Mercredi, le 9 mai 2018
Intelligence artificielle et salade russe
Hier soir, sur le site de l’Université Lyon 3, a eu lieu le débat de clôture de Pop’Sciences Forum :
« Intelligence artificielle, demain commence aujourd’hui ».
Après une présentation d’Olivier Nerot sur les difficultés à tracer des frontières entre le vivant
et le non-vivant, ce dernier a été rejoint par Jean-Claude Dunyach et Sylvie Allouche pour une table ronde.
Après un démarrage troublé par le robot dinosaure de la fille de Nerot, les différents intervenants
ont présenté leurs visions du futur de l’IA. Le débat a assez vite dérapé pour passer trop rapidement
sur les points intéressants du sujet (qui sont revenus brièvement dans les remarques et les questions
de la salle, à la toute fin) pour aborder des sujets assez éloignés tels que le transhumanisme, la notion de
singularité ou la
vallée dérangeante...
À titre personnel, c’est plutôt le transhumanisme qui me dérange. Je préfère de loin la vision de Joël de Rosnay
sur
l’hyperhumanisme.
C’est du moins ce que je vise dans mes propres travaux de recherche dans le domaine de l’IA où la finalité est de favoriser la diversité (en particulier au niveau culturel), de croiser les regards (entre les différentes disciplines scientifiques), de s’ouvrir aux autres… bref, d’être plus humain.
Mais bon, cette soirée aura quand même été l’occasion de revoir quelques membres lyonnais de la
Gang :
Sylvie Lainé et Nicolas Le Breton. Il faut dire que le groupe a un peu explosé avec les départs des uns et
des autres aux différents coins de la France (en région parisienne, au sud, au nord, dans l’ouest),
voire dans le reste de la francophonie (Suisse, Canada).
Tiens, petit message personnel à celui qui fut le Capitaine de la Gang, le désormais
bordelais André-François Ruaud qui travaille dans la traduction de l’anglo-russe des
mémoires d’un certain détective :
hier après-midi, je n’ai pas pu me rendre chez moi et j’ai dû faire un gros détour parce que
le Prince Charles et la duchesse Camilla sont allés faire des dégustations à quelques pas de chez moi,
aux Halles Bocuse. Quel rapport avec l’intelligence artificielle ? A priori aucun si ce n’est qu’au cours de
son histoire, l’IA a connu de nombreux « hivers ». Un exemple frappant présenté comme
un échec de l’IA concernait les problèmes de la traduction automatique (il faut remonter au temps de la guerre froide
et à l’époque où la DARPA finançait largement les laboratoires de recherche en IA aux États-Unis).
Une phrase en anglais telle que « l’esprit est fort, mais la chair est faible »
passée de l’anglais au russe, puis du russe à l’anglais revenait sous la forme de « la vodka est forte,
mais la viande est avariée ! »
Mercredi, le 13 septembre 2017
Alien : Covenant, c’est toute ma vie
La semaine dernière, ma vie ressemblait beaucoup trop Ă
Alien : Covenant.
Tout avait commencé par des collègues croisés dans les bureaux.
La période des vacances estivales ressemble vraiment à une sorte de grand sommeil
dans les habitudes professionnelles, avec au réveil quelques personnes qui ne font plus
partie de l’équipe (néanmoins celles-ci connaissent un sort plus enviable que celui du
commandant de bord du film de Ridley Scott). Grosse responsabilité sur nos épaules :
mĂŞme si nous ne transportons pas des milliers de passagers en hibernation, nous
avons à notre charge des centaines d’étudiants que nous poussons à acquérir un
savoir scientifique et technique au cours de cette année universitaire afin
qu’ils puissent valider un diplôme, à défaut de s’établir sur une nouvelle planète
Ă terraformer et Ă coloniser.
Sur le campus, des herbes folles ont envahi les abords des bâtiments, les
jardiniers ne se sont pas encore occupés de l’entretien. Cela fait penser au
champ de blé laissé à l’abandon sur la planète découverte par le
Covenant.
Et soudain, en passant Ă cĂ´tĂ© de ces hautes herbes, je me suis fait infecter, Ă
la manière des nano-machines à l’allure de spores du dernier opus en date de la saga
Alien.
Essayez d’imaginer un instant qu’un corps étranger entre dans votre oreille
et cherche à creuser un chemin jusqu’à votre cerveau... Vous aurez ainsi une
petite idée de mon
état de panique en rebroussant chemin, affolé, interpelant des collègues
afin de trouver de l’aide. Bien entendu, rien n’était visible dans mon oreille,
mais le bourdonnement dû à des battements d’ailes contre mon tympan avait de quoi
expliquer ma crise. Incompréhension, appel sans succès auprès des
pompiers et médecins urgentistes, attente insoutenable...
J’ai décidé de régler le problème tout seul, un peu
à la manière décrite dans
«Â
la Bête à Maît’ Belhomme » (comme quoi,
les lectures de l’enseignement secondaire peuvent avoir une utilité inattendue), c’est-à -dire en
vidant une bouteille d’eau dans mon oreille. Néanmoins, j’ai eu moins
de chance que pour le paysan normand dépeint par Maupassant : la bête semblait
toujours vivante et pas décidée à quitter mon oreille.
En vitesse, je me suis rendu sur un autre bout du campus afin d’informer les
collègues — qui m’attendaient pour un jury — de mon infortune
et de mon retard, et j’ai réussi à trouver une infirmière à qui expliquer mon problème.
Je me suis donc retrouvé allongé sur un lit d’auscultation, la tête sur le côté, l’oreille remplie de sérum
physiologique. Cela a eu pour effet de faire cesser les battements d’ailes, mais
pas moyen de sortir l’insecte noyé de mon conduit auditif.
La chemise trempée, j’ai retrouvé mes collègues et j’ai chamboulé l’ordre de passage
des soutenances afin de quitter rapidement le campus pour rentrer chez moi et trouver un médecin.
Ce n’est que le lendemain matin que j’ai pu voir mon médecin traitant qui m’a confirmé voir un
cadavre d’insecte volant collé à mon tympan. Son extraction avec une pince s’étant avérée à la fois
inefficace et très douloureuse, mon médecin a réussi à m’obtenir un rendez-vous avec
un spécialiste pour la fin d’après-midi. Les heures se sont écoulées lentement
durant toute la journée avec cette gêne jusqu’au moment où j’ai pu voir l’ORL.
Un petit coup d’aspirateur dans l’oreille, et hop, en un rien de temps, mon
problème était réglé. J’étais soulagé de voir qu’il ne s’agissait que d’une
banale mouche, et non d’un des multiples avatars du célèbre xénomorphe.
C’est ici que s’arrêtent les points de comparaison entre ma vie et le film
Alien : Covenant.
Ou presque.
Oui, tout comme Peter Weyland,
j’effectue des travaux de recherche qui ont des applications dans le domaine
de l’intelligence artificielle...
Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe
The Handmaid’s Tale,
une série télévisée diffusée sur la plateforme de
VOD Hulu.
J’avais eu l’occasion de voir précédemment
La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990,
mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série
sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité,
la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement
plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne
le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis
(cf. la critique de
PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood.
C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire,
l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par
l’ami
Ugo Bellagamba, en 2005.
Margaret Atwood Ă©tait venue y parler
de sa vie
et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit
avec le compère Jean-Jacques Girardot sur
«Â
le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ».
Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule
accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon
(Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986),
il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de
l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
La référence au
Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame
se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis,
il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé
à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont
Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais
dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable
sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par
Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
VoilĂ pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un Ă©pisode de
The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique,
je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais
donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux.
En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant
ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule,
l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû
obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire
avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on
l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...
Mercredi, le 28 décembre 2016
Car... de 2016 Ă 1983, 1984
En tapant les premières lettres de « Carrie Fisher »,
le moteur de recherche m’a proposĂ© «Â
Careless Whisper » de George Michael...
Macabre clin d’œil du destin.
La princesse Leia vient de rejoindre les étoiles peu après le
départ de celui qui fut l’incarnation du séducteur à la super-classe
de mon adolescence.
La période entre Noël et Nouvel An est toujours pleine de nostalgie
et m’anime d’un mélange de sentiments excessifs et contradictoires,
les retrouvailles familiales avec les différentes générations
faisant écho aux différents âges de ma vie. Mais cette année, ça fait beaucoup.
Je me rappelle que pour mes dix ans, ma mère m’avait accompagné au
train se rendant à la ville. Alors qu’elle allait faire
des courses avant Noël, j’allais — pour la première fois ! —
voir un film tout seul au cinéma.
Sur le quai de la gare, j’avais rencontré une fille de mon club de judo
qui, âgée d’un an de plus, était déjà au collège.
Avec des copines, elle se rendait également au cinéma.
« Tu vas aussi
voir
E.T. ? » avais-je demandé avec candeur.
« Euh, non. On va voir
La Boum ! »
À ce moment-là , j’avais compris que même si je me sentais grand
d’avoir un âge à deux chiffres, j’étais encore un petit garçon par rapport
aux centres d’intérêt de ces fraîches adolescentes...
Ma chambre comportait des photos de fusées, de satellites et des dessins
d’artistes du projet de la navette spatiale européenne Hermès.
Ce n’est que plus tard que j’ai punaisé un poster de George Michael
dans ma chambre, essayant de copier l’allure et la coiffure
du chanteur britannique, mes cheveux naturellement blonds n’ayant
pas besoin d’être décolorés ; je ne savais pas encore que, chez
cet artiste, la séduction auprès de la gent féminine était aussi factice
que sa couleur de cheveux...
Combien de slows ai-je
dansés sur la musique de
Careless Whisper et de son troublant
solo de saxophone, tombant souvent amoureux de
mes cavalières, ou sur les accords de guitare de
Purple Rain
de Prince ? Les années 1983 et 1984
virent aussi la sortie du
Retour du Jedi dans les salles.
Et de
Let’s Dance
de David Bowie dans les bacs. Et d’
Hallelujah de Leonard Cohen
sur son album
Various Positions.
Durant cette année 2016, vilaine Faucheuse, tu n’as vraiment pas chômé.
Puisses-tu te calmer un peu pour 2017...
Dimanche, le 15 mai 2016
Intergalactiques de Lyon 2016
Cette année, mon passage aux
Intergalactiques de Lyon
aura été très bref, limité au seul samedi après-midi.
J’arrive à l’ENS, amphi Charles Mérieux, on fouille mon sac,
je récupère mon bracelet vert d’inscrit à l’accueil :
bizarre de venir en ce lieu pour un événement SF alors que
je me rends ici de temps Ă autre pour des rendez-vous professionnels.
Le hall est occupé par les exposants. Je rencontre
Olivier Paquet,
j’aperçois
Jean-Claude Dunyach (sans masque de troll)
qui s’en va déjeuner,
je viens saluer
Markus Leicht, de la librairie Temps-Livres,
toujours fidèle au poste, et je vois
JĂ©rĂ´me Vincent reprendre sa place au stand des
Indés de l’imaginaire armé d’un sandwich...
La conférence d’ouverture débute à 13h30, dans 10 minutes,
j’entre alors dans l’amphithéâtre et je m’installe dans un
des fauteuils, pas trop loin de la scène. Je remarque
Sylvie Lainé et
Dominique Douay prendre leurs places
Ă quelques rangs devant moi. Trois anglophones viennent
s’assurer que c’est bien là qu’aura lieu la conférence et
vont s’asseoir à quelques places, à ma gauche. Leurs têtes
me disent quelque chose. Je rallume mon téléphone portable
pour vérifier la liste des invités : ce sont
Peter F. Hamilton,
Alastair Reynolds et
Paul J. McAuley...
Dans mon sac, j’ai rapporté quelques exemplaires de ma bibliothèque :
des ouvrages de
Christopher Priest (
L’Archipel du rêve,
La Machine à explorer l’espace et son
Livre d’or en Pocket),
mais aussi l’anthologie
Destination 3001
dirigée par Robert Silverberg et Jacques Chambon
(sortie en 2000 chez Flammarion) avec Priest,
mais aussi Paul McAuley. Et ce dernier est là , juste à côté.
Comment dit-on « dédicace » en anglais ?
Je regarde la couverture de
Destination 3001 dont la typographie
était reprise du texte d’ouverture de la saga
Star Wars.
Pincement au cœur : la liste alphabétique des auteurs commence par
Ayerdhal et se termine par
Roland C. Wagner, deux personnes dont j’ai lu
et aimé les textes, deux très grands de la science-fiction
d’expression française qui ont su rester accessibles et avec
qui j’avais eu l’occasion d’échanger quelques mots et de déjeuner
en compagnie de la
Gang, lors d’une édition du festival
de la science-fiction de Roanne pour le premier ou d’une
convention nationale française de science-fiction dans le sud
de la France pour l’autre.
Deux auteurs qui m’ont tant apporté, le militantisme et
l’engagement écologique dans
Demain, une oasis,
l’humour et l’imagination débridée dans la conception de l’IA (aya)
Gloria dans la série des
Futurs Mystères de Paris.
Yal et Roland, vous nous manquez tant...
Christopher Priest et Stéphane, le traducteur,
entrent sur la scène. Un Julien Pouget — que la
Nuit des SĂ©ries
(sans sommeil) n’a pas laissé au meilleur de sa forme —
nous présente Priest et les tables rondes à venir.
Aux premiers mots de Priest débutant sa conférence par l’évocation
de ses souvenirs d’enfant en période de guerre, l’incipit du
Monde inverti
(« J’avais atteint l’âge de mille kilomètres »)
me revient en mĂ©moire, des mots qui m’avaient amenĂ© Ă
reconsidérer les notions d’espace et de temps.
Je crois que c’était Sylvie qui m’avait fait découvrir Priest.
Puis, surprise : les souvenirs très précis du vrombissement
des avions, du visage angoissé de sa mère ou du lieu exigu
sous l’escalier où ils s’étaient protégés n’étaient que des
fabrications de son esprit : Priest n’avait pu connaître
les bombardements des grandes villes par l’aviation allemande
durant la Deuxième guerre mondiale car il n’est né qu’en 1943
et vivait en banlieue de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre,
loin du lieu où les bombes étaient tombées, et ces bombardements
avaient cessé au printemps 1941.
Introduite par cet exemple de faux souvenir,
«Â
Reality, Memory and Doubt »,
la conférence de Priest se poursuit,
pleine de réflexions intéressantes sur l’imaginaire,
les jeux sur les points de vue. Je comprends mieux
comment l’auteur du
Prestige a construit son roman
et peint avec un tel brio l’histoire de la rivalité entre
les deux prestidigitateurs Alfred Borden et Rupert Angier.
Première table ronde :
« De l’empire britannique à l’imperium galactique ? »
Intervenants :
Peter Hamilton,
Alastair Reynolds et Sara Doke ;
modérateur :
Anudar Bruseis.
L’empire galactique est une constante du genre
space opera.
Des parallèles entre la Grande-Bretagne, du temps où elle était un
empire sur lequel ne se couchait jamais le soleil, et un Ă©ventuel
empire galactique ?
Points de vue et visions optimistes ou pessimistes s’enchaînent.
Sara (dont j’apprécie le travail de traduction des œuvres de Paolo Bacigalupi,
un de mes coups de cœur de ces dernières années) sursaute aux maladresses
de Stéphane : le cycle « culturel » (sic) de Ian Banks
au lieu du cycle de la
Culture ou le
« guide pour auto-stoppeur de la galaxie »
au lieu du
Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Un empire, ou au moins une structure fédératrice de nations,
nécessite un partage de valeurs communes...
mais comment tenir compte des spécificités des minorités ?
Ce questionnement me renvoie aux réflexions qui avaient longtemps
trotté dans ma tête à la suite de la lecture de la
Notion de génocide nécessaire de Thomas Day,
au milieu des années 2000. Question toujours d’actualité,
en témoigne la récente victoire de l’Ukrainienne Jamala à l’Eurovision
et sa chanson évoquant le drame de la population tatare de Crimée en 1944,
et faisant évidemment écho au conflit toujours présent entre
l’Ukraine et la Russie...
Deuxième table ronde de l’après-midi sur un sujet apparemment plus léger :
« Jamais sans ma serviette,
l’humour dans la science-fiction britannique »
avec comme intervenants les auteurs
Catherine Dufour et
Jean-Claude Dunyach ainsi que Nicolas Botti
(promoteur de l’
Ĺ“uvre de Douglas Adams en France),
et comme modérateur
François « Le-Fossoyeur-de-films » Theurel.
Jean-Claude Dunyach cabotine un peu, Catherine Dufour parle
des
Annales du Disque-monde de
Terry Pratchett, Nicolas Botti parle de
H2G2, et avec Sylvie Lainé assise à mes côtés,
nous Ă©changeons quelques bons mots.
Pour Jean-Claude Dunyach, l’humour anglais est issu d’une élite
(les humoristes ayant fait leurs classes dans les universités de
Cambridge ou d’Oxford), ce qui fait que les humoristes sont mieux
acceptés par la classe dirigeante qu’en France, c’est aussi un humour
qui joue sur l’autodérision et qui n’a pas de limite
(il illustre ses propos notamment par la série télévisée
Black Mirror et son Ă©pisode pilote
The National Anthem)Â ; Nicolas Botti Ă©voque aussi
un humour plus trash et plus populaire apparu Ă la suite
des années Thatcher ;
Catherine Dufour raconte comment les Monty Python et leur
Vie de Brian
ont forgé sa conscience politique et lui ont fait comprendre
l’inanité de certaines formes de militantisme.
L’humour anglais passe-t-il en françaisa ?
Nicolas Botti en veut à Jean Bonnefoy d’avoir mis dans ses traductions
des jeux de mots graveleux qui n’étaient pas présents dans le texte originel
de Douglas Adams, Catherine Dufour au contraire défend l’idée que le
travail de traduction est une œuvre de création et cite,
en plus de Poe traduit par Baudelaire, l’exemple, chez Pratchett,
d’un elfe ressemblant à s’y méprendre à un chanteur rock ’n’ roll
bien connu :
he looks Elvish
(pour « il avait l’air elfique/Elvis ») et qui,
en français, avait été traduit par quelque chose comme
« il avait l’air
presque laid ».
Références de livres, de films et de séries télévisées s’enchaînent
et terminent sur la façon dont l’humour britannique a imprégné
la culture française...
Je ressors de cette table ronde un peu assommé.
L’absurde et l’humour anglais ont quelque chose de désespéré.
Il est presque 18h00... Je me sens soudain très seul.
Les personnes que je voulais voir sont parties ou occupées.
Tant pis, je n’aurais pas de dédicace.
Tant pis, je n’aurais pas eu l’occasion de saluer des personnes
que je n’ai plus vues depuis des années et avec lesquelles
je ne suis plus lié qu’à travers le faible lien des réseaux
sociaux virtuels.
Morose, je ne me sens plus trop faisant partie de cet univers.
Je rallume mon téléphone. Ma femme a essayé de me joindre.
Mes enfants s’amusent à l’aire de jeux.
Je prends le tramway pour les rejoindre... et retrouver une vie normale.
Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur
le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir
ici et en renvoyant le formulaire
lĂ .
Merci Ă vous !
Lundi, le 19 novembre 2012
L’IA, les robots et moi (créateurs, créatures, et cætera)
Il y a
10 ans,
je venais de crĂ©er ce blogue. À cette Ă©poque, je m’apprĂŞtais Ă soutenir une thèse
dans un domaine dérivé de l’intelligence artificielle et je me posais des questions sur
mon avenir. Dix ans plus tard, je suis toujours autant intéressé par l’intelligence artificielle
et mon métier d’enseignant et chercheur me permet de faire de jolies rencontres,
comme revoir le mois dernier lors d’une conférence quelqu’un qui
avait été l’auteur d’un essai fondamental sur l’IA que j’avais lu avec passion
dans mes premières années d’études universitaires,
puis, bien des années plus tard, avait été un de mes professeurs du temps où j’étais encore un étudiant parisien,
et qui est désormais un
collègue. Il m’avait alors confié qu’il
devait participer en tant qu’invité aux dernières Utopiales
afin d’intervenir sur une table ronde dédiée au sujet
des morales humaines et lois robotiques dans l’œuvre d’Isaac Asimov...
En mars 2012 s’était dĂ©roulĂ© Ă Lyon le sommet europĂ©en de robotique «
InnoRobo ».
Mon intérêt pour l’intelligence artificielle (l’IA) et
la robotique ne date pas d’hier : tout jeune adolescent, j’étais dĂ©jĂ
fascinĂ© par les œuvres de science-fiction Ă©voquant des crĂ©atures artificielles,
qu’il s’agît de grosses machines avec de simples boutons lumineux clignotants
– comme le « Colossus »
du film
le Cerveau d’acier
de Joseph Sargent sorti en 1970 (et adapté du roman
Colossus
de Dennis Feltham Jones) –, de robots
vaguement humanoĂŻdes – comme «
Robby » de la
Planète interdite
de Fred McLeod Wilcox en 1956 –, ou
que les machines fussent si semblables aux êtres humains que seuls des tests très poussés
permettaient de les distinguer de nous
– comme les « rĂ©plicants »
dans
Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982
(adapté des
AndroĂŻdes rĂŞvent-ils de moutons Ă©lectriques ? de Philip K. Dick).
J’éprouvais déjà pour les créatures artificielles une réelle fascination, un mélange curieux d’admiration et de
crainte, que je dois à la tradition judéo-chrétienne et à l’héritage culturel gréco-romain qui
m’ont façonné. Or c’est peu dire que la
Bible n’est pas tendre avec ceux qui se permettent de
réaliser des créations qui nous ressemblent, car cet art est réservé à Dieu seul :
« Dieu crĂ©a l’homme Ă son image, il le crĂ©a Ă l’image de Dieu,
il crĂ©a l’homme et la femme. » (Genèse 1:26). L’
Ancien Testament est
bourré d’interdits sur la réalisation de créations nous ressemblant :
« Tu ne te feras point d’image taillĂ©e,
ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux,
qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre »
(Exode 20:4, mais on retrouve des propos similaires aussi
en LĂ©vitique 26:1, en DeutĂ©ronome 4:25 ou 5:8, etc.). À ce propos, je devrais aussi m’interroger
pour mon attrait pour les arts plastiques,
et en particulier pour la
sculpture et le modelage de l’argile...
Dans la mythologie grecque, le destin est tragique pour l’être légendaire qui aurait
été à l’origine de l’humanité, à savoir le Titan
Prométhée. Après avoir créé les hommes à partir d’argile et d’eau,
il vole le Feu de l’Olympe (symbolisant la connaissance) aux dieux pour en faire don aux hommes,
déclenchant le courroux des dieux qui l’enchaînèrent à un rocher où un aigle venait chaque jour lui
dévorer le foie.
De fait, les histoires de créatures intelligentes se terminent mal, en général, et les
créateurs qui osent braver l’interdit sont remis à leurs places de simples mortels le plus souvent de
manière très cruelle.
Les premières crĂ©atures appelĂ©es « robots », qui sont plutĂ´t
des androïdes, sont celles que l’on retrouve dans la pièce de théâtre
R.U.R. de l’auteur tchèque Karel Capek...
Je pense que ce n’est pas trop déflorer l’histoire que de dire que, à la fin de la pièce, les robots se révoltent
et finissent par anéantir l’humanité.
Les créatures artificielles qui ressemblent à l’homme, on en retrouve aussi des traces dans la tradition
juive avec le
Golem, ce « second Adam » d’argile prenant vie
par le pouvoir magique du rabbin le Maharal de Prague. En détruisant le Golem,
le rabbin aurait été écrasé par la masse de sa créature.
Dans
Frankenstein ou le Prométhée moderne, écrit en 1818 par Mary Shelley,
la science reprend la place qu’occupait auparavant la magie, et on sent dans ce texte
que l’arrivée de l’électricité permettait d’imaginer toute forme de pouvoirs,
dont celui de donner vie à une créature
composée de parties de corps humains décédés. Là encore, le récit se termine
par la mort du créateur (qui traquait sa créature qui ne faisait que semer la désolation
autour d’elle), et l’horreur inspirée par cette histoire était telle qu’une confusion
a fini par s’établir entre la créature et le créateur,
« Frankenstein » dĂ©signant pour la plupart des gens le monstre au lieu
du scientifique qui était parvenu à créer une telle abomination.
Au moment où l’homme mettait le pied sur la Lune, Stanley Kubrick sortait son film
2001, l’Odyssée de l’espace
(au scénario inspiré de nouvelles écrites par Arthur C. Clarke). Le vaisseau spatial était
assisté par une intelligence artificielle appelée
HAL 9000. Les astronautes,
comprenant que l’IA était en train de dérailler, avaient décidé de la désactiver... mais celle-ci,
ayant pu lire leurs intensions sur les lèvres, avait essayé de les supprimer.
On peut noter que la seule manifestation de
HAL, outre sa voix et son contrĂ´le du vaisseau
spatial, est son œil rouge, nĂ©cessairement menaçant, comme l’est celui du robot
Terminator
quand il est débarrassé de son enveloppe humaine.
Dans la saga des films
Terminator,
dont le premier volet avait été réalisé par James Cameron en 1984, le concept est toujours le même
– des mĂ©chants robots viennent pour dĂ©truire l’humanitĂ© et il ne reste qu’une poignĂ©e d’humains
pour lutter contre les machines – mais
l’histoire se complique par des voyages dans le temps pour revenir dans le passé afin de changer
l’issue de cette bataille. Suivant les épisodes, le
Terminator venait du futur soit pour
tuer le leader de la révolution, soit pour le protéger.
Dans les années 1970 et 1980, même si on rencontrait en Occident des robots moins méchants
(comme « R2D2 »
et « C6PO » de la saga
la Guerre des étoiles), c’était
surtout les influences orientales (oĂą le robot est vu plutĂ´t comme un compagnon
que comme une créature soumise à un maître) qui vinrent
changer le regard que nous portions sur les créatures artificielles, comme
Astro le petit robot (
Astroboy dans sa version originale japonaise)
ou « Nono » de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e d’animation franco-nippone
Ulysse 31.
On commençait à faire apparaître des robots plus gentils à partir du moment où
ces derniers devenaient plus « humains », ou
en tout cas quand ils perdaient un peu de leur rationalité initiale au profit de l’émotion.
On trouvait ainsi « Johnny 5 », dans
Short
Circuit de John Badham, sorti en 1986, qui est un exemple intéressant de
recyclage de la créature de Frankenstein. C’est à nouveau l’électricité
qui provoque la vie en changeant un robot militaire et en lui donnant des capacités
émotionnelles que l’on ne retrouve pas chez les artefacts ordinaires. Le robot est considéré
comme étant un humain parce qu’il est capable d’avoir de la sensibilité et de l’humour.
Bien plus tard, il y eu aussi « Andrew », le robot domestique de
l’Homme bicentenaire de Chris Columbus, sorti en 1999, et adapté
de la nouvelle éponyme d’Isaac Asimov. Tout au long des deux siècles où se déroule
cette histoire, le robot Ă©volue, il subit des
modifications qui le font paraître de plus en plus humain, et ce dernier se bat juridiquement
pour chercher à être reconnu comme un être humain à part entière par l’humanité. Il y parvient au moment
où il acquiert enfin une caractéristique essentielle pour tout être vivant, c’est-à -dire la
possibilité de mourir...
C’est d’ailleurs intéressant de voir que, dans les
œuvres de fiction traitant de l’intelligence artificielle,
les oppositions de base entre la vie et la mort, le créateur et sa créature,
l’amour et la haine, ou le fait de donner la vie ou de tuer semblent perdre leurs frontières pour se mêler,
car on a un peu l’impression qu’une créature artificielle ne peut être
considérée comme intelligente que si elle est aussi vivante,
et que donc elle a aussi la capacité à mourir.
C’est ainsi que Frankenstein finit par se faire tuer par sa créature, ou que Tyrell, le créateur des
réplicants de
Blade Runner, se fait écraser la tête après
un baiser de la mort donné par une de ses créatures qui souhaitait l’obliger
à modifier son caractère génétique afin de prolonger sa durée de vie...
Ces jeux curieux entre la vie et la mort, la créature et son créateur, le fait de donner la
vie et de tuer se retrouvent chez ce même réalisateur qu’est
Ridley Scott dans d’autres œuvres cinĂ©matographiques.
DĂ©jĂ , dans le premier
Alien sorti en 1979,
on rencontre, en plus d’une intelligence artificielle assez basique
chargĂ©e de piloter le vaisseau spatial et appelĂ©e « Maman », un androĂŻde
cachĂ© parmi les humains appelĂ© « Ash ». Sans vouloir interprĂ©ter tout
de façon freudienne, il est difficile de manquer dans ce film les jeux multiples sur la reproduction
et la sexualité, avec une certaine obsession pour l’orifice buccal :
les ĂŞtres humains sont contaminĂ©s par les aliens qui leur pondent un fœtus de crĂ©ature dans la bouche,
les aliens sont pourvus d’une tête phalloïde ainsi que d’une deuxième bouche
rétractile dans leur bouche, l’androïde Ash cherche à étouffer Ripley
en lui introduisant un magazine dans la bouche en une parodie de scène de fellation,
les androïdes sont des machines dont les circuits sont alimentés par un liquide blanc et gluant...
