Mercredi, le 31 janvier 2024
Gyros et salade grecque
Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31.
Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale !
Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec
et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des
berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques
nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon
que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin,
je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel
et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat.
Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité,
mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion
la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques
qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch,
réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années
de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970.
Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi :
des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient
marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel,
et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes.
Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de
ses personnages. Cette année-là , je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur
(qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche)
et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté
sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire,
l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet
de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais
une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là ,
mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois.
Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants,
et la vie devenait ce fameux casse-tĂŞte avec les compromis Ă trouver entre la vie amoureuse,
la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales.
À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur
connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie.
Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir
dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils
ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais
la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens...
Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur
l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années
qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel
post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole.
Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...
Klapisch a appelé sa série Salade grecque. Je lui aurai plutôt donné
comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec »,
l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui désigne
la rotation de la broche de viande qui se fait rôtir. Dans l’Auberge espagnole, des étudiants
vivaient un bouillonnement d’expériences, et dans Salade grecque, les expériences
sont vĂ©cues par leurs enfants... La boucle est bouclĂ©e, c’est-Ă -dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.
Lundi, le 17 juin 2019
Liège, Kigali, Tunis, Londres, Montréal
Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il
dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.
J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série
Netflix Black Earth Rising Ă©tait You Want It Darker de Leonard Cohen.
À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer
cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.
Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une
célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales,
reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.
Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992.
Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études,
dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne.
À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois,
j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat.
Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ?
Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ?
Celui des étudiants belges en informatique ?
Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi.
Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing,
que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables :
K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens.
Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées.
K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui
que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.
I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé
à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale.
Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les
compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là -bas sa jeune épouse
et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé
des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais
ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances
par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda
et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche,
au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi,
son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes.
Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.
Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et
sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue
à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un
« Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne.
Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures
opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur
des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières.
K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami.
La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord,
peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows
pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater.
Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles
j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.
Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique.
I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés.
Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens,
venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp.
La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs
de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996.
I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi,
en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international,
et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.
C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter
ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et
ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.
Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise.
J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver
I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté
alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.
Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal.
En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle
passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940,
mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990.
Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs
auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux,
me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la
spiritualité et de la force de l’amour.
Mercredi, le 9 mai 2018
Intelligence artificielle et salade russe
Hier soir, sur le site de l’Université Lyon 3, a eu lieu le débat de clôture de Pop’Sciences Forum :
« Intelligence artificielle, demain commence aujourd’hui ».
Après une présentation d’Olivier Nerot sur les difficultés à tracer des frontières entre le vivant
et le non-vivant, ce dernier a été rejoint par Jean-Claude Dunyach et Sylvie Allouche pour une table ronde.
Après un démarrage troublé par le robot dinosaure de la fille de Nerot, les différents intervenants
ont présenté leurs visions du futur de l’IA. Le débat a assez vite dérapé pour passer trop rapidement
sur les points intéressants du sujet (qui sont revenus brièvement dans les remarques et les questions
de la salle, à la toute fin) pour aborder des sujets assez éloignés tels que le transhumanisme, la notion de
singularité ou la
vallée dérangeante...
À titre personnel, c’est plutôt le transhumanisme qui me dérange. Je préfère de loin la vision de Joël de Rosnay
sur
l’hyperhumanisme.
C’est du moins ce que je vise dans mes propres travaux de recherche dans le domaine de l’IA où la finalité est de favoriser la diversité (en particulier au niveau culturel), de croiser les regards (entre les différentes disciplines scientifiques), de s’ouvrir aux autres… bref, d’être plus humain.
Mais bon, cette soirée aura quand même été l’occasion de revoir quelques membres lyonnais de la
Gang :
Sylvie Lainé et Nicolas Le Breton. Il faut dire que le groupe a un peu explosé avec les départs des uns et
des autres aux différents coins de la France (en région parisienne, au sud, au nord, dans l’ouest),
voire dans le reste de la francophonie (Suisse, Canada).
Tiens, petit message personnel à celui qui fut le Capitaine de la Gang, le désormais
bordelais André-François Ruaud qui travaille dans la traduction de l’anglo-russe des
mémoires d’un certain détective :
hier après-midi, je n’ai pas pu me rendre chez moi et j’ai dû faire un gros détour parce que
le Prince Charles et la duchesse Camilla sont allés faire des dégustations à quelques pas de chez moi,
aux Halles Bocuse. Quel rapport avec l’intelligence artificielle ? A priori aucun si ce n’est qu’au cours de
son histoire, l’IA a connu de nombreux « hivers ». Un exemple frappant présenté comme
un échec de l’IA concernait les problèmes de la traduction automatique (il faut remonter au temps de la guerre froide
et à l’époque où la DARPA finançait largement les laboratoires de recherche en IA aux États-Unis).
Une phrase en anglais telle que « l’esprit est fort, mais la chair est faible »
passée de l’anglais au russe, puis du russe à l’anglais revenait sous la forme de « la vodka est forte,
mais la viande est avariée ! »
Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe
The Handmaid’s Tale,
une série télévisée diffusée sur la plateforme de
VOD Hulu.
J’avais eu l’occasion de voir précédemment
La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990,
mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série
sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité,
la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement
plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne
le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis
(cf. la critique de
PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood.
C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire,
l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par
l’ami
Ugo Bellagamba, en 2005.
Margaret Atwood Ă©tait venue y parler
de sa vie
et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit
avec le compère Jean-Jacques Girardot sur
«Â
le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ».
Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule
accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon
(Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986),
il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de
l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
La référence au
Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame
se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis,
il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé
à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont
Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais
dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable
sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par
Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
VoilĂ pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un Ă©pisode de
The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique,
je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais
donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux.
En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant
ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule,
l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû
obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire
avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on
l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...
Dimanche, le 29 novembre 2015
Just married!
Deux mille quinze, qui s’achèvera dans un mois,
ne sera pas une « année horrible ».
Cette année aura certes eu son lot de malheurs, de disparitions liées à la maladie,
à des accidents et évidemment à la folie meurtrière de fanatiques,
mais 2015 ne sera pas que cela.
Même si le début de l’année 2015 correspond, dans
la plupart des esprits, aux attentats de
Charlie Hebdo, je veux m’en
souvenir
aussi comme étant la période de la naissance de mon fils.
Et ce mois de novembre 2015, ce ne sont pas que les attentats de Paris,
ce sera
aussi celui de mon mariage avec Delphine, la femme de ma vie,
la merveilleuse mère de mes enfants.
Oui, oui, grande nouvelle : je me suis marié hier, samedi 28 novembre, à Lyon...
Pour l’occasion, l’ami auteur et musicien
Francis
Valéry — qui s’est lancé dans une
nouvelle aventure de crowdfunding pour financer son projet de roman de SF
accompagné de sa « bande son » —, nous a écrit tout
spécialement une musique que nous avons eu le plaisir d’écouter
lors du déjeuner qui a suivi la cérémonie.
Francis décrit ce morceau
comme étant une petite pièce électro-acoustique
à six lignes mélodiques (violoncelle, alto, flûte japonaise, orgue Hammond,
piano et guitare acoustique), avec un chœur de quatre récitants
« aliens » et des enregistrements de nature...
Ça, c’est un cadeau vraiment formidable ! Merci Francis !
Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur
le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir
ici et en renvoyant le formulaire
lĂ .
Merci Ă vous !
Vendredi, le 10 aoűt 2012
En souvenir d’un auteur de SFF mutant
Dimanche dernier,
Roland C. Wagner nous quittait. Je pensais ne reprendre ce blogue
que pour annoncer une naissance, et c’est finalement pour parler d’une disparition que je reviens ici...
Roland est le tout premier auteur de science-fiction que j’aie rencontré.
C’était en 1998, j’étais alors étudiant dans la capitale, et je découvrais la faune curieuse du
fandom SF lors d’un événement parisien (le festival Visions du Futur ?
les Rencontres du Club Présence d’Esprit ?) au cours duquel
Laurent Kloetzer
(
*)
se voyait remettre le
prix Julia-Verlanger. Une amie m’avait fait venir à cette manifestation
et me prĂ©sentait Ă tout un tas de gens en tant que « Fabrice », un jeune auteur qui
devait sortir un roman dans la collection Abysses aux Éditions du Masque, et nous n’imaginions pas
que cette collection s’arrêterait peu de temps après sans avoir eu le temps de me publier.
Détail amusant, les personnes rencontrées me prenaient souvent pour
Fabrice Colin (
*) car nous avons le même âge en plus du même prénom.
C’est donc là que j’ai croisé
Laurent Genefort dont j’avais lu
les Chasseurs de sève ainsi que
Roland C. Wagner dont je n’avais encore rien lu.
En 1999, je quittais Paris pour Lyon. J’ai fait la connaissance
d’
André-François Ruaud
(
*)
et j’ai été adopté par la
Gang.
Les années du tournant du siècle et du millénaire ont été extraordinairement
riches en rencontres et en
découvertes, j’ai connu de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, j’ai beaucoup lu,
j’ai écrit des nouvelles, j’ai repris mon roman non publié,
j’ai débuté ce blogue, j’ai commencé à faire de la cuisine...
C’est ainsi que, avec mes amis, je suis allé à quelques
conventions de science-fiction, celles de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2000,
de Saint-Denis en 2001, de Tilff-Esneux en 2002,
d’
Entraigues-sur-la-Sorgue en 2004,
et plus récemment celle de Nyons en 2008. Lors de la plupart de ces rendez-vous, j’ai pu rencontrer
Roland et échanger avec lui quelques mots. Je me rappelle avoir eu l’occasion de lui parler
d’intelligence artificielle, domaine informatique qui est ma spécialité, et qu’il appelait
« ayas » dans sa sĂ©rie des
Futurs Mystères de Paris et qu’il représentait sous l’une
des plus formes les plus déjantées de la littérature SF. Lors d’un passage à Lyon avec
sa compagne
Sylvie Denis en 2003,
il avait même mangé de mon gâteau à l’ananas
et récupéré mon nez de clown fétiche...
Entre temps, j’avais lu pas mal de ses textes, dont le recueil de nouvelles
Musique de l’énergie, les premiers tomes des
Futurs Mystères de Paris
et plus récemment la version hardcover de
Poupée aux yeux morts publiée par les moutons électriques...
J’ai toujours passé des moments de lecture agréable,
j’ai souvent beaucoup ri, mais j’étais toujours un peu frustré de ne pas
trouver dans l’œuvre de Roland un sentiment d’intĂ©rĂŞt aussi important que
la sympathie que j’éprouvais pour ce bonhomme si attachant.
Et cela était vrai jusqu’à ... la semaine dernière.
Le mois dernier, j’ai empruntĂ© Ă mon beau-frère – grand amateur de SF –
le roman uchronique
Rêves de gloire. J’en avais entendu beaucoup de bien,
j’avais entendu Roland parler de son roman à l’émission
«
Mauvais genres » de
France Culture. Bref,
j’ai attendu avec impatience que mon emploi du temps me permette de commencer la lecture
même si le sujet ne semblait pas m’intéresser vraiment a priori (la Guerre d’Algérie et de ses conséquences).
Et j’ai dĂ©vorĂ© ce pavĂ© de près de 700 pages. À la fin juillet, alors qu’il ne me restait plus qu’une
petite moitié du livre à lire, André-François était venu me donner un coup de main pour monter
le lit de mon futur bébé. Tout en bricolant, nous avions évoqué ce roman où Roland mettait vraiment
toutes ses tripes, ses passions, ses blessures, tous ses fantasmes... ce qui en faisait
un roman décoiffant pour le lecteur, et expliquait aussi le fait qu’il rafle la plupart des prix
littéraires en SFF.
Et dimanche matin, j’avais terminé
Rêves de gloire, j’en parlais avec enthousiasme
au téléphone à mon beau-frère qui avait éprouvé des difficultés à se plonger dans
l’univers uchronique et que les nombreux narrateurs et le contexte algérien trop mal connu de nous
avaient un peu rebuté. En raccrochant, j’étais content d’avoir pu le convaincre de reprendre la lecture
du roman.
Comment imaginer que, quelques heures plus tard,
Roland décéderait dans un accident de voiture ?
En 2000, à la convention SF de l’Isle-sur-la-Sorgue
En 2001, Ă la convention SF de Saint-Denis
En 2002, Ă la convention SF de Tilff
En 2002, toujours Ă Tilff, Roland rappelant notre discussion sur les AI/IA (ou ayas)
En 2003, à Lyon, chez Markus Leicht, Roland évoquait mon nez de clown fétiche
Au revoir, Roland.
Merci pour tes textes, merci pour ton humour, ta joie de vivre et les idées que
tu nous auras fait partager.
Mes plus sincères condoléances à Sylvie et à ta famille.
Lundi, le 19 septembre 2011
JEP : Journée sous l’Esprit de la Psychogéographie
Avant-hier, avec le compère
André-François,
nous avons profité des JEP (les
Journées Européennes
du Patrimoine) pour faire un peu de «
psychogĂ©ographie ».
Je n’aurais pu être mieux accompagné en cette occasion car
l’ami André-François est expert en la matière : il a traduit et adapté
Psychogéographie ! Poétique de l’exploration urbaine
de Merlin Coverley, un ouvrage paru dans la collection « la bibliothèque des miroirs », volume 10,
aux moutons électriques éditeurs, cette année 2011.
Les
JEP
étant placées cette année sous le signe des transports, nous avons débuté notre promenade lyonnaise
en nous rendant aux
Brotteaux,
ce quartier du
6e arrondissement de Lyon oĂą se trouve une
ancienne gare.
Hélas, point d’élément spécial en ce week-end dédié au patrimoine :
la gare désaffectée depuis 1982, un beau bâtiment classé au titre des monuments historiques,
ne donnait à voir que des miniatures de petits trains qui ne nous avaient guère intéressés.
Nous avons été tout aussi déçus par la
brasserie aux « cĂ©ramiques Art nouveau remarquables »
(selon le programme) car aucune visite n’était prévue et nous arrêter là aurait
dérangé la valse des serveurs s’occupant de leurs clients.
Ce n’est qu’en quittant le quartier en direction du RhĂ´ne pour nous retrouver Ă
l’Hôtel du
gouverneur militaire de Lyon que nous avions eu de quoi nous mettre
de jolies choses sous les yeux : la bâtisse est très belle avec son style Second Empire à l’accent fortement
italien dans sa décoration (avec voûte, fontaines et arcades de la cour rappelant le style florentin).
Au sortir de l’Hôtel du gouverneur, nous avons été surpris et amusés de voir la devanture
d’une épicerie surmontée de grandes lettres découpées à la police de caractères datée (entre l’après-guerre et les
années 1960) :
Nous avons pris une passerelle pour traverser le Rhône, sommes arrivés dans
le
2e arrondissement, Ă la Place de la Bourse,
mais la file d’attente présente au
Palais du Commerce, trop importante, nous a fait changer nos plans et
remettre la visite à une autre fois. Nous avons ainsi rejoint la foule présente
dans la
rue de la RĂ©publique,
la
Place Bellecour et
la
rue Victor Hugo, mettant les tendances agoraphobiques d’André-François à l’épreuve.
Arrivés à la
gare de Perrache,
nous n’avons pas trouvé les expositions qui auraient dû être présentes (dans les bâtiments de la gare ainsi
qu’au sein du Grand Hôtel Château Perrache). Nous sommes cependant parvenus à découvrir
qu’un train spécial pouvait nous déposer jusqu’au technicentre de Lyon et aux ateliers TER de la Mouche.
En attendant le train, AndrĂ©-François se croyait Ă
Bordeaux, et moi Ă
Strasbourg. Il est vrai que ces trois gares, construites dans la deuxième moitié du XIX
e
siècle, présentent nombre de points communs architecturaux. Et comme André-François et moi
sommes tous deux fils d’agents SNCF et que nous avons beaucoup profité du train durant nos études,
nous avons l’un comme l’autre accumulé un stock considérable d’heures d’attente en gare, un livre à la main.
Psychogéographons un peu : les gares ont invariablement eu sur moi un effet apaisant. En effet,
même si je me retrouvais dans un coin complètement paumé de France, je parvenais à rester zen car,
du moment où il m’était possible de trouver une voie ferrée et, de là , une gare,
je ne me sentais pas perdu, disposant chaque année
d’un certain jeu de trajets gratuits nationaux et ayant ainsi la possibilité de rentrer chez moi,
même désargenté.
Un TER est entré en gare pour nous déposer au technicentre de Lyon-Gerland, seul centre TGV de province, destiné
à l’entretien des TGV Duplex de la ligne Paris-Lyon (que j’emprunte à l’occasion pour
me rendre dans la capitale) et du futur TGV Rhin-RhĂ´ne (qui me sera bien utile
lors de prochains séjours alsaciens).
La visite a beaucoup plu à André-François ; il est vrai que toutes ces mécaniques
ne manquent pas de charme, mais je n’ai pas réussi à être réellement bluffé par
tout cela, ayant d’une part peu de goĂ»t pour l’univers des garagistes — fussent-ils ferroviaires —
et ayant d’autre part eu la chance d’emprunter la ligne Paris-Lyon presque dès son
ouverture, au tout dĂ©but des annĂ©es 1980, rendant « normal »
ce qui pouvait paraître à d’autres merveilleux. Néanmoins, parmi les TGV présentés,
il y avait quand mĂŞme le
champion du monde de vitesse sur rail, belle bĂŞte qui
avait fait une pointe Ă 574,8 km/h. Et puis, comme Ă la gare des Brotteaux, nous
avons eu droit à une exposition de trains miniatures, dans un décor très
datĂ© « France d’autrefois », caricature des annĂ©es 1960... avec
malgré tout des éléments anachroniques tels qu’une multitude de velux modernes sur les toits
ou, plus étonnant pour des spécialistes,
des TGV de couleurs orangée (les premiers modèles, qui dataient du début des années 1980)
ou gris et bleu dans leur version
«
Atlantique »
(dont la mise en service ne date que de 1989). Cela nous a amené à nous interroger sur
de nouvelles formes d’
uchronies : après le
steampunk et un de ses avatars comme le
diesel-punk,
pourrait-on imaginer un genre tel que le
TGV-punk ? (Que ce serait-il passé si
le TGV était apparu dès les années 1960 ?)
Nous avons quitté le technicentre en passant par un petit bout du
8e arrondissement et par
le
7e, en suivant la route de Vienne,
la rue Chevreul et nous avons plongé dans le quartier multiethnique traversé par la rue de Marseille.
Dans le
3e arrondissement, nous nous sommes
retrouvés à la
place Bahadourian pour rejoindre
le quartier de la Part-Dieu
au plus court, c’est-à -dire en prenant la rue Moncey,
cette fameuse rue « euclidienne »
(dont j’ai déjà parlé
dans cet article),
une des rares rues qui passe en diagonale et qui permet d’éviter
toutes les rues et tous les cours qui se coupent Ă angle droit,
pressĂ©s que nous Ă©tions d’échapper Ă la pluie qui commençait Ă
tomber à grosses gouttes en cette fin d’après-midi.
Lundi, le 22 novembre 2010
Small world
Hier, je me trouvais en Suisse, et j’ai déjeuné avec ami français dans un restaurant chinois. À un moment,
il a calculé les heures de décalage avant de s’excuser pour envoyer, avant qu’elle
ne dorme, un message depuis son téléphone portable à une copine russe vivant près de la mer du Japon...
Jeudi, le 18 novembre 2010
Huit ans
Lundi, le 18 novembre 2002,
je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement réduit le rythme de mise à jour de mon blogue afin que
cet anniversaire tombe très précisément à l’occasion de l’article numéro 500.
Plutôt qu’un nouveau bilan de l’année écoulée, ou une réflexion sur l’intérêt de tenir
un blogue sur mon site, je préfère parler de deux petits événements récents qui m’ont fait sentir de manière
assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le
« Capitaine »
André-François,
je me suis rendu à la Marquise, une péniche amarrée sur les quais du Rhône, pour
assister au concert du groupe stéphanois
French Kitch. Premier coup de poing dans la face
de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain,
le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction
avec qui j’avais Ă©crit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
mon premier texte publié professionnellement (il y a... près de huit ans, là encore). Les
premières fois où j’avais croisé Jean-Jacques furent notamment les Conventions
de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagné d’un garçonnet, un drôle de
lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes présentes aux conventions
SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre.
Le lutin avait bien grandi, et ce soir-là à la Marquise, j’ai pu voir qu’il
se dépensait avec une belle énergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit.
Deuxième coup de poing : la musique jouée
par les groupes actuels est un
revival des années 1980, c’est-à -dire de
« mes » annĂ©es, de la musique que j’écoutais en tant
qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal à comprendre que des amis
un peu plus âgés ne juraient que
par la musique des années 1960 ou 1970, voilà que je me trouvais face à des gamins,
enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence
Cure ou
Téléphone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer à Lyon, j’ai vu un vieux monsieur
aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu
insistant, m’a aussi regardĂ©. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu
des méta-représentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il était reconnu
comme familier, sans pour autant être identifié. Je l’ai donc croisé, hésitant un
peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gêné de ne pas pouvoir lui
donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait :
Jean-Claude
Bourret, l’ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 dans les années 1970
et 1980. Ouch ! À nouveau,
le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas
les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dû voir une image de lui remontait
à ... une époque bien lointaine où je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de télévision.
Mercredi, le 23 juin 2010
L’équipe
L’overdose des informations footballistiques va sans doute s’arrêter, et c’est tant mieux.
J’éprouve en effet une profonde aversion pour les sports d’équipe, et cela remonte à ...
loin... vraisemblablement à mes premières années de collégien.
À l’époque, j’étais plutĂ´t petit par rapport Ă ma classe d’âge (Ă©tant nĂ© en
fin d’année) et, plus que tout, je détestais l’esprit de compétition. Je n’étais pas
vraiment nul en sport, mais je montrais une mauvaise volonté évidente à obéir aux
capitaines pour marquer ou défendre un but ou un panier contre d’autres joueurs que je n’arrivais pas
Ă considĂ©rer comme des adversaires. Les « leaders nĂ©s » l’avaient
vite compris et, au moment de composer des équipes, j’étais souvent choisi en dernier,
après les grassouillets qui, bien que patauds, faisaient preuve d’une bien meilleure
motivation que moi.
Mon meilleur ami, en classe de 6
ème, montrait le
mĂŞme dĂ©sintĂ©rĂŞt que moi pour « l’esprit d’équipe », aussi
les profs, désespérés de nous voir ainsi, nous faisaient jouer avec les filles, ce qui n’avait
absolument rien de désagréable (une compagnie féminine était toujours plus plaisante,
sans doute n’étions nous pas en retard sur tous les plans).
Le sport que je pratiquais alors était le judo, quand j’aimais beaucoup tant qu’il
s’agissait de découvrir la philosophie japonaise qui l’accompagnait et
d’apprendre les gestes permettant une meilleure maîtrise de son
propre corps. Je me suis cependant mis à détester ce sport au moment où j’ai
été obligé de faire des combats, et j’avoue que j’ai passé des samedis
après-midis de cauchemar dans les dojos de la région pour participer
à d’abrutissantes et frustrantes compétitions.
Depuis, rien n’a changé. J’ai toujours aussi peu de considération pour les
sports qui mettent en avant la compétition ou d’autres valeurs
que je ne partage pas. Mon sport favori est la plongée
sous-marine : l’équipe s’appelle ici
«
une palanquĂ©e », et ce qui nous unit
n’est pas un esprit agressif envers d’autres joueurs mais une confiance
mutuelle nous permettant d’évoluer en sécurité dans un autre monde, l’eau
et la féerie des fonds du grand bleu...
Lundi, le 23 novembre 2009
Mon univers se détruit... mais en musique
Sans faire de bruit, ce blogue vient de fĂŞter son
septième anniversaire.
Pas beaucoup de temps pour des mises Ă jour, mais bon, je vis ces
derniers temps avec l’impression curieuse que tout est en train
de se casser la figure.
Cela avait commencé par mes problèmes
de téléphone, il y a quelques semaines. Un technicien était
passé chez moi sans pouvoir arranger quoi que ce soit, mais
j’ai retrouvé mon téléphone (et Internet) peu après, comme
par magie.
Ensuite, ce fut au tour de mon fournisseur d’accès
Internet... des problèmes à répétition.
Puis, un dimanche matin, j’ai cru que mon réfrigérateur m’avait lâché. Plus
de lumière, et je n’entendais plus le moteur du frigo. J’ai fait des
recherches sur Internet pour voir ce que cela allait me coûter de le
remplacer. Quelques heures plus tard, il faisait toujours aussi froid
dans mon réfrigérateur et dans mon congélateur : il fonctionnait
encore, il n’y avait que la lampe à changer.
Et enfin, comme j’étais assez en retard dans mes travaux professionnels,
je travaillais un soir sur mon ordinateur et j’ai décidé de dîner d’un
potage à l’indienne, vite fait... Un geste maladroit, un temps de
réaction un poil trop lent, et plouf le portable,
game over.
Bien entendu, mes dernières sauvegardes dataient d’assez longtemps,
j’avais perdu des journées de travail ainsi que de nombreux courriers
Ă©lectroniques importants. Argh...
Le lendemain, après avoir compris que la machine ne redémarrerait
plus jamais malgré une nuit au sec, je l’ai apportée auprès de
réparateurs dans l’espoir de sauver le disque dur, et,
après avoir regardé ce que je pouvais récupérer
comme données sur mes autres ordinateurs, je m’en suis acheté un
nouveau, un ultra-portable premier prix... qui, tout en Ă©tant bien
plus performant, faisait presque la moitié du prix de l’ancien
alors que je ne l’avais acheté que depuis un an et demi.
Quelques jours plus tard, je me suis changé les idées en allant
Ă un concert avec
le Capitaine, mĂŞme si, contrairement Ă lui,
j’ai clairement préféré Mahler et l’attaque de sa sixième symphonie
Ă l’œuvre de Messiaen.
Mon amour de la musique classique m’a aussi poussé à voir le film
le Concert
quelques jours plus tard que j’ai trouvé très beau, très drôle et
très touchant, et réalisé et interprété avec beaucoup de finesse.
Oui, mon monde s’écroule, mais en musique. Du coup, je pense
que je vais aller voir le film catastrophe
2012 rien
que pour la bande originale...
Jeudi, le 13 aoűt 2009
Journée évianaise
Excursion bien agrĂ©able, hier, Ă Évian-les-Bains avec des amis.
Ravissante petite bourgade en bord du lac LĂ©man, en face de Lausanne, la ville
accueillait l’exposition
Rodin et les Arts décoratifs dans le cadre de son Palais Lumière.
Superbe exposition, grand moment d’émotion, et quelques souvenirs un peu
nostalgiques aussi : j’ai toujours été un grand admirateur du travail de l’auguste Auguste
et, durant mon année parisienne, j’allais souvent me ressourcer auprès du
jardin de l’
hĂ´tel Biron.
Après avoir entendu mes amis discuter de leurs envies communes d’acquérir
un tĂ©lĂ©phone mobile « intelligent », en contemplant
la sculpture de créatures mythiques, une naïade enlevée par un satyre, j’ai pensé
que
fantasy et nouvelles technologies pouvaient enfin de se mêler avec succès :
l’invention de l’
i-faune.
Plus tard, autre source d’amusement en passant à côté d’une buvette au bord du lac.
Nous avons entendu la serveuse s’esclaffer après avoir pris une commande : « Une
Vittel-menthe ?
À
Évian ! »
Un comble, en effet...
Vendredi, le 7 aoűt 2009
Pan ! Dans ta face de bouc !
On ne se moque pas : j’ai un compte sur Facebook.
