de nouvelles.
Je vais bien mais suis très occupé ces derniers temps.
J’ai trouvé un truc : raconter un bout de ma vie
à partir de l’incipit d’une œuvre célèbre ou
non, d’un roman que j’ai lu, ou pas. Ici, il s’agit d’un
incipit archi-connu, je n’ai lu que l’adaptation BD réalisée
par Stéphane Heuet (ouh, la honte ! oui, je sais).
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Et c’est d’ailleurs toujours
le cas car je suis au meilleur de ma forme le matin.
Comme je me réveille tôt, avant six heures,
et plus souvent même avant cinq heures du matin, et que j’ai besoin de mes
sept heures de sommeil, j’essaie de me coucher avant dix heures du soir
(qui a dit « comme les poules » ?).
J’ai l’avantage d’avoir un excellent sommeil, de m’endormir presque aussitôt
que je souhaite dormir, et de ne me réveiller que cinq minutes avant la
sonnerie du réveille-matin. Toutes mes petites amies m’ont toujours envié
cette particularité... et m’ont reproché le fait de ne pas être amateur de
grasses matinées. Las, le monde appartient – paraît-il –
à ceux qui se lèvent tôt. Tant pis pour elles.
Il ne m’a pas fallu très longtemps pour regretter mon retour en France.
Il faut dire qu’au Liban j’étais soigné comme un coq en pâte...
Certes, l’organisation là-bas était un peu bordélique, mais tout se
passait quand même dans une ambiance chaleureuse et finissait
par arriver, il suffisait d’être patient. Tripoli, le soleil, la mer, la montagne, la cuisine
aux senteurs épicées, la saveur de la menthe, les pâtisseries d’Hallab...
Ici : le froid, le restaurant universitaire, les problèmes du quotidien à gérer.
Et plus de téléphone à la maison. France Telecom m’a encore fait le coup
du faux contact quelque part (ça vient juste de fonctionner à nouveau).
Les bus ou le tramway que j’ai l’habitude de prendre ont changé de trajet et d’arrêt.
Même les magasins où je vais faire mes courses ont modifié leur structure,
perdant des rayons de produits pratiques au profit des conneries en solde.
C’est dingue, ça, je ne suis parti qu’une semaine, et je ne reconnais plus rien !
Ah, si. Il y a quand même encore les immuables clochards qui font la manche ou les Mormons
qui veulent me convertir... Aux uns comme aux autres, je réponds
que je suis désolé. Belle hypocrisie occidentale.
Et puis, bien sûr, il y a toujours les merdes de chien.
Dans un instant, je vais partir au Liban (pour mon boulot).
Du coup, j’ai bu du soda en prévision des troubles gastriques
qui risquent de m’arriver là-bas (par exemple si j’oublie de me
brosser les dents à l’eau minérale). Et je compte en boire aussi
sur place (avec du thé, hein, faut quand même pas déconner)
parce que c’est quelque chose qu’il est assez facile de trouver un peu
partout sur Terre. La boisson du docteur Pemderton est en effet si
horrible (à la fois terriblement acide et effroyablement sucrée)
que même les méchantes bactéries n’osent s’y frotter.
C’est peut-être ça, la mondialisation : la santé pour tous ?
Teuf, teuf, qu’est-ce qu’il ne faut pas dire, parfois...
Je ne sais si cela est dû à mon manque de sommeil
(ne dormir que quatre heures parce que l’on participe à
l’organisation d’un congrès) ou à un certain stress
(je dois partir dans quelques jours au Liban pour une
mission d’enseignement, et un bon nombre de problèmes
logistiques n’ont pu être réglés à l’heure actuelle),
mais je viens de faire un rêve dont je suis parvenu à me souvenir.
Ou plutôt un cauchemar.
J’étais dans la mer, avec de nombreux baigneurs, et soudain
une grosse ombre s’est rapprochée à très grande vitesse.
Puis un « plouf », quelques éclaboussures,
et j’ai mis ma tête sous l’eau pour voir s’éloigner une
espèce d’énorme requin noir.
Mon voisin de baignade (ou ma voisine ?) avait disparu,
laissant à l’eau une sinistre teinte rouge.
Tout le monde a alors été pris de panique, et c’est à ce
moment-là que je me suis réveillé en sursaut...
Euh, docteur Freud, c’est grave ?
Ça y est, j’ai déjà commencé à réaliser les bonnes
résolutions énoncées un peu plus tôt.
J’ai profité des dernières heures de vacances pour mettre à jour mon site,
il n’y a donc plus de « frame »... Ainsi, même si cela
est transparent, il est à présent possible de lier les différentes
sections de mon site.
Et puis, comme promis, voici une présentation de mes
sculptures.
Voilà une année qui démarre bien !
Deux mille cinq est morte.
C’était une année que j’aimais bien, une année
où j’ai fait pas mal de choses intéressantes, de bonnes rencontres,
des expositions de mes créations en terre cuite, une année où j’ai
vécu de très bons moments...
Quelques regrets, bien sûr, comme ne pas avoir assez avancé au niveau
de l’écriture, mon roman ayant dû à nouveau hiberner avec la fièvre de boulot
connue à la fin de l’année. À ajouter aux éléments négatifs,
je n’ai toujours pas ajouté les archives de mes anciens weblogs à ce site et
je n’ai pas encore mis en place d’exposition virtuelle de mes sculptures
digne de ce nom. Mais ça va venir. Rapidement. En tout cas, je l’espère.
C’est le moment de prendre des
bonnes résolutions.
Me remettre sérieusement à terminer la réécriture de mon roman, trouver
un éditeur, me lancer dans de nouveaux textes.
Je vous souhaite une bonne année, avec santé (on ne se rend compte de son
importance que quand on ne l’a plus), amour et réalisation des projets
qui vous tiennent à cœur...
Ou que de vertèbres dans le squelette humain...
En bref, je viens d’avoir aujourd’hui l’âge qu’avaient, lorsqu’ils sont morts,
Alexandre III de Macédoine (qui avait alors conquis le monde connu) ou Jésus de
Nazareth (qui lui, pour le coup, n’est semble-t-il pas resté mort très
longtemps).
Et tout va bien, d’autant que je suis pour la première fois, et cela depuis
deux jours, oncle et parrain d’une adorable petite demoiselle...
Triste nouvelle. Robert
Sheckley, l’auteur états-unien de SF qui savait mettre
une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de
nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle le Prix du
Danger qui a été adaptée en film en 1983 avec Gérard Lanvin,
Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de
cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’Îsle-sur-la-Sorgue
de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher,
car il avait publié la trilogie du démon Azzie avec Roger Zelazny,
peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être
pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette
aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre
avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé
d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part
de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne,
produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de
l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui
va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
À cet instant, nous nous sommes regardé en souriant, imaginant
tous deux que les textes écrits en collaboration auraient pu être
l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits
de chacun des co-auteurs, un être impossible malgré les prospectives
technologiques du clonage et des manipulations génétiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmé Bob avec malice.
It’s a magic child... »
Bonne nouvelle. Les actes du
Colloque SF de
Nice – qui s’était déroulé du 10 au 12 mars 2005 –
viennent enfin de me parvenir.
Ils ont été édités dans la revue Cycnos, volume 22, dans les numéros 1 et 2.
Vous trouverez l’article « Le steampunk,
une machine littéraire à recycler le passé »
que Jean-Jacques Girardot
et moi-même avons écrit dans le numéro 1, des pages 55 à 66.
En espérant que vous aurez l’occasion de le lire, que cela vous
divertira tout en vous apprenant des choses... En tout cas, Jiji
et moi nous sommes bien amusés en l’écrivant, presque autant que s’il
se fût agi de fiction !
Dans mon enfance, dans ma région natale, le
6 décembre était le jour des enfants, la fête
patronale des écoliers.
Je me rappelle que lorsque je me levais et allais prendre mon petit
déjeuner, je trouvais à ma place des pains d’épice avec l’image de
Saint Nicolas, des brioches en forme de bonhomme
appelées « manala », des mandarines et du chocolat.
C’était un moment magique qui donnait aux bambins en cartable que
nous étions du courage pour affronter le mauvais temps de
l’automne mourant et qui nous permettait de patienter encore quelques
jours avant Noël, moment de vacances et de cadeaux.
C’était il y a longtemps. C’était quand on était petit.
Aujourd’hui, Nicolas ne fait hélas plus penser qu’au prénom d’un ancien
dictateur roumain ou d’un ambitieux carcherisateur de ministre...
Ouais, comme tout bon écrivain de science-fiction,
je suis né un 16 décembre. Et pas les moindres des
auteurs : ceux, entre autres, de 2001, l’Odyssée de l’Espace et de
la nouvelle Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques
(la base du film Blade Runner).
Meuh non, ce n’est même pas pour qu’on pense à me souhaiter mon anniversaire
dans deux semaines !
Et puis, tant que j’y suis, bonne fête papa !
Du jeudi 10 au dimanche 13 novembre 2005, à Nantes, se sont déroulées les
Utopiales,
le festival international (?!) de science-fiction.
Encore un rendez-vous sympa manqué.
Mais des photos très originales ont été prises des participants.
J’y ai reconnu nombre de copains et/ou auteurs, en particulier :
N’avez-vous jamais remarqué qu’il y a des modes pour les tics de langage ?
Il y a quelques années, c’était la stupide expression « au jour
d’aujourd’hui » qui avait la cote.
Ces derniers temps, j’ai rencontré
beaucoup de « un p’tit peu »
dans les propos prononcés par mes
amis, par mes collègues, voire par des politiques (comme le préfet de la Loire
à la radio, interviewé au sujet du couvre-feu, et qui a réussi à en
placer trois en moins de deux minutes).
Un petit peu quoi ? Cette simple expression a l’effet de modérer
toute proposition, et voilà qui n’est que trop adapté à la frilosité ambiante
du monde actuel...
Samedi après-midi, à Lyon, nous sommes arrivés trop tard pour profiter
pleinement de la Biennale. Pas grave, ce sera pour la prochaine fois.
Nous nous étions garés près des quais, non loin des Universités Lyon II
et Lyon III, avions traversé le pont de la Guillotière et,
parvenus dans la Presqu’île, nous avions l’impression de vivre un mauvais rêve.
La rue de la Barre portait bien son nom car elle était barrée par un
cordon de CRS. Pas moyen d’aller à la place Bellecour. Nous avons alors
pris la rue Bellecordière, n’en revenant pas quand nous
avions vu débarquer les clients de la FNAC évacués par la sortie arrière,
entendant sans comprendre parler de casseurs et gaz lacrymogènes.
Le lendemain après-midi, passage au musée d’arts modernes de Saint-Étienne
pour assister, outre aux expositions temporaires et permanentes, à une
représentation théâtrale des plus originales sur le thème des mathématiques.
En rentrant du musée, nous nous sommes arrêtés à une station service pour
faire le plein. Mon amie, en remplissant le réservoir de sa voiture, a
vu des jeunes mettre de l’essence dans un jerricane. La vente
au détail n’est-elle pas proscrite depuis quelque temps ?
Impossible de ne pas penser aux incendiaires de véhicules.
Ainsi, le week-end dernier, les balades initialement destinées à
nous élever au moyen de l’art nous ont pourtant désagréablement
ramenés à la bassesse matérielle à travers la cruelle insécurité ambiante...
Ce matin aurait été propice à la réalisation d’une grasse matinée :
dans notre bonne ville de Saint-Étienne, nul tramway ne fait
entendre son doux « cling-cling ! » caractéristique.
Une belle journée s’annonce, aussi vais-je me rendre avec plaisir
à mon lieu de travail à pied, délaissant pour une fois les transports
en commun. Même si les températures ne sont pas encore clémentes
à cette heure – bien que la radio parle « des chauds fourrés »
s’étant produits la veille –, de jeunes gens se
feront un devoir de transformer avec diligence les bus
inutiles en braseros pour la plus grande satisfaction des piétons souffrant
du froid.
Le monde est vraiment formidable quand on est sous prozahiac.
La semaine dernière, j’ai cru être tombé dans une faille temporelle.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ma montre s’est arrêtée. Bon,
simplement une histoire de pile, il suffit de l’apporter à un horloger.
Ouais, mais pas avant mardi. Flûte et zut.
Je me suis alors servi d’une montre de rechange, une vieille montre
de plongée avec profondimètre qui eut son heure de gloire il y a des
années mais qui avait depuis subi quelques dommages : plus moyen de la
mettre autour du poignet (le dispositif d’accroche du bracelet était
complètement bousillé), et l’aiguille des minutes ne tournait plus.
Enfin, soit, une petite montre avec la fonction minimale, à savoir
afficher l’heure sur un cadran numérique à défaut de pouvoir lire
l’heure au moyen des aiguilles. En plus, cette montre me sert de réveil
(et éventuellement de chronomètre).
Allez savoir pourquoi, mais ce restant de montre avait justement
choisi le moment où j’en avais besoin pour se mettre à déconner :
l’un des interrupteurs, servant en particulier à annuler le réveil,
refusait de fonctionner. Et avec les vacances qui arrivaient, je n’avais
guère envie de me faire réveiller dès l’aube... Gasp !
Mardi, j’imaginais vivre ma dernière journée de travail avant une semaine
de vacances. Et puis, petit à petit, le doute s’est installé en voyant
des collègues préparer des choses pour le lendemain. Contrairement à
ce que je croyais, les vacances de Toussaint ne débutaient pas le soir-même
mais le lendemain. Mon erreur s’expliquait par le fait que je m’étais
basé sur le calendrier de l’établissement pour lequel j’exerce un certain
nombre de responsabilités et qui avait un jour de décalage pour ses vacances
avec mon centre. Gasp, je devais travailler le lendemain !
J’ai quand même pu passer chez un horloger-bijoutier pour changer la pile de
ma montre... En revenant la chercher, ni le chronomètre ni le réveil
ne fonctionnaient. L’horloger-garagiste m’a alors baratiné, m’annonçant
que s’il devait ouvrir ma montre pour la réparer, cela me
reviendrait cher, très cher... (« la main d’œuvre,
vous comprenez ») Comment lui prouver que c’était sa
faute si les mécanismes annexes ne fonctionnaient plus ?
Je suis rentré chez moi étouffer la froide colère que m’avait valu
la discussion avec cet escroc.
Je suis quand même revenu le voir le lendemain, juste avant de
partir travailler, et j’ai demandé à cet horloger-arnaqueur de
vérifier le mécanisme, mais le prévenant que ce n’était pas la peine
d’y toucher si la réparation allait me coûter trop cher (le prix
annoncé était d’abord l’équivalent des deux tiers du prix d’achat de la montre,
et même s’il s’agissait d’un cadeau auquel je tenais, cela aurait
été absurde de vouloir la conserver à tout prix).
Finalement, la réparation ne m’a pas coûté grand chose, et j’ai pu récupérer
ma montre hier (escroc, mais pas trop).
Et aujourd’hui, comme tout le monde, j’ai pu changer l’heure, espérant par
ce retour à l’heure d’hiver un retour normal à la réalité temporelle.
Samedi, je suis allé voir au cinéma Les Noces funèbres de Tim Burton
(Tim Burton’s Corpse bride).
Résultat : un peu plus d’une heure de bonheur dans un univers
complètement déjanté, un conte étonnant raconté à
travers la technique du stop-motion, une folie
géniale que l’on doit, entre autres, à... euh... au réalisateur Mike Johnson,
aux scénaristes John August, Caroline Thompson et Pamela Pettler,
à la voix de Johnny Depp (c’était en V.O.), à la musique
de l’incomparable Danny Elfman...
Tim, je t’adore. Mais même si l’on te considère comme l’un des cinéastes
les plus inventifs de sa génération, même si tu as été l’un des producteurs
du film, même si les Noces funèbres se sont faites sur une idée
qui tu as eue avec Carlos Grangel, même si tu as participé à la réalisation,
en te mettant autant en avant comme tu l’as fait ici, en allant jusqu’à
ajouter ton nom dans le titre du film (car, bien entendu, ce n’est pas Burton qui
se marie de manière funèbre !), je me demande...
Dis-moi, Tim, tu n’aurais pas pris un peu le melon ?
Ben tiens, ça fait maintenant plus d’une semaine que je n’ai pas
mis de nouveau post sur mon weblog. Pourtant, des trucs, il m’en
est quand même arrivé un paquet depuis.
Déjà, j’étais malade. Ça a commencé en début de semaine
passée par une sensation bizarre au niveau de la gorge, puis au crâne.
Puis le rhume, la grosse fatigue et la voix qui s’en va. Ouais, j’étais
presque aphone, alors je réservais ma voix pour le boulot, ce qui
fait que mes interlocuteurs au téléphone
avaient l’impression de discuter avec le
mime Marceau. Pas terrible. Aujourd’hui,
ça va un peu mieux, même si je dois toujours encore pas mal tousser.
J’aurais aussi pu parler de la sortie du Tome 2 de la revue Fiction
auquel j’ai modestement collaboré par le recueil des témoignages
des sieurs
Fabrice Colin,
Ugo Bellagamba
et Thomas Day, tous trois
ayant expérimenté la coécriture dans leurs parcours d’auteurs.
Je pourrais aussi raconter que cela va faire bientôt trois ans que
je tiens un weblog, débuté sur Blogger, poursuivi sur un site perso
installé sur Free
et maintenant en place ici. Le problème, c’est que les nouveaux
posts s’ajoutent aux anciens sans aucun souci d’archivage et le texte
brut finit à présent par atteindre le poids de 100 ko (c’est pas bien),
sans compter que les anciennes archives n’ont pas été rapatriées. Et il y a aussi
toute la section sculpture à reprendre, avec de meilleures photos,
l’ajout de mes nouvelles créations, etc.
Bon, ben, il y a du travail ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite car,
maintenant que je retrouve peu à peu la forme et que mon temps n’est pas
pris par mon job officiel, je vais poursuivre la réécriture de mon roman...
Aujourd’hui, en France, cela va être la grande journée de
grève et de manifestations dans les transports et dans la rue.
Les rares transports en commun qui fonctionneront vont être pris
d’assaut ; les trains, métros, trams et bus seront bondés,
on va se marcher sur les pieds, entassés, debout dans des
espaces confinés.
Ouais, tous debout.
Et pourtant, par un curieux hasard de calendrier, ce mercredi 4 octobre
est paradoxalement le jour de la Saint François... d’Assise !
Une collection, c’est un rassemblement d’objets qui peut comprendre un ou
plusieurs exemplaires d’un même objet (merci Wikipédia). Mais lorsque le fait d’amasser tourne à
l’obsession, là, il y a un problème.
Ce matin, avec l’arrivée du temps frisquet, je me suis fait des tartines au miel...
(mmmmmh ! c’est bon, ça !) et sur mes deux tartines, j’ai remarqué
que je n’avais pas déposé moins de quatre variétés de miel différentes,
et encore, j’avais fini la veille un pot avec miel et gelée royale.
Et quand je ne prends pas miel, je mange de la confiture. Dans mon
réfrigérateur, on peut trouver jusqu’à sept sortes de confitures
et marmelades. Ainsi que huit bouteilles de jus de fruits différents.
