Mardi, le 15 avril 2008
Article supprimé
(...)
Samedi, le 2 juin 2007
Blanche
Blanche, comme la nuit que je viens de passer Ă terminer
un article scientifique tout juste avant la date limite,
le 1er juin, et minuit, fuseau horaire du Temps standard
du Pacifique, soit en cours de matinée en ce qui me concerne,
et dans l’après-midi pour mon collègue japonais.
Blanche, comme la poudre que j’aurais pu renifler pour tenir
le coup et avoir les neurones en Ă©veil, mais je connais trop
bien les effets pharmacologiques de ces saloperies pour ne pas me laisser tenter...
contrairement aux Ă©tudiants (ou profs ?) de la
Ville éternelle. Du coup, je me suis dopé aux thés à la menthe
super sucrés et aux tartines de Nut’ (je sais, c’est mal).
Blanche, comme mes sculptures sorties du four. L’argile beige, une fois cuite,
n’est pas vraiment intéressante sans patine. Et je dois tout terminer avant l’expo,
la peinture sera à peine sèche au moment de l’accrochage. Gasp.
Blanche, c’est la couleur des roses de l’horrible chanson lacrymogène
du môme qui les offrait à sa maman. Merde, c’est la fête des mères demain.
Ah oui, joie d’Internet : deux clics et des fleurs sont envoyées à bon port.
Blanche, c’est ma figure de vampire qui fuit le soleil. Bon, j’ai besoin de
prendre des vacances. Je les ai méritées. Tiens, du coup, je vais patiner une
de mes sculptures de couleur bronze.
Mardi, le 1er mai 2007
Les bains de lune
Une faible lueur se glisse sous la porte du dortoir. Soucieux de
ne pas réveiller mes compagnons, je m’extrais sans bruit de mon
lit pour enfiler chaussettes et baskets. À défaut de pouvoir me coiffer,
je passe une casquette sur mes cheveux en bataille. Arrivé dans le couloir,
je prends conscience de ma méprise : privé de repères dans l’obscurité de
la chambre, j’ai été abusé par la lune et je n’avais pas pu voir à ma
montre qu’il n’était que deux heures du matin. Je me sens pourtant en
pleine forme et m’étais réveillé avec l’intention de faire un footing
autour du lac avant le petit déjeuner. Il me faudra cependant encore
patienter quelques heures avant l’aube.
Hésitant à retourner me coucher, je remarque à d’infimes
détails que parmi les fauteuils organisés en cercle au bout du couloir,
celui qui fait face à la fenêtre – et dont je ne distingue que le volumineux
dossier de là où je me trouve – semble occupé. Je m’approche, calmement,
m’apprêtant à retrouver un ami atteint d’insomnie, mais en prenant place
sur un siège voisin, je découvre que la personne, une jeune femme d’une
vingtaine d’années, ne m’est pas familière.
Ne désirant pas m’imposer à une inconnue auprès de laquelle je me suis
assis par erreur, je chuchote un maladroit bonjour et m’apprête à me
relever mais le sourire charmant avec lequel la demoiselle m’accueille
a tout lieu d’indiquer que ma compagnie n’a pas l’air de la déranger.
Elle relève une de ses longues boucles cuivrées d’un geste gracile qui
fait frémir sa légère robe de chambre bordée de dentelles et me demande
d’une voix douce :
« Bonsoir. Vous n’arrivez pas à dormir ?
— Ce n’est pas ça. Je crois que j’ai assez dormi.
Je me suis couché trop tôt et, du coup, je suis complètement décalé.
Sans doute la fatigue accumulée au cours d’une semaine de travail vraiment
Ă©prouvante. Et vous ?
— Je prends un bain de lune. »
Elle a raison. Sa ravissante peau de lait n’est pas faite pour le soleil.
Si l’astre du jour nous colore d’un hâle d’or, celui de la nuit nous
donne-t-il une apparence argentée ?
« Je ne vous avais pas encore vu. Je croyais que notre groupe était
le seul à être hébergé au château cette nuit…
— Oui et non, m’explique-t-elle. Vous êtes les seuls étrangers.
— Ah ! Vous n’êtes pas là en touriste ? »
Notre discussion Ă voix basse se poursuit des heures durant.
J’apprends qu’elle se prénomme Blanche mais tout ce qu’elle me raconte
d’autre de sa vie est irréel. Fasciné par son extraordinaire imagination,
je joue le jeu et m’interdis de la contredire. Je ne me lasse pas de son
étrange accent, de ses expressions désuètes, de sa délicieuse fraîcheur.
À l’arrivée des premiers rayons de soleil, elle se lève pour prendre congé.
« Merci de m’avoir tenu compagnie », me souffle-t-elle encore en abandonnant
un baiser sur ma joue. Un peu pantois, je reste assis seul un moment.
L’air se charge de lumière et de chaleur, je me décide enfin à sortir
du château pour courir le long du lac.