C’est ici :
Fabrice MéresteCréez votre badge
Pourquoi moi ? Et pourquoi maintenant, après tant de rĂ©ticences ? Il se trouve que le cousin Francis (aka Francis ValĂ©ry) avait dĂ©cidĂ© de crĂ©er son blog au moment oĂą la blogosphère se dĂ©sagrĂ©geait (contrairement Ă moi qui en avais un dès 2002). Alors lĂ , quand Francis m’a invitĂ© Ă rejoindre le cĂ©lèbre rĂ©seau social, tant qu’à aller Ă contre-courant, je me suis dit : « pourquoi pas ? »
Dimanche, le 5 juillet 2009
L’ami cause
Ugo Bellagamba, champi
gnon du mélange entre science-fiction et histoire,
et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis,
parle de son roman uchronique
Tancrède
dans l’émission « Mauvais Genres » de
France Culture.
Allez l’écouter, c’est
ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son
roman qui vous plongera à l’époque des Croisades, dans un univers épique de batailles
sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de
steampunk.
Mardi, le 19 mai 2009
Tiens, un zeugma !
En répondant hier au courrier électronique d’un copain de mon laboratoire qui me
proposait de le rejoindre, avec d’autres collègues, pour une balade en roller,
je me suis aperçu que j’avais rédigé un zeugma.
Le
zeugma
se dĂ©finit comme Ă©tant une figure de style qui « force un terme Ă s’accorder avec plusieurs
dĂ©terminants alors que sur le plan sĂ©mantique un seul peut normalement convenir ».
Plus simplement, il s’agit d’un verbe suivi de deux compléments, l’un gérant une idée
abstraite, le second une idée concrète. Par exemple :
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours »
de
Guillaume Apollinaire dans son recueil de poèmes
Alcools.
Certes, ce que j’ai écrit était moins poétique, mais était arrivé de façon
inopinée.
Tout d’abord, j’avais répondu à mon collègue par l’affirmative : il devrait
faire beau, et après quatre heures de cours donnés à des étudiants de Master,
un peu de sport du temps de midi m’aurait fait du bien. Mais en préparant mon
cartable, mon enthousiasme a fait place à la franche réalité. J’avais oublié qu’en
fin d’après-midi j’allais me rendre à l’atelier d’arts plastiques.
Avec une matinée prise par les enseignements, il ne me restait plus beaucoup de
temps pour me consacrer à mes activités de recherche et d’administration. De plus,
je devais transporter, outre mon ordinateur portable et mes notes de cours, mon
matériel d’arts plastiques et ne pouvais pas en plus m’encombrer d’un sac de
sport avec mes rollers.
C’est ainsi que j’ai fini par décliner l’invitation à la balade en roller, indiquant
que ma journée allait déjà être bien chargée... et que moi aussi.
Dimanche, le 26 avril 2009
Lyon, samedi après-midi
t
0 : Je ferme la porte de mon appartement.
t
0+ 2 minutes : Je suis arrivé en bas de l’immeuble après avoir
dévalé les marches des 5 étages.
t
0+ 5 minutes : Je manque de me fouler la cheville à cause d’un renflement
dans le trottoir que je n’avais pas vu.
t
0+ 7 minutes : Sur la route, une voiture klaxonne. C’est une grosse
dĂ©capotable. À son bord, des jeunes portent un drapeau algĂ©rien.
t
0+ 15 minutes : J’arrive au Pont Lafayette.
t
0+ 17 minutes : J’entre dans la Presqu’Île, je plonge dans la
foule et m’y noie avec bonheur. Le rythme de mon pas diminue notablement pour prendre celui
du flot grouillant des humains.
t
0+ 18 minutes : Je marche sur le pavé rouge figurant le lieu où
a été tué le
Président Carnot. Curieux : avant de partir, j’avais
visionné
JFK d’Oliver Stone.
Mais bon, Lyon n’est pas Dallas.
t
0+ 19 minutes : Plusieurs personnes font la queue pour avoir une glace. Sensations estivales.
t
0+ 22 minutes : Devant l’Opéra, une manifestation pro-Tibet.
t
0+ 23 minutes : Place des Terreaux. Des touristes prennent l’Hôtel de Ville,
le musée, la place et la fontaine en photo. C’est vrai que Lyon est une belle cité.
t
0+ 28 minutes : J’entre dans
Temps-Livres et recherche
l’ami
Marcus Leicht.
Pas de chance, il n’est pas là . Je sors de la librairie aux airs de Caverne
d’Ali Baba pour fan de bouquins d’occasion.
t
0+ 32 minutes : Je passe devant l’église Saint-Nizier, ma favorite.
t
0+ 34 minutes : Je prends un pont pour traverser la SaĂ´ne.
t
0+ 36 minutes : Je dépasse une femme habillée dans un curieux
costume folklorique. Je m’interroge.
t
0+ 39 minutes : Vieux Lyon. Place du Change. Tout un ensemble
d’animations médiévales, avec habits, jeux et musiques d’époque. L’énigme de
la femme en costume n’a duré que 3 minutes.
t
0+ 40 minutes : Dans la rue Saint-Jean, je croise un bourreau. Rien ne m’étonne.
t
0+ 41 minutes : Je m’engage dans une petite rue pour fuir l’amas de touristes.
J’arrive devant la mairie où s’est marié le plus jeune de mes frères. Heureux souvenirs.
t
0+ 42 minutes : Je quitte la
rue du Bœuf et prends la montĂ©e de la colline de Fourvière.
t
0+ 46 minutes : Je dépasse l’auberge de jeunesse. Tout un ensemble
de... jeunes – justement – s’y rendent en traĂ®nant des valises sur roulettes.
t
0+ 50 minutes : Je passe à côté des
théâtres gallo-romains. Plus de 2000 ans d’histoire.
t
0+ 56 minutes : J’arrive à côté de la Basilique Notre-Dame. Vision panoramique.
La
Tour Part-Dieu
domine encore la ville, mais sa petite sœur, la
Tour Oxygène émerge bien parmi les autres immeubles. En 2013, un
autre projet immobilier devrait dĂ©passer le « Crayon ». Peut-ĂŞtre
la fin d’un symbole.
Jeudi, le 9 avril 2009
Quelques petits mots
Sur une aire d’autoroute, des gamins descendent d’un car et s’en vont faire leur pause
pipi. Du côté masculin, on entend une môme dire à la cantonade à ses amies :
« Non, pas lĂ , c’est les
toilettes des Turcs ! »
Au téléphone, un copain m’appelle pour que je lui donne des conseils dans
l’emploi de son traitement de texte. J’essaie de le guider dans ses manipulations
mais j’ai du mal à lui apporter l’aide désirée (l’ami en question est vraiment très peu
à l’aise avec les ordinateurs et ce n’est pas toujours facile de donner
des instructions par téléphone). Comme nous avons prévu de nous voir ce dimanche,
je lui propose de lui faire tout
exprès un petit cours pascal. « Quoi ?! Un cours de
Pascal ?
Mais je n’ai pas le niveau ! » Je prĂ©cise : non pas un
cours
de Pascal, ce langage informatique, car je n’ai pas pour objectif
de l’initier aux dĂ©lices des langages de programmation, mais un petit cours Ă
l’occasion de Pâques, et donc «
pascal ».
Vendredi, le 27 février 2009
Article supprimé
(...)
Vendredi, le 9 janvier 2009
L comme « livre »
Je suis quelqu’un d’organisé. Si, si. Tous mes
livres – qu’ils soient des romans, des recueils de
nouvelles, des numĂ©ros de revues ou autres – sont
recensés dans un fichier. Outre les informations classiques
que sont les noms et prénoms des auteurs, les titres, les
éditeurs et années de parution, j’ajoute dans ma base
des éléments présentant quelque utilité, comme s’il s’agit d’un texte dédicacé,
et surtout si ce livre a été prêté, et si oui, à qui et quand.
De la sorte, je ne perds plus mes livres... tout en les prĂŞtant
à mes amis avec plaisir, assuré de les retrouver.
Hier soir, j’ajoutais mes trois derniers achats livresques
Ă la liste, et j’étais restĂ© bloquĂ© sur la lettre « L » :
la Vie en sourdine de l’excellent David Lodge (Rivages, 2008),
et deux petits opus, des recueils dédicacés écrits par des
amis, Ă savoir
le Passe RĂŞve de Markus Leicht
(
Le Songe des Murènes, 2008)
et
Espaces insécables de Sylvie Lainé
(
Les 3 souhaits, 2008).
EspĂ©rons que je puisse un jour ajouter une ligne Ă
la lettre suivante... j’aimerais bien qu’un éditeur soit
intéressé par mon propre roman.
Mercredi, le 27 aoűt 2008
Compte rendu de l’OliCon, la convention SFF 2008
La 35
e convention nationale de science-fiction s’est déroulée la semaine dernière à Nyons, charmante bourgade de la Drôme provençale,
pays de l’olive (ce qui lui a valu d’être rebaptisée l’
OliCon). Et j’y étais. :-)
Les conventions constituent l’occasion privilégiée d’assister à des conférences, de
participer à des tables rondes et à des débats, de rencontrer des
auteurs avec lesquels on peut discuter librement (et non juste une seule
minute, le temps d’une dédicace, comme cela peut arriver dans un
salon du livre et qui est vraiment très frustrant), d’assister à des expositions
(cette année, ce fut les photographies de
Sylvain Renault, les illustrations de Jeam Tag,
les mobiles et autres machins inclassables de Tim Rey, et les surprenantes
créations de Didier Cottier), de trouver des livres intéressants,
neufs ou d’occasion, de dĂ©couvrir des nouvelles productions – qu’elles
soient issues de professionnels ou du fanzinat – du paysage
littéraire SF... mais aussi et surtout de retrouver des copains
avec qui partager un bon moment.
jour J - 1
En voiture : ma compagne au volant,
Sylvie Lainé et le chien à l’arrière, moi en co-pilote
(mais moins fort que le GPS).
Sommes arrivés à Nyons après 22h30. Tout le monde était très fatigué. Petit couac : nous
ne pensions pas être attendus, mais la mère d’
Ugo Bellagamba avait préparé un repas. Du coup, nous étions en retard. Oups.
DĂ®ner ensommeillĂ© en prĂ©sence de Marie-Claude « la-Mama » Bellagamba,
d’Ugo, de Didier « le-sculpteur-qui-met-en-forme-ses-visions-cauchemardesques »
Cottier et de son amie Nicole.
premier jour
VoilĂ Ă quoi ressemble Nyons :
Le jeudi, c’est jour de marché (avec le dimanche). Beaucoup de monde à Nyons.
Trois quart d’heure d’attente au(x) restaurant(s), mais
le plat de
spaghetti al pesto genovese se trouvait être l’incarnation parfaite
du bonheur gastronomique faite pâtes. Je ne suis arrivé
à la Maison de Pays, où se tient la convention, qu’au cours de l’après-midi, pendant l’intervention (pré-enregistrée)
de
Laurent Queyssi intitulĂ©e « Regard français sur les sĂ©ries TV des annĂ©es 2000 ».
Présent juste à temps pour animer la rencontre-débat avec Sylvie Lainé
sur le thème : « Une œuvre Ă©perluette, entre
Science et Science-Fiction ». StupĂ©fait de la manière dont il est possible
de donner des réponses intelligentes (bravo Sylvie) à des questions stupides (les miennes).
Découverte (un peu dans la douleur) que l’animation d’une rencontre n’est
pas un exercice facile.
Ensuite, conférence instructive de
Jean-Claude Dunyach sur « La publication des auteurs
français Ă l’étranger : trucs et astuces ». En rĂ©sumĂ©, mĂŞme
si c’est possible et très gratifiant (parce que cela permet éventuellement d’être
lu par des auteurs étrangers que l’on apprécie), c’est le
contraire de la loterie :
c’est difficile, ça coûte cher (en énergie, en réseautage et en prix de traduction) et
ça ne rapporte pas bien gros.
deuxième jour
Conférence de
ClĂ©ment Pieyre, conservateur Ă la BNF, sur : « Les archives
du futur, ou comment la Science-Fiction entre Ă
la Bibliothèque Nationale de France ».
Inauguration officielle de l’
OliCon et des
Journées
Barjavel en présence des représentants de la municipalité (le maire s’est
fait désirer, mais il y avait Nathalie Fert-Rifaï, l’adjointe chargée de la culture),
le sous-préfet ainsi que Pierre Creveuil, président de l’association
des
Amis de René Barjavel
et collaborateur du
barjaweb, le site Internet de référence sur Barjavel.
Quand est venu le temps de l’apéritif (avec les inévitables olives), je me
suis sauvé dans le centre-ville pour retrouver ma belle.
L’après-midi, Joseph Altairac a donné une conférence sur Van Vogt dont j’ai oublié le titre (il
avait changé par rapport à celui du programme).
Une table-ronde, animée
par Jean-Claude Dunyach, a suivi :
« Regards croisĂ©s sur le futur lointain ».
Y participaient : Ugo Bellagamba, Fabrice MĂ©reste (ah oui, tiens,
j’y étais !),
Catherine Dufour,
Sylvie Lainé et
Michel Jeury. Jean-Claude nous a lancé sur le
thème de la
Singularité. Catherine prenait tranquillement des notes pendant
que parlaient Sylvie, Ugo et Michel, puis est intervenue soudain avec une
pluie d’idées brillantes. Quant à moi, je n’ai dû raconter qu’un truc ou deux
car le futur lointain, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je suis plutôt
du genre à m’intéresser au futur proche (m’enfin, je ne suis même pas
capable de savoir comment je vais m’habiller le lendemain).
Après, les (très) attendus jeux de l’OliCon, avec le « champion
de la SF », animĂ©s par
Raymond Milési. Questions érudites, mauvais jeux de
mots, pouêt-pouêt, tout va trop vite pour que j’aie la moindre chance
de sortir une bonne rĂ©ponse... Bravo Ă
Timothée Rey, aussi à l’aise dans le verbe que
dans la mise en espace d’objets étranges (il exposait des sculptures étonnantes
durant la convention).
Retard sur le timing : le « Barjaquizz »
que j’étais censé animer est reporté au dimanche. Bon, dommage. Mais pas grave.
Rencontre-débat avec
Jean-Pierre Andrevon animée par Ugo Bellagamba.
L’auteur-phare de la SFF de la fin des années 1960 au début des
années 1990, et considéré par René Barjavel comme son fils spirituel,
est toujours un artiste très actif, il vient de sortir un album de chansons
et termine un nouveau roman...
Retour au centre-ville, à la Médiathèque, pour voir l’exposition de
Didier Cottier,
le « sculpteur de l’imaginaire ».
Que dire du travail de Didier ?
Personnellement, j’adore ! On aime ou on n’aime pas,
mais ses aliens, ses compositions à la fois organique, minérale, végétale et électronique ne laissent
pas indifférent.
SoirĂ©e théâtrale sur le thème « PrĂ©histoire et Science-Fiction ».
Conférence sur Francis Carsac par
Frédéric Boyer et spectacle de paléo-fiction
« MĂ©moires d’Hommes » avec la charmante
Vanessa Bellagamba,
la sœur d’Ugo. En plein air. Fallait prendre une p’tite laine. ;-)
Retour à la Maison de Pays. Jean-Pierre Andrevon a poussé la chansonnette accompagné de
sa guitare (euh, honte à moi, j’ai manqué cette soirée, mais l’adorable
Joëlle Wintrebert,
rencontrée dans le restaurant de l’hôtel le lendemain, m’a tout raconté au moment du
petit déjeuner).
troisième jour
Promenade matinale au lieu d’assister à l’assemblée générale de l’association
Infini
(ce n’est pas la mort, je ne suis pas membre de l’association).
Rencontre-dĂ©bat avec Catherine Dufour sur le thème « Des goĂ»ts et
des Dieux, discutons-en ! », animĂ©e par
Jean-Jacques RĂ©gnier.
Après-midi : table-ronde sur « La publication Ă©lectronique,
quel avenir pour la science-fiction française ? »
Participants (de gauche Ă droite sur la photographie ci-dessus) :
Sylvie Lainé, Florence et Selene (les
Lyonnes de la SF),
Jean-Luc Blary (des éditions Eons) et Clément Pieyre.
Animateur : Ugo Bellagamba. Les sujets abordés étaient aussi divers qu’intéressants :
quel prix payer pour un support Ă©lectronique,
l’importance du travail éditorial absent dans le cas d’une
auto-publication sur Internet, la lecture des textes sur e-book, etc.
Vote pour la convention SF de 2010...
RĂ©sultat : la convention SF se dĂ©roulera en 2010 Ă
Grenoble, organisée par la
Librairie Omerveilles et une petite Ă©quipe en train de se constituer
(avec déjà Gilles Goullet, traducteur).
Informations sur la
convention SF de 2009 qui se déroulera à Bellaing (dans le Nord
de la France).
Pour la suite des événements, la convention SF a retrouvé le centre-ville où
Michel Jeury, après une rencontre-dĂ©bat sur le thème « Des Ă©toiles au
certif en passant par le terroir... » a signĂ© son recueil
La Vallée du temps profond, paru aux Moutons électriques en 2008.
Alors que tout le monde quittait le salon de thé (par ailleurs tenu par Dany Jeury,
la fille de Michel) où s’étaient déroulées les signatures, mon amie et moi avons
investi les lieux, rejoint
peu après par
Markus Leicht. Pendant ce temps, Ă quelques pas de lĂ ,
se déroulait la remise officielle
des prix littéraires :
- Prix Rosny-AĂ®nĂ©, catĂ©gorie romans : Élise FONTENAILLE, avec Unica (Stock)
- Prix Rosny-Aîné, catégorie nouvelles : Jean-Claude DUNYACH,
avec « Repli sur soie » (in Bifrost, NumĂ©ro 47, Le BĂ©lial’)
- Prix Merlin, catĂ©gorie romans : Élodie TIREL, avec
Les HĂ©ritiers du Styrix, (Ă©ditions Milan/Grands romans)
- Prix Merlin, catégorie nouvelles : Virginia SCHILLI,
avec « Dernier soupir » (in Solstice, Volume 1 :
Facettes d’Imaginaire, éditions Mille saisons)
- prix Cyrano : Michel JEURY, pour l’ensemble de son œuvre
- PĂ©pin d’or : TimothĂ©e REY, avec « DĂ©veloppement du râble »
En soirée, retour à la Maison de Pays pour le dîner de gala (mon amie
et moi nous trouvions à la table où étaient présents Sylvie Lainé, Jean-Claude Dunyach,
Anne Lanièce et
Gilles Massardier). Remise du prix Versins
(du plus mauvais jeu de mots fait durant la convention)
par
JĂ©rĂ´me « Globulle » Lamarque Ă Bruno Para.
Vente aux enchères animée par Georges Pierru. Crevés, avec ma compagne,
nous allons nous coucher dès le dessert avalé.
quatrième et dernier jour
Le dimanche, ainsi qu’une partie de l’après-midi du samedi (avec la rencontre-débat avec Michel
Jeury), le programme de la convention de science-fiction Ă©tait commun avec
les
Journées Barjavel.
J’ai animĂ© la dernière grande table-ronde sur le thème : « La place de
RenĂ© Barjavel dans le patrimoine de la science-fiction française » oĂą
participaient
Nathalie Fert-Rifaï, Ugo Bellagamba, Michel Jeury, Sylvie Lainé et Pierre Creveuil.
Un regret : l’absence de Jean-Pierre Andrevon, qui aurait eu tout un tas
de choses intéressantes à dire sur René Barjavel, mais Michel Jeury a quand même eu
l’occasion d’évoquer des anecdotes émouvantes sur la relation qu’il
avait eu avec l’auteur né à Nyons, Michel appelant respectueusement
celui-ci « Mon cher Barjavel » et se voyait
rĂ©pondre « Mon cher Jeury ». Petite gĂŞne
de la Nyonsaise Nathalie lorsque l’érudit Pierre
évoquait l’attachement ambivalent de Barjavel à son pays
(le petit René avait été plus ou moins obligé de quitter Nyons durant son adolescence).
Après cette table-ronde, en compagnie de Pierre Creveuil, nous avons animé un
questionnaire très spécial (ce n’est rien de le dire)
sur René Barjavel, le fameux
barjaquizz,
Pierre se chargeant des questions Ă©rudites sur l’auteur et son œuvre
(on peut retrouver ces questions sur le barja
web
ici).
De mon côté, je me suis occupé des titres d’ouvrages de Barjavel à retrouver après
avoir été présentés sous la forme
de synonymes approximatifs (à la manière des jeux SF
animés par Raymond Milési le vendredi soir). Je me permets de vous les
proposer Ă nouveau dans la liste ci-dessous. Pour ceux qui
donnent leur langue au chat, passez votre curseur sur les titres
afin de voir apparaître la solution...
- l’esquimau du lac
- Fraise
en quête de l’épouse d’un acteur qui jouait James Bond
- Danseuse génisse
- Pas tôt en sous-préfecture du Jura
- le
24 novembre 1929
- Les
routes du Brahmane, du Kshatriya, du Vaishya et du Shudra
- Le futur chêne diabétique
- Le
fromage de Hollande frappe quand le cri de chasse se fait entendre
- Un
mauvais cheval chez les beaux-parents de Johnny Depp
- La femme de l’oncle a des vents
- TĂ©nor pas rapide
- Le
leurre (sonore) de ces souverains russes
Le grand gagnant du
barjaquizz Ă©tait
Georges Bormand, d’autres habitués des jeux SF (comme Bernard
Dardinier) ont aussi remporté un des livres proposés par notre sponsor
les Moutons Ă©lectriques, Ă©diteur,
mais également quelques personnes qui étaient venues spécifiquement pour
les Journées Barjavel (dont un jeune fan de Grenoble qui
gagna le droit de participer à la conférence organisée dans l’après-midi
par Pierre Creveuil).
Dernier repas pris Ă la Maison de Pays. MĂŞme Margot Bellagamba, quatre ans,
la fille d’Ugo, était mobilisée (elle récupérait les tickets repas).
Ça sentait les au revoir.
Retour au centre-ville, cour du collège Roumanille. Pierre Creveuil et
son jeune assistant Ă©voquaient « RenĂ© Barjavel, Ă©cologiste de la science-fiction ».
La clôture de l’OliCon et des Journées Barjavel s’est faite en beauté :
Vanessa Bellagamba
et
Claude Ecken
ont lu des textes de René Barjavel, Michel Jeury,
Sylvie Lainé, Catherine Dufour et Jean-Pierre Andrevon.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Après les lectures et
quelques rafraîchissements, il a fallu se séparer...
Envie de rester encore, de prolonger ces bons moments, encore une glace, encore
quelques souvenirs de Nyons (de l’huile d’olives et du miel de garrigue),
profiter encore et encore du soleil de la Provence. Et puis, quand mĂŞme, il a fallu reprendre
la voiture pour rentrer Ă Lyon...
En résumé, d’une certaine manière, cette convention SF aura été pour moi paradoxale car,
en tant que co-organisateur (j’étais dĂ©jĂ venu Ă
Nyons afin de préparer l’OliCon avec
Ugo Bellagamba en novembre 2007 et j’en avais
parlé
ici),
je m’y sentais plus fortement impliqué qu’aucune autre rencontre science-fictive
précédente, mais, comme j’étais venu
à Nyons avec mon amie, et que nous souhaitions très naturellement nous réserver
un peu de temps rien qu’à nous, je me suis finalement révélé être un
« olico-participant » assez peu prĂ©sent,
ayant manqué quelques grands rendez-vous de cette manifestation et la quasi-totalité
des repas pris en commun... (Que celui qui, à ma place, aurait souhaité ne
pas vivre les délicieux déjeuners, goûters ou dîners que nous avions pris en amoureux loin
de tout le monde me jette la première pierre.) Emmener à Nyons la fleur qui embaume sa vie du parfum de l’amour,
c’est être avec une rose...
...au Paradis !
Pour voir d’autres images prises par
Markus Leicht lors
de l’OliCon, vous pouvez aller ici (le
21 août) et là (le
22 août).
Pour vous rendre sur le compte rendu de
la convention réalisé par Catherine Dufour,
c’est
ici.
D’autres liens sur des comptes rendus et photos de la convention
peuvent se trouver sur la page d’accueil du site
ActuSF.
Pour récupérer les photos en grand format, il suffit de m’adresser un
courrier Ă©lectronique (Ă
fabrice arobase mereste point net). Et si
vous vous reconnaissez sur une photo et que vous ne voulez pas apparaître
sur ce site web, il suffit de me contacter de la même manière.
Mardi, le 19 aoűt 2008
En route pour l’Olicon 2008 !
Vous n’êtes pas sans savoir – du moins, je
l’espère ! – que la
35econvention
nationale de science-fiction va avoir lieu Ă
Nyons (dans la Drôme provençale) du
21 au 24 août 2008.
Je laisserai donc mon nouvel appartement lyonnais, mes meubles
non installés et mes cartons non déballés pour quelques jours,
partant dès demain soir avec la femme de ma vie et sa chienne,
ainsi que Sylvie Lainé (Bénie soit l’invention du GPS, car ce sera
moi qui prendrai le volant).
Sylvie est l’invitée dont je m’occupe plus spécifiquement
en tant que co-organisateur de la convention, vous pouvez
lire ses réponses à mon
questionnaire proustien ici, avec une rencontre-débat
à son sujet prévue le jeudi après-midi intitulée
« Une œuvre-Ă©perluette, entre Science et Science-Fiction »
dont je me charge de l’animation (ouh la la, qu’est-ce que ça va donner !)
En attendant un compte rendu des événements (si je trouve un peu de temps),
voici l’affiche réalisée par l’illustrateur Jeam Tag :
J’espère vous voir très prochainement à Nyons...
Vendredi, le 1er aoűt 2008
Article supprimé
(...)
Jeudi, le 17 juillet 2008
Nos amies les bĂŞtes
Non, je ne suis « pas vraiment » en vacances,
je me suis occupé de ma chère et tendre et de nous trouver un nouvel appartement.
Maintenant que ces problèmes semblent en bonne voie de se résoudre (je dois
aller Ă Lyon ce matin pour signer le bail mais il me faudra ensuite trouver
un déménageur), je peux me poser un instant devant un ordinateur et parler de
quelques petites anecdotes de mon quotidien – en rapport avec les animaux –
qui colorent ma vie d’épisodes allant du
Disney le plus dégoulinant au
Looney Tunes le plus caricatural (avec
Pépé le putois en particulier), en passant par
Lassie chien fidèle,
l’univers de la petite
Heidi...
et même un peu d’
Alien aussi...
Je m’explique :
- j’ai été adopté par la chienne de ma compagne, une adorable
golden
retriever, une vieille mémère qui ne se rend pas
compte de son âge... Ainsi, quand elle n’a pas un bobo Ă l’œil,
c’est à la pa-patte... Alors non, je ne vais pas te renvoyer la ba-balle,
cou-couche panier, tu arrĂŞtes de faire la fofolle, Ă la retraite pendant
3 semaines et puis c’est tout ;
- en rentrant d’un week-end chez ma copine, j’ai manqué mon
train à cause d’un troupeau de vaches... Des explications ?
Pour le moment, mon amie vit en montagne, et quand les fermiers emmènent paître
leurs bêtes d’un endroit à l’autre et qu’ils empruntent
les seules routes praticables par les voitures, il n’y
a qu’à patienter, et tant pis si on arrive trop tard
à la gare de la grande ville car le train, lui, n’attend pas ;
- le 8e passager : alors que je tondais les abords d’un chalet
au coupe-bordure, j’ai éprouvé une très désagréable sensation
Ă l’oreille gauche... Panique, cela faisait « toc toc »
contre mon tympan, alors à force de secouer la tête, d’y verser
de l’eau, j’ai réussi à en faire sortir l’araignée qui y avait
trouvé refuge (j’ai de grands conduits auditifs, m’a confirmé
le médecin vu le lendemain) ;
- en allant voir le
Capitaine-qui-ne-signale-pas-qu’il-s’en-va-en-week-end
de retour chez lui, sa petite chatte n’a pas arrêté de me tourner autour
(histoire de dire : il ne faut pas que mon maître me laisse toute seule,
raison pour laquelle ce dernier accueillait une autre félidées le
soir mĂŞme)... et en les quittant pour aller Ă mon rendez-vous, Ă cette agence
logement, afin d’y déposer mon dossier, je me disais que je ne sentais pas très
bon... De retour chez moi, j’ai découvert que la féline créature avait
projeté sur ma chemise une espèce de liqueur brunâtre et nauséabonde que
j’imaginais être l’apanage des seuls putois ou moufettes... Sympa, la bestiole !