Je possède aussi seize variétés distinctes de thés ou infusions... ainsi
qu’un nombre assez hallucinant de peintures et pinceaux, et pas mal de
bouquins et CD.
C’est grave, docteur ?
Différences de points de vue et mélange des genres
De la Russie, mes parents m’ont rapporté l’image d’un
pays où de superbes églises orthodoxes côtoient aussi bien
des immeubles modernes apparus avec le capitalisme que des lourds bâtiments
à l’inesthétique mais fonctionnelle architecture soviétique. À Moscou,
des bateaux de tourisme voguent sur le canal menant à la Volga, et il
semble difficile de passer un jour dans les belles rues de la capitale
sans voir une scène de mariage et des limousines. À peu de
choses près, j’y retrouvais la vision qu’en avait donnée Cédric Klapisch
dans son film les Poupées russes.
Mais quand ce sont les Russes qui parlent de leur pays, comme le réalisateur
Timur Bekmambetov dans le film Night Watch, le Moscou d’aujourd’hui devient
le terrain de chasse des vampires, un lieu où s’affrontent les Forces du
Bien et du Mal, où des tourbillons de corbeaux annoncent des événements funestes,
et où la sorcellerie est encore toute-puissante...
L’image réfléchie par les miroirs n’est pas celle que l’on trouve dans
le regard des autres.
Dans un article daté du 06/09/2005, j’évoquais le fait
de ne pas avoir vraiment de chance en matière
de déplacement. Les endroits où j’ai prévu de me
rendre et où je ne peux finalement aller se retrouvent soudain
maudits (à savoir Londres, Charm el-Cheikh, la Nouvelle-Orléans).
L’autre jour, à Lyon, entre mes activités de recherche
nuptiale aquariophile (voir mon post précédent), je suis allé
voir mon ancien directeur de thèse qui devait, lui, se
rendre à cette fameuse conférence prévue à l’origine en
Louisiane. Il m’a appris qu’à quelques jours de l’événement, les
organisateurs avaient décidé de déplacer cette grande rencontre
à Houston, dans l’État du Texas voisin.
Donc tout va bien, madame la marquise.
Ben non.
V’là-t-y pas qu’après Katrina, Rita vient d’atteindre la force d’un
cyclone et s’approche dangereusement... du Texas.
Ben ouais.
Scoumoune, quand tu nous tiens !
En fait, non, pas tout à fait.
Quoi de mieux qu’une nouvelle fiancée ?
Trois nouvelles fiancées !
Elles sont trois, des charmantes demoiselles que
j’ai apporté à mon betta splendens célibataire
aujourd’hui.
Sont-elles aussi splendides que leur nom latin le suggère ?
Certes, elles sont jolies, mais dans le monde animal, c’est
le mâle qui se pare des plus beaux atours, et les trois timides
femelles ne peuvent rivaliser avec le monsieur qui semble
être vêtu d’une robe de soirée aquatique conçue par les
plus grands couturiers de la création.
Chez les homo sapiens sapiens que nous sommes,
en revanche, ce sont les dames qui portent les plus belles
toilettes, qui arborent les plus élégantes coiffures et les maquillages les
plus recherchés.
D’où vient cette différence ?
Mettez deux poissons combattants mâles dans le même aquarium
(non, ne le faites surtout pas en vrai, c’est un exemple fictif !). Ils
ont beau être magnifiques, ces combattants, mais
mis l’un en face de l’autre, ils se retrouvent aussitôt transformés
en de redoutables guerriers
(les betta splendens ne s’appellent pas
« poissons combattants du Siam » pour rien) et
vont se battre jusqu’à la mort de l’un, et bien souvent des deux.
Ceci m’amène à proposer une théorie :
n’est-ce pas pour faire disparaître les duels que les hommes d’aujourd’hui,
lorsqu’ils se retrouvent en (« bonne ») société,
portent tous le même type d’habit, à savoir un smoking ?
D’ordinaire, un tel week-end, je vais voir des musées, j’assiste
à des visites guidées, je me rends dans des édifices qui
n’ouvrent leurs portes qu’à cette occasion...
Samedi. J’essaie de donner une touche finale à ma
sculpture « le Succube masqué et la Bête »
et c’est la cata : les bras de terre de la créature, encore
trop fragiles, cassent, et il me faut réparer les dégâts avant
de passer la pièce au four. L’heure tourne. Je loupe mon cours de sport.
Je me rends alors dans divers magasins. Pas très agréable de rejoindre
la meute des consommateurs. Mais j’en reviens quand même avec un bac, ce
qui me permet de replanter mon bananier, devenu trop à l’étroit dans
son pot. Ça ferait plaisir au copain Francis Valéry qui, la dernière
fois qu’il était venu chez moi, s’était coiffé d’une casquette
de consultant fen shui pour dire que mon appartement était
admirablement organisé mais manquait de plantes vertes.
Dimanche. Suis parti tôt le matin avec trois autres sympathiques
Stéphanois et nous nous sommes retrouvés dans un charmant coin
de la Drôme où nous avons aidé une amie et son copain à déménager.
Retrouvailles agréables, et journée bien sportive, les quatre étages
sans ascenseur et les multiples cartons, meubles et matériels
électroménagers (dont deux machines à laver) ont allègrement
compensé le cours loupé la veille.
De bons moments entre copains à l’autre bout de la région,
de la sculpture, du jardinage... c’est une autre vision des
journées du patrimoine.
Il y a encore peu de temps, j’étais étudiant et mes seuls problèmes se résumaient
à la réussite de mes années universitaires. J’étais plutôt tranquille,
personne ne venait m’embêter, je n’avais qu’à me consacrer à mon travail.
Depuis que j’ai obtenu un poste, c’est étrange, mais j’existe
soudainement pour d’autres gens. Il suffit d’avoir une certaine renommée
scientifique, ou d’exercer des responsabilités mettant en jeu de
l’argent ou des ressources humaines, et de curieuses têtes – pas
toujours très bien intentionnées – font leur apparition dans
le paysage pour lancer des attaques et s’approprier le modeste pouvoir (euh ?)
dont on peut jouir.
Au début, on essaie d’être diplomate, on fait des concessions,
on sort d’épuisantes réunions en croyant avoir évité le pire...
Jusqu’à découvrir un peu plus tard que l’on s’est fait planter un couteau
dans le dos. Même si ça fait mal, à la longue, cela ne ressemble plus
qu’à un picotement désagréable. Alors on devient moins naïf.
Et on en vient à répondre en détournant les coups portés par
l’agresseur comme cela l’est pratiqué dans l’aïkido. Après, il est
délicat de ne pas se réjouir de voir ces coquins mis hors d’état
de nuire par KO. Mais, honnêtement, qui peut s’empêcher de sourire en voyant
des méchants recevoir une tarte à la crème ?
Pour mes déplacements dans le monde, il n’y a pas à dire,
je suis maudit...
Au mois de juillet, un de mes meilleurs amis, de retour
d’Afrique, me proposait de le retrouver auprès de sa
famille, à Londres. Finalement, suite à des problèmes d’hébergement,
je n’ai pu me rendre dans la capitale britannique... et, du coup,
j’ai évité de peu ceci.
Ensuite, j’aurais dû partir dans le sud de la France avec des copains,
mais cela n’a pu se faire.
Tant pis, j’ai décidé de partir tout seul
en Égypte faire de la plongée en mer Rouge.
Et il y a eu cela.
Alors je ne suis pas allé à Charm el-Cheikh mais au sud d’Hurghada
où j’ai pu passer un excellent séjour.
Maintenant, les vacances sont terminées.
Pour mon boulot, j’aurais normalement dû me rendre prochainement à une
conférence à la Nouvelle-Orléans. Mais je n’ai pas eu le temps de
terminer l’article de recherche que je destinais à cette conférence, et le projet
est tombé à l’eau. De toutes façons, de l’eau, il y en a justement,
et bien plus qu’il n’en faut, dans cette ville de Louisiane, après
le passage de Katrina.
Maudit, oui, je suis maudit...
Il faut croire que quand la folie des hommes ne touche pas les lieux
où je compte me rendre, les catastrophes naturelles s’y mettent.
Bon, pour mon prochain déplacement, je vais aller – si
possible pas en avion – dans un endroit réputé sûr.
Ah, ben zut, non : cette année, je vais devoir partir donner des cours
à Tripoli, dans le Liban nord...
La semaine dernière, à cette date, je réalisais les deux dernières plongées
sous-marines en mer Rouge de mon séjour.
Exceptés les mammifères marins (j’ai loupé de peu des dauphins et un
dugong), j’ai eu l’occasion de rencontrer sous l’eau, de jour comme de nuit,
tout ce que je voulais voir :
des poissons-clown protégeant leurs anémones, des jolies méduses qui
ne piquent pas, des tortues qui prenaient en stop des rémoras sur
leurs carapaces, des rascasses parées comme des samouraïs en armure,
des tétrodons masqués, des murènes dans leurs trous, des poissons
appelés papillons, perroquets, balistes ou napoléons, de
curieux poissons-flûte (des fistulaires ?), des calmars,
des raies, des mérous, des rougets, un thon, un requin-guitare...
Ce que j’ai appris, c’est que pour chaque espèce rencontrée
(ou presque), il existe un signe, car il n’y a pas de moyen de communiquer
autrement ses découvertes sous-marines aux autres plongeurs. Ainsi, une main ouverte posée
comme une aileron sur la tête est le signe du requin ; les deux mains
posées à plat l’une sur l’autre, les deux pouces bougeant de part et
d’autre, forment le signe de la tortue ; le poing tournant autour
du nez (comme pour désigner un mec bourré) est le signe du poisson-clown ;
l’index tapotant le dos de l’autre main est le signe de la raie
pastenague à taches bleues ; les mains faisant mine de se servir
d’un ouvre-boîte est le signe du thon ; etc.
Un jour, notre moniteur de plongée nous avait indiqué un poisson
caché dans le sable dont les yeux globuleux et la bouche, en un
masque lugubre, sortait d’un camouflage parfait. Notre chef de
palanquée nous a alors indiqué qu’il s’agissait
d’un poisson-pierre, appelé aussi poisson–24 heures
(devinez pourquoi...), en faisant son très explicite signe :
le pouce passé sous la gorge à la manière d’une lame de couteau...
Depuis mon retour en France, je suis victime d’une curieuse
illusion sensorielle. J’ai l’impression qu’un air frais
souffle sur mes bras, ce qui me donne aussitôt envie,
par cette habitude acquise dans mon hôtel en Égypte, d’aller arrêter
la clim.
Mais point d’air conditionné ici : les 22 ou 23°C correspondent
à la température normale du lieu et de la saison...
Arrivé en Égypte, à quelques centaines de kilomètres au sud de Hurghada.
Paysages extraordinaires, sur terre (hôtel, tel une oasis, coincé entre
la mer Rouge et un désert de roches et de sable) comme sous mer
(récifs coralliens avec une faune marine superbe).
Excellente ambiance avec les autres plongeurs.
Trop bien, les vacances...
Hier, retour en France. Et aujourd’hui, c’est à nouveau le boulot...
Ça y est, le moment de mon départ en vacances approche.
Un séjour reculé d’une quinzaine de jours pour cause de
problème de passeport. Du coup, je ne serai pas
là bien que pré-inscrit.
Tant pis. Mais partir une semaine dans le sud de l’Épte
pour faire de la plongée dans la mer Rouge, dans un
site
magnifique complètement perdu, passer son temps à faire des
découvertes et des rencontres (si possible, pas celle d’un
requin affamé), bah... c’est un peu le Paradis sur Terre
(et sous la mer).
La dernière fois que j’ai pris des vacances, j’allais
entrer en thèse... C’était en 1999. Argh ! Déjà ?!
Ouais, durant ces six dernières années, je n’ai plus pris de
réelles vacances. Certes, en plus de séjours auprès de ma
famille, ou hébergé chez des amis (en Ardèche, dans la
Drôme, en Provence...), je suis quand même pas mal sorti de
chez moi. Par intérêt pour la science-fiction, j’étais présent
à quelques unes des dernières conventions SF ou, tout dernièrement,
au colloque
SF de Nice. Et puis, surtout, j’ai la chance d’exercer
le métier d’enseignant-chercheur qui m’amène à voyager dans des
endroits souvent sympathiques (la Finlande, l’Italie, la Guadeloupe
et quelques jolies villes de l’Hexagone restent d’excellents
souvenirs) pour y présenter le résultat de mes travaux de
recherche. Mais bon, ce ne sont pas des vacances même s’il est
toujours prévu quelques plages horaires pour pouvoir jouer au touriste.
Retour prévu dimanche 28. Et lundi 29, pas le temps de souffler,
le boulot redémarre sec avec des réunions de travail prévues
en tout début de matinée...
Là, à l’instant, une mouche est venue m’ennuyer.
En la chassant de la main, sans le faire exprès,
j’ai attrapé la bestiole entre mes doigts.
Du coup, je ne savais plus quoi en faire...
Écraser l’animal pour ne plus me faire embêter ? Beurk...
Noyer l’insecte dans l’évier ? Ça fait moins de saletés, c’est sûr.
Pourtant, bêtement, je l’ai balancé dans mon aquarium.
La mouche, étourdie, a tenté de se sortir de ce piège aquatique... mais pas
bien longtemps. Avec une certaine surprise, j’ai vu mes poissons
exotiques se jeter sur elle. Ils sont vraiment
tout petits, ces danio rerio mais, à quatre, il n’a pas fallu
longtemps pour qu’ils la dévorent. Ben ouais, ils sont
carnivores, alors quoi de plus normal ?
Quand on leur donne toujours des vers de vase lyophilisés ou
de cet obscur « aliment complet », comme je le fais,
on ne se rend pas bien compte, alors ça surprend.
Enfin, cette mort stupide n’aura donc pas été inutile pour
tout le monde.
Merde, dans une semaine, je partirai faire de la plongée en mer Rouge.
Et là-bas, il y a des requins...
En dehors du retour en train qui était à la limite
du too much (le « grande ligne »
qui s’arrête tout
spécialement pour moi dans la petite gare où je l’attendais
parce que l’omnibus qui devait me
permettre la correspondance avait été supprimé ;
et le livre que j’ai terminé juste au moment où
le contrôleur annonçait notre arrivée en gare de
Saint-Étienne Châteaucreux), mon séjour
pourrait se résumer aux seuls mots : « un peu ».
Oui, pas d’excès lors de cette quasi-semaine auprès de mes parents,
le temps s’est écoulé tout en douceur. J’ai un peu vu ma famille (outre mes parents,
mes frères et belle-sœur ; ainsi qu’une tante, un oncle, un cousin et son fils),
j’ai fait un peu de sport (une petite plongée de
réadaptation en gravière, une petite balade en VTT), j’ai discuté avec un
copain de mon ancien village (devenu aujourd’hui un libraire à
la conversation raffinée), j’ai passé une journée dans les musées
de ma ville natale, assisté à des spectacles de rue
(j’ai notamment revu les étonnants
Tambours de feu que j’avais pu découvrir
à Lyon), et je n’ai pas trop abusé de bonne chère (malgré la cuisine
de maman et quelques restaurants).
En résumé, c’est tout simplement la somme de ces petits moments sympathiques
qui a rendu mon séjour des plus agréables...
Demain, à cette heure, je serai dans le train qui me transportera
jusqu’à ma région natale pour un séjour de quelques jours...
Ma région natale, c’est ma terre nourricière, l’endroit
où j’ai grandi (en mangeant de la soupe), une contrée
célèbre pour ses spécialités culinaires que j’ai
quittée, il y a 10 ans maintenant, pour Lyon (une autre
ville gastronomique).
Le problème, dans ma région natale, c’est la bouffe. Attention,
la Grande Bouffe, les repas de famille qui durent des heures,
le temps qui disparaît de façon surprenante à mesure que les
plats sont engloutis.
Je n’étais retourné dans la maison de mes parents l’an dernier
qu’à deux occasions : à la fin du printemps, lors du mariage
de mon frère, et au début de l’hiver, pour les fêtes de Noël.
Un repas de mariage, celui de Noël, et déjà des images de plaisirs
de bouche parviennent aux yeux, des senteurs délicates chatouillent
les narines, la langue colle au palais à la recherche de bonne chère,
et je ne peux m’empêcher de saliver...
Mais il ne faut pas, non, il ne faut pas. Je reviens toujours de
ces séjours avec quelques kilos en trop. Et là, juste avant de
partir en vacances en bord de la mer Rouge, ça ne le ferait
vraiment pas. Donc non, cette fois-ci, j’ai décidé de la jouer
zen et de ne pas succomber aux tentations culinaires. C’est pourtant
facile : à la question-piège « Fabrice, tu reprendras bien un
peu de ratatouille, hein ? », il faut savoir
rester stoïque, répondre un gentil mais ferme : « Non
merci, Maman, c’est délicieux, mais non, définitivement ! »
Et là, je ne sais pas pourquoi, mais déjà je sens
le « non » se transformer en
« non, ou alors juste un peu... » ou en
« je ne sais pas si c’est raisonnable mais, bon, d’accord... ».
Allez, je ne suis pas quelqu’un de velléitaire. J’ai fait l’armée,
j’ai fait plein de trucs difficiles dans ma vie, donc ce n’est pas
quelques tomates farcies ou quelques grillades qui auront raison
de moi.
Pourtant, ça va être dur : ma mère est une extraordinaire cuisinière...
Pourquoi, en période de soldes, les articles qui
dont nous avons besoin, qui nous plaisent le plus
et qui sont à notre taille ne sont (presque)
jamais ceux qui sont soldés ?
Hein, pourquoi ?
Parce que, moi, je me demande bien pourquoi...
Bon, même si je suis en vacances (enfin, je télétravaille un peu
– le minimum syndical), est-ce une raison pour délaisser ce weblog ?
Non, hein ?
Mais, quand on fait de la sculpture presque toute la journée,
difficile de se mettre à l’ordinateur, parce que l’argile, ben,
ça salit le clavier...
Alors, avant de partir je-ne-sais-pas-quand pour je-ne-sais-pas-où,
je termine de modeler une grosse pièce en terre, j’ai imprimé les
corrections de mon roman faites par un copain alors qu’il habitait
la Californie (mince, cinq ans déjà que ces corrections ont été
faites, il m’a fallu tout ce temps pour les digérer !)
avec la ferme intention de retoucher intégralement mon manuscrit,
et j’ai aussi quelques bons bouquins en stock pour me rafraîchir l’esprit
(les dernières parutions
des moutons
électriques, L’auteur ! L’auteur ! de David Lodge,
et un Amin Maalouf pour la touche d’exotisme)...
J’espère qu’en septembre j’aurais bien avancé les corrections de mon roman,
que les pièces en argile sur lesquelles je travaille pourront passer au four
et être peintes, et m’attaquer à une nouvelle dont le scénario trotte déjà
depuis quelque temps dans ma tête...
Il y a quelques jours, j’étais dans un lycée pour présider un jury
de bac. Longue discussion avec les différents enseignants pour savoir
qui méritait d’avoir les quelques points manquants nécessaires
pour passer du refus à l’admissibilité à la session de rattrapage, de
l’admissibilité à l’admission, ou obtenir une mention...