On dirait vraiment que ces idées hantent le réalisateur américain car dans
Prometheus,
son dernier film en date, ces obsessions sur les modes de reproduction et sur l’artificiel
sont encore plus criantes : si les machines androĂŻdes
sont des créations des humains, nous, les êtres humains,
serions les crĂ©ations d’une espèce extra-terrestre appelĂ©e les « IngĂ©nieurs » ;
l’origine de la vie sur Terre serait due au sacrifice d’un Ingénieur
qui aurait mêlé l’ADN de son organisme à l’eau à travers l’action de nanorobots ;
ces mĂŞmes nanorobots seraient capables de contaminer un ĂŞtre humain pour le transformer en
créature zombiesque parvenant à féconder une femme stérile ;
un Ingénieur sorti de son hibernation cherchera à détruire
les humains que son espèce est parvenue à créer... Cette fois-ci, les monstrueuses créatures,
ce sont nous, et nos créateurs cherchent à nous détruire comme avait tenté de le faire le Docteur
Frankenstein.
Sans dresser une liste exhaustive des œuvres de fiction
(cinématographiques) où sont présentées des intelligences artificielles et leurs
incarnations sous forme de robot (j’aurais pu parler
d’
I, Robot
d’Alex Proyas qui est sorti en 2004 ou
d’
A.I.
de Steven Spielberg qui est sorti en 2001), je crois que l’une des visions les plus
réalistes mais néanmoins tordues qui soient sur les liens entre la nature et l’artificiel,
le modèle et sa copie, se rencontrent dans le du film de science-fiction franco-espagnol
Eva
rĂ©alisĂ© par Kike MaĂllo et sorti en 2011 oĂą se mĂŞlent les sentiments humains d’amour,
de jalousie et de haine dans un monde de petits génies de l’intelligence artificielle
et de la robotique.
Enfin, pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là . Les robots que j’ai croisés au mois de
mars de cette année sont plein de potentialités en terme de capteurs et de capacités d’action
mais, à mon sens, ils sont encore loin d’être dotés de programmes pouvant leur
donner un semblant de comportement intelligent...
« Nao » d’Aldebaran Robotics
« Reeti » de Robopec
« RoboThespian » de Engineered Arts Limited
Lundi, le 20 aoűt 2012
IA et SF
En ce moment, je suis en train de lire
Zendegi
de
Greg Egan.
Le mystérieux et très discret écrivain australien de
hard science
est aussi l’auteur de quelques articles scientifiques, en
particulier dans le domaine de la physique (et plus particulièrement en
relativité générale et en cosmologie quantique, comme
cet article dont le sens m’a largement échappé).
J’avoue avoir un net penchant pour les œuvres de fiction qui essaient de s’intĂ©resser de
très près aux avancées scientifiques et technologiques et qui cherchent à voir quelles pourraient
être leurs implications sur la société, en poussant ces avancées à leurs limites,
genre dans lequel excelle Egan mĂŞme si cela donne parfois
à la lecture de ses textes une certaine âpreté.
Le premier auteur à m’avoir ainsi touché est sans conteste
René Barjavel, dont
la culture scientifique restait modeste, mais qui avait d’extraordinaires capacités d’imagination
et qui s’est fait le spécialiste de la thématique
de la
fin du monde.
J’ai découvert Barjavel lors de mes années au collège, mais l’auteur qui m’avait le plus marqué
à la fin du lycée est
Jean-Michel Truong
qui, en plus d’être auteur de fictions et d’essais, est aussi un expert en intelligence artificielle.
Son roman
Reproduction interdite, paru en 1988,
m’avait fait une impression durable, d’une part parce qu’il était le premier du genre sur le clonage humain,
d’autre part parce qu’il se déroulait en Alsace, lieu natal de l’auteur et où j’ai moi-même vécu mon enfance,
mais encore parce qu’on y découvrait de manière finement décrite le système expert (un outil d’intelligence
artificielle) utilisé par le personnage principal pour mener son enquête. J’avoue avoir été moins
intéressé par son roman
le Successeur de pierre, paru en 1999, car l’auteur y poussait loin, et peut-être trop loin à mon goût,
ses idées
post-humanistes.
La semaine dernière, le 15 août 2012, nous quittait l’auteur
Harry Harrison. Connu
notamment pour son roman dystopique
Soleil vert, paru en 1966, et adapté au cinéma
par Richard Fleischer en 1973, il avait aussi Ă©crit en collaboration avec
Marvin Minsky,
un des « pape de l’IA »
le roman
Le problème de Turing
en 1992. Ce roman d’aventures science-fictives avait le don de plonger le lecteur
au cœur des mystères de l’intelligence, artificielle ou non, et s’avĂ©rait ĂŞtre un mariage vraiment
réussi entre la science et la fiction, une rencontre bien trop rare et si précieuse...
Vendredi, le 10 aoűt 2012
En souvenir d’un auteur de SFF mutant
Dimanche dernier,
Roland C. Wagner nous quittait. Je pensais ne reprendre ce blogue
que pour annoncer une naissance, et c’est finalement pour parler d’une disparition que je reviens ici...
Roland est le tout premier auteur de science-fiction que j’aie rencontré.
C’était en 1998, j’étais alors étudiant dans la capitale, et je découvrais la faune curieuse du
fandom SF lors d’un événement parisien (le festival Visions du Futur ?
les Rencontres du Club Présence d’Esprit ?) au cours duquel
Laurent Kloetzer
(
*)
se voyait remettre le
prix Julia-Verlanger. Une amie m’avait fait venir à cette manifestation
et me prĂ©sentait Ă tout un tas de gens en tant que « Fabrice », un jeune auteur qui
devait sortir un roman dans la collection Abysses aux Éditions du Masque, et nous n’imaginions pas
que cette collection s’arrêterait peu de temps après sans avoir eu le temps de me publier.
Détail amusant, les personnes rencontrées me prenaient souvent pour
Fabrice Colin (
*) car nous avons le même âge en plus du même prénom.
C’est donc là que j’ai croisé
Laurent Genefort dont j’avais lu
les Chasseurs de sève ainsi que
Roland C. Wagner dont je n’avais encore rien lu.
En 1999, je quittais Paris pour Lyon. J’ai fait la connaissance
d’
André-François Ruaud
(
*)
et j’ai été adopté par la
Gang.
Les années du tournant du siècle et du millénaire ont été extraordinairement
riches en rencontres et en
découvertes, j’ai connu de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, j’ai beaucoup lu,
j’ai écrit des nouvelles, j’ai repris mon roman non publié,
j’ai débuté ce blogue, j’ai commencé à faire de la cuisine...
C’est ainsi que, avec mes amis, je suis allé à quelques
conventions de science-fiction, celles de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2000,
de Saint-Denis en 2001, de Tilff-Esneux en 2002,
d’
Entraigues-sur-la-Sorgue en 2004,
et plus récemment celle de Nyons en 2008. Lors de la plupart de ces rendez-vous, j’ai pu rencontrer
Roland et échanger avec lui quelques mots. Je me rappelle avoir eu l’occasion de lui parler
d’intelligence artificielle, domaine informatique qui est ma spécialité, et qu’il appelait
« ayas » dans sa sĂ©rie des
Futurs Mystères de Paris et qu’il représentait sous l’une
des plus formes les plus déjantées de la littérature SF. Lors d’un passage à Lyon avec
sa compagne
Sylvie Denis en 2003,
il avait même mangé de mon gâteau à l’ananas
et récupéré mon nez de clown fétiche...
Entre temps, j’avais lu pas mal de ses textes, dont le recueil de nouvelles
Musique de l’énergie, les premiers tomes des
Futurs Mystères de Paris
et plus récemment la version hardcover de
Poupée aux yeux morts publiée par les moutons électriques...
J’ai toujours passé des moments de lecture agréable,
j’ai souvent beaucoup ri, mais j’étais toujours un peu frustré de ne pas
trouver dans l’œuvre de Roland un sentiment d’intĂ©rĂŞt aussi important que
la sympathie que j’éprouvais pour ce bonhomme si attachant.
Et cela était vrai jusqu’à ... la semaine dernière.
Le mois dernier, j’ai empruntĂ© Ă mon beau-frère – grand amateur de SF –
le roman uchronique
Rêves de gloire. J’en avais entendu beaucoup de bien,
j’avais entendu Roland parler de son roman à l’émission
«
Mauvais genres » de
France Culture. Bref,
j’ai attendu avec impatience que mon emploi du temps me permette de commencer la lecture
même si le sujet ne semblait pas m’intéresser vraiment a priori (la Guerre d’Algérie et de ses conséquences).
Et j’ai dĂ©vorĂ© ce pavĂ© de près de 700 pages. À la fin juillet, alors qu’il ne me restait plus qu’une
petite moitié du livre à lire, André-François était venu me donner un coup de main pour monter
le lit de mon futur bébé. Tout en bricolant, nous avions évoqué ce roman où Roland mettait vraiment
toutes ses tripes, ses passions, ses blessures, tous ses fantasmes... ce qui en faisait
un roman décoiffant pour le lecteur, et expliquait aussi le fait qu’il rafle la plupart des prix
littéraires en SFF.
Et dimanche matin, j’avais terminé
Rêves de gloire, j’en parlais avec enthousiasme
au téléphone à mon beau-frère qui avait éprouvé des difficultés à se plonger dans
l’univers uchronique et que les nombreux narrateurs et le contexte algérien trop mal connu de nous
avaient un peu rebuté. En raccrochant, j’étais content d’avoir pu le convaincre de reprendre la lecture
du roman.
Comment imaginer que, quelques heures plus tard,
Roland décéderait dans un accident de voiture ?
En 2000, à la convention SF de l’Isle-sur-la-Sorgue
En 2001, Ă la convention SF de Saint-Denis
En 2002, Ă la convention SF de Tilff
En 2002, toujours Ă Tilff, Roland rappelant notre discussion sur les AI/IA (ou ayas)
En 2003, à Lyon, chez Markus Leicht, Roland évoquait mon nez de clown fétiche
Au revoir, Roland.
Merci pour tes textes, merci pour ton humour, ta joie de vivre et les idées que
tu nous auras fait partager.
Mes plus sincères condoléances à Sylvie et à ta famille.
Mercredi, le 18 janvier 2012
À l’écoute de la science-fiction
En ce moment, je n’écris plus grand chose, en tout cas en science-fiction, et je n’en
parle pas beaucoup (même si j’en lis !) mais je reste à l’écoute.
Voici donc, en ce début d’année, la liste de quelques podcasts SF (ou assimilé) que j’écoute
très régulièrement :
- Salle 101,
l’émission science-fictionnesque sur Fréquence Paris Plurielle :
chroniques inspirées de la famille Abdaloff, parfois des interviews d’auteurs,
le tout enregistré en public au Nul Bar Ailleurs (un bar à bières parisien). S’intéresse
aussi « Ă tout ce qui sort de la tĂŞte des gens ».
Musiques qui pulsent, jingles absurdes et remise de prix (les « testicules
d’or ». Si, si ! Vous avez bien lu).
- Le Palais des déviants
(iTunes) :
podcast francophone d’Étienne Barillier et Laurent Queyssi
consacré à l’imaginaire, sous toutes ses formes. Et d’autres choses encore. Forcément.
(C’est eux qui le disent. On les croit.)
- Les Lyonnes de la SF :
de très chouettes interviews d’auteurs, des retours sur les grands
rendez-vous des littératures de l’imaginaire, des chroniques de bouquins...
- La Bibliothèque orbitale, le blog de Bifrost (le Bélial’ éditions)
(iTunes) :
la chronique de Philippe Boulier, critique de la revue Bifrost, en direct
d’une station spatiale russe désaffectée (mais quand même pleine de bouteilles de vodka).
- La Planète Bleue
(flux RSS) :
l’émission de Couleur3 (la radio suisse romande), animée par Yves Blanc,
qui recycle le futur (Ă©cologie, recherche, espace, nouvelles technologies, politique...)
avec des interventions parlées qui privilégient les sujets singuliers, décalés, les points de vue et
les points d’écoute radicalement différents, dissidents, déviants, et les musiques les plus innovantes,
en provenance des bouts du monde. Musiques superbes. Et ce qui avait été dit lors
de l’émission 718
rejoint un peu mes propos ici.
- Mauvais Genres :
émission de France Culture animée par François Angelier qui parle parfois de SF, mais aussi de polars, mangas, comics,
et autre littérature érotique et fantastique.
(L’émission du 31/12/2011 était assez grandiose.)
Lundi, le 5 septembre 2011
La Planète des singes : évolution et nouvelle génération
Avant d’aller voir le film
La Planète des singes : Les Origines, un intelligent
préquel de
La Planètes des singes de Pierre Boulle, je vous conseille de revoir les
vidéos des adaptations cinématographiques précédentes de l’auteur français de science-fiction,
en particulier la version de
1968 réalisée par Franklin J. Schaffner et celle de
2001
réalisée par Tim Burton.
Dans la version de 1968, quatre astronautes quittent la Terre en 1972 pour un voyage d’exploration
spatiale et arrivent sur une planète inconnue 20 siècles plus tard. Sur cette planète, les
êtres humains sont dénués de parole et de raison et les grands singes (des primates non humains)
en sont les maîtres. Sur les quatre voyageurs, un premier (la seule femme de l’équipage) meurt durant
le voyage à cause d’un problème dans le système d’hibernation,
un deuxième est tué à l’occasion d’un safari (organisé par des gorilles) et un troisième
est lobotomisé par une équipe de savants chimpanzés. Le colonel George
Taylor, le seul rescapé, guérit d’une blessure à la gorge qui l’avait rendu temporairement muet,
attire l’attention de Zira (une guenon scientifique) qui l’aide à s’échapper,
puis découvre au milieu de fouilles archéologiques la preuve que
l’humain pouvait parler autrefois sur cette planète
(avec une poupĂ©e humaine qui dit : « Maman ! »).
Le film se termine lorsque Taylor, fuyant les singes avec une indigène nommée Nova dans la
« zone interdite », dĂ©couvre avec stupeur les restes de la Statue de la LibertĂ©,
comprenant ainsi que cette planète est la Terre et que les humains se sont autodétruits avec
la bombe atomique...
(En aparté, l’astronaute Taylor aurait pu s’en douter un peu : les singes parlaient le même anglais que lui
et utilisaient le même système d’écriture ! Par contre, ils ne maîtrisaient ni l’électricité
ni les machines à vapeur, la seule force motrice étant issue d’espèces domestiquées telles que
le cheval... ou l’homme.)
Contrairement au roman de Boulle, dans le film de Schaffner, les événements se déroulent sur une
planète qui est la nôtre (même si on ne le sait qu’à la fin du film, désolé de
spoiler)
après une Ă©volution de deux mille ans. Dans le roman de Boulle, la « planète des singes »
est bien différente de la Terre... mais lors du retour sur sa planète d’origine,
le seul astronaute terrien rescapé découvre que les singes sont aussi parvenus à dominer notre planète.
Dans un cas comme dans l’autre, je m’étais interrogĂ© sur la manière dont cette sorte d’évolution Ă
l’envers aurait été possible puisque, en scientifique adepte de la théorie de l’évolution, j’ai toujours considéré
ceux de mon espèce comme des lointains cousins des grands singes. Dans les films suivants de la
saga aux scénarios écrits principalement par
Paul Dehn
(qui est aussi scénariste de quelques aventures cinématographiques de
James Bond),
que sont le
Secret
de la planète des singes de Ted Post sorti en 1970, les
ÉvadĂ©s de la planète des singes de Don Taylor sorti en 1971, la
Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1972 ou la
Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1973
et rescénarisé par Joyce Hooper Corrington et John William Corrington,
l’idée mise en avant est qu’une guerre nucléaire aurait ravagé la Terre, détruisant l’essentiel
de la population humaine, les survivants étant soit des humains dépourvus d’intelligence
et de langage et vivant dans la nature, soit des mutants télépathes adorateurs de la bombe automique
et vivant terrés dans les décombres du métro. Une telle explication était plausible pour l’époque, on
était alors en pleine guerre froide et on vivait au sein de l’équilibre
de la terreur formé par les blocs de l’Ouest et de l’Est tous deux détenteurs de
l’arme atomique. Néanmoins cette idée de cataclysme nucléaire qui aurait permis,
d’une part, de détruire presque entièrement une espèce (les humains) et permettre à une autre de
les supplanter (bon, OK : ça s’est déjà vu, les mammifères ont dominé la Terre après la disparition
des dinosaures), d’autre part, d’apporter des mutations rapides et bénéfiques majeures à des
espèces (les singes pouvant parler, les humains devenant télépathes), et même
de créer des failles spatio-temporelles (permettant à trois singes évolués du futur
de revenir dans le passĂ© — c.-Ă -d. notre prĂ©sent — et ainsi de
laisser la possibilité à César, le fils du couple de chimpanzés,
d’amener les singes domestiques à se révolter et battre les humains). Mouais, pas très convaincant...
Dans le film de 2001 réalisé par Tim Burton, avec un scénario écrit par William Broyles Jr.,
Lawrence Konner et Mark Rosenthal, la suprématie des singes sur la planète Ashlar serait liée
Ă une sorte de « contamination » de cette planète par des singes intelligents
et agressifs rescapĂ©s du crash d’une station spatiale terrienne. LĂ encore, j’avais du mal Ă
accepter une telle justification.
La Planète des singes : Les Origines remet au goût du jour les
idées science-fictives des versions précédentes. Déjà , Rupert Wyatt, le réalisateur, est un
Britannique né en 1972, c.-à -d. pendant la sortie des films de la saga de la
Planète des singes.
Des idées telles qu’une destruction globale par une catastrophe nucléaire militaire, nous n’y croyons plus tellement
depuis le déclin de l’Union soviétique. Et au niveau des catastrophes nucléaires civiles,
Tchernobyl
ou
Fukushima
ont provoquĂ© des dĂ©veloppements de cancers mais pas de mutations « positives »
amenant à des superpouvoirs à la manière des
X-Men. Nous ne croyons plus trop non plus à l’exploration spatiale
(un vol spatial habité vers Mars semble déjà le bout du monde), et encore moins aux
voyages dans le temps. Et puis, il y a eu les années
SIDA,
la brebis Dolly,
le projet
séquençage de l’ADN humain... Du coup, les idées en vogue sont plutôt à puiser du côté
du domaine médical et des sciences cognitives, avec des attentes fortes dans les
retombées des travaux menés en génie génétique, en virologie et dans la
recherche destinée à lutter contre les maladies neurodégénératives.
Prenez ces ingrédients, mélangez le tout et secouez bien et vous obtiendrez un cocktail
assez cohérent comme base du film
La Planète des singes : Les Origines sorti en salle cet été 2011.
Le résultat est un divertissement vraiment plaisant et assez bien ficelé,
les singes sont bien plus réalistes que ceux obtenus
par les acteurs grimés dans les versions des années 1968 à 1973, ou même que la version de 2001.
On se laisse assez facilement emporter par l’histoire, les personnages et les effets spéciaux,
et on s’amusera des clins d’œil multiples aux anciennes versions.
Mardi, le 7 juin 2011
Trois quarts d’heure pour vous faire aimer l’histoire (et plus si...)
Si l’Histoire, la grande ou les petites, vous intéresse, ou au contraire
si vous regrettez d’avoir été dégoûté par cette matière qui se résumait pour
vous à une suite de dates et d’événements dénués de sens à apprendre sur les bancs
de l’école, je vous conseille l’excellente émission
Au cœur de l’Histoire d’Europe 1 animĂ©e par Franck Ferrand.
Et si, en écoutant le podcast du 15 avril intitulé
Il y a un demi-siècle, le Putch d’Alger, vous
avez des envies d’uchronies, laissez vous tenter par
RĂŞves de Gloire de Roland C. Wagner.
Jeudi, le 18 novembre 2010
Huit ans
Lundi, le 18 novembre 2002,
je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement réduit le rythme de mise à jour de mon blogue afin que
cet anniversaire tombe très précisément à l’occasion de l’article numéro 500.
Plutôt qu’un nouveau bilan de l’année écoulée, ou une réflexion sur l’intérêt de tenir
un blogue sur mon site, je préfère parler de deux petits événements récents qui m’ont fait sentir de manière
assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le
« Capitaine »
André-François,
je me suis rendu à la Marquise, une péniche amarrée sur les quais du Rhône, pour
assister au concert du groupe stéphanois
French Kitch. Premier coup de poing dans la face
de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain,
le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction
avec qui j’avais Ă©crit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
mon premier texte publié professionnellement (il y a... près de huit ans, là encore). Les
premières fois où j’avais croisé Jean-Jacques furent notamment les Conventions
de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagné d’un garçonnet, un drôle de
lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes présentes aux conventions
SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre.
Le lutin avait bien grandi, et ce soir-là à la Marquise, j’ai pu voir qu’il
se dépensait avec une belle énergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit.
Deuxième coup de poing : la musique jouée
par les groupes actuels est un
revival des années 1980, c’est-à -dire de
« mes » annĂ©es, de la musique que j’écoutais en tant
qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal à comprendre que des amis
un peu plus âgés ne juraient que
par la musique des années 1960 ou 1970, voilà que je me trouvais face à des gamins,
enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence
Cure ou
Téléphone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer à Lyon, j’ai vu un vieux monsieur
aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu
insistant, m’a aussi regardĂ©. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu
des méta-représentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il était reconnu
comme familier, sans pour autant être identifié. Je l’ai donc croisé, hésitant un
peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gêné de ne pas pouvoir lui
donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait :
Jean-Claude
Bourret, l’ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 dans les années 1970
et 1980. Ouch ! À nouveau,
le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas
les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dû voir une image de lui remontait
à ... une époque bien lointaine où je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de télévision.
Samedi, le 2 octobre 2010
Rentrée littéraire
Oui, je ne mets plus très souvent ce blog à jour : mon activité créatrice du moment
se limite à mon boulot de chercheur (dont je ne souhaite pas parler ici), ou alors à la cuisine, d’où
l’aspect de blog culinaire que prennent ces notes...
Il n’empĂŞche que je lis quand mĂŞme des œuvres de fiction. J’ai terminĂ© tout dernièrement le premier tome
de
Bodichiev d’
André-François Ruaud. Je n’ai jamais été un grand fan des enquêtes policières
mais, ici, les affaires du détective imaginé par Ruaud se déroulent dans un monde
uchronique,
ce qui donne une saveur particulière à l’ouvrage. On apprécie ainsi autant la découverte
de cet univers — oĂą, de nos jours, la Russie des tsars s’étendrait sur la majeure partie du monde
(de l’archipel britannique Ă la cĂ´te occidentale de l’AmĂ©rique du Nord) — que
des personnages ayant réalisé tels ou tels méfaits, la manière dont ils ont procédé ainsi que leurs
motivations. Je recommande vivement la lecture de ce recueil de nouvelles, d’autant que
les expressions et mots un peu précieux qu’emploie Ruaud pour peindre son monde s’accordent
à merveille avec le temps de son livre, mélange d’un présent et d’un passé décalé.
Après
Bodichiev, j’ai débuté avec un autre grand bonheur
la lecture de
La tête en arrière de Violaine Schwartz, comédienne et cantatrice qui
narre avec un humour caustique l’histoire d’une chanteuse lyrique, sans travail depuis des mois et des mois,
qui... (
allez plutôt suivre le lien pour la suite du résumé
ou découvrir les premières pages du roman).
Ensuite, je vais attaquer
Cent Seize Chinois et quelques de Thomas Heams-Ogus. Je crois que je vais
aussi beaucoup aimer ce livre. En tout cas, j’ai eu l’occasion de rencontrer ces deux jeunes auteurs
jeudi dernier Ă la
Villa Gillet, et ils
m’ont donné très envie de lire leurs textes... et aussi de me remettre à l’écriture.
Ah oui, et ce n’est pas ma faute, la carte Wi-Fi de mon ordinateur portable s’est remise Ă
déconner, alors j’ai acheté une petite clé USB-Wi-Fi et je n’ai pas pu m’empêcher de prendre
aussi
Lunar Park
de Bret Easton Ellis. J’avais vu les adaptations cinématographiques d’
American Psycho,
Les Lois de l’attraction et
Zombies et j’ai lu cet été
Moins que zéro...
alors je me suis dit que ce serait mieux de connaître aussi ce roman d’autofiction avant de commencer
Imperial Bedrooms dont j’avais fait l’acquisition sous sa forme anglaise lorsque j’étais au Canada.
Problème, avec tout ça : il va me falloir une nouvelle bibliothèque... Mes
rayonnages débordent de partout !
Samedi, le 1er mai 2010
Le prix de la fin du monde
J’ai un petit frère qui vit au Canada, dans la partie anglophone, et
j’ai voulu lui envoyer un cadeau il y a quelques jours à l’occasion
de son anniversaire. J’ai eu du bol car je m’y suis pris en avance
et j’ai ainsi évité de pas grand chose de voir mon colis bloqué en raison de
l’interruption du trafic aérien (le volcan en Islande, vous vous rappelez ?)
Cependant, mon frère a eu la mauvaise surprise de découvrir qu’il devait
aux livreurs une quinzaine de dollars de frais de taxe et de douane pour pouvoir récupérer son présent,
alors que j’avais bien pris à mes frais tout ce qui concernait le transport.
Petite explication : je souhaitais offrir quelque chose représentant de
la culture française. Tout d’abord, de la littĂ©rature. J’ai donc pensĂ© Ă
Big Fan, l’excellent
roman de
Fabrice Colin.
Outre le fait que je connaisse un petit peu l’auteur, que j’avais recueilli son témoignage
sur la co-Ă©criture pour un article dans le tome 2 de la revue
Fiction et que l’on m’ait pris pour lui à un rendez-vous
parisien sur les littératures de l’imaginaire il y a une dizaine d’années (nous partageons le même prénom et la
même année de naissance),
Big Fan est vraiment un bel ovni littéraire, parlant
de musique, et plus particulièrement du groupe Radiohead (en plus, mon petit frère reprend
Creep
et
My Iron Lung
avec son groupe de rock dans les bars de Toronto) et de la plongée dans la folie d’un fan ultime.
La seconde partie de mon cadeau concernait un autre aspect de la culture de notre beau pays, Ă savoir
la cuisine, et donc je lui ai fait parvenir un kit de cuisine moléculaire (le même que
je me suis acheté et dont je me suis servi dans la préparation du plat dont je parle dans mon billet précédent).
De ce fait, un livre sous-titrĂ© « Radiohead,
la fin du monde et moi » et un
kit de cuisine ressemblant davantage à une boîte du petit chimiste avaient de quoi
rendre les douaniers quelque peu méfiants...
Samedi, le 2 janvier 2010
Meilleurs voeux pour 2010 !
Amie lectrice, ami lecteur, reçois tous mes vœux en cette nouvelle annĂ©e.
Pour moi, l’année 2009 s’est achevée de manière très atypique, avec Noël que
je n’ai pas fêté en famille, et le 31 décembre que je n’ai pas fêté du tout,
pas plus que mon anniversaire, d’ailleurs.
Cependant, l’an 2010 commence bien parce que, après des mois où, débordé de boulot, je n’ai pu
me plonger dans la lecture de textes de fiction, je viens enfin de poster mon
chèque de réabonnement à la revue
Bifrost du
Bélial’ et d’acquérir le
dernier recueil de nouvelles d’un de mes maîtres, à savoir
Océanique
de
Greg Egan. Et c’est un recueil bourré d’inédits : je salive déjà !
Sensation amère pourtant : l’endroit où j’ai acheté le bouquin de l’auteur australien
est situé à quelques mètres d’un hypermarché où, il y a quelques jours, des vigiles
voulant jouer les gros bras ont tué un malheureux marginal...
Dimanche, le 8 novembre 2009
The Box de Richard Kelly
Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.
Arthur C. Clarke (1917—2008)
Dans son
nouveau film, le réalisateur et scénariste
Richard Kelly rend un bel hommage
à l’âge d’or de la science-fiction.
Tout d’abord, le film repose sur
la nouvelle
Button, Button
de
Richard Matheson
(
Le journal d’un monstre,
Je suis une légende,
Échos, etc.),
déjà adaptée à la télévision sous la forme d’un épisode de
la Cinquième Dimension ;
l’ambiance est terriblement seventies (même par le travail sur l’image et la lumière) ;
les numéros d’
Amazing et
Astounding Stories apparaissent déjà défraîchis ;
le contexte, avec le monde des chercheurs et ingénieurs de la NASA
au moment du
programme Viking, évoque un passé où tout semblait encore possible
dans le domaine de la conquête spatiale... et l’histoire débute le 16 décembre 1976,
jour anniversaire de feu Arthur C. Clarke (ainsi que de ceux de Philip K. Dick et du mien,
par la mĂŞme occasion).
Rapidement, le début de l’histoire : Quelques jours avant Noël de l’année 1976,
un colis est déposé devant la porte de la maison qu’occupent les Lewis.
Dans ce colis se trouve une boîte noire surmontée d’un bouton-poussoir.
L’après-midi, un homme arrive pour expliquer le fonctionnement de la
boîte aux Lewis : s’ils appuient sur le bouton, une personne qu’ils
ne connaissent pas mourra, mais ils recevront un million de dollars. Ils
ont vingt-quatre heures pour se décider..
Annoncé comme cela, on dirait à mauvais pitch à la
M. Night Shyamalan
(qui — mais cela ne regarde que moi — n’a pas fait
grand chose de bien depuis
Sixième sens).
Cependant, il n’en est rien car, très vite, ce qui aurait pu n’être qu’une simple histoire fantastique assez fumeuse
se transforme en un véritable scénario de science-fiction qui prend autant aux tripes qu’au cortex,
avec l’installation d’une pesante ambiance d’inquiétante étrangeté, et nous
retrouvons là l’excellent Richard Kelly de
Donnie Darko,
regonflé à bloc après l’épisode plutôt malheureux de
Southland Tales.
Jeudi, le 13 aoűt 2009
Journée évianaise
Excursion bien agrĂ©able, hier, Ă Évian-les-Bains avec des amis.