À bientĂ´t pour de nouvelles aventures !
Mardi, le 24 juin 2008
Article supprimé
(...)
Mardi, le 1er janvier 2008
Puisqu’une image...
...vaut mieux qu’un long discours :
Lundi, le 5 novembre 2007
Week-end en familles
La seule différence entre Nyons et le paradis,
c’est qu’à Nyons, on est bien vivant.
Je ne saurais mieux exprimer mes sentiments que
René Barjavel évoquant
la ville qui l’a vu naĂ®tre, ce petit joyau situĂ© au cœur de la DrĂ´me provençale
où je viens encore de passer un inoubliable séjour.
Vendredi 2 novembre, après quelques heures de train, d’attente de correspondance et de car
– que les pages de bons bouquins et l’enchanteresse vision des paysages automnaux ne rendaient
nullement fastidieuses –, j’ai retrouvĂ©
Ugo Bellagamba et sa famille
dans cette magnifique ville médiévale. L’ami niçois, entre dix mille projets
professionnels, d’écriture, et bientôt une nouvelle paternité, est à la tête du
comité d’organisation de l’
OliCon 2008,
la prochaine convention nationale de science-fiction (à défaut de trouver des informations
concernant cet événement sur le site, pas encore activé, je vous conseille d’aller sur le
blog de la convention),
et nul ne saurait résister à l’enthousiasme communicatif d’Ugo quand il vous
demande de le rejoindre dans cette aventure. Comme nous Ă©tions le jour de la « FĂŞte
des Morts », je lui ai proposĂ© d’aller Ă Tarendol voir la tombe de
l’
auteur Ă qui
la convention SF 2008 souhaite rendre hommage, et, après nous être engagés sur quelques fausses
pistes (comme suivre la départementale D185 au lieu de la D185b ou aller au cimetière de
Bellecombe-Tarendol au lieu de celui de Tarendol), alors que le soleil se couchait, nous avons pu
nous recueillir auprès de la demeure paisible de l’auteur qui nous a tant marqué.
Samedi 3 novembre a débuté par une belle balade sur les hauteurs environnantes de Nyons. Après le déjeuner,
alors que nous faisions la vaisselle, nous avons écouté à la
radio
Catherine Dufour (une invitée de l’
OliCon 2008)
en direct des
Utopiales de Nantes
qui venait d’obtenir le
Grand Prix de l’Imaginaire
pour sa nouvelle (
Ugo, qui était nominé pour
son texte
Quirites,
n’avait ainsi pas remporté de nouveau prix). L’après-midi s’est poursuivi en se promenant dans Nyons tout
en discutant de science-fiction et de l’organisation de la convention.
Le dîner a consisté en un délicieux pot-au-feu que nous avons partagé avec l’autrice
Dany Jeury
– la fille de
Michel (autre auteur invitĂ© Ă la convention) –
son mari et son fils et, après le dessert, nous avons joué à reconnaître des films à partir
de leurs musiques (Ugo, tais-toi ! tu es trop fort...)
Dimanche 5 novembre, au matin, ayant décidé d’avancer plus sérieusement la préparation de la convention,
Ugo et moi nous sommes rendus Ă la Place des Arcades pour nous installer
au salon de thé
une Rose au Paradis que tient Dany Jeury.
Dany a donnĂ© Ă son charmant Ă©tablissement le nom d’un roman de Barjavel – le lieu ne pouvant mieux
s’y prĂŞter ! – et, pour la petite histoire, on retrouve en
quatrième de couverture de ce livre une critique signée de son papa dans Sud-Ouest.
Dans ce cadre idéal, les
thés Marco Polo et Casablanca stimulant nos neurones,
des schémas ont rempli peu à peu mon bloc-notes, nos ordinateurs ont vu leurs fichiers de données se compléter... Quelle
agréable façon de travailler !
Et puis, après le déjeuner, il a fallu ranger son sac de voyage et nettoyer la maison. Nous nous sommes quittés avec un
petit pincement au cœur, Ugo et les siens laissant le « petit Nice » qu’est Nyons pour
rejoindre le grand, plus au sud, et j’ai repris le car et les trains qui m’ont ramené chez moi.
Durant le trajet, alors que le soleil déclinant rendait la lecture difficile et que je me remémorais des moments vécus
auprès de ces familles de cœur, partageant mon goĂ»t des livres et de l’écriture, je ne pouvais m’empĂŞcher de
penser que le Paradis, pour Barjavel et pour nous, c’est peut-être cela :
rester vivant dans l’esprit des gens en leur apportant un peu de bonheur à travers quelques pages écrites
avec passion...
Jeudi, le 1er novembre 2007
Blanc / Noir
Profiter des vacances de la Toussaint pour aller aider une amie qui vient de s’acheter une maison, c’est une bonne idée.
Mettre ses affaires de travail dans un sac et dĂ©barquer – avec des habits noirs plutĂ´t chics –
dans son habitation alors que les murs sont en phase de ponçage et d’apprêtage, voilà une idée qui l’est beaucoup moins.
Lundi, le 15 octobre 2007
Qui dîne dort peu
Ouais, l’expression française «
qui dort dĂ®ne » – du moins dans son acception actuelle et non
celle que lui donnaient les aubergistes d’autrefois – n’a pas vraiment pu s’appliquer Ă moi, la semaine dernière.
Les rares soirs consacrés à une activité qui ne soit ni sportive ni artistique, je
me suis retrouvé en bonne compagnie pour des dîners sympathiques.
Mercredi, j’ai retrouvé
André-François Ruaud
– le « capitaine » des
moutons Ă©lectriques,
Ă©diteur – Ă la gare de Châteaucreux... Nous sommes allĂ©s ensemble voir et Ă©couter l’étonnant
spectacle musical et humoristique
Laissez votre science au bestiaire des
Kazoo’s Belli, le groupe auquel participe notre ami le prof/chercheur/auteur/musicien
Jean-Jacques Girardot.
J’avais déjà assisté à une représentation des Kazoos, il y a près d’un an maintenant, mais comme Jean-Jacques
a adapté le spectacle au thème du
congrès dont il constituait la clôture peu commune, de la
fantasy avait été introduite dans cet ensemble plutôt
hard science
par l’entremise du « bon gĂ©nie des procĂ©dĂ©s ». Plaisir de voir des copains, le chanteur
Rémi Garin, l’autrice
Sylvie Lainé
venue en famille, le sculpteur
Didier Cottier... mais les uns doivent rentrer Ă Lyon ou ailleurs, les autres ne peuvent
éviter le dîner de gala officiel, aussi André-François et moi sommes retournés au centre-ville
à la recherche d’un petit restaurant. Il était cependant déjà plus de vingt-deux heures, et en semaine,
dans notre bonne ville de Saint-Étienne, c’était peine perdue.
Malgré tout, je suis parvenu à faire quelque chose d’assez convenable pour mon invité
avec les crevettes et filets de poisson qui traînaient encore dans mon congélateur.
Jeudi soir, après une réunion pédagogique, dîner en compagnie de collègues dans un restaurant japonais.
Le repas s’éternisait, les plats mettant un temps considérable à nous
parvenir : la préparation des sushi, maki et sashimi ne semble pas bien s’adapter aux grands
groupes de personnes. Néanmoins, l’ambiance était chaleureuse : je suis ravi de pouvoir
travailler avec des infographistes, magiciens de l’art et des nouvelles technologies,
et des profs pour le moins atypiques.
Samedi midi, à mon retour de la salle de gym, j’ai rencontré
Jean-Jacques par
hasard dans un magasin de surgelés (il fallait que je reconstitue le stock de mon congélateur).
DĂ©jeuner impromptu en sa compagnie, nous Ă©voquons son spectacle de mercredi dernier
et son retour Ă la vie « normale »
car il va cesser pour un temps ses activités musicales. Chouette, il se peut que nous écrivions enfin la suite
de notre nouvelle
steampunk !
Samedi soir, j’étais invité par Gilles Massardier, un éducateur spécialisé, mais aussi diacre et auteur amateur de science-fiction
(voir
les Yeux
pour pleurer) que j’avais rencontré le mois dernier lors
de l’événement organisé par les
Lyonnes
de la SF. La soirée s’est déroulée au
Passage de Saint-Chamond, un « lieu de vie »,
c’est-à -dire une structure où, avec son épouse et ses enfants (ainsi que, durant la semaine,
d’autres éducateurs et travailleurs sociaux), ils accueillent jusqu’à huit enfants
« Ă problèmes » dont ils s’occupent en se
démarquant des projets classiques des grosses institutions et des familles d’accueil.
Que dire d’autre que durant ces quelques heures en présence de Gilles, de son épouse, de
ses gamins, des enfants du Passage et de la charmante psychologue, j’étais entré dans un autre univers ?
La science(-fiction) Ă©voque des univers parallèles, mais il n’est pas nĂ©cessaire de recourir Ă
de tels subterfuges pour dĂ©boucher dans d’autres mondes, en tout cas « autre »
pour moi qui ai vécu une enfance heureuse et très protégée au sein d’une famille aimante.
Le travail que Gilles et ses collègues
effectuent est formidable, je suis admiratif de la force qu’ils déploient à chaque instant pour vivre au quotidien
avec des mômes dont les malheurs font ensuite trouver bien dérisoires les inimaginables horreurs rapportées
par les médias ou certaines planches dessinées par
Jiho.
Étudiant en psychologie pendant quelques annĂ©es, je n’ai jamais Ă©tĂ© spĂ©cialement
attiré par les aspects cliniques, m’intéressant davantage aux aspects expérimentaux et
aux théories cognitives. Cela m’avait permis d’échapper à la brutale réalité rencontrée
par ceux qui travaillent dans le « social »... Pourtant, la vraie vie,
ce n’est pas l’
ĂŽle aux enfants : les monstres existent et ils ne sont pas gentils.
Dimanche, enfin, j’ai pu rattraper mon manque de sommeil. Mais cela ne m’a pas empêché de terminer
une sculpture.
Naviguons sur la vie avec légèreté...
Mercredi, le 3 octobre 2007
Dessin, sculpture et mauvais jeu de mots
Reprise de l’atelier d’arts plastiques, hier soir. Les habitués, quelques nouveaux, discussions
sur les projets à venir, le matériel à acheter, les techniques qui seront étudiées ; de fait, je suis un des rares
à réellement travailler.
Je prĂ©sente Ă
Laurent
– l’artiste qui anime l’atelier – l’
ambigramme que j’ai dessiné à partir de son nom (voir
ici), dessin qui a l’heur de lui
plaire et de l’intriguer. Il a envie d’essayer d’en faire un avec son seul prénom.
Je lui montre aussi l’ambigramme de mon pseudo sous style « tribal »
(voir
lĂ ) et lui fait savoir
que je compte l’adapter pour me le faire tatouer. (À ce propos,
j’ai vu mon médecin, il n’y a
a priori
aucune contre-indication pour un tatouage, à part quelques rares allergies recensées, l’essentiel
Ă©tant de ne pas faire de
tatouages
temporaires, surtout en noir, ce qui ne sera pas le cas). Laurent me déconseille
d’employer un tel motif, ou du moins de davantage le travailler (il ne faut pas
oublier qu’il a là un caractère définitif !) ; le
tatouage devant avoir un squelette avec une structure plus précise que les
petits « bidules » que j’ai dessinĂ©s un peu partout,
lors de mes premiers pas dans ce mode graphique. Pas faux. L’ami Laurent est
toujours de bon conseil...
Allez, au travail ! Avec ma massette et un ciseau, ainsi qu’une grosse lime,
je dégrossis la pierre pour transformer le bloc de
stéatite en un majestueux voilier. Puis je ponce l’élément
qui deviendra la voile et passe la pierre polie sous l’eau afin de révéler la couleur
que l’on retrouvera une fois la pièce terminée.
Laurent : « Ah oui, c’est un très joli vert veinĂ©... »
Et moi, de rĂ©pondre : « Tu veux dire... comme la tisane ? »
Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu
Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique
David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de
L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’
Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du
Nom du la rose
d’
Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai
Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire –
Ă travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de
Baskerville »,
comme le fameux
chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIV
e siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XII
e et XII
e siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence
Ă l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans
Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie
Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme
steam
au lieu du
cyber de
cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie
uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par
Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du
Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles «
As Easy as ABC » ou
«
With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction
inventé par sir
Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du
Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XX
e siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’
Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du
Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition Ă Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă Seattle). Le contexte politique trouble Ă la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur
Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »,
parue dans
La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue
Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme Ă©lectronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la
hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Lundi, le 17 septembre 2007
Rencontres ambigrammées (sens dessus dessous)
Samedi soir s’est déroulé le
Lyonnacolo, une rencontre science-fictive franco-italienne
organisée par les Lyonnes de la SF.
Un peu avant 17 heures, j’arrive Ă
Temps Livres, l’antre
de Markus Leicht, où se trouve déjà Georges Bormand.
Un peu plus tard, d’autres gens arrivent : des Français, des Italiens, un Espagnol...
Nous collons des Ă©tiquettes (« I speak English » et
« Je parle français » dans mon cas) sur nos badges.
LĂ , trop la classe : je sors mon propre badge avec mon pseudo « MĂ©reste »
sous forme d’
ambigramme
(
celui-ci). Les gens ne peuvent
s’empêcher de tourner mon badge à l’envers parce que ça les intrigue...
Notre petite troupe quitte la boutique en laissant Markus, qui a l’air bien fatigué, et qui ne
nous rejoindra pas pour la soirée, dommage. Il y a aussi d’autres absents :
Franco Ricciardiello
ne pourra pas venir. Et m... ! J’avais prévu de lui faire signer deux bouquins amenés tout exprès,
dont
Passés recomposés où se trouve également une de mes nouvelles : il était l’un des
derniers auteurs de cette anthologie dont je n’avais pas encore la dédicace...
Nous passons auprès des bouquinistes du quai de la Pêcherie, puis traversons la Saône, quai Fulchiron, pour
aller chez le
Père Penard. Mon sac est prêt à exploser... j’ai emporté ma trousse de toilette
et un minimum de vêtements (mon petit frère lyonnais a prévu de m’héberger pour la nuit). Par conséquent, avec
les livres dĂ©jĂ emportĂ©s, les « nouveaux » bouquins (d’occasion) achetĂ©s,
ça n’va pas l’faire...
Un peu plus de 19 heures, nous arrivons au Café de la Cloche. Nous retrouvons d’autres gens, dont
Sylvie LainĂ©, une amie qui faisait – comme moi – partie de la
Gang, au début des années 2000 (ben mince, ça semble super loin, dit comme ça !).
Sylvie sera invitée à la prochaine convention nationale de science-fiction,
l’
OliCon, dont je suis l’un des organisateurs.
Je lui montre l’ambigramme que j’ai fait à partir de son nom :
Ça a toujours quelque chose d’étonnant...
À propos de l’OliCon qui aura lieu Ă Nyons en 2008, l’auteur RenĂ© Barjavel
(né dans cette ville) fera partie du programme à travers une table ronde lui
étant consacrée (et que votre serviteur se devra de modérer) et où
participera, outre Sylvie (ah, tu n’étais pas au courant ?),
Pierre Creveuil, l’un des principaux animateurs du
barjaweb, le site Web le plus complet sur ce grand monsieur.
Hop, voici l’ambigramme que j’ai fait pour Pierre :
Appelé par la faim, nous rejoignons une crêperie, et je fais la connaissance de Gilles Massardier, un
éducateur spécialisé (mais portant aussi bien d’autres casquettes !) qui est l’auteur de
quelques petits textes de SF, dont
celui-ci. Le personnage est fort intĂ©ressant, et comme c’est un « voisin »
saint-chamonais, plutĂ´t que de passer la nuit chez mon frère, il s’est proposĂ© de me raccompagner Ă Saint-Étienne
et nous avons pu poursuivre sur le chemin du retour vers la Loire la discussion que nous avions entamée
au restaurant puis en revenant au café.
Voici ce que donne son nom en ambigramme :
En résumé, cette soirée
Lyonnacolo s’est passée de manière assez curieuse,
je n’ai pas tellement eu l’occasion de discuter avec les amateurs italiens de science-fiction
(je ne me suis pas retrouvé à côté de l’un d’eux, à table ou au café), mais pas de réel regret : j’ai retrouvé
des anciens amis et
fait la connaissance de personnages intéressants, tel Gilles, même s’il était bizarre de se rencontrer
Ă Lyon alors que la distance qui sĂ©pare Saint-Étienne de Saint-Chamond n’est que d’une douzaine de kilomètres...
Mardi, le 4 septembre 2007
Rencontre SF : Lyonnacolo le 15/09/2007 Ă Lyon
Pour la rentrée, voici le rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de science-fiction de la région lyonnaise :
Lyonnacolo, la rencontre science-fictive franco-italienne organisée le 15 septembre 2007
au
Café de la Cloche,
4 rue de la Charité, à Lyon. Avec :
- Paul Alary (France) : auteur et traducteur
- Paolo Arosio (Italie) : fan, lecteur acharné, un des animateurs du Cenacolo milanais
- Jacqueline Beaufort (France)
- Georges Bormand (France) :
auteur, critique, traducteur
- Fred Daumas (France) : Lyonnais d’origine, amateur de SF, écrivain prolifique mais peu publié
- Antoine Escudier (France) : fan, lecteur, auteur de critiques de livres pour NooSFere
- Francisco Fernández (Espagne) : vice-président de la Société Espagnole de Fantasy et SF
- Sylvie Lainé (France) : autrice
(prix Rosny aîné,
Grand Prix de l’Imaginaire)
- Markus Leicht (France) : libraire, auteur
(Péronnik l’idiot), éditeur, webmaster, informaticien...
- Emanuele Manco (Italie) :
fan, auteur en devenir, blogueur acharné, un des animateurs du Cenacolo milanais
- Gilles Massardier (France) : auteur et Ă©ducateur
- Fabrice MĂ©reste (France) :
sculpteur
et auteur (Quand s’envoleront ma vie et ma conscience...,
Des ailes dans la tĂŞte)
- Piergiorgio Nicolazzini (Italie) : agent littéraire
- Franco Ricciardiello (Italie) :
auteur
(Aux frontières du chaos,
L’hiver de Turing,
La Rose blanche de Bonaparte...)
Cet événement est organisé par les sympathiques
Lyonnes de la SF.
Lundi, le 27 aoűt 2007
Ambigrammes, the neverending story
Demain, j’arrête de dessiner des
ambigrammes.
Ou pas...
J’avais dit
ici (avant-hier) qu’il y avait des noms qui ne se prêtaient pas à la réalisation d’ambigrammes. Or, hier, comme je suis parvenu à dessiner celui d’André-François Ruaud, j’ai pensé être capable de faire aussi bien avec ceux de mes deux autres bons copains.
Eh bien, voilĂ ...
Jean-Jacques Girardot, mon ami auteur (nous avons écrit ensemble une nouvelle et un article, et j’espère que notre collaboration littéraire va se poursuivre) :
Ugo Bellagamba, un autre ami auteur (c’est une sorte de frère jumeau, en plus méridional, nous avons deux semaines d’écart, nous avons soutenu nos thèses de doctorat à quelques mois l’un de l’autre, nous avons été recrutés en tant qu’enseignants-chercheurs durant la même période... et nous sommes tous deux fans de
Barjavel ; organisateur de l’
Olicon, il a réussi à me faire rejoindre son équipe pour participer à cette folle aventure...) :
Dimanche, le 26 aoűt 2007
Ambigrammes, quand il n’y en a plus...
Faut croire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas
d’avis. En ce dimanche où je n’avais guère envie de sortir,
je me suis dit que je devais relever le défi et essayer de
faire un
ambigramme avec un nom qui m’avait résisté (du moins, jusqu’à hier).
Eh bien, c’est chose faite. Certes, J’ai toujours des problèmes quand
il y a trop de différences de lettres entre les noms et prénoms,
mais j’ai quand même réussi à faire un ambigramme avec le nom de
l’ami auteur, essayiste et éditeur
André-François Ruaud :
René
Barjavel,
l’auteur qui – alors que j’étais tout petit –
m’a donné le goût de la lecture, de l’écriture et de la science-fiction
(je fais d’ailleurs partie de l’équipe organisant
l’
Olicon en
2008, l’événement couplant la prochaine
convention française de science-fiction
et les
Journées Barjavel) :
Christopher « Chris » Yukna, un ami prof
d’anglais (pas très orthodoxe, comme il le dit lui-même) et auteur amateur
de science-fiction :
Emmanuelle « Manue » Beaunis, une amie
architecte rencontrée lors de mon récent séjour aux Antilles :
Bon, hein, je vais me calmer avec les ambigrammes durant ces prochains jours.
Enfin, je vais en tout cas essayer...
Samedi, le 25 aoűt 2007
Ambigrammes, tribute to friends and family (concluded)
Voilà , j’en ai terminé avec ma série d’
ambigrammes (en tout cas pour un bon moment) après
ceux-ci
et
ceux-lĂ .
C’était un exercice amusant que de se lancer dans de tels défis calligraphiques
et j’ai éprouvé un certain plaisir à mettre en place tout le processus
me faisant utiliser papier, crayon, gomme, stylo, feutre, scanner et logiciel d’infographie.
Certes, il y a encore du boulot, je suis novice en
’toshop, mais je
ne suis pas trop mécontent de mes dernières petites créations :
- Akelia,
une photographe vivant dans « la Belle Province »
(Tabernac’ !)
- RĂ©mi Garin,
un artiste lyrique
(un chanteur d’opĂ©ra – quoi ! –) avec qui
nous avons goûté hier soir des punchs que j’ai rapportés de Martinique
(« Si ou boulĂ©, pa woulĂ© ! »)
- Laurent Curat,
un artiste plasticien
(toujours prêt à donner de bons conseils quand je me pose des questions sur la réalisation d’une
sculpture)
- Rayjean & Cyril,
ma future belle-sœur et mon petit frère, qui vont se marier très prochainement
Enfin, rĂ©aliser un ambigramme n’est pas toujours chose possible (je vous invite Ă lire Ă
ce propos les conseils de
John Langdon qui s’y connaît en la matière).
Ainsi, parmi mes autres
amis,
je n’ai pas réussi à dessiner d’ambigrammes de leurs noms (du moins, c’est mission impossible
que d’en faire qui soient lisibles) dans le cas des copains auteurs que sont
Ugo Bellagamba,
Jean-Jacques Girardot
ou
André-François Ruaud...
Jeudi, le 23 aoűt 2007
Am, stram, gram, ambigramme (tribute to friends)
Pendant que
Dean
nous coupait du reste du monde, à défaut de pouvoir sortir profiter de la mer des
CaraĂŻbes, de la piscine ou des autres charmes des Antilles, il a bien fallu nous occuper.
Avec mes amis, nous n’avons sans doute jamais autant joué aux jeux de société que
durant cette période d’attente, et j’ai découvert à cette occasion que j’étais un champion du
Trivial Pursuit.
Bon, mon ego en a quand mĂŞme pris un coup, car il s’agissait de l’édition « Junior »
– c’est-Ă -dire rĂ©servĂ©e aux 7 Ă 15 ans –, ce qui nuançait grandement ma soi-disant culture...
J’ai donc eu du temps pour lire, mais aussi pour écrire (et pas que des cartes postales, postées
longtemps avant l’annonce du cyclone) et pour dessiner.
J’ai ainsi réalisé de nouveaux
ambigrammes, comme ceux
réalisés
la dernière fois.
Alors les voici :
Markus Leicht, un ami auteur.
Francis Valéry, un autre ami auteur.
J’en ai encore dessiné quelques autres depuis. Je les mettrais en ligne un de ces jours...
Vendredi, le 11 mai 2007
La blaguounette de fin de semaine
Voici une histoire drĂ´le que racontait mon prof de philosophie
de l’esprit et qui m’est revenue, comme ça, en lisant
Perronik l’idot,
roman écrit par l’ami
Markus :
Dans un coin perdu de la campagne irlandaise, un brave homme se promène et
rencontre une vieille dame courbée sous le poids du bois sec qu’elle ramène de la forêt.
"HolĂ , ma bonne dame", lui dit-il, "voilĂ qui est bien trop lourd pour vous !
Allez, libérez-vous votre fardeau, je vais le porter jusqu’à chez vous..."
La mamie le remercie vivement et lui passe son fagot. Le chemin est long et pénible,
mais notre brave gars ne se plaint pas malgré la peine. A un moment, il traverse à gué
un cours d’eau mais la vieille dame s’arrête devant celui-ci.
"Oh, jeune homme, la planche qui sert de pont a encore été emportée !
Jamais je ne pourrais rejoindre l’autre rive. Si je mets les pieds dans la rivière,
le courant va emporter mes sabots et jupons..."
Notre bonhomme, compréhensif, pose le bois au sec, retraverse le gros
ruisseau pour rejoindre l’autre rive, maintient la vieille dame sur
son dos d’une main et prend les sabots de l’autre, et traverse à nouveau
la rivière. Il la dépose ensuite au sol, la grand-mère peut chausser ses sabots,
il se charge du bois, et ils poursuivent leur route jusqu’à une chaumière.
A peine arrivés, voilà que la vieille dame se transforme en fée !
"Tu es un homme bon", lui dit-elle. "Pour m’avoir aidé à franchir la rivière
et pour avoir transporté mon bois, je t’accorde deux voeux. Que désires-tu ?"
L’homme réfléchit mais ne sait pas trop quoi répondre.
"Que veux-tu ?" redemande la fée.
"Euh, j’ai soif..."
Aussitôt, la fée fait apparaître une chope de bière remplie d’une
excellente guiness. Notre homme met le breuvage Ă la bouche, s’apprĂŞte Ă
la vider d’un trait comme il en a l’habitude, mais le niveau de celle-ci ne bouge pas...
"Tu as droit à un deuxième voeu", lui rappelle la fée. "Que désires-tu ?"
Notre homme, comprenant que la chope est magique et qu’elle ne
se videra jamais de son précieux nectar, s’exclame aussitôt :
"Oh, mais cette chope est fantastique. J’en veux une deuxième comme ça !"
Vendredi, le 20 avril 2007
Expresssss
De passage Ă Lyon hier pour des raisons professionnelles,
j’en ai quand même profité pour aller voir l’ami
Markus
à sa boutique avant de prendre un verre avec lui et d’échanger quelques mots.
Sympa de souffler un peu. Je cours dans tous les sens en ce moment,
j’ai envie d’écrire, les idées qui bouillonnent dans mon cerveau,
mais je garde la pression pour... plus tard... Je ne peux pas me laisser
la possibilité de me lâcher devant l’écran ou un bout de papier, j’ai un
travail hyper important Ă terminer et cela va me prendre tout le week-end ;
seule la matinée du samedi consacrée aux courses et à un tour à mon club de sport
constitueront ma distraction du week-end. Joie...
Mais le week-end suivant, j’irai dans un joli
château
du coin pour participer à un atelier d’écriture. Parmi ces vieilles pierres,
l’inspiration nous viendra pour écrire, tels des troubadours, des histoires
légendaires de princesses, de preux chevaliers, de dragons et de sorciers. Ou pas.
