Mercredi, le 31 janvier 2024
Gyros et salade grecque
Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31.
Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale !
Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec
et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des
berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques
nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon
que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin,
je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel
et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat.
Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité,
mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion
la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques
qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch,
réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années
de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970.
Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi :
des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient
marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel,
et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes.
Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de
ses personnages. Cette année-là , je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur
(qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche)
et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté
sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire,
l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet
de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais
une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là ,
mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois.
Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants,
et la vie devenait ce fameux casse-tĂŞte avec les compromis Ă trouver entre la vie amoureuse,
la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales.
À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur
connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie.
Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir
dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils
ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais
la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens...
Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur
l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années
qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel
post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole.
Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...
Klapisch a appelé sa série Salade grecque. Je lui aurai plutôt donné
comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec »,
l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui désigne
la rotation de la broche de viande qui se fait rôtir. Dans l’Auberge espagnole, des étudiants
vivaient un bouillonnement d’expériences, et dans Salade grecque, les expériences
sont vĂ©cues par leurs enfants... La boucle est bouclĂ©e, c’est-Ă -dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.
Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve
par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
t !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
Lundi, le 20 aoűt 2012
IA et SF
En ce moment, je suis en train de lire
Zendegi
de
Greg Egan.
Le mystérieux et très discret écrivain australien de
hard science
est aussi l’auteur de quelques articles scientifiques, en
particulier dans le domaine de la physique (et plus particulièrement en
relativité générale et en cosmologie quantique, comme
cet article dont le sens m’a largement échappé).
J’avoue avoir un net penchant pour les œuvres de fiction qui essaient de s’intĂ©resser de
très près aux avancées scientifiques et technologiques et qui cherchent à voir quelles pourraient
être leurs implications sur la société, en poussant ces avancées à leurs limites,
genre dans lequel excelle Egan mĂŞme si cela donne parfois
à la lecture de ses textes une certaine âpreté.
Le premier auteur à m’avoir ainsi touché est sans conteste
René Barjavel, dont
la culture scientifique restait modeste, mais qui avait d’extraordinaires capacités d’imagination
et qui s’est fait le spécialiste de la thématique
de la
fin du monde.
J’ai découvert Barjavel lors de mes années au collège, mais l’auteur qui m’avait le plus marqué
à la fin du lycée est
Jean-Michel Truong
qui, en plus d’être auteur de fictions et d’essais, est aussi un expert en intelligence artificielle.
Son roman
Reproduction interdite, paru en 1988,
m’avait fait une impression durable, d’une part parce qu’il était le premier du genre sur le clonage humain,
d’autre part parce qu’il se déroulait en Alsace, lieu natal de l’auteur et où j’ai moi-même vécu mon enfance,
mais encore parce qu’on y découvrait de manière finement décrite le système expert (un outil d’intelligence
artificielle) utilisé par le personnage principal pour mener son enquête. J’avoue avoir été moins
intéressé par son roman
le Successeur de pierre, paru en 1999, car l’auteur y poussait loin, et peut-être trop loin à mon goût,
ses idées
post-humanistes.
La semaine dernière, le 15 août 2012, nous quittait l’auteur
Harry Harrison. Connu
notamment pour son roman dystopique
Soleil vert, paru en 1966, et adapté au cinéma
par Richard Fleischer en 1973, il avait aussi Ă©crit en collaboration avec
Marvin Minsky,
un des « pape de l’IA »
le roman
Le problème de Turing
en 1992. Ce roman d’aventures science-fictives avait le don de plonger le lecteur
au cœur des mystères de l’intelligence, artificielle ou non, et s’avĂ©rait ĂŞtre un mariage vraiment
réussi entre la science et la fiction, une rencontre bien trop rare et si précieuse...
Samedi, le 2 octobre 2010
Rentrée littéraire
Oui, je ne mets plus très souvent ce blog à jour : mon activité créatrice du moment
se limite à mon boulot de chercheur (dont je ne souhaite pas parler ici), ou alors à la cuisine, d’où
l’aspect de blog culinaire que prennent ces notes...
Il n’empĂŞche que je lis quand mĂŞme des œuvres de fiction. J’ai terminĂ© tout dernièrement le premier tome
de
Bodichiev d’
André-François Ruaud. Je n’ai jamais été un grand fan des enquêtes policières
mais, ici, les affaires du détective imaginé par Ruaud se déroulent dans un monde
uchronique,
ce qui donne une saveur particulière à l’ouvrage. On apprécie ainsi autant la découverte
de cet univers — oĂą, de nos jours, la Russie des tsars s’étendrait sur la majeure partie du monde
(de l’archipel britannique Ă la cĂ´te occidentale de l’AmĂ©rique du Nord) — que
des personnages ayant réalisé tels ou tels méfaits, la manière dont ils ont procédé ainsi que leurs
motivations. Je recommande vivement la lecture de ce recueil de nouvelles, d’autant que
les expressions et mots un peu précieux qu’emploie Ruaud pour peindre son monde s’accordent
à merveille avec le temps de son livre, mélange d’un présent et d’un passé décalé.
Après
Bodichiev, j’ai débuté avec un autre grand bonheur
la lecture de
La tête en arrière de Violaine Schwartz, comédienne et cantatrice qui
narre avec un humour caustique l’histoire d’une chanteuse lyrique, sans travail depuis des mois et des mois,
qui... (
allez plutôt suivre le lien pour la suite du résumé
ou découvrir les premières pages du roman).
Ensuite, je vais attaquer
Cent Seize Chinois et quelques de Thomas Heams-Ogus. Je crois que je vais
aussi beaucoup aimer ce livre. En tout cas, j’ai eu l’occasion de rencontrer ces deux jeunes auteurs
jeudi dernier Ă la
Villa Gillet, et ils
m’ont donné très envie de lire leurs textes... et aussi de me remettre à l’écriture.
Ah oui, et ce n’est pas ma faute, la carte Wi-Fi de mon ordinateur portable s’est remise Ă
déconner, alors j’ai acheté une petite clé USB-Wi-Fi et je n’ai pas pu m’empêcher de prendre
aussi
Lunar Park
de Bret Easton Ellis. J’avais vu les adaptations cinématographiques d’
American Psycho,
Les Lois de l’attraction et
Zombies et j’ai lu cet été
Moins que zéro...
alors je me suis dit que ce serait mieux de connaître aussi ce roman d’autofiction avant de commencer
Imperial Bedrooms dont j’avais fait l’acquisition sous sa forme anglaise lorsque j’étais au Canada.
Problème, avec tout ça : il va me falloir une nouvelle bibliothèque... Mes
rayonnages débordent de partout !
Dimanche, le 8 novembre 2009
The Box de Richard Kelly
Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.
Arthur C. Clarke (1917—2008)
Dans son
nouveau film, le réalisateur et scénariste
Richard Kelly rend un bel hommage
à l’âge d’or de la science-fiction.
Tout d’abord, le film repose sur
la nouvelle
Button, Button
de
Richard Matheson
(
Le journal d’un monstre,
Je suis une légende,
Échos, etc.),
déjà adaptée à la télévision sous la forme d’un épisode de
la Cinquième Dimension ;
l’ambiance est terriblement seventies (même par le travail sur l’image et la lumière) ;
les numéros d’
Amazing et
Astounding Stories apparaissent déjà défraîchis ;
le contexte, avec le monde des chercheurs et ingénieurs de la NASA
au moment du
programme Viking, évoque un passé où tout semblait encore possible
dans le domaine de la conquête spatiale... et l’histoire débute le 16 décembre 1976,
jour anniversaire de feu Arthur C. Clarke (ainsi que de ceux de Philip K. Dick et du mien,
par la mĂŞme occasion).