C’est rassurant de voir que les élèves ne sont
pas notés à la légère et que le facteur humain est encore essentiel
dans ce genre de processus.
De la psychologie, il en fallait quand les lycéens venaient récupérer
leurs relevés de notes, pas pour dire « félicitations »
à ceux qui étaient admis, mais pour les autres, les recalés, déçus, ou ceux
qui devaient passer le rattrapage et qui étaient un peu perdus...
« Vous voyez, ce 4 en maths, c’est sans doute un accident,
alors choisissez cette matière, comme il y a un gros coefficient,
vous avez toutes les chances de vous rattraper à l’oral
si vous révisez bien... » avais-je dit à cette jeune fille, les yeux
noyés de larmes.
Et hier se sont déroulées les épreuves de rattrapage. Un grand nombre
d’élèves avaient réussi à se racheter. Il y avait toujours quelques déçus,
bien entendu, mais aussi ces visages plein de joie à la réception du relevé
de notes marqué des palmes... La fille émotive de la fois passée avait
à nouveau des larmes aux yeux, mais de bonheur cette fois, et ne cessait
de dire : « merci ! »... Quel plaisir
d’avoir le rôle du père Noël !
Au même moment, à Londres, des monstres avaient fait exploser des
bombes dans les transports en commun... et le hasard avait
distribué aveuglément la mort parmi de malheureux voyageurs et
passants.
Cruel contraste.
Hier, je suis allé faire une visite d’entreprise.
Au moment de noter les évaluations du stagiaire, ma feuille se maculait petit
à petit de curieux ronds noirs... et, après un léger examen pour
trouver l’origine de ce phénomène, j’ai découvert que des taches
se trouvaient aussi bien sur mes doigts que sur le bureau.
Oups, il y avait comme un problème.
Très sérieux, le P.-D. G. de la boîte a expliqué que, avec cette
chaleur, il n’était pas rare de voir l’encre des stylos se fluidifier
et passer à travers la bille, d’où ma mésaventure.
Mais, en fait, non. Mon stylo noir n’était pas le seul à avoir
rendu l’âme (pour les discussions sur l’âme des stylos, je ne suis
pas spécialiste, demandez plutôt à
Benoît, le gros garçon qui fait des bulles) :
mon stylo rouge, de la même marque, présentait les mêmes sinistres
symptômes.
C’est alors que j’ai eu un flash. Le week-end dernier, dans la pile de
linge que j’ai lavé, j’avais mis ma veste... Et j’ai dû oublier de
sortir mes stylos de la poche dans laquelle j’ai l’habitude de les mettre.
Monsieur Noir et Monsieur Rouge ont donc été noyés par ma négligence...
L’autre jour, dans le bus, plusieurs personnes étaient montés en groupe et,
à peine installés, se sont
interrogés sur le chemin : le Lycée Fauriel, le Cour Fauriel, et
le Centre de Congrès Fauriel où ils se rendaient...
Mais qui est donc ce fameux Fauriel ? se demandaient-ils en cherchant
parmi les passagers stéphanois une réponse.
« Euh... le général Fauriel ? » me sentis-je
obligé de dire sous le poids des regards interrogateurs.
« Ah, c’était un militaire, alors ! » s’exclama
avec satisfaction l’un d’eux.
« Je crois... sous Bonaparte, il me semble... », poursuivis-je,
nageant dans une grosse mare d’incertitude.
Et ils s’en furent à leur salon, congrès, ou que sais-je, leur soif de curiosité
étanchée...
Dans le bus, pendant le reste du trajet, je me demandais quand même si je ne
confondais pas. À peine arrivé à mon bureau, je me suis jeté sur
mon navigateur pour faire une recherche... Et je suis tombé sur
ça. Point de général
Fauriel. Claude Fauriel était bien un homme qui avait effectué son service
sous les ordres de Napoléon, mais il s’agissait surtout d’un historien et
d’un philologue, l’auteur, entre autres, d’une volumineuse
Histoire de la Gaule méridionale sous la domination des conquérants germains.
Oups, voilà tout un groupe de personnes qui quitteront Saint-Étienne en
croyant que Fauriel était un général d’Empire... Bah... c’est ainsi que naissent les légendes.
Lundi matin, j’ai découvert que mon combattant mâle préparait un nid
de bulles... et le soir, j’ai eu la joie de voir que le nid avait été
rempli d’œufs de ces petits poissons. Le mâle s’attaquait à
oxygéner sa prochaine progéniture et défendre le nid contre les
danio rerio mais je voyais qu’il avait bien du mal à tout faire face
à la multiplicité des attaques, aussi ai-je décidé
de l’aider... J’ai isolé une partie de mon aquarium, laissant le mâle
et ses œufs dans une partie, le reste des poissons dans l’autre.
Cependant, les œufs étaient un peu malmenés durant ce déménagement
et les bulles ont éclaté, dispersant les œufs un peu partout,
cette première ponte était donc perdue...
Le mâle s’est donc résolu à construire un nouveau nid de bulles mais,
au petit matin du mardi, il avait encore bien du travail à accomplir.
Au cours de la journée, j’ai rencontré un collègue aquariophile qui m’a
expliqué que, lorsque les combattants s’étaient établis en couple,
le cycle de ponte était de 13 jours, ce qui m’a rassuré après
ce premier échec.
En rentrant du travail, mardi soir, j’ai hélas fait une macabre
découverte. La femelle combattant s’était coincée la tête
dans un petit trou de la souche d’arbre où les poissons aiment bien
se cacher et, prise au piège, en était morte.
Le mâle, depuis, n’avait plus la même motivation pour mettre en place
un nouveau nid de bulles. C’est pourquoi, à présent, pour ce jeune veuf, je
cherche une nouvelle fiancée...
Ce matin, j’avais prévu de changer l’eau de mes poissons
et... en fait non. Le combattant mâle n’arrête pas de poursuivre
la femelle et cherche à l’emmener dans un coin de l’aquarium
où il a construit un joli nid de bulles...
Que faire ?
Je ne vais quand même pas déranger les petits animaux marins
alors qu’ils cherchent à se reproduire ?
Passer tout l’après-midi du samedi à faire de la sculpture, bien protégé
du soleil brûlant à l’ombre de l’appartement, et se faire appeler par
un copain avec qui on a prévu d’aller aux spectacles
musicaux de la ville, prémices de la Fête de la Musique...
Se rendre compte qu’il est déjà 18 heures, et découvrir
qu’il y a de l’argile un peu partout, en particulier sur le
téléphone...
Réussir à nettoyer partiellement les dégâts, à dîner, à se
doucher, à se changer, et à être l’heure au rendez-vous...
Ne pas trop se tromper de chemin pour parvenir à la
Cour des Sons (c’est une contrepétrie ?)
et louer le Ciel du retard du premier groupe afin de ne rater aucun
morceau de ce duo électro-jazzy...
Être assez stupéfait de la performance du second groupe, un trio
électro-trip hop-rock (un DJ, un guitariste et un « homme-machine »)
accompagné, suivant les morceaux, de trois chanteurs et une chanteuse,
passant d’une puissance musicale à la Prodigy aux accords superbes
dignes de Portishead... Ouah !
Revenir dans le centre de Saint-Étienne et écouter les
étranges carillons de la cathédrale Saint-Charles...
Décidément, la ville ne veut pas dormir !
Samedi, il y a une semaine (déjà !), je suis allé au
Fest’Uval Jean Mon’Arts pour assister à divers
spectacles et voir l’exposition où se trouvaient (et se trouvent encore
pour quelques jours) certaines de mes sculptures.
Avant d’aller chez le copain qui devait m’emmener au lieu du festival,
j’ai mémorisé les chiffres de son digicode et je suis allé à un distributeur
de billets automatique. Et là, la gaffe : je me suis fait la remarque
que les chiffres du digicode du copain sont presque les mêmes que
mon code de carte bleue. Du coup, au moment de taper ma suite de
chiffres, les autres, ceux du digicode, sont venus parasiter ma
séquence... au point que ma carte a fini par se faire avaler par
la machine après trois essais infructueux. Et merdeeeeeeeeeeu.
C’était donc avec mes dix petits euros restants que je me
suis retrouvé au château de Saint-Victor sur Loire. Pas mal
de spectacles sympas, l’expo attirait aussi des gens,
et en allant écouter de la musique chorale, je me suis rendu à
l’église. Là, surprise : mon ex petite amie était présente.
C’était bizarre de la revoir car elle n’avait plus donné signe
de vie depuis près d’un an. Après le concert, nous avons discuté comme
de bons amis et ça m’a fait très plaisir : notre douloureuse histoire
fait maintenant partie du passé.
La semaine dernière, Francis Valéry
était de passage à Saint-Étienne. Ça fait du bien de
revoir l’ami Francis. Nous avons pas mal discuté, pas mal mangé
(restaurants mardi soir, mercredi soir, jeudi midi et jeudi soir,
aïe, aïe, aïe, ça fait mal à la carte bleue à peine retrouvée...), pas mal
picolé aussi (mais où est passée ma bouteille de liqueur de litchi ?).
Jamais couché avant minuit et au boulot avant huit heures du matin,
les nuits de cette semaine étaient courtes... et ce week-end était vraiment
le bienvenu pour se reposer un peu.
Il est des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Pour moi, le réalisateur et scénariste
Jean-Pierre Jeunet est de ceux-là.
Mercredi dernier, j’ai eu la chance de le voir au cinéma Le France
de Saint-Étienne. De 18 heures au lendemain, rien que du bonheur...
Cela a débuté par
les premiers courts métrages de Jeunet : L’évasion (1978) et
Le Manège (1980), des films d’animation où le travail de son complice Marc
Caro fait des merveilles et annonce la superbe Cité des Enfants perdus (1995),
Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et Foutaises (1989), où
on retrouve les prémices d’éléments qui seront exploités dans Delicatessen
(1991) et Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001).
Ce type est fascinant. On sent bouillonner en lui une créativité
extraordinaire. Pour passer d’Alien IV (1997)
à Amélie Poulain, il faut vraiment être un magicien.
Et le mélange des genres, il l’a transcendé
dans son dernier film, Un long dimanche de fiançailles,
qui mêle avec brio à la fois la romance,
le film de guerre et l’enquête policière.
De Jean-Pierre Jeunet, j’adorais l’œuvre, maintenant je suis aussi
admiratif de l’homme, un immense artiste, et un être fondamentalement
humain.
Et si vous tenez à voir d’autres créatifs, aux réalisations plus
modestes, certes, pensez à faire un tour à
Saint-Victor sur Loire. C’est le dernier jour du
Fest’Uval Jean Mon’Arts où vous pourrez assister
à une multitude de spectacles, de la danse, de la poésie, de la
chanson française, de la musique chorale, du trip hop, du rock...
et même assister à une exposition où votre serviteur présente quelques
une de ses sculptures.
Ce dimanche, après être allé faire mon devoir électoral, j’ai
vu le troisième épisode de Star Wars. Très chouette film,
mon préféré de la nouvelle trilogie, assurant avec brio la transition entre
les deux premiers épisodes et les anciens. Dans la salle, des papas un peu
plus âgés que moi étaient accompagnés de leurs rejetons
et leur expliquaient le pourquoi du comment de la saga qu’ils avaient vu
quand ils avaient le même âge qu’eux,
jolie transmission de savoir à la sauce culture pop.
Une horrible découverte, cependant. Jamais je n’ai vu
autant d’adolescents... et ces derniers sont épouvantablement gros !
Non, mais c’est dingue : les ados de la nouvelle génération sont
obèses ! Et ça va s’acheter des paquets de pop-corn maxi avec
des grands verres de soda super sucré. Argh... Mes futurs étudiants ressembleront
donc à ça dans quelques années ? Il y a de quoi avoir peur !
Et dans la série lamentable, les premières estimations donnent le « non »
largement vainqueur. M.... ! Non, je n’ai pas lu le traité dans
son intégralité, j’aurais été bien incapable de saisir la portée
des divers articles, mais je m’en suis fait expliquer certains points
par une juriste de confiance qui m’a conforté dans mon idée initiale
de voter « oui ». Bon, puisque c’est joué,
alors c’est « non »,
quel plan B va se préparer pour la France et pour l’Europe ? Vous y croyez, vous,
à une renégociation menée entre, d’un côté, une union contre nature entre
les divers partis des extrêmes et les branches dissidentes
des partis de droite et de gauche, et, de l’autre, le reste de l’Union
européenne ? D’autant que dans ces autres pays,
qui seront nos interlocuteurs ? Tout prête à croire
que la droite passera chez nos voisins. Chers compatriotes, voilà une bien
curieuse manière de préparer une Europe sociale...
Enfin, ce qui m’ennuie tout autant que l’avenir dans notre vraie vie est
que le roman sur lequel je travaillais – et que je
laissais en stand-by depuis quelque temps – décrivait un futur proche avec une France
clairement européenne et une Union européenne fédérant de manière forte les
nations de notre bon vieux continent. Ben, du coup, il va falloir que je change plein
de choses. Les élections auront au moins eu pour effet de me motiver
pour me remettre à écrire.
Gentes dames et damoiseaux, oyez, oyez !
Votre serviteur aura l’honneur de présenter quelques unes
de ses créations (en terre cuite)
dans le cadre du
Fest’Uval Jean Mon’Arts du
jeudi 2 au samedi 4 juin 2005 au
rez-de-chaussée du château de
Saint-Victor sur Loire.
Qu’on se le dise et qu’on y aille !
Samedi, avec un copain qui venait d’apprendre la veille sa réussite à
un concours, nous nous sommes rendus au festival
6ème
Continent à Lyon. Nous quittons le Rond-point de Saint-Étienne
pour nous engager dans la voie rapide, et je fais la remarque :
« Tiens, la voiture devant nous s’est fait flasher ! ».
Le temps que le pilote vérifie sa vitesse sur le compteur et... merde... nous avons
aussi droit à une photo souvenir.
Bon, ça commence bien. Le copain prend cependant l’amende à venir avec une
certaine philosophie. Il est conducteur depuis seize ans et n’a jamais
effectué une seule infraction au code de la route. Il faut bien une première fois...
Penser à la réussite à son concours et aux nouvelles fonctions qu’il va
occuper à la rentrée prochaine efface un peu cet ombrageux événement.
Sur le chemin, nous passons en revue diverses stations de radio pour tomber sur
les informations. Non, il est encore trop tôt pour connaître le résultat du
festival de Cannes.
Nous entrons dans Lyon, passons à côté de la Halle Tony Garnier, et nous trouvons
une place devant l’entrée du Parc de Gerland. Musiques du monde. Tenues bab’,
look « altermondialiste », ceux qui sont là
ne tiennent pas à se prendre la tête. Petit tour auprès des stands sur le thème
du développement durable, du commerce équitable ou du Tibet libre... Je me sens
bien.
Nous achetons des tickets à échanger contre de la nourriture et de la boisson.
Je prends du poulet au riz avec des trucs bizarres, genre beignet de banane,
avec sauce épicée et légumes délicieux mais non identifiables.
Quelques gouttes tombent. Des éclairs lézardent le ciel. Nous nous mettons
à l’abri à côté des pistes de vélo et roller acrobatiques.
Nous partons ensuite à la recherche de toilettes.
Je me rappelle un endroit où il y en avait, au niveau des petites maisons
du parc. Mmmmm... Loupé : fermeture à 19 heures. Mais un policier zélé
nous indique la présence de cabines automatiques un peu plus loin. Nous
traversons un long terrain gazonné. J’entre dans le lieu d’aisance
à l’air futuriste. Je pousse au hasard un bouton et lis ensuite
que c’est là qu’il faut appuyer quand on veut sortir. Bon, qu’importe.
La cuvette du trône en métal bouge. Je me dépêche. Puis de l’eau
envahit le sol et noie mes baskets. Argh ! Je me lave vite fait les
mains. La lumière s’éteint. Je me précipite vers la sortie de peur d’être
enfermé. Bon, OK, la prochaine fois, je le saurai : appuyer sur le bouton
pour sortir seulement. Le copain a préféré se soulager contre un arbre.
Il avait sans doute raison.
La nuit tombe. Nous nous rapprochons de la scène. Il y a beaucoup de monde
maintenant. Les organisateurs demandent au public des parapluies et
mettent en place une protection de fortune pour le prochain groupe.
Les Bistanclaque
montent sur scène. Ces Croix-Roussiens, un duo, rejoint un peu plus tard par
une saxophoniste, nous livrent une musique aux paroles pleines
de sel, de sucre et d’acide. Une bonne partie du public se retrouve dans
les cercles concentriques d’une danse circasienne.
Avant qu’un nouveau groupe ne prenne place sur scène, nous partons
chercher des boissons. Je demande un jus de goyave, je me fais servir
de la mangue. Bah, pas grave, il n’y a que moi pour demander des
jus de fruits impossibles.
Je vais m’acheter le CD des Bistanclaque
(que j’écoute en boucle depuis, avec une préférence pour les chansons
l’Ancienne, Consomme ! et la Scottish).
Il pleut toujours, et les prochains musiciens ne viennent pas.
Le copain me parle de Femi Kuti, que l’on attend et qui devrait venir
d’une minute à l’autre, et de son père, Fela Kuti, le fameux chanteur militant
à l’origine de l’afro beat.
Sous la pluie, le public s’impatiente. Les musiques enregistrées n’ont pas
la chaleur de celles en live. Les organisateurs montent sur scène.
Explications.
Pluie. Matériel électrique.
Risque d’électrocution. Concert annulé.
C’est la grosse déception. Face aux éléments, nous
sommes bien impuissants. Nous nous décidons à rentrer, fort marris qu’avec
cette pluie, la suite de la soirée soit tombée... à l’eau.
Hier, réveil à 4 heures du mat’.
Non, ce n’est pas pour faire la queue afin de
voir la « revanche des suites » au ciné, je
devais aller à Lyon où j’étais convié à un jury.
Auditions, discussion, vote... de 8h30 à 15h30. Au final, j’ai été heureux de faire
basculer la majorité dans le sens qui me semblait le plus juste.
Petit coucou à mes anciens collègues.
Passage pour voir le copain André en train de bosser avec son pote Rafu.
Un bref bonjour à mon ex copine, une fille charmante qui est restée ma meilleure amie.
Un peu de temps pour acheter de la nourriture pour mes poissons exotiques
et du matériel pour mon aquarium.
Puis la course pour arriver à la gare et attraper le train du retour.
Arrivé à Saint-Étienne, je croise la miss avec qui j’ai failli
sortir, l’an dernier. Ah, les hasards...
Soirée à finaliser un article sur le steampunk avec le compère Jean-Jacques.
Je me suis couché, très tard, avec la satisfaction d’avoir eu une
journée remplie, et bien remplie.
Voir par la fenêtre les rayons du soleil.
Se dire qu’il serait dommage de ne pas en profiter.
Oser sortir ses rollers qui étaient abandonnés depuis trop longtemps.
Être accueilli dans la rue par un concert de klaxons, des voitures de personnes se rendant à un mariage.