Enfin, d’ici là , j’essaie de profiter de mes rares instants de liberté. Ce matin encore,
dans mon tramway, plongĂ© dans un roman de Greg Egan achetĂ© Ă
Temps Livres
(l’antre de Markus), j’ai manqué mon arrêt... Et mon actuelle pause web de 10h00
- argh ! - dure bien plus que ce qu’elle aurait dû.
A bientĂ´t !
Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilà un livre qu’il est bien :
une grenouille génétiquement modifiée devient auteur de romans à la OSS 117
ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgré son succès populaire,
n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas être homme,
alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi
(dont on retrouve le
blog ici,
ou qu’on retrouve sur
Myspace lĂ )
qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son Ă©diteur,
les moutons électriques, (ou même dans ma propre bibliothèque !)
peut maintenant se trouver Ă©galement sous forme de fichier PDF sur
le site de l’éditeur ici.
On peut aussi Ă©couter le monsieur causer de ses projets
d’écriture
lĂ . A lire, voir et entendre
Mardi, le 27 février 2007
À la mĂ©moire de Patrice
Désolé de ne répondre ni aux messages ni aux commentaires,
je suis pris par le boulot... et je n’ai pas trop le moral pour cela en ce moment.
Dimanche, à savoir hier, j’étais à Lyon. Je devais voir là -bas des amis et connaissances
du petit monde de la littérature de l’imaginaire (science-fiction et fantastique), et parmi
eux,
Patrice Duvic,
un de ces géants de la SF francophone qui, même s’il était resté discret en tant qu’auteur
(avec quand même une poignée de romans, dont même un adapté au cinéma, et quelques nouvelles),
avait eu l’occasion de cotoyer et interviewer les plus grands auteurs de SF américains
(
Philip K. Dick
par exemple) et avait travaillé en tant que directeur de collection pour Denoël ou Pocket.
Patrick et son Ă©pouse se faisaient attendre.
André-François Ruaud,
notre hôte, a cherché à les contacter pour prendre des nouvelles.
Les larmes aux yeux, il a reposé le téléphone pour nous apprendre le décès de Patrice.
C’était un choc car, même si nous savions tous que Patrice était malade, il était sorti de
l’hôpital et semblait mieux aller.
Adieu Patrice... VoilĂ un grand vide. Nous pensons tous Ă Monique et Ă sa douleur.
Cette soirée,
à la mi-décembre, sera donc la dernière où j’aurais vu Patrice vivant.
Nous avions eu une discussion en aparté intéressante, il m’avait donné des conseils
au sujet de la publication de mon roman. Je lui avais envoyé un courrier électronique
dernièrement qui poursuivait cette discussion. Mais il n’y aura plus jamais de réponse.
Dimanche, le 18 février 2007
Vivent les vacances !
Chouette, pas de cours Ă donner la semaine Ă venir, je vais pouvoir mettre les autres
casquettes dont je coiffe ma vie : chercheur, auteur et sculpteur. Joie !
Que dire depuis presque deux semaines ?
Ai gagné des places de cinéma, suis allé voir le film d’animation danois
le vilain petit Canard
et moi de Michael Hegner et Karsten Kiilerich. Quelques longueurs, ça ne vaut pas
Shrek, mais il y a des idées plutôt bien vues sur le passage de l’enfance à l’adolescence et
à l’âge adulte.
Ai eu l’occasion de faire du roller, vendredi dernier, avec mon copain
Rémi. Bah, le pote a beau faire le malin sur une scène d’opéra, il fait moins
le fier sur des roulettes. :-) Avons sympathisé avec un curieux monsieur et appris à la fin de
la randonnée qu’il est...curé.
Sinon, pour les billets réguliers, c’est
ici
qu’il faut aller :
–
Egoquizz 150 : avez-vous ou êtes-vous déjà ...
–
Oui, je suis un super héros
–
La conspiration des demi-sucristes
–
Je suis un "Stépamois" (attention : humour !)
–
HĂ©liophobe
Lundi, le 12 février 2007
La conspiration des demi-sucristes
Ils sont parmi nous. Ce sont nos voisins. Parfois, mĂŞme, ils font partie de
notre famille ou se retrouvent parmi ceux que nous croyons nos amis.
C’est terrible.
Et un jour, lorsqu’il est trop tard, nous découvrons au hasard
d’un événement anodin que nous sommes perdus parce qu’ils sont partout.
Oui, j’ose lever le voile, je parle d’EUX : les demi-sucristes.
Hier, j’ai voulu me préparer un thé à la menthe, façon orientale.
Très fort et très sucré. D’ordinaire, je ne mets plus jamais de sucre
dans mon thé, mais il faut de temps à autre changer ses habitudes. Enfin, bref.
Ce fut au moment oĂą je voulus plonger deux morceaux de sucre dans mon mug que je
me rendis compte qu’il n’y en avait qu’un et demi.
C’est quoi, ce demi-sucre ? A quoi ça sert ? Qui a fait ça ?
En voulant récupérer un morceau de sucre entier, j’ouvris la boîte,
et pris conscience du massacre : il y avait plein de moitiés de morceaux de sucre...
Et vous croyez que parmi ces moitiés, il y en a une qui correspondrait à sa partie
complémentaire ? Ben non, bien entendu,
jamais le morceau n’est coupé net en son milieu, il y a toujours une variation qui
peut même aller jusqu’au quart de morceau...
C’est pas possible, c’est fait exprès.
Il n’y a pas d’autre explication, parce que sinon, un demi-sucriste,
au lieu de se faire lui-mĂŞme son demi-morceau de sucre, il n’aurait qu’Ă
en chercher un dans la boîte, non ?
Mais c’est plus fort que lui, le demi-sucriste se fait un devoir de
choisir un morceau entier afin d’y mettre ses doigts gras, d’y ajouter
sa sueur produite par l’effort nécessaire à ce qu’il prend peut-être pour
une création mais qui n’est qu’une action destructrice, pitoyable Erostrate,
et alors il peut se réjouir du bruit sec que fait le morceau de sucre en se brisant,
et dans cette fierté contenue, il remet négligemment dans la boîte le demi-cadavre signant
son forfait.
Demi-sucriste, sache-le, ma demeure ne t’est plus la bienvenue !
Dimanche, le 28 janvier 2007
Ça y est, j’ai ouvert mon
SkyBlog site sur
MySpace.
C’est amusant, j’ai retrouvĂ© des gens dĂ©jĂ croisĂ©s ici ou lĂ
dans la vraie vie à l’occasion d’événements en rapport avec l’écriture
(Markus Leicht, Sire CĂ©dric, Laurent Queyssi, Fabrice Colin, MĂ©lanie Fazi,
Natacha Giordano...) et j’ai fait la connaissance d’autres personnes sympathiques
et fort intéressantes.
En plus, comme c’est tout neuf pour moi, j’ai posté quelques billets ces jours derniers :
–
Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
–
Une justice au royaume pourri du cinéma ?
–
Pourquoi Ă©crire ?
–
Mylène et moi
Donc maintenant, j’ai une véritable excuse si je suis un peu silencieux sur mon weblog, non ?
Dimanche, le 17 décembre 2006
Un de plus
Jeudi matin, grand moment : j’ai posté mon roman à un éditeur. Des heures de travail, des
années de maturation, des espoirs et des déceptions, et voilà enfin mon bébé envoyé entre
les mains du comité de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, préparation des gâteaux destinés au lendemain matin. Plus tard, je me suis
retrouvé à Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot à l’occasion de la soirée
culturelle, littéraire et festive
organisée par
Sylvie.
Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes
avec les anciens de la (et non «
le »)
Gang, ainsi que
Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donné des idées d’éditeurs à qui proposer
mon thriller si jamais la maison d’éditions à qui j’ai proposé mon texte le refuse),
j’ai fait dédicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-même l’occasion de dédicacer
quelques exemplaires des
Anges
Ă©lectriques oĂą se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tĂŞte ».
Quelques photos sur
le blog
de Markus Leicht.
Samedi matin, réveil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargé de mes gâteaux faits maison et
bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort
heureusement, je ne suis pas arrivé en retard à mon club de sport, mais ma promenade imprévue
chargée comme un mulet a remplacé le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons
bien transpiré et les gâteaux
Bagdad et pomme-amande (ce dernier étant cuit au four à micro-ondes) accompagnés de
clairette de Die et de crémant d’Alsace nous ont permis de récupérer les calories brûlées
durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la Préfecture, Centre 2
avec un retour chargé de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux
d’anniversaire commandés chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout était à peu près prêt (j’étais en train de finir de préparer mes toasts) quand est
arrivée la première invitée, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli
petit à petit. Soirée vraiment très chouette, j’ai été gâté par tout le monde, et bien entendu
j’ai prévu à boire et à manger avec excès, j’ai de bonnes réserves de bouteilles (une pseudo-cave
avec un éventail acceptable de rouges, blancs et vins pétillants, mais pas de rosé, beuh)
et mon réfrigérateur est encore plein à craquer. Le lendemain a été un peu violent. Non, pas
de gueule de bois, j’ai été raisonnable même si je n’ai pas dédaigné le très agréable
pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge)
et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle
et encore pas mal de choses à ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre
et j’ai à présent plein de nouvelles choses à lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invités... Yes !
Mardi, le 12 décembre 2006
Partir, revenir
Lundi de la semaine passée, j’étais à Lyon pour écouter mon ami
RĂ©mi chanter du Rossini.
La petite messe solennelle... Ah ! Un moment d’émotion rare...
Le seul Ă©lĂ©ment un peu pĂ©nible de cette soirĂ©e fut le trajet depuis Saint-Étienne,
avec les trains en grève. L’arrivée dans la Capitale des Gaules ne causa pas de
problème, j’étais tombé par hasard sur l’un des seuls trains disponibles de la
fin d’après-midi, mais le retour fut moins évident, même s’il fut assuré par un car.
Réveil le lendemain avec moins d’heures de sommeil que prévues, matinée à bosser, puis
retour à Lyon pour travailler avec un collègue japonais. Toujours pas de train.
Quant aux cars de remplacement... Ils n’étaient présents qu’au hasard de leurs disponibilités.
Arrivée à Lyon pour ma réunion avec près d’une heure de retard par rapport à l’horaire convenu. Du coup,
la concentration dans le travail fut maximale. Puis la galère pour le retour Ă Saint-Étienne.
À Lyon Part-Dieu, un train est annoncĂ© Ă Perrache. J’ai filĂ© Ă l’autre gare en mĂ©tro
(pas vu de train faisant Lyon Part-Dieu – Lyon-Perrache Ă l’affichage)
et découvert là -bas qu’il n’y avait ni train ni car. Retour à la Part-Dieu. Un TGV
annoncĂ© pour Saint-Étienne. Je n’ai pas de rĂ©servation pour ce type de train,
me suis renseigné auprès d’un agent de la SNCF qui m’a dit d’attendre un autre train devant
normalement partir deux heures plus tard. Je me suis dis qu’il était malade (et grand bien
m’en a pris !) et j’ai pris le train soi-disant Ă grande vitesse – puisqu’il roulait comme un train
ordinaire – pour rentrer Ă la maison. Mais enfin, je suis quand mĂŞme arrivĂ© Ă bon port. Ouf !
Samedi, après avoir transpiré au club de sport, je me suis rendu au centre commercial
faire quelques achats en prévision de mon anniversaire (le 16 décembre).
Panique au moment de payer : impossible de mettre la main sur ma carte bancaire.
Retour chez moi, vérification dans mon portefeuille, rien. J’ai fouillé mon sac de sport,
regardant dans la poche de mon short. Rien. Le gros stress. La diode de mon téléphone
fixe clignotait, indiquant un nouveau message sur mon répondeur. Plein d’espoir, j’ai écouté le message.
La voix du directeur du club de sport. Ouf ! C’était lui qui avait trouvé ma carte bancaire
dans les vestiaires.
J’ai filé à nouveau dans le quartier de
Centre 2 pour récupérer mon précieux
sésame, j’ai poursuivi ma course folle jusqu’au centre commercial pour payer mes commissions. Et j’ai pu souffler...
Sinon, retour Ă Lyon ce vendredi 15/12 au restaurant le Saint-Amour pour la
soirée culturelle, littéraire et festive (à partir de 19 heures).
Il y a plein d’auteurs sympas prévus, et j’y dédicacerai les
Anges
Ă©lectriques !
Mardi, le 21 novembre 2006
Le week-end de Monsieur Malchance
Jeudi, soirée bien sympa avec chez un couple d’amis... mais le lendemain,
avec un cours à 8h00, pas assez de sommeil et un furieux mal de crâne.
Du coup, je ne suis pas allé au concert de l’
ami chanteur Ă Lyon. Dommage.
Samedi, réveil avec la bizarre impression qu’il fait très frais.
En effet, la chaudière est éteinte, sans possibilité de la rallumer.
Pas moyen d’appeler l’agence logement, le week-end sera ainsi sans
chauffage ni eau chaude. Gasp.
Samedi midi, je me prépare un osso buco. La sauce tomate cuit dans
une casserole, je me retourne un instant et la casserole – en
position instable sur la gazinière – se retrouve par terre,
repeignant d’écarlate tout ce que je possède de meubles, murs et sol
dans un rayon de deux mètres. Zen, je décide de manger ce qui est
encore mangeable avant de me mettre à la corvée nettoyage.
Dimanche matin, les copains avec qui je devais aller voir le
Prestige
(d’après l’excellent roman éponyme de Christopher Priest) au cinéma me
font faux bond. Tant pis pour eux, le film est génial.
Lundi, après m’être douché à l’eau froide, je me mets à mon ordinateur
pour travailler un peu avant de partir au boulot. Coupure net d’électricité.
Je sors de mon appartement. Des électriciens me disent que c’est normal,
qu’ils avaient prévenu les locataires par affiche, mais l’affiche en
question a été ôtée par d’autres ouvriers s’occupant de la nouvelle
boutique d’en bas.
Au bureau, j’envoie un petit courrier électronique à une amie pour
lui rappeler que je fĂŞte mon anniversaire bientĂ´t et que son compagnon et
elle sont invités. Une heure plus tard, je reçois une réponse
laconique de sa part m’indiquant que son petit ami est décédé
vendredi et que l’enterrement aura lieu jeudi. Stupeur face Ă
l’horreur de la situation. Se trouver bien coup d’avoir mis aussi
sauvagement les pieds dans le plat. Mes petits problèmes du week-end sont
soudain si dérisoires...
Vendredi, le 27 octobre 2006
Le monde est parfois mal foutu, et parfois bien quand mĂŞme
La semaine prochaine, je vais aller Ă Bordeaux dans le cadre de mon
métier-que-j’aime-bien.
Trois jours de pris pour voir un Ă©tudiant pendant 3 heures, normal avec le train
qui met 10 heures pour faire le trajet aller (et autant retour),
normal que ce soit pendant les
vacances car, autrement, comment pouvoir dégager trois jours d’affilée ?
Pas de problème, me suis-je dit, je vais pouvoir travailler sur mon roman
dans le train, c’est sympa. Et, en plus, je vais pouvoir retrouver Ă
Bordeaux des connaissances.
Mais... et meeeeeeeerdeeeeeee, les
copains que j’avais prévu de voir n’y seront pas.
DĂ©jĂ , il y a les
Utopiales Ă Nantes au mĂŞme moment, donc tant pis pour voir
M’sieur Queyssi.
Par ailleurs, l’ami Francis Valéry (qui a mis en ligne son
weblog et sa
boutique) animera un spectacle avec sa copine
dans la région stéphanoise (un comble). Donc je serai soli-solo à Bordeaux,
dommage.
Ouais, parfois, dans la vie, ça ne l’fait pas.
Autre annonce, le frangin
Ugo Bellagamba s’est lancé dans l’organisation
de la
convention de SF de 2008 qui aura lieu Ă Nyons (dans la
magnifique Drôme provençale). J’y serai, bien sûr (je viens d’envoyer
mon bulletin d’inscription à Ugo) et je devrais normalement présenter quelque chose
sur RenĂ© Barjavel et animer une table ronde. Ça sera bien marrant.
Enfin, Ă partir de demain, le samedi 28 novembre, vous devrez trouver
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques
dirigée par A.-F. Ruaud dans toutes les bonnes librairies,
avec dedans un texte-qu’il-est-de-moi-et-qu’il-est-top-bien.
Dans la vie, ça l’fait quand même, après tout...
Mercredi, le 30 aoűt 2006
Cinéma d’été
Des quelques films que je suis allé voir cet été,
je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère,
c’est le cinéma français.
La Tourneuse de Pages de
Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance
nourrie par des annĂ©es de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus,
comme le film se déroule dans le monde de la musique,
certaines scènes ont lieu à la
Maison de la Radio, ce qui a rappelé de
nombreux souvenirs Ă
RĂ©mi,
un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du
Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant,
Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture
où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés
et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir
le prochain film, c’est bien
M.
Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux
Sixième sens et été intéressé par
Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans
ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de
la
Guerre des Mondes qu’est
Signes. La tragique utopie du
Village
m’avait troublé. Mais que dire de
la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un
ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ?
Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.
Samedi, le 19 aoűt 2006
Pas encore la rentrée, mais presque...
Le temps est redevenu beau et des amis partent la semaine prochaine
dans le sud de la France ou en Espagne mais on ne s’y trompe pas :
les vacances semblent bien sur le point de s’achever.
Les fournitures scolaires occupent les tĂŞtes de gondole des magasins,
je suis allé transpirer à mon club de sport, j’ai remplacé mes baskets
par des chaussures de ville ; ce sont des signes qui ne trompent pas.
C’est le temps du retour, les personnes en exil occupent à nouveau ce qui
leur reste de maison
ici ou
là , la paix fragile s’installe à l’ombre des fusils et des canons
de
l’armée officielle et des
intérimaires de l’ONU. La vie reprend son cours, les uniformes changent
mais c’est toujours la même
litani(e). Ça va sans doute me faire bizarre, quand je reviendrai
donner des cours dans la
triple ville,
au Nord, cet hiver...
Jeudi, le 3 aoűt 2006
Sun and tonic
Je suis de ceux qui craignent les beaux jours. Alors que les nuits et les jupes
des filles deviennent plus courtes, je cache mes yeux derrières des lunettes
noires et je passe pour un extraterrestre en persistant
à me promener en pantalon et veste. Au cours du mois de mai, j’étais allé faire une
journée de marche en montagne avec des amis, et malgré ma casquette, de l’écran
total 50+XXL et un léger pull à manche longue, je me suis retrouvé avec des méchants
coups de soleil sur les mains, le visage, les oreilles et la nuque.
Vous imaginez mon angoisse avant de partir une semaine en Tunisie faire de la plongée sous-marine...
Eh bien, je suis revenu de mon séjour en Méditerranée avec un joli hâle après avoir
suivi le traitement que m’avait indiqué mon médecin... à base de
quinine. Ben ouais,
son usage n’est pas réservé au traitement du seul paludisme. Si comme moi vous êtes
du type blond aux yeux bleu clair, avant de partir au soleil, demandez conseil Ă votre
médecin...
Sinon, demain, je reprends le train pour aller du côté de Bordeaux voir l’ami
Francis Valéry.
Enfin, ce n’est pas parce que ce sont les vacances qu’il faut oublier
ceux qui sont lĂ -bas.
Lundi, le 26 juin 2006
DĂ©crochage local
Argh, je ne parviens plus à alimenter régulièrement mon weblog.
Pourtant, j’ai à nouveau l’ADSL à la maison, et j’écris depuis
un tout nouvel ordinateur. Mais ça doit être aussi ça : ma
machine est dotée de tout un tas de trucs dernier cri dont un
bidule qui permet d’avoir (et de voir) la
TNT.
Or la télévision, tout comme la voiture et le téléphone portable,
est un accessoire de la vie moderne dont j’ai toujours réussi
à me passer jusqu’à aujourd’hui. Cependant, je suis resté un gamin,
et lĂ , c’était comme le lendemain de NoĂ«l, des heures Ă
passer en revue les chaînes télévisées jusqu’à me rendre compte
que, malgré la qualité numérique, malgré le nombre conséquent
de chaînes (chez mes parents, on pouvait voir les six chaînes
nationales plus trois chaînes allemandes), je crois
en avoir fait le tour : rien de bien neuf sous le soleil.
En plus, j’ai de la chance : il y a du football à la télé,
donc rien qui puisse attirer mon attention devant l’écran
en ce moment, n’éprouvant aucun intérêt pour le ballon rond.
Enfin, voilà , il n’y a pas eu que des plongées dans le virtuel car ces derniers
jours ont quand même été l’occasion de voir des copains auteurs.
Tout d’abord, il y a déjà trois semaines de cela, l’ami
Francis Valéry était de passage
Ă Saint-Étienne. Francis, avec qui, en compagnie de
Jiji, nous avions dîné
dans une crêperie qui fait d’excellente
râpées, a parlé de tout et de rien, et de son
nouveau bouquin
Chroniques du Premier Ă‚ge,
mais peut-être avec un peu moins de cohérence que lorsque nous
étions chez moi pour prendre l’apéritif et qu’il y avait encore
des bouteilles de Soho et de Malibu dans mon réfrigérateur.
Francis, bien que grand amateur de whiskies, s’est avéré être
aussi un véritable exterminateur de mes alcools de filles.
Et puis, vendredi dernier, à Lyon, j’étais dans un bar de la Croix-Rousse pour
fĂŞter le lancement des
Minuscules Flocons de Neige depuis Dix Minutes de
David Calvo.
Cadre sympa, un peu techno-branchouille, et même si je n’ai pas eu
l’occasion de vraiment discuter avec David car pas mal de monde voulaient lui parler
(pas grave, nous avions déjà eu l’occasion de parler autour d’une pizza
quelques jours plus tĂ´t chez
André-François Ruaud), j’en ai profité pour entamer
la discussion avec le sympathique
Markus
Leicht dont je viens de découvrir le
blog.
Lundi, le 29 mai 2006
Bien dans le réel, moins dans le virtuel
Ça y est. Enfin, presque... Quel soulagement d’avoir pu
vider le dernier carton du déménagement ! Maintenant, mon
appartement a désormais une allure à peu près convenable. Les
derniers meubles m’ont été livrés ces derniers jours, j’en ai installé
une partie avec l’aide d’un
copain,
le reste tout seul par la suite (je suis à présent un roi du tournevis,
du marteau et de la perceuse), et maintenant que j’ai une grande
armoire et une nouvelle bibliothèque, j’ai pu m’acheter des
fringues... et je vais à nouveau pouvoir m’offrir des livres.
Mouais...
Il n’empêche que, plus de deux mois et demi après ma nouvelle
installation dans ce logement, je n’ai toujours pas Internet
(enfin, l’ADSL). Et comme plein de contribuables de notre beau
pays, j’ai choisi la télédéclaration des revenus. Mmmmmm...
Faudrait quand même que je puisse me connecter très prochainement
sur le sites des impôts.gouv.freu, sinon, ça va pas l’faire.
À part ça, sachez que je vais prĂ©senter mes dernières
sculptures lors de l’exposition organisée pendant le Fest’Uval
Jean Mon’Arts, au château de Saint-Victor-sur-Loire, à quelques
kilomètres de Saint-Étienne.
Dimanche, le 23 avril 2006
En vitesse
M’énerve... Mises à jour limitées ces derniers
temps parce que cela fait un mois que j’ai déménagé et
que je ne peux toujours pas avoir accès à l’ADSL ;
France Telecom et mon fournisseur d’accès Internet se
revoient la balle. Par contre, j’ai réussi
à installer l’ADSL chez un de mes meilleurs amis, pourtant ce
n’était pas gagné avec un identifiant et un mot de passe de
chez Cegetruc alors qu’il avait un modem avec un kit Wanachose.
Le soleil brille enfin. Le printemps semble bien installé. Première
sortie roller tout à l’heure... Arbres en fleurs. Du bonheur. (Oh,
ça rime !) Mon genou (blessé par une entorse
l’an dernier) s’est bien remis, le fait de le laisser se reposer
et de ne pas aller skier n’a donc pas été vain.
Les quelques pentes que je descends en roller Ă Saint-Étienne
ne sont pas les pistes noires des Alpes... et c’est tant mieux,
avec la circulation et les obstacles de la vie citadine,
ce serait autrement du suicide.
Mardi, le 13 décembre 2005
La clé laxienne est celle du Paradis
Triste nouvelle.
Robert
Sheckley, l’auteur états-unien de SF qui savait mettre
une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de
nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle
le Prix du
Danger qui a été adaptée en
film en 1983 avec GĂ©rard Lanvin,
Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de
cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’
ĂŽsle-sur-la-Sorgue
de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher,
car il avait publié la trilogie du démon
Azzie avec Roger Zelazny,
peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être
pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette
aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre
avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé
d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part
de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne,
produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de
l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui
va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
À cet instant, nous nous sommes regardé en souriant, imaginant
tous deux que les textes Ă©crits en collaboration auraient pu ĂŞtre
l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits
de chacun des co-auteurs, un être impossible malgré les prospectives
technologiques du clonage et des manipulations génétiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmĂ© Bob avec malice.
It’s a magic child... »
Mercredi, le 23 novembre 2005
Rendez-vous manqué
Du jeudi 10 au dimanche 13 novembre 2005, à Nantes, se sont déroulées les
Utopiales,
le festival international (?!) de science-fiction.
Encore un rendez-vous sympa manqué.
Mais des
photos très originales ont été prises des participants.
J’y ai reconnu nombre de copains et/ou auteurs, en particulier :
Ben ouais... j’ai encore loupé un truc...
Dimanche, le 18 septembre 2005
Mes journées du patrimoine
D’ordinaire, un tel week-end, je vais voir des musées, j’assiste
à des visites guidées, je me rends dans des édifices qui
n’ouvrent leurs portes qu’à cette occasion...
Samedi. J’essaie de donner une touche finale à ma
sculpture « le Succube masquĂ© et la BĂŞte »
et c’est la cata : les bras de terre de la créature, encore
trop fragiles, cassent, et il me faut réparer les dégâts avant
de passer la pièce au four. L’heure tourne. Je loupe mon cours de sport.
Je me rends alors dans divers magasins. Pas très agréable de rejoindre
la meute des consommateurs. Mais j’en reviens quand même avec un bac, ce
qui me permet de replanter mon bananier, devenu trop à l’étroit dans
son pot. Ça ferait plaisir au copain Francis ValĂ©ry qui, la dernière
fois qu’il était venu chez moi, s’était coiffé d’une casquette
de consultant fen shui pour dire que mon appartement Ă©tait
admirablement organisé mais manquait de plantes vertes.
Dimanche. Suis parti tĂ´t le matin avec trois autres sympathiques
Stéphanois et nous nous sommes retrouvés dans un charmant coin
de la Drôme où nous avons aidé une amie et son copain à déménager.
Retrouvailles agréables, et journée bien sportive, les quatre étages
sans ascenseur et les multiples cartons, meubles et matériels
électroménagers (dont deux machines à laver) ont allègrement
compensé le cours loupé la veille.
De bons moments entre copains à l’autre bout de la région,
de la sculpture, du jardinage... c’est une autre vision des
journées du patrimoine.
Dimanche, le 12 juin 2005
M’est arrivé plein de trucs
Samedi, il y a une semaine (déjà !), je suis allé au
Fest’Uval Jean Mon’Arts pour assister à divers
spectacles et voir l’exposition où se trouvaient (et se trouvent encore
pour quelques jours) certaines de mes sculptures.
Avant d’aller chez le copain qui devait m’emmener au lieu du festival,
j’ai mémorisé les chiffres de son digicode et je suis allé à un distributeur
de billets automatique. Et lĂ , la gaffe : je me suis fait la remarque
que les chiffres du digicode du copain sont presque les mĂŞmes que
mon code de carte bleue. Du coup, au moment de taper ma suite de
chiffres, les autres, ceux du digicode, sont venus parasiter ma
séquence... au point que ma carte a fini par se faire avaler par
la machine après trois essais infructueux. Et merdeeeeeeeeeeu.