Ravissante petite bourgade en bord du lac LĂ©man, en face de Lausanne, la ville
accueillait l’exposition
Rodin et les Arts décoratifs dans le cadre de son Palais Lumière.
Superbe exposition, grand moment d’émotion, et quelques souvenirs un peu
nostalgiques aussi : j’ai toujours été un grand admirateur du travail de l’auguste Auguste
et, durant mon année parisienne, j’allais souvent me ressourcer auprès du
jardin de l’
hĂ´tel Biron.
Après avoir entendu mes amis discuter de leurs envies communes d’acquérir
un tĂ©lĂ©phone mobile « intelligent », en contemplant
la sculpture de créatures mythiques, une naïade enlevée par un satyre, j’ai pensé
que
fantasy et nouvelles technologies pouvaient enfin de se mêler avec succès :
l’invention de l’
i-faune.
Plus tard, autre source d’amusement en passant à côté d’une buvette au bord du lac.
Nous avons entendu la serveuse s’esclaffer après avoir pris une commande : « Une
Vittel-menthe ?
À
Évian ! »
Un comble, en effet...
Vendredi, le 7 aoűt 2009
Pan ! Dans ta face de bouc !
On ne se moque pas : j’ai un compte sur Facebook.
C’est ici :
Fabrice MéresteCréez votre badge
Pourquoi moi ? Et pourquoi maintenant, après tant de rĂ©ticences ? Il se trouve que le cousin Francis (aka Francis ValĂ©ry) avait dĂ©cidĂ© de crĂ©er son blog au moment oĂą la blogosphère se dĂ©sagrĂ©geait (contrairement Ă moi qui en avais un dès 2002). Alors lĂ , quand Francis m’a invitĂ© Ă rejoindre le cĂ©lèbre rĂ©seau social, tant qu’à aller Ă contre-courant, je me suis dit : « pourquoi pas ? »
Dimanche, le 5 juillet 2009
L’ami cause
Ugo Bellagamba, champi
gnon du mélange entre science-fiction et histoire,
et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis,
parle de son roman uchronique
Tancrède
dans l’émission « Mauvais Genres » de
France Culture.
Allez l’écouter, c’est
ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son
roman qui vous plongera à l’époque des Croisades, dans un univers épique de batailles
sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de
steampunk.
Vendredi, le 8 mai 2009
Pas si méchant
Dure journée que celle d’hier.
Tout d’abord, il me restait à évaluer des dossiers
de jeunes candidats. Ah lĂ lĂ , non ! Par rapport Ă
d’autres dossiers de candidature vus les jours plus tôt, ils
n’étaient vraiment pas bons du tout : pas de publications
scientifiques de grande valeur, ou des travaux
de recherche situés dans des thèmes trop éloignés de ceux
souhaités par le laboratoire d’accueil et qui amenaient à penser
que ces jeunes docteurs auraient de grosses difficultés d’intégration
pour le poste convoité. Dommage pour eux.
Après avoir traité ces derniers dossiers, j’ai eu à évaluer un
article proposé à une revue scientifique internationale qui
m’a choisi pour faire partie de son comité de rédaction.
Ouille ouille ouille, une catastrophe, cet
article ! Tout avait l’air brouillon, de la présentation au style,
pas de respect de la typographie, plein de fautes et, surtout, cette proposition
d’article n’avait aucune pertinence scientifique. Je ne suis
pas parvenu Ă trouver quelque chose Ă sauver dans ce fouillis. Too bad again.
Je suis ressorti un peu amer du laboratoire. Faire avancer la science,
c’est aussi séparer le bon grain de l’ivraie.
Pas grand monde dans le tramway. J’ai trouvé une place libre, isolée,
idéale pour poursuivre ma lecture des critiques de livres dans le
dernier
Bifrost.
Un peu plus tard, le tram s’est retrouvé plein. J’ai cédé ma place à une vieille dame.
Ouais, j’ai fini ma journée par une bonne action. Je ne suis pas si méchant, hein ?
Samedi, le 30 aoűt 2008
Images de la convention SF 2008 (l’OliCon), suite...
Eh oui, c’est la rentrée.
Alors, histoire de se redonner du courage en se rappelant des bons moments de la
convention nationale de science-fiction, je vous invite Ă aller voir
les nouvelles photos mises en ligne : celles de
Bruno Para, de
Gilles Massardier et
de
Jean-Jacques RĂ©gnier...
Mercredi, le 27 aoűt 2008
Compte rendu de l’OliCon, la convention SFF 2008
La 35
e convention nationale de science-fiction s’est déroulée la semaine dernière à Nyons, charmante bourgade de la Drôme provençale,
pays de l’olive (ce qui lui a valu d’être rebaptisée l’
OliCon). Et j’y étais. :-)
Les conventions constituent l’occasion privilégiée d’assister à des conférences, de
participer à des tables rondes et à des débats, de rencontrer des
auteurs avec lesquels on peut discuter librement (et non juste une seule
minute, le temps d’une dédicace, comme cela peut arriver dans un
salon du livre et qui est vraiment très frustrant), d’assister à des expositions
(cette année, ce fut les photographies de
Sylvain Renault, les illustrations de Jeam Tag,
les mobiles et autres machins inclassables de Tim Rey, et les surprenantes
créations de Didier Cottier), de trouver des livres intéressants,
neufs ou d’occasion, de dĂ©couvrir des nouvelles productions – qu’elles
soient issues de professionnels ou du fanzinat – du paysage
littéraire SF... mais aussi et surtout de retrouver des copains
avec qui partager un bon moment.
jour J - 1
En voiture : ma compagne au volant,
Sylvie Lainé et le chien à l’arrière, moi en co-pilote
(mais moins fort que le GPS).
Sommes arrivés à Nyons après 22h30. Tout le monde était très fatigué. Petit couac : nous
ne pensions pas être attendus, mais la mère d’
Ugo Bellagamba avait préparé un repas. Du coup, nous étions en retard. Oups.
DĂ®ner ensommeillĂ© en prĂ©sence de Marie-Claude « la-Mama » Bellagamba,
d’Ugo, de Didier « le-sculpteur-qui-met-en-forme-ses-visions-cauchemardesques »
Cottier et de son amie Nicole.
premier jour
VoilĂ Ă quoi ressemble Nyons :
Le jeudi, c’est jour de marché (avec le dimanche). Beaucoup de monde à Nyons.
Trois quart d’heure d’attente au(x) restaurant(s), mais
le plat de
spaghetti al pesto genovese se trouvait être l’incarnation parfaite
du bonheur gastronomique faite pâtes. Je ne suis arrivé
à la Maison de Pays, où se tient la convention, qu’au cours de l’après-midi, pendant l’intervention (pré-enregistrée)
de
Laurent Queyssi intitulĂ©e « Regard français sur les sĂ©ries TV des annĂ©es 2000 ».
Présent juste à temps pour animer la rencontre-débat avec Sylvie Lainé
sur le thème : « Une œuvre Ă©perluette, entre
Science et Science-Fiction ». StupĂ©fait de la manière dont il est possible
de donner des réponses intelligentes (bravo Sylvie) à des questions stupides (les miennes).
Découverte (un peu dans la douleur) que l’animation d’une rencontre n’est
pas un exercice facile.
Ensuite, conférence instructive de
Jean-Claude Dunyach sur « La publication des auteurs
français Ă l’étranger : trucs et astuces ». En rĂ©sumĂ©, mĂŞme
si c’est possible et très gratifiant (parce que cela permet éventuellement d’être
lu par des auteurs étrangers que l’on apprécie), c’est le
contraire de la loterie :
c’est difficile, ça coûte cher (en énergie, en réseautage et en prix de traduction) et
ça ne rapporte pas bien gros.
deuxième jour
Conférence de
ClĂ©ment Pieyre, conservateur Ă la BNF, sur : « Les archives
du futur, ou comment la Science-Fiction entre Ă
la Bibliothèque Nationale de France ».
Inauguration officielle de l’
OliCon et des
Journées
Barjavel en présence des représentants de la municipalité (le maire s’est
fait désirer, mais il y avait Nathalie Fert-Rifaï, l’adjointe chargée de la culture),
le sous-préfet ainsi que Pierre Creveuil, président de l’association
des
Amis de René Barjavel
et collaborateur du
barjaweb, le site Internet de référence sur Barjavel.
Quand est venu le temps de l’apéritif (avec les inévitables olives), je me
suis sauvé dans le centre-ville pour retrouver ma belle.
L’après-midi, Joseph Altairac a donné une conférence sur Van Vogt dont j’ai oublié le titre (il
avait changé par rapport à celui du programme).
Une table-ronde, animée
par Jean-Claude Dunyach, a suivi :
« Regards croisĂ©s sur le futur lointain ».
Y participaient : Ugo Bellagamba, Fabrice MĂ©reste (ah oui, tiens,
j’y étais !),
Catherine Dufour,
Sylvie Lainé et
Michel Jeury. Jean-Claude nous a lancé sur le
thème de la
Singularité. Catherine prenait tranquillement des notes pendant
que parlaient Sylvie, Ugo et Michel, puis est intervenue soudain avec une
pluie d’idées brillantes. Quant à moi, je n’ai dû raconter qu’un truc ou deux
car le futur lointain, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je suis plutôt
du genre à m’intéresser au futur proche (m’enfin, je ne suis même pas
capable de savoir comment je vais m’habiller le lendemain).
Après, les (très) attendus jeux de l’OliCon, avec le « champion
de la SF », animĂ©s par
Raymond Milési. Questions érudites, mauvais jeux de
mots, pouêt-pouêt, tout va trop vite pour que j’aie la moindre chance
de sortir une bonne rĂ©ponse... Bravo Ă
Timothée Rey, aussi à l’aise dans le verbe que
dans la mise en espace d’objets étranges (il exposait des sculptures étonnantes
durant la convention).
Retard sur le timing : le « Barjaquizz »
que j’étais censé animer est reporté au dimanche. Bon, dommage. Mais pas grave.
Rencontre-débat avec
Jean-Pierre Andrevon animée par Ugo Bellagamba.
L’auteur-phare de la SFF de la fin des années 1960 au début des
années 1990, et considéré par René Barjavel comme son fils spirituel,
est toujours un artiste très actif, il vient de sortir un album de chansons
et termine un nouveau roman...
Retour au centre-ville, à la Médiathèque, pour voir l’exposition de
Didier Cottier,
le « sculpteur de l’imaginaire ».
Que dire du travail de Didier ?
Personnellement, j’adore ! On aime ou on n’aime pas,
mais ses aliens, ses compositions à la fois organique, minérale, végétale et électronique ne laissent
pas indifférent.
SoirĂ©e théâtrale sur le thème « PrĂ©histoire et Science-Fiction ».
Conférence sur Francis Carsac par
Frédéric Boyer et spectacle de paléo-fiction
« MĂ©moires d’Hommes » avec la charmante
Vanessa Bellagamba,
la sœur d’Ugo. En plein air. Fallait prendre une p’tite laine. ;-)
Retour à la Maison de Pays. Jean-Pierre Andrevon a poussé la chansonnette accompagné de
sa guitare (euh, honte à moi, j’ai manqué cette soirée, mais l’adorable
Joëlle Wintrebert,
rencontrée dans le restaurant de l’hôtel le lendemain, m’a tout raconté au moment du
petit déjeuner).
troisième jour
Promenade matinale au lieu d’assister à l’assemblée générale de l’association
Infini
(ce n’est pas la mort, je ne suis pas membre de l’association).
Rencontre-dĂ©bat avec Catherine Dufour sur le thème « Des goĂ»ts et
des Dieux, discutons-en ! », animĂ©e par
Jean-Jacques RĂ©gnier.
Après-midi : table-ronde sur « La publication Ă©lectronique,
quel avenir pour la science-fiction française ? »
Participants (de gauche Ă droite sur la photographie ci-dessus) :
Sylvie Lainé, Florence et Selene (les
Lyonnes de la SF),
Jean-Luc Blary (des éditions Eons) et Clément Pieyre.
Animateur : Ugo Bellagamba. Les sujets abordés étaient aussi divers qu’intéressants :
quel prix payer pour un support Ă©lectronique,
l’importance du travail éditorial absent dans le cas d’une
auto-publication sur Internet, la lecture des textes sur e-book, etc.
Vote pour la convention SF de 2010...
RĂ©sultat : la convention SF se dĂ©roulera en 2010 Ă
Grenoble, organisée par la
Librairie Omerveilles et une petite Ă©quipe en train de se constituer
(avec déjà Gilles Goullet, traducteur).
Informations sur la
convention SF de 2009 qui se déroulera à Bellaing (dans le Nord
de la France).
Pour la suite des événements, la convention SF a retrouvé le centre-ville où
Michel Jeury, après une rencontre-dĂ©bat sur le thème « Des Ă©toiles au
certif en passant par le terroir... » a signĂ© son recueil
La Vallée du temps profond, paru aux Moutons électriques en 2008.
Alors que tout le monde quittait le salon de thé (par ailleurs tenu par Dany Jeury,
la fille de Michel) où s’étaient déroulées les signatures, mon amie et moi avons
investi les lieux, rejoint
peu après par
Markus Leicht. Pendant ce temps, Ă quelques pas de lĂ ,
se déroulait la remise officielle
des prix littéraires :
- Prix Rosny-AĂ®nĂ©, catĂ©gorie romans : Élise FONTENAILLE, avec Unica (Stock)
- Prix Rosny-Aîné, catégorie nouvelles : Jean-Claude DUNYACH,
avec « Repli sur soie » (in Bifrost, NumĂ©ro 47, Le BĂ©lial’)
- Prix Merlin, catĂ©gorie romans : Élodie TIREL, avec
Les HĂ©ritiers du Styrix, (Ă©ditions Milan/Grands romans)
- Prix Merlin, catégorie nouvelles : Virginia SCHILLI,
avec « Dernier soupir » (in Solstice, Volume 1 :
Facettes d’Imaginaire, éditions Mille saisons)
- prix Cyrano : Michel JEURY, pour l’ensemble de son œuvre
- PĂ©pin d’or : TimothĂ©e REY, avec « DĂ©veloppement du râble »
En soirée, retour à la Maison de Pays pour le dîner de gala (mon amie
et moi nous trouvions à la table où étaient présents Sylvie Lainé, Jean-Claude Dunyach,
Anne Lanièce et
Gilles Massardier). Remise du prix Versins
(du plus mauvais jeu de mots fait durant la convention)
par
JĂ©rĂ´me « Globulle » Lamarque Ă Bruno Para.
Vente aux enchères animée par Georges Pierru. Crevés, avec ma compagne,
nous allons nous coucher dès le dessert avalé.
quatrième et dernier jour
Le dimanche, ainsi qu’une partie de l’après-midi du samedi (avec la rencontre-débat avec Michel
Jeury), le programme de la convention de science-fiction Ă©tait commun avec
les
Journées Barjavel.
J’ai animĂ© la dernière grande table-ronde sur le thème : « La place de
RenĂ© Barjavel dans le patrimoine de la science-fiction française » oĂą
participaient
Nathalie Fert-Rifaï, Ugo Bellagamba, Michel Jeury, Sylvie Lainé et Pierre Creveuil.
Un regret : l’absence de Jean-Pierre Andrevon, qui aurait eu tout un tas
de choses intéressantes à dire sur René Barjavel, mais Michel Jeury a quand même eu
l’occasion d’évoquer des anecdotes émouvantes sur la relation qu’il
avait eu avec l’auteur né à Nyons, Michel appelant respectueusement
celui-ci « Mon cher Barjavel » et se voyait
rĂ©pondre « Mon cher Jeury ». Petite gĂŞne
de la Nyonsaise Nathalie lorsque l’érudit Pierre
évoquait l’attachement ambivalent de Barjavel à son pays
(le petit René avait été plus ou moins obligé de quitter Nyons durant son adolescence).
Après cette table-ronde, en compagnie de Pierre Creveuil, nous avons animé un
questionnaire très spécial (ce n’est rien de le dire)
sur René Barjavel, le fameux
barjaquizz,
Pierre se chargeant des questions Ă©rudites sur l’auteur et son œuvre
(on peut retrouver ces questions sur le barja
web
ici).
De mon côté, je me suis occupé des titres d’ouvrages de Barjavel à retrouver après
avoir été présentés sous la forme
de synonymes approximatifs (à la manière des jeux SF
animés par Raymond Milési le vendredi soir). Je me permets de vous les
proposer Ă nouveau dans la liste ci-dessous. Pour ceux qui
donnent leur langue au chat, passez votre curseur sur les titres
afin de voir apparaître la solution...
- l’esquimau du lac
- Fraise
en quête de l’épouse d’un acteur qui jouait James Bond
- Danseuse génisse
- Pas tôt en sous-préfecture du Jura
- le
24 novembre 1929
- Les
routes du Brahmane, du Kshatriya, du Vaishya et du Shudra
- Le futur chêne diabétique
- Le
fromage de Hollande frappe quand le cri de chasse se fait entendre
- Un
mauvais cheval chez les beaux-parents de Johnny Depp
- La femme de l’oncle a des vents
- TĂ©nor pas rapide
- Le
leurre (sonore) de ces souverains russes
Le grand gagnant du
barjaquizz Ă©tait
Georges Bormand, d’autres habitués des jeux SF (comme Bernard
Dardinier) ont aussi remporté un des livres proposés par notre sponsor
les Moutons Ă©lectriques, Ă©diteur,
mais également quelques personnes qui étaient venues spécifiquement pour
les Journées Barjavel (dont un jeune fan de Grenoble qui
gagna le droit de participer à la conférence organisée dans l’après-midi
par Pierre Creveuil).
Dernier repas pris Ă la Maison de Pays. MĂŞme Margot Bellagamba, quatre ans,
la fille d’Ugo, était mobilisée (elle récupérait les tickets repas).
Ça sentait les au revoir.
Retour au centre-ville, cour du collège Roumanille. Pierre Creveuil et
son jeune assistant Ă©voquaient « RenĂ© Barjavel, Ă©cologiste de la science-fiction ».
La clôture de l’OliCon et des Journées Barjavel s’est faite en beauté :
Vanessa Bellagamba
et
Claude Ecken
ont lu des textes de René Barjavel, Michel Jeury,
Sylvie Lainé, Catherine Dufour et Jean-Pierre Andrevon.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Après les lectures et
quelques rafraîchissements, il a fallu se séparer...
Envie de rester encore, de prolonger ces bons moments, encore une glace, encore
quelques souvenirs de Nyons (de l’huile d’olives et du miel de garrigue),
profiter encore et encore du soleil de la Provence. Et puis, quand mĂŞme, il a fallu reprendre
la voiture pour rentrer Ă Lyon...
En résumé, d’une certaine manière, cette convention SF aura été pour moi paradoxale car,
en tant que co-organisateur (j’étais dĂ©jĂ venu Ă
Nyons afin de préparer l’OliCon avec
Ugo Bellagamba en novembre 2007 et j’en avais
parlé
ici),
je m’y sentais plus fortement impliqué qu’aucune autre rencontre science-fictive
précédente, mais, comme j’étais venu
à Nyons avec mon amie, et que nous souhaitions très naturellement nous réserver
un peu de temps rien qu’à nous, je me suis finalement révélé être un
« olico-participant » assez peu prĂ©sent,
ayant manqué quelques grands rendez-vous de cette manifestation et la quasi-totalité
des repas pris en commun... (Que celui qui, à ma place, aurait souhaité ne
pas vivre les délicieux déjeuners, goûters ou dîners que nous avions pris en amoureux loin
de tout le monde me jette la première pierre.) Emmener à Nyons la fleur qui embaume sa vie du parfum de l’amour,
c’est être avec une rose...
...au Paradis !
Pour voir d’autres images prises par
Markus Leicht lors
de l’OliCon, vous pouvez aller ici (le
21 août) et là (le
22 août).
Pour vous rendre sur le compte rendu de
la convention réalisé par Catherine Dufour,
c’est
ici.
D’autres liens sur des comptes rendus et photos de la convention
peuvent se trouver sur la page d’accueil du site
ActuSF.
Pour récupérer les photos en grand format, il suffit de m’adresser un
courrier Ă©lectronique (Ă
fabrice arobase mereste point net). Et si
vous vous reconnaissez sur une photo et que vous ne voulez pas apparaître
sur ce site web, il suffit de me contacter de la même manière.
Mardi, le 19 aoűt 2008
En route pour l’Olicon 2008 !
Vous n’êtes pas sans savoir – du moins, je
l’espère ! – que la
35econvention
nationale de science-fiction va avoir lieu Ă
Nyons (dans la Drôme provençale) du
21 au 24 août 2008.
Je laisserai donc mon nouvel appartement lyonnais, mes meubles
non installés et mes cartons non déballés pour quelques jours,
partant dès demain soir avec la femme de ma vie et sa chienne,
ainsi que Sylvie Lainé (Bénie soit l’invention du GPS, car ce sera
moi qui prendrai le volant).
Sylvie est l’invitée dont je m’occupe plus spécifiquement
en tant que co-organisateur de la convention, vous pouvez
lire ses réponses à mon
questionnaire proustien ici, avec une rencontre-débat
à son sujet prévue le jeudi après-midi intitulée
« Une œuvre-Ă©perluette, entre Science et Science-Fiction »
dont je me charge de l’animation (ouh la la, qu’est-ce que ça va donner !)
En attendant un compte rendu des événements (si je trouve un peu de temps),
voici l’affiche réalisée par l’illustrateur Jeam Tag :
J’espère vous voir très prochainement à Nyons...
Vendredi, le 1er aoűt 2008
Article supprimé
(...)
Dimanche, le 24 février 2008
T-shirt spécial Barjavel
Je viens de terminer de peindre un tee-shirt que je compte porter
à l’occasion de l’
OliCon 2008, la prochaine convention nationale de science-fiction.
Cet événement sera consacré à l’auteur
René Barjavel et aura lieu au mois d’août à Nyons,
la ville de Drôme provençale d’où est natif l’écrivain.
Mercredi, le 23 janvier 2008
Anticipation, anti-, si, passions
Pff...
À la moitiĂ© du film
Impostor de Gary Fleder (inspirĂ© de l’œuvre
de
Philip
K. Dick), je me doutais bien – malgrĂ© la chute Ă rebondissements –
de qui était le réel imposteur.
Dans l’improbable
Alien
vs. Predator de Paul W. S. Anderson, il ne m’a pas fallu plus de 10 minutes pour imaginer quel personnage
allait ĂŞtre le survivant.
Et dans la nouvelle
PV de Lucas Moreno, au sommaire du numéro 49 de
Bifrost
(qui vient juste de paraître, un numéro spécial
Robert Silverberg), dès la quatrième page, au moment où le personnage
principal se demande ce que veut dire l’énigmatique inscription « P V »,
j’avais eu une idée assez nette de la signification de cet acronyme... et cette hypothèse, dévoilée 10 pages plus loin,
s’est avérée être la bonne.
Bref, aucune surprise ! Ou si peu...
Mes connaissances et capacitĂ©s de raisonnement – par dĂ©duction, induction, analogie ou autres –
me gâchent de plus en plus le plaisir de la découverte et l’émerveillement face à la nouveauté.
Merde alors : je suis en train de perdre le regard d’enfant que je portais sur le monde...
Lundi, le 5 novembre 2007
Week-end en familles
La seule différence entre Nyons et le paradis,
c’est qu’à Nyons, on est bien vivant.
Je ne saurais mieux exprimer mes sentiments que
René Barjavel évoquant
la ville qui l’a vu naĂ®tre, ce petit joyau situĂ© au cœur de la DrĂ´me provençale
où je viens encore de passer un inoubliable séjour.
Vendredi 2 novembre, après quelques heures de train, d’attente de correspondance et de car
– que les pages de bons bouquins et l’enchanteresse vision des paysages automnaux ne rendaient
nullement fastidieuses –, j’ai retrouvĂ©
Ugo Bellagamba et sa famille
dans cette magnifique ville médiévale. L’ami niçois, entre dix mille projets
professionnels, d’écriture, et bientôt une nouvelle paternité, est à la tête du
comité d’organisation de l’
OliCon 2008,
la prochaine convention nationale de science-fiction (à défaut de trouver des informations
concernant cet événement sur le site, pas encore activé, je vous conseille d’aller sur le
blog de la convention),
et nul ne saurait résister à l’enthousiasme communicatif d’Ugo quand il vous
demande de le rejoindre dans cette aventure. Comme nous Ă©tions le jour de la « FĂŞte
des Morts », je lui ai proposĂ© d’aller Ă Tarendol voir la tombe de
l’
auteur Ă qui
la convention SF 2008 souhaite rendre hommage, et, après nous être engagés sur quelques fausses
pistes (comme suivre la départementale D185 au lieu de la D185b ou aller au cimetière de
Bellecombe-Tarendol au lieu de celui de Tarendol), alors que le soleil se couchait, nous avons pu
nous recueillir auprès de la demeure paisible de l’auteur qui nous a tant marqué.
Samedi 3 novembre a débuté par une belle balade sur les hauteurs environnantes de Nyons. Après le déjeuner,
alors que nous faisions la vaisselle, nous avons écouté à la
radio
Catherine Dufour (une invitée de l’
OliCon 2008)
en direct des
Utopiales de Nantes
qui venait d’obtenir le
Grand Prix de l’Imaginaire
pour sa nouvelle (
Ugo, qui était nominé pour
son texte
Quirites,
n’avait ainsi pas remporté de nouveau prix). L’après-midi s’est poursuivi en se promenant dans Nyons tout
en discutant de science-fiction et de l’organisation de la convention.
Le dîner a consisté en un délicieux pot-au-feu que nous avons partagé avec l’autrice
Dany Jeury
– la fille de
Michel (autre auteur invitĂ© Ă la convention) –
son mari et son fils et, après le dessert, nous avons joué à reconnaître des films à partir
de leurs musiques (Ugo, tais-toi ! tu es trop fort...)
Dimanche 5 novembre, au matin, ayant décidé d’avancer plus sérieusement la préparation de la convention,
Ugo et moi nous sommes rendus Ă la Place des Arcades pour nous installer
au salon de thé
une Rose au Paradis que tient Dany Jeury.
Dany a donnĂ© Ă son charmant Ă©tablissement le nom d’un roman de Barjavel – le lieu ne pouvant mieux
s’y prĂŞter ! – et, pour la petite histoire, on retrouve en
quatrième de couverture de ce livre une critique signée de son papa dans Sud-Ouest.
Dans ce cadre idéal, les
thés Marco Polo et Casablanca stimulant nos neurones,
des schémas ont rempli peu à peu mon bloc-notes, nos ordinateurs ont vu leurs fichiers de données se compléter... Quelle
agréable façon de travailler !
Et puis, après le déjeuner, il a fallu ranger son sac de voyage et nettoyer la maison. Nous nous sommes quittés avec un
petit pincement au cœur, Ugo et les siens laissant le « petit Nice » qu’est Nyons pour
rejoindre le grand, plus au sud, et j’ai repris le car et les trains qui m’ont ramené chez moi.
Durant le trajet, alors que le soleil déclinant rendait la lecture difficile et que je me remémorais des moments vécus
auprès de ces familles de cœur, partageant mon goĂ»t des livres et de l’écriture, je ne pouvais m’empĂŞcher de
penser que le Paradis, pour Barjavel et pour nous, c’est peut-être cela :
rester vivant dans l’esprit des gens en leur apportant un peu de bonheur à travers quelques pages écrites
avec passion...
Lundi, le 15 octobre 2007
Qui dîne dort peu
Ouais, l’expression française «
qui dort dĂ®ne » – du moins dans son acception actuelle et non
celle que lui donnaient les aubergistes d’autrefois – n’a pas vraiment pu s’appliquer Ă moi, la semaine dernière.
Les rares soirs consacrés à une activité qui ne soit ni sportive ni artistique, je
me suis retrouvé en bonne compagnie pour des dîners sympathiques.
Mercredi, j’ai retrouvé
André-François Ruaud
– le « capitaine » des
moutons Ă©lectriques,
Ă©diteur – Ă la gare de Châteaucreux... Nous sommes allĂ©s ensemble voir et Ă©couter l’étonnant
spectacle musical et humoristique
Laissez votre science au bestiaire des
Kazoo’s Belli, le groupe auquel participe notre ami le prof/chercheur/auteur/musicien
Jean-Jacques Girardot.
J’avais déjà assisté à une représentation des Kazoos, il y a près d’un an maintenant, mais comme Jean-Jacques
a adapté le spectacle au thème du
congrès dont il constituait la clôture peu commune, de la
fantasy avait été introduite dans cet ensemble plutôt
hard science
par l’entremise du « bon gĂ©nie des procĂ©dĂ©s ». Plaisir de voir des copains, le chanteur
Rémi Garin, l’autrice
Sylvie Lainé
venue en famille, le sculpteur
Didier Cottier... mais les uns doivent rentrer Ă Lyon ou ailleurs, les autres ne peuvent
éviter le dîner de gala officiel, aussi André-François et moi sommes retournés au centre-ville
à la recherche d’un petit restaurant. Il était cependant déjà plus de vingt-deux heures, et en semaine,
dans notre bonne ville de Saint-Étienne, c’était peine perdue.
Malgré tout, je suis parvenu à faire quelque chose d’assez convenable pour mon invité
avec les crevettes et filets de poisson qui traînaient encore dans mon congélateur.
Jeudi soir, après une réunion pédagogique, dîner en compagnie de collègues dans un restaurant japonais.