Utiliser son nouveau joujou, un baladeur MP3.
Se rendre compte que the Prodigy dans les oreilles, ça
aide vraiment à gravir les montées.
Découvrir que le genou, bien que tirant un peu, ne fait pas mal, malgré la vilaine entorse résultant d’une chute de ski, en février dernier.
Croiser une mariée au Parc de l’Europe, et la trouver jolie.
Rentrer en sueur et se dire que, pour une fois, le sommeil viendra des suites
d’une bonne fatigue physique, et non intellectuelle...
Rien à voir avec les prochaines élections, je ferai
mon devoir citoyen, pas de problème.
Non, il se trouve que l’autre jour, un collègue s’est étonné du fait
que je prononce le terme « sculpture » avec
le p entre le l et le t. Mais si, c’est possible :
une première syllabe avec « scul » et une
seconde avec « ptur’ ». Bon, c’est vrai, la dernière
syllabe fait un peu postillonner quand on la prononce, mais pas plus
que lorsque l’on dit « Ptolémée »
ou « p’tit con ! ».
Bref. Toujours est-il que j’ai vérifié dans un dictionnaire et,
à ma grande surprise, mon collègue avait raison : le p
ne se prononce pas. Ouais, ça va, je dis bien « Me’ss »
pour Metz et je ne prononce pas la dernière lettre de
Chamonix ou Avoriaz.
Mais là, ce p, je le rendais sonore depuis que j’étais tout petit.
Ah, il y a vraiment quelque chose qui pue dans la langue française !
Un monde dans lequel les p existent mais ne se font pas
entendre est quand même bien hypocrite...
Grosse fatigue.
Lundi, je suis allé voir le médecin. Je n’en pouvais plus. Cette maudite
toux qui ne partait pas, et puis des maux de tête à n’en plus finir,
chaque fois que je tousse j’ai l’impression d’un marteau qui s’enfonce
dans mon crâne. Sans compter des troubles du goût, toute nourriture me semblait
contenir du savon (depuis, j’ai changé de dentifrice, et ça va
mieux). Et une impossibilité à me concentrer, plus moyen d’écrire
malgré la motivation et le temps pour le faire.
Le médecin voulait me donner un arrêt de travail. Meuh non, pas la peine,
je suis en vacances. Alors il m’a interdit d’utiliser un ordinateur. Argh,
non, pitié, vous voulez ma mort !
Je me retrouve maintenant avec de la vitamine C, des trucs au goût
d’orange (chimique) pour soigner la toux, et des oligo-éléments :
cuivre, or, argent. Manquent bronze et fer et j’aurais eu les mêmes
métaux que ceux présents dans les peintures que j’utilise pour mes sculptures.
J’imagine cette curieuse remarque pour une exposition :
« Ce qu’il fait de beau à l’extérieur, l’artiste
l’emploie aussi pour son bien à l’intérieur... »
Étrange sensation de métamorphose.
Cela fait une semaine que je suis chez moi. Une semaine
de vacances aux allures de retraite monacale. Dans ma solitude,
je retrouve ma voix (j’étais aphone), je retrouve ma voie,
je reprends l’écriture de mon roman après avoir pu gérer toutes les urgences.
Ce matin, j’ai fait le grand ménage avec mon passé universitaire.
Il y a quelque temps, mes parents m’avaient rapporté tous mes
cours qui encombraient leur grenier. Plus de dix années d’études,
cela fait beaucoup de notes, de supports de cours, de mémoires...
J’ai tout trié, ne gardant que ce qui pourrait m’être utile à nouveau
un jour. Ce sont les matières techniques qui s’en sortent le
moins bien, évidemment. Je conserve presque tous mes cours de sciences
humaines mais les matières informatiques ont garni la benne
à recycler le papier. C’est fou ce que j’ai pu écrire comme listings.
Les codes des programmes que j’ai développés, mes premiers écrits
adultes, ces lignes cabalistiques sont synonymes d’heures de peine,
de manque de sommeil, d’yeux papillotant suivant la fluorescence verte
ou orange d’un terminal VT100.
Poubelle.
Ne conserver que ce qui a encore de la valeur. Toutes ces applications
logicielles n’ont servi à rien d’autre qu’à faire de moi quelqu’un
capable de programmer. Elles ne sont pas un but, simplement des
bornes sur le chemin de ma formation.
Allez, on efface tout ça... Cela libère de la place parmi les étagères.
Pas de regret, même s’il n’y a pas de récupération possible dans les
méandres numériques d’un fichier compressé.
Cette métamorphose de mon état mental s’accompagne d’une tentative
de changement physique. Nouveau régime. Moins de viande rouge
et de graisses, plus de poissons. Plus d’exercices. En ce moment,
le matin, je me réveille vers 3 heures. Bien malgré moi.
C’est tôt, trop tôt, mais je ne parviens pas à me rendormir...
et ce décalage avec le reste du monde fait que je suis complètement crevé
après 20 heures. Alors, le matin, comme le lit m’étouffe, je prends
un bain. Je passe presque une heure à lire dans l’eau, c’est comme si
ma peau avait besoin d’humidité autant que mon esprit de
stimulation intellectuelle.
Ensuite, je passe ma journée à essayer de me raccrocher à la réalité...
Ça fait bizarre de grandir. Eh oui,
Sophie : on savait, on savait...
L’Ère
du Dragon de Xavier Mauméjean, Éditions Mnémos, 2003. Dans cette suite
de La Ligue des Héros
où l’arrivée de Peter Pan et du peuple de Nulle Part en plein Londres
avait changé la face du monde, Xavier Mauméjean nous décrit un monde alternatif dans
lequel rien ne va plus. L’intrigue débute à Pékin en 1900 où les représentants
des puissances de l’Occident sont aux abois, menacés par les forces chinoises aidées
des créatures de l’Internationale Féerique. Une nouvelle Ligue des Héros
est alors formée pour aller à leurs secours...
Gasp, Maumémjean est complètement fou ! Ce roman steampunk,
qui joue avec brio du mélange des genres, est incroyable : jamais le
lecteur n’a le temps de souffler en lisant cet ovni littéraire à la fois drôle
et teinté d’une certaine ironie. L’intrigue est fouillée, avec pléthore de
références réelles et imaginaires, et on sort de cette lecture
tout abasourdi. Une grande claque.
Jhereg de Steven Brust,
Éditions Mnémos, 2005.
Vlad Taltos est un assassin. C’est un métier comme un autre qu’il exerce
dans la cité d’Adrilankha où se côtoient différentes races organisées
en Maisons. Mais là, Taltos, cet Oriental de la Maison du Jhereg,
a un problème avec son prochain contrat : il s’agit d’un piège
qui risque de déclencher la guerre entre la Maison du Dragon et celle du Jhereg...
Univers étonnant que celui de Brust, une fantasy avec
ses monstres, sa magie, sa sorcellerie, ses complots, ses combats
à l’épée... et un peu de science-fiction quand même, avec un empire
galactique, des pouvoirs psi, des manipulations génétiques...
Vraiment rafraîchissant.
[Eh merde, André,
pourquoi tu m’as passé ce livre ? Si ça continue, par ta faute,
je vais finir par aimer la fantasy !]
« Jusqu’à la pleine lune » de Sean McMullen. Carlos,
un jeune linguiste espagnol est appelé par son oncle pour participer à une
enquête criminelle. En fait, de crime, il s’agit de la découverte d’une jeune
femme qui semble tout droit échappée de l’âge des cavernes. Carlos tente alors
de communiquer avec elle pour comprendre ce qui lui est arrivé...
Ouah ! La première nouvelle de Fiction commence fort !
Des idées fortes vraiment bien traitées par cet auteur australien,
un très grand moment de lecture.
« # Critical Mass in the Quantum Cathedral 1.1. »,
« 3.1. En plusieurs soirs d’été » et
« 4.0. Kat Onoma » de Jim Dedieu.
Euh ?... Pour les amateurs de short-short stories saugrenues.
« Sous terre » de Roland Fuentès. Deux hommes.
Une poule. Une taupe. Des plants de tomate.
Peut-être les seuls rescapés de l’univers.
Humour noir.
« Dédales » d’Alex Nikolavitch.
Visite caverneuse et mortelle. D’ennui.
« Création » de Jeffrey Ford.
Une fantasy forestière contant la création d’un bonhomme de bois.
Joli.
« Solitude » d’Ursula K. Le Guin. La vie
d’une petite fille dans une société primitive et post-cataclysmique
envoyée par sa mère ethnologue pour collecter des informations, les
adultes ne se parlant pas dans cette culture.
Une belle petite histoire de science-fiction ethnologique.
« L’anniversaire du monde » d’Ursula K. Le Guin.
La vie d’une petite fille destinée à devenir une déesse à sa
majorité.
Ursula Le Guin, toujours dans le même registre.
« Le bretteur qui n’était pas mort »
d’Ellen Kushner. Dans une cité, les bretteurs vivent en provoquant des duels.
Le champion Richard acceptera-t-il d’enseigner son art à une
jeune recrue ?
Une histoire sympathique de cape et d’épée.
« Voyage au centre de l’univers »
de Juan-Miguel Aguilera. Quand le jeune Pierre Theilhard
de Chardin rencontre Jules Vernes...
Une curieuse rêverie.
« Charge utile » de Jean-Jacques
Régnier. Dans cette suite d’« Ernest et les cas métaphysiques »
(nouvelle parue dans le numéro 131 de Yellow Submarine), Raymond,
le convoyeur de l’espace, et son intelligence artificielle Ernest
sont à nouveau confronté à un problème : les passagers qui devaient
bien tranquillement voyager en état d’hibernation se réveillent les uns
après les autres. L’espace vital du petit vaisseau est de plus en plus
menacé...
Charmante histoire, un brin longuette mais pleine d’humour et
de verve.
« Échos » de Marie-Pierre Najman.
Dans les alentours de Lyon, des drôles de clochards se rendent à
la soupe populaire. Le problème, après la bouffe, c’est de se limer les cornes...
Une curiosité. Des faunes dans notre quotidien. Ou bien...
« Presque chez soi » de Terry Bisson.
Trois copains trouvent que les différents éléments qui entourent
le stade abandonné du village ressemblent à un aéroplane. Et si,
justement, il pouvait voler ?
Une histoire étrange, un très beau conte fantastique.
Pari gagné avec ce premier tome de la nouvelle anthologie périodique de
Fantasy & Science Fiction. En plus de ces nouvelles chocs, des articles
originaux, des dossiers intéressants, une ligne éditoriale soignée. Encore !
« Spatterjay » de Neal Asher. Sur
une île à la nature des plus hostiles, une équipe d’humains
et de mutants mène une expédition. Mais qui peut rester encore humain
au contact d’une telle nature ?
Une très chouette nouvelle.
« Perdre son temps » de Philippe Curval. Gérard
aime Ludmilla. Mais il n’est plus tout jeune. Alors il va voir le
professeur Lindström qui lui propose un traitement révolutionnaire
pour le faire rajeunir.
Délirant.
« La Véritable toute première affaire » de Johan Héliot.
Passepartout accompagnait Phileas Fogg dans son tour du monde de 80 jours
parce qu’il était un agent secret. Et le voyage de Fogg n’était pas
qu’un pari fou, il était aussi le moyen de retrouver certains de ses
« frères » afin de réaliser une sinistre mission...
Johan Heliot reviste avec bonheur certaines références littéraires
dans un bel univers steampunk.
« Boucherie modèle » de André Ruellan.
Comme son nom l’indique.
Une short-short story qui donne faim si on est carnivore et
pas très sensible.
« Le Fil de l’épée de bois » de Victor Conde.
Le Patriarche fait des rêves. Il a peur de n’être plus qu’une
machine de guerre destinée à anéantir les exths.
Une lente et sombre plongée dans l’irréalité.
Les Trois Crapules du Klahgann
d’Alexis Nevil,
Éditions Eons, 2005.
Des barbares édentés à la peau bleue cherchent à s’emparer de la Source d’Abondance
que gardent des moines. Mais voilà qu’un golem arrive pour défendre la Source.
Alexis Nevil, dans son premier roman, décrit un univers peuplé des personnages
qui ont marqué son imagination. On retrouve du Conan dans les barbares,
des éléments de science-fiction, et bien sûr des références japonisantes,
ce qui donne un curieux mélange pas vraiment désagréable.
[Au fait, Niouk, ce sont qui, finalement, les trois crapules ? Moi, j’en compte
quatre, pas une de moins : Languelame, Od-Go, Rha-Ghensh et Ghrôen].
Le court roman de Nevil est suivi d’une nouvelle (une amusante short-short) de
Markus
Leicht intitulée « le Gnok ».
Sunk de David Calvo &
Fabrice Colin,
Moutons
Électriques éditeur, 2005.
L’île de Sunk coule. Ou c’est l’eau qui monte. Arnaud et son frère Sébastien,
sur demande du Maire du Village, vont monter une expédition pour aller voir
ce qui se passe dans les hauteurs avant que tout ne soit noyé et dévoré
par les requins.
Colin et Calvo s’y sont mis à deux pour nous peindre un univers de folie,
un roman inclassable écrit avec une verve rabelaisienne, avec des
références de fantasy, des Champigolos, des Orques, de la
pizza, du Picon bière, des canards. Et beaucoup d’eau.
Drôle. Délirant. Suprenant. Et, bien sûr, sombre...
Après les fidèles, humbles et puissants, venus rendre un dernier hommage
au Saint-Père, les cardinaux sont aujourd’hui animés d’un même esprit
d’omniviaromalocomotion.
Omniviaromalocomotion :
n.f. Principe suivant lequel tous les chemins mènent à Rome.
Lat. de cuis. omni, « tous » ;
via, « chemin » ;
roma, « Rome »
et « locomotion » — XXIe.
Mercredi dernier, j’ai assisté à une pièce de théâtre assez étonnante :
« Une économie de rêve », adaptée de l’ouvrage de René Passet
et jouée par une talentueuse troupe d’amateurs, la compagnie
l’Œil en coulisse.
Des fables mettant en scène des utopies économiques, des moments drôles,
féroces et tendres, des révélations sur les trous de la Lune...
Ainsi présentée, l’économie devient une matière vraiment intéressante,
même pour les étudiants les plus réfractaires ou les personnes qui n’y portaient
a priori que peu d’intérêt. Un grand moment.
Cela m’a fait un peu penser à cette histoire que m’a fait suivre une amie...
Petit Pierre rentre de l’école et demande à son père :
Papa, je dois faire un devoir sur la politique
et expliquer le fonctionnement de notre gouvernement, peux-tu
m’expliquer ? »
Rien de plus facile, répond le père,
il suffit de comparer le gouvernement et notre société à notre famille.
Tu vois, moi, je ramène de l’argent :
je suis le capitaliste.
Ta mère gère notre famille et fait
les dépenses : elle est le gouvernement.
La femme de ménage, qui travaille pour nous, est
la classe ouvrière.
Toi, tu es le peuple.
Ton petit frère Hector est la génération future.
As-tu compris ? »
Oui, je pense », répondit petit Pierre.
Dans la nuit, petit Pierre est réveillé par Hector qui pleure.
Il se lève et va voir son petit frère qui a besoin que l’on change sa couche
qui dégage une forte odeur !
Il se rend dans la chambre de ses parents et
tente de réveiller sa maman mais celle-ci dort profondément. Voulant
réveiller son Papa, il constate qu’il n’est pas dans le lit avec sa maman.
Il le cherche et le trouve faisant de la gymnastique tout nu
dans le lit de la bonne. Entre-temps, Hector, fatigué, s’est rendormi.
Alors petit Pierre se recouche.
Le lendemain, au petit déjeuner, petit Pierre dit à son père :
Tu sais Papa j’ai tout compris de la politique ! »
Ah oui ? Et qu’as-tu compris ? »,
demande son Papa.
C’est simple, j’ai compris que le capitalisme
baise la classe ouvrière pendant que le gouvernement roupille,
restant sourd aux appels du peuple et laissant la future génération
dans la merde ! »
« Dans les fesses. Non, il n’y a rien de mieux.
Des études scientifiques ont été faites, et elles indiquent
toutes que c’est dans les fesses que c’est le meilleur.
Les Américains préfèrent dans la bouche, mais non, c’est
dans les fesses, ni dans la bouche, ni sous le bras. »
Ça fait plutôt curieux, sorti de son contexte. Mais telle
est la réponse de mon médecin lorsque je suis sorti de
chez moi, sous la neige, hier (c’est quoi ce poisson d’avril
avec plus d’une semaine de retard, monsieur Météo ?) pour lui
demander quelle était la meilleure manière de prendre sa température
avec un thermomètre...
Voilà, je suis malade. Aphone. Nauséeux. Toussant sans arrêt. Et avec de la fièvre.
Je me demande si c’est rassurant.
Aujourd’hui, j’ai parlé de psychologie à mes collègues lors
d’un séminaire de recherche.
C’était plutôt sympa, mais bon, mon boulot qui rapporte des sous, on s’en
moque un peu ici...
Mais aussi, pris d’une inspiration soudaine, j’ai fait ce
test
trouvé au hasard des clics. Voici ce qui m’a été répondu :
De quel trouble mental êtes-vous atteint(e) ?
Vous avez entre 60 et 69 points : vous êtes SCHIZOPHRENE !
Vous menez des conversations imaginaire avec votre ex ?
Vous sucrez votre café puis prétendez vouloir maigrir ?
Pas de doute ! Vous êtes schizophrène.
Caractérisée par la cohabitation de deux personnalités
distinctes au sein d’un même individu, la schizophrénie
se manifeste par de brusques sautes d’humeurs, des troubles
de la pensée, des idées délirantes, voire des hallucinations.
Ce petit top que vous aimiez tant tout à l’heure, vous
correspond-il réellement ? Et finalement, qui a dit que
vous n’aimiez pas l’osso buco ?
On vous dit volontiers touche-à-tout, doué(e) aussi
bien pour la couture que pour la peinture sur soie :
tout cela n’est-il pas un peu suspect ?
À l’évidence, cette personnalité multifacette
dont vous vous targuez cache quelque chose...
Pourquoi ne pas essayer d’être plus à l’écoute
de vous-même et de vous relaxer ?
Car n’oubliez pas ! Une schizophrénie mal
soignée peut conduire à l’isolement social ou à l’homicide !
Réagissez avant qu’il ne soit trop tard...
Arf, je suis mort de rire.
Bien entendu, il s’agit d’une parodie de test, avec des questions
hyper orientées, et les résultats semblent produits de manière pseudo-aléatoire.
Et pourtant... Une double personnalité,
tant de talents derrière un seul homme... Et s’il y avait quelque chose
de vrai derrière tout ça ? Et, en plus, après moi, ma collègue a fait
le test et est tombée sur « hystérique »... Je l’ai
rassurée, bien sûr, mais je n’en pensais pas moins. Du coup, je
commence à me poser des questions.
Schizophrène ? C’est grave, docteur ?
Bizarre.
Aujourd’hui, je suis passé à un labo d’analyse médicale pour
faire une prise de sang.
Bon, jusqu’ici, rien d’anormal.