C’était donc avec mes dix petits euros restants que je me
suis retrouvé au château de Saint-Victor sur Loire. Pas mal
de spectacles sympas, l’expo attirait aussi des gens,
et en allant Ă©couter de la musique chorale, je me suis rendu Ă
l’église. Là , surprise : mon ex petite amie était présente.
C’était bizarre de la revoir car elle n’avait plus donné signe
de vie depuis près d’un an. Après le concert, nous avons discuté comme
de bons amis et ça m’a fait très plaisir : notre douloureuse histoire
fait maintenant partie du passé.
La semaine dernière,
Francis Valéry
Ă©tait de passage Ă Saint-Étienne. Ça fait du bien de
revoir l’ami Francis. Nous avons pas mal discuté, pas mal mangé
(restaurants mardi soir, mercredi soir, jeudi midi et jeudi soir,
aïe, aïe, aïe, ça fait mal à la carte bleue à peine retrouvée...), pas mal
picolé aussi (mais où est passée ma bouteille de liqueur de litchi ?).
Jamais couché avant minuit et au boulot avant huit heures du matin,
les nuits de cette semaine Ă©taient courtes... et ce week-end Ă©tait vraiment
le bienvenu pour se reposer un peu.
Lundi, le 23 mai 2005
De l’eau et des éclairs
Samedi, avec un copain qui venait d’apprendre la veille sa rĂ©ussite Ă
un concours, nous nous sommes rendus au festival
6ème
Continent Ă Lyon. Nous quittons le Rond-point de Saint-Étienne
pour nous engager dans la voie rapide, et je fais la remarque :
« Tiens, la voiture devant nous s’est fait flasher ! ».
Le temps que le pilote vérifie sa vitesse sur le compteur et... merde... nous avons
aussi droit Ă une photo souvenir.
Bon, ça commence bien. Le copain prend cependant l’amende à venir avec une
certaine philosophie. Il est conducteur depuis seize ans et n’a jamais
effectué une seule infraction au code de la route. Il faut bien une première fois...
Penser à la réussite à son concours et aux nouvelles fonctions qu’il va
occuper à la rentrée prochaine efface un peu cet ombrageux événement.
Sur le chemin, nous passons en revue diverses stations de radio pour tomber sur
les informations. Non, il est encore trop tôt pour connaître le résultat du
festival de Cannes.
Nous entrons dans Lyon, passons à côté de la Halle Tony Garnier, et nous trouvons
une place devant l’entrée du Parc de Gerland. Musiques du monde. Tenues bab’,
look « altermondialiste », ceux qui sont lĂ
ne tiennent pas à se prendre la tête. Petit tour auprès des stands sur le thème
du développement durable, du commerce équitable ou du Tibet libre... Je me sens
bien.
Nous achetons des tickets Ă Ă©changer contre de la nourriture et de la boisson.
Je prends du poulet au riz avec des trucs bizarres, genre beignet de banane,
avec sauce épicée et légumes délicieux mais non identifiables.
Quelques gouttes tombent. Des éclairs lézardent le ciel. Nous nous mettons
à l’abri à côté des pistes de vélo et roller acrobatiques.
Nous partons ensuite Ă la recherche de toilettes.
Je me rappelle un endroit oĂą il y en avait, au niveau des petites maisons
du parc. Mmmmm... Loupé : fermeture à 19 heures. Mais un policier zélé
nous indique la présence de cabines automatiques un peu plus loin. Nous
traversons un long terrain gazonné. J’entre dans le lieu d’aisance
à l’air futuriste. Je pousse au hasard un bouton et lis ensuite
que c’est là qu’il faut appuyer quand on veut sortir. Bon, qu’importe.
La cuvette du trône en métal bouge. Je me dépêche. Puis de l’eau
envahit le sol et noie mes baskets. Argh ! Je me lave vite fait les
mains. La lumière s’éteint. Je me précipite vers la sortie de peur d’être
enfermé. Bon, OK, la prochaine fois, je le saurai : appuyer sur le bouton
pour sortir seulement. Le copain a préféré se soulager contre un arbre.
Il avait sans doute raison.
La nuit tombe. Nous nous rapprochons de la scène. Il y a beaucoup de monde
maintenant. Les organisateurs demandent au public des parapluies et
mettent en place une protection de fortune pour le prochain groupe.
Les
Bistanclaque
montent sur scène. Ces Croix-Roussiens, un duo, rejoint un peu plus tard par
une saxophoniste, nous livrent une musique aux paroles pleines
de sel, de sucre et d’acide. Une bonne partie du public se retrouve dans
les cercles concentriques d’une danse circasienne.
Avant qu’un nouveau groupe ne prenne place sur scène, nous partons
chercher des boissons. Je demande un jus de goyave, je me fais servir
de la mangue. Bah, pas grave, il n’y a que moi pour demander des
jus de fruits impossibles.
Je vais m’acheter le CD des
Bistanclaque
(que j’écoute en boucle depuis, avec une préférence pour les chansons
l’Ancienne,
Consomme ! et la
Scottish).
Il pleut toujours, et les prochains musiciens ne viennent pas.
Le copain me parle de
Femi Kuti, que l’on attend et qui devrait venir
d’une minute à l’autre, et de son père, Fela Kuti, le fameux chanteur militant
à l’origine de l’afro beat.
Sous la pluie, le public s’impatiente. Les musiques enregistrées n’ont pas
la chaleur de celles en live. Les organisateurs montent sur scène.
Explications.
Pluie. Matériel électrique.
Risque d’électrocution. Concert annulé.
C’est la grosse déception. Face aux éléments, nous
sommes bien impuissants. Nous nous décidons à rentrer, fort marris qu’avec
cette pluie, la suite de la soirée soit tombée... à l’eau.
Jeudi, le 19 mai 2005
Journée pas type (mais j’aimerais bien !)
Hier, réveil à 4 heures du mat’.
Non, ce n’est pas pour faire la queue afin de
voir la « revanche des suites » au cinĂ©, je
devais aller à Lyon où j’étais convié à un jury.
Auditions, discussion, vote... de 8h30 à 15h30. Au final, j’ai été heureux de faire
basculer la majorité dans le sens qui me semblait le plus juste.
Petit coucou à mes anciens collègues.
Passage pour voir le copain André en train de bosser avec son pote Rafu.
Un bref bonjour à mon ex copine, une fille charmante qui est restée ma meilleure amie.
Un peu de temps pour acheter de la nourriture pour mes poissons exotiques
et du matériel pour mon aquarium.
Puis la course pour arriver Ă la gare et attraper le train du retour.
ArrivĂ© Ă Saint-Étienne, je croise la miss avec qui j’ai failli
sortir, l’an dernier. Ah, les hasards...
Soirée à finaliser un article sur le steampunk avec le compère Jean-Jacques.
Je me suis couché, très tard, avec la satisfaction d’avoir eu une
journée remplie, et bien remplie.
Dimanche, le 15 mai 2005
Article supprimé
(...)
Vendredi, le 1er avril 2005
Haiku
Hier, en assistant à la soutenance de thèse de la
miss,
au moment des questions, cette impression fugace :
L’amphithéâtre bleu
raisonne à l’unisson
d’une pensée collective
Vendredi, le 4 février 2005
À toi...
La queue du cheval de la place Bellecour
Lieu de notre premier rendez-vous d’amour
Le goût de tes lèvres, mandarine ou kiwi ?
Le ciel sera-t-il bleu ou bien gris ?
Quel parfum, quels habits comptes-tu porter ?
Dans quel restaurant irons-nous discuter ?
Ne pas bafouiller, emportés par l’émotion
Peur de décevoir l’autre, peur de nos passions
Peur de briser le lien féerique, le lien extraordinaire
Le lien tressé le long de nos échanges e-pistolaires
Lundi, le 17 janvier 2005
Rancard publicitaire
Après les
moutons Ă©lectriques, signalons
les
Éditions de l’Homme Montagne de Yama Otoko.
Au catalogue de cet éditeur bordelais (car derrière la montagne se
cache l’homme Francis Valéry) : un ensemble de textes de qualité
sur des supports imprimés et façonnés artisanalement.
Jugez plutôt avec cet extrait des titres déjà parus :
- A & A, le « Magazine des Survivants »
qui, réapparu aux Utopiales 2004 au numéro 138, en est à présent au numéro
141 pour sa 29ème annĂ©e de publication (abonnement : 20 €)
- Collectif — MĂ©langes 01 (20 €), MĂ©langes 02
(15 €), MĂ©langes 03 (15 €)
- Louis Maillard — Fruits et LĂ©gumes conservĂ©s (7,50 €)
- Francis ValĂ©ry — Fariboles animalières (5 €),
le Livre du CĂ©leri (4 €), Vingt manières de cuisiner le CĂ©leri
(4 €)
- Robert Abernathy — l’IntĂ©grale (30 €)
- Syllabaire : MĂ©thode Nouvelle de Lecture et Écriture (7,50 €)
Souscriptions :
Taxi de l’Espace, Volume 1 (10 €)
Collectif — MĂ©langes 04 (15 €)
Pour les commandes, les chèques sont à établir à l’ordre de Francis P. Valeri-Dostert
et Ă adresser aux
Éditions de l’Homme Montagne, c/o Francis P. Valeri-Dostert,
3 Le Canton, 33620 CUBNEZAIS.
Et c’est sur cette publicitĂ© pour Francis ValĂ©ry, « Ă©crivain-Ă©diteur-musicien-cuisinier-jardinier-consultant en Feng
Shui » passionnant et passionnĂ©, que ces
avis singuliers vont se refermer quelque temps pour
cause de travaux. Il Ă©tait plus que temps, la page devenait impossible Ă charger pour des petits
modems avec tous ces textes et images en page d’accueil.
Retour prochainement ailleurs, sur un site plus grand, plus beau... et surtout plus moi.
Fini le
layout bleu clair, vestige d’une première version issue de
Blogger, adieu les limitations du site gratuitement hébergé chez
Free, je vous accueillerai bientĂ´t
dans un nouveau domaine...
Mardi, le 21 décembre 2004
After the party
Quelques remarques post-festives :
- une petite dizaine (en clair, neuf), c’est sans doute le nombre
idéal de personnes à une soirée : moins, on a trop
vite fait le tour des gens, et plus, on n’a pas le temps de discuter
avec tout le monde ;
- les amis qui connaissent mon goût pour la lecture m’ont offert
des livres (de cuisine ou de science-fiction), les plasticiens m’ont
fait cadeaux de compositions artistiques, d’autres m’ont apporté des
bouteilles de vin, et un dernier le fruit d’un amusant bricolage (une
paire de pistolets tirant des Ă©lastiques, si, si !) ;
- je prépare deux fois trop de choses à manger (je suis pire que ma mère) ;
- mes maki-sushis sont vraiment excellents (ouais, mais faut y aller
doucement avec la pâte wasabi, j’ai dit que c’était très fort !) ;
- ma recettes de crevettes à la crème fraîche et... (non, je ne
vais pas tout raconter, secrets de chef), c’est vraiment une tuerie
pour les papilles ;
- les artisans pâtissiers du coin font vraiment des merveilles (mmmmmmh.... l’exquis au
caramel et à l’orange, mmmmmmh... le forez au chocolat...) ;
- quand 32 bougies sont réparties sur deux gâteaux, ce n’est pas simple de
les Ă©teindre sans reprendre son souffle ;
- les invités préfèrent le gewurztraminer au riesling, au champagne ou au crémant
d’Alsace (la prochaine fois, j’en prendrai plus de bouteilles) ;
- mes voisins doivent ĂŞtre sourds, ou alors il y a une excellente isolation
phonique dans mon immeuble ;
- les demoiselles les plus charmantes sont aussi celles qui dansent le mieux ;
- le mélange chichon + alcool, ça fait dormir (n’est-ce pas, Fred ?)...
- ...et finalement c’est tant mieux, car, comme ça, il y a moins de concurrence lors
des séries de slows (gnarf, gnarf !)
- le lendemain, en nettoyant, j’ai pu remplir plusieurs grands sacs poubelles
(j’avais acheté tout ça ?) ;
- il y avait des Ă©lastiques de partout, mĂŞme dans les endroits les plus improbables
(merci, Chris !) ;
- j’ai mis en route une pyrolyse... ce qui a eu pour
effet de faire à nouveau casser la vitre intérieure de mon four (heureusement que
ce dernier est encore sous garantie) ;
- j’ai plein de restes dans mon réfrigérateur... et je dois partir dans quelques jours
pour fêter Noël dans ma famille (bénie soit l’invention du congélateur) ;
- il n’y a pas à dire, des fêtes comme ça, ça donne envie de prendre un an de plus !
VoilĂ , fermeture temporaire de ce weblog car je vais prendre quelques jours de vacances
et je ne sais si je pourrais poster entre temps.
Passez de joyeuses fêtes et à l’année prochaine !
Vendredi, le 19 novembre 2004
Le prix Ă payer
Mardi soir, je suis retourné à l’opéra voir
RĂ©mi dans le rĂ´le de « Nemorino »
dans l’opéra l’
Elisir d’Amore de Donizetti Ă l’Esplanade de Saint-Étienne.
Bien que ce fût en soirée (oui, me levant d’ordinaire très tôt, j’ai vraiment
du mal avec les spectacles se déroulant tard), j’ai suivi avec autant de plaisir
que le dimanche après-midi cette magnifique représentation.
Après avoir félicité Rémi en loge, je suis reparti chez moi, tranquillement,
la tête pleine d’images et de musiques, me disant que je devais m’endormir
rapidement pour ĂŞtre en pleine forme le lendemain, ayant un cours de 4 heures Ă
donner dès huit heures du matin.
Mais sur le chemin du retour, j’ai été surpris par une voiture qui s’était
arrêtée à ma hauteur. Il s’agissait d’une amie du ténor, vue à l’opéra,
qui m’a proposé de prendre un pot avec Rémi et quelques copains venus de Lyon.
J’ai hésité un instant avant d’accepter car il était déjà 23 heures 30 et
j’avais un peu peur de me coucher trop tard. Et la soirée s’est donc poursuivie
avec un verre pris avec tout le monde, puis il y a eu un dîner... Bref, je suis
rentré chez moi un peu avant deux heures du matin. Et le réveil a sonné un peu plus
de trois heures plus tard, argh !
Le cours du matin s’est très bien déroulé mais l’après-midi, j’étais minable, enchaînant
bâillements sur bâillements, incapable de me concentrer sur une activité quelconque.
Ah, dur, mais c’était le prix à payer pour avoir passé une aussi excellente soirée.
Mercredi, le 27 octobre 2004
J’adore faire la cuisine
Hier, deux couples d’amis sont venus dîner chez moi.
Apéritif :
Cocktail salé (cacahuètes, amandes, noix de cajou, noisettes), chips de crevettes,
sticks et bretzels (d’Alsace), rivesaltes, punch coco,
cocktail avec un mélange de Soho (liqueur de litchi), de jus de goyave, de jus d’orange-banane et de jus d’ananas.
Repas chinois cuisiné au wok : nouilles chinoises, crevettes, noix de Saint-Jacques,
émincés de poulet, germes de soja, petits pois, champignons noirs, champignons parfumés,
gingembre (sauce d’huître, sauce de soja, jus de citron)... bière chinoise (tsingtao) et riesling.
Dessert : nougat glacé accompagné de macarons (pistache ou café), tarte au citron
ou tarte aux noix.
Bon, c’est pas tout ça, mais maintenant, il me reste à faire la vaisselle...
Lundi, le 23 aoűt 2004
Rencontres Remparts / Convention nationale de science-fiction 2004
Visions subjectives de ces deux événements. Je n’ai pas pris de notes, aussi la chronologie n’est-elle peut-être
pas correcte, veuillez par conséquent pardonner les erreurs de ma mémoire dues à la richesse des moments vécus
en ces occasions.
Samedi 14 août. Départ en fin d’après-midi. Il faut environ deux heures au car pour se perdre
dans l’Ardèche septentrionale. Pas vu le temps passer, pas eu le temps de lire une page :
je reconnais Alain Huet, organisateur de la convention SF de Saint-Denis, en 2001, et nous
n’arrêtons pas de discuter de science-fiction, des fanzines, de l’encyclopédie à venir
de Jacques Goimard, de ses projets fous comme la publication d’un index du fanzine
Satellite
ou des pseudonymes avérés des auteurs du milieu... Nous arrivons à Saint-Agrève, Jean-Jacques Girardot
vient nous récupérer et nous entraîne dans un lieu où un chemin de terre, de pierres et de flaques
d’eau traîtresses nous garantit une tranquillité à toute épreuve.
Dimanche, lundi, mardi, mercredi... Les jours filent, les amis du fandom SF arrivent. Petit Ă petit,
de façon très dĂ©cousue, une pièce de théâtre se construit, mĂ©lange curieux de clins d’œil science-fictifs
et de jeux de mots (laids). Mais l’ambiance n’est pas au travail studieux, même si
Remparts est d’ordinaire
une période d’atelier d’écriture, et même si les orages nous retiennent la plupart du temps enfermés
dans une grande bâtisse : nous profitons de ces instants pour discuter entre nous, lire un peu au calme,
voir des films ou jouer sur nos ordinateurs, et je découvre que les dernières pièces du sculpteur
Didier Cottier ont vraiment pris de la maturité.
Jeudi 19 août. C’est le départ. Nous quittons l’Ardèche pour le Vaucluse, les uns après les autres.
Je pars dans la voiture des Girardot. Après un passage par l’hôtel, nous retrouvons le lieu de la convention.
L’organisateur n’est pas là , obligé de faire la navette entre les différentes gares et la salle des fêtes,
mais nous retrouvons déjà des connaissances, et les rayons de livres sont là pour ceux qui recherchent
la perle rare... Première conférence :
Francis Saint-Martin évoque l’histoire des fanzines, ces magazines
réalisés par des fans. Après le repas,
Yann Minh
nous parle de cyberpunk et de ses travaux multimédias pour la télévision, nous plongeons alors dans son univers
qui fait autant appel à l’intellect (avec de multiples anecdotes) qu’aux sens (souvent à travers l’érotisme).
Retour à l’hôtel sous une pluie torrentielle. Nous devinons la route cachée par les eaux, les éclairs
illuminent une nuit de déluge, sensations de fin du monde.
Vendredi 20 août. Conférence de Joëlle Wintrebert sur l’évolution
de la sexualité dans les textes de science-fiction et de
fantasy.
Je me rappelle qu’au cours du déjeuner, des jeunes gens tout de noir vêtus sont entrés dans la salle,
et parmi les personnes attablées, beaucoup se demandaient qui étaient ces gens-là , imaginant qu’il
s’agissait d’une secte ou autre bizarrerie. En fait, point du tout, il s’agissait des membres
des éditions de l’
Oxymore, Ă savoir LĂ©a &
Greg Silhol, Natacha & Anthony Giordano, ainsi que
Sire Cédric. Parmi l’assemblée des fans de SF, il faut dire qu’ils détonnaient
un peu, par leur aspect vestimentaire, leur recherche d’une certaine classe, le fait de venir en
couple, leur goût marqué pour la
fantasy plutĂ´t que la SF... En effet, la plupart des membres
du fandom SF sont, caricaturalement, moins soucieux de leurs personnes, très souvent d’éternels célibataires
(d’où peut-être le sentiment de "famille" qu’ils ressentent les uns envers les autres), et
leur intérêt pour le seul genre SF semble parfois friser l’obsession.
Dans l’après-midi, conférence de
Eric Henriet
sur l’uchronie. L’auteur de l’
Essai, qui avait intelligemment critiqué la
nouvelle
que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot, nous présente sous forme statistique les
différents points de divergence de l’histoire qu’il a recensé dans les textes uchroniques
et pose une question intéressante : quels sont les points
de divergence que les auteurs auraient pu exploiter ?
En fin d’après-midi, avec les membres de
Remparts, nous présentons notre
pièce de théâtre. Je joue le rôle du "sous-genéral Dennté", et le seul nom de ce personnage
au grade peu commun vous donne déjà une idée de ce qu’a pu être notre représentation...
Retour à l’hôtel au cours de la nuit. Je vais à la piscine. Je ne suis pas seul à nager
sous les étoiles, les hommes en noir de l’
Oxymore
profitent avec moi de la fraîcheur de l’eau.
Samedi 21 aoĂ»t. Nous manquons la confĂ©rence du matin (j’ai demandĂ© Ă
Gilles Goullet
de me ramener à l’hôtel, j’avais en effet égaré mes clés... et pensais les avoir perdu au bord de la piscine).
J’entame la conversation avec
Sire CĂ©dric, ce jeune homme
(je peux dire "jeune", il a deux ans de moins que moi) qui me fait
irrésistiblement penser, aussi bien par son allure que ses ambitions littéraires, à une
sorte de
Francis Valéry
idéal, ou idéalisé, ce qui me le fait trouver des plus sympathiques. Je regrette soudain de
n’avoir encore rien lu de lui. Je mange à la table des "gens en noir" dont je me sens finalement
proche, mĂŞme si mes vĂŞtements sont aussi clairs que les leurs sont sombres, et mĂŞme si mon genre
littéraire de prédilection est la science-fiction et non la
fantasy. Mais, au-delĂ de
ces différences mineures, c’est la même foi qui nous anime en l’écriture, le même souci de
toucher le lecteur, les mêmes désir et besoin mêlés de défendre ce qui nous semble beau et qui nous émeut.
Après le déjeuner, conférence du dessinateur
Philippe Caza en hommage Ă
René Laloux. Puis vient la conférence de
Robert Sheckley. Le nom de cet auteur américain
ne me disait pas grand chose, et puis je me suis rappelé que j’avais adoré l’humour de ses nouvelles, telle la
clef
lanxienne ou de ses romans, comme la
Dimension des miracles, et que le film français
le Prix du danger
des années 80, qui m’avait marqué lorsque je l’avais vu à la télévision, était en fait adapté d’un de ses romans.
Jeux SF animés par Raymond Milési et Roland C. Wagner. Même pas gagné un point (les autres
sont trop Ă©rudits ou trop rapides).
Dîner de gala. Remise des prix Merlin à Mélanie Fazi pour son roman
Trois pépins du fruit des morts
et Sylvie Miller et Philippe Ward pour leur nouvelle
Le survivant (le prix Ă©tait une illustration de
Didier Cottier). Remise du prix Rosny Aîné à Roland C. Wagner pour son roman
La saison de la sorcière
et Ă Claude Ecken pour sa nouvelle
Eclats lumineux du disque d’accrétion (le prix était une statue réalisée suivant
un modèle dessiné par Caza). Remise du prix Cyrano (aussi une sculpture d’après Caza),
un nouveau prix récompensant une personnalité du monde de la science-fiction
présent à la convention, à Robert Sheckley. Remise du prix Versins du plus mauvais jeu
de mots de la convention à Sylvie Laîné (le prix consistait en une figurine en plastique).
Vente aux enchères. Rien acheté cette fois-ci. Terriblement fatigué.
Dimanche 22 août. Alors que tout le monde semble encore endormi, Greg Silhol et moi discutons au bord
de la piscine. Après le petit déjeuner, quelques longueurs de brasse, puis il faut faire sa valise.
Sylvie m’emmène jusqu’à l’hôtel où se trouve Robert Sheckley. Nous y croisons Roland C. Wagner, Yann
Minh, Didier Cottier, et d’autres. Arrivé sur le lieu de la convention, Jérôme "globule" Lamarque
me donne un coup de main pour connecter mon PC portable au Mac de
Yann Minh afin de pouvoir récupérer la vidéo
de la pièce de théâtre (2 giga, quand même). Et puis, c’est le moment des aux revoirs, désagréable
sensation de fin de colonie de vacances. Je me retrouve ensuite dans la voiture de Sylvie, en compagnie de MĂ©lanie Fazi
(qui prendra un TGV à Avignon) et de Robert Sheckley. Tiens, amusant, je me rends compte à l’instant que,
des occupants de la voiture, je suis le seul des quatre à ne pas avoir été primé lors de la soirée de gala.
Après quelques bouchons du côté de Valence, nous arrivons à Lyon. Je prends le métro, j’arrive à la gare.
Le car me ramène Ă Saint-Étienne. À dix mètres de chez moi, je croise un collègue qui me dit :
« À demain ! ». DĂ©jĂ ? Mon rĂ©pondeur est plein de messages d’une gamine inconnue
qui a dû se faire offrir un téléphone portable et qui m’a appelé par erreur. Ma plante verte a besoin d’eau.
Mon petit frère m’a fait parvenir un ensemble de CD souvenirs de son mariage. Parmi les e-mails, il y en
a un de mon père qui me souhaite ma fête...
Bref, c’est la fin des vacances.
Mardi, le 20 juillet 2004
Plongée dans les ténèbres
Plein de trucs curieux arrivés ces derniers jours.
D’abord, une nouvelle qui m’a fait plaisir, sur l’instant : un copain
qui déprimait depuis plus de deux ans suite à une rupture
a retrouvé une petite amie. Content pour lui.
Je demande des détails sur la miss. C’est une blonde de vingt ans.
Ah... (il a plus de 15 ans qu’elle). Et, de la manière dont il
me l’a décrite, elle est exactement comme son ex.
Angoisse : l’histoire qu’il a vécue ne lui a vraiment pas servi de leçon ?
J’ai aussi eu des nouvelles de D.
Un message sur mon répondeur. Depuis sa sortie de l’hôpital, il y a des mois, il n’avait plus
donné signe de vie.
Je l’ai aussitôt appelé. Il avait l’air complètement stone au téléphone. Il dort toute la journée, sonné
par les médocs. Pourtant, avec la fin prochaine de son arrêt médical, il a pris conscience
d’arriver au bout du tunnel cotonneux dans lequel on le laissait traîner depuis un an.
Welcome to the real world.
Passage éclair de papa-maman. C’était sympa, ils étaient tout bronzés (la retraite, chez
certains, ça signifie vraiment les vacances), et ça doit être la première fois qu’ils
ont squatté dans mon nouvel appart.
Mon père avait son appareil photo. Alors petite mise à jour du
sculpturoblog.
Profitez-en pour voir de jolies choses...
À propos de « Jolies Choses »,
je vous conseille le blog de
Virginie.
Qui ça ? Indices : sexe, violence et drogue. Mais surtout des mots, des mots, des mots...
Sans transition : l’alcool tue au volant, et pas nécessairement celui qui a conduit bourré. Et quand il ne tue pas... ça
peut donner
ça...
(vous n’aviez pas vu les jolies choses avant ? tant pis pour vous, c’est aussi ça, la vraie vie.)
Je crois que je vais passer à la nuit à écrire après des semaines à me contenter de
bosser, mater des DVD et jouer sur l’ordi. C’est dingue, mais me faut-il l’électrochoc
de me prendre une veste, voir des images fortes et lire des mots puissants pour retrouver
l’essence de moi-même ?
Dimanche, le 20 juin 2004
Raku
Au cours de cette semaine, j’ai eu le plaisir de revoir un sympathique
enseignant-chercheur japonais. Je lui ai fait un peu visiter
Saint-Étienne, et je crois que c’est sans doute la première
fois que j’ai servi de guide, n’étant pas encore arrivé dans la
ville depuis an. Toutefois, comme je m’intéresse à mon cadre de
vie immédiat, il ne m’a pas été trop difficile de présenter
quelques curiosités, quelques témoignages du passé minier
ou quelques endroits bien agréables de la ville comme ces
ruelles où les bouquinistes gardent des trésors ou ces
places oĂą il est si doux de prendre un repas en terrasse.
Par ailleurs, j’aimerais bien un jour découvrir le Japon. J’ai failli
y partir, il y a de cela quelques années à l’occasion d’une
importante conférence, mais la date de soutenance de ma thèse m’a
fait manquer ce rendez-vous. Alors j’assimile au quotidien certaines
touches de culture de ce pays, que ce soit dans le domaine culinaire
ou vidéo en allant de Kurosawa... au Capitaine Harlock de notre
enfance, plus connu ici sous le nom d’Albator.
