Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve
par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
t !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe
The Handmaid’s Tale,
une série télévisée diffusée sur la plateforme de
VOD Hulu.
J’avais eu l’occasion de voir précédemment
La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990,
mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série
sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité,
la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement
plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne
le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis
(cf. la critique de
PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood.
C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire,
l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par
l’ami
Ugo Bellagamba, en 2005.
Margaret Atwood Ă©tait venue y parler
de sa vie
et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit
avec le compère Jean-Jacques Girardot sur
«Â
le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ».
Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule
accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon
(Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986),
il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de
l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
La référence au
Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame
se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis,
il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé
à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont
Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais
dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable
sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par
Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
VoilĂ pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un Ă©pisode de
The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique,
je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais
donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux.
En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant
ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule,
l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû
obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire
avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on
l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...
Dimanche, le 15 mai 2016
Intergalactiques de Lyon 2016
Cette année, mon passage aux
Intergalactiques de Lyon
aura été très bref, limité au seul samedi après-midi.
J’arrive à l’ENS, amphi Charles Mérieux, on fouille mon sac,
je récupère mon bracelet vert d’inscrit à l’accueil :
bizarre de venir en ce lieu pour un événement SF alors que
je me rends ici de temps Ă autre pour des rendez-vous professionnels.
Le hall est occupé par les exposants. Je rencontre
Olivier Paquet,
j’aperçois
Jean-Claude Dunyach (sans masque de troll)
qui s’en va déjeuner,
je viens saluer
Markus Leicht, de la librairie Temps-Livres,
toujours fidèle au poste, et je vois
JĂ©rĂ´me Vincent reprendre sa place au stand des
Indés de l’imaginaire armé d’un sandwich...
La conférence d’ouverture débute à 13h30, dans 10 minutes,
j’entre alors dans l’amphithéâtre et je m’installe dans un
des fauteuils, pas trop loin de la scène. Je remarque
Sylvie Lainé et
Dominique Douay prendre leurs places
Ă quelques rangs devant moi. Trois anglophones viennent
s’assurer que c’est bien là qu’aura lieu la conférence et
vont s’asseoir à quelques places, à ma gauche. Leurs têtes
me disent quelque chose. Je rallume mon téléphone portable
pour vérifier la liste des invités : ce sont
Peter F. Hamilton,
Alastair Reynolds et
Paul J. McAuley...
Dans mon sac, j’ai rapporté quelques exemplaires de ma bibliothèque :
des ouvrages de
Christopher Priest (
L’Archipel du rêve,
La Machine à explorer l’espace et son
Livre d’or en Pocket),
mais aussi l’anthologie
Destination 3001
dirigée par Robert Silverberg et Jacques Chambon
(sortie en 2000 chez Flammarion) avec Priest,
mais aussi Paul McAuley. Et ce dernier est là , juste à côté.
Comment dit-on « dédicace » en anglais ?
Je regarde la couverture de
Destination 3001 dont la typographie
était reprise du texte d’ouverture de la saga
Star Wars.
Pincement au cœur : la liste alphabétique des auteurs commence par
Ayerdhal et se termine par
Roland C. Wagner, deux personnes dont j’ai lu
et aimé les textes, deux très grands de la science-fiction
d’expression française qui ont su rester accessibles et avec
qui j’avais eu l’occasion d’échanger quelques mots et de déjeuner
en compagnie de la
Gang, lors d’une édition du festival
de la science-fiction de Roanne pour le premier ou d’une
convention nationale française de science-fiction dans le sud
de la France pour l’autre.
Deux auteurs qui m’ont tant apporté, le militantisme et
l’engagement écologique dans
Demain, une oasis,
l’humour et l’imagination débridée dans la conception de l’IA (aya)
Gloria dans la série des
Futurs Mystères de Paris.
Yal et Roland, vous nous manquez tant...