Le repas s’éternisait, les plats mettant un temps considérable à nous
parvenir : la préparation des sushi, maki et sashimi ne semble pas bien s’adapter aux grands
groupes de personnes. Néanmoins, l’ambiance était chaleureuse : je suis ravi de pouvoir
travailler avec des infographistes, magiciens de l’art et des nouvelles technologies,
et des profs pour le moins atypiques.
Samedi midi, à mon retour de la salle de gym, j’ai rencontré
Jean-Jacques par
hasard dans un magasin de surgelés (il fallait que je reconstitue le stock de mon congélateur).
DĂ©jeuner impromptu en sa compagnie, nous Ă©voquons son spectacle de mercredi dernier
et son retour Ă la vie « normale »
car il va cesser pour un temps ses activités musicales. Chouette, il se peut que nous écrivions enfin la suite
de notre nouvelle
steampunk !
Samedi soir, j’étais invité par Gilles Massardier, un éducateur spécialisé, mais aussi diacre et auteur amateur de science-fiction
(voir
les Yeux
pour pleurer) que j’avais rencontré le mois dernier lors
de l’événement organisé par les
Lyonnes
de la SF. La soirée s’est déroulée au
Passage de Saint-Chamond, un « lieu de vie »,
c’est-à -dire une structure où, avec son épouse et ses enfants (ainsi que, durant la semaine,
d’autres éducateurs et travailleurs sociaux), ils accueillent jusqu’à huit enfants
« Ă problèmes » dont ils s’occupent en se
démarquant des projets classiques des grosses institutions et des familles d’accueil.
Que dire d’autre que durant ces quelques heures en présence de Gilles, de son épouse, de
ses gamins, des enfants du Passage et de la charmante psychologue, j’étais entré dans un autre univers ?
La science(-fiction) Ă©voque des univers parallèles, mais il n’est pas nĂ©cessaire de recourir Ă
de tels subterfuges pour dĂ©boucher dans d’autres mondes, en tout cas « autre »
pour moi qui ai vécu une enfance heureuse et très protégée au sein d’une famille aimante.
Le travail que Gilles et ses collègues
effectuent est formidable, je suis admiratif de la force qu’ils déploient à chaque instant pour vivre au quotidien
avec des mômes dont les malheurs font ensuite trouver bien dérisoires les inimaginables horreurs rapportées
par les médias ou certaines planches dessinées par
Jiho.
Étudiant en psychologie pendant quelques annĂ©es, je n’ai jamais Ă©tĂ© spĂ©cialement
attiré par les aspects cliniques, m’intéressant davantage aux aspects expérimentaux et
aux théories cognitives. Cela m’avait permis d’échapper à la brutale réalité rencontrée
par ceux qui travaillent dans le « social »... Pourtant, la vraie vie,
ce n’est pas l’
ĂŽle aux enfants : les monstres existent et ils ne sont pas gentils.
Dimanche, enfin, j’ai pu rattraper mon manque de sommeil. Mais cela ne m’a pas empêché de terminer
une sculpture.
Naviguons sur la vie avec légèreté...
Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu
Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique
David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de
L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’
Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du
Nom du la rose
d’
Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai
Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire –
Ă travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de
Baskerville »,
comme le fameux
chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIV
e siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XII
e et XII
e siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence
Ă l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans
Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie
Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme
steam
au lieu du
cyber de
cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie
uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par
Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du
Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles «
As Easy as ABC » ou
«
With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction
inventé par sir
Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du
Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XX
e siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’
Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du
Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition Ă Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă Seattle). Le contexte politique trouble Ă la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur
Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »,
parue dans
La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue
Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme Ă©lectronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la
hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Lundi, le 17 septembre 2007
Rencontres ambigrammées (sens dessus dessous)
Samedi soir s’est déroulé le
Lyonnacolo, une rencontre science-fictive franco-italienne
organisée par les Lyonnes de la SF.
Un peu avant 17 heures, j’arrive Ă
Temps Livres, l’antre
de Markus Leicht, où se trouve déjà Georges Bormand.
Un peu plus tard, d’autres gens arrivent : des Français, des Italiens, un Espagnol...
Nous collons des Ă©tiquettes (« I speak English » et
« Je parle français » dans mon cas) sur nos badges.
LĂ , trop la classe : je sors mon propre badge avec mon pseudo « MĂ©reste »
sous forme d’
ambigramme
(
celui-ci). Les gens ne peuvent
s’empêcher de tourner mon badge à l’envers parce que ça les intrigue...
Notre petite troupe quitte la boutique en laissant Markus, qui a l’air bien fatigué, et qui ne
nous rejoindra pas pour la soirée, dommage. Il y a aussi d’autres absents :
Franco Ricciardiello
ne pourra pas venir. Et m... ! J’avais prévu de lui faire signer deux bouquins amenés tout exprès,
dont
Passés recomposés où se trouve également une de mes nouvelles : il était l’un des
derniers auteurs de cette anthologie dont je n’avais pas encore la dédicace...
Nous passons auprès des bouquinistes du quai de la Pêcherie, puis traversons la Saône, quai Fulchiron, pour
aller chez le
Père Penard. Mon sac est prêt à exploser... j’ai emporté ma trousse de toilette
et un minimum de vêtements (mon petit frère lyonnais a prévu de m’héberger pour la nuit). Par conséquent, avec
les livres dĂ©jĂ emportĂ©s, les « nouveaux » bouquins (d’occasion) achetĂ©s,
ça n’va pas l’faire...
Un peu plus de 19 heures, nous arrivons au Café de la Cloche. Nous retrouvons d’autres gens, dont
Sylvie LainĂ©, une amie qui faisait – comme moi – partie de la
Gang, au début des années 2000 (ben mince, ça semble super loin, dit comme ça !).
Sylvie sera invitée à la prochaine convention nationale de science-fiction,
l’
OliCon, dont je suis l’un des organisateurs.
Je lui montre l’ambigramme que j’ai fait à partir de son nom :
Ça a toujours quelque chose d’étonnant...
À propos de l’OliCon qui aura lieu Ă Nyons en 2008, l’auteur RenĂ© Barjavel
(né dans cette ville) fera partie du programme à travers une table ronde lui
étant consacrée (et que votre serviteur se devra de modérer) et où
participera, outre Sylvie (ah, tu n’étais pas au courant ?),
Pierre Creveuil, l’un des principaux animateurs du
barjaweb, le site Web le plus complet sur ce grand monsieur.
Hop, voici l’ambigramme que j’ai fait pour Pierre :
Appelé par la faim, nous rejoignons une crêperie, et je fais la connaissance de Gilles Massardier, un
éducateur spécialisé (mais portant aussi bien d’autres casquettes !) qui est l’auteur de
quelques petits textes de SF, dont
celui-ci. Le personnage est fort intĂ©ressant, et comme c’est un « voisin »
saint-chamonais, plutĂ´t que de passer la nuit chez mon frère, il s’est proposĂ© de me raccompagner Ă Saint-Étienne
et nous avons pu poursuivre sur le chemin du retour vers la Loire la discussion que nous avions entamée
au restaurant puis en revenant au café.
Voici ce que donne son nom en ambigramme :
En résumé, cette soirée
Lyonnacolo s’est passée de manière assez curieuse,
je n’ai pas tellement eu l’occasion de discuter avec les amateurs italiens de science-fiction
(je ne me suis pas retrouvé à côté de l’un d’eux, à table ou au café), mais pas de réel regret : j’ai retrouvé
des anciens amis et
fait la connaissance de personnages intéressants, tel Gilles, même s’il était bizarre de se rencontrer
Ă Lyon alors que la distance qui sĂ©pare Saint-Étienne de Saint-Chamond n’est que d’une douzaine de kilomètres...
Jeudi, le 13 septembre 2007
La double double-vie de Fabrice M.
L’excellent et regrettĂ© Polonais Krzysztof Kieślowski
avait réalisé, en 1991, un film étonnant :
la Double Vie de VĂ©ronique.
Dans ce petit bijou cinématographique, une femme, après la mort de son impossible double, voyait sa vie curieusement changer...
En ce qui me concerne, j’ai deux doubles vies : une d’enseignant/chercheur qui m’occupe durant
une bonne partie de la période diurne des jours ouvrables (et bien souvent davantage)
oĂą je suis le « docteur Fab M. », et une
autre d’auteur/sculpteur – que j’exerce le reste du temps – sous le pseudonyme de Mister « F. MĂ©reste ».
Parfois, ces deux vies se mĂŞlent. Hier matin, avant de coiffer ma casquette de prof et de
passer la journée à participer à des jurys de soutenance de stage ou à donner des cours, j’étais devant
l’ordinateur afin de concevoir l’affiche annonçant la prochaine exposition d’arts plastiques
de mes collègues et moi-même (cela se passera à l’atrium de la Bibliothèque universitaire du
site de TrĂ©filerie « Droit, Lettres », Ă Saint-Étienne,
du 13 au 28 septembre 2007, voir
ici). Et tout à l’heure, je
vais installer cette expo avant de retourner bosser « pour de vrai » Ă mon labo.
Samedi, cette fois en tant qu’auteur, j’irai à Lyon pour participer au
Lyonnacolo, une soirée-débat avec quelques auteurs et animateurs du
petit monde science-fictif de France et d’Italie, un événement organisé
par les
Lyonnes de la SF.
Bref, je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer...
Enfin, petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus indiquer directement mon
pseudonyme sur les Ă©tiquettes des œuvres plastiques que je vais exposer.
Désormais, seuls seront présents le nom de la sculpture, l’URL permettant d’accéder à ce site Web
et, en guise de signature, le nouvel
ambigramme
de mon nom d’artiste :
Mardi, le 4 septembre 2007
Rencontre SF : Lyonnacolo le 15/09/2007 Ă Lyon
Pour la rentrée, voici le rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de science-fiction de la région lyonnaise :
Lyonnacolo, la rencontre science-fictive franco-italienne organisée le 15 septembre 2007
au
Café de la Cloche,
4 rue de la Charité, à Lyon. Avec :
- Paul Alary (France) : auteur et traducteur
- Paolo Arosio (Italie) : fan, lecteur acharné, un des animateurs du Cenacolo milanais
- Jacqueline Beaufort (France)
- Georges Bormand (France) :
auteur, critique, traducteur
- Fred Daumas (France) : Lyonnais d’origine, amateur de SF, écrivain prolifique mais peu publié
- Antoine Escudier (France) : fan, lecteur, auteur de critiques de livres pour NooSFere
- Francisco Fernández (Espagne) : vice-président de la Société Espagnole de Fantasy et SF
- Sylvie Lainé (France) : autrice
(prix Rosny aîné,
Grand Prix de l’Imaginaire)
- Markus Leicht (France) : libraire, auteur
(Péronnik l’idiot), éditeur, webmaster, informaticien...
- Emanuele Manco (Italie) :
fan, auteur en devenir, blogueur acharné, un des animateurs du Cenacolo milanais
- Gilles Massardier (France) : auteur et Ă©ducateur
- Fabrice MĂ©reste (France) :
sculpteur
et auteur (Quand s’envoleront ma vie et ma conscience...,
Des ailes dans la tĂŞte)
- Piergiorgio Nicolazzini (Italie) : agent littéraire
- Franco Ricciardiello (Italie) :
auteur
(Aux frontières du chaos,
L’hiver de Turing,
La Rose blanche de Bonaparte...)
Cet événement est organisé par les sympathiques
Lyonnes de la SF.
Dimanche, le 26 aoűt 2007
Ambigrammes, quand il n’y en a plus...
Faut croire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas
d’avis. En ce dimanche où je n’avais guère envie de sortir,
je me suis dit que je devais relever le défi et essayer de
faire un
ambigramme avec un nom qui m’avait résisté (du moins, jusqu’à hier).
Eh bien, c’est chose faite. Certes, J’ai toujours des problèmes quand
il y a trop de différences de lettres entre les noms et prénoms,
mais j’ai quand même réussi à faire un ambigramme avec le nom de
l’ami auteur, essayiste et éditeur
André-François Ruaud :
René
Barjavel,
l’auteur qui – alors que j’étais tout petit –
m’a donné le goût de la lecture, de l’écriture et de la science-fiction
(je fais d’ailleurs partie de l’équipe organisant
l’
Olicon en
2008, l’événement couplant la prochaine
convention française de science-fiction
et les
Journées Barjavel) :
Christopher « Chris » Yukna, un ami prof
d’anglais (pas très orthodoxe, comme il le dit lui-même) et auteur amateur
de science-fiction :
Emmanuelle « Manue » Beaunis, une amie
architecte rencontrée lors de mon récent séjour aux Antilles :
Bon, hein, je vais me calmer avec les ambigrammes durant ces prochains jours.
Enfin, je vais en tout cas essayer...
Jeudi, le 23 aoűt 2007
Am, stram, gram, ambigramme (tribute to friends)
Pendant que
Dean
nous coupait du reste du monde, à défaut de pouvoir sortir profiter de la mer des
CaraĂŻbes, de la piscine ou des autres charmes des Antilles, il a bien fallu nous occuper.
Avec mes amis, nous n’avons sans doute jamais autant joué aux jeux de société que
durant cette période d’attente, et j’ai découvert à cette occasion que j’étais un champion du
Trivial Pursuit.
Bon, mon ego en a quand mĂŞme pris un coup, car il s’agissait de l’édition « Junior »
– c’est-Ă -dire rĂ©servĂ©e aux 7 Ă 15 ans –, ce qui nuançait grandement ma soi-disant culture...
J’ai donc eu du temps pour lire, mais aussi pour écrire (et pas que des cartes postales, postées
longtemps avant l’annonce du cyclone) et pour dessiner.
J’ai ainsi réalisé de nouveaux
ambigrammes, comme ceux
réalisés
la dernière fois.
Alors les voici :
Markus Leicht, un ami auteur.
Francis Valéry, un autre ami auteur.
J’en ai encore dessiné quelques autres depuis. Je les mettrais en ligne un de ces jours...
Mardi, le 8 mai 2007
Le théoricien
[Voici un texte reflétant mes angoisses en rapport avec l’état du monde et de mes connaissances personnelles très spécialisées sur le domaine.
Espérons que cela ne restera que de la fiction...]
À l’Université, les étudiants l’appelaient entre eux
« Professeur Tournesol ». Au laboratoire, bien qu’il n’ait pas
porté de surnom officiel, il était considéré par ses collègues comme une
espèce de dinosaure. Ses derniers doctorants avaient soutenu leurs thèses
depuis bien longtemps, ses sujets de recherche étaient aujourd’hui
complètement désuets. Le directeur lui avait fait savoir à de multiples
reprises que la seule manière pour lui de s’en sortir aurait été de
demander un CRCT, un « congé pour reconversion et congé
thématique », mais il s’obstinait à ne rien changer à son mode de
fonctionnement. Travaillant en Ă©lectron libre, il poursuivait son petit
bonhomme de chemin dans le domaine le plus théorique qui soit de l’apprentissage
automatique, ce thème de l’intelligence artificielle qui cherchait à rendre
les machines plus « intelligentes » à travers des processus
d’apprentissage. Tout juste toléré – car il publiait quand même chaque
année son lot d’articles dans des revues qui avaient en commun de contenir
en sous-titre les termes « theoretical issues » –, il
occupait le bureau le plus exigu du campus, avec pour seul mobilier une
armoire bancale pleine de vieux livres accumulés au fil des années, une
chaise, une table de classe et une antiquité d’ordinateur dont la
déplorable définition d’écran fatiguait ses yeux désabusés.
L’époque était à la recherche appliquée. Ainsi, chaque fois
qu’il demandait des crédits pour partir en mission, il se voyait répondre
une fin de non recevoir, les conférences où il souhaitait se rendre ne se
trouvaient jamais parmi celles de la liste que le laboratoire finançait.
Un jour, Ă sa grande surprise, on parla de lui. Un de ses
articles avait été cité dans un papier d’une équipe américaine qui essayait
de mettre au point un système d’analyse des blogs d’étudiants. L’objectif
affiché était de prévenir une tragédie telle que l’absurde carnage qui
s’était produit en Virginie,
à la mi-avril 2007. Ses travaux purement théoriques en apprentissage
automatique avaient ainsi quelque espoir d’être réutilisés dans des
applications concrètes. Seulement, il n’y avait qu’aux États-Unis
que cela pouvait se produire.
Il fit quand même une chose qu’il n’imaginait possible :
il répondit à un appel à projet
initié par le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies.
L’enveloppe budgétaire de ces projets avait
sensiblement gonflé peu après les élections présidentielles et
législatives. Malgré son ignorance des chiffres et le peu de contact qu’il
avait avec ses collègues du même ou d’autres laboratoires, sa proposition
reçut une réponse favorable. Il pouvait à présent monter une équipe rien
qu’à lui, incitant des étudiants brillants à venir à ses côtés pour les
encadrer en thèse, accueillir des stagiaires de master de recherche et
faire travailler des ingénieurs… Ses collègues jaloux se dirent que la comète
avait tardé à s’écraser sur Terre et que le dinosaure, au lieu de
disparaître, s’était en fin de compte adapté, prêt à dévorer les
mammifères.
Boostés par l’argent, les travaux qu’il dirigeait avancèrent
au pas de charge. Les algorithmes fondamentaux qu’il avait développés
trouvaient une application idéale dans la fouille de données multiformes
telles que les informations présentes sur l’internet. Peu soucieux de ses
semblables, il ne se rendit pas compte que le nouveau président de la République
avait fait passer en douceur tout un
ensemble
de mesures inspirées de l’USA PATRIOT Act.
Les jeunes docteurs qu’il avait formés ne trouvèrent pas de postes dans la
recherche ou l’enseignement supérieur mais dans une autre instance
ministérielle, celle de l’Intérieur.
Lorsque les mesures liberticides mises en place par le
gouvernement furent trop visibles, lorsque les forums et les blogs
commencèrent à s’enflammer sur l’internet, avant que le feu de la rébellion
ne descende dans la rue, il ne fallut qu’un instant Ă
la Police pour l’étouffer en arrêtant quelques centaines de meneurs. Grâce aux outils de veille
dont elle disposait pour prendre le pouls de la conscience de la France,
elle avait pu remonter jusqu’aux principaux fauteurs de trouble potentiels : les
petits moucherons, en s’agitant sur la Toile, croyaient s’en servir pour
communiquer alors qu’ils ne faisaient qu’attirer à eux la vorace araignée.
Quand le professeur vit le lendemain les arrestations des
blogueurs aux journaux télévisés, il eut la désagréable impression qu’il
avait peut-être été un des innombrables engrenages d’une énorme machine répressive,
mais cette idée s’envola aussi rapidement qu’elle était apparue. Après
tout, il n’était qu’un théoricien.
© Fabrice MĂ©reste, 2007.
Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilà un livre qu’il est bien :
une grenouille génétiquement modifiée devient auteur de romans à la OSS 117
ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgré son succès populaire,
n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas être homme,
alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi
(dont on retrouve le
blog ici,
ou qu’on retrouve sur
Myspace lĂ )
qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son Ă©diteur,
les moutons électriques, (ou même dans ma propre bibliothèque !)
peut maintenant se trouver Ă©galement sous forme de fichier PDF sur
le site de l’éditeur ici.
On peut aussi Ă©couter le monsieur causer de ses projets
d’écriture
lĂ . A lire, voir et entendre
Mardi, le 27 février 2007
À la mĂ©moire de Patrice
Désolé de ne répondre ni aux messages ni aux commentaires,
je suis pris par le boulot... et je n’ai pas trop le moral pour cela en ce moment.
Dimanche, à savoir hier, j’étais à Lyon. Je devais voir là -bas des amis et connaissances
du petit monde de la littérature de l’imaginaire (science-fiction et fantastique), et parmi
eux,
Patrice Duvic,
un de ces géants de la SF francophone qui, même s’il était resté discret en tant qu’auteur
(avec quand même une poignée de romans, dont même un adapté au cinéma, et quelques nouvelles),
avait eu l’occasion de cotoyer et interviewer les plus grands auteurs de SF américains
(
Philip K. Dick
par exemple) et avait travaillé en tant que directeur de collection pour Denoël ou Pocket.
Patrick et son Ă©pouse se faisaient attendre.
André-François Ruaud,
notre hôte, a cherché à les contacter pour prendre des nouvelles.
Les larmes aux yeux, il a reposé le téléphone pour nous apprendre le décès de Patrice.
C’était un choc car, même si nous savions tous que Patrice était malade, il était sorti de
l’hôpital et semblait mieux aller.
Adieu Patrice... VoilĂ un grand vide. Nous pensons tous Ă Monique et Ă sa douleur.
Cette soirée,
à la mi-décembre, sera donc la dernière où j’aurais vu Patrice vivant.
Nous avions eu une discussion en aparté intéressante, il m’avait donné des conseils
au sujet de la publication de mon roman. Je lui avais envoyé un courrier électronique
dernièrement qui poursuivait cette discussion. Mais il n’y aura plus jamais de réponse.
Mardi, le 6 février 2007
Après Fiction Spécial, le Fiction W !
L’excellente maison d’éditions les
moutons Ă©lectriques
vient de sortir un numéro spécial (et promotionnel) de sa revue
Fiction.
On le trouve en téléchargement gratuit
ici
Y’a bon !
Dimanche, le 28 janvier 2007
Ça y est, j’ai ouvert mon
SkyBlog site sur
MySpace.
C’est amusant, j’ai retrouvĂ© des gens dĂ©jĂ croisĂ©s ici ou lĂ
dans la vraie vie à l’occasion d’événements en rapport avec l’écriture
(Markus Leicht, Sire CĂ©dric, Laurent Queyssi, Fabrice Colin, MĂ©lanie Fazi,
Natacha Giordano...) et j’ai fait la connaissance d’autres personnes sympathiques
et fort intéressantes.
En plus, comme c’est tout neuf pour moi, j’ai posté quelques billets ces jours derniers :
–
Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
–
Une justice au royaume pourri du cinéma ?
–
Pourquoi Ă©crire ?
–
Mylène et moi
Donc maintenant, j’ai une véritable excuse si je suis un peu silencieux sur mon weblog, non ?
Samedi, le 27 janvier 2007
Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
Il est assez amusant de voir que de nombreux auteurs de science-fiction sont complètement
"largués" au quotidien par la technologie, offrant dans leurs textes des visions se
situant à des années-lumière du tout-venant mais carburant dans la vraie vie au low-tech.
Un de mes amis auteurs travaille encore avec un vieil ordinateur avec un modem en bois,
et transfère ses fichiers avec une disquette... à la plus grande perplexité de certains
éditeurs qui ne savent plus comment récupérer les données binaires sur
ce type de support archaĂŻque.
Moi-mĂŞme, pourtant chercheur en intelligence artificielle, je me refuse
à des éléments considérés comme "indispensables" à la vie moderne, et je
passe pour un extra-terrestre auprès de ceux qui font ma connaissance.
1) Je n’ai pas de télévision. Moyen d’interactivité nul, on passe trop de
temps Ă regarder des bĂŞtises. Non, la vie est trop courte pour perdre du
temps devant la pub. Aujourd’hui, il est vrai que j’arrive à avoir les chaînes
de la TNT sur mon ordinateur, mais je me limite aux titres des journaux de
20 heures et à de rares émissions enregistrées de temps à autres.
2) Je n’ai pas de voiture. Je suis de l’espèce hyper-urbaine qui vit
avec les transports en commun, ou le roller en cas de grève ou de beaux jours.
J’ai pourtant mon permis avec tous ses points et j’avais une voiture pendant
une dizaine d’années, mais habitant en centre-ville, je prends bus et tramway
pour me déplacer au quotidien, ou train et avion de temps en temps. Je n’ai
jamais beaucoup aimé conduire une voiture, je ne suis pas fan de la vitesse,
et j’ai toujours un bouquin dans la poche ou mon sac. Les transports en commun,
c’est du stress en moins, et du temps de lecture en plus.
3) Je n’ai pas de téléphone portable. Bien sûr, j’ai un téléphone fixe chez moi
et à mon bureau, et je consulte très régulièrement mes courriers électroniques.
Mais quelle idée saugrenue que de faire croire que l’on a besoin d’être contacté
dans l’instant même, à tout moment ? J’avais d’ailleurs écrit une nouvelle au
sujet des téléphones portables, il y a de cela quelques années :
Cellulaire sans en avoir l’air
Ce qui est pratique n’est pas toujours nécessaire... Il faut faire des choix dans la vie. :-)
Mardi, le 23 janvier 2007
Anges et vieux démons
Reçu hier, dans ma boîte aux lettres (car je suis abonné, si si...)
le dernier numéro en date (le 45) de la revue
Bifrost. Et dedans, pages 101 et 102, une critique de
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques par
Thomas Day.
D’ordinaire, ça déménage sec quand cet écrivain joue au critique (surtout quand il endosse
le pseudonyme collectif de « Cid Vicious » !) mais,
même en signant son article sous son nom de plume, cela ne l’empêche pas de tailler
dans cette anthologie parfois à la hache, et pas nécessairement sans raison.
Quand on arrive Ă la nouvelle Ă©crite par votre serviteur, cela donne :
« (...) Seule bonne surprise francophone, Fabrice MĂ©reste, qui frĂ´le
l’excellence, avec un texte trop sensuel pour être qualifié d’eganien, même
s’il y a un peu de
Greg Egan dedans ; dommage que la chute, qui pourrait
être facilement considérée comme un tract catho anti-avortement, ajoute au texte
une morale nausĂ©abonde. »
Euh, que dire ? Bon, il y a du compliment, certes, et on me rapproche inévitablement
de Greg Egan parce que j’écris de la
hard science sur la problématique de la nature de la
conscience. Cependant, cette thématique n’est pas l’exclusivité de l’auteur australien
car, étant chercheur et ayant une formation en sciences cognitives, il n’y a rien de plus normal
à ce que j’aborde aussi le problème de la nature de l’esprit. D’ailleurs, mon ami et
compagnon de plume
Jean-Jacques Girardot Ă©tait aussi considĂ©rĂ© comme « eganien »
dans certains de ses textes.
La fin de la critique de Thomas Day est plus difficile à interpréter avec
son conditionnel ambigu. Me prendre pour un catholique intégriste adepte d’une position
anti-avortement est ridicule (il suffit de me connaître). Ma nouvelle
« des Ailes dans la tĂŞte » aborde cependant la question
des
cellules souches, un sujet sensible auquel j’ai
tenté de donner une réponse optimiste : quand des cellules embryonnaires,
voire fœtales, ne peuvent donner lieu Ă la constitution d’un nouvel ĂŞtre
en raison des circonstances, au moins peuvent-elles avoir une utilité pour
des individus qui en auraient un besoin vital. À ce titre, cela rejoint
l’idée plus générale du don d’organe, et on peut déjà retrouver des éléments
similaires dans la fin métaphorique de l’étonnant film québécois
Jésus de Montréal de Denys Arcand (1989).
Dimanche, le 17 décembre 2006
Un de plus
Jeudi matin, grand moment : j’ai posté mon roman à un éditeur. Des heures de travail, des
années de maturation, des espoirs et des déceptions, et voilà enfin mon bébé envoyé entre
les mains du comité de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, préparation des gâteaux destinés au lendemain matin. Plus tard, je me suis
retrouvé à Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot à l’occasion de la soirée
culturelle, littéraire et festive
organisée par
Sylvie.
Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes
avec les anciens de la (et non «
le »)
Gang, ainsi que
Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donné des idées d’éditeurs à qui proposer
mon thriller si jamais la maison d’éditions à qui j’ai proposé mon texte le refuse),
j’ai fait dédicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-même l’occasion de dédicacer
quelques exemplaires des
Anges
Ă©lectriques oĂą se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tĂŞte ».
Quelques photos sur
le blog
de Markus Leicht.
Samedi matin, réveil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargé de mes gâteaux faits maison et
bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort
heureusement, je ne suis pas arrivé en retard à mon club de sport, mais ma promenade imprévue
chargée comme un mulet a remplacé le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons
bien transpiré et les gâteaux
Bagdad et pomme-amande (ce dernier étant cuit au four à micro-ondes) accompagnés de
clairette de Die et de crémant d’Alsace nous ont permis de récupérer les calories brûlées
durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la Préfecture, Centre 2
avec un retour chargé de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux
d’anniversaire commandés chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout était à peu près prêt (j’étais en train de finir de préparer mes toasts) quand est
arrivée la première invitée, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli
petit à petit. Soirée vraiment très chouette, j’ai été gâté par tout le monde, et bien entendu
j’ai prévu à boire et à manger avec excès, j’ai de bonnes réserves de bouteilles (une pseudo-cave
avec un éventail acceptable de rouges, blancs et vins pétillants, mais pas de rosé, beuh)
et mon réfrigérateur est encore plein à craquer. Le lendemain a été un peu violent. Non, pas
de gueule de bois, j’ai été raisonnable même si je n’ai pas dédaigné le très agréable
pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge)
et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle
et encore pas mal de choses à ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre
et j’ai à présent plein de nouvelles choses à lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invités... Yes !