Plus tard, je rejoins mes amis dans la salle à manger. Ce n’est pas
Blanche qui nous sert le petit déjeuner. Je suppose qu’elle travaille en cuisine.
Nous retrouvons notre guide qui nous fait visiter les autres pièces du château.
Nous déambulons dans le petit musée où sont enfermés les trésors remontant au Moyen Âge,
et je m’arrête devant une antique peinture devant laquelle mon regard ne peut s’échapper.
La stupeur m’empêche de suivre le début de l’histoire.
« La fille unique du seigneur, abandonnée par son fiancé, un
chevalier aussi beau qu’il était cruel, se laissa mourir de chagrin.
Avec Blanche s’éteignit la lignée des De Nérestang qui avaient fait du château
leur demeure seigneuriale depuis le XIIIe siècle. La légende raconte que Blanche
passait toutes ses nuits à attendre celui qu’elle aimait, assise face à la fenêtre du donjon.
À sa servante qui la suppliait de rejoindre son lit, elle répondait qu’elle prenait
un bain de lune, trop honteuse d’avouer un improbable retour. Elle fut retrouvée
morte un petit matin… »
© Fabrice MĂ©reste, 2007.
Ce texte a été écrit le dimanche matin, lors de mon atelier d’écriture du
week-end dernier, après avoir passé la nuit dans un château. L’inducteur
était "le revenant, le spectre, l’incube ou le succube rencontré cette nuit"
Jeudi, le 8 février 2007
HĂ©liophobe
C’est sans doute une histoire de gènes, ou un truc comme ça.
Toujours est-il que, avec ma peau claire, je crains le soleil. Écran total,
indice de protection 200 XXL. Et pourtant, ça ne suffit pas. Pour me baigner,
lorsque j’avais passé des vacances aux Antilles, j’avais dû garder mon tee-shirt.
Vous y croyez, vous ?
Foutus gènes. Je comprends la douleur des albinos.
Et mes yeux... De couleur bleu-gris. Toujours obligé de porter des lunettes
noires dès que le moindre rayon parvient à percer les nuages. Il y en a qui
disent que je fais ça pour la frime. Les imbéciles, s’ils savaient.
Et mon intolérance alimentaire. Impossible de manger de la tarte aux poireaux.
Et Dieu que ça me donnerait pourtant envie !
Quand je suis au restaurant, je dois toujours veiller au grain pour fuir
tous les plats présentant de l’oignon ou de l’ail. Ou de l’échalote. Ou de la ciboulette.
Un véritable casse-tête. Le tri nécessaire de ce qui se trouve dans mon assiette. Du coup,
par nécessité, je suis devenu un expert en cuisine, et vous ne trouverez pas chez moi toutes
ces épices ou ces légumes de la famille des liliacées qui me rendent malade comme un chien.
D’ailleurs, quand je fais la cuisine, j’ai pour habitude de ne pas beaucoup faire
cuire la viande. Certains de mes invités la trouvent même crue, à leurs goûts.
Heureusement qu’ils n’ont jamais fait un tour sur Google Image pour voir
mon véritable visage.
Dommage pour eux, oui dommage surtout si c’est moi qui trouve leurs
viandes et leurs sangs à mon goût.
Dimanche, le 28 janvier 2007
Ça y est, j’ai ouvert mon
SkyBlog site sur
MySpace.
C’est amusant, j’ai retrouvĂ© des gens dĂ©jĂ croisĂ©s ici ou lĂ
dans la vraie vie à l’occasion d’événements en rapport avec l’écriture
(Markus Leicht, Sire CĂ©dric, Laurent Queyssi, Fabrice Colin, MĂ©lanie Fazi,
Natacha Giordano...) et j’ai fait la connaissance d’autres personnes sympathiques
et fort intéressantes.
En plus, comme c’est tout neuf pour moi, j’ai posté quelques billets ces jours derniers :
–
Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
–
Une justice au royaume pourri du cinéma ?
–
Pourquoi Ă©crire ?
–
Mylène et moi
Donc maintenant, j’ai une véritable excuse si je suis un peu silencieux sur mon weblog, non ?
Mardi, le 21 novembre 2006
Le week-end de Monsieur Malchance
Jeudi, soirée bien sympa avec chez un couple d’amis... mais le lendemain,
avec un cours à 8h00, pas assez de sommeil et un furieux mal de crâne.
Du coup, je ne suis pas allé au concert de l’
ami chanteur Ă Lyon. Dommage.
Samedi, réveil avec la bizarre impression qu’il fait très frais.
En effet, la chaudière est éteinte, sans possibilité de la rallumer.
Pas moyen d’appeler l’agence logement, le week-end sera ainsi sans
chauffage ni eau chaude. Gasp.
Samedi midi, je me prépare un osso buco. La sauce tomate cuit dans
une casserole, je me retourne un instant et la casserole – en
position instable sur la gazinière – se retrouve par terre,
repeignant d’écarlate tout ce que je possède de meubles, murs et sol
dans un rayon de deux mètres. Zen, je décide de manger ce qui est
encore mangeable avant de me mettre à la corvée nettoyage.