Christopher Priest et Stéphane, le traducteur,
entrent sur la scène. Un Julien Pouget — que la
Nuit des SĂ©ries
(sans sommeil) n’a pas laissé au meilleur de sa forme —
nous présente Priest et les tables rondes à venir.
Aux premiers mots de Priest débutant sa conférence par l’évocation
de ses souvenirs d’enfant en période de guerre, l’incipit du
Monde inverti
(« J’avais atteint l’âge de mille kilomètres »)
me revient en mĂ©moire, des mots qui m’avaient amenĂ© Ă
reconsidérer les notions d’espace et de temps.
Je crois que c’était Sylvie qui m’avait fait découvrir Priest.
Puis, surprise : les souvenirs très précis du vrombissement
des avions, du visage angoissé de sa mère ou du lieu exigu
sous l’escalier où ils s’étaient protégés n’étaient que des
fabrications de son esprit : Priest n’avait pu connaître
les bombardements des grandes villes par l’aviation allemande
durant la Deuxième guerre mondiale car il n’est né qu’en 1943
et vivait en banlieue de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre,
loin du lieu où les bombes étaient tombées, et ces bombardements
avaient cessé au printemps 1941.
Introduite par cet exemple de faux souvenir,
«Â
Reality, Memory and Doubt »,
la conférence de Priest se poursuit,
pleine de réflexions intéressantes sur l’imaginaire,
les jeux sur les points de vue. Je comprends mieux
comment l’auteur du
Prestige a construit son roman
et peint avec un tel brio l’histoire de la rivalité entre
les deux prestidigitateurs Alfred Borden et Rupert Angier.
Première table ronde :
« De l’empire britannique à l’imperium galactique ? »
Intervenants :
Peter Hamilton,
Alastair Reynolds et Sara Doke ;
modérateur :
Anudar Bruseis.
L’empire galactique est une constante du genre
space opera.
Des parallèles entre la Grande-Bretagne, du temps où elle était un
empire sur lequel ne se couchait jamais le soleil, et un Ă©ventuel
empire galactique ?
Points de vue et visions optimistes ou pessimistes s’enchaînent.
Sara (dont j’apprécie le travail de traduction des œuvres de Paolo Bacigalupi,
un de mes coups de cœur de ces dernières années) sursaute aux maladresses
de Stéphane : le cycle « culturel » (sic) de Ian Banks
au lieu du cycle de la
Culture ou le
« guide pour auto-stoppeur de la galaxie »
au lieu du
Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Un empire, ou au moins une structure fédératrice de nations,
nécessite un partage de valeurs communes...
mais comment tenir compte des spécificités des minorités ?
Ce questionnement me renvoie aux réflexions qui avaient longtemps
trotté dans ma tête à la suite de la lecture de la
Notion de génocide nécessaire de Thomas Day,
au milieu des années 2000. Question toujours d’actualité,
en témoigne la récente victoire de l’Ukrainienne Jamala à l’Eurovision
et sa chanson évoquant le drame de la population tatare de Crimée en 1944,
et faisant évidemment écho au conflit toujours présent entre
l’Ukraine et la Russie...
Deuxième table ronde de l’après-midi sur un sujet apparemment plus léger :
« Jamais sans ma serviette,
l’humour dans la science-fiction britannique »
avec comme intervenants les auteurs
Catherine Dufour et
Jean-Claude Dunyach ainsi que Nicolas Botti
(promoteur de l’
Ĺ“uvre de Douglas Adams en France),
et comme modérateur
François « Le-Fossoyeur-de-films » Theurel.
Jean-Claude Dunyach cabotine un peu, Catherine Dufour parle
des
Annales du Disque-monde de
Terry Pratchett, Nicolas Botti parle de
H2G2, et avec Sylvie Lainé assise à mes côtés,
nous Ă©changeons quelques bons mots.