Retour à la maison prendre un petit déj’, puis je suis parti à la fac.
Là-bas, il y avait une annonce pour aller
donner son sang.
Je me suis renseigné, il n’y avait pas de contre-indication car
la quantité prélevée pour une analyse est minime (comparée à un don
ou à notre capacité à nous régénérer),
et le Bon Dieu ayant bien fait les choses, nous sommes pourvus
de deux bras (sinon, pas de chocolat, mais c’est une autre histoire).
Je me retrouve à présent avec des trous au niveau de la saignée (tiens,
pour une fois, un terme qui porte bien son nom) de mes deux coudes.
Ouais, j’ai un peu l’air d’un junkie ce soir. Drôle de situation pour
moi qui évite l’alcool, fuis la caféine,
essaie d’échapper à tout médicament, ne fume pas et n’ai jamais
touché à la dope. Mais arrêté par les flics, j’imagine qu’en voyant
les stigmates sur mes bras, le malentendu aurait été... stupéfiant !
Karol Wojtyla, l’évêque de Rome, s’en est allé...
Le monde souligne le champion de la paix qu’a été Jean-Paul II,
les Églises juive, musulmane ou orthodoxe partagent leur
émotion avec les chrétiens catholiques.
Moi aussi, je pleure à la fois l’homme et
le globe-trotter qui eut une influence considérable
sur l’entente entre les différentes religions ou sur l’ouverture
des pays de l’Est prisonniers du bloc soviétique,
mais j’ai le plus grand mal à lui pardonner d’avoir toujours
défendu les positions les plus traditionnelles du Vatican :
célibat des prêtres, opposition à l’avortement,
refus des méthodes de contraception (alors faites un
geste au profit du
Sidaction,
n’oubliez pas les ravages que cette maladie a causés en Afrique
chez ceux qui refusaient de mettre un préservatif sous prétexte
de suivre la décision papale).
Et surtout, une angoisse : qui sera le nouveau successeur
de Saint Pierre ? Si j’avais le droit de voter, j’aurais
choisi l’évêque d’Evreux de Partenia, Jacques Gaillot. Mais il
ne faut pas rêver, non seulement Mgr Gaillot n’est point
cardinal, mais, de plus, cela ne risque guère d’arriver :
il n’est pas vraiment en odeur de sainteté auprès de Rome...
Et plutôt si : rêvons ! Changer le monde, c’est ce
que nous faisons en écrivant de la fiction.
Pâques, c’est normalement le jour de la résurrection.
Eh bien, c’est aussi celui du jour de la mort de mon ordinateur. Enfin,
de son disque dur, du moins. Parce qu’après un démarrage sans
échec, voir son bureau orné d’une fenêtre avec un point
d’exclamation et le message laconique : « Hardware
error », ben, ça fait aussi peur qu’Alien contre
Predator avec Freddy et Jason.
Pas glop.
Voilà l’explication de mon silence de ces derniers jours, alors
que j’avais plein de petits trucs à raconter.
M’enfin...
Bon, ça va, je travaille maintenant avec une machine de rechange que m’a
prêtée la fnacque le temps de la réparation de mon ordi perso à moi
qu’il est beau mais qu’il sera tout vide, sniff, je peux dire adieu à
mes données non sauvegardées.
Je viens de faire ce
test
et j’ai eu comme résultat :
You scored as Christianity.
Your views are most similar to those of Christianity.
Do more research on Christianity and possibly consider being baptized and accepting Jesus,
if you aren’t already Christian.
Christianity is the second of the Abrahamic faiths; it follows Judaism and is followed by Islam.
It differs in its belief of Jesus, as not a prophet nor historical figure,
but as God in human form. The Holy Trinity is the concept that God takes three forms:
the Father, the Son (Jesus), and the Holy Ghost (sometimes called Holy Spirit).
Jesus taught the idea of instead of seeking revenge, one should love his or her neighbors and enemies.
Christians believe that Jesus died on the cross to save humankind and forgive people’s sins.
Bon, si je n’ai pas 100% pour le christianisme, c’est sans doute parce
que j’ai dû mal comprendre certaines des questions en anglais, ou alors
parce que ma foi n’est pas aveugle au point de prendre tous les propos
de l’actuel pape (actuel ? ... oui, actuel, je viens de vérifier
aux infos : Karol n’est pas aussi mal au point que Rainier)
pour pain béni.
Et puis, hier soir, en rentrant du travail,
à défaut d’avoir été à la messe du Vendredi Saint
(ouais, dans ma région natale, ce jour-là est férié), j’ai écouté
« Nouveaux visages de la mystique » dans l’émission
les Vivants et les Dieux de France Culture.
Mais bon, ça va. Même si j’ai mangé du Nutella® pendant
le Carême, je crois que mon âme n’est pas perdue pour autant...
Oups, je viens de découvrir que la Crèche que j’avais sculptée
est toujours en place sur une étagère... Noël
et l’Épiphanie sont maintenant bien loin,
j’aurai dû ranger ma Crèche depuis longtemps.
Oui, surtout qu’aujourd’hui, c’est Jeudi Saint, et donc
demain, l’« anniversaire » de la mort du Christ
(tant pis pour ceux qui peinent à suivre par défaut de culture
judéo-chrétienne, manquerait plus que je fasse un cours de catéchisme, non mais !).
De la fête de la naissance à la commémoration de la mort suivie, dimanche
prochain, du rappel de la Résurrection ou, sous sa version laïque,
du Père Noël distributeur de cadeaux aux œufs de Pâques,
tout ça, c’est le temps qui passe avec son lot de choses agréables...
et certaines qui le sont moins. Oui, Forrest, la vie, c’est comme
une boîte de chocolats.
Je viens de recevoir aujourd’hui le contrat des moutons électriques pour la publication de
ma nouvelle « Des ailes dans la tête » dans
l’anthologie les Anges électriques. Une nouvelle étrange,
curieusement hard science pour une antho dont le titre fait
croire à un recueil de nouvelles de fantasy, et ceci sera le premier
texte que je publie professionnellement seul, tout seul, comme un grand.
C’est assez paradoxal, parce que pour un prochain numéro de Fiction
– la célèbre revue F & SF de langue française
qui vient de faire son retour –, je dois terminer
un article sur l’écriture en collaboration. L’écriture à plusieurs,
ça me connaît, outre un texte de fiction écrit avec Jean-Jacques
Girardot, en tant que scientifique, j’ai publié presque tous mes
articles avec des « pairs », directeur et co-directeur de thèse
ou autres collègues chercheurs. Mais bon, voilà :
« Des ailes dans la tête » est le
premier texte publié
sous mon seul nom de plume, un texte qui traite de l’identité, du processus
de création, de la sculpture, des neurosciences... et des anges.
En plus de cet article et d’autres textes à avancer, je dois aussi faire
évoluer ce site. J’y ai ajouté des expositions virtuelles de mes sculptures
(mais il faut que je corrige certaines instructions javascript qui ne
fonctionnent pas correctement avec des navigateurs sous Linux), et je
dois aussi reprendre l’ensemble de mes archives, des posts publiés sur
mes weblogs depuis octobre ou novembre 2002, ça commence à faire beaucoup...
La queue du cheval de la place Bellecour
Lieu de notre premier rendez-vous d’amour
Le goût de tes lèvres, mandarine ou kiwi ?
Le ciel sera-t-il bleu ou bien gris ?
Quel parfum, quels habits comptes-tu porter ?
Dans quel restaurant irons-nous discuter ?
Ne pas bafouiller, emportés par l’émotion
Peur de décevoir l’autre, peur de nos passions
Peur de briser le lien féerique, le lien extraordinaire
Le lien tressé le long de nos échanges e-pistolaires
À la recherche d’un certain bien-être ou « petite annonce »
Tout à l’heure, je me suis rendu au magasin Bien-Être
afin de récupérer la perceuse (dont je me moque) et surtout
les couteaux de boucher de ma soi-disant chère et tendre
(lire le post précédent pour comprendre).
Ben, le magasin en question, c’est un endroit où sont vendus
des canapés moches, avec des gens parfois assis dessus,
qui bien souvent viennent récupérer leurs cadeaux (j’ai vu
d’autres types avec leurs perceuses, si, si !).
Bon, moi, j’arrive, je fais un tour, je fais semblant de
m’intéresser aux canapés (toujours moches), par politesse, et une jeune et jolie demoiselle
arrive pour me demander si elle peut m’aider. Je réponds par
l’affirmative et lui présente l’invitation me permettant de
récupérer mes lots. La demoiselle me dit que ce n’est pas possible,
je dois venir avec mon épouse et je lui réponds que comme elle
a la grippe et tout et tout, ben, je suis tout seul et puis
elle repassera p’t’êt’ un jour plus tard quand elle sera guérie,
et tout le monde sera content.
Qu’a cela ne tienne ! La miss, pas bête, griffonne sur mon
invitation : « Prolongation de 2 semaines »
(« Elle sera sans aucun doute guérie d’ici là,
non ? »),
signe et me rend le tout avec un charmant sourire.
Eh méééééééééééééérdeeeeeeeeeeeeu ! Me voilà bien embêté.
Parce que la Madame censée partager ma vie, elle n’est pas
prêt de venir, elle n’a jamais existé. D’où la petite annonce que
je m’apprête à faire passer dans les journaux locaux :
JH BCBG cadre fonct. publ.
cherch JF aimant littér. et voy. en vue
mariage immédiat pr cause cout. bouch. Bien-être. Cand.
pas sér. s’abstenir.
On ne sait jamais. Comme disait le grand philosophe Jean-Claude Drusse,
en 1979 : « sur un malentendu, ça peut marcher ».
Je me suis marié !
ou « trucidons-nous dans la joie ! »
Je me suis marié. Si si !
Eh, Maman, avant de faire une crise cardiaque, attends de lire la
suite, tu vas comprendre...
L’autre soir, alors que je corrigeais des copies, j’ai eu un
appel téléphonique d’une société de j’sais-pas-quoi-jeu-pub-qu’importe.
La dame, au téléphone, elle me dit que pour l’ouverture d’un nouveau
magasin, je vais recevoir une invitation me permettant de retirer mon
lot-tout-beau-à-moi-que-je-l’ai-gagné-que-j’ai-vraiment-trop-de-la-chance.
C’est une perceuse. Youpi. (M’en fous, j’en ai déjà une, et je n’ai pas
besoin de faire de nouveaux trous dans mes murs.)
Et la dame continue, elle me dit que pour madame, elle a de superbes couteaux de
boucher. (Parce que la cuisine, bien entendu, c’est réservé à madame...)
« Vous êtes bien marié, monsieur ? » Et moi,
après un instant d’hésitation, de répondre par l’affirmative d’un air très
convaincu. La dame me demande alors le prénom de mon épouse. Je lui donne
en pâture le premier prénom féminin quelconque qui me passe par la tête.
« Très bien, monsieur... Donnez moi un nombre... Indiquez-moi
l’année de naissance de madame... et voici donc votre numéro de chance... »
De quoi elle se mêle ? Je sors des trucs bidons en réponses à ces
questions et, en raccrochant, je me retrouve avec mon précieux numéro
que j’oublie aussitôt avec toute cette curieuse histoire.
C’était il y a quelques jours.
Sauf que là, tout à l’heure, en rentrant chez moi, j’ai trouvé une lettre
avec cette fameuse invitation. Une lettre adressée à Monsieur ou Madame Moi-Même,
avec le prénom de mon épouse virtuelle. Et un plan du magasin. Et les
lots que nous sommes censés récupérer. Et le fameux numéro chance.
Et cette consigne : « Notre partenaire de la semaine vous
ouvre les portes de son magasin. Venez en couple y découvrir sa collection. »
Ouais, ben, on dira alors que la femme de ma vie est souffrante, au lit avec
de la fièvre.
Mais le plus drôle, c’est que ce magasin s’appelle « Bien-Être ».
Mettez la musique du film Psychose en fond sonore (vous vous
rappelez, ces fameux petits bruits stridents qui accompagnaient la
scène du meurtre de la blonde qui prend sa douche ?) Vous imaginez le couple de
dingues, le monsieur, perçeuse à la main, transformant tout ce qui passe
à sa portée en gruyère, et la madame, avec son ensemble de
couteaux de boucher, se la jouant comme Uma Thurman dans le bar
japonais de Kill Bill ? Bien-être... vraiment, il y a des trucs qui ne s’inventent pas !
Au lieu de m’occuper de mon nouveau site à moi, je fais du
ski le week-end, je termine une nouvelle sculpture
et je corrige des copies...
Et surtout, je suis à présent l’heureux papa de 8 charmants
bambins : trois betta splendens (complètement stones,
les jolies bêtes, le combattant mâle ne bouge que pour faire des bulles ou
se déplacer vers la bouffe, et les femelles se cachent presque tout le
temps) et cinq brachydanio rerio (complètement speedés,
eux, ils traversent l’aquarium en une fraction de seconde, de vraies
« formules un » de la natation).
Ah oui, j’y pense : faut que je reprenne mes entraînements à la piscine...
Bon, en attendant que je revienne, vous pouvez toujours voir
ça
(elle est pas belle, la vie ?)
Après les moutons électriques, signalons
les Éditions de l’Homme Montagne de Yama Otoko.
Au catalogue de cet éditeur bordelais (car derrière la montagne se
cache l’homme Francis Valéry) : un ensemble de textes de qualité
sur des supports imprimés et façonnés artisanalement.
Jugez plutôt avec cet extrait des titres déjà parus :
A & A, le « Magazine des Survivants »
qui, réapparu aux Utopiales 2004 au numéro 138, en est à présent au numéro
141 pour sa 29ème année de publication (abonnement : 20 €)
Louis Maillard — Fruits et Légumes conservés (7,50 €)
Francis Valéry — Fariboles animalières (5 €),
le Livre du Céleri (4 €), Vingt manières de cuisiner le Céleri
(4 €)
Robert Abernathy — l’Intégrale (30 €)
Syllabaire : Méthode Nouvelle de Lecture et Écriture (7,50 €)
Souscriptions :
Taxi de l’Espace, Volume 1 (10 €)
Collectif — Mélanges 04 (15 €)
Pour les commandes, les chèques sont à établir à l’ordre de Francis P. Valeri-Dostert
et à adresser aux Éditions de l’Homme Montagne, c/o Francis P. Valeri-Dostert,
3 Le Canton, 33620 CUBNEZAIS.
Et c’est sur cette publicité pour Francis Valéry, « écrivain-éditeur-musicien-cuisinier-jardinier-consultant en Feng
Shui » passionnant et passionné, que ces avis singuliers vont se refermer quelque temps pour
cause de travaux. Il était plus que temps, la page devenait impossible à charger pour des petits
modems avec tous ces textes et images en page d’accueil.
Retour prochainement ailleurs, sur un site plus grand, plus beau... et surtout plus moi.
Fini le layout bleu clair, vestige d’une première version issue de Blogger, adieu les limitations du site gratuitement hébergé chez
Free, je vous accueillerai bientôt
dans un nouveau domaine...
MAUVAIS GENRES : Science fiction et fantasy.
Production : François Angelier
Avec : André-François Ruaud, Xavier Mauméjean.
Livres : "le panorama illustré de la fantasy & du merveilleux"
par André-François Ruaud (édition les Moutons électriques) ;
la "Vénus anatomique" par Xavier Mauméjean (éditions Mnémos).
En direct samedi 15 janvier 2005 de 21 heures à 22 heures dans
l’émission « Mauvais Genres » sur
France Culture
ou en différé
ici.
Je viens d’effectuer un gros virement bancaire entre un compte où l’argent faisait des
petits et un autre où les sous seront prêts à être dépensés.
En raison des soldes. Et de multiples achats en vue.
Dans le désordre, les dépenses prévues sont une imprimante couleurs (j’ai déjà
des bons d’achats offerts par mes petits frères à Noël, mais cela
ne suffira pas), un abonnement à un club de sport (parce que je me suis dit
qu’il fallait vraiment que je pense à ma petite personne, surtout si je n’arrête
pas de cuisiner et de goûter à ma cuisine), des fringues de sport (parce
que mes seuls vêtements de sport sont, pour l’heure, un maillot de bain, un
bonnet de pain et des lunettes de piscine), et plein de bricoles d’arts plastiques
(terre à modeler, peintures).
Ah, vive la société de consommation...
J’ai lu dernièrement que, selon une grande prêtresse du savoir-vivre, il ne faudrait
absolument jamais saucer à table. Oui, tremper la mie de son pain pour nettoyer
l’assiette, ça ne se fait pas, c’est comme tartiner son foie gras comme un
vulgaire pâté, c’est mal, c’est sale, bêêeeuh.
Ben, je ne peux pas m’en empêcher. Je ne sais pas qui a établi cette
stupide règle du « bien se tenir à table », mais elle a
visiblement été écrite en dépit du bon sens, et surtout en toute méconnaissance
de la gastronomie, de l’art culinaire et, au sein de cet art, de l’originalité,
de la finesse et du doigté nécessaire à la réalisation de sauces se mariant au mieux aux divers
mets pour qu’ils puissent exprimer leurs plus subtiles saveurs.
J’ai même tendance à croire qu’il s’agit d’une
règle imposée par une dame acariâtre et ayant tendance à prendre de l’embonpoint,
et ceci simplement pour frustrer les jeunes âmes épicuriennes qui auraient pu profiter
d’une sauce un peu riche dont elle, la méchante, devait se priver, non par goût
mais par nécessité médicale ou diététique...
Sans transition. Vendredi, juste avant de partir du bureau, j’ai lancé à mes
collègues : « C’est comme les préservatifs ! ».
Devant l’étonnement justifié de ces derniers, je me suis expliqué. J’étais en
train de réaliser une sauvegarde des données les plus précieuses sur ma clé USB
personnelle. Il s’agit là du genre de choses que je n’oublie jamais de réaliser
car je suis un garçon prudent. D’où la petite phrase. Mais ça ne se dit pas.
C’est mal...
Ah, mais dans quel monde vit-on ?
Tout spécialement pour Nathalie, qui n’a pu y goûter pour l’instant :
les florentins
Préparation : 40 minutes
Cuisson : 5 minutes
Pour 60 pièces environ
Ingrédients :
125 g d’amandes effilées ;
60 g d’écorce d’orange confite + 60 g d’écorce de citron confite
(ou essayez à la place du gingembre confit, vous m’en direz des nouvelles !) ;
125 g de sucre ;
15 g de beurre ;
15 g de crème fraîche ;
50 g de farine.
Glaçage :
120 g de chocolat noir ;
2 cuillerées à soupe d’eau ;
une noix de beurre.
Coupez les fruits confits en petits morceaux.
Mélangez dans une casserole la crème, les amandes, les écorces, le sucre et le beurre et faites cuire
à petit feu pendant 3 minutes en remuant constamment.
Placez la casserole hors du feu, ajoutez la farine et remuez le tout.
Sur une plaque beurrée, disposez des petits tas de pâte en cherchant à les aplatir.
Faites cuire 5 minutes à four moyen (190 °C, th. 6).
À la sortie du four, donnez aux florentins une forme ronde régulière (ce
n’est pas très simple, vous verrez).