Dimanche matin, les copains avec qui je devais aller voir le
Prestige
(d’après l’excellent roman éponyme de Christopher Priest) au cinéma me
font faux bond. Tant pis pour eux, le film est génial.
Lundi, après m’être douché à l’eau froide, je me mets à mon ordinateur
pour travailler un peu avant de partir au boulot. Coupure net d’électricité.
Je sors de mon appartement. Des électriciens me disent que c’est normal,
qu’ils avaient prévenu les locataires par affiche, mais l’affiche en
question a été ôtée par d’autres ouvriers s’occupant de la nouvelle
boutique d’en bas.
Au bureau, j’envoie un petit courrier électronique à une amie pour
lui rappeler que je fĂŞte mon anniversaire bientĂ´t et que son compagnon et
elle sont invités. Une heure plus tard, je reçois une réponse
laconique de sa part m’indiquant que son petit ami est décédé
vendredi et que l’enterrement aura lieu jeudi. Stupeur face Ă
l’horreur de la situation. Se trouver bien coup d’avoir mis aussi
sauvagement les pieds dans le plat. Mes petits problèmes du week-end sont
soudain si dérisoires...
Mercredi, le 15 novembre 2006
Top chrono, boulot, c’en est fini du dodo !
Le chrono est lancĂ©. Dans un mois, ce sera mon anniversaire, et d’ici lĂ
j’aurai envoyé le tapuscrit de mon roman à un éditeur
(au futur antérieur, pas au conditionnel, je ne me laisse pas
d’échappatoire).
Parce que, il faut se le dire, je vieillis. Si, si. La gentille dame
qui organisait les ateliers d’écriture auxquels je participais il
y a deux-trois ans ne m’avait pas reconnu, du moins pas avant que je
n’ôte mes lunettes de soleil (qu’elle avait d’ailleurs dans les yeux...
le soleil, pas les lunettes !).
Samedi dernier, au salon du livre de Lyon, j’ai eu l’occasion de revoir
Sire CĂ©dric,
auteur aussi sympathique que ses textes fantastiques sont horrifiques,
rencontré lui aussi il y a trois ans de cela lors d’une convention
de science-fiction. Entre temps, le garçon a publié d’intéressants
recueil et roman fantastiques et prend l’apparence d’un vampire
lorsqu’il dédicace ses écrits.
Enfin, après ce passage décisif à la Poste, l’esprit libéré de mon roman,
pas de temps pour le
baby blues : les projets ne manquent pas.
Avec mon compère
Jean-Jacques, nous reprendrons la suite des aventures
du
professeur Challenger dans l’univers
steampunk
que nous avions Ă©laborĂ© dans « Quand s’envoleront ma vie
et ma conscience... », notre première nouvelle en commun
parue il y a – lĂ aussi ! – trois ans.
Mercredi, le 11 octobre 2006
Je suis... aux anges !
Hier, je suis allĂ© rĂ©cupĂ©rer un colis Ă la Poste. À l’intĂ©rieur,
mes exemplaires d’auteur de l’anthologie dirigée par A.-F. Ruaud
intitulée
les Anges
électriques, Fiction Spécial, tome 1, publiée chez les
moutons Ă©lectriques
Ă©diteur.
Outre « Des ailes dans la tĂŞte »,
le très joli (si si !) texte de votre serviteur, vous trouverez des nouvelles de
Jean-Pierre Andrevon,
Richard Kearns,
Jean-Louis Trudel
(
blog),
Kelly Link
(
site officiel),
René Beaulieu (
blog),
Rhys Hughes
(
blog),
Paul Di Filippo
(
site officiel),
Jean-Jacques Girardot,
Christian VilĂ ,
Jamil Nasir,
Johan Heliot,
Xavier Mauméjean,
Fabio Nardini,
Sylvie Denis,
Roland Fuentès (
blog),
Andrew Weiner
ainsi qu’un article d’
André-François Ruaud
(
blog)
et des illustrations de Letizia Goffi et
SĂ©bastien Hayez.
Disponible dès maintenant sur le site de
l’
Ă©diteur
et Ă partir du 27 octobre 2006 en librairie ou
ici ou
lĂ .
Mardi, le 26 septembre 2006
Historique des événements, la fin d’un mythe
Lorsque j’avais entendu parler pour la première fois des termes
«
weblog » et «
blog »,
on m’avait dit que cela venait du journal de bord des capitaines de navire
qui consignaient tous les événements de la traversée en mer, avec des calculs,
et en particulier des logarithmes. Des logarithmes, donc, d’où
log,
qui Ă©tait devenu «
weblog »
avec son usage par des particuliers sur Internet, abrĂ©gĂ© par la suite en «
blog ».