Une nouvelle envie venue du Japon concerne la sculpture. Samedi
dernier, je suis allé à une exposition et je suis tombé sous le
charmes des œuvres en terre cuites Ă raku du sculpteur.
Le raku est une technique apparue au Japon au XVI
e siècle
où les pièces, juste après cuisson au four, sont mises dans un récipient
(une grosse poubelle par exemple) avec des matières combustibles
comme de la sciure ou du papier pour être enfumées
un certain temps. Le carbone présent va alors agir avec les matières
et donner des effets de surface étonnants. En admirant les séries de
têtes de rhinocéros et les bustes de samouraïs, j’écoutais le sculpteur
et mon prof d’arts plastiques parler de cette technique raku, des
terres plus ou moins chamottées, des
engobes, des températures de cuissons, des mélanges d’oxyde et
des aléas : le résultat final est presque toujours surprenant. Dans de telles
conditions, l’artiste se doit d’être aussi alchimiste...
Pour l’instant, je débute à peine dans la sculpture. Mes premiers essais présents
sur le
sculpturoblog sont le plus souvent des
pièces en terre crue peintes à l’acrylique. Mais, qui sait, peut-être un jour prochain
oserais-je aussi me lancer dans l’aventure du raku ?
Jeudi, le 10 juin 2004
Ne pas Ă©touffer
La fin de l’année universitaire annonce les vacances pour les étudiants
mais une période particulièrement chargée pour les enseignants :
préparation des sujets d’examen, correction des copies, dossiers de
candidature Ă examiner, auditions des nouveaux candidats, bref,
difficile de pouvoir faire un tout petit peu de recherche quand on
est débordé par ses activités administratives et pédagogiques.
Et c’est ce qui m’est arrivé. Et ce n’est pas fini. Je suis en
train de terminer d’écrire un article pour une encyclopédie
internationale, et j’ai bien du mal à réussir à avancer sa
rédaction. Il est vrai que la chaleur suffocante n’est pas là pour m’aider :
même si je résiste tant bien que mal à l’absence de climatisation,
souvent un message d’alerte apparaît sur l’écran de mon ordinateur
pour m’indiquer que la chaleur a atteint une valeur critique au
sein des composants de la machine, aussi suis-je obligé de
l’arrêter...
J’ai aussi prévu de partir dans ma région natale à l’occasion du
mariage de mon petit frère, samedi prochain. Et Saint-Étienne,
depuis plus d’une semaine, est une ville dont les voies ferrées
sont paralysées en raison d’une grève...
Enfin, qu’importe... Durant cette période, pour ne pas me laisser étouffer
par mes problèmes, j’ai quand mĂŞme pris le temps de partir en Ardèche Ă
l’occasion d’un week-end d’écriture avec l’ami Jean-Jacques. Même là ,
j’ai dû voler des heures sur mon sommeil afin de préparer des sujets
d’examen. Et je ne regrette rien, à part le fait que mon ex-copine,
malheureusement présente en ces lieux, ait tenté de m’empoisonner.
Il y a aussi eu, dimanche dernier, une intéressante représentation
théâtrale organisée sur le thème de Francis Bacon au musée d’arts
modernes. Y assister en présence d’une ravissante compagnie
avait été très... rafraîchissant.
Hier et avant-hier, j’ai dîné avec Francis Valéry. Outre son
indiscutable talent (assassiné) d’auteur, j’apprécie le
personnage, cet attachant extraterrestre profondément humain,
avec qui discuter autour de bonnes chères et boissons alcooliques
est toujours un grand moment de partage d’idées (d)étonnantes.
D’ailleurs, j’ai sans doute un peu trop bu et trop mangé
ces derniers temps. Faudrait peut-ĂŞtre que je pense Ă
surveiller mon alimentation... mais — gasp ! —
samedi, il y aura le repas de mariage du frangin, ça ne va pas être simple...
Et puis...
Et puis à l’instant, les informations régionales viennent d’apporter un
nouveau bol d’air dans mon univers. Des orages sont attendus en soirée,
libérant la tension des cieux, et les agents de la SNCF locaux annoncent
la fin de la grève avec un retour progressif à la normale en ce qui
concerne la circulation des trains.
Je respire...
Samedi, le 20 décembre 2003
Une semaine de folie !
Vendredi 12. Ça y est ! Il est 10 heures du matin,
on vient enfin de me livrer une partie de mes
meubles... une table et des chaises, ouf !
Je file acheter des bricoles et je fonce Ă la gare de
Châteaucreux où je viens accueillir
André-François
qui va passer le week-end Ă Saint-Étienne. Sur le chemin, je passe
mes clés et mon plan de la ville au Capitaine, lui indique ce qu’il y a
à manger dans le réfrigérateur et je retourne à toute vitesse à la faculté où je dois faire passer
une série d’examens oraux de rattrapage.
Le soir, je retrouve André-François qui a passé son après-midi au Musée d’Art Moderne
ainsi qu’à découvrir la ville. Un coup de fil. C’est Jean-Jacques. Avec son amie, nous
allons dîner dans un curieux restaurant oriental familial. Les brochettes, merguez
et salades, accompagnées de frites (?!), suffisent à nos estomacs, A.-F. a bien du mal
Ă terminer son couscous.
Samedi 13. Je pars sur la pointe des pieds à l’atelier d’arts plastiques.
J’en reviens avec une nouvelle sculpture en forme de dragon. A.-F. a passé la
matinée à écrire (et à dormir aussi, quand même...). D’un pas léger, nous
nous promenons dans la ville, nous poussons vers l’ouest, jusqu’à l’ancienne
mine transformée aujourd’hui en musée, puis passons par des petites rues
jusqu’à revenir chez moi pour déjeuner, puis reprenons notre visite dans
l’après-midi en allant vers l’est et le sud, le Jardin des Plantes (bien mal
nommé), la Maison de la Culture et son point de vue sur la ville aux
bâtiments hétéroclites, le cours Fauriel... puis rebroussons chemin et
tentons de rejoindre le centre à travers Saint Roch. Nous passons à côté
de monuments dont de joyeux plaisantins ont habillé les statues
de quelques vêtements et arrivons devant le Musée d’Art et d’Industrie.
Des cycles, des armes et des rubans... L’esthète A.-F. n’est pas très chaud
pour visiter ce musée-ci. Le bâtiment des Beaux-Arts et son jardin...
Nous nous Ă©tonnons du fait que la Ville sache si peu mettre en valeur
ce qui fait sa fierté. Avec la vente des sapins de Noël,
Saint-Étienne a un agrĂ©able aspect forestier. Nous retournons
chez moi, je suis appelé pour une soirée avec des collègues tandis qu’A.-F.
va chez Jean-Jacques et son amie. Lorsque je les retrouve, je ne suis pas
bien frais : je n’ai guère l’habitude de boire de l’alcool et certains
vins liquoreux m’ont pris en traître.
Dimanche 14. Réveil à l’aurore sans aucune trace de la gueule de bois
de la veille. Pendant qu’A.-F. dort du sommeil du juste, je poursuis ma sculpture
en dragon. Puis il est l’heure de faire de courses avant l’arrivée d’A. & J.-J.
et de préparer le repas. Beignets de crevettes et olives en entrée, servis
dans ma nouvelle vaisselle asiatique, et cuisine au wok (champignons noirs
et parfumĂ©s, soja, crevettes, noix de Saint-Jacques, riz), et beignets Ă
la pomme et Ă la banane pour le dessert (qui ont mis bien du temps Ă cuire,
je ne suis pas encore très à l’aise avec ce nouvel instrument de cuisine).
Après le repas, nous avons discuté bouquins, le temps est bien vite passé,
et A.-F. a dû reprendre ses affaires, direction la gare de Châteaucreux
et retour Ă Lyon en car SNCF.
Lundi 15. Rien de particulier : préparation d’un cours pour
le lendemain matin... Je suis à la bourre, j’avais prévu d’avancer
un peu au cours du week-end. Je fais des gâteaux : deux cuisinés
au four Ă micro-ondes (celui Ă la noix de coco
et un autre amande-chocolat) et un troisième, inspiré par l’actualité,
appelĂ© « gâteau Bagdad » (dont je vais
tâcher de donner la recette demain).
Mardi 16. RĂ©veil Ă deux heures du matin pour terminer mon cours.
Je pars à l’Université avec mes deux gâteaux cuisinés au four à micro-ondes.
Tout se passe bien, on me souhaite un joyeux anniversaire en vrai
ou par courrier électronique, après le
déjeuner au restaurant universitaire, je fais goûter les gâteaux à mes
collègues du laboratoire. Je rentre chez moi en début d’après-midi, passe
vite faire des courses, m’occupe de la cuisine. À nouveau, de la
nourriture asiatique, avec, cette fois-ci, des nouilles chinoises. Et du gingembre
aussi (ça avait manqué au cours du repas du dimanche). Ainsi que des fruits
(clémentines, litchis & mangue).
Mes invités arrivent peu
après 19 h 30, comme convenu. Je sers les cocktails, vins et jus de fruits...
Après quelques tentatives maladroites, tout le monde parvient plus ou moins à se
servir des baguettes. Un copain passe en revue mes CD et décide de jouer au DJ.
Au moment du dessert, deux amies s’affairent autour du
gâteau afin de le recouvrir des 31 bougies. Cette soirée des plus charmantes
se prolonge jusqu’à une heure du matin, mais nombre d’entre nous ont cours en
matinée (ils sont presque tous, tout comme moi, de jeunes enseignants),
aussi est-il l’heure de se dire au revoir.
Mercredi, Jeudi, Vendredi... Guère le temps de rattraper mon manque de sommeil.
Nouveau réveil vendredi à 2 heures du matin afin de terminer un article
à envoyer à une conférence internationale. Mais le vendredi soir, je quitte le
laboratoire avec la satisfaction d’avoir terminé en beauté mon travail...
Je reprendrais les préparations de nouveaux cours et corrections de copies d’examen
l’année prochaine.
En attendant, je m’en vais passer quelques jours auprès de ma famille,
quelques jours de vacances que je n’aurais certainement pas volés !
Dimanche, le 12 octobre 2003
Avis spécial : tribute to J.-J.
Pendant des années, à ceci depuis le milieu des années soixante-dix,
Jean-Jacques Girardot plaçait ses nouvelles dans tous les supports
de publication disponibles : fanzines, revues, recueils...
Mais cet auteur restait trop rare et n’avait pas encore publié
son
recueil de textes. Cette chance allait lui être donnée en 2001 lorsque
les membres du jury du prix Alain-Dorémieux, réuni aux
Utopiales de Nantes, firent de Jean-Jacques Girardot leur lauréat.
En effet, le prix
Alain-DorĂ©mieux a pour objectif d’aider un « jeune »
auteur en lui permettant d’éditer son premier recueil de nouvelles (ou son
premier roman).
C’est ainsi que Jean-Jacques put sortir, l’année suivante, ses
DĂ©dales virtuels
(Éditions Imaginaires Sans Frontières).
Le jury du prix Alain-Dorémieux ne s’était pas trompé :
l’année suivante, au cours de la
convention nationale de science-fiction
organisée à Flémalle (en Belgique), une nouvelle inédite extraite de
ce recueil et intitulĂ©e « les Visiteurs de l’éclipse –
Gris et amer (1/2) » obtint le
prix Rosny ainé
(ex æquo avec une nouvelle de Sylvie LainĂ©, prix Alain-DorĂ©mieux 2002 !),
salué ainsi par les lecteurs de science-fiction.
Et enfin, tout récemment, Jean-Jacques s’est vu décerner le
Grand Prix de l’Imaginaire pour son recueil, récompensé
ainsi par un jury composé pour sa plus grande partie de professionnels
du milieu tels que des auteurs et des directeurs de collection.
Par ailleurs, en plus de ses qualités d’auteur, Jean-Jacques est un homme
d’une énorme gentillesse, quelqu’un d’attachant, de cultivé et d’un peu fou,
quelqu’un avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire une nouvelle, mais
aussi quelqu’un de sensible que j’ai stupidement blessé, grosse nouille que je suis,
parce qu’un jour, après une semaine stressante, j’étais sur les nerfs...
Voilà , petit hommage à Jean-Jacques Girardot, parce qu’il le vaut bien !
Dimanche, le 7 septembre 2003
Compte-rendu (bien singulier) de la XXXème
Convention nationale de Science-fiction française
1. Introduction
Ça l’air d’un film :
Sara et la Convention perdue
...mais, non, il s’agit de la convention S.-F. nationale de 2003,
ou plutĂ´t de la « Convention transnationale d’imaginaire francophone »
puisque celle-ci s’est déroulée du 28 au 31 août 2003 au Centre wallon d’art contemporain
de la Châtaigneraie, à Flémalle, au sud de Liège.
Une convention hors norme, en quelque sorte, puisque hors de France
(même si quelques conventions S.-F. avaient déjà eu lieu auparavant en Belgique
ou en Suisse) mais aussi hors du simple domaine de la science-fiction
car les autres genres de la littérature de l’imaginaire
(
fantasy et fantastique, et même polar) étaient aussi à l’honneur.
Hors norme enfin par le jeu de rôles dans lequel se sont retrouvés plongés
les participants et invités à la convention.
2. Au cours du mois de juillet...
Dans un document attaché à un courrier envoyé par
Sara Doke, il est indiqué :
« Joueur : MĂ©reste, Fabrice
Groupe : Agents du Vatican (représentants des gardiens
de l’Aggartha)
Membres : Jean-Claude Dunyach, Fabrice MĂ©reste
Alliés : Personne !
Ennemis : Tout le monde
Signe distinctif : chemise blanche et accessoire noir (n’oubliez
pas que vous ĂŞtes des prĂŞtres) (...) »
Sont aussi indiqués les personnages connus et reconnus, missions
et historique.
Ouh là ! Je ne comprends pas grand chose, c’est la première fois
que je participe à un jeu de rôles. Bon, ça peut être drôle. Je mets
dans mon sac de voyage un jeans noir et une chemise blanche...
3. Jeudi 28 août 2003 : le départ
Jean-Jacques Girardot, son fils Alain, et moi-mĂŞme,
à savoir les Stéphanois de la
Gang,
retrouvons les Lyonnais chez Sylvie Lainé à 7 heures
du matin.
Tout le monde est déjà là (André-François Ruaud, Gizmo
Mergey, ainsi qu’un fan et auteur suisse prénommé Vincent)
mais ce n’est pas pour autant que nous partons pour la
Belgique : nous discutons entre copains en prenant le
petit déjeuner.
Les Stéphanois prennent place dans la voiture de Jean-Jacques et les autres
(Sylvie, Vincent, André et Gizmo) dans la Gizmobile, nous
voilà enfin sur le départ alors que le jour tarde à se lever :
nous ne sommes plus habitués aux gros nuages gris après cette canicule.
Nous quittons la région Rhône-Alpes, traversons la Bourgogne, entrons
en Champagne-Ardenne, passons par la Lorraine (avec nos sabots) et
déjeunons à Luxembourg où Georges, un ami d’André-François qui
travaille dans cette ville, nous montre quelques bien beaux endroits
le temps d’une visite-éclair.
Nouveau changement de frontière : la Belgique. Le chemin semble
long pour aller jusqu’à Liège. Jean-Jacques quitte
l’autoroute à un moment pour prendre de l’essence dans une bourgade appelée
« Vaux-sur-SĂ»re ». Ce nom curieux nous rappelle la
blague au sujet des manifestations de mai 68 à Bruxelles : du côté des
Ă©tudiants, on criait : « CRS, SS ! »
et du cĂ´tĂ© des forces de l’ordre : « Étudiants, -diants,
-diants ! »
Liège nous accueille sous une pluie battante. Nous suivons la voiture
de Gizmo. Nous arrivons en centre-ville, tournons, hésitons... il est
dur de trouver son chemin lorsque les panneaux sont difficiles Ă voir
ou lorsqu’une route prévue dans l’itinéraire
est barrée.
En fin d’après-midi, nous parvenons enfin à l’hôtel, à Rocourt,
dans la périphérie de Liège.
Nos chambres ont bien été réservées. Mais c’est Anne Smulders
qui a nos factures (et le numéro du code pour ouvrir le portail de nuit).
Elle a bien fait : arrivés trop tard, nous n’aurions pu trouver
quelqu’un à l’accueil de l’hôtel. Nous nous rendons au lieu de la convention,
et le chemin n’est pas moins simple que pour aller jusqu’à l’hôtel
(doux euphémisme).
Il pleut, il fait froid, nous sommes fourbus. Je ne remarquerai la
beauté de la Châtaigneraie que plus tard, petit manoir entouré
d’un parc qui n’est pas sans évoquer le Moulinsart de Tintin.
Nous avons manqué le programme de l’après-midi, tant pis.
Dommage pour la conférence de l’auteur britannique
Brian Stableford sur « l’Imaginaire
du XIX
ème siècle », celle de Patrick Marcel
sur le fantastique (auteur, entre autre, du guide
Atlas des
brumes et des ombres sur le Fantastique en Folio S.-F.,
ah, ben non, en fait, cette conférence n’a pas eu lieu
m’a-t-on rapporté),
et la rencontre avec Jean-Marie Buchet, cinéaste et
historien du cinĂ©ma au sujet de « CinĂ©ma et Science-fiction ».
De toute manière, les conventions, ce n’est pas seulement
assister à une série de rencontres, conférences, tables rondes
et débats, c’est aussi et surtout l’occasion de retrouver des
copains, de rencontrer des auteurs, de faire de nouvelles
connaissances avec des personnes qui partagent le même intérêt
pour la science-fiction, ou, d’une manière plus globale, pour la
littérature de l’imaginaire.
À l’accueil, c’est Jean-Claude Dunyach, mon partenaire dans
le jeu de rôles, qui s’occupe de la caisse :
tickets repas et « delsemmes » pour les
boissons. Comme l’année passée, les bières et cafés se paient avec
une monnaie de singe : le
delsemme, en l’honneur
de Serge, cet auteur de S.-F. liégeois récemment disparu.
À peine le temps de dire bonjour aux copains prĂ©sents,
de jeter un coup d’œil
aux œuvres exposĂ©es Ă l’étage (sculptures, peintures
et collages d’inspiration science-fictionnelle ou fantastique) et c’est dĂ©jĂ
l’heure de dĂ®ner (ou plutĂ´t de « souper »
car, en Belgique, le terme « dĂ®ner »
s’applique Ă ce que nous, Français, appelons le « dĂ©jeuner »).
Nous nous retrouvons sous une grande tente pour nous restaurer :
soupe, puis boulet (?) de viande et... frites, bien entendu, et enfin
dessert ou fromage, je ne me rappelle plus.
Il est bien tard lorsque nous avons terminé de manger, la
conférence prévue par le professeur Tassilo Von Töplitz est
reportée au lendemain.
Vincent, notre nouvel ami helvète, plutôt que d’aller
dormir à l’auberge de jeunesse, souhaite rester en
compagnie de la Gang, il partagera donc ma chambre
pendant ces trois nuits.
Retour à l’hôtel (en suivant les voitures de ceux qui connaissent
le chemin), puis dodo...
4. Vendredi 29 août 2003
Petit déjeuner dans la salle à manger de l’hôtel.
Les habitués (qui sont déjà debouts) occupent les lieux : Raymond Milési, Pierre Stolze,
Alain Huet, JĂ©rĂ´me Baud...
Nous suivons les voitures pour arriver jusqu’au lieu de la convention.
Assemblée générale de l’association
Infini.
[J’échappe pour un moment à la convention car je dois retrouver un
de mes meilleurs amis que je n’ai plus vu depuis plus de... dix ans,
ami que j’avais connu au temps d’un stage réalisé à Seraing, ville
voisine de Flémalle. Cet ami, Africain d’origine rwandaise, est
justement de passage aux Pays-Bas et en Belgique, et il a pu
s’arranger pour venir à Liège au moment où j’étais aussi présent.
Vers 11 heures, ce sont les retrouvailles. Avec un de ses
compatriotes habitant maintenant la région, nous quittons Flémalle en voiture
pour le centre de Liège, dĂ©ambulons dans les rues du « CarrĂ© »
et nous décidons d’aller manger dans un restaurant de poissons.
Le temps est bien trop court pour se raconter les milliers de choses
qui nous sont arrivées et que nous n’avions pu communiquer ni
par courrier postal ni par courrier Ă©lectronique.
Juste le temps de faire un tour à la cathédrale de Liège où
je tenais temps Ă revoir la
sublime statue
de l’ange déchu sur la
Chaire de la Vérité de
Guillaume Geefs.
Mon ami doit prendre le train pour aller Ă Bruxelles, il faut dĂ©jĂ
se dire au-revoir, je suis raccompagné à Flémalle...]
J’arrive à la Châtaigneraie alors qu’André-François Ruaud débute sa
conférence sur l’initiation à la
fantasy. Devant moi, je reconnais
quelqu’un de dos, en chemise écarlate, assis à côté de Gizmo :
Gilles Dumay, directeur de la collection
Lunes d’Encre de Denoël
(et Ă©galement auteur sous pseudonyme).
Au gré de mon humeur, j’assiste à des conférences (Joseph Altérac remplaçant
Tassilo Von Töplitz pour nous parler de « Terre Creuse et
Monde souterrain » et du fameux « roi du monde »),
je vais voir les livres neufs ou d’occasion proposés à la vente (j’en profite
pour compléter ma collection
Histoires, l’anthologie de science-fiction
du Livre de Poche), je participe sans trop comprendre au jeu de rĂ´les
(où semblent beaucoup s’amuser le jeune Alain Girardot et Sylvie Lainé),
j’écoute Gilles Dumay parler de télétravail (il vit à présent dans un coin
perdu des montagnes de Thaïlande et exerce ses fonctions depuis un cyber-café),
j’échange quelques mots avec Thomas Day au sujet du
Double Corps du Roi
(aux Éditions MnĂ©mos) qu’il a Ă©crit en collaboration avec mon copain
Ugo Bellagamba...
Repas. En face de moi, à table, Raymond Milési n’est qu’à moitié content du
plat de rechange qui lui a été servi au lieu des haricots, légumes
qu’il abhorre (qu’a-t-il eu à la place,
des concombres cuits ?!).
Après le repas, Raymond prend sa guitare et nous gratifie d’un concert
(chansons parodiques avec paroles de sa composition) mais certains
d’entre nous ont bien du mal à en profiter en raison de la fatigue.
Retour à l’hôtel, dodo.
5. Samedi 30 août 2003
P’tit dèj’. Voiture. Flémalle.
Présentation des candidatures pour les conventions 2004 et 2005.
On prend les mĂŞmes et on recommence : la
convention de 2004 sera organisée par Jérôme Baud
et aura lieu à l’Isle-sur-la-Sorgue
(comme en 2000, première convention à laquelle j’avais participé),
la convention de 2005 sera organisée par l’équipe d’Alain le Bussy
à Tilff (à nouveau en Belgique, comme en 2002, où je n’avais
pu être présent pour cause de rédaction de thèse).
Conf’versation sur la « structure du conte »
animée par Claude Mamier et Philippe Dulauroy, deux personnes
qui décident de mener le projet assez fou de raconter et collecter
des contes pendant près de trois ans (voir leur projet
ici).
Conférence sur les OVBI présentée par
Jean Etienne. Non, je n’ai pas
dit les OVNI mais bien OVBI : Objets Volants Belges Identifiés.
À propos, saviez-vous pourquoi il y a tant d’OVNI recensĂ©s en Belgique ?
Il paraît que c’est un des pays les plus brillants de la Terre car
les autoroutes y sont éclairées... Et ce n’est pas une blague.
Revenons aux OVBI. Historique et
petit cours de physique sur les
lifters, Ă©tranges dispositifs
qui parviennent à voler à l’aide d’une haute tension. Nous assistons
à une démonstration surprenante de cet engin.
Après le repas (buffet froid), dĂ©bat sur « l’Histoire de la S.-F. »
animé par Jean-Claude Vantroyen, Jean-Pierre Fontana et Jean-Claude Dunyach.
Je croise Sara Doke qui s’inquiète de la disparition de Gilles Dumay
(qui est l’invité mystère) et d’André-François Ruaud. Ces derniers
étaient à Liège à la recherche d’un distributeur de billets acceptant les
cartes bancaires du type dont est pourvu le Gillou.
Autres conférences et rencontres, je ne comprends toujours rien au jeu
de rôles, je m’accroche un bout de plastique vert fluo autour du
poignet afin d’indiquer que je participe à la
murder party.
Je repère Michel Pagel qui est lui aussi affublé de ce signe distinctif
mais, peine perdue, nos missions n’ont rien en commun, nous avons l’impression
qu’il y a plusieurs histoires indépendantes emmêlées dans ce jeu de rôles.
AndrĂ©-François et Gilles sont de retour. Le dĂ©bat sur « la Guerre
des Étiquettes » peut dĂ©buter. Il ne sera pas animĂ© par
Catherine Dufour (qui n’est pas encore là en raison d’un problème de voiture)
mais par Patrick Marcel (qui traduit aussi les propos de Brian Stableford).
Le débat est très intéressant. Brian Stableford nous parle des attentes des
Ă©diteurs (« Ă©crivez-nous la mĂŞme chose, donc le mĂŞme genre, parce que
ça marche ! ») et des envies des auteurs ; l’idĂ©aliste
Gilles Dumay de la nécessité commerciale de présenter le genre des livres
(science-fiction, fantasy avec nains de jardin, fantasy sans nains de jardin...)
mais que ce qui compte, selon lui, est de publier et défendre un auteur et
une œuvre, qu’importe son Ă©tiquette ; AndrĂ©-François Ruaud et Patrick Marcel,
tous deux auteurs d’un guide respectivement sur la
fantasy et le fantastique
commandés par... Gilles Dumay (j’en profite pour saluer Francis Valéry, auteur
du guide de lecture sur la science-fiction dans la mĂŞme collection
qui n’a malheureusement pu venir pour des raisons de santé...
nous te souhaitons un prompt rétablissement, Francis !), évoquent les
difficultés qu’ils ont eu à définir les genres
(fantastique, science-fiction,
fantasy)
et à classer des textes dans l’un ou l’autre
de ceux-ci, certains relevant de la fusion des genres...
Nous quittons ensuite la Châtaigneraie pour aller au Préhistosite, non loin de là .
Et c’est dans la reconstitution d’une caverne qu’ont lieu les remises de prix,
dont le prix Rosny
Aîné (auteur de la
Guerre du feu), prix dont s’occupe
Joseph Altérac et qui est établi selon le vote
des lecteurs afin de récompenser le meilleur
texte francophone de science-fiction de l’année
écoulée.
Roulement de tambour...
Le prix Rosny de la nouvelle de science-fiction est attribué à ...
Jean-Jacques Girardot pour « Gris et amer, les Voyageurs
de l’Éclipse » (extrait de son recueil de
nouvelles
DĂ©dales virtuels paru aux Éditions Imaginaires Sans
Frontières), ex æquo avec Sylvie LainĂ© pour « Un signe
de Setty » (dans un numĂ©ro de la revue
Galaxies).
Trop de bonheur : il s’agit de textes que j’avais lus et vraiment beaucoup
aimés, et en plus, ce sont des copains... En recevant leur trophée
(la sculpture en forme de crâne de mammouth),
Sylvie et Jean-Jacques se prettent Ă un Ă©tonnant jeu de duettistes.
Ne s’agirait-il que de la même entité implémentée dans deux corps différents ?
Prix Rosny du roman attribué à Joëlle Wintrebert (hélas absente) pour
Pollen.
Prix Merlin (Ă©quivalent en
fantasy de ce qu’est le Rosny pour
la science-fiction) de la nouvelle attribuĂ© Ă
Jess Kaan pour
l’Affaire des Elfes
Vérolés.