Faites fondre le chocolat du glaçage au bain-marie et ajoutez l’eau et le beurre
(ou passez le tout au four à micro-ondes une trentaine de secondes à puissance maximale).
Glacez un côté des petits gâteaux (employez pour cela un pinceau à pâtisserie ou, à
défaut, un couteau à tartiner).
En ce moment, je lis Sexomorphoses d’Ayerdhal (que le monsieur m’avait dédicacé
lors de sa venue à Sainté, en octobre dernier, à la Fête du Livre). Un peu compliqué,
surtout quand on n’a pas lu le premier tome (l’Histrion) : space opéra avec
stratégies impériales galactiques, pouvoirs psy... et un héros/héroïne qui, à travers
des mutations, passe d’un genre à l’autre. Et c’est pas mal...
Je viens de terminer d’écrire une nouvelle et ce serait vraiment génial de la voir publier,
pour bien débuter l’année. Je suis content des thèmes qui y sont abordés, de l’histoire,
des personnages... Et surtout,
j’ai tout particulièrement soigné une scène d’amour qui y est décrite (car nous
étions vraiment très, voire trop, soft dans « Quand s’envoleront ma
vie et ma conscience... », la nouvelle écrite avec Jean-Jacques Girardot).
Entendue hier soir, mais que l’on trouve encore sur le site de Mauvais Genres
(l’émission de France Culture qu’elle est bien), une heure consacrée au
sexe bizarre. À écouter sans attendre... parce que, à partir
de samedi prochain, le 8 janvier, ce sera trop tard !
Au hasard des clics, je suis tombé sur un quizz sympa :
Sex Quiz for
Dummies. Bon, c’est en anglais, mais c’est rigolo et instructif. En plus, le réalisateur
du quizz, un prof (qui doit être un sacré original, apparemment), donne des explications
à chacune des réponses, avec références à la clé.
Et puis, que faisiez-vous au moment de passage de la nouvelle année ?
Pour ma part, avec mes amies, nous étions surpris en pleine partie de
Love Trivia...
Voilà une année qui s’annonce donc sous d’agréables auspices érotiques.
[Certes, je ne suis pas insensible aux horreurs qui touchent le monde en ce moment.
Mais même sans être licencié en psychologie, vous n’êtes pas sans savoir que Thanatos
s’accompagne de l’autre pulsion : Éros...]
Retour à Saint-Étienne pour découvrir qu’elle m’avait encore fui. Elle était
bien là à mon arrivée en Alsace, mais trop peu de temps pour que je puisse la toucher
ou jouer avec elle. Elle brillait par son absence à Noël. Des amis disaient l’avoir vue à Lyon,
d’autres à Saint-Étienne, cette dame toujours aussi belle... mais lorsque je suis
revenu chez moi, elle avait à nouveau disparu, ou se cachait parfois sur les toits, cette
neige sauvageonne.
Je suis donc revenu dans ma bonne ville de Saint-Étienne le 29 décembre afin de fêter
la Saint-Sylvestre avec des amis rhône-alpins. Mais bien vite, les coups de fils passés aux
uns et aux autres modifiaient mes plans : quelques uns étaient encore auprès de leur
famille chez qui ils allaient réveillonner, d’autres étaient malades et n’avaient
que peu d’envie de passer leur g....o à tout le monde, et il y avait aussi les amis de Lyon
qui n’étaient pas très chauds pour venir jusqu’à Saint-Étienne...
Donc changement de programme de dernière minute : je suis allé fêter le passage de la
nouvelle année en comité restreint auprès de mon ex petite amie et de sa sœur, à Lyon.
Ma foi, ce fut finalement plutôt réussi...
Merci maman pour m’avoir passé les recettes de florentins et du tartare de noix de saint-jacques-crevettes-mangue.
Merci ma belle-sœur pour m’avoir fait découvrir le Malibu mangue qui se boit
avec délice aussi bien pur que mélangé à des jus de fruits.
Merci à vous, lecteurs, qui suivez ce carnet virtuel depuis plus de deux ans. Recevez tous
mes vœux de bonheur en cette nouvelle année : que 2005 vous apporte la santé
et la chance d’échapper aux malheurs qui touchent notre monde, que ceux qui cherchent
l’amour voient celui-ci frapper à leur porte, et que la vie vous soit, à tous, un peu plus douce...
Assis à la table de la salle à manger, le sapin décoré dans le dos, la Crèche
sur la droite, la cheminée à gauche, l’ordinateur en face, la musique de la
radio diffusée par
le Net (merci le WiFi), ambiance feutrée de la maisonnée familiale...
Un sentiment de calme et de sécurité. Il faut bien ça. À l’heure du
repas, la télévision, que je n’ai plus l’habitude de regarder, annonce des
horreurs. Des morts qui se comptent par dizaines de milliers en Asie. Les journalistes
font grand cas de la poignée d’étrangers disparus (des Français !).
Bien sûr, nul n’envie le sort de ces malheureux touristes, mais il est quand même assez
impudique de s’intéresser surtout à ces quelques uns alors que le cataclysme
laisse sans voix par son immensité.
La télévision, c’est toujours comme ça ? Une fenêtre ouverte sur le grand monde... et
la petitesse des gens. Sentiment léger d’écœurement ne se mariant que trop bien avec
la bonne chère que l’on consomme toujours un peu à l’excès en ces jours.
Pas de trêve sur Terre, même en cette période de fêtes, l’année n’avait pas encore eu
son lot de sinistres.
Impuissant, devant un autre écran, un écran où – contrairement à la télévision – on n’est pas passif,
je lance mon vieux traitement de texte pour écrire, écrire, écrire... Modestement, je reconstruis
l’univers du bout de mes doigts.
Hier après-midi, j’ai fait mes achats de Noël. Si, si, en quelques heures,
dans le centre de Strasbourg, j’ai pu passer auprès d’une maroquinerie, de
deux parfumeries, de trois librairies (dont une fnacque où j’ai vu un
exemplaire de ça), de quatre boutiques vendant du matériel pour les beaux-arts et la décoration...
et, du coup, j’ai tous mes cadeaux.
Sans compter que j’en ai profité pour saluer un copain libraire, que
je me suis acheté un billet de train pour le retour à Saint-Étienne,
que j’étais allé voir les artisans du marché de Noël jusqu’à la petite France, que
je suis passé par la cathédrale Notre-Dame pour y admirer la Crèche, que
j’ai trouvé un magasin d’alimentation asiatique pour y acheter les
ingrédients nécessaires à la confection des maki-sushis prévus pour ce soir
et que j’ai pu essayer un pantalon (que l’on doit m’offrir).
Et tout ça, accompagné par ma maman (s’il vous plaît !).
Bon, je l’admets : en rentrant à la maison, ma mère était sur les
rotules, et j’ai attrapé une ampoule (quelle idée aussi de faire les
courses de Noël avec de nouvelles chaussures).
Rien qu’un regret : ce matin, avec le redoux, la pluie a nettoyé
tout ce qui restait encore de neige...
(Very Important Stéphanois)
Oui, par la grâce du WiFi (Riri, Loulou, non, je l’ai faite le premier) et
de l’agilité techno-branchouille de mon petit frère ingénieur, contrairement
à ce que j’ai indiqué dans mon post précédent, je peux me connecter au Ternet
depuis le lieu où je vais passer les fêtes de Nouël (ou Nowell, comme vous
préférez).
Alors, le voyage s’est bien passé. Je suis parti
d’ici
et j’ai voyagé avec une ch’tite compagnie qui organise des vols entre
la préfecture de la Loire et Nantes (pratique pour se rendre aux
Utopiales,
tiens, j’y songerai la prochaine fois), Paris (ah, les Champes Zélizéeuh...
ah, la Eiffel Tower !)... et...
Strasbourg.
Si, si. Pourquoi cette dernière ?
Je n’en sais rien, mais en tout cas, pour le coup, ça m’arrange, parce que
je suis né dans la capitale alsacienne et que je passe les fêtes de la Nativité
du Christ avec ma famille proche, devant un
vrai feu de cheminée,
un vrai sapin
décoré avec des jolis cadeaux à son pied, une Crèche (réalisée par votre serviteur
mais mise en scène par sa maman), une odeur de petits gâteaux (n’avez-vous jamais
vu ou, mieux, goûté aux Spritzbredle ?), des lumières scintillant dans
la nuit sous la neige, la messe de Minuit et ses chants sacrés ? (Ambiance
100 % authentique.)
Bon, ben, bref, hier, après une matinée à corriger des copies (un QCM, en plus, la joie),
j’ai retrouvé une collègue qui, en partant elle aussi en vacances,
a eu la bonté de faire un petit détour pour me déposer à l’aéroport de Saint-Étienne,
alias l’aéroport d’Andrézieux-Bouthéon, parce que pour y aller par les transports en commun...
Comment ! Je ne vous ai pas raconté ?
OK, donc c’était il y a un peu plus d’une semaine, alors que je venais de prendre
mon billet d’avion sur le Ternet (30 € le vol, une promo d’enfer, vous imaginez ?),
je me suis dit : « Fab, t’es un gars prudent, tu vas faire un repérage et aller
à l’aéroport avant pour pas te retrouver dans la m.... au moment du départ ».
Alors, je vais naïvement regarder sur le
site,
et je trouve des informations qui me parlent
de trains, de cars et de taxis. Youpi, tout va bien.
J’hésite un instant entre le car et le train, et comme je connais plus facilement les
horaires de la SNCF, je prends mon billet à la gare de Châteaucreux, direction Roanne, et
je descends moins d’un quart d’heure plus tard à la gare de Bouthéon.
...
Surprise, c’est une gare perdue au milieu de rien. Enfin, même pas une gare, une espèce
d’abribus fantôme pour train paumée dans le brouillard (oui, en plus, il y avait
du brouillard à couper à la tronçonneuse).
Bien entendu, aucune indication pour se rendre à l’aéroport.
Juste un restaurant appelé « Aux deux Ânes » qui fait, compte tenu
de la situation, que l’on se sent subitement devenu le troisième. Et soudain, j’entends
braire le grison (parce qu’il y avait réellement un tel animal),
j’essaie de reprendre mes esprits et je me dis
que le petit chemin qu’empruntent les autres personnes
qui sont descendues du train avec moi doit bien mener quelque part (et sortir de
ce monde parallèle, parce que, ouh là là, j’ai l’impression d’être arrivé dans une
autre dimension).
Et le chemin débouche en effet sur des semblants de civilisation. En particulier,
il y a deux gendarmes qui arrêtent des voitures à un rond-point. Je me renseigne auprès
de ces messieurs (car il n’y a que des indications très locales sur les divers
panneaux de circulation du rond-point) et les représentants de la maréchaussée me
désignent la route à suivre, sur cinq kilomètres environ, en terminant leur phrase par
un « mais vous voulez y aller à pied ?! » pas très
rassurant.
Alors, je marche en me repérant à quelques signes, je passe devant la gendarmerie,
je traverse toute la petite ville, je tombe sur des panneaux avec un avion caractéristique
(froid, froid, froid... chaud, ça y est, je brûle !), je tombe dans une zone
industrielle, je me dirige dans une zone commerciale, j’aboutis sur le bas-côté
de voies très rapides (argh, c’est vraiment trop dangereux d’être un piéton parfois...)
et, au bout d’une heure, les pieds mouillés, froids et boueux, j’entre dans l’aéroport.
Je me renseigne à l’accueil, la demoiselle est ravissante et serviable, mais confirme
ce que je craignais : le samedi, au niveau des transports en commun, c’est un peu la mort...
et la semaine, il faut tenter sa chance avec les cars du Conseil général de la Loire, parce
que venir depuis la gare de Bouthéon, c’est une expérience à ne pas reproduire, surtout
chargé de valises. Pas de taxi non plus. Les abribus que j’ai croisés n’indiquaient plus de départs
avant le lundi suivant, le train pour Saint-Étienne ne part que dans trois heures...
et l’attente avec ce froid...
bref, ça s’annonçait mal. J’ai pris le chemin du retour en direction de la gare de Bouthéon
(motivé, le gars), puis j’ai vu un car de la fameuse compagnie circulant pour le Conseil
général de la Loire et j’ai fait de grands signes désespérés au chauffeur. Ce
dernier s’est arrêté, m’a informé qu’il venait de Saint-Étienne et s’en allait
dans l’autre sens (m... !) mais m’a indiqué un arrêt où j’avais une chance d’avoir un car
pour rentrer chez moi. Et ce fut vrai. Alléluia.
...
Retour à hier.
Je suis arrivé à l’aéroport avec un sac sur le dos, ma valise à roulette à la main, et
il n’y avait personne. Ou si, une demoiselle qui venait d’arriver à l’aéroport, et qui
appelait quelqu’un pour venir la chercher, car point de taxi à l’horizon (une habitude
locale, sans doute). C’est curieux,
un aéroport vide. Bon, il y avait bien mon avion indiqué sur l’écran, puis un autre pour Londres,
en fin d’après-midi, donc pas d’inquiétude. Je me suis assis (ouais, il n’y avait pas à se
battre pour trouver un siège de libre), j’ai pris un bouquin et je ne suis sorti de ma lecture
qu’à quelques occasions, lorsque des demoiselles en uniforme (qui était fort charmantes, au demeurant)
passaient en me disant un souriant « bonjour ! ».
Puis un homme à moustaches s’est installé à un guichet et une voix féminine a annoncé
dans le hall que l’enregistrement des bagages pouvait commencer. Je me suis retourné, j’étais
toujours tout seul. Sur le coup, je peux dire que je me suis senti... très important.
Tant de gens aux petits soins pour ma modeste personne ? Puis nouvelle attente
armée d’un bouquin. Dans mon dos, pendant que je lisais, j’ai entendu un couple
de personnes âgées prendre place dans le hall d’embarquement. Et nous avons été trois à
monter dans l’avion (qui pouvait transporter une cinquantaine de passagers).
À vrai dire, nous étions cinq, en comptant l’hôtesse de l’air et le commandant de bord.
Hallucinant. Le pire, c’est que les autres voyageurs ont aussi bénéficié de tarifs à
trente euros... Gasp. Et pourtant, nous avions été traités comme des princes.
Et au bout d’une heure et quelques minutes de vol dans les nuages (ah non, ce ne sont
pas des nuages bas tout bizarres, à l’est, mais la chaîne des Alpes), nous sommes
arrivés à Entzheim (alias l’aéroport international de Strasbourg), découvrant du ciel
que la terre était recouverte de neige...
À Saint-Étienne, il faisait froid avec grand soleil mais, en Alsace,
l’ambiance de Noël s’annonçait bien 100 % authentique.
une petite dizaine (en clair, neuf), c’est sans doute le nombre
idéal de personnes à une soirée : moins, on a trop
vite fait le tour des gens, et plus, on n’a pas le temps de discuter
avec tout le monde ;
les amis qui connaissent mon goût pour la lecture m’ont offert
des livres (de cuisine ou de science-fiction), les plasticiens m’ont
fait cadeaux de compositions artistiques, d’autres m’ont apporté des
bouteilles de vin, et un dernier le fruit d’un amusant bricolage (une
paire de pistolets tirant des élastiques, si, si !) ;
je prépare deux fois trop de choses à manger (je suis pire que ma mère) ;
mes maki-sushis sont vraiment excellents (ouais, mais faut y aller
doucement avec la pâte wasabi, j’ai dit que c’était très fort !) ;
ma recettes de crevettes à la crème fraîche et... (non, je ne
vais pas tout raconter, secrets de chef), c’est vraiment une tuerie
pour les papilles ;
les artisans pâtissiers du coin font vraiment des merveilles (mmmmmmh.... l’exquis au
caramel et à l’orange, mmmmmmh... le forez au chocolat...) ;
quand 32 bougies sont réparties sur deux gâteaux, ce n’est pas simple de
les éteindre sans reprendre son souffle ;
les invités préfèrent le gewurztraminer au riesling, au champagne ou au crémant
d’Alsace (la prochaine fois, j’en prendrai plus de bouteilles) ;
mes voisins doivent être sourds, ou alors il y a une excellente isolation
phonique dans mon immeuble ;
les demoiselles les plus charmantes sont aussi celles qui dansent le mieux ;
le mélange chichon + alcool, ça fait dormir (n’est-ce pas, Fred ?)...
...et finalement c’est tant mieux, car, comme ça, il y a moins de concurrence lors
des séries de slows (gnarf, gnarf !)
le lendemain, en nettoyant, j’ai pu remplir plusieurs grands sacs poubelles
(j’avais acheté tout ça ?) ;
il y avait des élastiques de partout, même dans les endroits les plus improbables
(merci, Chris !) ;
j’ai mis en route une pyrolyse... ce qui a eu pour
effet de faire à nouveau casser la vitre intérieure de mon four (heureusement que
ce dernier est encore sous garantie) ;
j’ai plein de restes dans mon réfrigérateur... et je dois partir dans quelques jours
pour fêter Noël dans ma famille (bénie soit l’invention du congélateur) ;
il n’y a pas à dire, des fêtes comme ça, ça donne envie de prendre un an de plus !
Voilà, fermeture temporaire de ce weblog car je vais prendre quelques jours de vacances
et je ne sais si je pourrais poster entre temps.
Passez de joyeuses fêtes et à l’année prochaine !
Ça y est, j’ai 20 ans.
Trop d’la balle, et ce soir, je fais une teuf avec des potes chez ouam.
La vérité, c’est que mon birthday, c’était jeudi dernier, mais comme
j’étais au taf, j’ai préféré organiser ma party during the week-end.
Alors, ça s’annonce plutôt bien, plein de charmantes amies ont accepté mon
invitation (je traduis : « y aura de la meuf grave au mètre-carré ! »),
mes étoiles du jour annoncent : « Sagittaire,
Sensualité, séduction, profond regard. Poète, esthète, romantique, et délicieusement charmeur.
Vous tiendrez vos promesses ». Yeah ! Trop bien ! Et puis,
cette description, c’est vraiment trop ouam, la vérité !
J’ai préparé des compiles de ziques. De la house & de la techno, du trip hop
& du lounge, des slows-de-la-mort-qui-tuent... des tubes des années quatre-vingt.
Les années 1980 ? Ah, mince, c’est vrai : j’ai 20 ans, ouais, mais
20 en base hexadécimale, faut dire... Alors j’arrête d’écrire à la manière
des skybloggeurs
(en plus, je n’ai même pas prévu de passer du rap ce soir, gasp,
je suis démasqué...)
En début de semaine, j’ai appris la mort d’un membre de ma famille.
Un oncle. Sexagénaire. Solide comme le roc.
À l’annonce de cette macabre nouvelle, plutôt que d’être submergé par
l’émotion, je ne parvenais qu’à être un bloc d’incompréhension. Ce
n’est que la voix tremblotante de ma mère, au téléphone, qui m’a
fait ressentir la douleur de la cruelle disparition de son frère.
Par un clin d’œil assez ironique de la vie, le jour de l’enterrement de mon oncle
a aussi été celui de l’anniversaire de mon père, et donc le rappel annuel de la venue
au monde de la personne qui a eu – avec ma mère –
une participation essentielle à ma propre existence.