Cela m’avait un peu étonné car, de formation scientifique, j’imaginais bien que les navigateurs devaient
être en mesure d’effectuer des calculs trigonométriques, mais je ne savais pas trop ce qu’ils auraient
pu faire avec des logarithmes. Cette croyance a pourtant persisté jusqu’à la semaine dernière,
lorsque je me suis mis à visionner les épisodes de la série
Mystères à Twin Peaks de Mark
Frost et David Lynch (oui, je sais, mieux vaut tard que jamais). Alors, me diriez-vous, quel
rapport avec la choucroute ? Il se trouve que dans le générique est créditée une certaine
«
Log Lady », la fameuse « Femme (ou Dame) Ă la bĂ»che ».
Un petit coup d’œil sur mon dictionnaire français-anglais et je dĂ©couvre que «
log »
signifie « rondin de bois » dans la langue de Shakespeare. Je suis perplexe :
un weblog serait une bûche électronique ? Heureusement
Wikipedia vient à mon secours. Ce qui était consigné par les navigateurs n’étaient pas
des logarithmes, mais les vitesses du bateau, exprimées en
nœuds nautiques, vitesses calculĂ©es en jetant par-dessus bord un bouĂ©e – le
plus souvent un rondin de bois, un
log – Ă laquelle Ă©tait accrochĂ©e une corde comportant des nœuds
à intervalles réguliers dont le déroulement était chronométré avec un sablier (le rapport distance et temps donnant
ainsi la vitesse)...
Mercredi, le 30 aoűt 2006
Cinéma d’été
Des quelques films que je suis allé voir cet été,
je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère,
c’est le cinéma français.
La Tourneuse de Pages de
Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance
nourrie par des annĂ©es de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus,
comme le film se déroule dans le monde de la musique,
certaines scènes ont lieu à la
Maison de la Radio, ce qui a rappelé de
nombreux souvenirs Ă
RĂ©mi,
un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du
Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant,
Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture
où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés
et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir
le prochain film, c’est bien
M.
Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux
Sixième sens et été intéressé par
Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans
ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de
la
Guerre des Mondes qu’est
Signes. La tragique utopie du
Village
m’avait troublé. Mais que dire de
la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un
ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ?
Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.
Dimanche, le 23 octobre 2005
Tim, tam, toum
Samedi, je suis allé voir au cinéma
Les Noces funèbres de Tim Burton
(
Tim Burton’s Corpse bride).
Résultat : un peu plus d’une heure de bonheur dans un univers
complètement dĂ©jantĂ©, un conte Ă©tonnant racontĂ© Ă
travers la technique du
stop-motion, une folie
géniale que l’on doit, entre autres, à ... euh... au réalisateur Mike Johnson,
aux scénaristes John August, Caroline Thompson et Pamela Pettler,
à la voix de Johnny Depp (c’était en V.O.), à la musique
de l’incomparable Danny Elfman...
Tim, je t’adore. Mais même si l’on te considère comme l’un des cinéastes
les plus inventifs de sa génération, même si tu as été l’un des producteurs
du film, mĂŞme si les
Noces funèbres se sont faites sur une idée
qui tu as eue avec Carlos Grangel, même si tu as participé à la réalisation,
en te mettant autant en avant comme tu l’as fait ici, en allant jusqu’Ă
ajouter ton nom dans le titre du film (car, bien entendu, ce n’est pas Burton qui
se marie de manière funèbre !), je me demande...
Dis-moi, Tim, tu n’aurais pas pris un peu le melon ?
Mardi, le 27 septembre 2005
Différences de points de vue et mélange des genres
De la Russie, mes parents m’ont rapporté l’image d’un
pays oĂą de superbes Ă©glises orthodoxes cĂ´toient aussi bien
des immeubles modernes apparus avec le capitalisme que des lourds bâtiments
Ă l’inesthĂ©tique mais fonctionnelle architecture soviĂ©tique. À Moscou,
des bateaux de tourisme voguent sur le canal menant Ă la Volga, et il
semble difficile de passer un jour dans les belles rues de la capitale
sans voir une scène de mariage et des limousines. À peu de
choses près, j’y retrouvais la vision qu’en avait donnée Cédric Klapisch
dans son film
les Poupées russes.
Mais quand ce sont les Russes qui parlent de leur pays, comme le réalisateur
Timur Bekmambetov dans le film
Night Watch, le Moscou d’aujourd’hui devient
le terrain de chasse des vampires, un lieu où s’affrontent les Forces du
Bien et du Mal, où des tourbillons de corbeaux annoncent des événements funestes,
et oĂą la sorcellerie est encore toute-puissante...
L’image réfléchie par les miroirs n’est pas celle que l’on trouve dans
le regard des autres.
Samedi, le 4 juin 2005
J’aime bien...
Il est des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Pour moi, le réalisateur et scénariste
Jean-Pierre Jeunet est de ceux-lĂ .
Mercredi dernier, j’ai eu la chance de le voir au cinéma
Le France
de Saint-Étienne. De 18 heures au lendemain, rien que du bonheur...