Rapidement, le début de l’histoire : Quelques jours avant Noël de l’année 1976,
un colis est déposé devant la porte de la maison qu’occupent les Lewis.
Dans ce colis se trouve une boîte noire surmontée d’un bouton-poussoir.
L’après-midi, un homme arrive pour expliquer le fonctionnement de la
boîte aux Lewis : s’ils appuient sur le bouton, une personne qu’ils
ne connaissent pas mourra, mais ils recevront un million de dollars. Ils
ont vingt-quatre heures pour se décider..
Annoncé comme cela, on dirait à mauvais pitch à la
M. Night Shyamalan
(qui — mais cela ne regarde que moi — n’a pas fait
grand chose de bien depuis
Sixième sens).
Cependant, il n’en est rien car, très vite, ce qui aurait pu n’être qu’une simple histoire fantastique assez fumeuse
se transforme en un véritable scénario de science-fiction qui prend autant aux tripes qu’au cortex,
avec l’installation d’une pesante ambiance d’inquiétante étrangeté, et nous
retrouvons là l’excellent Richard Kelly de
Donnie Darko,
regonflé à bloc après l’épisode plutôt malheureux de
Southland Tales.
Mercredi, le 23 janvier 2008
Anticipation, anti-, si, passions
Pff...
À la moitiĂ© du film
Impostor de Gary Fleder (inspirĂ© de l’œuvre
de
Philip
K. Dick), je me doutais bien – malgrĂ© la chute Ă rebondissements –
de qui était le réel imposteur.
Dans l’improbable
Alien
vs. Predator de Paul W. S. Anderson, il ne m’a pas fallu plus de 10 minutes pour imaginer quel personnage
allait ĂŞtre le survivant.
Et dans la nouvelle
PV de Lucas Moreno, au sommaire du numéro 49 de
Bifrost
(qui vient juste de paraître, un numéro spécial
Robert Silverberg), dès la quatrième page, au moment où le personnage
principal se demande ce que veut dire l’énigmatique inscription « P V »,
j’avais eu une idée assez nette de la signification de cet acronyme... et cette hypothèse, dévoilée 10 pages plus loin,
s’est avérée être la bonne.
Bref, aucune surprise ! Ou si peu...
Mes connaissances et capacitĂ©s de raisonnement – par dĂ©duction, induction, analogie ou autres –
me gâchent de plus en plus le plaisir de la découverte et l’émerveillement face à la nouveauté.
Merde alors : je suis en train de perdre le regard d’enfant que je portais sur le monde...
Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu
Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique
David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de
L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’
Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du
Nom du la rose
d’
Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai
Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire –
Ă travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de
Baskerville »,
comme le fameux
chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIV
e siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XII
e et XII
e siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence
Ă l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans
Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie
Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme
steam
au lieu du
cyber de
cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie
uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par
Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du
Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles «
As Easy as ABC » ou
«
With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction
inventé par sir
Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du
Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XX
e siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’
Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du
Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition Ă Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă Seattle). Le contexte politique trouble Ă la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur
Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »,
parue dans
La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue
Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme Ă©lectronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la
hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Dimanche, le 18 février 2007
Vivent les vacances !
Chouette, pas de cours Ă donner la semaine Ă venir, je vais pouvoir mettre les autres
casquettes dont je coiffe ma vie : chercheur, auteur et sculpteur. Joie !
Que dire depuis presque deux semaines ?
Ai gagné des places de cinéma, suis allé voir le film d’animation danois
le vilain petit Canard
et moi de Michael Hegner et Karsten Kiilerich. Quelques longueurs, ça ne vaut pas
Shrek, mais il y a des idées plutôt bien vues sur le passage de l’enfance à l’adolescence et
à l’âge adulte.
Ai eu l’occasion de faire du roller, vendredi dernier, avec mon copain
Rémi. Bah, le pote a beau faire le malin sur une scène d’opéra, il fait moins
le fier sur des roulettes. :-) Avons sympathisé avec un curieux monsieur et appris à la fin de
la randonnée qu’il est...curé.
Sinon, pour les billets réguliers, c’est
ici
qu’il faut aller :
–
Egoquizz 150 : avez-vous ou êtes-vous déjà ...
–
Oui, je suis un super héros
–
La conspiration des demi-sucristes
–
Je suis un "Stépamois" (attention : humour !)
–
HĂ©liophobe
Mercredi, le 7 février 2007
Precious little diamond
Week-end cinéma.
Samedi, je suis allé voir Blood Diamond d’Edward Zwick et, dimanche,
Pars vite et reviens tard de RĂ©gis Wargnier.
Je craignais un peu le pire pour la production américaine, avec Leonardo DiCaprio au générique,
le traitement d’un sujet très sensible (les diamants exportés de pays d’Afrique en guerre servant à financer
les guerres où sont enrôlés des enfants soldats), mais avec un scénario de Charles
Leavitt (qui avait déjà été scénariste du curieux K-Pax, l’homme qui vient de loin),
le film s’en sort plutôt bien, évitant presque les clichés du genre (presque car DiCaprio,
jouant un méchant garçon, nous fait le coup de Titanic à la fin).
Le film français est aussi une réussite. La version cinématographique diffère en de
nombreux points du roman de Fred Vargas mais cette adaptation présente l’avantage
de faire tenir en moins de deux heures l’essentiel du thriller de l’autrice-archéologue
sans recourir aux nombreux flashs-back qui auraient été nécessaires pour devoir
expliquer la personnalité et les motivations des différents personnages.
Un point commun entre les deux films ? Les diamants, symboles du sang versé
lors des guerres africaines fratricides dans le film américain, et talismans
sensés protéger du fléau dans le film français.
Vendredi, le 26 janvier 2007
Une justice au royaume pourri du cinéma ?
Je viens de prendre connaissance de la nouvelle liste des Razzies
(récompensant les plus mauvais films, du moins ceux réalisés aux Etats-Unis).
C’est ici :
http://www.variety.com/awardcentral_article/VR1117957871.html?nav=news&categoryid=1985&cs=1
Déjà , j’apprends qu’il y avait un "Basic Instinct 2"... Euh ?
Ce qui me console, c’est que "la Jeune fille de l’eau" (Lady in the Water),
réalisé par M. Night Shyamalan, se trouve largement cité aux Razzies, et je n’ai
toujours pas digéré le temps et l’argent dépensés pour voir ce film, l’été dernier.
J’avais adoré l’ingénieux "Sixième sens" et été intéressé par "Incassable" du même réalisateur,
même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans ce dernier film. J’avais pardonné
la navrante reprise champêtre de la "Guerre des Mondes" qu’était "Signes".
La tragique utopie du "Village" m’avait troublé. Mais que dire de la "Jeune Fille de l’eau" ?
Peut-on prendre un ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans
notre monde ? Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela,
ce qui est bien décevant.
Pour moi, ce serait un zéro pointé pour "la Jeune fille de l’eau",
catégories scénario et réalisateur. Night, je t’ai laissé ta chance :
un bon film suivi de trop de mauvais ; la prochaine fois, tu n’auras plus mes sous.
Mardi, le 23 janvier 2007
Anges et vieux démons
Reçu hier, dans ma boîte aux lettres (car je suis abonné, si si...)
le dernier numéro en date (le 45) de la revue
Bifrost. Et dedans, pages 101 et 102, une critique de
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques par
Thomas Day.
D’ordinaire, ça déménage sec quand cet écrivain joue au critique (surtout quand il endosse
le pseudonyme collectif de « Cid Vicious » !) mais,
même en signant son article sous son nom de plume, cela ne l’empêche pas de tailler
dans cette anthologie parfois à la hache, et pas nécessairement sans raison.