La vie, la mort...
J’ai remarqué que mon rapport avec la mort était assez étrange. Je ne
parviens jamais à réaliser exactement ce qui arrive. Ce n’est qu’au moment
de l’enterrement, face au cercueil porté en terre, ce n’est que lors
de la messe funèbre, ce n’est que quand je retrouve des proches en
habits noirs et en larmes, que je peux parvenir à me faire une
idée de la fin définitive, du moins sous son aspect terrestre, de
quelqu’un que l’on a connu et aimé.
La mort, la vie...
Je pense que c’est sans doute pour cela qu’il est si important, pour moi, avant de
mourir, de laisser une trace. Lorsque le temps et les vers auront
fait disparaître mon enveloppe corporelle, je me dis qu’au moins mes créations, écrits et
sculptures, seront ici bas mes restes... Méreste...
Quelques petits riens de la vie qui font passer un bon week-end...
Quitter le bureau en se disant que l’on a bien travaillé durant la semaine.
Se dire que les amis invités pour la soirée d’anniversaire, dans quelques jours, pourront
être là, ou, à défaut d’être présents, auront une petite pensée au même moment.
Donner de l’argent au Téléthon et se dire qu’il sera utilisé pour la bonne cause.
Terminer une sculpture, en recommencer une nouvelle, trouver les produits tant
recherchés pour donner de superbes effets de patine aux pièces.
Apprendre que les sculptures mises au four n’ont pas explosé et attendre
avec impatience de les récupérer pour essayer les nouvelles patines.
Avoir le temps de faire les courses, le ménage et préparer de nouveaux plats.
Aller à une soirée organisée par des collègues, passer un moment très
sympa, découvrir de nouvelles têtes, apporter les sushis préparés un peu plus
tôt et recueillir plein d’éloges pour cet essai culinaire plus que réussi.
Rentrer de la soirée vers quatre heures du matin, mais être quand même
assez en forme pour débuter un kilomètre de brasse coulée, dès onze heures.
Passer devant le marché de Noël, entendre la musique de « Douce Nuit »,
fredonner les paroles en allemand et s’amuser de la force des traditions, des habitudes, des rituels.
Découvrir des prix de vols promotionnels sur la ligne aérienne qui convient et
se dire que rejoindre la famille à Noël en avion est peut-être une idée judicieuse.
Installer la Crèche sculptée l’an passée et se rendre compte que les personnages, bien
que très fragiles (car réalisés en argile non cuite), n’ont pas trop souffert du rangement.
Ne toujours pas être fatigué malgré une nuit à moins de six heures de sommeil.
Être prêt à prendre de l’avance sur le travail de la semaine en préparant encore ce soir
un sujet d’examen.
Et avoir le temps de penser à tout ceci, de le coucher par écrit, et de le mettre en ligne...
Ça y est, je me fais une crise d’identité.
Bon, c’est pas grave, mais juste un peu gênant.
Je m’explique...
Dans la vraie vie, quand j’ai bien fait mon travail, je vais présenter
le résultat de mes recherches dans des endroits où il y a d’autres gens
qui sont aussi là pour ça, présenter leurs recherches et voir ce qu’ont fait
les collègues et/ou copains.
Voilà, pour l’instant, c’est tout simple.
Dans l’autre vie, celle qui est aussi vraie, mais un peu moins,
celle que je mène avec ce nom qui, pour de sombres histoires
familiales, n’est pas le mien (ouais, je vis dans un pays bizarre où on porte
un nom qui est aussi celui de son papa, ou occasionnellement celui
de sa maman, et pas un nom inventé pour la circonstance, comme les « Tarzan »
ou « Dartagnan » à Madagascar), dans l’autre vraie vie,
disais-je, je porte un nom que je me suis choisi avec lequel je signe mes
sculptures, mes textes de fiction, ce weblog... ou encore
des articles qui portent sur des textes de fiction.
Et c’est là que tout se complique.
Parce que je vais aller au Colloque
International de Science-Fiction de Nice pour y parler de steampunk... sous mon nom d’auteur.
Or il se trouve qu’il s’agit d’un vrai colloque
avec des vrais professionnels qui présentent leurs travaux... ouais, tout comme dans
la vraie vie. Du coup, je ne sais pas trop comment m’inscrire ou me présenter.
Enfin, je crois que ça va se passer comme toujours dans ces cas-là : « Docteur Fabrice M. »
bosse et paie les factures (le con !), et « Mister F. Méreste » fait le beau et récolte les lauriers (le salaud !)...
Lorsque dans la rue, il y a plein de sapins
cela veut dire que Noël n’est pas loin
Aujourd’hui, c’est le premier décembre. Quand j’étais plus jeune, c’était le signal pour
ouvrir la première fenêtre du calendrier de l’Avent. Ainsi nous préparions-nous spirituellement
(et psychologiquement) à l’arrivée de Noël...
Mais quelle escroquerie, ces calendriers de l’Avent ! Certes, l’image est souvent
bien jolie (pour peu qu’on trouve aussi jolis, pour rester dans les calendriers,
les chatons ou chiots qui ornent ceux de la Poste, arf !),
mais pour le reste, c’est vraiment du foutage de gueule...
D’abord, la fenêtre. En général, c’est un élément prédécoupé qui, malgré toute la délicatesse
de nos fébriles doigts enfantins, va se retrouver déchiré une fois sur deux. Donc de l’image
globale (qui est pourtant fort jolie, rappelons-le !), il ne restera plus grand chose
à quelques jours de Noël.
Ensuite, le chocolat. A-t-on idée de mettre un aussi mauvais chocolat dans un calendrier
de l’Avent ? Bon, je reconnais que ce n’est pas évident de conserver toutes les
propriétés du chocolat dans un emballage tel que le calendrier. Et quand on est môme,
on n’est pas très regardant au niveau gustatif. Mais quand même. Beurk et rebeurk,
le chocolat des calendriers de l’Avent.
Enfin, la conception même des calendriers. Bien souvent, il suffit de récupérer un
chocolat pour que celui de la case du dessus vienne aussi avec. « Oh,
deux chocolats d’un coup ! » Et même si ces chocolats ne sont
vraiment pas bons, ils sont la seule récompense à la dure attente imposée à nos rêves d’enfants
en cette période. Imaginez la déception dans nos grands yeux brillants d’émotion
lorsque, en ouvrant une fenêtre, nous découvrions avec stupeur que le chocolat n’était
pas au rendez-vous ! Ah, c’est vraiment cruel.
Par conséquent : Non au calendrier de l’Avent !
(Ouais, j’suis trop rebelle, là ! Et un autre jour, je vous dirai ce que je pense du Père Noël.)
Bon, je ne mettrai pas sur mon weblog de calembour pseudo-hebdomadaire comme la
Madame
(et son « Jeudi’s Jeu de Mots Nul »)
mais j’ai la terrible mauvaise habitude d’en faire dans la conversation, au
quotidien. Ainsi, lorsque mon chef nous avait demandé, à mes collègues et moi,
qui viendrait à la soirée tapas qu’il organisait chez lui, j’ai annoncé que
tout le monde devrait sans doute venir parce que, c’est bien connu, les tapas
rencontrent d’ordinaire beaucoup de succès.
Ben ouais.
Les gens sont très emballés par les tapas.
...
Euh ?
Non, vous ne voyez toujours pas ?
Pourtant, les tapas emballent !
Depuis que je me suis remis à une activité de natation régulière, j’ai
identifié différents profils de comportements parmi les baigneurs :
le barboteur : souvent d’âge avancé, il nageote tout doucement et gêne
– bien malgré lui – les baigneurs plus rapides ;
le dauphin : bon nageur, il est trop gentil toutefois pour doubler
le barboteur et se plie au rythme de celui qu’il suit ;
la baleine : de forte corpulence, la baleine avance à son
rythme, qui est rapide, et les baigneurs lui font naturellement de la place ;
le pédalo aveugle : ce baigneur kamikaze nage sur le dos, avec
de grands mouvements des bras, inconscient de l’endroit où il va et des
nageurs qu’il rencontre dans l’autre sens ;
le requin : bon nageur, il souhaite nager à son rythme, mais n’ayant
pas les arguments physiques de la baleine ou l’inconscience du pédalo
aveugle, il double ceux qui sont lents en fonction de certaines stratégies élaborées...
Ami mammifère marin, choisis ton camp !
Moi, personnellement, je suis plutôt un requin et j’ai pour stratégie de suivre les
baleines qui vont à mon rythme, et quand je dois les dépasser, je profite d’un
moment de faiblesse de leur part, par exemple quand elles sont aux prises avec
des barboteurs ou des pédalos aveugles...
Mardi soir, je suis retourné à l’opéra voir Rémi dans le rôle de « Nemorino »
dans l’opéra l’Elisir d’Amore de Donizetti à l’Esplanade de Saint-Étienne.
Bien que ce fût en soirée (oui, me levant d’ordinaire très tôt, j’ai vraiment
du mal avec les spectacles se déroulant tard), j’ai suivi avec autant de plaisir
que le dimanche après-midi cette magnifique représentation.
Après avoir félicité Rémi en loge, je suis reparti chez moi, tranquillement,
la tête pleine d’images et de musiques, me disant que je devais m’endormir
rapidement pour être en pleine forme le lendemain, ayant un cours de 4 heures à
donner dès huit heures du matin.
Mais sur le chemin du retour, j’ai été surpris par une voiture qui s’était
arrêtée à ma hauteur. Il s’agissait d’une amie du ténor, vue à l’opéra,
qui m’a proposé de prendre un pot avec Rémi et quelques copains venus de Lyon.
J’ai hésité un instant avant d’accepter car il était déjà 23 heures 30 et
j’avais un peu peur de me coucher trop tard. Et la soirée s’est donc poursuivie
avec un verre pris avec tout le monde, puis il y a eu un dîner... Bref, je suis
rentré chez moi un peu avant deux heures du matin. Et le réveil a sonné un peu plus
de trois heures plus tard, argh !
Le cours du matin s’est très bien déroulé mais l’après-midi, j’étais minable, enchaînant
bâillements sur bâillements, incapable de me concentrer sur une activité quelconque.
Ah, dur, mais c’était le prix à payer pour avoir passé une aussi excellente soirée.
Parce que c’était un dimanche après-midi et non en soirée
(étant quelqu’un du matin, il m’est difficile d’assister à
un spectacle où on ne peut pas bouger sans lutter contre le sommeil après 22 heures) ;
parce que mon copain Rémi, qui tenait le rôle principal, a une voix d’or
et un excellent jeu de scène ;
parce qu’il m’a obtenu des places très bien situées dans le grand théâtre Massenet ;
parce que la mise en scène d’Arnaud Bernard était tout simplement grandiose
(avec de subtils clins d’œil à la Belle Époque) ;
parce que l’Elisir d’Amore de Donizetti
a quelque chose d’envoûtant et que la difficile alchimie entre le spectacle
et la musique est un art délicat qui ici s’exprime parfaitement ;
parce que j’y étais allé en compagnie de mon ex-petite amie venue tout
exprès de Lyon et que nous nous entendons toujours aussi bien ;
parce que je n’ai pas vu passer ces trois heures alors
que je m’étais fermement ennuyé (voire même presque endormi) lors
de mes malheureuses expériences précédentes
(Don Giovanni de Mozart et Cerenentola de Rossini) ;
pour toutes ces raisons, aujourd’hui, j’ai été réconcilié avec l’opéra.
Un seul mot aux artistes : merci !
Cette semaine, un matin, avant d’aller en cours à 8h00, j’entre dans le bus bondé.
Comme je ne suis pas en avance et que je ne veux pas faire attendre mes étudiants,
je ne peux pas me permettre de prendre le suivant et je m’entasse avec le reste
de chair humaine. Mais là, vers le fond, on dirait que l’on peut un peu plus respirer.
Normal, c’est le coin réservé aux petits caïds de lycées. Qu’importe. Je m’adosse contre
la paroi à l’arrière du bus. Mes narines m’alertent d’abord, puis mes yeux me le confirme :
un jeune tient à la main une cigarette. Voilà pourquoi la fenêtre est entrouverte malgré
la grande fraîcheur matinale.
Je m’imagine dans la peau du méchant loup et je
jette un regard courroucé au jeune, puis je lui dis d’éteindre sa cigarette. Point
d’interrogation, ce n’est pas une demande de ma part mais un ordre, le rappel
de quelqu’un que la fumée dérange et qui est dans son bon droit.
(Amis fumeurs, pensez aux autres : regardez
ceci
ou cela).
Le lycéen évite l’affrontement verbal, il me fuit du regard et jette sa cigarette par la fenêtre.
Ah... On se sent mieux. Je sors le
Phénix vert de Thomas Burnett Swann de mon sac et termine les
dernières pages de cet ouvrage de fantasy.
Mmmmmmmmmmm. De la fantasy. Des créatures mythiques, des histoires épiques,
l’auteur chante au fil des pages son amour de la nature et des univers magiques.
Je lève les yeux de mon livre pour découvrir que le jeune en regarde avec curiosité
la couverture à l’oiseau vert. J’imagine qu’il doit se dire que je dois finalement être
quelqu’un de bien inoffensif, ce en quoi il n’y aurait pas tort.
Ça y est, j’ai perdu toute crédibilité...
Saint-Étienne n’est pas, ou n’est plus, la ville noire de mineurs que l’on peut
imaginer. C’est une ville verte, et pas seulement à cause de
ça.
Bien qu’étant la deuxième agglomération de la
Région Rhône-Alpes après Lyon, Saint-Étienne, qui n’a pas mille ans,
est une ville bordée par la nature.
Prenez le bus depuis le centre-ville et, en un quart d’heure, vingt minutes,
vous pourrez pénétrer dans un univers boisé féerique...
Mais Saint-Étienne, ce n’est pas que cela. Saint-Étienne
est une ville d’arts. L’École
des Beaux-Arts y est plus réputée que celle de Lyon. Depuis quelques années,
cette école s’est spécialisée dans le design. Et aujourd’hui, et ce jusqu’au 14 novembre 2004,
y est organisée la
Biennale
Internationale (du) design.
Je suis allé faire un tour cet après-midi à la Plaine Achille où se déroulent
la plupart des manifestations et j’y ai découvert un enchantement
de créations... une multitude d’objets dont l’esthétique et l’originalité
apportent une délicieuse touche de fantaisie dans notre quotidien.
J’étais tellement sous le charme que je n’ai même pas eu la présence
d’esprit de prendre quelques photos des défilés...
Saint-Étienne, capitale du design : la ville est devenue le lieu de rencontre
des magiciens modernes de la création.
[Remarque : Ce post n’a pas été inspiré par l’esprit fantasy dans lequel
je baigne actuellement à l’occasion de la lecture de l’excellent
Phénix vert de Thomas Burnett Swann...]
Il paraît que la
caractéristique principale d’un ami est sa capacité à vous décevoir.
Soit.
Et cela se justifie encore une fois, hélas : ami électeur états-unien, qu’as-tu fait ?
Agréable surprise : j’ai découvert que j’étais référencé par Luc Dutour
(dont la lecture de la délirante nouvelle a failli me coûter mon sac, voir le post
d’hier) dans son article « Steampunk, le vertige rétro »
présent dans le Panorama
illustré de la fantasy & du merveilleux, aux moutons électriques, éditeur, 2004.
Je cite, page 311 :
(...) La boucle est bouclée entre romans populaires et pulps magazines,
hommages aux pionniers de l’imaginaire et de l’aventure de l’âge d’or de la science-fiction.
Mais le steampunk ne s’arrête pas là : en fait, il ne cesse de convoquer
et de brasser des personnages historiques (écrivains, politiciens, scientifiques, etc) et
des héros littéraires emblématiques (Sherlock Holmes, Bouvard et Pécuchet, Fu Manchu,
Peter Pan ou bien Dracula), qui sont en général placés sur un même plan de réalité.
Ainsi par exemple, le professeur Challenger (héros créé par Sir Arthur Conan Doyle)
assiste-t-il à une conférence scientifique en compagnie de sommités telles que
Ivan Pavlov, Marie Curie et Max Planck (dans la nouvelle « Quand s’envoleront
ma vie et ma conscience... » de Jean-Jacques Girardot et Fabrice Méreste,
in anthologie Passés recomposés, 2003). En fertilisant sa fiction de figures de référence,
réelles ou imaginaires, le steampunk ancre sa pratique dans la culture de ses lecteurs,
tout en travaillant sur une certaine pertinence avec le monde réel (passé historique),
mais il va plus loin encore, en tentant de créer une véritable nouvelle mythologie,
un corpus mythique moderne. La littérature steampunk revisite les icônes du
XIXe et du XXe tout comme les autres littératures du merveilleux
réinvestissent les légendes anciennes et les contes de fées. (...)
Bien vu, la référence à Conan Doyle ! Mais, bizarrement, la référence à un autre élément
important de notre nouvelle, un quasi-personnage, la multinationale ABC (pour
Aerian Bord of Control) que Jean-Jacques et moi avions emprunté à
Rudyard Kipling (dans
« With the Night Mail », 1909,
et
« As Easy as A.B.C. », 1912)
semble passée inaperçue auprès des lecteurs... C’est dommage car l’auteur du Livre de la Jungle avait décrit
avec une étonnante finesse au début du XXe (soit l’époque où sont classiquement censées se
dérouler la plupart des histoires de steampunk) une sombre world company qu’il
situait un siècle et un siècle et demi plus tard, c’est-à-dire dans notre monde actuel.
Or ces fameuses multinationales sont, avec les réseaux de communication électroniques,
des éléments omniprésents de l’univers cyberpunk, le genre science-fictif qu’a
cherché à parodier le steampunk à ses origines. Quand la boucle bouclée reboucle
encore plus loin que ça, la mise en abyme tient presque de la fractale...
Hier, un peu après 18 heures, à la sortie de mon laboratoire, je me suis installé sous l’abribus et,
en attendant l’arrivée du mon habituel moyen de transport, je
me suis plongé dans le dernier
Bifrost
(le numéro 36 de cette excellente revue de science-fiction).
Absorbé par la désopilante lecture de la nouvelle steampunk de Luc Dutour, je n’ai pas remarqué
cette ombre s’approcher pour me récupérer d’un geste vif le sac que j’avais sur mes genoux.
Le premier instant de surprise passé, je me suis rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’une
mauvaise blague d’un copain mais qu’un inconnu m’avait bel et bien subtilisé mon sac !
Aussitôt, je me suis lancé à la poursuite du voleur qui avait profité de mon incompréhension pour
gagner du terrain et qui s’apprêtait déjà à disparaître dans le labyrinthe des HLM voisins.
Comprenant que je courais plus vite que lui, tel un rapace tenant dans ses serres un rongeur
voyant un oiseau plus fort prêt à lui disputer sa proie,
le jeune délinquant a abandonné mon bien et a poursuivi son chemin à petites foulées.
J’ai mis mon sac sur l’épaule, et fixant le jeune homme (15-17 ans, pas plus) qui s’était arrêté
pour me narguer, j’ai repris ma course pour l’atteindre. Le méchant schtroumpf s’est alors
échappé parmi les tas d’immeubles, et comme mon bus arrivait, j’ai rebroussé chemin.