Cela a débuté par
les premiers courts métrages de Jeunet :
L’évasion (1978) et
Le Manège (1980), des films d’animation où le travail de son complice Marc
Caro fait des merveilles et annonce la superbe
Cité des Enfants perdus (1995),
Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et
Foutaises (1989), oĂą
on retrouve les prémices d’éléments qui seront exploités dans
Delicatessen
(1991) et
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001).
Ce type est fascinant. On sent bouillonner en lui une créativité
extraordinaire. Pour passer d’
Alien IV (1997)
Ă
Amélie Poulain, il faut vraiment être un magicien.
Et le mélange des genres, il l’a transcendé
dans son dernier film,
Un long dimanche de fiançailles,
qui mĂŞle avec brio Ă la fois la romance,
le film de guerre et l’enquête policière.
De Jean-Pierre Jeunet, j’adorais l’œuvre, maintenant je suis aussi
admiratif de l’homme, un immense artiste, et un être fondamentalement
humain.
Et si vous tenez à voir d’autres créatifs, aux réalisations plus
modestes, certes, pensez Ă faire un tour Ă
Saint-Victor sur Loire. C’est le dernier jour du
Fest’Uval Jean Mon’Arts où vous pourrez assister
à une multitude de spectacles, de la danse, de la poésie, de la
chanson française, de la musique chorale, du trip hop, du rock...
et même assister à une exposition où votre serviteur présente quelques
une de ses sculptures.
Dimanche, le 12 septembre 2004
Les films de l’été
Impressions subjectives des quelques films que j’ai eu l’occasion de voir lors
de ces vacances estivales...
J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean.
Regard intelligent, à la fois tendre et féroce, sur la vie des trentenaires
célibataires, leurs désirs, leurs difficultés à s’engager dans une relation sentimentale...
Meuh non, je ne me sens pas concernĂ©... ;-) À noter les excellentes performances
de Marina Foïs (que je n’apprécie pourtant guère parmi les Robins des Bois) et
de Julien Boisselier dans le huis clos d’un appartement parisien.
Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Documentaire
engagĂ© sur le prĂ©sident actuel des États-Unis d’AmĂ©rique, son
élection foireuse, ses liens troubles avec les magnats du pétrole saoudiens,
le 11 septembre 2001, les interventions en Afghanistan et en Irak.
Et dire que Kerry a perdu son avance face à ce type, ça fout froid dans
le dos. Indispensable.
Shrek 2
de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Le retour de l’ogre vert pétomane, avec
sa fiancée, son âne... et de nouveaux personnages. L’humour est toujours au rendez-vous,
les critiques et parodies aussi. Jubilatoire. Aussi bon que le premier, ce qui n’est pas
peu dire.
Hellboy
de Guillermo Del Toro. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis mĂŞlent sciences
et occultisme pour faire revenir des ténèbres de l’Enfer des démons pouvant les aider à vaincre
les Alliés. L’arrivée des soldats US fait échouer ce plan... mais un bébé démon (Hellboy) a
traversé la porte des deux mondes, et est pris en charge par un scientifique du gouvernement
des États-Unis. De nos jours, une organisation dĂ©cide de remettre ça et rĂ©veille
un monstre endormi dans une urne d’un musée. Seul Hellboy et d’autres créatures mutantes
pourront s’opposer à ces derniers. Il s’agit ici d’un bel exemple d’histoire secrète
(l’Histoire ne s’est pas déroulée exactement comme nous le croyons) reposant sur quelques bases
véridiques (la société de Thulé, groupe ésotérique d’extrême droite d’où sortirent les chefs
de file du parti nazi). Les scènes de combat avec les monstres à la "Spectroman" sont
parfois ridicules, le Bien et le Mal sont présentés un peu de façon caricaturale,
mais la nature ambiguë d’Hellboy, démoniaque par essence mais mettant sa force au service des humains,
sauve toutefois la vision manichĂ©enne du film. À suivre (oui, la sortie du numĂ©ro 2 est
en effet déjà annoncée).