Vendredi, le 1er décembre 2006
En dédicace à Lyon le 15/12/06 à partir de 19 heures
Je vous fais suivre l’annonce officielle :
Soirée culturelle, littéraire et festive à Lyon le vendredi 15 décembre, à partir de
19 heures
L’imaginaire dans tous ses états
Au programme : rencontres, discussions, dédicaces (certains ouvrages seront
disponibles sur place, surprises promises...), musique, exposition photos, dans un
cadre convivial
Le lieu : restaurant Le Saint-Amour, 77 rue Villeroy, 69 003 Lyon –
tel. 04 78 60 81 17
– MĂ©tro Saxe-Gambetta, sortie place Victor Basch (*)
Avec les Ă©ditions
Moutons Électriques
(revue Fiction, collection Rouge, Beaux livres...) et les Ă©ditions
ActuSF-les Trois Souhaits
Et la participation d’auteurs dans les domaines de la Science-fiction et de
l’imaginaire, proches de Lyon par le cœur ou l’esprit :
- Alain Damasio (auteur de "La horde du Contrevent", Ă©ditions
La Volte, Grand Prix de
l’Imaginaire roman 2006),
- Alexis Nevil (auteur de "Les Derniers Ascendants", Ă©ditions Eons),
- André-François Ruaud (auteur, directeur littéraire des
Moutons Électriques),
- Etienne Barillier (auteur de "Les nombreuses vies de Fantomas", aux
Moutons Électriques),
- Fabrice MĂ©reste
(auteur in "Les Anges Ă©lectriques" aux
Moutons Électriques),
- Jean-Jacques Girardot (auteur de "Dédales Virtuels", Grand Prix de l’Imaginaire
nouvelle 2004),
- JĂ©rĂ´me Vincent (journaliste, animateur de Actu-SF),
- Markus Leicht (auteur de "Peronnik l’idiot", éditions Eons),
- Patrice Duvic (auteur, directeur de collections au Livre de Poche, anthologiste,
essayiste, photographe...),
- Sylvie Lainé (auteur novelliste, revue
Galaxies, Grand Prix de l’Imaginaire nouvelle
2007)
Exposition photographique de
Patrice Duvic
Ponctuation musicale : première apparition publique du groupe Rockin’ James Trio
(Rockabilly) : James Baddams (chant, guitare), Jean-Marc Tomi (guitare lead),
Dominique Garcia (batterie)
Kir de l’amitié offert - boissons et restauration possible sur place.
Photographies, podcasts, demandes de dédicaces chaudement encouragées...
(*) Pour les personnes se déplaçant en voiture, parking à proximité : place des
Martyrs de la Résistance, près piscine Garibaldi.
Vendredi, le 27 octobre 2006
Le monde est parfois mal foutu, et parfois bien quand mĂŞme
La semaine prochaine, je vais aller Ă Bordeaux dans le cadre de mon
métier-que-j’aime-bien.
Trois jours de pris pour voir un Ă©tudiant pendant 3 heures, normal avec le train
qui met 10 heures pour faire le trajet aller (et autant retour),
normal que ce soit pendant les
vacances car, autrement, comment pouvoir dégager trois jours d’affilée ?
Pas de problème, me suis-je dit, je vais pouvoir travailler sur mon roman
dans le train, c’est sympa. Et, en plus, je vais pouvoir retrouver Ă
Bordeaux des connaissances.
Mais... et meeeeeeeerdeeeeeee, les
copains que j’avais prévu de voir n’y seront pas.
DĂ©jĂ , il y a les
Utopiales Ă Nantes au mĂŞme moment, donc tant pis pour voir
M’sieur Queyssi.
Par ailleurs, l’ami Francis Valéry (qui a mis en ligne son
weblog et sa
boutique) animera un spectacle avec sa copine
dans la région stéphanoise (un comble). Donc je serai soli-solo à Bordeaux,
dommage.
Ouais, parfois, dans la vie, ça ne l’fait pas.
Autre annonce, le frangin
Ugo Bellagamba s’est lancé dans l’organisation
de la
convention de SF de 2008 qui aura lieu Ă Nyons (dans la
magnifique Drôme provençale). J’y serai, bien sûr (je viens d’envoyer
mon bulletin d’inscription à Ugo) et je devrais normalement présenter quelque chose
sur RenĂ© Barjavel et animer une table ronde. Ça sera bien marrant.
Enfin, Ă partir de demain, le samedi 28 novembre, vous devrez trouver
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques
dirigée par A.-F. Ruaud dans toutes les bonnes librairies,
avec dedans un texte-qu’il-est-de-moi-et-qu’il-est-top-bien.
Dans la vie, ça l’fait quand même, après tout...
Samedi, le 21 octobre 2006
Il faut lire ! (comme dirait
Dany)
La
FĂŞte du Livre Ă
Saint-Étienne ?
Très bien, merci. J’y retourne dans un instant.
Les rencontres littéraires qui s’y déroulent me ramènent aux impressions que j’ai eues
l’an dernier lors dans la conférence de Nice sur
«
L’histoire dans la SF, la SF dans l’histoire ».
Les actes sont à présent en ligne et vous trouverez l’article que j’ai écrit (en collaboration avec J.-J. Girardot)
ici. Bonne lecture !
Mercredi, le 11 octobre 2006
Je suis... aux anges !
Hier, je suis allĂ© rĂ©cupĂ©rer un colis Ă la Poste. À l’intĂ©rieur,
mes exemplaires d’auteur de l’anthologie dirigée par A.-F. Ruaud
intitulée
les Anges
électriques, Fiction Spécial, tome 1, publiée chez les
moutons Ă©lectriques
Ă©diteur.
Outre « Des ailes dans la tĂŞte »,
le très joli (si si !) texte de votre serviteur, vous trouverez des nouvelles de
Jean-Pierre Andrevon,
Richard Kearns,
Jean-Louis Trudel
(
blog),
Kelly Link
(
site officiel),
René Beaulieu (
blog),
Rhys Hughes
(
blog),
Paul Di Filippo
(
site officiel),
Jean-Jacques Girardot,
Christian VilĂ ,
Jamil Nasir,
Johan Heliot,
Xavier Mauméjean,
Fabio Nardini,
Sylvie Denis,
Roland Fuentès (
blog),
Andrew Weiner
ainsi qu’un article d’
André-François Ruaud
(
blog)
et des illustrations de Letizia Goffi et
SĂ©bastien Hayez.
Disponible dès maintenant sur le site de
l’
Ă©diteur
et Ă partir du 27 octobre 2006 en librairie ou
ici ou
lĂ .
Lundi, le 26 juin 2006
DĂ©crochage local
Argh, je ne parviens plus à alimenter régulièrement mon weblog.
Pourtant, j’ai à nouveau l’ADSL à la maison, et j’écris depuis
un tout nouvel ordinateur. Mais ça doit être aussi ça : ma
machine est dotée de tout un tas de trucs dernier cri dont un
bidule qui permet d’avoir (et de voir) la
TNT.
Or la télévision, tout comme la voiture et le téléphone portable,
est un accessoire de la vie moderne dont j’ai toujours réussi
à me passer jusqu’à aujourd’hui. Cependant, je suis resté un gamin,
et lĂ , c’était comme le lendemain de NoĂ«l, des heures Ă
passer en revue les chaînes télévisées jusqu’à me rendre compte
que, malgré la qualité numérique, malgré le nombre conséquent
de chaînes (chez mes parents, on pouvait voir les six chaînes
nationales plus trois chaînes allemandes), je crois
en avoir fait le tour : rien de bien neuf sous le soleil.
En plus, j’ai de la chance : il y a du football à la télé,
donc rien qui puisse attirer mon attention devant l’écran
en ce moment, n’éprouvant aucun intérêt pour le ballon rond.
Enfin, voilà , il n’y a pas eu que des plongées dans le virtuel car ces derniers
jours ont quand même été l’occasion de voir des copains auteurs.
Tout d’abord, il y a déjà trois semaines de cela, l’ami
Francis Valéry était de passage
Ă Saint-Étienne. Francis, avec qui, en compagnie de
Jiji, nous avions dîné
dans une crêperie qui fait d’excellente
râpées, a parlé de tout et de rien, et de son
nouveau bouquin
Chroniques du Premier Ă‚ge,
mais peut-être avec un peu moins de cohérence que lorsque nous
étions chez moi pour prendre l’apéritif et qu’il y avait encore
des bouteilles de Soho et de Malibu dans mon réfrigérateur.
Francis, bien que grand amateur de whiskies, s’est avéré être
aussi un véritable exterminateur de mes alcools de filles.
Et puis, vendredi dernier, à Lyon, j’étais dans un bar de la Croix-Rousse pour
fĂŞter le lancement des
Minuscules Flocons de Neige depuis Dix Minutes de
David Calvo.
Cadre sympa, un peu techno-branchouille, et même si je n’ai pas eu
l’occasion de vraiment discuter avec David car pas mal de monde voulaient lui parler
(pas grave, nous avions déjà eu l’occasion de parler autour d’une pizza
quelques jours plus tĂ´t chez
André-François Ruaud), j’en ai profité pour entamer
la discussion avec le sympathique
Markus
Leicht dont je viens de découvrir le
blog.
Dimanche, le 5 mars 2006
Ma vie est un roman : 4. Déménagement
L’
incipit de la semaine n’est pas très caractéristique du roman. Il
faut attendre la troisième phrase pour voir apparaître le nom du héros,
la quatrième pour supposer qu’il s’agit de science-fiction et la cinquième
phrase pour ressentir un certain malaise. Le titre est une date.
C’était une journée d’avril froide et claire.
Je ne sais
si la fin de l’hiver sera froide mais je me trouverai
Ă ce moment-lĂ dans mon nouvel appartement. Il est un peu
moins clair que le loft que j’occupe encore jusqu’à la fin
du mois de mars et il a sans doute un peu moins de charme
(mon appartement actuel a un haut plafond, des murs recouverts de
chaux vénitienne, du parquet à bâtons rompus
et de grandes fenêtres donnant sur une bonne partie du ciel depuis le quatrième étage), pourtant
je sens que je vais me plaire dans cet espace plus grand et plus fonctionnel, avec
son chouette salon et ses pièces qui deviendront ma chambre, mon bureau-bibliothèque et mon atelier
de sculpture. Je vais avoir les clés dans dix jours et j’aurai
deux semaines pour déménager...
Pour ceux qui n’ont pas trouvé d’où est tiré l’incipit, laissez reposer votre curseur
ici.
Samedi, le 18 février 2006
Ma vie est un roman : 2. les séparations
Nouvel
incipit pour me raconter, celui de
La Nuit des Temps de
René Barjavel, un livre qui m’avait
boulversé aux premiers moments de mon adolescence...
Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t’ai laissée
là -bas au fond du monde, j’ai regagné ma chambre d’homme de
la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j’ai si
souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres
qui m’ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi
mon enfance et où, cette nuit, j’ai cherché en vain le sommeil.
Ce n’est jamais simple de perdre celle que l’on aimait. Lorsqu’une
histoire d’amour se meurt, on regarde l’autre avec incompréhension,
on se demande pourquoi on l’a aimé, ou on ne parvient pas à comprendre pourquoi
l’autre nous aime encore. Parfois, quand on comprend et accepte
le malentendu réciproque, on peut se pardonner mutuellement et
rester bons amis. La regarder faire sa vie avec quelqu’un d’autre sans jalousie,
sans amertume, et se réjouir de son bonheur, c’est possible
quand on fait le deuil de la relation passée.
C’est rare, mais ça m’est pourtant arrivé alors que j’avais pourtant été
très amoureux d’elles. Je suis un grand lecteur, alors je sais tourner
la page...
Mardi, le 13 décembre 2005
La clé laxienne est celle du Paradis
Triste nouvelle.
Robert
Sheckley, l’auteur états-unien de SF qui savait mettre
une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de
nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle
le Prix du
Danger qui a été adaptée en
film en 1983 avec GĂ©rard Lanvin,
Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de
cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’
ĂŽsle-sur-la-Sorgue
de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher,
car il avait publié la trilogie du démon
Azzie avec Roger Zelazny,
peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être
pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette
aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre
avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé
d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part
de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne,
produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de
l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui
va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
À cet instant, nous nous sommes regardé en souriant, imaginant
tous deux que les textes Ă©crits en collaboration auraient pu ĂŞtre
l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits
de chacun des co-auteurs, un être impossible malgré les prospectives
technologiques du clonage et des manipulations génétiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmĂ© Bob avec malice.
It’s a magic child... »
Lundi, le 12 décembre 2005
Dont acte
Bonne nouvelle. Les actes du
Colloque SF de
Nice – qui s’était dĂ©roulĂ© du 10 au 12 mars 2005 –
viennent enfin de me parvenir.
Ils ont été édités dans la revue
Cycnos, volume 22, dans les numéros 1 et 2.
Vous trouverez l’article « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »
que
Jean-Jacques Girardot
et moi-même avons écrit dans le numéro 1, des pages 55 à 66.
En espérant que vous aurez l’occasion de le lire, que cela vous
divertira tout en vous apprenant des choses... En tout cas, Jiji
et moi nous sommes bien amusés en l’écrivant, presque autant que s’il
se fût agi de fiction !
Mercredi, le 30 novembre 2005
Comme Phil et Arthur
Ouais, comme tout bon Ă©crivain de science-fiction,
je suis né un
16 décembre. Et pas les moindres des
auteurs : ceux, entre autres, de
2001, l’Odyssée de l’Espace et de
la nouvelle
Les androĂŻdes rĂŞvent-ils de moutons Ă©lectriques
(la base du film
Blade Runner).
Meuh non, ce n’est même pas pour qu’on pense à me souhaiter mon anniversaire
dans deux semaines !
Et puis, tant que j’y suis, bonne fête papa !
Mercredi, le 23 novembre 2005
Rendez-vous manqué
Du jeudi 10 au dimanche 13 novembre 2005, à Nantes, se sont déroulées les
Utopiales,
le festival international (?!) de science-fiction.
Encore un rendez-vous sympa manqué.
Mais des
photos très originales ont été prises des participants.
J’y ai reconnu nombre de copains et/ou auteurs, en particulier :
Ben ouais... j’ai encore loupé un truc...
Dimanche, le 16 octobre 2005
Quelques mots en passant...
Ben tiens, ça fait maintenant plus d’une semaine que je n’ai pas
mis de nouveau post sur mon weblog. Pourtant, des trucs, il m’en
est quand même arrivé un paquet depuis.
DĂ©jĂ , j’étais malade. Ça a commencĂ© en dĂ©but de semaine
passée par une sensation bizarre au niveau de la gorge, puis au crâne.
Puis le rhume, la grosse fatigue et la voix qui s’en va. Ouais, j’étais
presque aphone, alors je réservais ma voix pour le boulot, ce qui
fait que mes interlocuteurs au téléphone
avaient l’impression de discuter avec le
mime Marceau. Pas terrible. Aujourd’hui,
ça va un peu mieux, même si je dois toujours encore pas mal tousser.
J’aurais aussi pu parler de la sortie du
Tome 2 de la revue Fiction
auquel j’ai modestement collaboré par le recueil des témoignages
des sieurs
Fabrice Colin,
Ugo Bellagamba
et
Thomas Day, tous trois
ayant expérimenté la coécriture dans leurs parcours d’auteurs.
Je pourrais aussi raconter que cela va faire bientĂ´t trois ans que
je tiens un weblog, débuté sur
Blogger, poursuivi sur un site perso
installé sur
Free
et maintenant en place ici. Le problème, c’est que les nouveaux
posts s’ajoutent aux anciens sans aucun souci d’archivage et le texte
brut finit à présent par atteindre le poids de 100 ko (c’est pas bien),
sans compter que les anciennes archives n’ont pas été rapatriées. Et il y a aussi
toute la section sculpture Ă reprendre, avec de meilleures photos,
l’ajout de mes nouvelles créations, etc.
Bon, ben, il y a du travail ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite car,
maintenant que je retrouve peu à peu la forme et que mon temps n’est pas
pris par mon job officiel, je vais poursuivre la réécriture de mon roman...
Samedi, le 4 juin 2005
J’aime bien...
Il est des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Pour moi, le réalisateur et scénariste
Jean-Pierre Jeunet est de ceux-lĂ .
Mercredi dernier, j’ai eu la chance de le voir au cinéma
Le France
de Saint-Étienne. De 18 heures au lendemain, rien que du bonheur...
Cela a débuté par
les premiers courts métrages de Jeunet :
L’évasion (1978) et
Le Manège (1980), des films d’animation où le travail de son complice Marc
Caro fait des merveilles et annonce la superbe
Cité des Enfants perdus (1995),
Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et
Foutaises (1989), oĂą
on retrouve les prémices d’éléments qui seront exploités dans
Delicatessen
(1991) et
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001).
Ce type est fascinant. On sent bouillonner en lui une créativité
extraordinaire. Pour passer d’
Alien IV (1997)
Ă
Amélie Poulain, il faut vraiment être un magicien.
Et le mélange des genres, il l’a transcendé
dans son dernier film,
Un long dimanche de fiançailles,
qui mĂŞle avec brio Ă la fois la romance,
le film de guerre et l’enquête policière.
De Jean-Pierre Jeunet, j’adorais l’œuvre, maintenant je suis aussi
admiratif de l’homme, un immense artiste, et un être fondamentalement
humain.
Et si vous tenez à voir d’autres créatifs, aux réalisations plus
modestes, certes, pensez Ă faire un tour Ă
Saint-Victor sur Loire. C’est le dernier jour du
Fest’Uval Jean Mon’Arts où vous pourrez assister
à une multitude de spectacles, de la danse, de la poésie, de la
chanson française, de la musique chorale, du trip hop, du rock...
et même assister à une exposition où votre serviteur présente quelques
une de ses sculptures.
Jeudi, le 19 mai 2005
Journée pas type (mais j’aimerais bien !)
Hier, réveil à 4 heures du mat’.
Non, ce n’est pas pour faire la queue afin de
voir la « revanche des suites » au cinĂ©, je
devais aller à Lyon où j’étais convié à un jury.
Auditions, discussion, vote... de 8h30 à 15h30. Au final, j’ai été heureux de faire
basculer la majorité dans le sens qui me semblait le plus juste.
Petit coucou à mes anciens collègues.
Passage pour voir le copain André en train de bosser avec son pote Rafu.
Un bref bonjour à mon ex copine, une fille charmante qui est restée ma meilleure amie.
Un peu de temps pour acheter de la nourriture pour mes poissons exotiques
et du matériel pour mon aquarium.
Puis la course pour arriver Ă la gare et attraper le train du retour.
ArrivĂ© Ă Saint-Étienne, je croise la miss avec qui j’ai failli
sortir, l’an dernier. Ah, les hasards...
Soirée à finaliser un article sur le steampunk avec le compère Jean-Jacques.
Je me suis couché, très tard, avec la satisfaction d’avoir eu une
journée remplie, et bien remplie.
Mardi, le 19 avril 2005
Dernières lectures
Voici un état de mes dernières lectures depuis que je suis revenu du
5e Colloque
International de Science-Fiction de Nice :
- L’Ère
du Dragon de Xavier MaumĂ©jean, Éditions MnĂ©mos, 2003.
Dans cette suite
de La Ligue des HĂ©ros
où l’arrivée de Peter Pan et du peuple de Nulle Part en plein Londres
avait changé la face du monde, Xavier Mauméjean nous décrit un monde alternatif dans
lequel rien ne va plus. L’intrigue débute à Pékin en 1900 où les représentants
des puissances de l’Occident sont aux abois, menacés par les forces chinoises aidées
des créatures de l’Internationale Féerique. Une nouvelle Ligue des Héros
est alors formée pour aller à leurs secours...
Gasp, Maumémjean est complètement fou ! Ce roman steampunk,
qui joue avec brio du mélange des genres, est incroyable : jamais le
lecteur n’a le temps de souffler en lisant cet ovni littéraire à la fois drôle
et teinté d’une certaine ironie. L’intrigue est fouillée, avec pléthore de
références réelles et imaginaires, et on sort de cette lecture
tout abasourdi. Une grande claque.
- Jhereg de Steven Brust,
Éditions MnĂ©mos, 2005.
Vlad Taltos est un assassin. C’est un métier comme un autre qu’il exerce
dans la cité d’Adrilankha où se côtoient différentes races organisées
en Maisons. Mais lĂ , Taltos, cet Oriental de la Maison du Jhereg,
a un problème avec son prochain contrat : il s’agit d’un piège
qui risque de déclencher la guerre entre la Maison du Dragon et celle du Jhereg...
Univers Ă©tonnant que celui de Brust, une fantasy avec
ses monstres, sa magie, sa sorcellerie, ses complots, ses combats
à l’épée... et un peu de science-fiction quand même, avec un empire
galactique, des pouvoirs psi, des manipulations génétiques...
Vraiment rafraîchissant.
[Eh merde, André,
pourquoi tu m’as passé ce livre ? Si ça continue, par ta faute,
je vais finir par aimer la fantasy !]
- Fiction,
tome 1,
Moutons Électriques Ă©diteur, printemps 2005.
- « Jusqu’à la pleine lune » de Sean McMullen. Carlos,
un jeune linguiste espagnol est appelé par son oncle pour participer à une
enquête criminelle. En fait, de crime, il s’agit de la découverte d’une jeune
femme qui semble tout droit échappée de l’âge des cavernes. Carlos tente alors
de communiquer avec elle pour comprendre ce qui lui est arrivé...
Ouah ! La première nouvelle de Fiction commence fort !
Des idées fortes vraiment bien traitées par cet auteur australien,
un très grand moment de lecture.
- « # Critical Mass in the Quantum Cathedral 1.1. »,
« 3.1. En plusieurs soirs d’étĂ© » et
« 4.0. Kat Onoma » de Jim Dedieu.
Euh ?... Pour les amateurs de short-short stories saugrenues.
- « Sous terre » de Roland Fuentès. Deux hommes.
Une poule. Une taupe. Des plants de tomate.
Peut-être les seuls rescapés de l’univers.
Humour noir.
- « DĂ©dales » d’Alex Nikolavitch.
Visite caverneuse et mortelle. D’ennui.
- « CrĂ©ation » de Jeffrey Ford.
Une fantasy forestière contant la création d’un bonhomme de bois.
Joli.
- « Solitude » d’Ursula K. Le Guin. La vie
d’une petite fille dans une société primitive et post-cataclysmique
envoyée par sa mère ethnologue pour collecter des informations, les
adultes ne se parlant pas dans cette culture.
Une belle petite histoire de science-fiction ethnologique.
- « L’anniversaire du monde » d’Ursula K. Le Guin.
La vie d’une petite fille destinée à devenir une déesse à sa
majorité.
Ursula Le Guin, toujours dans le mĂŞme registre.
- « Le bretteur qui n’était pas mort »
d’Ellen Kushner. Dans une cité, les bretteurs vivent en provoquant des duels.
Le champion Richard acceptera-t-il d’enseigner son art à une
jeune recrue ?
Une histoire sympathique de cape et d’épée.
- « Voyage au centre de l’univers »
de Juan-Miguel Aguilera. Quand le jeune Pierre Theilhard
de Chardin rencontre Jules Vernes...
Une curieuse rĂŞverie.
- « Charge utile » de Jean-Jacques
RĂ©gnier. Dans cette suite d’« Ernest et les cas mĂ©taphysiques »
(nouvelle parue dans le numéro 131 de Yellow Submarine), Raymond,
le convoyeur de l’espace, et son intelligence artificielle Ernest
sont à nouveau confronté à un problème : les passagers qui devaient
bien tranquillement voyager en état d’hibernation se réveillent les uns
après les autres. L’espace vital du petit vaisseau est de plus en plus
menacé...
Charmante histoire, un brin longuette mais pleine d’humour et
de verve.
- « Échos » de Marie-Pierre Najman.
Dans les alentours de Lyon, des drĂ´les de clochards se rendent Ă
la soupe populaire. Le problème, après la bouffe, c’est de se limer les cornes...
Une curiosité. Des faunes dans notre quotidien. Ou bien...
- « Presque chez soi » de Terry Bisson.
Trois copains trouvent que les différents éléments qui entourent
le stade abandonné du village ressemblent à un aéroplane. Et si,
justement, il pouvait voler ?
Une histoire étrange, un très beau conte fantastique.
Pari gagné avec ce premier tome de la nouvelle anthologie périodique de
Fantasy & Science Fiction. En plus de ces nouvelles chocs, des articles
originaux, des dossiers intéressants, une ligne éditoriale soignée. Encore !
- Bifrost,
numĂ©ro 38, Éditions
du Bélial’, avril 2005.
- « Spatterjay » de Neal Asher. Sur
une île à la nature des plus hostiles, une équipe d’humains
et de mutants mène une expédition. Mais qui peut rester encore humain
au contact d’une telle nature ?
Une très chouette nouvelle.
- « Perdre son temps » de Philippe Curval. GĂ©rard
aime Ludmilla. Mais il n’est plus tout jeune. Alors il va voir le
professeur Lindström qui lui propose un traitement révolutionnaire
pour le faire rajeunir.
DĂ©lirant.
- « La VĂ©ritable toute première affaire » de Johan HĂ©liot.
Passepartout accompagnait Phileas Fogg dans son tour du monde de 80 jours
parce qu’il était un agent secret. Et le voyage de Fogg n’était pas
qu’un pari fou, il était aussi le moyen de retrouver certains de ses
« frères » afin de rĂ©aliser une sinistre mission...
Johan Heliot reviste avec bonheur certaines références littéraires
dans un bel univers steampunk.
- « Boucherie modèle » de AndrĂ© Ruellan.
Comme son nom l’indique.
Une short-short story qui donne faim si on est carnivore et
pas très sensible.
- « Le Fil de l’épĂ©e de bois » de Victor Conde.
Le Patriarche fait des rêves. Il a peur de n’être plus qu’une
machine de guerre destinée à anéantir les exths.
Une lente et sombre plongée dans l’irréalité.
- Les Trois Crapules du Klahgann
d’Alexis Nevil,
Éditions Eons, 2005.
Des barbares édentés à la peau bleue cherchent à s’emparer de la Source d’Abondance
que gardent des moines. Mais voilà qu’un golem arrive pour défendre la Source.
Alexis Nevil, dans son premier roman, décrit un univers peuplé des personnages
qui ont marqué son imagination. On retrouve du Conan dans les barbares,
des éléments de science-fiction, et bien sûr des références japonisantes,
ce qui donne un curieux mélange pas vraiment désagréable.
[Au fait, Niouk, ce sont qui, finalement, les trois crapules ? Moi, j’en compte
quatre, pas une de moins : Languelame, Od-Go, Rha-Ghensh et GhrĂ´en].
Le court roman de Nevil est suivi d’une nouvelle (une amusante short-short) de
Markus
Leicht intitulĂ©e « le Gnok ».
- Sunk de David Calvo &
Fabrice Colin,
Moutons
Électriques Ă©diteur, 2005.
L’île de Sunk coule. Ou c’est l’eau qui monte. Arnaud et son frère Sébastien,
sur demande du Maire du Village, vont monter une expédition pour aller voir
ce qui se passe dans les hauteurs avant que tout ne soit noyé et dévoré
par les requins.
Colin et Calvo s’y sont mis à deux pour nous peindre un univers de folie,
un roman inclassable Ă©crit avec une verve rabelaisienne, avec des
références de fantasy, des Champigolos, des Orques, de la
pizza, du Picon bière, des canards. Et beaucoup d’eau.
Drôle. Délirant. Suprenant. Et, bien sûr, sombre...
Mardi, le 22 mars 2005
Soli solo
Je viens de recevoir aujourd’hui le contrat des
moutons Ă©lectriques pour la publication de
ma nouvelle « Des ailes dans la tĂŞte » dans
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques. Une nouvelle Ă©trange,
curieusement
hard science pour une antho dont le titre fait
croire Ă un recueil de nouvelles de
fantasy, et ceci sera le premier
texte que je publie professionnellement seul, tout seul, comme un grand.
C’est assez paradoxal, parce que pour un prochain numéro de
Fiction
– la cĂ©lèbre revue F & SF de langue française
qui vient de faire son retour –, je dois terminer
un article sur l’écriture en collaboration. L’écriture à plusieurs,
ça me connaît, outre un texte de fiction écrit avec Jean-Jacques
Girardot, en tant que scientifique, j’ai publié presque tous mes
articles avec des « pairs », directeur et co-directeur de thèse
ou autres collègues chercheurs. Mais bon, voilà :
« Des ailes dans la tĂŞte » est le
premier texte publié
sous mon seul nom de plume, un texte qui traite de l’identité, du processus
de création, de la sculpture, des neurosciences... et des anges.
En plus de cet article et d’autres textes à avancer, je dois aussi faire
évoluer ce site. J’y ai ajouté des expositions virtuelles de mes sculptures
(mais il faut que je corrige certaines instructions
javascript qui ne
fonctionnent pas correctement avec des navigateurs sous Linux), et je
dois aussi reprendre l’ensemble de mes archives, des posts publiés sur
mes weblogs depuis octobre ou novembre 2002, ça commence à faire beaucoup...
Lundi, le 17 janvier 2005
Rancard publicitaire
Après les
moutons Ă©lectriques, signalons
les
Éditions de l’Homme Montagne de Yama Otoko.
Au catalogue de cet éditeur bordelais (car derrière la montagne se
cache l’homme Francis Valéry) : un ensemble de textes de qualité
sur des supports imprimés et façonnés artisanalement.
Jugez plutôt avec cet extrait des titres déjà parus :
- A & A, le « Magazine des Survivants »
qui, réapparu aux Utopiales 2004 au numéro 138, en est à présent au numéro
141 pour sa 29ème annĂ©e de publication (abonnement : 20 €)
- Collectif — MĂ©langes 01 (20 €), MĂ©langes 02
(15 €), MĂ©langes 03 (15 €)
- Louis Maillard — Fruits et LĂ©gumes conservĂ©s (7,50 €)
- Francis ValĂ©ry — Fariboles animalières (5 €),
le Livre du CĂ©leri (4 €), Vingt manières de cuisiner le CĂ©leri
(4 €)
- Robert Abernathy — l’IntĂ©grale (30 €)
- Syllabaire : MĂ©thode Nouvelle de Lecture et Écriture (7,50 €)
Souscriptions :
Taxi de l’Espace, Volume 1 (10 €)
Collectif — MĂ©langes 04 (15 €)
Pour les commandes, les chèques sont à établir à l’ordre de Francis P. Valeri-Dostert
et Ă adresser aux
Éditions de l’Homme Montagne, c/o Francis P. Valeri-Dostert,
3 Le Canton, 33620 CUBNEZAIS.
Et c’est sur cette publicitĂ© pour Francis ValĂ©ry, « Ă©crivain-Ă©diteur-musicien-cuisinier-jardinier-consultant en Feng
Shui » passionnant et passionnĂ©, que ces
avis singuliers vont se refermer quelque temps pour
cause de travaux. Il Ă©tait plus que temps, la page devenait impossible Ă charger pour des petits
modems avec tous ces textes et images en page d’accueil.