Quand on arrive Ă la nouvelle Ă©crite par votre serviteur, cela donne :
« (...) Seule bonne surprise francophone, Fabrice MĂ©reste, qui frĂ´le
l’excellence, avec un texte trop sensuel pour être qualifié d’eganien, même
s’il y a un peu de
Greg Egan dedans ; dommage que la chute, qui pourrait
être facilement considérée comme un tract catho anti-avortement, ajoute au texte
une morale nausĂ©abonde. »
Euh, que dire ? Bon, il y a du compliment, certes, et on me rapproche inévitablement
de Greg Egan parce que j’écris de la
hard science sur la problématique de la nature de la
conscience. Cependant, cette thématique n’est pas l’exclusivité de l’auteur australien
car, étant chercheur et ayant une formation en sciences cognitives, il n’y a rien de plus normal
à ce que j’aborde aussi le problème de la nature de l’esprit. D’ailleurs, mon ami et
compagnon de plume
Jean-Jacques Girardot Ă©tait aussi considĂ©rĂ© comme « eganien »
dans certains de ses textes.
La fin de la critique de Thomas Day est plus difficile à interpréter avec
son conditionnel ambigu. Me prendre pour un catholique intégriste adepte d’une position
anti-avortement est ridicule (il suffit de me connaître). Ma nouvelle
« des Ailes dans la tĂŞte » aborde cependant la question
des
cellules souches, un sujet sensible auquel j’ai
tenté de donner une réponse optimiste : quand des cellules embryonnaires,
voire fœtales, ne peuvent donner lieu Ă la constitution d’un nouvel ĂŞtre
en raison des circonstances, au moins peuvent-elles avoir une utilité pour
des individus qui en auraient un besoin vital. À ce titre, cela rejoint
l’idée plus générale du don d’organe, et on peut déjà retrouver des éléments
similaires dans la fin métaphorique de l’étonnant film québécois
Jésus de Montréal de Denys Arcand (1989).
Lundi, le 22 janvier 2007
Mylène et moi
Je crois que ça a commencé comme ça. Je devais être au collège, dans les
premières années (6ème ou 5ème), et j’avais entendu une chanteuse fredonner
des paroles que je n’avais pu comprendre qu’à l’aide d’un dictionnaire (les mots
"libertine" et "catin" m’avaient ensuite fait rougir).
Un de mes meilleurs amis, plus proche de la "grande ville", avait accès Ă
davantage de chaînes de télévisions (hertziennes, à l’époque, ce devait
être les débuts d’M6) que la télévision familiale, à mon grand désespoir.
Et un jour, il m’a annoncé être tombé sur le clip de la quasi-inconnue
"Mylène Farmer", une curieuse ritournelle illustrée par un mélange de sexe
(les scènes de la baignoire et avec l’amant) et de violence (la bagarre avec la méchante).
Bref, tout pour intriguer les jeunes ados que nous étions. Et c’est sur la frustration
de n’avoir la chance de voir le clip "Libertine" de la flamboyante chanteuse que j’ai
commencé à construire mon admiration pour elle.
Premiers albums, premiers concerts,
des clips travaillés comme de véritables petits films par Laurent Boutonnat (seul Michael
Jackson avec "Thriller" faisait aussi bien), des chansons aux sens obscurs qui nous
détournaient de nos problèmes quotidiens d’ados en quête d’identité, des chorégraphies
étranges, des interviews rares, du mystère. Ouais, j’étais fan, sans conteste.
Et depuis ce temps-lĂ ?
Si je n’ai pu voir la belle il y a un an à Bercy, je me suis fait offrir
le DVD du concert, et je suis allé dimanche dernier voir le film de
celui qui nous l’a fait découvrir. "Jacquou de croquant" s’avère être
une très belle épopée périgourdine, avec des acteurs de talent,
le tout filmé par celui qui ne s’est pas laissé abattre par l’échec de "Giorgino",
son opus précédent.
Cerise sur le gâteau : Mylène Farmer chante le générique de fin, "Devant soi".
Respect, Mylène...
Lundi, le 27 novembre 2006
Les gamins, parfois c’est mal, parfois c’est bien
Les gamins, quand ils naissent et que des collègues vous laissent tomber parce qu’ils prennent
des congés parentaux, et que du coup vous devez les remplacer et êtes obligés de modifier
tous vos projets, ce n’est vraiment pas cool.
Mais quand les gamins sont présents dans une salle de cinéma où vous vous trouvez aussi avec
un bon copain parce que vous avez gagné des places pour voir
Souris City, c’est quand même bien sympa. Il y en a vraiment pour
tous les âges dans le dernier né des studios
DreamWorks, avec différents niveaux de lecture
(sérieusement, vous croyez qu’un môme saisit l’allusion quand on découvre un cafard lisant
la
Métamorphose de Kafka ?), et il est difficile de résister aux fous rires communicatifs
de la salle et aux applaudissements spontanés. On a beau dire, ça n’a rien à voir comparé
au home cinéma.
Mercredi, le 30 aoűt 2006
Cinéma d’été
Des quelques films que je suis allé voir cet été,
je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère,
c’est le cinéma français.
La Tourneuse de Pages de
Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance
nourrie par des annĂ©es de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus,
comme le film se déroule dans le monde de la musique,
certaines scènes ont lieu à la
Maison de la Radio, ce qui a rappelé de
nombreux souvenirs Ă
RĂ©mi,
un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du
Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant,
Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture
où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés
et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir
le prochain film, c’est bien
M.
Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux
Sixième sens et été intéressé par
Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans
ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de
la
Guerre des Mondes qu’est
Signes. La tragique utopie du
Village
m’avait troublé. Mais que dire de
la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un
ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ?
Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.
Dimanche, le 23 octobre 2005
Tim, tam, toum
Samedi, je suis allé voir au cinéma
Les Noces funèbres de Tim Burton
(
Tim Burton’s Corpse bride).
Résultat : un peu plus d’une heure de bonheur dans un univers
complètement dĂ©jantĂ©, un conte Ă©tonnant racontĂ© Ă
travers la technique du
stop-motion, une folie
géniale que l’on doit, entre autres, à ... euh... au réalisateur Mike Johnson,
aux scénaristes John August, Caroline Thompson et Pamela Pettler,
à la voix de Johnny Depp (c’était en V.O.), à la musique
de l’incomparable Danny Elfman...
Tim, je t’adore. Mais même si l’on te considère comme l’un des cinéastes
les plus inventifs de sa génération, même si tu as été l’un des producteurs
du film, mĂŞme si les
Noces funèbres se sont faites sur une idée
qui tu as eue avec Carlos Grangel, même si tu as participé à la réalisation,
en te mettant autant en avant comme tu l’as fait ici, en allant jusqu’Ă
ajouter ton nom dans le titre du film (car, bien entendu, ce n’est pas Burton qui
se marie de manière funèbre !), je me demande...
Dis-moi, Tim, tu n’aurais pas pris un peu le melon ?
Mardi, le 19 avril 2005
Dernières lectures
Voici un état de mes dernières lectures depuis que je suis revenu du
5e Colloque
International de Science-Fiction de Nice :
- L’Ère
du Dragon de Xavier MaumĂ©jean, Éditions MnĂ©mos, 2003.
Dans cette suite
de La Ligue des HĂ©ros
où l’arrivée de Peter Pan et du peuple de Nulle Part en plein Londres
avait changé la face du monde, Xavier Mauméjean nous décrit un monde alternatif dans
lequel rien ne va plus. L’intrigue débute à Pékin en 1900 où les représentants
des puissances de l’Occident sont aux abois, menacés par les forces chinoises aidées
des créatures de l’Internationale Féerique. Une nouvelle Ligue des Héros
est alors formée pour aller à leurs secours...