Prix Merlin du roman attribuĂ© Ă Lea Silhol pour « la Sève
et le Givre » (qui, comme JoĂ«lle, est aussi absente).
Les auteurs de
fantasy se sont vus remettre de jolies planches :
un crayonné pour Jess Kaan qui avait bien du mal à cacher son émotion et
une peinture pour Lea Silhol.
Prix Versins (du plus mauvais jeu de mots réalisé pendant la convention)
attribué à Pierre Stolze. Contexte : la convention avait pour
sous-titre « Sara Jones et la Convention perdue ».
Et il y eut effectivement beaucoup de problèmes pour trouver à la fois
l’hôtel et le lieu de la convention, dans ce petit coin de Wallonie.
Le jeu de mots de Pierre, fort Ă propos, fut ainsi :
« OĂą wallons-nous ? ». Pierre s’est vu
remettre un magnifique... euh... bidule... un machin avec plein
d’hélices de couleurs que je me rappelle avoir déjà eu quand
j’était tout petit.
Apéritif. Discussions par petits groupes :
Gilles Dumay, André-François et Patrick Marcel parlent entre
eux de plein de textes et d’auteurs qui me sont inconnus,
Gizmo
et Éric Henriet discutent d’uchronie,
Sylvie et Jean-Jacques taillent la bavette avec les
42
(Ellen Herzfeld et Dominique Martel), Catherine Dufour vient
d’arriver, certains s’essaient Ă la bière « prĂ©historique »
faite maison (qui, une fois ouverte, se déverse follement en
mousse)...
Retour à la Châtaigneraie, c’est le dîner de gala.
Sara Doke est habillée en créature angélique. D’autres vont se changer
au cours du repas. Vincent, à côté de moi, dégouline de faux sang.
Je devrais le regarder avec appétit, m’étant déguisé en vampire, mais
c’est plutĂ´t Ă la serveuse largement dĂ©colletĂ©e Ă qui j’ai lancĂ© un « vous
ĂŞtes Ă croquer, mademoiselle ! » qui retient mon attention.
J’ôte mes dents de
Dracula pour manger. Après la soupe aux orties et le saumon, nous
avons droit à de l’agneau (argh, une gousse d’ail, on veut ma mort !)
et, en dessert, un machin-truc-chose au nom imprononçable pour un
non-Belge qui ressemble Ă une sorte de grosse poire cuite au jus.
Pendant le repas, vente aux enchères
d’objets improbables animée par Georges Pierru (dans le
rĂ´le du commissaire priseur) et JĂ©rĂ´me Baud. Jean-Jacques
Girardot s’en sort plutôt bien : cette année, son fils Alain
ne l’a pas ruiné en achetant toutes les bêtises dont il avait envie.
Tout le monde (ou presque) se déguise : André-François en cadavre élégant
Ă canotier, Michel Pagel en Mort rouge Ă faux, il y a aussi des
men in black et des extraterrestres, des cow-boys et des indiens,
des créatures
monstrueuses diverses et variées (je vous invite à voir le site de
Matthieu
Walraet pour vous faire une idée), ceux qui ne se sont pas déguisés
se retrouvent avec des masques ou casquettes ridicules.
Jean-Jacques Girardot et son fils partent se coucher. Nous convenons
de l’heure de départ pour le retour à neuf heures, il ne faut pas oublier que
lundi 1
er septembre, c’est la rentrée pour Alain
(et aussi pour moi et mes collègues enseignants). Tant pis pour
le jeu « S.-F. again fascism » et le
décrochage de l’exposition, et tant pour avoir si peu profité
de Liège.
Jacob Durieux est aux platines mais
il n’y a pas réellement de bal costumé. Le sol
caillouteux de la tente ne s’y prête d’ailleurs guère et nous aidons
à débarrasser les tables.
Gizmo ramène à Rocourt de bien curieux personnages : le maquillage blanc
d’André-François s’en va par plaques et le faux sang n’en finit pas
de couler du visage de Vincent. En se démaquillant à l’extérieur de
la chambre d’hôtel, Vincent manque même de provoquer une
crise cardiaque, ayant fait très peur à un touriste japonais noctambule.
6. Dimanche 31 août 2003 : le retour
Petit déjeuner en compagnie de Peter Motte
(personne d’autre n’est debout si tôt). Ce traducteur
néerlandophone s’est chargé de nous faire connaître des
auteurs flamands durant la convention, notamment Ă
travers la distribution d’un hors série en français
de la revue littéraire trimestrielle
De Tijdlijn (
la Ligne de Temps).
Il est presque neuf heures, Jean-Jacques n’est
toujours pas descendu Ă la salle Ă manger alors que
je suis prĂŞt Ă partir. Je frappe Ă la porte de sa chambre.
Il vient à peine de sortir du lit. Bon, pendant qu’il se
prépare, je regarde les dessins animés à la télévision
en essayant de ne pas réveiller Vincent.
Jean-Jacques arrive enfin, et c’est parti.
Le mauvais temps qui nous avait accompagné tout au long
de la convention a laissé place au soleil.
Le retour nous semble long jusqu’au Luxembourg et à la France.
Nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute pour déjeuner et
je prends la relève au volant. Je conduis sur la majeure partie de l’autoroute,
Jean-Jacques s’assoupit à côté de moi, Alain semble
bien sage Ă l’arrière. Nous sommes Ă Saint-Étienne en fin
d’après-midi.
Voilà , c’était une bien belle convention, riche en émotions,
en rencontres et en prix... Encore merci aux organisateurs :
Sara, Anne et Jacob. Et à l’année prochaine à l’Isle-sur-la-Sorgue !
Vendredi, le 15 aoűt 2003
Ah, vivre avec ou sans les autres ? Et quels « Autres » ?
Hier, je suis allé rendre visite à D., un ami qui s’est retrouvé en situation d’hospitalisation
d’office après avoir tenté de tuer son frère à coups de couteau.
A priori, D. va bien. Certes, ses paroles sont un peu embrumées par
les anxiolytiques et neuroleptiques mais il occupe la chambre la
plus spacieuse du pavillon où il est interné, il a le droit de
recevoir des coups de fil et d’en passer et il peut également
avoir des visites.
Pourtant, petit à petit, j’ai revu mon jugement :
D. ne va pas bien du tout.
D’abord, D. sait très bien que s’il quitte l’hôpital, il va se retrouver
dans un autre établissement, celui-là réellement carcéral, car, même s’il n’y a pas eu
de plainte déposée par son frère (très légèrement blessé) ou ses parents,
l’État se porte partie civile dans cette histoire et il risque
jusqu’à sept ans de prison.
Ensuite, D. n’a toujours pas débloqué les choses dans son esprit.
Il se sent toujours victime d’un coup de folie, de la situation, de ce qu’il
a ressenti comme une agression de la part de son frère, et il a tendance
à ignorer la gravité de son geste. Lui, qui est si religieux,
considère que Dieu l’a mis à l’épreuve et se sent maintenant perdu.
Cependant, s’il parvenait à prendre conscience de son acte
potentiellement meurtrier et de la portée de ce dernier, il y a
fort à parier que la culpabilité l’entraînerait à une
auto-dépreciation absolue, une dépression, un suicide...
D’ailleurs, D. m’a confié que sa relation avec les psychiatres et soignants
restait dans une impasse. Sa situation matĂ©rielle a Ă©voluĂ© jusqu’Ă
atteindre le maximum de droits accordés à quelqu’un retenu en hôpital
contre son gré, mais sa situation intellectuelle semble ne pas
avoir avancé d’un pouce.
Enfin, et c’est sans doute ce qui, a posteriori, m’a fait le
plus craindre pour son Ă©volution, D.
reste toujours entourĂ© par sa « communautĂ© ».
D. était seul lorsque je suis venu le voir mais au bout d’une
heure, S., une autre amie est passée lui rendre visite. S., jeune
et jolie, lui apporte des bouquins. Les livres sont le plus souvent
des contes pour enfants car D., avec ses médicaments, ne parvient
pas trop Ă se concentrer sur des histoires complexes. En discutant
à trois, j’ai appris que S. qui, a vingt-cinq ans, poursuit
encore ses études, s’était mariée à l’âge de vingt-deux ans.
Cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille... Nous sommes allés
dans le jardin du pavillon, toujours entouré de grillage et d’yeux
nous surveillant, bien entendu, pour poursuivre notre conversation.
C’est alors qu’est arrivé M., la cinquantaine, visiblement très
proche de D., cheveux poivre et sel, un joli hâle mis en valeur par
des habits blancs, et une verve sans faille... Pour moi, instinctivement,
M. avait tout de l’idée que je me faisais d’un gourou.
Pendant des années, D. était venu les samedis lui prêter main forte pour
l’aménagement de sa maison. S. et moi nous sommes alors présentés à M.
et avons indiqué comment nous avions connu D. Et très vite, la
religion est apparue dans nos propos. D. et S. s’étaient rencontrés à la sortie d’une
« Ă©glise », Ă©glise dont le nom
complexe m’était inconnu. Sourire pincé de M. à l’évocation de
ce groupe religieux. S. explique que son mari et elle ne se
rendent plus à cette église car elle a très mal vécu
son passage dans celle-ci, en particulier parce que son mari
est pentecôtiste et que dans l’église où ils allaient,
il y avait des oppositions dogmatiques importantes, notamment
sur le fait de renier les dons de l’esprit. Moi, j’observais
cette conversation un peu ahuri. M. m’a alors demandé à quelle
Ă©glise je me rendais (ou « j’appartenais ? »)
et je lui ai répondu que j’étais catholique romain, ce qui n’a pas
manqué de le surprendre. Mi-sérieux, M. a demandé à D. :
« Tu frĂ©quentes un catholique romain ?! »
Je n’ai pas souhaité préciser que j’étais catholique parce que je croyais
en Dieu et que le catholicisme Ă©tait ma religion de baptĂŞme mĂŞme
si, contrairement Ă eux,
cela n’avait pas d’influence sur certaines sphères de ma
vie personnelle... en effet, comment prétendre être scientifique
si on considère les allégories bibliques comme des faits
véritables ? comment mener une vie sexuelle dans le respect
de son partenaire sans prĂ©servatif ? De tout mon ĂŞtre, je
m’oppose farouchement aux dĂ©cisions du « Saint Père ».
Et là , tous les petits couacs de ma relation d’amitié avec D.
m’ont sauté à la figure : il me prêtait des livres religieux
mais ne voulait que très difficilement lire ceux que je lui
conseillais, il ne m’accompagnait au cinéma que si le film était
en accord avec ses convictions et surtout... il ne pouvait
envisager de relations intimes avec des personnes du sexe opposé que
s’il agissait d’une fille (1) qui partageait la même croyance que
lui et (2) qui serait son Ă©pouse.
Voilà pourquoi S. s’était mariée si jeune.
La communauté, rien que la communauté.
Fonctionnement en vase clos.
Attachement rigoureux à la doctrine, et une certaine intolérance
vis-Ă -vis de ceux qui ne partagent pas les mĂŞmes convictions.
Dans mon dictionnaire, c’est ce qui définit une secte.
Oui, si j’avais été admis dans la sphère d’amitié de D., c’est
simplement parce que
j’avais suivi Ă un moment donnĂ© son « groupe d’étude de la Bible »
(lorsque, dans le cadre de l’écriture de mon roman de science-fiction,
je faisais des recherches sur certains groupes religieux « chrĂ©tiens »
et leur interprétation de la Bible). Puis j’avais fait connaître à D.
les randonnées en roller, ce qui l’avait fait un peu sortir de son micro-monde.
Même si tes frères parlent constamment d’amour,
avec les contraintes qu’ils t’imposent, ou que tu t’imposes,
D., à plus de vingt-cinq ans, tu n’as jamais aimé et été aimé
de la façon la plus intime qui soit. Et le jour où tu as porté la
main sur ton frère de sang, c’est parce que lui, avec lequel tu ne
peux t’entendre parce qu’il refuse tout de cette communauté
étouffante et castratrice qui est toute ta vie, tu t’estimais dans
ton droit, tu te croyais dépositaire de la loi, tu étais là pour
le punir d’avoir abusé du téléphone parce que ton jeune frère appelait...
sa copine.
Oh, D., combien de temps mettras-tu Ă faire le chemin qui
te fera prendre conscience du fait que tu as agi sous le coup de la colère
et de la jalousie ? Comment peux-tu guérir si les amis qui
viennent te soutenir ne sont que les membres de cette communauté
aux préceptes t’empêchant de mener une vie harmonieuse ?
Quel gâchis.
Cette visite, sans doute la dernière avant longtemps puisque je
quitte Lyon dans quelques jours, m’a laissé un goût bien amer.
Mardi, le 12 aoűt 2003
Ah, vie au calme, de vendredi Ă lundi...
Week-end en Ardèche avec mon ami stéphanois
Jean-Jacques Girardot.
Nous avons travaillé sur une nouvelle steampunk qui sera la suite de celle à paraître
à la mi-septembre dans l’anthologie
Passés recomposés des
Ă©ditions
Nestiveqnen.
En fait, Ă©crire une histoire d’uchronie (ou encore : « qu’aurait Ă©tĂ© le passĂ©
si quelques événements s’étaient
produits diffĂ©remment ? ») demande Ă©normĂ©ment de travail de recherche. Et lĂ , Jean-Jacques a fait très
fort puisqu’il avait téléchargé quelques sites intéressants les jours précédents et mis tout ça sur
une grosse machine.
Arrivés dans ce petit coin perdu à la fraîcheur agréable (Lyon était une ville étouffante, ces jours-ci),
nous avons pu mettre nos ordinateurs en réseau et travailler sur notre petit web local,
après que Jean-Jacques a installé un outil de recherche adapté pour tirer au mieux parti des
données recueillies.
Au final, nous n’avons pas fait beaucoup de balades dans la forêt (ils ne sont pas très sportifs, mes copains),
pas encore écrit une ligne du texte mais l’histoire prend forme petit à petit, l’univers s’enrichit,
la gestation est longue mais nous promet un beau bébé...
Donc un week-end vraiment agréable où nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Jacques, ce qui m’a donné
l’occasion de préparer à nouveau une charlotte aux poires (recette décrite en post du 27/07/2003).
Bon, tout ça m’a un peu fait oublier mes problèmes divers à Lyon (l’appartement à faire
visiter, les plombiers, le copain en hĂ´pital psychiatrique), au boulot
(les travaux de recherche Ă terminer avec mon Ă©quipe de Lyon, les nouveaux
cours Ă prĂ©parer Ă Saint-Étienne), Ă Saint-Étienne (le parquet Ă refaire
dans mon nouvel appartement, le déménagement)... auxquels se sont rajoutés dernièrement
des problèmes de santé (je ne pense pas que ce soit grave, mais un médecin généraliste
n’a su me dire de quel mal curieux je souffrais, aussi m’a-t-il dirigé vers un spécialiste
que je dois voir cet après-midi).
Enfin, rien de bien méchant, tout se gère petit à petit, et je pense que tous ces petits soucis
seront réglés à la fin du mois, date à laquelle je m’installerai pour de bon dans mon
chez-moi, Ă Saint-Étienne...
Dimanche, le 3 aoűt 2003
(Le coût de l)a vie
Vendredi, j’ai mis à peu près une heure pour aller de chez moi...
Ă chez moi. Enfin, de mon nouveau chez moi, Ă Saint-Étienne,
à mon chez-moi actuel, à Lyon. Dix minutes pour aller de l’hypercentre
de « SaintĂ© » Ă la gare de Châteaucreux, trois
quarts d’heure en car (il n’y a plus de train en ce moment pour cause
de travaux) et un peu plus de cinq minutes de métro depuis Perrache
pour rejoindre le centre
de la Presqu’île de Lyon où j’habite encore jusqu’à la fin du mois.
Il y a encore quelques travaux Ă faire dans le loft que je vais
occuper, aussi ne puis-je pas encore emménager, mais j’apprécie le
fait de goûter petit à petit à mon nouvel environnement, d’autant que
j’ai encore pas mal de choses à régler à Lyon, en particulier des
travaux de recherche à terminer avec mon ancien directeur de thèse,
sans compter que je dois préparer mes nouveaux cours, et ces
derniers vont démarrer dès le début de septembre... Oups !
Vendredi soir, à Lyon, randonnée roller avec
Macadam Roller, comme d’hab. Saint-Étienne
a beau être plus valloné que Lyon, il y a quand même de quoi faire du
roller là -bas, heureusement... D’ailleurs, vendredi dernier,
Akelia était présente à la rando.
Certes, la miss est peut-ĂŞtre une pro de la descente, mais elle ne
mérite pas le maillot à pois rouges... (Aïe, pas taper : j’avais
dit que c’est
bloguable !)
Aujourd’hui, vu le film
le Coût de la vie
de Philippe Le Guay. Très sympa. Des
petites histoires illustrant nos travers et les relations troubles
que nous avons avec l’argent, du radin joué par Fabrice
Luchini au flambeur interprété par Vincent Lindon. Mais le personnage
principal, c’est Lyon. C’était assez étrange de voir sur l’écran ces
lieux que je connais si bien. D’ailleurs, une petite phrase du film
m’a amusé. Un antiquaire faisait remarquer que le prix des assiettes
qu’il vendait aurait été le double à Paris. Et la personne qui convoitait
ces assiettes a fort justement rĂ©pondu : « Oui, mais
nous ne sommes pas Ă Paris mais Ă Lyon... »
Je frémis encore au souvenir du loyer de ma chambre minuscule en
toute proche banlieue parisienne, lorsque j’ai fait mes Ă©tudes Ă
Jussieu. Et Ă partir de maintenant, pour un loyer de 100 balles
de plus (15 euros) Ă peine, je vais occuper Ă Saint-Étienne
un appartement qui fait presque le double de celui de Lyon...
Mercredi, le 23 juillet 2003
Ah, vivre et laisser mourir... ou Fabrice « M. », le Maudit
C’est assez terrifiant.
Un de mes très bons amis, dont je m’inquiétais de ne plus avoir de nouvelles
(il ne répondait pas aux messages que je laissais sur son répondeur),
ne va sans doute plus me voir aux randonnées roller avant que je quitte Lyon.
Et pour cause :
j’ai appris hier qu’il était enfermé dans un hôpital psychiatrique pour avoir
tenter d’agresser mortellement son frère. Oui, c’est le genre de nouvelle qui vous
laisse sur le cul. Comment imaginer que quelqu’un dont on se croit proche peut
en arriver là ? Il est vrai qu’il a l’esprit complètement pourri par la
morale darbyste. Il est vrai aussi que je l’avais déjà hébergé, un soir après la
randonnée en roller, car il m’avait dit qu’il était furieux contre son frère
au point d’être capable de le tuer s’il rentrait dormir chez ses parents.
Mais tout cela, ce n’était que des mots, rien que des mots, et sa bouche
avait toujours tendance à tout exagérer. Ainsi aurait-il fini par réellement
pêter un câble ?
Et ce n’est pas le seul de mes amis à qui il arrive des choses aussi
surprenantes.
À vingt ans, j’avais fait un stage en Belgique oĂą
j’ai fait la connaissance d’un Africain d’un petit pays que je n’avais jamais
entendu parler. Nous étions vraiment des amis très proches. Puis, son diplôme en
poche, il a pu retourner dans son pays auprès de son épouse et de son fils. Nous
avons gardĂ© contact en nous Ă©changeant très rĂ©gulièrement du courrier jusqu’Ă
ce qu’en 1994 les actualités ne parlent plus que de son pays. Il a connu la
guerre, les exils, les camps de réfugiés, il s’est fait exploiter
par des ONG, et aujourd’hui, ne parvenant à retrouver sa famille,
il est enquĂŞteur pour le TPI.
Et ce n’est guère plus joyeux au sujet de celles que j’ai aimées.
L’exemple le plus criant est celui de cette fille que j’ai rencontrée quand
je passais mon permis de conduire (j’avais un peu plus de 18 ans, cet été-là ).
Cette fille, je la connaissais bien : j’étais en secret amoureux d’elle que je ne
voyais qu’en cours de latin alors que j’étais au collège. Le destin
nous avait remis sur la même route, c’était trop beau. J’ai tout fait pour
la revoir et nous sommes sortis ensemble, mais pas très longtemps car elle a fini
par me dire qu’elle avait un copain auquel elle tenait plus que moi. Malheureux.
Réponses de glace à mes lettres et coups de fils passionnés.
Un peu plus tard, je l’ai revue, par hasard, au restaurant universitaire où
elle a fait semblant de ne pas me voir. Tant pis. Et bien des annnées après,
j’ai revu une autre copine de collège avec laquelle j’avais échangé quelques
propos au sujet du « bon vieux temps ». Elle m’a alors
parlé de cette fameuse fille qui était avec nous en classe de latin, sans savoir
que j’en avais été épris. Cette fille, pourtant brillante, avait fini par laisser
tomber ses études, elle vivait avec son copain (celui-là même qu’elle avait préféré
à moi, ai-je compris) et était tombée enceinte. Le jour de l’accouchement, les
médecins, faisant passer une série de tests à la maman et à son enfant, ont
découvert que la jeune mère avait la leucémie. Deux mois plus tard, elle était morte.
Oui, j’ai conscience de rapporter des faits complètement horribles. Mais ils sont
hélas véridiques. Est-ce que je porte malheur à ceux que j’aime (d’amour ou d’amitié)
et dont je ne suis pas autant aimé en retour ?
C’est une bien curieuse et bien pénible malédiction...
Lundi, le 21 juillet 2003
Avis : attention, peinture fraîche !
Pascal-Jean-Gabriel, dit
« Gizmo », le rĂ©dacteur de la
Clepsydre,
Ă©galement historien et auteur Ă ses heures, tient aussi la fonction de
webmestre de la
Gang dont
il vient de remettre le site Ă jour.
Allez-y, c’est beau, c’est bleu...
Vous y trouverez des informations sur les dernières parutions de mes copains
gangsters.
Merci Gizmo !
Mercredi, le 11 juin 2003
(M)a vie, en vrac : plus jamais avant minuit
Tout a commencé dimanche dernier, le 1
er juin.
Sylvie donnait une petite fĂŞte chez elle pour son
poste de prof des universités. Très sympa. Il y avait les copains de la
Gang
(Marie, André, Olivier, Gizmo, Jean-Jacques) ainsi
que Francis Valéry. Il m’a surpris, le Francis. D’ordinaire,
il est habillé de noir (avec les ongles vernis dans la
mĂŞme couleur). Mais lĂ , il Ă©tait sobrement vĂŞtu de
beige. Oh, le copieur ! (Oui, mes fringues sont
le plus souvent blanches, beiges et couleur sable.)
En partant, le mari de Sylvie m’a prêté des CD vidéos
et je n’ai pu m’empêcher de regarder le film sur mon
ordinateur, ce qui m’a fait coucher plus tard que
d’ordinaire et presque louper le réveil... alors que,
le lendemain, commençait une conférence (enfin, un colloque
s’étalant sur toute la semaine) organisée par mon
laboratoire.
Donc lundi, je me suis rendormi après la sonnerie du
réveil (c’est la première fois que ça m’arrive, et
c’est désagréable), d’où un départ un peu à la bourre
de chez moi. J’arrive au labo avant 8 heures,
j’aide à installer ce qu’il faut, ça baigne, tout
est prêt. Le discours des officiels, conférence
d’un invité prestigieux, tout va bien. Nous gérons
aussi le problème du mardi car, avec les grèves des
transports, nous prévoyons de chercher les conférenciers
logeant Ă Lyon pour les amener sur le campus de Bron,
dans l’Est lyonnais (c’est moi qui vais servir
d’accompagnateur).
Alors, cette semaine, ça a été dur. Et pas moyen de trouver
le temps de poster un message sur
Singuliers
(OK, j’avoue : j’ai commencé trois messages, je n’en ai terminé aucun
avant celui-ci).
D’abord, du sommeil en retard. D’ordinaire, je me
lève très tôt (à 5 heures) et j’essaie de me coucher
vers 22 heures, mais lĂ , quand je ne rentrais pas tard
après avoir dîné avec des collègues, j’ai redécouvert ce que c’est
que de jouer sur l’ordinateur, ça me permet de tuer le temps jusqu’à ce
que j’aie l’air d’un zombie et que, malgré la chaleur
Ă©touffante, je parvienne Ă trouver le sommeil. Mais bon,
dodo plus jamais avant minuit, et lever assez tĂ´t, mĂŞme si
c’est un peu plus tard que d’ordinaire, ça finit par taper
durement sur le système.
Ensuite, j’ai pris trois kilos. Les pauses-café
accompagnées de délicieuses pâtisseries, les
cocktails, le dîner de gala, le resto avec des Liégeois
(pas au chocolat, des
collègues belges), le déjeuner du vendredi avec le comité
d’organisation, sans compter ce week-end... Argh !
Bon, au pain sec et à l’eau.
Sinon, pour finir, le bon mot du docteur Fab. Le mercredi, juste
avant le dîner de gala, nous avons eu droit à des dégustations
de produits locaux (des beaujolais, des jus de fruits, du
saucisson, des fromages de chèvres, du miel). Quand je suis passé
devant les fromages, j’en ai goûté un qui était affiné, et l’autre
qui ne l’était pas. Oui, rien à voir. Et là , je me suis dit que
ce que c’était vraiment ce qu’il fallait pour un congrès de
mathématiciens : la seule différence entre les deux fromages,
c’était une fonction « affine »... (si vous ne comprenez pas,
envoyez-moi un
courrier
électronique (c’est pourtant le programme de troisième,
non ?)
Enfin, samedi, petit tour au
13ème
festival de la science-fiction et de l’imaginaire de Roanne.
Le Capitaine en parle mieux que moi sur son
site
ici (billet du 08/06/2003).
Déjeuner à Roanne puis après-midi agréable
au bord de la Loire, dans le département du même nom,
le fameux
42, solution Ă toutes les Ă©nigmes, et peut-ĂŞtre
même, en ce qui me concerne, à celle de la quête acharnée
d’un futur poste d’enseignant-chercheur.
Affaire Ă suivre...
Mercredi, le 14 mai 2003
Avis sur le sens de la vie
Aujourd’hui : il ne faut pas faire de blagues aux petits enfants.
Samedi dernier, j’étais invité à déjeuner chez un ami que je n’avais plus vu depuis
presque un an, ami qui est marié et qui a deux enfants de trois et un ans (enfin non,
pas tout à fait, pour la plus jeune, disons quelques mois, ne me demandez pas plus de précision,
moins de douze).
Comme je suis un garçon bien élevé (si, si !), je suis venu avec un cadeau
pour la maîtresse de maison, en l’occurrence une boîte de chocolats (j’ai pris les
plus chers que j’ai trouvés au Monoprix, ce n’est pas très original, je sais).
Alors je vois le schtroumpf de trois ans, je lui donne la boîte (j’ai quand même
fait l’effort de faire un joli paquet cadeau), et je lui dis : « C’est un
cadeau pour ta maman ! ».
Le gamin s’en va en criant : « Maman, maman ! » tout en
secouant la boîte, et pendant ce temps le copain arrive et me dit qu’il a un problème
avec son fils car il mange trop de sucreries.
Oups...
Je vois alors la maman, sans la boîte, mais le gamin arrive en brandissant celle-ci
après l’avoir débarrassée de son joli papier cadeau. Et comme il y a des chocolats
dessinés dessus, bien entendu, c’est le drame, le môme veut en manger.
Alors, pendant que le papa explique à son fiston que, non, ce n’est pas le
moment de manger des chocolats et lui montre des apéritifs à la place, je
planque la boîte de chocolats au-dessus du réfrigérateur.
Après le déjeuner, nous discutons, je joue un peu au clown et au magicien
pour amuser le gamin, puis j’abuse lâchement du fait d’avoir la cote
avec lui pour qu’il range sa chambre : « Si tu ne mets pas
tes lĂ©gos dans la boĂ®te, je m’en vais ! ».