Retour prochainement ailleurs, sur un site plus grand, plus beau... et surtout plus moi.
Fini le
layout bleu clair, vestige d’une première version issue de
Blogger, adieu les limitations du site gratuitement hébergé chez
Free, je vous accueillerai bientĂ´t
dans un nouveau domaine...
Vendredi, le 14 janvier 2005
Culture pub
MAUVAIS GENRES : Science fiction et
fantasy.
Production : François Angelier
Avec : André-François Ruaud, Xavier Mauméjean.
Livres : "le panorama illustré de la fantasy & du merveilleux"
par André-François Ruaud (édition les Moutons électriques) ;
la "Vénus anatomique" par Xavier Mauméjean (éditions Mnémos).
En direct samedi 15 janvier 2005 de 21 heures Ă 22 heures dans
l’émission « Mauvais Genres » sur
France Culture
ou en différé
ici.
Dimanche, le 2 janvier 2005
Let’s talk about sex!
En ce moment, je lis
Sexomorphoses d’Ayerdhal (que le monsieur m’avait dédicacé
lors de sa venue à Sainté, en octobre dernier, à la Fête du Livre). Un peu compliqué,
surtout quand on n’a pas lu le premier tome (
l’Histrion) : space opéra avec
stratégies impériales galactiques, pouvoirs psy... et un héros/héroïne qui, à travers
des mutations, passe d’un genre à l’autre. Et c’est pas mal...
Je viens de terminer d’écrire une nouvelle et ce serait vraiment génial de la voir publier,
pour bien débuter l’année. Je suis content des thèmes qui y sont abordés, de l’histoire,
des personnages... Et surtout,
j’ai tout particulièrement soigné une scène d’amour qui y est décrite (car nous
étions vraiment très, voire trop,
soft dans « Quand s’envoleront ma
vie et ma conscience... », la nouvelle Ă©crite avec Jean-Jacques Girardot).
Entendue hier soir, mais que l’on trouve encore sur le site de
Mauvais Genres
(l’émission de
France Culture qu’elle est bien), une heure consacrée au
sexe bizarre. À Ă©couter sans attendre... parce que, Ă partir
de samedi prochain, le 8 janvier, ce sera trop tard !
Au hasard des clics, je suis tombé sur un quizz sympa :
Sex Quiz for
Dummies. Bon, c’est en anglais, mais c’est rigolo et instructif. En plus, le réalisateur
du quizz, un prof (qui doit être un sacré original, apparemment), donne des explications
à chacune des réponses, avec références à la clé.
Et puis, que faisiez-vous au moment de passage de la nouvelle année ?
Pour ma part, avec mes amies, nous Ă©tions surpris en pleine partie de
Love Trivia...
Voilà une année qui s’annonce donc sous d’agréables auspices érotiques.
[Certes, je ne suis pas insensible aux horreurs qui touchent le monde en ce moment.
Mais même sans être licencié en psychologie, vous n’êtes pas sans savoir que Thanatos
s’accompagne de l’autre pulsion : Éros...]
Vendredi, le 29 octobre 2004
Citation
Agréable surprise : j’ai découvert que j’étais référencé par Luc Dutour
(dont la lecture de la délirante nouvelle a failli me coûter mon sac, voir le post
d’hier) dans son article «
Steampunk, le vertige rĂ©tro »
présent dans le
Panorama
illustré de la fantasy & du merveilleux, aux moutons électriques, éditeur, 2004.
Je cite, page 311 :
(...) La boucle est bouclée entre romans populaires et pulps magazines,
hommages aux pionniers de l’imaginaire et de l’aventure de l’âge d’or de la science-fiction.
Mais le steampunk ne s’arrête pas là : en fait, il ne cesse de convoquer
et de brasser des personnages historiques (Ă©crivains, politiciens, scientifiques, etc) et
des héros littéraires emblématiques (Sherlock Holmes, Bouvard et Pécuchet, Fu Manchu,
Peter Pan ou bien Dracula), qui sont en général placés sur un même plan de réalité.
Ainsi par exemple, le professeur Challenger (héros créé par Sir Arthur Conan Doyle)
assiste-t-il à une conférence scientifique en compagnie de sommités telles que
Ivan Pavlov, Marie Curie et Max Planck (dans la nouvelle « Quand s’envoleront
ma vie et ma conscience... » de Jean-Jacques Girardot et Fabrice MĂ©reste,
in anthologie Passés recomposés, 2003). En fertilisant sa fiction de figures de référence,
réelles ou imaginaires, le steampunk ancre sa pratique dans la culture de ses lecteurs,
tout en travaillant sur une certaine pertinence avec le monde réel (passé historique),
mais il va plus loin encore, en tentant de créer une véritable nouvelle mythologie,
un corpus mythique moderne. La littérature steampunk revisite les icônes du
XIXe et du XXe tout comme les autres littératures du merveilleux
réinvestissent les légendes anciennes et les contes de fées. (...)
Bien vu, la référence à Conan Doyle ! Mais, bizarrement, la référence à un autre élément
important de notre nouvelle, un quasi-personnage, la multinationale ABC (pour
Aerian Bord of Control) que Jean-Jacques et moi avions empruntĂ© Ă
Rudyard Kipling (dans
«
With the Night Mail », 1909,
et
«
As Easy as A.B.C. », 1912)
semble passée inaperçue auprès des lecteurs... C’est dommage car l’auteur du
Livre de la Jungle avait décrit
avec une étonnante finesse au début du XX
e (soit l’époque où sont classiquement censées se
dérouler la plupart des histoires de
steampunk) une sombre
world company qu’il
situait un siècle et un siècle et demi plus tard, c’est-à -dire dans notre monde actuel.
Or ces fameuses multinationales sont, avec les réseaux de communication électroniques,
des éléments omniprésents de l’univers
cyberpunk, le genre science-fictif qu’a
cherché à parodier le
steampunk à ses origines. Quand la boucle bouclée reboucle
encore plus loin que ça, la mise en abyme tient presque de la fractale...
Dimanche, le 12 septembre 2004
Les films de l’été
Impressions subjectives des quelques films que j’ai eu l’occasion de voir lors
de ces vacances estivales...
J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean.
Regard intelligent, à la fois tendre et féroce, sur la vie des trentenaires
célibataires, leurs désirs, leurs difficultés à s’engager dans une relation sentimentale...
Meuh non, je ne me sens pas concernĂ©... ;-) À noter les excellentes performances
de Marina Foïs (que je n’apprécie pourtant guère parmi les Robins des Bois) et
de Julien Boisselier dans le huis clos d’un appartement parisien.
Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Documentaire
engagĂ© sur le prĂ©sident actuel des États-Unis d’AmĂ©rique, son
élection foireuse, ses liens troubles avec les magnats du pétrole saoudiens,
le 11 septembre 2001, les interventions en Afghanistan et en Irak.
Et dire que Kerry a perdu son avance face à ce type, ça fout froid dans
le dos. Indispensable.
Shrek 2
de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Le retour de l’ogre vert pétomane, avec
sa fiancée, son âne... et de nouveaux personnages. L’humour est toujours au rendez-vous,
les critiques et parodies aussi. Jubilatoire. Aussi bon que le premier, ce qui n’est pas
peu dire.
Hellboy
de Guillermo Del Toro. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis mĂŞlent sciences
et occultisme pour faire revenir des ténèbres de l’Enfer des démons pouvant les aider à vaincre
les Alliés. L’arrivée des soldats US fait échouer ce plan... mais un bébé démon (Hellboy) a
traversé la porte des deux mondes, et est pris en charge par un scientifique du gouvernement
des États-Unis. De nos jours, une organisation dĂ©cide de remettre ça et rĂ©veille
un monstre endormi dans une urne d’un musée. Seul Hellboy et d’autres créatures mutantes
pourront s’opposer à ces derniers. Il s’agit ici d’un bel exemple d’histoire secrète
(l’Histoire ne s’est pas déroulée exactement comme nous le croyons) reposant sur quelques bases
véridiques (la société de Thulé, groupe ésotérique d’extrême droite d’où sortirent les chefs
de file du parti nazi). Les scènes de combat avec les monstres à la "Spectroman" sont
parfois ridicules, le Bien et le Mal sont présentés un peu de façon caricaturale,
mais la nature ambiguë d’Hellboy, démoniaque par essence mais mettant sa force au service des humains,
sauve toutefois la vision manichĂ©enne du film. À suivre (oui, la sortie du numĂ©ro 2 est
en effet déjà annoncée).
Le Village
de M. Night Shyamalan. Un petit village perdu au milieu de nulle part, avec sa douceur de vivre
et ses règles. Tout autour, des bois où vivent "ceux dont on ne parle pas", empêchant par la
même tout contact hors de la micro-société du village... Argh, un
sixième sens
m’avait prévenu de ne pas aller voir ce film. Ce réalisateur est vraiment malsain. Shyamalan,
dans Incassable,
développait la fumeuse théorie selon laquelle les hommes costauds à mâchoire carrée sont destinés à devenir
des super-héros au service du Bien alors que les êtres atteints de tares génétiques ne pouvaient qu’être
les négatifs de ceux-ci, leurs âmes étant assortie à leurs couleurs de peau. Beurk. Et puis il y a eu
le très peu convaincant
Signes,
présenté comme un Independance Day vu d’après des paysans du Middel West perdus dans
leurs champs de maïs. Et là , avec le Village, sous le prétexte fallacieux de nous
faire peur car le film est annoncé comme un thriller fantastique (ce qui
est une sombre escroquerie : il n’y a pas la moindre part d’irrationnel dans tout le film), Shyamalan
nous présente sans nuance une société sectaire et les règles (cruelles) qu’elle s’impose
pour assurer son existence. Si c’est ça que vous cherchez, regardez plutôt
la Plage,
c’est plus intelligent, plus beau, et il y a la charmante Virginie Ledoyen (ou Leonardo DiCaprio, si
vous préférez). Enfin, c’est décidé, je n’irai plus voir un film de M. Night Shyamalan. :-(
Le Tour
du monde en 80 jours de Frank Coraci. Adaptation (très libre) du roman éponyme de Jules
Verne. Surprise en m’installant dans la salle de ciné, je suis l’un des rares adultes (du moins,
qui ne soit pas accompagné d’un gamin). Je m’étonne de l’intérêt porté par les mômes à l’auteur
des célèbres romans d’"anticipation scientifique". Mais, c’est vrai, il y a Jackie Chan
(dans le rôle du domestique français Passe-Partout, si, si !). Pourtant, le film n’en est
pas un enchaînement de combats d’arts martiaux pour autant, le texte de Verne est respecté dans les
grandes lignes, avec quelques amĂ©nagements, bien sĂ»r, les clins d’œil Ă l’Histoire sont nombreux
(les rencontres de Phileas Fogg avec Van Gogh, les frères Wright ou la reine Victoria), et la
pétillante Cécile de France rajoute son charme et sa bonne humeur à ce gentil divertissement.
Le
Roi Arthur de Antoine Fuqua. Ami spectateur qui recherche la légende arthurienne,
ne va pas voir ce film, tu seras déçu : Arthur est un soldat romain, point de Camelot
mais un avant-poste en (Grande-)Bretagne situé au niveau du mur d’Hadrien, la frêle Genièvre
est devenue une farouche guerrière (et elle combat avec une espèce de bikini du plus bel effet),
le champion Lancelot est un mercenaire Sarmate obligé de se mettre au service de Rome pendant
une quinzaine d’années, et point de Graal, d’Excalibur ou de magie...
Fuqua a essayé de mettre en scène une vision historique
plus que légendaire du roi Arthur, et même si ça ne tient pas la route (les historiens soulignent
en effet de criantes invraisemblances historiques et erreurs chronologiques), l’intention
est louable et le rĂ©sultat intĂ©ressant. À ceux qui prĂ©fèrent la "vraie" (?) lĂ©gende Ă cette
tentative historisante, je ne peux que conseiller de revoir l’excellent film
Excalibur
de John Boorman qui n’a pas trop mal vieilli bien qu’il date du tout début des années 1980...
I, robot
de Alex Proyas. Dans un futur proche, les robots sont présents partout, au service de l’humanité.
Un détective enquête sur l’accident (meurtre ou suicide ?) d’un chercheur en robotique...
qui le mène sur la piste d’un robot, machine qui, par construction, est dans l’incapacité de faire
du mal. Gentil film inspirĂ© de l’œuvre d’Asimov, avec quelques dĂ©fauts navrants
(comme l’omniprésence de la publicité pour des produits curieusement d’aujourd’hui) mais de jolis
effets spéciaux et un scénario plutôt réussi. Attention, le fait de regarder ce film ne vous
dispense pas de lire les livres du bon docteur Isaac Asimov ! :-)
Lundi, le 23 aoűt 2004
Rencontres Remparts / Convention nationale de science-fiction 2004
Visions subjectives de ces deux événements. Je n’ai pas pris de notes, aussi la chronologie n’est-elle peut-être
pas correcte, veuillez par conséquent pardonner les erreurs de ma mémoire dues à la richesse des moments vécus
en ces occasions.
Samedi 14 août. Départ en fin d’après-midi. Il faut environ deux heures au car pour se perdre
dans l’Ardèche septentrionale. Pas vu le temps passer, pas eu le temps de lire une page :
je reconnais Alain Huet, organisateur de la convention SF de Saint-Denis, en 2001, et nous
n’arrêtons pas de discuter de science-fiction, des fanzines, de l’encyclopédie à venir
de Jacques Goimard, de ses projets fous comme la publication d’un index du fanzine
Satellite
ou des pseudonymes avérés des auteurs du milieu... Nous arrivons à Saint-Agrève, Jean-Jacques Girardot
vient nous récupérer et nous entraîne dans un lieu où un chemin de terre, de pierres et de flaques
d’eau traîtresses nous garantit une tranquillité à toute épreuve.
Dimanche, lundi, mardi, mercredi... Les jours filent, les amis du fandom SF arrivent. Petit Ă petit,
de façon très dĂ©cousue, une pièce de théâtre se construit, mĂ©lange curieux de clins d’œil science-fictifs
et de jeux de mots (laids). Mais l’ambiance n’est pas au travail studieux, même si
Remparts est d’ordinaire
une période d’atelier d’écriture, et même si les orages nous retiennent la plupart du temps enfermés
dans une grande bâtisse : nous profitons de ces instants pour discuter entre nous, lire un peu au calme,
voir des films ou jouer sur nos ordinateurs, et je découvre que les dernières pièces du sculpteur
Didier Cottier ont vraiment pris de la maturité.
Jeudi 19 août. C’est le départ. Nous quittons l’Ardèche pour le Vaucluse, les uns après les autres.
Je pars dans la voiture des Girardot. Après un passage par l’hôtel, nous retrouvons le lieu de la convention.
L’organisateur n’est pas là , obligé de faire la navette entre les différentes gares et la salle des fêtes,
mais nous retrouvons déjà des connaissances, et les rayons de livres sont là pour ceux qui recherchent
la perle rare... Première conférence :
Francis Saint-Martin évoque l’histoire des fanzines, ces magazines
réalisés par des fans. Après le repas,
Yann Minh
nous parle de cyberpunk et de ses travaux multimédias pour la télévision, nous plongeons alors dans son univers
qui fait autant appel à l’intellect (avec de multiples anecdotes) qu’aux sens (souvent à travers l’érotisme).
Retour à l’hôtel sous une pluie torrentielle. Nous devinons la route cachée par les eaux, les éclairs
illuminent une nuit de déluge, sensations de fin du monde.
Vendredi 20 août. Conférence de Joëlle Wintrebert sur l’évolution
de la sexualité dans les textes de science-fiction et de
fantasy.
Je me rappelle qu’au cours du déjeuner, des jeunes gens tout de noir vêtus sont entrés dans la salle,
et parmi les personnes attablées, beaucoup se demandaient qui étaient ces gens-là , imaginant qu’il
s’agissait d’une secte ou autre bizarrerie. En fait, point du tout, il s’agissait des membres
des éditions de l’
Oxymore, Ă savoir LĂ©a &
Greg Silhol, Natacha & Anthony Giordano, ainsi que
Sire Cédric. Parmi l’assemblée des fans de SF, il faut dire qu’ils détonnaient
un peu, par leur aspect vestimentaire, leur recherche d’une certaine classe, le fait de venir en
couple, leur goût marqué pour la
fantasy plutĂ´t que la SF... En effet, la plupart des membres
du fandom SF sont, caricaturalement, moins soucieux de leurs personnes, très souvent d’éternels célibataires
(d’où peut-être le sentiment de "famille" qu’ils ressentent les uns envers les autres), et
leur intérêt pour le seul genre SF semble parfois friser l’obsession.
Dans l’après-midi, conférence de
Eric Henriet
sur l’uchronie. L’auteur de l’
Essai, qui avait intelligemment critiqué la
nouvelle
que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot, nous présente sous forme statistique les
différents points de divergence de l’histoire qu’il a recensé dans les textes uchroniques
et pose une question intéressante : quels sont les points
de divergence que les auteurs auraient pu exploiter ?
En fin d’après-midi, avec les membres de
Remparts, nous présentons notre
pièce de théâtre. Je joue le rôle du "sous-genéral Dennté", et le seul nom de ce personnage
au grade peu commun vous donne déjà une idée de ce qu’a pu être notre représentation...
Retour à l’hôtel au cours de la nuit. Je vais à la piscine. Je ne suis pas seul à nager
sous les étoiles, les hommes en noir de l’
Oxymore
profitent avec moi de la fraîcheur de l’eau.
Samedi 21 aoĂ»t. Nous manquons la confĂ©rence du matin (j’ai demandĂ© Ă
Gilles Goullet
de me ramener à l’hôtel, j’avais en effet égaré mes clés... et pensais les avoir perdu au bord de la piscine).
J’entame la conversation avec
Sire CĂ©dric, ce jeune homme
(je peux dire "jeune", il a deux ans de moins que moi) qui me fait
irrésistiblement penser, aussi bien par son allure que ses ambitions littéraires, à une
sorte de
Francis Valéry
idéal, ou idéalisé, ce qui me le fait trouver des plus sympathiques. Je regrette soudain de
n’avoir encore rien lu de lui. Je mange à la table des "gens en noir" dont je me sens finalement
proche, mĂŞme si mes vĂŞtements sont aussi clairs que les leurs sont sombres, et mĂŞme si mon genre
littéraire de prédilection est la science-fiction et non la
fantasy. Mais, au-delĂ de
ces différences mineures, c’est la même foi qui nous anime en l’écriture, le même souci de
toucher le lecteur, les mêmes désir et besoin mêlés de défendre ce qui nous semble beau et qui nous émeut.
Après le déjeuner, conférence du dessinateur
Philippe Caza en hommage Ă
René Laloux. Puis vient la conférence de
Robert Sheckley. Le nom de cet auteur américain
ne me disait pas grand chose, et puis je me suis rappelé que j’avais adoré l’humour de ses nouvelles, telle la
clef
lanxienne ou de ses romans, comme la
Dimension des miracles, et que le film français
le Prix du danger
des années 80, qui m’avait marqué lorsque je l’avais vu à la télévision, était en fait adapté d’un de ses romans.
Jeux SF animés par Raymond Milési et Roland C. Wagner. Même pas gagné un point (les autres
sont trop Ă©rudits ou trop rapides).
Dîner de gala. Remise des prix Merlin à Mélanie Fazi pour son roman
Trois pépins du fruit des morts
et Sylvie Miller et Philippe Ward pour leur nouvelle
Le survivant (le prix Ă©tait une illustration de
Didier Cottier). Remise du prix Rosny Aîné à Roland C. Wagner pour son roman
La saison de la sorcière
et Ă Claude Ecken pour sa nouvelle
Eclats lumineux du disque d’accrétion (le prix était une statue réalisée suivant
un modèle dessiné par Caza). Remise du prix Cyrano (aussi une sculpture d’après Caza),
un nouveau prix récompensant une personnalité du monde de la science-fiction
présent à la convention, à Robert Sheckley. Remise du prix Versins du plus mauvais jeu
de mots de la convention à Sylvie Laîné (le prix consistait en une figurine en plastique).
Vente aux enchères. Rien acheté cette fois-ci. Terriblement fatigué.
Dimanche 22 août. Alors que tout le monde semble encore endormi, Greg Silhol et moi discutons au bord
de la piscine. Après le petit déjeuner, quelques longueurs de brasse, puis il faut faire sa valise.
Sylvie m’emmène jusqu’à l’hôtel où se trouve Robert Sheckley. Nous y croisons Roland C. Wagner, Yann
Minh, Didier Cottier, et d’autres. Arrivé sur le lieu de la convention, Jérôme "globule" Lamarque
me donne un coup de main pour connecter mon PC portable au Mac de
Yann Minh afin de pouvoir récupérer la vidéo
de la pièce de théâtre (2 giga, quand même). Et puis, c’est le moment des aux revoirs, désagréable
sensation de fin de colonie de vacances. Je me retrouve ensuite dans la voiture de Sylvie, en compagnie de MĂ©lanie Fazi
(qui prendra un TGV à Avignon) et de Robert Sheckley. Tiens, amusant, je me rends compte à l’instant que,
des occupants de la voiture, je suis le seul des quatre à ne pas avoir été primé lors de la soirée de gala.
Après quelques bouchons du côté de Valence, nous arrivons à Lyon. Je prends le métro, j’arrive à la gare.
Le car me ramène Ă Saint-Étienne. À dix mètres de chez moi, je croise un collègue qui me dit :
« À demain ! ». DĂ©jĂ ? Mon rĂ©pondeur est plein de messages d’une gamine inconnue
qui a dû se faire offrir un téléphone portable et qui m’a appelé par erreur. Ma plante verte a besoin d’eau.
Mon petit frère m’a fait parvenir un ensemble de CD souvenirs de son mariage. Parmi les e-mails, il y en
a un de mon père qui me souhaite ma fête...
Bref, c’est la fin des vacances.
Dimanche, le 18 juillet 2004
Albator
Il y a quelques jours, j’ai terminé de visionner les épisodes de la
série Albator, dans sa version 78, dessin animé connu aussi sous son nom
japonais de « UchĂ» Kaizoku » ou anglais de
« Captain Harlock ».
Il y a deux mois, j’avais parlé d’une série, San Ku Kaï,
dans laquelle j’avais retrouvé, outre un brin de nostalgie, de nombreux
points commun avec les premiers Star Wars de George Lucas.
Mais quel intérêt allais-je trouver à regarder 5 DVD de plus
de 3 heures chacun totalisant 42 Ă©pisodes ?
Certes, une telle épreuve aurait été impossible au sujet de Goldorak ou
du Capitaine Flam. Le premier parce que chaque Ă©pisode Ă©tait construit
de manière stéréotypée, le second parce qu’il se voulait trop hard science
alors que tout cet enrobage scientifisant (vu avec le recul et une culture
scientifique acquise par des années d’études et de curiosité) n’était qu’une
ridicule fumisterie.
Et Albator, alors ? Remettons nous dans le contexte :
À l’aube du 31ème siècle, l’humanitĂ© asservie par la technologie
des robots vit dans l’opulence et ne voit pas arriver la menace d’invasion
de la terre par les terribles Sylvidres. Le capitaine Albator Ă la tĂŞte de son
équipage, incompris de tous et placé au rang de renégat s’aperçoit du grand
danger menaçant les terriens et part en direction de l’espace...
Albator, c’est certes un manga où les dessins de Kazuo Komatsubara
peuvent paraître bien éloigné de la richesse à laquelle nous ont habitués
les studios Disney car la plupart des personnages principaux
sont caricaturalement grands et minces alors que les autres sont petits
et gros. Mais il n’y a pas que ça. Ce n’est pas non plus la
simple transformation science-fictive des classiques aventures
de pirates. Non, Albator, c’est une réinterprétation originale de nombreux
mystères de l’humanité dans un ensemble cohérent.
En effet, les traces de civilisations disparues telles que les pyramides
d’Egypte ou d’Amérique précolombienne, les cités englouties et
le triangle des Bermudes, résulteraient, dans la vision proposée
par l’auteur original Leiji Matsumoto, d’un témoignage d’une
civilisation extraterrestre terriblement avancĂ©e par rapport Ă
l’humanité et qui aurait visité la planète Terre il y a des milliers
d’années. L’invasion des Sylvidres, au quatrième millénaire, s’avérerait
ainsi facilité par une excellente connaissance du terrain, la mise
en place d’un énorme service de renseignement, et surtout par l’indifférence
d’une population terrienne réticente à tout type d’effort et à toute décision.
Albator, c’est aussi une critique sociale : face à l’attitude aveugle d’une
civilisation post-industrielle décadente, la seule voie de salut est la rébellion.
Le drapeau noir à tête de mort des pirates devient alors la bannière de la liberté.
Albator, c’est enfin une grande finesse de jeu psychologique, bien loin
d’une vision manichéenne trop souvent présentée aux enfants, les premiers
spectateurs de ce type de divertissement. Le capitaine Albator
a beau sembler un homme très froid, il est prêt à jouer la vie de son équipage pour
sauver Stelli, la petite fille dont il est le tuteur. Vilak, le ministre de
la défense terrienne et ennemi juré d’Albator, ne voit d’abord dans le capitaine
qu’un vulgaire pirate... mais découvrant la vraie nature du combat d’Albator,
il se rallie à lui jusqu’à la mort. Les Sylvidres, ces amazones de l’espace,
sont des femmes au charme trouble mais cela ne les empêche pas d’user
des pires méthodes employées
en temps de guerre. Au sein même des rangs de ces femmes soldats, l’ambiguïté
est aussi de mise : la reine Sylvidra aussi doute du rôle qu’elle a à jouer envers
son peuple et ne peut faire autrement que de se résoudre à sacrifier une amie
qui s’est rebellée ; il y a des civils, hommes et femmes, que convoient
les Sylvidres dans leur armada et parmi les femmes militaires, nombreuses
sont celles qui finissent par ne plus croire au bien-fondé de leur mission
de colonisation de la Terre. Car l’ambiguïté des sentiments règne en
force dans Albator, que ce soit un sentiment envers un parent (Ă noter
qu’un Ă©pisode s’intitule mĂŞme « le complexe d’Œdipe » !),
envers un ami ou envers l’être aimé.
Je tiens enfin Ă ajouter que de nombreux Ă©pisodes se terminent par le
sacrifice d’un personnage, soit découvert dans l’épisode, soit suivi
dès le début de la série. Même si, pour les Japonais, cela reprend un
événement bien particulier de leur histoire, à savoir le comportement courageux
mais suicidaire des aviateurs kamikazes, une telle attitude a également une résonance
particulière dans notre civilisation occidentale, où, baignant
dans des valeurs judéo-chrétiennes, la notion de sacrifice a aussi
son importance.
Dimanche, le 11 juillet 2004
Les copains
Ça y est, j’ai reçu dans ma boĂ®te aux lettres le nouveau
Bifrost, la « revue
des mondes imaginaires ». Dans ce numĂ©ro, le
35ème, un spĂ©cial « aventures spatiales ».
Au menu, des nouvelles de Thomas Day, James Patrick Kelly et Michael Swanwick,
ainsi qu’un long article de Robert Silverberg sur la profession d’auteur
de science-fiction.
Mais aussi...
Mais aussi un entretien de l’ami
Jean-Jacques Girardot...
Mais encore, dans l’édito, l’annonce de la création d’une nouvelle maison
d’édition, spécialisée dans le domaine des littératures de l’imaginaire
et dont le directeur littĂ©raire n’est autre que le «
Capitaine »
André-François Ruaud. Cette maison d’édition, appelée
les moutons électriques éditeur et dont la premier titre paraîtra
Ă la rentrĂ©e 2004, nous promet du bon et du beau (nous n’en doutons point, avec A.-F. Ruaud Ă
la barre, l’esthétique et l’intelligence des textes seront au rendez-vous).
Longue vie aux
moutons Ă©lectriques !
Jeudi, le 27 mai 2004
Petites annonces
Ami lecteur, vous avez des droits.
Enfin, vous avez au moins la possibilité de manifester
votre goût pour un texte francophone de science-fiction paru l’année passée
et de le mener jusqu’aux pré-sélections du prix Rosny-Aîné.
Ça ce passe
ici et c’est auprès de Joseph Altairac qu’il faut
s’adresser en indiquant au moins deux titres de romans et autant de nouvelles
parmi les listes indiquées.
Bien entendu, je pourrais parler de l’excellente nouvelle
"Quand s’envoleront ma vie et ma conscience..." de Jean-Jacques
Girardot et d’un certain Fabrice Méreste, parue dans l’anthologie
Passés recomposés de Nestiveqnen, mais bon, je dis ça, je dis rien, car
il y a aussi d’autres textes très bons dans cette anthologie, comme
"La stratégie Alexandre" (suite de "l’Apopis Républicain") du compère
Ugo Bellagamba (et père tout court depuis quelques jours d’une petite Margot,
l’heureux homme !). L’ami Ugo a aussi quelques autres textes remarquables
Ă son actif en 2003 dans son recueil
la Cité du Soleil paru au Bélial’,
en particulier la nouvelle Ă©ponyme. Parmi les textes courts
que j’ai aussi lus et bien aimés en 2003,
il y a également "Si Thébaldus rêve..." de Sylvie Denis, dans son recueil
Jardins virtuels paru chez Gallimard. Il faut encore compter avec
des nouvelles d’auteurs divers publiées dans la revue Bifrost.