Pour Jean-Claude Dunyach, l’humour anglais est issu d’une élite
(les humoristes ayant fait leurs classes dans les universités de
Cambridge ou d’Oxford), ce qui fait que les humoristes sont mieux
acceptés par la classe dirigeante qu’en France, c’est aussi un humour
qui joue sur l’autodérision et qui n’a pas de limite
(il illustre ses propos notamment par la série télévisée
Black Mirror et son Ă©pisode pilote
The National Anthem)Â ; Nicolas Botti Ă©voque aussi
un humour plus trash et plus populaire apparu Ă la suite
des années Thatcher ;
Catherine Dufour raconte comment les Monty Python et leur
Vie de Brian
ont forgé sa conscience politique et lui ont fait comprendre
l’inanité de certaines formes de militantisme.
L’humour anglais passe-t-il en françaisa ?
Nicolas Botti en veut à Jean Bonnefoy d’avoir mis dans ses traductions
des jeux de mots graveleux qui n’étaient pas présents dans le texte originel
de Douglas Adams, Catherine Dufour au contraire défend l’idée que le
travail de traduction est une œuvre de création et cite,
en plus de Poe traduit par Baudelaire, l’exemple, chez Pratchett,
d’un elfe ressemblant à s’y méprendre à un chanteur rock ’n’ roll
bien connu :
he looks Elvish
(pour « il avait l’air elfique/Elvis ») et qui,
en français, avait été traduit par quelque chose comme
« il avait l’air
presque laid ».
Références de livres, de films et de séries télévisées s’enchaînent
et terminent sur la façon dont l’humour britannique a imprégné
la culture française...
Je ressors de cette table ronde un peu assommé.
L’absurde et l’humour anglais ont quelque chose de désespéré.
Il est presque 18h00... Je me sens soudain très seul.
Les personnes que je voulais voir sont parties ou occupées.
Tant pis, je n’aurais pas de dédicace.
Tant pis, je n’aurais pas eu l’occasion de saluer des personnes
que je n’ai plus vues depuis des années et avec lesquelles
je ne suis plus lié qu’à travers le faible lien des réseaux
sociaux virtuels.
Morose, je ne me sens plus trop faisant partie de cet univers.
Je rallume mon téléphone. Ma femme a essayé de me joindre.
Mes enfants s’amusent à l’aire de jeux.
Je prends le tramway pour les rejoindre... et retrouver une vie normale.
Mardi, le 12 janvier 2016
C’est une nouvelle année
Tous mes vœux à vous pour cette nouvelle année !
En guise de résolution, après une longue absence occasionnée par le fait de m’occuper de ma petite famille et de mes activités professionnelles, je compte faire aboutir des textes qui ont dormi trop longtemps dans le disque dur de mon ordinateur. Je viens en effet de terminer l’un des romans que l’on m’a offerts pour Noël et dont une citation m’a particulièrement marqué :
« Savez-vous que les histoires sont comme le bon vin, il faut les laisser reposer pendant des années, les laisser décanter avant de les écrire. Mais attention de ne pas attendre trop longtemps sinon le vin passe. Les histoires tournent au vinaigre. Je détiens dans ma cave de vieilles bouteilles d’années exceptionnelles, que je n’ouvrirai malheureusement jamais. », Xavier Durringer, Sfumato, Le Passage, 2015.
Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur
le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir
ici et en renvoyant le formulaire
lĂ .
Merci Ă vous !
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Curiosités linguistiques
À propos de la langue française ou d’autres langues, dialectes et parlers rĂ©gionaux. RĂ©flexions sur les usages linguistiques de la communautĂ© francophone. Aspects insolites de la langue. Jeux de mots.
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Dessin / Arts graphiques et numériques
Dessins réalisés de manière traditionelle (crayon, stylo, feutre,
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Curiosités calligraphiques. Ambigrammes (figures graphiques de mots devenant d’autres mots à partir d’une symétrie ou rotation). Anamorphoses. Peintures. Arts en deux dimensions.
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Productions littéraires personnelles, de la
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Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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