Le Village
de M. Night Shyamalan. Un petit village perdu au milieu de nulle part, avec sa douceur de vivre
et ses règles. Tout autour, des bois où vivent "ceux dont on ne parle pas", empêchant par la
même tout contact hors de la micro-société du village... Argh, un
sixième sens
m’avait prévenu de ne pas aller voir ce film. Ce réalisateur est vraiment malsain. Shyamalan,
dans Incassable,
développait la fumeuse théorie selon laquelle les hommes costauds à mâchoire carrée sont destinés à devenir
des super-héros au service du Bien alors que les êtres atteints de tares génétiques ne pouvaient qu’être
les négatifs de ceux-ci, leurs âmes étant assortie à leurs couleurs de peau. Beurk. Et puis il y a eu
le très peu convaincant
Signes,
présenté comme un Independance Day vu d’après des paysans du Middel West perdus dans
leurs champs de maïs. Et là , avec le Village, sous le prétexte fallacieux de nous
faire peur car le film est annoncé comme un thriller fantastique (ce qui
est une sombre escroquerie : il n’y a pas la moindre part d’irrationnel dans tout le film), Shyamalan
nous présente sans nuance une société sectaire et les règles (cruelles) qu’elle s’impose
pour assurer son existence. Si c’est ça que vous cherchez, regardez plutôt
la Plage,
c’est plus intelligent, plus beau, et il y a la charmante Virginie Ledoyen (ou Leonardo DiCaprio, si
vous préférez). Enfin, c’est décidé, je n’irai plus voir un film de M. Night Shyamalan. :-(
Le Tour
du monde en 80 jours de Frank Coraci. Adaptation (très libre) du roman éponyme de Jules
Verne. Surprise en m’installant dans la salle de ciné, je suis l’un des rares adultes (du moins,
qui ne soit pas accompagné d’un gamin). Je m’étonne de l’intérêt porté par les mômes à l’auteur
des célèbres romans d’"anticipation scientifique". Mais, c’est vrai, il y a Jackie Chan
(dans le rôle du domestique français Passe-Partout, si, si !). Pourtant, le film n’en est
pas un enchaînement de combats d’arts martiaux pour autant, le texte de Verne est respecté dans les
grandes lignes, avec quelques amĂ©nagements, bien sĂ»r, les clins d’œil Ă l’Histoire sont nombreux
(les rencontres de Phileas Fogg avec Van Gogh, les frères Wright ou la reine Victoria), et la
pétillante Cécile de France rajoute son charme et sa bonne humeur à ce gentil divertissement.
Le
Roi Arthur de Antoine Fuqua. Ami spectateur qui recherche la légende arthurienne,
ne va pas voir ce film, tu seras déçu : Arthur est un soldat romain, point de Camelot
mais un avant-poste en (Grande-)Bretagne situé au niveau du mur d’Hadrien, la frêle Genièvre
est devenue une farouche guerrière (et elle combat avec une espèce de bikini du plus bel effet),
le champion Lancelot est un mercenaire Sarmate obligé de se mettre au service de Rome pendant
une quinzaine d’années, et point de Graal, d’Excalibur ou de magie...
Fuqua a essayé de mettre en scène une vision historique
plus que légendaire du roi Arthur, et même si ça ne tient pas la route (les historiens soulignent
en effet de criantes invraisemblances historiques et erreurs chronologiques), l’intention
est louable et le rĂ©sultat intĂ©ressant. À ceux qui prĂ©fèrent la "vraie" (?) lĂ©gende Ă cette
tentative historisante, je ne peux que conseiller de revoir l’excellent film
Excalibur
de John Boorman qui n’a pas trop mal vieilli bien qu’il date du tout début des années 1980...
I, robot
de Alex Proyas. Dans un futur proche, les robots sont présents partout, au service de l’humanité.
Un détective enquête sur l’accident (meurtre ou suicide ?) d’un chercheur en robotique...
qui le mène sur la piste d’un robot, machine qui, par construction, est dans l’incapacité de faire
du mal. Gentil film inspirĂ© de l’œuvre d’Asimov, avec quelques dĂ©fauts navrants
(comme l’omniprésence de la publicité pour des produits curieusement d’aujourd’hui) mais de jolis
effets spéciaux et un scénario plutôt réussi. Attention, le fait de regarder ce film ne vous
dispense pas de lire les livres du bon docteur Isaac Asimov ! :-)
Mardi, le 16 septembre 2003
Avis publicitaire : Passés recomposés,
anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud
Samedi matin, je suis allé à la Poste chercher une lettre qui,
d’après mon facteur, ne rentrait pas dans la boîte.
Effectivement, je venais de recevoir des
Éditions Nestiveqnen
les exemplaires d’auteur de mon premier texte de fiction publié.
Émotions...
Les uchronies, ainsi que les présente l’anthologiste
André-François Ruaud,
ces sont ces « histoires alternatives »,
des utopies temporelles. Treize auteurs se sont
intéressés à ce qu’aurait pu être l’Histoire à partir d’un
point de divergence, un événement qui ne s’est pas réalisé
mais qui aurait pu l’être.
Et si, et si...
- et si, en l’an 500 de notre ère, l’Égypte des
Pharaons avait pu maintenir sa puissance en faisant
alliance avec les autres peuples de la Méditerranée
contre Rome ? (« Tels le Jonc et l’Abeille »,
P.J.G. Mergey) ;
- et si, en 1618, dans une contrée perdue d’Autriche, un paysan
avait recueilli un être étrange, venu d’on ne sait où, et ayant
la curieuse propriété de transpirer
un gaz hilarant, pour le présenter à son prince ?
(« Quelques Ă©pluchures de politique », Roland Fuentès) ;
- et si, en 1748, les grands savants, artistes et aventuriers d’Europe
s’étaient réunis à la cour du roi Frédéric II pour mettre leurs
talents en commun afin de tenter de créer le nouvel Adam ?