Gasp, Maumémjean est complètement fou ! Ce roman steampunk,
qui joue avec brio du mélange des genres, est incroyable : jamais le
lecteur n’a le temps de souffler en lisant cet ovni littéraire à la fois drôle
et teinté d’une certaine ironie. L’intrigue est fouillée, avec pléthore de
références réelles et imaginaires, et on sort de cette lecture
tout abasourdi. Une grande claque.
- Jhereg de Steven Brust,
Éditions MnĂ©mos, 2005.
Vlad Taltos est un assassin. C’est un métier comme un autre qu’il exerce
dans la cité d’Adrilankha où se côtoient différentes races organisées
en Maisons. Mais lĂ , Taltos, cet Oriental de la Maison du Jhereg,
a un problème avec son prochain contrat : il s’agit d’un piège
qui risque de déclencher la guerre entre la Maison du Dragon et celle du Jhereg...
Univers Ă©tonnant que celui de Brust, une fantasy avec
ses monstres, sa magie, sa sorcellerie, ses complots, ses combats
à l’épée... et un peu de science-fiction quand même, avec un empire
galactique, des pouvoirs psi, des manipulations génétiques...
Vraiment rafraîchissant.
[Eh merde, André,
pourquoi tu m’as passé ce livre ? Si ça continue, par ta faute,
je vais finir par aimer la fantasy !]
- Fiction,
tome 1,
Moutons Électriques Ă©diteur, printemps 2005.
- « Jusqu’à la pleine lune » de Sean McMullen. Carlos,
un jeune linguiste espagnol est appelé par son oncle pour participer à une
enquête criminelle. En fait, de crime, il s’agit de la découverte d’une jeune
femme qui semble tout droit échappée de l’âge des cavernes. Carlos tente alors
de communiquer avec elle pour comprendre ce qui lui est arrivé...
Ouah ! La première nouvelle de Fiction commence fort !
Des idées fortes vraiment bien traitées par cet auteur australien,
un très grand moment de lecture.
- « # Critical Mass in the Quantum Cathedral 1.1. »,
« 3.1. En plusieurs soirs d’étĂ© » et
« 4.0. Kat Onoma » de Jim Dedieu.
Euh ?... Pour les amateurs de short-short stories saugrenues.
- « Sous terre » de Roland Fuentès. Deux hommes.
Une poule. Une taupe. Des plants de tomate.
Peut-être les seuls rescapés de l’univers.
Humour noir.
- « DĂ©dales » d’Alex Nikolavitch.
Visite caverneuse et mortelle. D’ennui.
- « CrĂ©ation » de Jeffrey Ford.
Une fantasy forestière contant la création d’un bonhomme de bois.
Joli.
- « Solitude » d’Ursula K. Le Guin. La vie
d’une petite fille dans une société primitive et post-cataclysmique
envoyée par sa mère ethnologue pour collecter des informations, les
adultes ne se parlant pas dans cette culture.
Une belle petite histoire de science-fiction ethnologique.
- « L’anniversaire du monde » d’Ursula K. Le Guin.
La vie d’une petite fille destinée à devenir une déesse à sa
majorité.
Ursula Le Guin, toujours dans le mĂŞme registre.
- « Le bretteur qui n’était pas mort »
d’Ellen Kushner. Dans une cité, les bretteurs vivent en provoquant des duels.
Le champion Richard acceptera-t-il d’enseigner son art à une
jeune recrue ?
Une histoire sympathique de cape et d’épée.
- « Voyage au centre de l’univers »
de Juan-Miguel Aguilera. Quand le jeune Pierre Theilhard
de Chardin rencontre Jules Vernes...
Une curieuse rĂŞverie.
- « Charge utile » de Jean-Jacques
RĂ©gnier. Dans cette suite d’« Ernest et les cas mĂ©taphysiques »
(nouvelle parue dans le numéro 131 de Yellow Submarine), Raymond,
le convoyeur de l’espace, et son intelligence artificielle Ernest
sont à nouveau confronté à un problème : les passagers qui devaient
bien tranquillement voyager en état d’hibernation se réveillent les uns
après les autres. L’espace vital du petit vaisseau est de plus en plus
menacé...
Charmante histoire, un brin longuette mais pleine d’humour et
de verve.
- « Échos » de Marie-Pierre Najman.
Dans les alentours de Lyon, des drĂ´les de clochards se rendent Ă
la soupe populaire. Le problème, après la bouffe, c’est de se limer les cornes...
Une curiosité. Des faunes dans notre quotidien. Ou bien...
- « Presque chez soi » de Terry Bisson.
Trois copains trouvent que les différents éléments qui entourent
le stade abandonné du village ressemblent à un aéroplane. Et si,
justement, il pouvait voler ?
Une histoire étrange, un très beau conte fantastique.
Pari gagné avec ce premier tome de la nouvelle anthologie périodique de
Fantasy & Science Fiction. En plus de ces nouvelles chocs, des articles
originaux, des dossiers intéressants, une ligne éditoriale soignée. Encore !
- Bifrost,
numĂ©ro 38, Éditions
du Bélial’, avril 2005.
- « Spatterjay » de Neal Asher. Sur
une île à la nature des plus hostiles, une équipe d’humains
et de mutants mène une expédition. Mais qui peut rester encore humain
au contact d’une telle nature ?
Une très chouette nouvelle.
- « Perdre son temps » de Philippe Curval. GĂ©rard
aime Ludmilla. Mais il n’est plus tout jeune. Alors il va voir le
professeur Lindström qui lui propose un traitement révolutionnaire
pour le faire rajeunir.
DĂ©lirant.
- « La VĂ©ritable toute première affaire » de Johan HĂ©liot.
Passepartout accompagnait Phileas Fogg dans son tour du monde de 80 jours
parce qu’il était un agent secret. Et le voyage de Fogg n’était pas
qu’un pari fou, il était aussi le moyen de retrouver certains de ses
« frères » afin de rĂ©aliser une sinistre mission...
Johan Heliot reviste avec bonheur certaines références littéraires
dans un bel univers steampunk.
- « Boucherie modèle » de AndrĂ© Ruellan.
Comme son nom l’indique.
Une short-short story qui donne faim si on est carnivore et
pas très sensible.
- « Le Fil de l’épĂ©e de bois » de Victor Conde.
Le Patriarche fait des rêves. Il a peur de n’être plus qu’une
machine de guerre destinée à anéantir les exths.
Une lente et sombre plongée dans l’irréalité.
- Les Trois Crapules du Klahgann
d’Alexis Nevil,
Éditions Eons, 2005.
Des barbares édentés à la peau bleue cherchent à s’emparer de la Source d’Abondance
que gardent des moines. Mais voilà qu’un golem arrive pour défendre la Source.
Alexis Nevil, dans son premier roman, décrit un univers peuplé des personnages
qui ont marqué son imagination. On retrouve du Conan dans les barbares,
des éléments de science-fiction, et bien sûr des références japonisantes,
ce qui donne un curieux mélange pas vraiment désagréable.
[Au fait, Niouk, ce sont qui, finalement, les trois crapules ? Moi, j’en compte
quatre, pas une de moins : Languelame, Od-Go, Rha-Ghensh et GhrĂ´en].
Le court roman de Nevil est suivi d’une nouvelle (une amusante short-short) de
Markus
Leicht intitulĂ©e « le Gnok ».
- Sunk de David Calvo &
Fabrice Colin,
Moutons
Électriques Ă©diteur, 2005.