Et, j’en ai un peu honte, ça a marché...
Donc, pendant que nous discutons entre grandes personnes, le schtroumpf
fouille partout dans sa chambre pour retrouver les briques de légo et les
mettre dans sa grande boîte.
On papote de tout et de rien, on boit, on grignote les restes des biscuits
apéritifs et je passe dans la chambre du môme pour voir s’il a tout bien rangé.
D’ailleurs, c’est presque le cas.
Le gamin, remarquant ma bouche pleine : « Qu’est-ce que
tu manges ? ».
Et lĂ , je ne sais pas ce qui m’a pris : « Ah, mince !
Je viens de manger le dernier chocolat de la boĂ®te ! ».
Devinez ce qui s’est produit...
Le petit garçon a fondu en larmes, nous avions eu beau lui expliquer que
c’était une blague, rien ne parvenait à l’arrêter. Et finalement,
pour le calmer, nous avons dû ouvrir la fameuse boîte de chocolats
pour lui en donner un...
Samedi, le 3 mai 2003
Mercredi dernier, j’ai fait la connaissance
d’
Akelia, weblogueuse
canadienne dont je suivais les aventures depuis déjà pas mal de temps.
Pendant deux jours : visite en roller des lieux non touristiques de Lyon,
menus non lyonnais (poulet basquaise, kébab, salade de gésiers), déjeuner
au soleil avec d’autres weblogueurs de la
Gang
(
André-François et
Olivier) dans
le Parc Flaubert (ne cherchez pas sur un plan, c’est le
Jardin des
Chartreux rebaptisé ainsi, on se demande pourquoi, par le philosophe
Olivier)...
D’ailleurs, j’ai même une preuve éclatante de la venue de la sympathique Akelia :
je n’ai pas pris de photo !
Vendredi, le 2 mai 2003
Avis de plagiat (j’assume !)
Hier : déjeuner & promenade sur les hauteurs verdoyantes de la Saône.
Le ciel fut doux, le soleil Ă peine caressant.
Ce fut une sorte de « spĂ©cial blog »
puisqu’en compagnie de Geneviève (
Akelia),
d’André-François (
Captain & Books)
& d’Olivier (
Eaux troubles).
(Post honteusement inspiré de l’avirtuel
du
Capitaine Ruaud.)
Mercredi, le 30 avril 2003
Avide de bonne chère (le retour !)
Oups, ça fait bien longtemps que je n’ai trouvé le temps de poster
un message sur mon « avirtuel »
Singuliers.
Des excuses ? Oui, j’ai bossé comme un taré pour mon laboratoire, en
particulier le week-end pascal et la semaine de vacances (le terme
« vacances » signifiant pour
moi :
moment où les autres ne sont pas là ) avec, c’est le pompon,
une nuit blanche pour boucler l’organisation d’une conférence sur un domaine qui ne m’intéresse
mĂŞme pas.
Je mourrai martyr, c’est sûr. Tant pis.
Bon, alors pour me faire pardonner, une petite recette : un biscuit à l’ananas
que mĂŞme
Roland C. Wagner
et
Sylvie Denis
ont goĂ»tĂ©. Quoi ? Qui a dit : « Pour Roland, ça ne compte pas, il a tellement
l’habitude d’ingĂ©rer des trucs bizarres... » ?
Tssss, tssss !
Biscuit à l’ananas
Préparation : 15 minutes
Cuisson : 8 Ă 9 minutes (au four micro-ondes)
Pour 6 personnes.
Ingrédients :
- Pour la pâte :
- 3 œufs ;
- 125 g de beurre ;
- 150 g de sucre roux ;
- 2 cuillerées à soupe de caramel liquide ;
- 120 g de farine ;
- 2 cuillerées à café de levure chimique ;
- 2 cuillerées à soupe d’eau ;
- 1 ou 2 tranches d’ananas.
- Pour la garniture :
- 4 tranches d’ananas ;
- 2 cuillerées à soupe de caramel liquide ;
- 3 cerises confites découpées en leur moitié (facultatif, ça met un peu de couleur) ;
- quelques cuillerées de kirsch.
Placez le beurre dans un saladier et faites-le ramollir 30 secondes à l’allure maximale dans
un four Ă micro-ondes.
Ajoutez le sucre et travaillez la mousse au fouet.
Incorporez un œuf après l’autre, puis le caramel et la farine prĂ©alablement
additionnée de la levure chimique.
Ajoutez la (ou les) tranche d’ananas découpée en dés ainsi que deux cuillerées d’eau (ou, mieux,
de jus d’ananas).
Versez le caramel au fond du moule servant Ă la cuisson du biscuit.
Disposez les quatre tranches d’ananas et les cerises sur le caramel.
Versez la pâte sur les fruits.
Faites cuire 7 à 8 minutes à l’allure maximale.
DĂ©moulez et laissez refroidir.
Arrosez le gâteau de jus d’ananas avec un peu de kirsch.
Servez très frais.
Bon appétit !
Dimanche, le 23 février 2003
Aviez-vous déjà songé à réenchanter le monde ?
La semaine dernière, Francis Valéry, monsieur
Passeport-pour-les-Ă©toiles
(le guide de lecture en science-fiction de Folio SF)
était présent à Lyon. Avons eu le plaisir de passer quelques agréables soirées
en sa compagnie. Il nous tarde de le voir terminer
Le Talent ressuscité
(la suite du
Talent assassiné)...
Hier soir, sur France Culture, l’émission
"Mauvais
Genres" Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă
André-François Ruaud
et Ă la
fantasy.
André-François, c’est le "capitaine" de la
Gang,
c’est l’auteur d’un roman de polar-
fantasy (
Des ombres sous la pluie),
d’un guide de lecture en
fantasy (
Cartographie du merveilleux,
en Folio SF), du
Dictionnaire fĂ©erique (aux Éditions de
l’Oxymore), d’essais (en particulier sur Arsène Lupin)
ainsi que de nombreuses nouvelles puisant aussi bien dans les domaines de
la science-fiction, du fantastique que de la fantasy ou du polar,
c’est un anthologiste et le directeur de la plus vieille revue française
sur la science-fiction et la
fantasy Yellow Submarine
qui fĂŞtera, au mois de mars, ses vingt ans !
André-François Ruaud, en qualité de
docteur es fantasy national, nous a parlé
pendant une heure avec passion des créatures du monde de la Faërie, ces
petits êtres présents dans toutes les cultures traditionnelles,
apparus dans l’imaginaire populaire à des âges divers
(certains, tels ceux retrouvés auprès des gangs de Miami,
sont étonnamment très récents), animés de bonnes ou mauvaises intentions
envers les humains.
Instructif aussi, de voir que les représentants du christianisme, et
du catholicisme en particulier, se sont opposés au petit peuple de Faërie,
une culture (ou une religion, ou un imaginaire) cherchant
Ă en remplacer une autre.
Personnellement, je suis assez peu sensible aux Ă©crits du domaine de la
fantasy.
André-François a expliqué que les amateurs de science-fiction et de
fantasy ne
sont pas les vraiment mêmes : en général, les premiers ont plutôt une culture scientifique
et s’intéressent à la science, à la technologie et aux répercussions sociales
qu’apporte le progrès, les seconds sont plutôt amateurs de jeux de rôles (
Donjons
et Dragons est un univers de
fantasy archétypal)
et cherchent à "réenchanter" le monde... Ah, je suis rassuré : en tant que
chercheur, je suis naturellement enclin à préférer la science-fiction, d’autant
que j’ai un solide enracinement dans le christianisme qui me rend imperméable
aux (autres) superstitions.
Pour ceux qui ont manqué ce grand moment de radio samedi soir, vous avez une deuxième
chance : l’émission peut être écoutée sur le site de
"Mauvais
Genres" (attention, les sept premières minutes sont consacrées à l’émission
précédente "Chassé-croisé").
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Jeudi, le 26 décembre 2002
Ah, virtuels dédales !
Aujourd’hui, c’est la Saint-Étienne,
aussi vais-je vous parler d’un auteur stéphanois :
Jean-Jacques
Girardot.
Jean-Jacques est un auteur que j’apprécie tout
particulièrement, aussi bien pour ses écrits dont les thématiques me
parlent vraiment (peut-être parce qu’il est aussi docteur en
informatique), que pour ses compétences scientifiques (nos
laboratoires ont des projets en commun), que parce qu’il s’agit de
quelqu’un de tout simplement attachant.
Auteur des
Pages Françaises de
Science-Fiction, vous pouvez voir Jean-Jacques Girardot aux
conventions et festivals de science-fiction, en barbe et lunettes,
des airs de Pierrot lunaire et de Professeur Tournesol, souvent
accompagné par un elfe blond qui n’est autre que son fils.
En
2001, lors des Utopiales de Nantes, Jean-Jacques a remporté le prix
Alain Dorémieux qui récompense un jeune auteur en lui permettant de
publier son premier ouvrage.
C’est ainsi que nous avons eu la
chance de voir arriver dans nos librairies son recueil de nouvelles
de science-fiction :
Dédales virtuels, publié en 2002
aux Éditions Imaginaires sans frontières.
Petite précision :
en près de 300 pages, le livre
DĂ©dales virtuels ne retrace
pas une histoire de transformation maçonnique.
Pas
compris ?
OK, je reprends : le livre
des dalles
virent truelles ne retrace pas une histoire de transformation
maçonnique. Oui, Jean-Jacques, comme la plupart des membres de la
Gang, est un
expert en jeux de mots. Mais bon, j’assume l’entière culpabilité et
paternité de celui-ci.
Les
Dédales virtuels s’ouvrent
par "Voyageurs", une nouvelle initialement parue dans
Escales sur
l’horizon (anthologie de Serge Lehman publiée en 1999 chez
Fleuve Noir). Dans ce texte qui retrace un premier contact avec une
entité extraterrestre, Jean-Jacques évoque la vie d’une scientifique
à la recherche d’un sens à sa vie, quête douloureuse de l’amour et
de la vérité.
La nouvelle "l’ÉternitĂ©, moins la vie", dĂ©jĂ
parue dans
Cyberdreams n°10 (1997), s’inscrit dans la
thématique du
"brain-downloading" chère à l’auteur australien
Greg
Egan. Dans ce texte, la scientifique Helen Palmer cherche Ă
sauver sa fille sous une forme électronique. Il s’agit d’une très
belle illustration des positionnements juridiques et scientifiques
de notre temps à l’éternel « qui suis-je ? »
métaphysique quand l’entité en question est une intelligence
artificielle.
La nouvelle "Sur le seuil", parue dans la revue
Galaxies n°4 (1997), est une autre réponse à cette question,
lorsque la copie électronique d’un être décédé, à travers ses
propres doutes, diverge de l’original.
"Gris et amer" est une
nouvelle inédite en deux parties traitant non plus du "Soi" mais de
"l’Autre". Dans la première partie, intitulée "les Visiteurs de
l’éclipse", une bande de copains nostalgiques des Beatles mènent un
périple en France pour voir la fameuse éclipse totale qui s’est
produite Ă la fin du XX
e siècle. À cette occasion, ils
découvrent une étrange substance grise et amère, offrande de
l’Autre.
La seconde partie, intitulée "l’Adieu aux étoiles", se
déroule quelques années plus tard dans un monde post-cataclysmique.
Roger, rescapé de la bande, apprend à accepter ces fameux
visiteurs.
Jean-Jacques Girardot a réalisé une étude approfondie
de son texte
ici.
"L’Humain
visible" est un texte paru dans l’anthologie de Stéphane Nicot
Hyperfuturs en 2000 (hors série de la revue
Galaxies).
Thomas, un informaticien travaillant sur le projet
"Visible
Human" découvre que la plate-forme informatique sur laquelle un
être humain a été numérisé à des fins de simulation est dotée d’une
intelligence artificielle. Une relation ambiguë se noue entre Thomas
et l’IA.
"L’Instant d’éternité", autre nouvelle inédite,
parle d’un être sensible qui veut sauvegarder pour toujours un
instant précieux passé avec celle qu’il aime et qui est condamnée.
Mais qui est-il réellement ?
"Simon et Lucie, une
romance", nouvelle déjà publiée dans
Étoiles vives n°5
(anthologie de Gilles Dumay parue en 1998 chez Bifrost/Eacute;toiles
vives) est une histoire d’amour amère sur fond de nanomachines
censées rendre le quotidien plus merveilleux.
La nouvelle "le
Mouton sur le penchant de la colline", parue dans
Escales
2001 (anthologie de Sylvie Denie parue au Fleuve Noir), est ma
nouvelle préférée du recueil.
Pourquoi ?
Parce que la
première fois que je l’ai lue, dans
Escales, j’ai trouvé
qu’il s’agissait là d’un très grand texte, un de ceux qui vous
marquent et qui font que vous n’oublierez jamais plus l’auteur, un
de ces textes trop rares qui vous obligent Ă faire un
break
et qui, même si vous êtes un dévoreur de livres, vous empêchent de
passer aux suivants, tant les personnages, les situations et les
idées sont fortes.
Dans "le Mouton sur le penchant de la
colline", un journaliste et "valideur d’informations" s’intĂ©resse Ă
la neuroprogrammation qu’aurait employée Sadam Hussein entre 2025 et
2030. Cette enquête et d’autres sur le sujet de la
neuroprogrammation vont peu à peu impliquer ce personnage de manière
bien plus profonde...
Ă€ noter, dans ce texte, le docteur Helen
Palmer, de "l’Éternité, moins la vie", fait une brève
apparition.
"Le Jeu de la Création", dernière nouvelle du
recueil, est un inédit traitant d’une société d’insectes pensants.
L’héroïne, Akeyliah, dirige son petit monde, cherchant à faire le
bien de son monde en lui cachant une terrible vérité. Jusqu’à quand
cette despote y parviendra-t-elle ?
Les
DĂ©dales
virtuels, ce sont les labyrinthes de l’esprit quand celui-ci est
artificiel ou transformé par des nanomachines.
DĂ©dales
virtuels, c’est l’ouvrage de Jean-Jacques Girardot, un petit
bijou littéraire à acquérir et à lire d’urgence par quiconque
s’intéresse aux grandes questions humaines portant aussi bien sur
l’identité, sur l’estime de soi, sur le sens de la vie ou sur
l’autre.
Dédales virtuels, c’est de la science-fiction
intelligente, ambitieuse, sans doute exigeante, mais c’est surtout,
derrière le virtuel et l’artifice, l’humain à venir...
Mardi, le 17 décembre 2002
Avinnersaire (yoijeux)
« C’est un bon jour pour mourir... »,
dit le vieil Indien dans
Little Big Man.
Moi je dis que 30
ans, c’est un bon jour pour vivre.
Le jour de ses trente ans, mon
ami
Ugo,
de deux semaines mon aîné, a passé son audition de maître de
conférences et a obtenu son poste.
Le jour de mes trente ans, Ă
savoir hier, j’ai soutenu ma thèse.
Dimanche 15
décembre.
Je me rĂ©veille assez tard. J’étais la veille Ă
l’anniversaire d’un ancien amour.
Je répète mentalement ce que je
dois dire lors de ma soutenance de thèse en prenant mon petit
déjeuner, en me rasant, en prenant ma douche...
Fin de la
matinée.
Passage Ă©clair au Virgin
situé à moins de 100 mètres de mon appartement.
Manque de bol, il
est fermé et n’ouvre qu’à midi.
Je prends mon courage Ă deux
mains et vais jusqu’à la FNAC (à au moins 300 mètres de là ),
je trouve ce que je recherche (comme quoi, les chercheurs trouvent
quand mĂŞme aussi parfois !) : le recueil de nouvelles de
Jean-Jacques
Girardot (pas pour moi mais pour offrir, en espérant qu’un ami
charitable pensera Ă me faire cadeau de
DĂ©dales
virtuels car j’ai tant envie de lire ce bouquin !)
Je
passe le reste de la journée à répéter la présentation de ma
soutenance...
Lundi 16 décembre, jour
« J »
J’ai décidé de rester chez moi toute la
matinée.
Nouvelle répétition mentale de la soutenance de
thèse.
Qui est le premier Ă me souhaiter mon
anniversaire ?
Le robot de
NotreFamille.com !
Ouais,
je ne travaille pas dans le domaine de l’intelligence artificielle
pour rien...
D’autres messages électroniques de soutien arrivent
sur ma boîte.
Un premier coup de fil pour me souhaiter mon
anniversaire et me dire m..... : je mets un instant à réaliser
qu’il s’agit de Nathalie, une amie de Lorraine.
Un second :
il s’agit de ma bonne maman qui m’appelle du train.
DĂ©jeuner
léger.
Avec le stress, mon ventre fait des nœuds...
Je me
fringue. Non, pas encore la cravate.
Treize heures.
Je
sors de chez moi. De la pub et une enveloppe récupérées dans ma
boîte aux lettres. Je lirai la lettre plus tard.
Je prends le
métro et le tramway, je ne vois personne : sur le chemin je
répète encore ma soutenance.
Quatorze heures moins le
quart.
J’arrive au labo.
Mais où est passé mon directeur de
thèse ? C’est lui qui devait me prêter son ordinateur
portable...
Je cours dans tous les sens.
Bon, pas de panique,
je peux emprunter celui du secrétariat du laboratoire.
Les
bouteilles sont déjà au frais ? Parfait !
Mes parents
arrivent. Pendant que je copie mon fichier, maman et papa s’occupent
du pot (bouteilles, verres, gâteaux...).
Quinze
heures.
Avec un collègue, je vais chercher le vidéoprojecteur que
j’ai réservé. Manque de bol, avec le service audiovisuel, nous nous
sommes mal compris :
le vidéo ne passe que de
la
vidéo (appréciez la nuance) et non de
"l’informatique".
Grrrmbl...
Une solution, peut-ĂŞtre : un
autre vidéoprojecteur doit être rapporté.
J’attends le retour du
matériel. Les minutes s’écoulent, tout comme des gouttes de sueur
froides dans mon dos.
Et voici la bĂŞte !
Beau, beau, il
est beau le vidéo !
J’arrive sur le lieu que j’ai réservé
pour la soutenance. La salle est fermĂ©e. Je fais le tour, frappe Ă
la porte d’un secrétariat, c’est ouvert, de gentilles dames vont
ouvrir la salle de conférences où je vais officier.
Bricolage
pour installer le vidéoprojecteur, les rallonges ne fonctionnent pas
(un problème de triphasage), je vais en chercher d’autres, ça y
est.
Bon, l’image ne s’affiche pas à l’écran. Nous cherchons la
combinaison de touches adéquates. Mmmm... Ce n’est pas ça le
problème. Peut-être faut-il changer le port du
vidéoprojecteur ? Oui, c’est ça.
RĂ©glages ultimes, des
bouteilles d’eau sont mises à la disposition des membres du jury,
ainsi que des exemplaires de ma thèse.
Des personnes arrivent
dans la salle : mes parents, mon ami
Ugo (venu tout exprès d’Aix
pour m’écouter), mon ex-copine, des collègues, des amis, et mon
directeur avec quelques membres du jury.
Bonjour, bonjour, c’est
gentil d’être venu.
Des personnes proches me souhaitent aussi mon
anniversaire.
Les derniers membres du jury arrivent, il est un
peu plus de 16 heures, le président du jury me laisse la
parole.
Go!Je me fais peur : le démarrage est
un peu chaotique, ma langue s’accroche sur quelques mots. Mais je me
rattrape. J’ai un débit de paroles plus rapide qu’à l’ordinaire, ma
présentation coule, les transparents défilent, je présente mes
travaux et l’auditoire est attentif. Un coup d’œil sur la montre, il
faut que je me dépêche, j’augmente encore un peu le débit mais tout
va bien, j’arrive à ma dernière diapositive, la numéro trente-trois
(clin d’œil à la parole classique du docteur : « Dites
33 ! ») et je termine ma présentation entre 40 et
45 minutes, c’est-à -dire le temps qui m’était
accordé.
Parfait.
Questions du jury.
Les rapporteurs et
examinateurs me félicitent pour la qualité de mon travail
(« Merci ! ») et me posent certaines
questions.
Mes réponses semblent les satisfaire.
Mes directeur
et co-directeur louent mes qualités scientifiques et humaines, ma
maman verse une larme.
La dernière question du président du jury,
je suis heureux de voir que les personnes se sont
vraiment
intéressées à mon travail.
Délibération.
Papa prend
quelques photos sur son appareil numérique.
Je débranche le
matériel.
Le jury arrive, le président prend la parole, ça y
est, je suis docteur, les félicitations ne sont plus données (pour
éviter les différences de politiques entre les établissements
nationaux), sinon je les aurais eues (c’est ce que dit mon président
de jury).
Joie.
Pot de thèse.
Tout est beau, tout est
bien. Les amis avec qui je fais du roller arrivent. Il y a moins de
Gangsters
que prévu mais je suis heureux, les bouteilles et les plats se
vident, je parle avec les uns et les autres, la tension accumulée
ces derniers jours se relâche petit à petit.
Les gens s’en vont
progressivement.
Gizmo de la
Gang vient chercher
Ugo. Il
emportera aussi quelques restes.
Vingt heures.
J’abandonne
collègues, famille et amis pour retrouver les membres du jury dans
un bon restaurant situé sur la Croix-Rousse.
J’imaginais ne plus
avoir faim mais la soupe de bulots tiède aux crevettes, le cabillaud
et sa salade d’algues ainsi que le gâteau à la nougatine m’ouvrent
de nouvelles perspectives sur les capacités de mon
estomac.
Comblé.
Minuit et quelques.
J’arrive chez
moi.
Mes parents sont déjà couchés.
Un message en anglais sur
mon répondeur. Marina, une amie grecque, me souhaite mon
anniversaire...
Mardi 17 décembre.
RĂ©veil
matinal.
J’essaie sans succès de copier les photos prises par
l’appareil numérique de mon père sur mon vieil ordinateur portable.
Foutu port USB !
Métro, nous arrivons à la gare de la Part-Dieu. J’en
profite pour acheter un billet.
Ça y est, ils sont partis et
fiers de leur fiston.
Je vais chez
André et
Olivier récupérer
Ugo.
André
est déjà parti travailler, je fais la connaissance de
Guillaume.
Ugo et moi
nous rendons tranquillement au centre commercial de la Part-Dieu
pour papoter, faire un coucou Ă
André, prendre un petit
déjeuner chez Paul, essayer de trouver des idées de cadeau pour
Noël, faire un tour devant la bibliothèque municipale...
Puis
l’heure à laquelle
Ugo doit prendre son train
arrive, il retourne dans son sud natal, je retourne dans mon
labo...
Au boulot
Lundi, le 9 décembre 2002
Ah, ville magique !
Hier après-midi, je suis allé voir mes
amis
Gangsters.
Trop peu de temps car
j’ai dû rentrer bien vite pour terminer la présentation de ma
soutenance de thèse.
Je ne connais pas bien le quartier de
Saint-Just, sur la colline de Fourvière, et je me suis trompé de rue
à un moment donné, loupé la station de métro. Enfin, de funiculaire.
La "ficelle", comme on l’appelle ici.
Je suis donc rentré chez
moi Ă pied.
Pas compliqué, il suffit de descendre. Et ça descend
sec.
Après avoir traversé la Saône, je me retrouve au niveau de
la gare de Perrache et je plonge sans le vouloir dans la féerie de
la Fête des Lumières.
Place Carnot, le marché de Noël.
Un
monde fou.
J’évite : quand on a connu les marchés de Noël
alsaciens, les autres sont bien ternes en comparaison.
Rue Victor
Hugo. Une rue piétonne. Des gens de partout. Odeurs de marrons
grillés.
Place Bellecour. Odeurs de tartiflette.
Je poursuis
jusqu’au Théâtre des Célestins.
Théâtre en flammes ?
Non,
c’est beau, c’est de la magie.
Je me force un chemin jusqu’à la
Place des Jacobins.
La fontaine des Jacobins a retrouvé ses
couleurs.
J’arrive chez moi. J’allume trois bougies à mes
fenĂŞtres. La tradition...
Au bout d’une demi-heure de
travail, je regarde par la fenĂŞtre.
Les bougies ont été soufflées
au premier coup de vent.
Je les rallume.
Quelques heures
plus tard, épuisé, je vais me coucher.
Ce matin, je tire les
rideaux.
Les trois bougies sont allumées. Elles ont brillé toute
la nuit.
C’est la magie de la Fête des Lumières.
Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry,
publié dans la collection "Lune d’Encres"
de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais
pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a Ă©crit de
nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un
"guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, Ă©diteur de la revue
CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un
véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractérise ? Pour
avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste.
Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne
suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste,
mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas
inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux
bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis
de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă ses
propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et
des prises de position jusqu’au-boutistes.
VoilĂ pour le
personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou
moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité
d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant
figure de quĂŞte de soi, avec un humour proche du "grand"
Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le
fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute
ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure
coĂŻncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.
Archives
Chronologie :
Parce que rien ne vaut le fait d’avoir de bons copains et de partager avec eux des joies simples.
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Au sujet de nos amies les bĂŞtes.
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Article critique. Point de vue personnel sur une œuvre. Coup de cœur ou coup de gueule.
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Curiosités linguistiques
À propos de la langue française ou d’autres langues, dialectes et parlers rĂ©gionaux. RĂ©flexions sur les usages linguistiques de la communautĂ© francophone. Aspects insolites de la langue. Jeux de mots.
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Dessin / Arts graphiques et numériques
Dessins réalisés de manière traditionelle (crayon, stylo, feutre,
fusain, pastel, pierre noire ou sanguine, craie, plume, encre de Chine, etc.) ou traités par ordinateur à travers des logiciels d’infographie.
Curiosités calligraphiques. Ambigrammes (figures graphiques de mots devenant d’autres mots à partir d’une symétrie ou rotation). Anamorphoses. Peintures. Arts en deux dimensions.
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Événements / Grands rendez-vous
Comptes rendus ou programmes de grandes rencontres : conventions, festivals, conférences et soirées thématiques.
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Parce qu’on est le fils, le frère, le cousin ou le neveu de quelqu’un.
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De tout ce qui a trait Ă ce genre artistique oĂą intervient le surnaturel.
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Films / Télévision / Vidéo
À propos des productions artistiques essentiellement visuelles : films (court, moyen ou long mĂ©trage), animations, dessins animĂ©s, mangas, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, vidĂ©o-clips, etc.
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Histoires / LĂ©gendes
Au sujet de l’Histoire et des histoires. Faits avérés ou non. Mythes.
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Humour / Insolite / BĂŞtises
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Internet / NTIC / Informatique
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Livres, revues, recueils de nouvelles et anthologies.
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Musiques / Radio / Audio
À propos des productions artistiques essentiellement auditives : musiques, chansons, concerts, opĂ©ras, Ă©missions de radio, etc.
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RĂ©flexions sur le devenir de la Terre ou, plus modestement, de ma petite personne...
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Questionnaires et sondages, le plus souvent ludiques.
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Recettes / Gastronomie
De tout ce qui a trait à l’art culinaire. Recettes de cuisine. Bonnes tables. Grandes bouffes.
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Impressions et réflexions sur notre société.
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De tout ce qui a trait au genre artistique qui incorpore dans son imaginaire des réflexions scientifiques (plus ou moins poussées). Par excès, si on considère que les mythes et la magie peuvent tenir lieu de science, peut englober le genre
fantasy.
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Sculptures / Arts plastiques
Taille de pierres ou modelage, mais aussi peinture, architecture, etc. Expositions. Vernissages. Musées.
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Productions littéraires personnelles, de la
short short story Ă la nouvelle.
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Impressions à la première personne.
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Travaux d’écriture
Au sujet de l’art d’écrire, que ce soit sous forme romanesque, documentaire ou émotionnelle. Travaux personnels d’écriture en cours. Réflexions d’amis auteurs.
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Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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