(« La VĂ©nus anatomique », Xavier MaumĂ©jean) ;
- et si, en 1793, les Anglais avaient fait alliance avec des créatures
surnaturelles pour étouffer la jeune République française ?
(« Comment Gaby dĂ©livra La Caroline
avec l’aide du Triton Garglogote », Marie-Pierre Najman) ;
- et si, en 1796, le jeune général Bonaparte s’était entouré de nouvelles
machines de guerre lors de ses conquĂŞtes transalpines ?
(« La Rose blanche de Bonaparte », Franco
Ricciardiello, traduit par Éric Vial) ;
- et si, en 1909, une société de dirigeables, qui avait su gagner
sa puissance grâce à une nouvelle source énergétique, s’intéressait
de trop près aux travaux présentés à Paris par les plus grands savants
du monde entier ?
(« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
Jean-Jacques Girardot & Fabrice MĂ©reste) ;
- et si, en 1914, Pierre Curie, rescapé d’un accident qui aurait dû
le tuer, avait conçu, avec l’aide d’autres savants, une arme formidable
pour alerter l’opinion internationale de la catastrophe que serait une
guerre mondiale ?
(« Pour l’exemple », Jean-Baptiste Capdeboscq) ;
- et si, en 1920, la France avait pu disposer d’une énergie de pile
à hydrogène et que la Grande Guerre avait débuté avec quelques années de
retard ?
(« Der des ders », Jean-Jacques RĂ©gnier) ;
- et si, en 1940, au Mexique, le savoir des Aztèques et les connaissances
naissantes en biologie moléculaire avaient pu tenter de ramener
à la vie Léon Trotski victime d’un attentat ?
(« Le MausolĂ©e de chair », Jonas Lenn) ;
- et si, en 1968, le monde était devenu le terrain d’une guerre entre
humains et loups-garous à la suite de la dispersion d’un virus
mutagène par l’armée nazie quelques 23 ans plus tôt ?
(« Lupina satanica », RaphaĂ«l Colson) ;
- et si, en 1993, une grenouille bioaméliorée pouvait écrire
des romans populaires, parler et penser comme un ĂŞtre humain ?
(« Neurotwistin’ », Laurent Queyssi) ;
- et si, en 2121, au large d’Uranus,
les armées républicaines de la Terre et des
Colonies ÉmancipĂ©es, hĂ©ritières de ceux qui firent
tomber l’Empire que Bonaparte avait sû maintenir pendant plus
de deux siècles après sa conquête de la terre des Pyramides,
devaient livrer bataille Ă la puissante flotte des Ramessides,
ces extraterrestres qui furent considérés par des dieux
sous l’Égypte des Pharaons ?
(« La StratĂ©gie Alexandre », Ugo Bellagamba).
En plus, la couverture de Formosa est très jolie :
Alors, qu’attendez-vous pour courir l’acheter ?!
Passés recomposés, anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud,
collection Science Fantasy, Nestiveqnen Éditions, septembre 2003,
ISBN : 2-910899-80-2, 17,70 euros (prix conseillé).
Dimanche, le 25 mai 2003
Ah... We are the young Americans
Samedi matin, devant le cinéma
UGC de la rue de
la RĂ©publique. La foule. Je me joins Ă celle-ci et je sors
un bouquin.
Une dame fait une enquête. Elle prend les numéros de
téléphone des gens qui, comme moi, patientent.
« Vous avez l’intention de voir
Matrix ? »
« Certainement pas ! »
Ma réponse la surprend un peu.
Mais le premier
Matrix m’avait paru comme une énorme
bouffonnerie, je n’allais pas me coller la suite sous prétexte
que j’aime la science-fiction et le genre
cyberpunk. Toutefois,
je reconnais que je n’ai peut-être pas vu le premier opus dans des conditions
optimales : j’habitais à l’époque dans un foyer parisien occupé
par un paquet d’étudiants en informatique, et ces derniers avaient récupéré
sur le Net une version pirate de
Matrix, filmé dans une salle de
cinéma, avec un son déplorable et une qualité d’image laissant à désirer
(les ombres des têtes apparaissaient sur le bas de l’écran). De plus, regarder ce film
sur le moniteur d’un PC qui a le mauvais goût de redémarrer lors de la
projection, c’est dur, même si on peut ensuite se vanter d’avoir vu
le film
tant attendu quelques semaines avant sa sortie nationale...
Et comme
M. Reloaded est, semble-t-il, un peu moins bien que le
premier, je ne m’y suis pas risqué.
Non, je suis allé voir
Dogville
de Lars van Trier.
Un très bon choix !
Trois heures, le double du temps de
Matrix Reloaded, et pourtant
ce film nous tient en haleine, sans pour autant passer par des effets
spéciaux, des scènes de combat hallucinantes ou des plastiques avantageuses
(une Nicole Kidman guère mise en valeur vs. le duo de choc Monica Bellucci & Carrie-Anne Moss).