En ce qui concerne les romans, il faut noter l’audacieux
Double corps du roi de Thomas Day et Ugo Bellagamba (chez Mnémos)
ou le troublant
Eternity Express de Jean-Michel Truong (chez Albin Michel).
Bref, pensez Ă voter !
Deuxième petite annonce :
André-François
Ruaud a été interviewé par
ActuSF
où il nous annonce la création d’une maison d’édition appelée
les moutons
électriques, éditeur et dont le premier titre doit paraître à la rentrée 2004.
Une affaire Ă suivre...
Dimanche, le 30 novembre 2003
Ce qu’ils en pensent...
Quelques critiques de professionnels du domaine de la nouvelle
« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(Ă©crite en collaboration avec Jean-Jacques Girardot)
et de l’anthologie uchronique
Passés recomposés
dont elle est issue (textes réunis et sélectionnés par André-François Ruaud,
et publiés dans la collection Science Fantasy des
Éditions Nestiveqnen en septembre 2003) :
- la critique de l’érudit
Pascal J. Thomas
sur la liste de discussion TiF (Time in Fictions),
à paraître dans KWS ;
- la critique du terrible expert
Éric B. Henriet
sur le site de Markus Leicht.
À noter aussi,
Passés recomposés est
le coup de cœur de la Porte des Mondes.
Samedi, le 18 octobre 2003
Avis de décès : lorsque j’étais mort...
En ce moment, Ă Saint-Étienne, se dĂ©roule l’évĂ©nement
Livres en FĂŞte.
Au programme : auteurs venus dédicacer leurs ouvrages, stands de
libraires et bouquinistes, ateliers et animations diverses.
Hier, j’ai fait un petit tour sur le lieu de cette manifestation culturelle
en essayer de voir si certains auteurs m’étaient familiers et j’ai
vu le nom de Fabrice Colin, récemment primé (tout comme Jean-Jacques Girardot,
voir post ci-dessous) au Grand Prix de l’Imaginaire.
Fabrice Colin et moi-même avons comme points communs d’être nés la même année,
d’avoir le même prénom, et d’écrire tous les deux dans le domaine de la
littérature de l’imaginaire, bien que lui soit un auteur bien plus publié
que moi et qu’il écrive davantage dans le domaine de la Fantasy.
Il y a de cela quelques années, j’étais
étudiant à Paris, et lors d’une rencontre organisée par le Club Présences
d’Esprits, on m’avait pris pour lui...
C’est toujours ennuyeux d’être pris pour quelqu’un d’autre.
Voici une anecdote qui m’est arrivée justement à cette époque où je poursuivais
mes Ă©tudes Ă Jussieu.
Un jour de novembre, mes parents eurent la surprise de recevoir une lettre
d’une dame d’un village voisin, cette dame s’avérant être la mère d’un de mes
anciens camarades de classe de collège. Un détail aurait pu mettre la
puce à l’oreille de mes parents : le nom de famille était mal
orthographiĂ© (« MĂ©reste » est un pseudonyme, mon
véritable patronyme étant trop difficile à écrire correctement par le
commun des mortels). Dans cette lettre, une carte indiquant :
« Sincères CondolĂ©ances » avec une image de fleurs
tristes comme il convient dans ce genre de situation.
En ouvrant la carte, mes parents purent lire le texte suivant, en caractères
d’imprimerie :
« Le livre de la vie
est le livre suprĂŞme
qu’on ne peut ni fermer
ni ouvrir Ă son choix.
On voudrait revenir
à la page que l’on aime
et la page du chagrin
est déjà sous nos doigts.
Sincères CondolĂ©ances. »
Puis, Ă©crit Ă la main :
« Je suis bouleversĂ©e par le deuil qui vous frappe.
Croyez en ma sympathie bien attristĂ©e. »
Suivis du nom de la mère de mon ancien copain de classe et d’un
post-scriptum : « Si je peux vous aider... »
Passé le premier moment d’émotion et de surprise, mes parents m’ont
quand même appelé par téléphone pour prendre de mes nouvelles, et comme
je me portais comme un charme, ma mère s’est décidée à prévenir la
personne à l’origine de la lettre afin de la rassurer.
L’explication était simple : quelques jours plus tôt, un malheureux homonyme
(à une lettre près dans l’écriture du nom de famille), du même âge
et de la même région natale que moi, s’était tué dans un accident de
voiture. L’avis de décès avait été publié dans les pages nécrologiques
du journal local.
Certaines personnes ont cru qu’il s’agissait de moi, comme des habitants
du village de mes parents, mais voyant que ma mère ne semblait en rien
touchée par le décès de son fils aîné, ils ont vite compris qu’il ne s’agissait pas
de moi : une lettre de différence dans le nom de famille
ainsi que l’activité du défunt
(serveur dans un restaurant) avait fini par lever le doute.
Quoi qu’il en soit, apprendre que j’avais été considéré comme mort
aux yeux de certains est une drôle d’expérience : cela permet de
relativiser les problèmes divers qui nous touchent car ceux-ci
sont toujours bien dérisoires face à la chance que nous avons d’être
vivants.
Dimanche, le 12 octobre 2003
Avis spécial : tribute to J.-J.
Pendant des années, à ceci depuis le milieu des années soixante-dix,
Jean-Jacques Girardot plaçait ses nouvelles dans tous les supports
de publication disponibles : fanzines, revues, recueils...
Mais cet auteur restait trop rare et n’avait pas encore publié
son
recueil de textes. Cette chance allait lui être donnée en 2001 lorsque
les membres du jury du prix Alain-Dorémieux, réuni aux
Utopiales de Nantes, firent de Jean-Jacques Girardot leur lauréat.
En effet, le prix
Alain-DorĂ©mieux a pour objectif d’aider un « jeune »
auteur en lui permettant d’éditer son premier recueil de nouvelles (ou son
premier roman).
C’est ainsi que Jean-Jacques put sortir, l’année suivante, ses
DĂ©dales virtuels
(Éditions Imaginaires Sans Frontières).
Le jury du prix Alain-Dorémieux ne s’était pas trompé :
l’année suivante, au cours de la
convention nationale de science-fiction
organisée à Flémalle (en Belgique), une nouvelle inédite extraite de
ce recueil et intitulĂ©e « les Visiteurs de l’éclipse –
Gris et amer (1/2) » obtint le
prix Rosny ainé
(ex æquo avec une nouvelle de Sylvie LainĂ©, prix Alain-DorĂ©mieux 2002 !),
salué ainsi par les lecteurs de science-fiction.
Et enfin, tout récemment, Jean-Jacques s’est vu décerner le
Grand Prix de l’Imaginaire pour son recueil, récompensé
ainsi par un jury composé pour sa plus grande partie de professionnels
du milieu tels que des auteurs et des directeurs de collection.
Par ailleurs, en plus de ses qualités d’auteur, Jean-Jacques est un homme
d’une énorme gentillesse, quelqu’un d’attachant, de cultivé et d’un peu fou,
quelqu’un avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire une nouvelle, mais
aussi quelqu’un de sensible que j’ai stupidement blessé, grosse nouille que je suis,
parce qu’un jour, après une semaine stressante, j’étais sur les nerfs...
Voilà , petit hommage à Jean-Jacques Girardot, parce qu’il le vaut bien !
Dimanche, le 7 septembre 2003
Compte-rendu (bien singulier) de la XXXème
Convention nationale de Science-fiction française
1. Introduction
Ça l’air d’un film :
Sara et la Convention perdue
...mais, non, il s’agit de la convention S.-F. nationale de 2003,
ou plutĂ´t de la « Convention transnationale d’imaginaire francophone »
puisque celle-ci s’est déroulée du 28 au 31 août 2003 au Centre wallon d’art contemporain
de la Châtaigneraie, à Flémalle, au sud de Liège.
Une convention hors norme, en quelque sorte, puisque hors de France
(même si quelques conventions S.-F. avaient déjà eu lieu auparavant en Belgique
ou en Suisse) mais aussi hors du simple domaine de la science-fiction
car les autres genres de la littérature de l’imaginaire
(
fantasy et fantastique, et même polar) étaient aussi à l’honneur.
Hors norme enfin par le jeu de rôles dans lequel se sont retrouvés plongés
les participants et invités à la convention.
2. Au cours du mois de juillet...
Dans un document attaché à un courrier envoyé par
Sara Doke, il est indiqué :
« Joueur : MĂ©reste, Fabrice
Groupe : Agents du Vatican (représentants des gardiens
de l’Aggartha)
Membres : Jean-Claude Dunyach, Fabrice MĂ©reste
Alliés : Personne !
Ennemis : Tout le monde
Signe distinctif : chemise blanche et accessoire noir (n’oubliez
pas que vous ĂŞtes des prĂŞtres) (...) »
Sont aussi indiqués les personnages connus et reconnus, missions
et historique.
Ouh là ! Je ne comprends pas grand chose, c’est la première fois
que je participe à un jeu de rôles. Bon, ça peut être drôle. Je mets
dans mon sac de voyage un jeans noir et une chemise blanche...
3. Jeudi 28 août 2003 : le départ
Jean-Jacques Girardot, son fils Alain, et moi-mĂŞme,
à savoir les Stéphanois de la
Gang,
retrouvons les Lyonnais chez Sylvie Lainé à 7 heures
du matin.
Tout le monde est déjà là (André-François Ruaud, Gizmo
Mergey, ainsi qu’un fan et auteur suisse prénommé Vincent)
mais ce n’est pas pour autant que nous partons pour la
Belgique : nous discutons entre copains en prenant le
petit déjeuner.
Les Stéphanois prennent place dans la voiture de Jean-Jacques et les autres
(Sylvie, Vincent, André et Gizmo) dans la Gizmobile, nous
voilà enfin sur le départ alors que le jour tarde à se lever :
nous ne sommes plus habitués aux gros nuages gris après cette canicule.
Nous quittons la région Rhône-Alpes, traversons la Bourgogne, entrons
en Champagne-Ardenne, passons par la Lorraine (avec nos sabots) et
déjeunons à Luxembourg où Georges, un ami d’André-François qui
travaille dans cette ville, nous montre quelques bien beaux endroits
le temps d’une visite-éclair.
Nouveau changement de frontière : la Belgique. Le chemin semble
long pour aller jusqu’à Liège. Jean-Jacques quitte
l’autoroute à un moment pour prendre de l’essence dans une bourgade appelée
« Vaux-sur-SĂ»re ». Ce nom curieux nous rappelle la
blague au sujet des manifestations de mai 68 à Bruxelles : du côté des
Ă©tudiants, on criait : « CRS, SS ! »
et du cĂ´tĂ© des forces de l’ordre : « Étudiants, -diants,
-diants ! »
Liège nous accueille sous une pluie battante. Nous suivons la voiture
de Gizmo. Nous arrivons en centre-ville, tournons, hésitons... il est
dur de trouver son chemin lorsque les panneaux sont difficiles Ă voir
ou lorsqu’une route prévue dans l’itinéraire
est barrée.
En fin d’après-midi, nous parvenons enfin à l’hôtel, à Rocourt,
dans la périphérie de Liège.
Nos chambres ont bien été réservées. Mais c’est Anne Smulders
qui a nos factures (et le numéro du code pour ouvrir le portail de nuit).
Elle a bien fait : arrivés trop tard, nous n’aurions pu trouver
quelqu’un à l’accueil de l’hôtel. Nous nous rendons au lieu de la convention,
et le chemin n’est pas moins simple que pour aller jusqu’à l’hôtel
(doux euphémisme).
Il pleut, il fait froid, nous sommes fourbus. Je ne remarquerai la
beauté de la Châtaigneraie que plus tard, petit manoir entouré
d’un parc qui n’est pas sans évoquer le Moulinsart de Tintin.
Nous avons manqué le programme de l’après-midi, tant pis.
Dommage pour la conférence de l’auteur britannique
Brian Stableford sur « l’Imaginaire
du XIX
ème siècle », celle de Patrick Marcel
sur le fantastique (auteur, entre autre, du guide
Atlas des
brumes et des ombres sur le Fantastique en Folio S.-F.,
ah, ben non, en fait, cette conférence n’a pas eu lieu
m’a-t-on rapporté),
et la rencontre avec Jean-Marie Buchet, cinéaste et
historien du cinĂ©ma au sujet de « CinĂ©ma et Science-fiction ».
De toute manière, les conventions, ce n’est pas seulement
assister à une série de rencontres, conférences, tables rondes
et débats, c’est aussi et surtout l’occasion de retrouver des
copains, de rencontrer des auteurs, de faire de nouvelles
connaissances avec des personnes qui partagent le même intérêt
pour la science-fiction, ou, d’une manière plus globale, pour la
littérature de l’imaginaire.
À l’accueil, c’est Jean-Claude Dunyach, mon partenaire dans
le jeu de rôles, qui s’occupe de la caisse :
tickets repas et « delsemmes » pour les
boissons. Comme l’année passée, les bières et cafés se paient avec
une monnaie de singe : le
delsemme, en l’honneur
de Serge, cet auteur de S.-F. liégeois récemment disparu.
À peine le temps de dire bonjour aux copains prĂ©sents,
de jeter un coup d’œil
aux œuvres exposĂ©es Ă l’étage (sculptures, peintures
et collages d’inspiration science-fictionnelle ou fantastique) et c’est dĂ©jĂ
l’heure de dĂ®ner (ou plutĂ´t de « souper »
car, en Belgique, le terme « dĂ®ner »
s’applique Ă ce que nous, Français, appelons le « dĂ©jeuner »).
Nous nous retrouvons sous une grande tente pour nous restaurer :
soupe, puis boulet (?) de viande et... frites, bien entendu, et enfin
dessert ou fromage, je ne me rappelle plus.
Il est bien tard lorsque nous avons terminé de manger, la
conférence prévue par le professeur Tassilo Von Töplitz est
reportée au lendemain.
Vincent, notre nouvel ami helvète, plutôt que d’aller
dormir à l’auberge de jeunesse, souhaite rester en
compagnie de la Gang, il partagera donc ma chambre
pendant ces trois nuits.
Retour à l’hôtel (en suivant les voitures de ceux qui connaissent
le chemin), puis dodo...
4. Vendredi 29 août 2003
Petit déjeuner dans la salle à manger de l’hôtel.
Les habitués (qui sont déjà debouts) occupent les lieux : Raymond Milési, Pierre Stolze,
Alain Huet, JĂ©rĂ´me Baud...
Nous suivons les voitures pour arriver jusqu’au lieu de la convention.
Assemblée générale de l’association
Infini.
[J’échappe pour un moment à la convention car je dois retrouver un
de mes meilleurs amis que je n’ai plus vu depuis plus de... dix ans,
ami que j’avais connu au temps d’un stage réalisé à Seraing, ville
voisine de Flémalle. Cet ami, Africain d’origine rwandaise, est
justement de passage aux Pays-Bas et en Belgique, et il a pu
s’arranger pour venir à Liège au moment où j’étais aussi présent.
Vers 11 heures, ce sont les retrouvailles. Avec un de ses
compatriotes habitant maintenant la région, nous quittons Flémalle en voiture
pour le centre de Liège, dĂ©ambulons dans les rues du « CarrĂ© »
et nous décidons d’aller manger dans un restaurant de poissons.
Le temps est bien trop court pour se raconter les milliers de choses
qui nous sont arrivées et que nous n’avions pu communiquer ni
par courrier postal ni par courrier Ă©lectronique.
Juste le temps de faire un tour à la cathédrale de Liège où
je tenais temps Ă revoir la
sublime statue
de l’ange déchu sur la
Chaire de la Vérité de
Guillaume Geefs.
Mon ami doit prendre le train pour aller Ă Bruxelles, il faut dĂ©jĂ
se dire au-revoir, je suis raccompagné à Flémalle...]
J’arrive à la Châtaigneraie alors qu’André-François Ruaud débute sa
conférence sur l’initiation à la
fantasy. Devant moi, je reconnais
quelqu’un de dos, en chemise écarlate, assis à côté de Gizmo :
Gilles Dumay, directeur de la collection
Lunes d’Encre de Denoël
(et Ă©galement auteur sous pseudonyme).
Au gré de mon humeur, j’assiste à des conférences (Joseph Altérac remplaçant
Tassilo Von Töplitz pour nous parler de « Terre Creuse et
Monde souterrain » et du fameux « roi du monde »),
je vais voir les livres neufs ou d’occasion proposés à la vente (j’en profite
pour compléter ma collection
Histoires, l’anthologie de science-fiction
du Livre de Poche), je participe sans trop comprendre au jeu de rĂ´les
(où semblent beaucoup s’amuser le jeune Alain Girardot et Sylvie Lainé),
j’écoute Gilles Dumay parler de télétravail (il vit à présent dans un coin
perdu des montagnes de Thaïlande et exerce ses fonctions depuis un cyber-café),
j’échange quelques mots avec Thomas Day au sujet du
Double Corps du Roi
(aux Éditions MnĂ©mos) qu’il a Ă©crit en collaboration avec mon copain
Ugo Bellagamba...
Repas. En face de moi, à table, Raymond Milési n’est qu’à moitié content du
plat de rechange qui lui a été servi au lieu des haricots, légumes
qu’il abhorre (qu’a-t-il eu à la place,
des concombres cuits ?!).
Après le repas, Raymond prend sa guitare et nous gratifie d’un concert
(chansons parodiques avec paroles de sa composition) mais certains
d’entre nous ont bien du mal à en profiter en raison de la fatigue.
Retour à l’hôtel, dodo.
5. Samedi 30 août 2003
P’tit dèj’. Voiture. Flémalle.
Présentation des candidatures pour les conventions 2004 et 2005.
On prend les mĂŞmes et on recommence : la
convention de 2004 sera organisée par Jérôme Baud
et aura lieu à l’Isle-sur-la-Sorgue
(comme en 2000, première convention à laquelle j’avais participé),
la convention de 2005 sera organisée par l’équipe d’Alain le Bussy
à Tilff (à nouveau en Belgique, comme en 2002, où je n’avais
pu être présent pour cause de rédaction de thèse).
Conf’versation sur la « structure du conte »
animée par Claude Mamier et Philippe Dulauroy, deux personnes
qui décident de mener le projet assez fou de raconter et collecter
des contes pendant près de trois ans (voir leur projet
ici).
Conférence sur les OVBI présentée par
Jean Etienne. Non, je n’ai pas
dit les OVNI mais bien OVBI : Objets Volants Belges Identifiés.
À propos, saviez-vous pourquoi il y a tant d’OVNI recensĂ©s en Belgique ?
Il paraît que c’est un des pays les plus brillants de la Terre car
les autoroutes y sont éclairées... Et ce n’est pas une blague.
Revenons aux OVBI. Historique et
petit cours de physique sur les
lifters, Ă©tranges dispositifs
qui parviennent à voler à l’aide d’une haute tension. Nous assistons
à une démonstration surprenante de cet engin.
Après le repas (buffet froid), dĂ©bat sur « l’Histoire de la S.-F. »
animé par Jean-Claude Vantroyen, Jean-Pierre Fontana et Jean-Claude Dunyach.
Je croise Sara Doke qui s’inquiète de la disparition de Gilles Dumay
(qui est l’invité mystère) et d’André-François Ruaud. Ces derniers
étaient à Liège à la recherche d’un distributeur de billets acceptant les
cartes bancaires du type dont est pourvu le Gillou.
Autres conférences et rencontres, je ne comprends toujours rien au jeu
de rôles, je m’accroche un bout de plastique vert fluo autour du
poignet afin d’indiquer que je participe à la
murder party.
Je repère Michel Pagel qui est lui aussi affublé de ce signe distinctif
mais, peine perdue, nos missions n’ont rien en commun, nous avons l’impression
qu’il y a plusieurs histoires indépendantes emmêlées dans ce jeu de rôles.
AndrĂ©-François et Gilles sont de retour. Le dĂ©bat sur « la Guerre
des Étiquettes » peut dĂ©buter. Il ne sera pas animĂ© par
Catherine Dufour (qui n’est pas encore là en raison d’un problème de voiture)
mais par Patrick Marcel (qui traduit aussi les propos de Brian Stableford).
Le débat est très intéressant. Brian Stableford nous parle des attentes des
Ă©diteurs (« Ă©crivez-nous la mĂŞme chose, donc le mĂŞme genre, parce que
ça marche ! ») et des envies des auteurs ; l’idĂ©aliste
Gilles Dumay de la nécessité commerciale de présenter le genre des livres
(science-fiction, fantasy avec nains de jardin, fantasy sans nains de jardin...)
mais que ce qui compte, selon lui, est de publier et défendre un auteur et
une œuvre, qu’importe son Ă©tiquette ; AndrĂ©-François Ruaud et Patrick Marcel,
tous deux auteurs d’un guide respectivement sur la
fantasy et le fantastique
commandés par... Gilles Dumay (j’en profite pour saluer Francis Valéry, auteur
du guide de lecture sur la science-fiction dans la mĂŞme collection
qui n’a malheureusement pu venir pour des raisons de santé...
nous te souhaitons un prompt rétablissement, Francis !), évoquent les
difficultés qu’ils ont eu à définir les genres
(fantastique, science-fiction,
fantasy)
et à classer des textes dans l’un ou l’autre
de ceux-ci, certains relevant de la fusion des genres...
Nous quittons ensuite la Châtaigneraie pour aller au Préhistosite, non loin de là .
Et c’est dans la reconstitution d’une caverne qu’ont lieu les remises de prix,
dont le prix Rosny
Aîné (auteur de la
Guerre du feu), prix dont s’occupe
Joseph Altérac et qui est établi selon le vote
des lecteurs afin de récompenser le meilleur
texte francophone de science-fiction de l’année
écoulée.
Roulement de tambour...
Le prix Rosny de la nouvelle de science-fiction est attribué à ...
Jean-Jacques Girardot pour « Gris et amer, les Voyageurs
de l’Éclipse » (extrait de son recueil de
nouvelles
DĂ©dales virtuels paru aux Éditions Imaginaires Sans
Frontières), ex æquo avec Sylvie LainĂ© pour « Un signe
de Setty » (dans un numĂ©ro de la revue
Galaxies).
Trop de bonheur : il s’agit de textes que j’avais lus et vraiment beaucoup
aimés, et en plus, ce sont des copains... En recevant leur trophée
(la sculpture en forme de crâne de mammouth),
Sylvie et Jean-Jacques se prettent Ă un Ă©tonnant jeu de duettistes.
Ne s’agirait-il que de la même entité implémentée dans deux corps différents ?
Prix Rosny du roman attribué à Joëlle Wintrebert (hélas absente) pour
Pollen.
Prix Merlin (Ă©quivalent en
fantasy de ce qu’est le Rosny pour
la science-fiction) de la nouvelle attribuĂ© Ă
Jess Kaan pour
l’Affaire des Elfes
Vérolés.
Prix Merlin du roman attribuĂ© Ă Lea Silhol pour « la Sève
et le Givre » (qui, comme JoĂ«lle, est aussi absente).
Les auteurs de
fantasy se sont vus remettre de jolies planches :
un crayonné pour Jess Kaan qui avait bien du mal à cacher son émotion et
une peinture pour Lea Silhol.
Prix Versins (du plus mauvais jeu de mots réalisé pendant la convention)
attribué à Pierre Stolze. Contexte : la convention avait pour
sous-titre « Sara Jones et la Convention perdue ».
Et il y eut effectivement beaucoup de problèmes pour trouver à la fois
l’hôtel et le lieu de la convention, dans ce petit coin de Wallonie.
Le jeu de mots de Pierre, fort Ă propos, fut ainsi :
« OĂą wallons-nous ? ». Pierre s’est vu
remettre un magnifique... euh... bidule... un machin avec plein
d’hélices de couleurs que je me rappelle avoir déjà eu quand
j’était tout petit.
Apéritif. Discussions par petits groupes :
Gilles Dumay, André-François et Patrick Marcel parlent entre
eux de plein de textes et d’auteurs qui me sont inconnus,
Gizmo
et Éric Henriet discutent d’uchronie,
Sylvie et Jean-Jacques taillent la bavette avec les
42
(Ellen Herzfeld et Dominique Martel), Catherine Dufour vient
d’arriver, certains s’essaient Ă la bière « prĂ©historique »
faite maison (qui, une fois ouverte, se déverse follement en
mousse)...
Retour à la Châtaigneraie, c’est le dîner de gala.
Sara Doke est habillée en créature angélique. D’autres vont se changer
au cours du repas. Vincent, à côté de moi, dégouline de faux sang.
Je devrais le regarder avec appétit, m’étant déguisé en vampire, mais
c’est plutĂ´t Ă la serveuse largement dĂ©colletĂ©e Ă qui j’ai lancĂ© un « vous
ĂŞtes Ă croquer, mademoiselle ! » qui retient mon attention.
J’ôte mes dents de
Dracula pour manger. Après la soupe aux orties et le saumon, nous
avons droit à de l’agneau (argh, une gousse d’ail, on veut ma mort !)
et, en dessert, un machin-truc-chose au nom imprononçable pour un
non-Belge qui ressemble Ă une sorte de grosse poire cuite au jus.
Pendant le repas, vente aux enchères
d’objets improbables animée par Georges Pierru (dans le
rĂ´le du commissaire priseur) et JĂ©rĂ´me Baud. Jean-Jacques
Girardot s’en sort plutôt bien : cette année, son fils Alain
ne l’a pas ruiné en achetant toutes les bêtises dont il avait envie.
Tout le monde (ou presque) se déguise : André-François en cadavre élégant
Ă canotier, Michel Pagel en Mort rouge Ă faux, il y a aussi des
men in black et des extraterrestres, des cow-boys et des indiens,
des créatures
monstrueuses diverses et variées (je vous invite à voir le site de
Matthieu
Walraet pour vous faire une idée), ceux qui ne se sont pas déguisés
se retrouvent avec des masques ou casquettes ridicules.
Jean-Jacques Girardot et son fils partent se coucher. Nous convenons
de l’heure de départ pour le retour à neuf heures, il ne faut pas oublier que
lundi 1
er septembre, c’est la rentrée pour Alain
(et aussi pour moi et mes collègues enseignants). Tant pis pour
le jeu « S.-F. again fascism » et le
décrochage de l’exposition, et tant pour avoir si peu profité
de Liège.
Jacob Durieux est aux platines mais
il n’y a pas réellement de bal costumé. Le sol
caillouteux de la tente ne s’y prête d’ailleurs guère et nous aidons
à débarrasser les tables.
Gizmo ramène à Rocourt de bien curieux personnages : le maquillage blanc
d’André-François s’en va par plaques et le faux sang n’en finit pas
de couler du visage de Vincent. En se démaquillant à l’extérieur de
la chambre d’hôtel, Vincent manque même de provoquer une
crise cardiaque, ayant fait très peur à un touriste japonais noctambule.
6. Dimanche 31 août 2003 : le retour
Petit déjeuner en compagnie de Peter Motte
(personne d’autre n’est debout si tôt). Ce traducteur
néerlandophone s’est chargé de nous faire connaître des
auteurs flamands durant la convention, notamment Ă
travers la distribution d’un hors série en français
de la revue littéraire trimestrielle
De Tijdlijn (
la Ligne de Temps).
Il est presque neuf heures, Jean-Jacques n’est
toujours pas descendu Ă la salle Ă manger alors que
je suis prĂŞt Ă partir. Je frappe Ă la porte de sa chambre.
Il vient à peine de sortir du lit. Bon, pendant qu’il se
prépare, je regarde les dessins animés à la télévision
en essayant de ne pas réveiller Vincent.
Jean-Jacques arrive enfin, et c’est parti.
Le mauvais temps qui nous avait accompagné tout au long
de la convention a laissé place au soleil.
Le retour nous semble long jusqu’au Luxembourg et à la France.
Nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute pour déjeuner et
je prends la relève au volant. Je conduis sur la majeure partie de l’autoroute,
Jean-Jacques s’assoupit à côté de moi, Alain semble
bien sage Ă l’arrière. Nous sommes Ă Saint-Étienne en fin
d’après-midi.
Voilà , c’était une bien belle convention, riche en émotions,
en rencontres et en prix... Encore merci aux organisateurs :
Sara, Anne et Jacob. Et à l’année prochaine à l’Isle-sur-la-Sorgue !
Mardi, le 12 aoűt 2003
Ah, vie au calme, de vendredi Ă lundi...
Week-end en Ardèche avec mon ami stéphanois
Jean-Jacques Girardot.
Nous avons travaillé sur une nouvelle steampunk qui sera la suite de celle à paraître
à la mi-septembre dans l’anthologie
Passés recomposés des
Ă©ditions
Nestiveqnen.
En fait, Ă©crire une histoire d’uchronie (ou encore : « qu’aurait Ă©tĂ© le passĂ©
si quelques événements s’étaient
produits diffĂ©remment ? ») demande Ă©normĂ©ment de travail de recherche. Et lĂ , Jean-Jacques a fait très
fort puisqu’il avait téléchargé quelques sites intéressants les jours précédents et mis tout ça sur
une grosse machine.