Installé sur le siège du bus qui s’en allait, reprenant doucement mon souffle, j’ai vu le
mauvais drôle sortir de sa tanière, tenant d’une main un pan de son blouson afin de
masquer son visage, de l’autre exhibant le poing fermé, excepté un doigt dressé en
guise d’insulte...
C’est vraiment très bizarre. Quelques heures plus tôt,
je rappelais encore à mes collègues, lorsque nous déjeunions,
que, de toute ma vie (d’adulte, au moins),
je ne m’étais battu, et je leur avais raconté cette
anecdote
où j’avais assez subtilement trouvé une astuce pour éviter de me faire démolir.
Mais là, qu’aurais-je fait si je m’étais finalement retrouvé face à cette petite frappe
à qui j’aurais voulu adresser une leçon ?
Hier, deux couples d’amis sont venus dîner chez moi.
Apéritif :
Cocktail salé (cacahuètes, amandes, noix de cajou, noisettes), chips de crevettes,
sticks et bretzels (d’Alsace), rivesaltes, punch coco,
cocktail avec un mélange de Soho (liqueur de litchi), de jus de goyave, de jus d’orange-banane et de jus d’ananas.
Repas chinois cuisiné au wok : nouilles chinoises, crevettes, noix de Saint-Jacques,
émincés de poulet, germes de soja, petits pois, champignons noirs, champignons parfumés,
gingembre (sauce d’huître, sauce de soja, jus de citron)... bière chinoise (tsingtao) et riesling.
Dessert : nougat glacé accompagné de macarons (pistache ou café), tarte au citron
ou tarte aux noix.
Bon, c’est pas tout ça, mais maintenant, il me reste à faire la vaisselle...
Un lundi matin, vers 7 h 40, dans le bus. Parmi la foule, deux étudiants.
Le premier, vérifiant l’heure
sur sa montre, demande au second :
« Tu crois qu’on va être en retard ? »
Et le second répond avec philosophie :
« On arrivera en retard le jour où les profs arriveront en avance... »
En ce moment, je cours tout le temps. Autrefois, j’arrivais toujours à mes rendez-vous en avance, mais
maintenant, les journées ont dû rétrécir, je ne parviens plus qu’à limiter mes retards.
Heureusement que je ne me déplace qu’à pied ou en transport en commun. Si j’avais une
voiture au quotidien, peut-être que j’aurais pu devenir un de ces connards qui font
constamment des excès de vitesse...
J’ai grandi dans la plaine. Au nord : Strasbourg ; à l’est, la Forêt Noire de l’autre côté
du Rhin ; à l’ouest : la ligne bleue des Vosges... À cette époque, lorsque
j’allais du côté du Mont Sainte-Odile, j’avais la possibilité de voir l’Alsace, ou du moins
une certaine partie de celle-ci, avec ses villages bâtis autour du clocher de l’église, ses champs,
ses forêts, ses vignobles.
Lorsque j’ai quitté ma région natale et que je me suis retrouvé à Lyon, j’ai toujours aimé
aller sur la colline de Fourvière, à côté de la Basilique Notre-Dame.
De là-haut, je repérais ma nouvelle géographie :
impossible de manquer la tour en forme de crayon permettant de localiser la Part-Dieu ;
puis sur la gauche, le nord, l’opéra et l’Hôtel-de-Ville ; au milieu, la place Bellecour ;
sur la droite, le sud, la Saône se mêlant au Rhône. Le même désir de hauteur me prenait quand
je vivais à Paris : j’allais à la place du Trocadéro pour voir, au-delà de la Seine, la tour Eiffel
et le reste de la Ville Lumière...
Voilà un peu plus d’un an que je vis à Saint-Étienne. Au début, j’avais un peu peur
de ne pas trop m’y plaire : étant citadin dans l’âme, je craignais de trouver cette ville
trop petite pour moi. Mais, finalement, non. Je m’y suis très vite attaché. Peut-être est-ce
parce que je vis en plein centre-ville, à deux pas de toutes les manifestations culturelles
importantes, comme la
Fête
du Livre qui s’est déroulée ce week-end,
peut-être est-ce parce que mon immeuble se trouve à côté de toutes les facilités de transport en
commun, peut-être est-ce parce que cette ville offre la possibilité de pratiquer des activités
que je n’avais jamais eues l’occasion de reprendre, comme la sculpture,
peut-être est-ce parce que je suis venu ici pour des raisons professionnelles et
que j’exerce maintenant un travail que j’aime bien et dans lequel je parviens à
m’épanouir, ce qui n’est pas si fréquent, ou peut-être est-ce simplement parce que j’ai trouvé ici quelques
bons amis...
Cela peut sembler assez curieux, mais je crois que c’est aussi et surtout parce que tous les jours, lorsque
je vais travailler, je me retrouve sur la colline d’où je peux voir la nature, les forêts, le
ciel, les montagnes et la vallée du Gier qui s’étire vers Lyon. Chaque jour, devant mes yeux,
s’étale le paysage aux mille beautés. Chaque jour, ce spectacle fait de moi le roi de la montagne.
À mon retour d’Italie, j’ai trouvé de la saine lecture :
le Panorama illustré de la fantasy & du merveilleux, le premier (et très bel) ouvrage
de la prometteuse maison d’édition les moutons électriques.
Alors, mon voyage : Venise est une ville merveilleuse, « naturellement »,
ai-je envie de dire. Et Padoue est un endroit splendide, aussi m’a-t-il fallu bien du courage pour rester
travailler alors que tout appelait à la découverte de cette charmante cité, aux habitantes tout aussi charmantes...
Sans compter le beau temps, la culture et le raffinement qui transpirent des murs et des places autant que
des musées, ainsi que la nourriture savoureuse (pâtes et pizzas, bien entendu,
et également de fameux antipasti : par exemple, j’ai goûté à un délicieux carpaccio de pieuvre).
Bref, la dolce vita...
Bon, euh, je ne pourrais pas poster le week-end prochain.
Ouais, la recherche, c’est aussi présenter ses travaux à
la communauté internationale (Trop d’la balle !)
Et c’est donc à Padoue et à Venise que je vais aller (Trop le pied !)
Donc ce blog sera mis en sommeil pendant une petite semaine,
mais j’espère à mon retour mettre en ligne des comptes-rendus
de nos fabuleuses réflexions scientifiques photos de ces belles
cités italiennes.
Voilà.
En attendant, une petite blaguounette...
Alors, c’est l’histoire d’un trader de la City (à Londres !) qui
rentre chez lui après une belle journée où il a, comme de coutume, réalisé
de juteux placements malgré la conjoncture économique.
Notre homme a la quarantaine, il porte un complet veston anthracite,
un chapeau melon, parapluie canne, et sur son visage se lit
cet air satisfait de ceux qui ont le sens du devoir accompli
et une confiance absolue en la reine.
Arrêté momentanément à un feu rouge pour les piétons, il se retrouve au
côté d’un jeune punk, cheveux en crête rouge et verte, et ne peut
s’empêcher de porter sur ce dernier un regard dédaigneux.
Le rebelle remarque le regard de son voisin et l’accoste en ces termes :
« Eh, vous ! Qu’est-ce que vous avez, mon vieux ?
À vous voir, je suis persuadé que vous n’avez jamais rien
fait d’excentrique de toute votre vie ! ».
Notre homme soulève un peu son chapeau melon pour se gratter le sommet
du crâne, réfléchit un instant, et dit finalement en soupirant :
« À vrai dire, jeune homme, si. Une fois. Oui, j’étais
bien jeune à cette époque, je devais avoir à peu près votre âge... et
je me trouvais chez ma tante Suzie. Or Suzie, Dieu ait son âme, avait
à l’époque un fabuleux perroquet femelle du nom, somme toute assez commun,
de Coco. Et je dois vous confesser que j’ai eu avec ce trouble volatile
des rapports, disons, contre nature. Ainsi, je me demandais justement,
maintenant que je vous vois, jeune homme, si vous ne pourriez pas être mon fils... »
Allez, à bientôt ! Soyez sages, et n’oubliez pas d’arroser les plantes !
Sinon, ce matin, petite balade
sympathique en roller :
« se déplacer autrement » dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Saluons la Ville pour cette belle initiative !
[Edit : Merci à Akelia
et André-François
pour la correction de l’expression
employée dans le titre.]
Impressions subjectives des quelques films que j’ai eu l’occasion de voir lors
de ces vacances estivales...
J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean.
Regard intelligent, à la fois tendre et féroce, sur la vie des trentenaires
célibataires, leurs désirs, leurs difficultés à s’engager dans une relation sentimentale...
Meuh non, je ne me sens pas concerné... ;-) À noter les excellentes performances
de Marina Foïs (que je n’apprécie pourtant guère parmi les Robins des Bois) et
de Julien Boisselier dans le huis clos d’un appartement parisien.
Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Documentaire
engagé sur le président actuel des États-Unis d’Amérique, son
élection foireuse, ses liens troubles avec les magnats du pétrole saoudiens,
le 11 septembre 2001, les interventions en Afghanistan et en Irak.
Et dire que Kerry a perdu son avance face à ce type, ça fout froid dans
le dos. Indispensable.
Shrek 2
de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Le retour de l’ogre vert pétomane, avec
sa fiancée, son âne... et de nouveaux personnages. L’humour est toujours au rendez-vous,
les critiques et parodies aussi. Jubilatoire. Aussi bon que le premier, ce qui n’est pas
peu dire.
Hellboy
de Guillermo Del Toro. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis mêlent sciences
et occultisme pour faire revenir des ténèbres de l’Enfer des démons pouvant les aider à vaincre
les Alliés. L’arrivée des soldats US fait échouer ce plan... mais un bébé démon (Hellboy) a
traversé la porte des deux mondes, et est pris en charge par un scientifique du gouvernement
des États-Unis. De nos jours, une organisation décide de remettre ça et réveille
un monstre endormi dans une urne d’un musée. Seul Hellboy et d’autres créatures mutantes
pourront s’opposer à ces derniers. Il s’agit ici d’un bel exemple d’histoire secrète
(l’Histoire ne s’est pas déroulée exactement comme nous le croyons) reposant sur quelques bases
véridiques (la société de Thulé, groupe ésotérique d’extrême droite d’où sortirent les chefs
de file du parti nazi). Les scènes de combat avec les monstres à la "Spectroman" sont
parfois ridicules, le Bien et le Mal sont présentés un peu de façon caricaturale,
mais la nature ambiguë d’Hellboy, démoniaque par essence mais mettant sa force au service des humains,
sauve toutefois la vision manichéenne du film. À suivre (oui, la sortie du numéro 2 est
en effet déjà annoncée).
Le Village
de M. Night Shyamalan. Un petit village perdu au milieu de nulle part, avec sa douceur de vivre
et ses règles. Tout autour, des bois où vivent "ceux dont on ne parle pas", empêchant par la
même tout contact hors de la micro-société du village... Argh, un
sixième sens
m’avait prévenu de ne pas aller voir ce film. Ce réalisateur est vraiment malsain. Shyamalan,
dans Incassable,
développait la fumeuse théorie selon laquelle les hommes costauds à mâchoire carrée sont destinés à devenir
des super-héros au service du Bien alors que les êtres atteints de tares génétiques ne pouvaient qu’être
les négatifs de ceux-ci, leurs âmes étant assortie à leurs couleurs de peau. Beurk. Et puis il y a eu
le très peu convaincant
Signes,
présenté comme un Independance Day vu d’après des paysans du Middel West perdus dans
leurs champs de maïs. Et là, avec le Village, sous le prétexte fallacieux de nous
faire peur car le film est annoncé comme un thriller fantastique (ce qui
est une sombre escroquerie : il n’y a pas la moindre part d’irrationnel dans tout le film), Shyamalan
nous présente sans nuance une société sectaire et les règles (cruelles) qu’elle s’impose
pour assurer son existence. Si c’est ça que vous cherchez, regardez plutôt
la Plage,
c’est plus intelligent, plus beau, et il y a la charmante Virginie Ledoyen (ou Leonardo DiCaprio, si
vous préférez). Enfin, c’est décidé, je n’irai plus voir un film de M. Night Shyamalan. :-(
Le Tour
du monde en 80 jours de Frank Coraci. Adaptation (très libre) du roman éponyme de Jules
Verne. Surprise en m’installant dans la salle de ciné, je suis l’un des rares adultes (du moins,
qui ne soit pas accompagné d’un gamin). Je m’étonne de l’intérêt porté par les mômes à l’auteur
des célèbres romans d’"anticipation scientifique". Mais, c’est vrai, il y a Jackie Chan
(dans le rôle du domestique français Passe-Partout, si, si !). Pourtant, le film n’en est
pas un enchaînement de combats d’arts martiaux pour autant, le texte de Verne est respecté dans les
grandes lignes, avec quelques aménagements, bien sûr, les clins d’œil à l’Histoire sont nombreux
(les rencontres de Phileas Fogg avec Van Gogh, les frères Wright ou la reine Victoria), et la
pétillante Cécile de France rajoute son charme et sa bonne humeur à ce gentil divertissement.
Le
Roi Arthur de Antoine Fuqua. Ami spectateur qui recherche la légende arthurienne,
ne va pas voir ce film, tu seras déçu : Arthur est un soldat romain, point de Camelot
mais un avant-poste en (Grande-)Bretagne situé au niveau du mur d’Hadrien, la frêle Genièvre
est devenue une farouche guerrière (et elle combat avec une espèce de bikini du plus bel effet),
le champion Lancelot est un mercenaire Sarmate obligé de se mettre au service de Rome pendant
une quinzaine d’années, et point de Graal, d’Excalibur ou de magie...
Fuqua a essayé de mettre en scène une vision historique
plus que légendaire du roi Arthur, et même si ça ne tient pas la route (les historiens soulignent
en effet de criantes invraisemblances historiques et erreurs chronologiques), l’intention
est louable et le résultat intéressant. À ceux qui préfèrent la "vraie" (?) légende à cette
tentative historisante, je ne peux que conseiller de revoir l’excellent film
Excalibur
de John Boorman qui n’a pas trop mal vieilli bien qu’il date du tout début des années 1980...
I, robot
de Alex Proyas. Dans un futur proche, les robots sont présents partout, au service de l’humanité.
Un détective enquête sur l’accident (meurtre ou suicide ?) d’un chercheur en robotique...
qui le mène sur la piste d’un robot, machine qui, par construction, est dans l’incapacité de faire
du mal. Gentil film inspiré de l’œuvre d’Asimov, avec quelques défauts navrants
(comme l’omniprésence de la publicité pour des produits curieusement d’aujourd’hui) mais de jolis
effets spéciaux et un scénario plutôt réussi. Attention, le fait de regarder ce film ne vous
dispense pas de lire les livres du bon docteur Isaac Asimov ! :-)
Hier, sept heures trente. J’entre dans le bus bondé. Je ne peux attendre le prochain,
je dois donner un cours à huit heures. Poussif, le véhicule se met en route, avalant
de nouveaux élèves et étudiants aux arrêts suivants. Je reconnais certains de mes
anciens étudiants que je suppose faire partie de ma nouvelle promotion. Échange
de regards, échange de bonjours. Je veux répondre : « Ah, si vous êtes
là, tout va bien, je ne suis pas en retard... » mais cette boutade ne parvient
pas à se former sur mes lèvres.
À un moment, pas mal d’élèves descendent, et des contrôleurs montent. Un jeune
sans ticket s’explique en prenant le chauffeur à témoin : « Faut leur
dire, monsieur, que vous n’avez pas de monnaie ! ». Le conducteur du bus
approuve avec lassitude. Le contrôleur laisse passer pour cette fois.
Terminus. Je me dépêche de déposer mon sac dans mon bureau et de récupérer mes
affaires. J’ai horreur des craies mais la salle avec un tableau blanc était déjà
prise. Tant pis.
Mince, mes étudiants sont prêt d’une quarantaine. J’avais prévu de faire des
groupes de 3 ou 4 personnes, tablant sur une trentaine d’étudiants, ils seront
donc plutôt 5 si je veux avoir mes 8 groupes.
Depuis quelques jours, je n’ai plus de rhume, mes yeux et mon nez ont cessé de
couler, mais je dois souvent tousser, et j’ai un peu peur pour ma voix. Pas
eu le temps de passer voir un médecin.
Mais tout va bien, je parviens à motiver ma promotion en la lançant sur des
sujets nouveaux et étonnants. Pour la documentation, mes étudiants n’auront même pas
à passer des heures à la bibliothèque : je leur demande de voir certains
films ou de s’intéresser à quelques jeux vidéos. Au moins ai-je quelques espoirs,
en agissant de la sorte, de ne pas me retrouver avec des documents résultant
de quelques copier-coller issus d’Internet.
Ça a l’air de marcher. Je dois intervenir à plusieurs reprises pour
faire le silence mais je crois avoir réussi à les sortir de la passivité
dans laquelle ils se laissent trop souvent glisser.
À la fin du cours, un étudiant vient me voir et me propose même de
faire un sondage en rapport avec le sujet sur le lequel il souhaite travailler,
belle initiative que je m’empresse d’accepter en lui donnant carte blanche.
Je retourne à mon bureau pour travailler sur mon cours du lendemain.
Et aujourd’hui, il est un peu plus de cinq heures du mat’ et je suis
debout pour finaliser un cours que je donnerai cet après-midi.
La journée sera bien chargée car, en plus de ce cours, je vais
avoir deux réunions et être de jury à une soutenance de stage.
Après tout, ce n’est pas si mal que ça d’être prof...
Il faudrait que je remette de l’ordre dans ce blog, ne garder
dans la page principale que les posts du mois en cours, mettre
dans les archives les autres, les trier par date et par
thème.
Il faudrait que je termine de corriger le site web qui doit être mis en ligne
à la fin du mois, mais nous ne sommes que le 28, et août à 31 jours, et je suis
bien incapable, en ce moment, de parvenir à finaliser les choses avant la dernière minute.
Il faudrait que je termine de préparer mes nouveaux cours. Ce serait bien, ne plus
avoir grand chose à faire en enseignement, j’aurais davantage de temps à consacrer à la recherche.
Il faudrait que je me remette sérieusement à écrire. Et corriger mon roman. Et l’envoyer
à un éditeur.
Il faudrait que je termine les livres que l’on m’a prêté.
Il faudrait que je lise les livres que je me suis acheté.
La pile de mes « livres à lire » commence à être dangereusement grande. Je ne veux pas être de ceux
qui achètent des livres tout en sachant qu’ils n’auront jamais assez de temps dans une vie
pour tout lire. Et même s’ils étaient éternels, cela ne changerait rien, car
ils achètent de manière compulsive de nouveaux ouvrages
à chaque fois qu’ils passent devant une librairie ou un bouquiniste. J’aimerais
pouvoir mourir après avoir lu l’ultime page du livre qui m’attendait, oui,
j’aimerais fermer une dernière fois les yeux en me disant qu’il est temps,
et que tout en sachant qu’il me resterait encore plein de choses à découvrir,
j’aimerais pouvoir