L’île de Sunk coule. Ou c’est l’eau qui monte. Arnaud et son frère Sébastien,
sur demande du Maire du Village, vont monter une expédition pour aller voir
ce qui se passe dans les hauteurs avant que tout ne soit noyé et dévoré
par les requins.
Colin et Calvo s’y sont mis à deux pour nous peindre un univers de folie,
un roman inclassable Ă©crit avec une verve rabelaisienne, avec des
références de fantasy, des Champigolos, des Orques, de la
pizza, du Picon bière, des canards. Et beaucoup d’eau.
Drôle. Délirant. Suprenant. Et, bien sûr, sombre...
Dimanche, le 2 janvier 2005
Let’s talk about sex!
En ce moment, je lis
Sexomorphoses d’Ayerdhal (que le monsieur m’avait dédicacé
lors de sa venue à Sainté, en octobre dernier, à la Fête du Livre). Un peu compliqué,
surtout quand on n’a pas lu le premier tome (
l’Histrion) : space opéra avec
stratégies impériales galactiques, pouvoirs psy... et un héros/héroïne qui, à travers
des mutations, passe d’un genre à l’autre. Et c’est pas mal...
Je viens de terminer d’écrire une nouvelle et ce serait vraiment génial de la voir publier,
pour bien débuter l’année. Je suis content des thèmes qui y sont abordés, de l’histoire,
des personnages... Et surtout,
j’ai tout particulièrement soigné une scène d’amour qui y est décrite (car nous
étions vraiment très, voire trop,
soft dans « Quand s’envoleront ma
vie et ma conscience... », la nouvelle Ă©crite avec Jean-Jacques Girardot).
Entendue hier soir, mais que l’on trouve encore sur le site de
Mauvais Genres
(l’émission de
France Culture qu’elle est bien), une heure consacrée au
sexe bizarre. À Ă©couter sans attendre... parce que, Ă partir
de samedi prochain, le 8 janvier, ce sera trop tard !
Au hasard des clics, je suis tombé sur un quizz sympa :
Sex Quiz for
Dummies. Bon, c’est en anglais, mais c’est rigolo et instructif. En plus, le réalisateur
du quizz, un prof (qui doit être un sacré original, apparemment), donne des explications
à chacune des réponses, avec références à la clé.
Et puis, que faisiez-vous au moment de passage de la nouvelle année ?
Pour ma part, avec mes amies, nous Ă©tions surpris en pleine partie de
Love Trivia...
Voilà une année qui s’annonce donc sous d’agréables auspices érotiques.
[Certes, je ne suis pas insensible aux horreurs qui touchent le monde en ce moment.
Mais même sans être licencié en psychologie, vous n’êtes pas sans savoir que Thanatos
s’accompagne de l’autre pulsion : Éros...]
Dimanche, le 14 novembre 2004
RĂ©conciliation
Parce que c’était un dimanche après-midi et non en soirée
(Ă©tant quelqu’un du matin, il m’est difficile d’assister Ă
un spectacle où on ne peut pas bouger sans lutter contre le sommeil après 22 heures) ;
parce que mon copain
Rémi, qui tenait le rôle principal, a une voix d’or
et un excellent jeu de scène ;
parce qu’il m’a obtenu des places très bien situées dans le grand théâtre Massenet ;
parce que la mise en scène d’Arnaud Bernard était tout simplement grandiose
(avec de subtils clins d’œil Ă la Belle Époque) ;
parce que l’
Elisir d’Amore de Donizetti
a quelque chose d’envoûtant et que la difficile alchimie entre le spectacle
et la musique est un art délicat qui ici s’exprime parfaitement ;
parce que j’y étais allé en compagnie de mon ex-petite amie venue tout
exprès de Lyon et que nous nous entendons toujours aussi bien ;
parce que je n’ai pas vu passer ces trois heures alors
que je m’étais fermement ennuyé (voire même presque endormi) lors
de mes malheureuses expériences précédentes
(
Don Giovanni de Mozart et
Cerenentola de Rossini) ;
pour toutes ces raisons, aujourd’hui, j’ai été réconcilié avec l’opéra.
Un seul mot aux artistes : merci !
Vendredi, le 29 octobre 2004
Citation
Agréable surprise : j’ai découvert que j’étais référencé par Luc Dutour
(dont la lecture de la délirante nouvelle a failli me coûter mon sac, voir le post
d’hier) dans son article «
Steampunk, le vertige rĂ©tro »
présent dans le
Panorama
illustré de la fantasy & du merveilleux, aux moutons électriques, éditeur, 2004.
Je cite, page 311 :
(...) La boucle est bouclée entre romans populaires et pulps magazines,
hommages aux pionniers de l’imaginaire et de l’aventure de l’âge d’or de la science-fiction.
Mais le steampunk ne s’arrête pas là : en fait, il ne cesse de convoquer
et de brasser des personnages historiques (Ă©crivains, politiciens, scientifiques, etc) et
des héros littéraires emblématiques (Sherlock Holmes, Bouvard et Pécuchet, Fu Manchu,
Peter Pan ou bien Dracula), qui sont en général placés sur un même plan de réalité.
Ainsi par exemple, le professeur Challenger (héros créé par Sir Arthur Conan Doyle)
assiste-t-il à une conférence scientifique en compagnie de sommités telles que
Ivan Pavlov, Marie Curie et Max Planck (dans la nouvelle « Quand s’envoleront
ma vie et ma conscience... » de Jean-Jacques Girardot et Fabrice MĂ©reste,
in anthologie Passés recomposés, 2003). En fertilisant sa fiction de figures de référence,
réelles ou imaginaires, le steampunk ancre sa pratique dans la culture de ses lecteurs,
tout en travaillant sur une certaine pertinence avec le monde réel (passé historique),
mais il va plus loin encore, en tentant de créer une véritable nouvelle mythologie,
un corpus mythique moderne. La littérature steampunk revisite les icônes du
XIXe et du XXe tout comme les autres littératures du merveilleux
réinvestissent les légendes anciennes et les contes de fées. (...)
Bien vu, la référence à Conan Doyle ! Mais, bizarrement, la référence à un autre élément
important de notre nouvelle, un quasi-personnage, la multinationale ABC (pour
Aerian Bord of Control) que Jean-Jacques et moi avions empruntĂ© Ă
Rudyard Kipling (dans
«
With the Night Mail », 1909,
et
«
As Easy as A.B.C. », 1912)
semble passée inaperçue auprès des lecteurs... C’est dommage car l’auteur du
Livre de la Jungle avait décrit
avec une étonnante finesse au début du XX
e (soit l’époque où sont classiquement censées se
dérouler la plupart des histoires de
steampunk) une sombre
world company qu’il
situait un siècle et un siècle et demi plus tard, c’est-à -dire dans notre monde actuel.
Or ces fameuses multinationales sont, avec les réseaux de communication électroniques,
des éléments omniprésents de l’univers
cyberpunk, le genre science-fictif qu’a
cherché à parodier le
steampunk à ses origines. Quand la boucle bouclée reboucle
encore plus loin que ça, la mise en abyme tient presque de la fractale...
Dimanche, le 12 septembre 2004
Les films de l’été
Impressions subjectives des quelques films que j’ai eu l’occasion de voir lors
de ces vacances estivales...
J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean.
Regard intelligent, à la fois tendre et féroce, sur la vie des trentenaires
célibataires, leurs désirs, leurs difficultés à s’engager dans une relation sentimentale...
Meuh non, je ne me sens pas concernĂ©... ;-) À noter les excellentes performances
de Marina Foïs (que je n’apprécie pourtant guère parmi les Robins des Bois) et
de Julien Boisselier dans le huis clos d’un appartement parisien.
Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Documentaire
engagĂ© sur le prĂ©sident actuel des États-Unis d’AmĂ©rique, son
élection foireuse, ses liens troubles avec les magnats du pétrole saoudiens,
le 11 septembre 2001, les interventions en Afghanistan et en Irak.
Et dire que Kerry a perdu son avance face à ce type, ça fout froid dans
le dos. Indispensable.
Shrek 2
de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Le retour de l’ogre vert pétomane, avec
sa fiancée, son âne... et de nouveaux personnages. L’humour est toujours au rendez-vous,
les critiques et parodies aussi. Jubilatoire. Aussi bon que le premier, ce qui n’est pas
peu dire.
Hellboy
de Guillermo Del Toro. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis mĂŞlent sciences
et occultisme pour faire revenir des ténèbres de l’Enfer des démons pouvant les aider à vaincre
les Alliés. L’arrivée des soldats US fait échouer ce plan... mais un bébé démon (Hellboy) a
traversé la porte des deux mondes, et est pris en charge par un scientifique du gouvernement
des États-Unis. De nos jours, une organisation dĂ©cide de remettre ça et rĂ©veille
un monstre endormi dans une urne d’un musée. Seul Hellboy et d’autres créatures mutantes
pourront s’opposer à ces derniers. Il s’agit ici d’un bel exemple d’histoire secrète
(l’Histoire ne s’est pas déroulée exactement comme nous le croyons) reposant sur quelques bases
véridiques (la société de Thulé, groupe ésotérique d’extrême droite d’où sortirent les chefs
de file du parti nazi). Les scènes de combat avec les monstres à la "Spectroman" sont
parfois ridicules, le Bien et le Mal sont présentés un peu de façon caricaturale,
mais la nature ambiguë d’Hellboy, démoniaque par essence mais mettant sa force au service des humains,
sauve toutefois la vision manichĂ©enne du film. À suivre (oui, la sortie du numĂ©ro 2 est
en effet déjà annoncée).
Le Village
de M. Night Shyamalan. Un petit village perdu au milieu de nulle part, avec sa douceur de vivre
et ses règles. Tout autour, des bois où vivent "ceux dont on ne parle pas", empêchant par la
même tout contact hors de la micro-société du village... Argh, un
sixième sens
m’avait prévenu de ne pas aller voir ce film. Ce réalisateur est vraiment malsain. Shyamalan,
dans Incassable,
développait la fumeuse théorie selon laquelle les hommes costauds à mâchoire carrée sont destinés à devenir
des super-héros au service du Bien alors que les êtres atteints de tares génétiques ne pouvaient qu’être
les négatifs de ceux-ci, leurs âmes étant assortie à leurs couleurs de peau. Beurk. Et puis il y a eu
le très peu convaincant
Signes,
présenté comme un Independance Day vu d’après des paysans du Middel West perdus dans
leurs champs de maïs. Et là , avec le Village, sous le prétexte fallacieux de nous
faire peur car le film est annoncé comme un thriller fantastique (ce qui
est une sombre escroquerie : il n’y a pas la moindre part d’irrationnel dans tout le film), Shyamalan
nous présente sans nuance une société sectaire et les règles (cruelles) qu’elle s’impose
pour assurer son existence. Si c’est ça que vous cherchez, regardez plutôt
la Plage,
c’est plus intelligent, plus beau, et il y a la charmante Virginie Ledoyen (ou Leonardo DiCaprio, si
vous préférez). Enfin, c’est décidé, je n’irai plus voir un film de M. Night Shyamalan. :-(
Le Tour
du monde en 80 jours de Frank Coraci. Adaptation (très libre) du roman éponyme de Jules
Verne. Surprise en m’installant dans la salle de ciné, je suis l’un des rares adultes (du moins,
qui ne soit pas accompagné d’un gamin). Je m’étonne de l’intérêt porté par les mômes à l’auteur
des célèbres romans d’"anticipation scientifique". Mais, c’est vrai, il y a Jackie Chan
(dans le rôle du domestique français Passe-Partout, si, si !). Pourtant, le film n’en est
pas un enchaînement de combats d’arts martiaux pour autant, le texte de Verne est respecté dans les
grandes lignes, avec quelques amĂ©nagements, bien sĂ»r, les clins d’œil Ă l’Histoire sont nombreux
(les rencontres de Phileas Fogg avec Van Gogh, les frères Wright ou la reine Victoria), et la
pétillante Cécile de France rajoute son charme et sa bonne humeur à ce gentil divertissement.
Le
Roi Arthur de Antoine Fuqua. Ami spectateur qui recherche la légende arthurienne,
ne va pas voir ce film, tu seras déçu : Arthur est un soldat romain, point de Camelot
mais un avant-poste en (Grande-)Bretagne situé au niveau du mur d’Hadrien, la frêle Genièvre
est devenue une farouche guerrière (et elle combat avec une espèce de bikini du plus bel effet),
le champion Lancelot est un mercenaire Sarmate obligé de se mettre au service de Rome pendant
une quinzaine d’années, et point de Graal, d’Excalibur ou de magie...
Fuqua a essayé de mettre en scène une vision historique
plus que légendaire du roi Arthur, et même si ça ne tient pas la route (les historiens soulignent
en effet de criantes invraisemblances historiques et erreurs chronologiques), l’intention
est louable et le rĂ©sultat intĂ©ressant. À ceux qui prĂ©fèrent la "vraie" (?) lĂ©gende Ă cette
tentative historisante, je ne peux que conseiller de revoir l’excellent film
Excalibur
de John Boorman qui n’a pas trop mal vieilli bien qu’il date du tout début des années 1980...
I, robot
de Alex Proyas. Dans un futur proche, les robots sont présents partout, au service de l’humanité.
Un détective enquête sur l’accident (meurtre ou suicide ?) d’un chercheur en robotique...
qui le mène sur la piste d’un robot, machine qui, par construction, est dans l’incapacité de faire
du mal. Gentil film inspirĂ© de l’œuvre d’Asimov, avec quelques dĂ©fauts navrants
(comme l’omniprésence de la publicité pour des produits curieusement d’aujourd’hui) mais de jolis
effets spéciaux et un scénario plutôt réussi. Attention, le fait de regarder ce film ne vous
dispense pas de lire les livres du bon docteur Isaac Asimov ! :-)
Dimanche, le 18 juillet 2004
Albator
Il y a quelques jours, j’ai terminé de visionner les épisodes de la
série Albator, dans sa version 78, dessin animé connu aussi sous son nom
japonais de « UchĂ» Kaizoku » ou anglais de
« Captain Harlock ».
Il y a deux mois, j’avais parlé d’une série, San Ku Kaï,
dans laquelle j’avais retrouvé, outre un brin de nostalgie, de nombreux
points commun avec les premiers Star Wars de George Lucas.
Mais quel intérêt allais-je trouver à regarder 5 DVD de plus
de 3 heures chacun totalisant 42 Ă©pisodes ?
Certes, une telle épreuve aurait été impossible au sujet de Goldorak ou
du Capitaine Flam. Le premier parce que chaque Ă©pisode Ă©tait construit
de manière stéréotypée, le second parce qu’il se voulait trop hard science
alors que tout cet enrobage scientifisant (vu avec le recul et une culture
scientifique acquise par des années d’études et de curiosité) n’était qu’une
ridicule fumisterie.
Et Albator, alors ? Remettons nous dans le contexte :
À l’aube du 31ème siècle, l’humanitĂ© asservie par la technologie
des robots vit dans l’opulence et ne voit pas arriver la menace d’invasion
de la terre par les terribles Sylvidres. Le capitaine Albator Ă la tĂŞte de son
équipage, incompris de tous et placé au rang de renégat s’aperçoit du grand
danger menaçant les terriens et part en direction de l’espace...