Arrivés dans ce petit coin perdu à la fraîcheur agréable (Lyon était une ville étouffante, ces jours-ci),
nous avons pu mettre nos ordinateurs en réseau et travailler sur notre petit web local,
après que Jean-Jacques a installé un outil de recherche adapté pour tirer au mieux parti des
données recueillies.
Au final, nous n’avons pas fait beaucoup de balades dans la forêt (ils ne sont pas très sportifs, mes copains),
pas encore écrit une ligne du texte mais l’histoire prend forme petit à petit, l’univers s’enrichit,
la gestation est longue mais nous promet un beau bébé...
Donc un week-end vraiment agréable où nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Jacques, ce qui m’a donné
l’occasion de préparer à nouveau une charlotte aux poires (recette décrite en post du 27/07/2003).
Bon, tout ça m’a un peu fait oublier mes problèmes divers à Lyon (l’appartement à faire
visiter, les plombiers, le copain en hĂ´pital psychiatrique), au boulot
(les travaux de recherche Ă terminer avec mon Ă©quipe de Lyon, les nouveaux
cours Ă prĂ©parer Ă Saint-Étienne), Ă Saint-Étienne (le parquet Ă refaire
dans mon nouvel appartement, le déménagement)... auxquels se sont rajoutés dernièrement
des problèmes de santé (je ne pense pas que ce soit grave, mais un médecin généraliste
n’a su me dire de quel mal curieux je souffrais, aussi m’a-t-il dirigé vers un spécialiste
que je dois voir cet après-midi).
Enfin, rien de bien méchant, tout se gère petit à petit, et je pense que tous ces petits soucis
seront réglés à la fin du mois, date à laquelle je m’installerai pour de bon dans mon
chez-moi, Ă Saint-Étienne...
Lundi, le 21 juillet 2003
Avis : attention, peinture fraîche !
Pascal-Jean-Gabriel, dit
« Gizmo », le rĂ©dacteur de la
Clepsydre,
Ă©galement historien et auteur Ă ses heures, tient aussi la fonction de
webmestre de la
Gang dont
il vient de remettre le site Ă jour.
Allez-y, c’est beau, c’est bleu...
Vous y trouverez des informations sur les dernières parutions de mes copains
gangsters.
Merci Gizmo !
Mercredi, le 11 juin 2003
(M)a vie, en vrac : plus jamais avant minuit
Tout a commencé dimanche dernier, le 1
er juin.
Sylvie donnait une petite fĂŞte chez elle pour son
poste de prof des universités. Très sympa. Il y avait les copains de la
Gang
(Marie, André, Olivier, Gizmo, Jean-Jacques) ainsi
que Francis Valéry. Il m’a surpris, le Francis. D’ordinaire,
il est habillé de noir (avec les ongles vernis dans la
mĂŞme couleur). Mais lĂ , il Ă©tait sobrement vĂŞtu de
beige. Oh, le copieur ! (Oui, mes fringues sont
le plus souvent blanches, beiges et couleur sable.)
En partant, le mari de Sylvie m’a prêté des CD vidéos
et je n’ai pu m’empêcher de regarder le film sur mon
ordinateur, ce qui m’a fait coucher plus tard que
d’ordinaire et presque louper le réveil... alors que,
le lendemain, commençait une conférence (enfin, un colloque
s’étalant sur toute la semaine) organisée par mon
laboratoire.
Donc lundi, je me suis rendormi après la sonnerie du
réveil (c’est la première fois que ça m’arrive, et
c’est désagréable), d’où un départ un peu à la bourre
de chez moi. J’arrive au labo avant 8 heures,
j’aide à installer ce qu’il faut, ça baigne, tout
est prêt. Le discours des officiels, conférence
d’un invité prestigieux, tout va bien. Nous gérons
aussi le problème du mardi car, avec les grèves des
transports, nous prévoyons de chercher les conférenciers
logeant Ă Lyon pour les amener sur le campus de Bron,
dans l’Est lyonnais (c’est moi qui vais servir
d’accompagnateur).
Alors, cette semaine, ça a été dur. Et pas moyen de trouver
le temps de poster un message sur
Singuliers
(OK, j’avoue : j’ai commencé trois messages, je n’en ai terminé aucun
avant celui-ci).
D’abord, du sommeil en retard. D’ordinaire, je me
lève très tôt (à 5 heures) et j’essaie de me coucher
vers 22 heures, mais lĂ , quand je ne rentrais pas tard
après avoir dîné avec des collègues, j’ai redécouvert ce que c’est
que de jouer sur l’ordinateur, ça me permet de tuer le temps jusqu’à ce
que j’aie l’air d’un zombie et que, malgré la chaleur
Ă©touffante, je parvienne Ă trouver le sommeil. Mais bon,
dodo plus jamais avant minuit, et lever assez tĂ´t, mĂŞme si
c’est un peu plus tard que d’ordinaire, ça finit par taper
durement sur le système.
Ensuite, j’ai pris trois kilos. Les pauses-café
accompagnées de délicieuses pâtisseries, les
cocktails, le dîner de gala, le resto avec des Liégeois
(pas au chocolat, des
collègues belges), le déjeuner du vendredi avec le comité
d’organisation, sans compter ce week-end... Argh !
Bon, au pain sec et à l’eau.
Sinon, pour finir, le bon mot du docteur Fab. Le mercredi, juste
avant le dîner de gala, nous avons eu droit à des dégustations
de produits locaux (des beaujolais, des jus de fruits, du
saucisson, des fromages de chèvres, du miel). Quand je suis passé
devant les fromages, j’en ai goûté un qui était affiné, et l’autre
qui ne l’était pas. Oui, rien à voir. Et là , je me suis dit que
ce que c’était vraiment ce qu’il fallait pour un congrès de
mathématiciens : la seule différence entre les deux fromages,
c’était une fonction « affine »... (si vous ne comprenez pas,
envoyez-moi un
courrier
électronique (c’est pourtant le programme de troisième,
non ?)
Enfin, samedi, petit tour au
13ème
festival de la science-fiction et de l’imaginaire de Roanne.
Le Capitaine en parle mieux que moi sur son
site
ici (billet du 08/06/2003).
Déjeuner à Roanne puis après-midi agréable
au bord de la Loire, dans le département du même nom,
le fameux
42, solution Ă toutes les Ă©nigmes, et peut-ĂŞtre
même, en ce qui me concerne, à celle de la quête acharnée
d’un futur poste d’enseignant-chercheur.
Affaire Ă suivre...
Dimanche, le 25 mai 2003
Ah... We are the young Americans
Samedi matin, devant le cinéma
UGC de la rue de
la RĂ©publique. La foule. Je me joins Ă celle-ci et je sors
un bouquin.
Une dame fait une enquête. Elle prend les numéros de
téléphone des gens qui, comme moi, patientent.
« Vous avez l’intention de voir
Matrix ? »
« Certainement pas ! »
Ma réponse la surprend un peu.
Mais le premier
Matrix m’avait paru comme une énorme
bouffonnerie, je n’allais pas me coller la suite sous prétexte
que j’aime la science-fiction et le genre
cyberpunk. Toutefois,
je reconnais que je n’ai peut-être pas vu le premier opus dans des conditions
optimales : j’habitais à l’époque dans un foyer parisien occupé
par un paquet d’étudiants en informatique, et ces derniers avaient récupéré
sur le Net une version pirate de
Matrix, filmé dans une salle de
cinéma, avec un son déplorable et une qualité d’image laissant à désirer
(les ombres des têtes apparaissaient sur le bas de l’écran). De plus, regarder ce film
sur le moniteur d’un PC qui a le mauvais goût de redémarrer lors de la
projection, c’est dur, même si on peut ensuite se vanter d’avoir vu
le film
tant attendu quelques semaines avant sa sortie nationale...
Et comme
M. Reloaded est, semble-t-il, un peu moins bien que le
premier, je ne m’y suis pas risqué.
Non, je suis allé voir
Dogville
de Lars van Trier.
Un très bon choix !
Trois heures, le double du temps de
Matrix Reloaded, et pourtant
ce film nous tient en haleine, sans pour autant passer par des effets
spéciaux, des scènes de combat hallucinantes ou des plastiques avantageuses
(une Nicole Kidman guère mise en valeur vs. le duo de choc Monica Bellucci & Carrie-Anne Moss).
Le décor de cette petite ville est minimaliste. Quelques traces de peinture
au sol indiquent le nom des rues, délimitent les maisons, figurent le chien.
Les bruitages donnent corps à ce vide théâtral.
L’histoire : en un prologue et sept chapitres, nous découvrons la
vie d’une petite bourgade perdue dans les Rocheuses, au nom improbable
de Dogville, et la vie de ses habitants, au cours des années trente. Un
soir, des coups de feu se font entendre au loin, et Tom, l’apprenti-auteur
et philosophe de la ville, recueille Grace, une jolie jeune femme
traquée par des gangsters. Les habitants de Dogville, sur la proposition
de Tom, consentent à cacher Grace et à la faire vivre auprès d’eux
en Ă©change de quelques travaux. Grace va tout faire pour que
la communauté de ces gens simples l’accepte.
Critiques : Sublime ! Quel tour de force !
Lars von Trier parvient Ă peindre ces hommes et ces
femmes qui font l’Amérique avec une terrible sincérité, les
petits riens qui font leurs vies, leurs valeurs, leur esprit
communautaire, leur détresse... Il s’agit aussi et surtout d’une
allégorie de la violence humaine, ou comment, malgré tous nos
idéaux, nous finissons toujours par nous en prendre
aux plus faibles. Ce n’est pas un film optimiste, certes,
mais d’une cruelle lucidité.
Lucidité,
lux... Oui, d’ailleurs, dans ce film,
Lars von Trier joue beaucoup sur la lumière,
la lumière qui met en valeur la profondeur des personnages,
du soleil éclatant de la joie partagée au cours de la fête
nationale, au clair de lune révélant toute l’horreur des êtres humains
dans la terrible scène finale.
Dogville est vraiment un film singulier... Allez le voir !
Dimanche, le 13 avril 2003
Avisés, les conseils de Bifrost !
Chouette ! J’ai trouvé vendredi dans ma boîte aux lettres le
dernier numéro de la revue
Bifrost
des Éditions du BĂ©lial’.
Et ce numéro 30, avec ses nouvelles, critiques, interviews
et infos, je l’ai dévoré, comme d’hab’...
Première nouvelle, celle de Catherine Dufour :
Je ne suis pas une légende.
Ces quatorze pages, clin d’œil au roman de Richard Matheson, nous racontent
l’histoire de Malo, un antihéros qui fait tout son possible pour rester
humain dans un univers où ceux de son espèce sont devenus des vampires.
Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture dont est tiré un extrait de ce
texte, la nouvelle est pleine d’humour noir et de cynisme, la provocation gratuite
n’est pas aussi fréquente.
Un autre texte rafraîchissant :
Faërie Boots de Johan Heliot.
En une dizaine de pages, l’auteur de
La lune seule le sait nous emmène
sur les traces d’une rock star en revisitant la magie d’un conte de Perrault.
L’Arbre aux lucioles de Jack Williamson, est un tout petit texte (4 pages)
de fantastique champĂŞtre dans un bled paumĂ© des États-Unis. Bof.
Le Goût du sang de Michel Pagel est une très belle histoire à chute.
En 8 pages, un voyageur interstellaire immortel raconte Ă son ami
combien peut s’avérer problématique le fait d’avoir trouvé l’amour en la
personne d’une ravissante Andalouse.
Enfin,
Le Canot de Richard Paul Russo décrit en 12 pages la
lente agonie d’un équipage d’une capsule de survie perdue dans un
non-secteur du non-univers...
Pour la partie critique, il y a bien sĂ»r les coups de cœur... mais aussi
les coups de gueule, en particulier ceux du féroce Cid Vicious qui s’en prend
aux (trop) jeunes auteurs de
fantasy et de
space opera que
des maisons d’éditions laissent publier des cycles sans fin, sans style
et sans histoire... À noter, la critique en demi-teinte
d’
Un Amour d’outremonde
de Tommasion Pincio par le marsien Laurent Queyssi. J’en avais parlé
dans mes archives, trouvant au contraire
ce livre plutĂ´t pas mal...
Les interviews : Catherine Dufour, auteur aux textes déjantés
(outre la nouvelle présente dans ce numéro de Bifrost, elle poursuit un
cycle intitulé
Quand les dieux buvaient avec les titres
Blanche-Neige
et les lance-missiles,
L’ivresse des provideurs et
Merlin, l’ange chanteur qui ne semblent pas piqués des hannetons).
Interview aussi de Fabrice Colin, qui, outre quelques titres intéressants,
à le bon goût de s’appeler Fabrice et d’être né en 1972...
Et encore, tout plein de critiques de romans, recueils et BD,
d’infos et d’études (allant du phénomènre
Perry Rhodan à la chute des météorites en passant par la
science-fiction des années 1930), etc.
Idéal pour se changer les idées et précieux avant de se ruer sur les
nouveautés S.-F. en librairie.
Dimanche, le 6 avril 2003
Avis de nettoyage de printemps
Ça y est, j’ai fait le mĂ©nage : les derniers posts de
"Singuliers" sont bien rangés, classés par thème et par date.
Je me suis rendu compte que la nouvelle
Cellulaire sans en avoir l’air
était difficile à lire pour ceux qui ne consultaient pas régulièrement
mon avirtuel. Par conséquent, j’ai mis tous les épisodes à la suite
dans les textes en ligne.
Et j’en ai profité pour mettre en ligne un autre texte :
L’homme sans sourire,
écrit à Paris, en 1999, une nouvelle fantastique que l’on peut aussi
retrouver sur mon site auprès de la
Gang.
Bonne lecture !
Jeudi, le 3 avril 2003
Avis de retour à l’anormal
Voilà , c’est la fin de l’histoire de
Cellulaire
sans en avoir l’air.
Que peut-on déduire de ce petit texte ?
Que je connais un peu le quartier chinois parisien. Oui. Que je suis
allergique aux téléphones portables. Aussi. Et que j’écris des textes qui
ne sont pas publiés. Certes.
Bon, en tout cas, poster des bouts de cette nouvelle m’a permis
de ne pas me lâcher sur mon blog. Comme tout le monde, j’aurais
eu tendance Ă laisser mon naturel agir, Ă en vouloir au monde et
joindre ma voix à la série des "putain-ils-sont-vraiment-trop-cons-de-faire-la-guerre",
Ă en vouloir Ă notre État bien-aimĂ© qui profite du contexte
international pour supprimer des postes à l’éducation nationale au profit
des ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice,
bref, à en vouloir aussi à toutes ces petits problèmes du quotidien qui nous
gâchent un peu la vie (le moniteur de mon ordinateur qui grille, la grève
des transports en commun, la grève du restaurant du personnel...) mais non,
sans dire que tout va bien, ne disons pas que tout va mal.
Non, je ne suis pas de ceux qui chroniquent avec humour
et/ou cynisme l’actualité, d’autres ont davantage de talent que
moi pour le faire.
Non, j’aurais pu parler de quelques films que j’ai vus dernièrement (par exemple
Adaptation de Spike Jonze), de quelques livres lus (comme
Eternity Epress
de Jean-Michel Truong), mais non, rien.
Explication : j’ai trouvé une manière géniale d’utiliser toutes les feuilles qui
encombrent mon appartement (mes brouillons de thèse, d’articles scientifiques
et de textes de science-fiction). Je fais des marionnettes en papier mâché.
Et des marionnettes locales, bien sûr, un véritable théâtre de Guignol.
Oui, j’ai laissé un peu tomber l’écriture (du moins de mon blog) pour concevoir des
personnages de marionnettes.
Tiens, dans la série des coïncidences amusantes, en voici une concernant
le film
Adaptation. Dans ce film, Jonze parle d’un scénariste (joué
par Nicolas Cage) et des problèmes de la création littéraire. Or il se trouve que
ce scénariste a notamment participé à l’écriture de
Dans la peau de John
Malkovich (un autre film réalisé par Spike Jonze).
Oui, fiction et réalité sont bien mélangées.
Et quelle est la profession du personnage du film
Dans la peau de John Malkovich ?
Marionnettiste de rue, tiens donc...
Dimanche, le 23 février 2003
Aviez-vous déjà songé à réenchanter le monde ?
La semaine dernière, Francis Valéry, monsieur
Passeport-pour-les-Ă©toiles
(le guide de lecture en science-fiction de Folio SF)
était présent à Lyon. Avons eu le plaisir de passer quelques agréables soirées
en sa compagnie. Il nous tarde de le voir terminer
Le Talent ressuscité
(la suite du
Talent assassiné)...
Hier soir, sur France Culture, l’émission
"Mauvais
Genres" Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă
André-François Ruaud
et Ă la
fantasy.
André-François, c’est le "capitaine" de la
Gang,
c’est l’auteur d’un roman de polar-
fantasy (
Des ombres sous la pluie),
d’un guide de lecture en
fantasy (
Cartographie du merveilleux,
en Folio SF), du
Dictionnaire fĂ©erique (aux Éditions de
l’Oxymore), d’essais (en particulier sur Arsène Lupin)
ainsi que de nombreuses nouvelles puisant aussi bien dans les domaines de
la science-fiction, du fantastique que de la fantasy ou du polar,
c’est un anthologiste et le directeur de la plus vieille revue française
sur la science-fiction et la
fantasy Yellow Submarine
qui fĂŞtera, au mois de mars, ses vingt ans !
André-François Ruaud, en qualité de
docteur es fantasy national, nous a parlé
pendant une heure avec passion des créatures du monde de la Faërie, ces
petits êtres présents dans toutes les cultures traditionnelles,
apparus dans l’imaginaire populaire à des âges divers
(certains, tels ceux retrouvés auprès des gangs de Miami,
sont étonnamment très récents), animés de bonnes ou mauvaises intentions
envers les humains.
Instructif aussi, de voir que les représentants du christianisme, et
du catholicisme en particulier, se sont opposés au petit peuple de Faërie,
une culture (ou une religion, ou un imaginaire) cherchant
Ă en remplacer une autre.
Personnellement, je suis assez peu sensible aux Ă©crits du domaine de la
fantasy.
André-François a expliqué que les amateurs de science-fiction et de
fantasy ne
sont pas les vraiment mêmes : en général, les premiers ont plutôt une culture scientifique
et s’intéressent à la science, à la technologie et aux répercussions sociales
qu’apporte le progrès, les seconds sont plutôt amateurs de jeux de rôles (
Donjons
et Dragons est un univers de
fantasy archétypal)
et cherchent à "réenchanter" le monde... Ah, je suis rassuré : en tant que
chercheur, je suis naturellement enclin à préférer la science-fiction, d’autant
que j’ai un solide enracinement dans le christianisme qui me rend imperméable
aux (autres) superstitions.
Pour ceux qui ont manqué ce grand moment de radio samedi soir, vous avez une deuxième
chance : l’émission peut être écoutée sur le site de
"Mauvais
Genres" (attention, les sept premières minutes sont consacrées à l’émission
précédente "Chassé-croisé").
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Jeudi, le 26 décembre 2002
Ah, virtuels dédales !
Aujourd’hui, c’est la Saint-Étienne,
aussi vais-je vous parler d’un auteur stéphanois :
Jean-Jacques
Girardot.
Jean-Jacques est un auteur que j’apprécie tout
particulièrement, aussi bien pour ses écrits dont les thématiques me
parlent vraiment (peut-être parce qu’il est aussi docteur en
informatique), que pour ses compétences scientifiques (nos
laboratoires ont des projets en commun), que parce qu’il s’agit de
quelqu’un de tout simplement attachant.
Auteur des
Pages Françaises de
Science-Fiction, vous pouvez voir Jean-Jacques Girardot aux
conventions et festivals de science-fiction, en barbe et lunettes,
des airs de Pierrot lunaire et de Professeur Tournesol, souvent
accompagné par un elfe blond qui n’est autre que son fils.
En
2001, lors des Utopiales de Nantes, Jean-Jacques a remporté le prix
Alain Dorémieux qui récompense un jeune auteur en lui permettant de
publier son premier ouvrage.
C’est ainsi que nous avons eu la
chance de voir arriver dans nos librairies son recueil de nouvelles
de science-fiction :
Dédales virtuels, publié en 2002
aux Éditions Imaginaires sans frontières.
Petite précision :
en près de 300 pages, le livre
DĂ©dales virtuels ne retrace
pas une histoire de transformation maçonnique.
Pas
compris ?
OK, je reprends : le livre
des dalles
virent truelles ne retrace pas une histoire de transformation
maçonnique. Oui, Jean-Jacques, comme la plupart des membres de la
Gang, est un
expert en jeux de mots. Mais bon, j’assume l’entière culpabilité et
paternité de celui-ci.
Les
Dédales virtuels s’ouvrent
par "Voyageurs", une nouvelle initialement parue dans
Escales sur
l’horizon (anthologie de Serge Lehman publiée en 1999 chez
Fleuve Noir). Dans ce texte qui retrace un premier contact avec une
entité extraterrestre, Jean-Jacques évoque la vie d’une scientifique
à la recherche d’un sens à sa vie, quête douloureuse de l’amour et
de la vérité.
La nouvelle "l’ÉternitĂ©, moins la vie", dĂ©jĂ
parue dans
Cyberdreams n°10 (1997), s’inscrit dans la
thématique du
"brain-downloading" chère à l’auteur australien
Greg
Egan. Dans ce texte, la scientifique Helen Palmer cherche Ă
sauver sa fille sous une forme électronique. Il s’agit d’une très
belle illustration des positionnements juridiques et scientifiques
de notre temps à l’éternel « qui suis-je ? »
métaphysique quand l’entité en question est une intelligence
artificielle.
La nouvelle "Sur le seuil", parue dans la revue
Galaxies n°4 (1997), est une autre réponse à cette question,
lorsque la copie électronique d’un être décédé, à travers ses
propres doutes, diverge de l’original.
"Gris et amer" est une
nouvelle inédite en deux parties traitant non plus du "Soi" mais de
"l’Autre". Dans la première partie, intitulée "les Visiteurs de
l’éclipse", une bande de copains nostalgiques des Beatles mènent un
périple en France pour voir la fameuse éclipse totale qui s’est
produite Ă la fin du XX
e siècle. À cette occasion, ils
découvrent une étrange substance grise et amère, offrande de
l’Autre.
La seconde partie, intitulée "l’Adieu aux étoiles", se
déroule quelques années plus tard dans un monde post-cataclysmique.
Roger, rescapé de la bande, apprend à accepter ces fameux
visiteurs.
Jean-Jacques Girardot a réalisé une étude approfondie
de son texte
ici.
"L’Humain
visible" est un texte paru dans l’anthologie de Stéphane Nicot
Hyperfuturs en 2000 (hors série de la revue
Galaxies).
Thomas, un informaticien travaillant sur le projet
"Visible
Human" découvre que la plate-forme informatique sur laquelle un
être humain a été numérisé à des fins de simulation est dotée d’une
intelligence artificielle. Une relation ambiguë se noue entre Thomas
et l’IA.
"L’Instant d’éternité", autre nouvelle inédite,
parle d’un être sensible qui veut sauvegarder pour toujours un
instant précieux passé avec celle qu’il aime et qui est condamnée.
Mais qui est-il réellement ?
"Simon et Lucie, une
romance", nouvelle déjà publiée dans
Étoiles vives n°5
(anthologie de Gilles Dumay parue en 1998 chez Bifrost/Eacute;toiles
vives) est une histoire d’amour amère sur fond de nanomachines
censées rendre le quotidien plus merveilleux.
La nouvelle "le
Mouton sur le penchant de la colline", parue dans
Escales
2001 (anthologie de Sylvie Denie parue au Fleuve Noir), est ma
nouvelle préférée du recueil.
Pourquoi ?
Parce que la
première fois que je l’ai lue, dans
Escales, j’ai trouvé
qu’il s’agissait là d’un très grand texte, un de ceux qui vous
marquent et qui font que vous n’oublierez jamais plus l’auteur, un
de ces textes trop rares qui vous obligent Ă faire un
break
et qui, même si vous êtes un dévoreur de livres, vous empêchent de
passer aux suivants, tant les personnages, les situations et les
idées sont fortes.
Dans "le Mouton sur le penchant de la
colline", un journaliste et "valideur d’informations" s’intĂ©resse Ă
la neuroprogrammation qu’aurait employée Sadam Hussein entre 2025 et
2030. Cette enquête et d’autres sur le sujet de la
neuroprogrammation vont peu à peu impliquer ce personnage de manière
bien plus profonde...
Ă€ noter, dans ce texte, le docteur Helen
Palmer, de "l’Éternité, moins la vie", fait une brève
apparition.
"Le Jeu de la Création", dernière nouvelle du
recueil, est un inédit traitant d’une société d’insectes pensants.
L’héroïne, Akeyliah, dirige son petit monde, cherchant à faire le
bien de son monde en lui cachant une terrible vérité. Jusqu’à quand
cette despote y parviendra-t-elle ?
Les
DĂ©dales
virtuels, ce sont les labyrinthes de l’esprit quand celui-ci est
artificiel ou transformé par des nanomachines.
DĂ©dales
virtuels, c’est l’ouvrage de Jean-Jacques Girardot, un petit
bijou littéraire à acquérir et à lire d’urgence par quiconque
s’intéresse aux grandes questions humaines portant aussi bien sur
l’identité, sur l’estime de soi, sur le sens de la vie ou sur
l’autre.
Dédales virtuels, c’est de la science-fiction
intelligente, ambitieuse, sans doute exigeante, mais c’est surtout,
derrière le virtuel et l’artifice, l’humain à venir...
Mardi, le 3 décembre 2002
A vision of the future
Samedi soir, je suis allé à la nuit de la
science-fiction d’Oullins (dans le sud de Lyon). Très
intéressant.
Tout d’abord, un documentaire intitulé
Robot
Sapiens avec des interviews de chercheurs d’équipes toulousaine
et
parisienne
ainsi que d’un
GĂ©rard Klein en
pleine forme (non, pas l’instit’, Klein, c’est l’auteur de S.-F. et
directeur de la collection
Ailleurs et Demain, chez Robert
Laffont).
Surprise, GĂ©rard Klein profère des propos virulents Ă
l’encontre de l’intelligence artificielle, la considérant,
grosso
modo, comme une escroquerie intellectuelle.
Après le
documentaire, Klein, présent dans la salle, confirme ses propos,
proposant de se référer à sa
préface d’Excession de Iain M. Banks et se lance dans
le jeu des questions-réponses...
Une intervention venue du milieu
de la salle. Un jeune homme prend le micro et se présente en tant
que chercheur en intelligence artificielle (Klein avec un
sourire : « Ah, il fallait bien que ça
arrive ! ») et comme amateur de science-fiction
(Klein : « Merci ! ») et auteur à ses rares
moments de temps libre. Le chercheur tient à préciser que ce dont
GĂ©rard Klein parle, et dont le documentaire a fait Ă©tat, Ă©tait de
robotique et de vie artificielle et non réellement d’intelligence
artificielle. Il indique aussi que des travaux en intelligence
artificielle ont produit des réalisations concrètes... En réponse,
Klein poursuit sur ses critiques de l’intelligence artificielle
"forte", parlant des positions défendues par des chercheurs
hyper-médiatisés tels que Hugo de Garis (auteur d’une interview
parue dans le
Monde, le 9 novembre 1999).
Le
chercheur en IA répond à Klein que de Garis n’est pas un chercheur
considéré par ses pairs mais qu’il s’agit de quelqu’un de
complètement allumé...
Finalement, Klein et le chercheur tombent
plus ou moins d’accord sur les limites de l’intelligence
artificielle dans sa version forte et conçoient que le terme
"intelligence artificielle" est sans doute assez
malheureux.
Ah oui, j’ai oublié de préciser, le chercheur en
IA, c’était moi...
Vendredi, le 29 novembre 2002
Avibus secundis
L’Université vient de me faire parvenir les
retours de mes rapporteurs accompagnés de l’autorisation officielle
de soutenance de thèse. Les rapports de ces deux grands chercheurs
qui ne me connaissaient pas auparavant (ce n’est pas un jury de
complaisance) sont très positifs et indiquent qu’ils ont lu avec
attention ma thèse, mettant fort justement en valeur les qualités de
mon travail et faisant un ensemble de remarques pertinentes. Ainsi
avais-je bien raison d’annoncer que j’allais être docteur dans mon
premier post sur ce weblog : connaissant le professionnalisme
et l’exigence de mon chef, celui-ci ne m’aurait pas laissé soutenir
ma thèse s’il n’avait pas été satisfait de mon travail de recherche
et de la rédaction de mon manuscrit.
Joie !
La soutenance
de ma thèse se présente ainsi sous d’heureux
auspices...
Cependant, mĂŞme si je n’ai mĂŞme pas de corrections Ă
apporter à mon document, le week-end prochain s’annonce pourtant
chargé : j’ai un article pour une revue à boucler (avant lundi)
tout en espérant pouvoir aller à la manifestation
Rifl Art fiction de Villeurbanne
(samedi), Ă la
nuit
de la science-fiction d’Oullins (dans la nuit de samedi Ă
dimanche) et voir (dimanche) mes amis de la
Gang...
Bon, je me reposerai (sur
mes lauriers) quand je serai mort.
Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry,
publié dans la collection "Lune d’Encres"
de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais
pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a Ă©crit de
nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un
"guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, Ă©diteur de la revue
CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un
véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractérise ? Pour
avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste.
Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne
suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste,
mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas
inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux
bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis
de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă ses
propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et
des prises de position jusqu’au-boutistes.
VoilĂ pour le
personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou
moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité
d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant
figure de quĂŞte de soi, avec un humour proche du "grand"
Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le
fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute
ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure
coĂŻncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.
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