Le décor de cette petite ville est minimaliste. Quelques traces de peinture
au sol indiquent le nom des rues, délimitent les maisons, figurent le chien.
Les bruitages donnent corps à ce vide théâtral.
L’histoire : en un prologue et sept chapitres, nous découvrons la
vie d’une petite bourgade perdue dans les Rocheuses, au nom improbable
de Dogville, et la vie de ses habitants, au cours des années trente. Un
soir, des coups de feu se font entendre au loin, et Tom, l’apprenti-auteur
et philosophe de la ville, recueille Grace, une jolie jeune femme
traquée par des gangsters. Les habitants de Dogville, sur la proposition
de Tom, consentent à cacher Grace et à la faire vivre auprès d’eux
en Ă©change de quelques travaux. Grace va tout faire pour que
la communauté de ces gens simples l’accepte.
Critiques : Sublime ! Quel tour de force !
Lars von Trier parvient Ă peindre ces hommes et ces
femmes qui font l’Amérique avec une terrible sincérité, les
petits riens qui font leurs vies, leurs valeurs, leur esprit
communautaire, leur détresse... Il s’agit aussi et surtout d’une
allégorie de la violence humaine, ou comment, malgré tous nos
idéaux, nous finissons toujours par nous en prendre
aux plus faibles. Ce n’est pas un film optimiste, certes,
mais d’une cruelle lucidité.
Lucidité,
lux... Oui, d’ailleurs, dans ce film,
Lars von Trier joue beaucoup sur la lumière,
la lumière qui met en valeur la profondeur des personnages,
du soleil éclatant de la joie partagée au cours de la fête
nationale, au clair de lune révélant toute l’horreur des êtres humains
dans la terrible scène finale.
Dogville est vraiment un film singulier... Allez le voir !
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Jeudi, le 9 janvier 2003
Ă€ Wishangton, tombe la pluie plus que de raison
Non, pas "Washington" la capitale, celle du District de Colombia,
mais l’État de Washington, dans le nord-ouest des States,
sinon j’aurais dit un truc du genre "À Wishangton, tombe un avion".
Bon, bref, je voulais parler d’
Un amour d’outremonde de Tommasio
Pincio, un roman publié dans la collection "Lunes d’Encre" de Denoël,
traduit par Éric Vial. Attention, ce bouquin ne sortira que la semaine
prochaine en librairie, j’ai eu la faveur de le lire en avant-première
(merci
Ugo !).
Homer "Boda" Alienson (le bien nommé) vit sa vie asociale à Aberdeen, un
bled paumĂ© de bĂ»cherons, dans l’État de Washington, oĂą il n’arrĂŞte pas
de pleuvoir.
Gamin, Homer collectionne les jouets débiles (lance-soucoupes volantes en plastique
et pistolet-laser en fer blanc). Un jour, après avoir visionné un film sur les
body-snatchers,
il décide d’arrêter de dormir pour ne pas devenir
différent
(les
body-snatchers s’emparant des corps pendant le sommeil).
Il passe ainsi plus de 18 ans sans dormir, ce qui lui permet entre autre d’obtenir un emploi
de gardien de nuit dans la bibliothèque municipale jusqu’au jour où il comprend qu’il
est plus simple de gagner sa vie en revendant ses babioles futuristes aux troglodytes
coincés dans la nostalgie.
Une nuit, il rencontre Kurt, un clochard céleste qui vit
sous un pont et qui pêche des poissons dans la rivière empoisonnée. Homer lui parle
de son problème d’insomnie et Kurt, qui le comprend, lui donne un sachet "d’arrangement".
Les années passent, Homer s’arrange de plus en plus, Kurt crée, dans la peinture
et la musique et finit par monter un groupe de punk rock qui prend comme nom l’idéal recherché
par le bouddhisme.
Une recherche de l’amour ? Difficile à dire, ces amours prenant
l’apparence de Laura Palmer, de l’Héroïne ou de l’extraterrestre Molly.
Chronique d’une déchéance ? Pas vraiment car, quand on part de rien, on peut
difficilement aller plus bas.
Biographie fantasmée de Kurt Cobain ? Non plus, car, comme
il est indiqué en préface, "dans ce roman, les personnes, les événements et les lieux
ne correspondent en aucun cas à des personnes et à des événements du monde réel.
La vérité biographique n’existe pas, et même si elle existait, nous ne saurions qu’en faire".
Un livre féroce et drôle.
Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry,
publié dans la collection "Lune d’Encres"
de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais
pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a Ă©crit de
nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un
"guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, Ă©diteur de la revue
CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un
véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractérise ? Pour
avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste.
Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne
suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste,
mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas
inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux
bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis
de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă ses
propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et
des prises de position jusqu’au-boutistes.
VoilĂ pour le
personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou
moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité
d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant
figure de quĂŞte de soi, avec un humour proche du "grand"
Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le
fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute
ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure
coĂŻncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.
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Musiques / Radio / Audio
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