Albator, c’est certes un manga où les dessins de Kazuo Komatsubara
peuvent paraître bien éloigné de la richesse à laquelle nous ont habitués
les studios Disney car la plupart des personnages principaux
sont caricaturalement grands et minces alors que les autres sont petits
et gros. Mais il n’y a pas que ça. Ce n’est pas non plus la
simple transformation science-fictive des classiques aventures
de pirates. Non, Albator, c’est une réinterprétation originale de nombreux
mystères de l’humanité dans un ensemble cohérent.
En effet, les traces de civilisations disparues telles que les pyramides
d’Egypte ou d’Amérique précolombienne, les cités englouties et
le triangle des Bermudes, résulteraient, dans la vision proposée
par l’auteur original Leiji Matsumoto, d’un témoignage d’une
civilisation extraterrestre terriblement avancĂ©e par rapport Ă
l’humanité et qui aurait visité la planète Terre il y a des milliers
d’années. L’invasion des Sylvidres, au quatrième millénaire, s’avérerait
ainsi facilité par une excellente connaissance du terrain, la mise
en place d’un énorme service de renseignement, et surtout par l’indifférence
d’une population terrienne réticente à tout type d’effort et à toute décision.
Albator, c’est aussi une critique sociale : face à l’attitude aveugle d’une
civilisation post-industrielle décadente, la seule voie de salut est la rébellion.
Le drapeau noir à tête de mort des pirates devient alors la bannière de la liberté.
Albator, c’est enfin une grande finesse de jeu psychologique, bien loin
d’une vision manichéenne trop souvent présentée aux enfants, les premiers
spectateurs de ce type de divertissement. Le capitaine Albator
a beau sembler un homme très froid, il est prêt à jouer la vie de son équipage pour
sauver Stelli, la petite fille dont il est le tuteur. Vilak, le ministre de
la défense terrienne et ennemi juré d’Albator, ne voit d’abord dans le capitaine
qu’un vulgaire pirate... mais découvrant la vraie nature du combat d’Albator,
il se rallie à lui jusqu’à la mort. Les Sylvidres, ces amazones de l’espace,
sont des femmes au charme trouble mais cela ne les empêche pas d’user
des pires méthodes employées
en temps de guerre. Au sein même des rangs de ces femmes soldats, l’ambiguïté
est aussi de mise : la reine Sylvidra aussi doute du rôle qu’elle a à jouer envers
son peuple et ne peut faire autrement que de se résoudre à sacrifier une amie
qui s’est rebellée ; il y a des civils, hommes et femmes, que convoient
les Sylvidres dans leur armada et parmi les femmes militaires, nombreuses
sont celles qui finissent par ne plus croire au bien-fondé de leur mission
de colonisation de la Terre. Car l’ambiguïté des sentiments règne en
force dans Albator, que ce soit un sentiment envers un parent (Ă noter
qu’un Ă©pisode s’intitule mĂŞme « le complexe d’Œdipe » !),
envers un ami ou envers l’être aimé.
Je tiens enfin Ă ajouter que de nombreux Ă©pisodes se terminent par le
sacrifice d’un personnage, soit découvert dans l’épisode, soit suivi
dès le début de la série. Même si, pour les Japonais, cela reprend un
événement bien particulier de leur histoire, à savoir le comportement courageux
mais suicidaire des aviateurs kamikazes, une telle attitude a également une résonance
particulière dans notre civilisation occidentale, où, baignant
dans des valeurs judéo-chrétiennes, la notion de sacrifice a aussi
son importance.
Dimanche, le 11 juillet 2004
Les copains
Ça y est, j’ai reçu dans ma boĂ®te aux lettres le nouveau
Bifrost, la « revue
des mondes imaginaires ». Dans ce numĂ©ro, le
35ème, un spĂ©cial « aventures spatiales ».
Au menu, des nouvelles de Thomas Day, James Patrick Kelly et Michael Swanwick,
ainsi qu’un long article de Robert Silverberg sur la profession d’auteur
de science-fiction.
Mais aussi...
Mais aussi un entretien de l’ami
Jean-Jacques Girardot...
Mais encore, dans l’édito, l’annonce de la création d’une nouvelle maison
d’édition, spécialisée dans le domaine des littératures de l’imaginaire
et dont le directeur littĂ©raire n’est autre que le «
Capitaine »
André-François Ruaud. Cette maison d’édition, appelée
les moutons électriques éditeur et dont la premier titre paraîtra
Ă la rentrĂ©e 2004, nous promet du bon et du beau (nous n’en doutons point, avec A.-F. Ruaud Ă
la barre, l’esthétique et l’intelligence des textes seront au rendez-vous).
Longue vie aux
moutons Ă©lectriques !
Dimanche, le 16 mai 2004
San Ku KaĂŻ
Samedi dernier, en musardant parmi les rayons d’un bouquiniste,
j’ai découvert quelques livres intéressants... et j’ai aussi
déniché, dans une pile de DVD à 6 euros, les six
premiers épisodes de la série San Ku Kaï.
Ah... San Ku KaĂŻ ! Je ne devais
pas encore être entré au collège quand je regardais ces fameux épisodes...
Je me souviens avoir été fasciné par la série japonaise et, jusqu’à hier, je
ne parvenais pas à m’expliquer cet engouement. Je sais que, à l’époque,
alors que mes parents sacrifiaient aux dieux de la consommation et
faisaient leurs courses dans les grands magasins le samedi après-midi,
ils m’abandonnaient parmi d’autres rejetons devant l’empilement
de télévisions du magasin. J’étais ravi car, même si le son n’était
pas terrible en raison du grand nombre de télévisions et
chaînes Hi-Fi allumées et même s’il n’était pas évident de
s’asseoir, j’avais droit à une (et même plusieurs) télévision en
couleur pour suivre mon Ă©mission favorite.
Mais qu’est-ce qui pouvait expliquer cette fascination ?
Cela a été ce désir de compréhension plutôt qu’un élan nostalgique
qui me poussèrent à acheter ce DVD.
Et je peux dire que je n’ai pas été déçu...
San Ku Kaï, c’est une adaptation trait pour trait
de la Guerre des Étoiles de George Lucas. La (première)
trilogie américaine était sortie en 1977, 1980 et 1983, et la série
japonaise était arrivée sur les téléviseurs français dans ces années-là .
Tout comme dans la Guerre des Étoiles, il y a dans
San Ku KaĂŻ aussi bien des batailles spatiales que
des batailles au sol sauf que,
dans ce dernier cas, les combats au sabre-laser, héritiers des combats de
chevaliers occidentaux, ont été remplacés par une version futuriste
de combats d’arts martiaux bien orientaux.
Tout comme dans Star Wars, les gentils sont une poignée de
rebelles désordonnés luttant contre une autorité tyrannique
(l’infâme Golem XIII, roi des Stressos, à la place de l’Empereur
Galactique), les méchants sont des individus cruels fortement militarisés
avec de terribles vaisseaux de combats (les Laserolabs
ressemblent comme des frères aux X-Wings, sauf qu’ils ont 6 branches
au lieu de 4), et le chef exécutif des méchants est un être cruel
(les costumes du commandant Volkor et du général Khomenor
ressemblent d’ailleurs beaucoup à celui de
Dark Vador).
L’équipe du vaisseau San Ku Kaï est composée de
l’impétueux jeune homme qu’est Ayato (l’équivalent de Luke Skywalker),
du vieux routard séducteur qu’est Ryû (Han Solo), d’une créature
extraterrestre qu’est l’homme-singe Siman (Chewbacca) et du robot de
compagnie Sidéro (tenant à la fois de R2D2 et de C-3PO).
Mais bien sĂ»r, il y a la « Nipponese touch » :
en plus des combats au sol qui doivent beaucoup au Kung fu et au cinéma
de Hong Kong, il y a les mimiques des
monstres qui ont l’air d’être fortement inspirées du théâtre Nô.
Et alors, qu’est-ce qui peut bien intéresser un garçon de moins de
10 ans ? La richesse des combats (« San Ku KaĂŻ,
c’est la bataille ! » chante le gĂ©nĂ©rique),
aussi bien dans l’espace que sur la terre ferme, avec des pirouettes
réalisées dans tous les sens (j’ai enfin compris les trucages :
certaines parties sont montées à l’envers et les sauts périlleux sont
exécutés à partir de trampolines hors du champ de la caméra), et bien que l’on ne voie pas une
goutte de sang à l’écran, la série est quand même marquée par la
cruauté (les acteurs miment avec force leurs souffrances dans la mort).
Enfin, avec Ayato qui, sans devenir un chevalier Jedi, effectue
au sortir de l’école (de pilote intersidéral) son apprentissage de
la vie au contact de son aîné Ryû, San Ku Kaï a
tout du « roman d’apprentissage »,
et donc tous les ingrédients pour séduire le petit garçon que
j’étais...
Jeudi, le 8 avril 2004
Impressions cinéphiles...
...ou, si je n’ai pas eu le temps de poster de message, c’est simplement parce que je suis
allé voir 5 films depuis vendredi dernier...
Vendredi soir : Immortel
(ad vitam), film français réalisé par Enki Bilal,
avec Linda Hardy (l’ex miss France), Charlotte Rampling, Thomas Kretschmann et plein
d’autres humains et entités virtuelles...
À la fin de notre siècle, une pyramide extraterrestre flotte au-dessus
de New York. À son bord, Horus, le dieu Ă tĂŞte de
faucon de l’Ancienne Égypte, apprend qu’il a perdu son
immortalité, aussi descend-il sur
Terre afin de chercher à la fois un corps humain capable de l’accepter
et une femme avec qui il pourra se reproduire et retrouver indirectement,
à travers une lignée, son immortalité.
Film élégant, mélange étonnant de personnages réels plus ou moins grimés
et d’êtres de synthèse, un grand moment de science-fiction à la française
(avec une multitude de rĂ©fĂ©rences baudelairiennes), une œuvre qu’il
faut vraiment voir même si le scénario est un peu léger
(Serge Lehman – l’ex Ă©toile montante de la science-fiction française –
a pourtant travaillé avec Bilal) et si les individus synthétiques
sortis tous droits de la bande dessinée originelle
contrastent un peu trop violemment avec les acteurs véritables.
Dimanche matin : Agents secrets, film français de Frédéric Schoendoerffer,
avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Charles Berling, André Dussollier et
Ludovic Schoendoerffer.
Un agent se fait tuer dans le sud de l’Espagne, mais la DGSE
parvient à récupérer sur son cadavre la puce renfermant des
informations importantes sur un trafic d’armes avec l’Angola.
Une nouvelle mission se met alors en place pour couler le bâteau
effectuant la contrebande.
Les agents secrets, ce sont des hommes et des femmes employés par le
gouvernement pour réaliser des missions non officielles. Ce film
montre avec une précision quasi-documentaire (on est loin des
délires des James Bond) leurs méthodes,
leurs moyens d’action, mais aussi leurs doutes.
Qui manipule qui ? Les super-soldats ne sont finalement que
des pions de l’État...
Dimanche soir :
Baboussia, film
franco-russe de Lidiya Bobrova avec Avec Nina Choubina, Anna Ovsiannikova,
Olga Onishchenko et Vladimir Koulakov.
Quelque part en Russie, Baboussia vit sa vie de femme-courage.
Seule, elle a élevé ses enfants et petits-enfants.
Mais à la mort de sa fille, elle se retrouve sans maison et est hébergée
un moment chez sa sœur avant de devoir trouver un nouveau logis.
Film touchant sur l’ingratitude des jeunes générations vis à vis des anciennes,
ce douloureux problème de société est ici coloré par l’exubérance
de l’âme slave, les fantômes du communisme et la présence de la guerre (en Tchétchénie).
Gros coup de cœur.
Lundi soir :
Big fish,
film américain de Tim Burton avec Avec Ewan McGregor, Albert Finney,
Billy Crudup, Jessica Lange, Alison Lohman et Marion Cotillard (une Française !).
Edward Bloom raconte des histoires. Il a raconté des histoires toute sa vie,
et sa vie, ce sont ces histoires. Mais il est à présent à la fin de sa vie, et son fils
William, qui s’était brouillé avec lui depuis une histoire de trop
(une histoire qui lui avait volé la vedette à l’occasion de son propre mariage),
retourne au domicile parental. William cherche à comprendre qui était son père, trop
souvent absent, qu’il n’a connu qu’à travers toutes ces fameuses histoires. Qu’y a-t-il
de vrai derrière toutes ces légendes ?
Une réelle surprise. Et une surprise excellente. Voilà un film
qui traite des histoires qui peuplent l’imaginaire américain, ces fameuses
légendes urbaines ou plutôt, ici, rurales, et qui parvient, malgré la thématique,
à éviter les clichés (certes, le fils vivant en France travaille à Paris et il était
inévitable d’avoir une vue de la Tour Eiffel depuis le bureau de celui-ci),
il s’agit là d’une peinture admirable d’une délicate relation père-fils
vue dans un monde réenchanté. Bravo monsieur Burton.
[Edit : oui, il n’y a que quatre critiques de films, le
cinquième, c’est ma vie !]
Dimanche, le 30 novembre 2003
Ce qu’ils en pensent...
Quelques critiques de professionnels du domaine de la nouvelle
« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(Ă©crite en collaboration avec Jean-Jacques Girardot)
et de l’anthologie uchronique
Passés recomposés
dont elle est issue (textes réunis et sélectionnés par André-François Ruaud,
et publiés dans la collection Science Fantasy des
Éditions Nestiveqnen en septembre 2003) :
- la critique de l’érudit
Pascal J. Thomas
sur la liste de discussion TiF (Time in Fictions),
à paraître dans KWS ;
- la critique du terrible expert
Éric B. Henriet
sur le site de Markus Leicht.
À noter aussi,
Passés recomposés est
le coup de cœur de la Porte des Mondes.
Mardi, le 16 septembre 2003
Avis publicitaire : Passés recomposés,
anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud
Samedi matin, je suis allé à la Poste chercher une lettre qui,
d’après mon facteur, ne rentrait pas dans la boîte.
Effectivement, je venais de recevoir des
Éditions Nestiveqnen
les exemplaires d’auteur de mon premier texte de fiction publié.
Émotions...
Les uchronies, ainsi que les présente l’anthologiste
André-François Ruaud,
ces sont ces « histoires alternatives »,
des utopies temporelles. Treize auteurs se sont
intéressés à ce qu’aurait pu être l’Histoire à partir d’un
point de divergence, un événement qui ne s’est pas réalisé
mais qui aurait pu l’être.
Et si, et si...
- et si, en l’an 500 de notre ère, l’Égypte des
Pharaons avait pu maintenir sa puissance en faisant
alliance avec les autres peuples de la Méditerranée
contre Rome ? (« Tels le Jonc et l’Abeille »,
P.J.G. Mergey) ;
- et si, en 1618, dans une contrée perdue d’Autriche, un paysan
avait recueilli un être étrange, venu d’on ne sait où, et ayant
la curieuse propriété de transpirer
un gaz hilarant, pour le présenter à son prince ?
(« Quelques Ă©pluchures de politique », Roland Fuentès) ;
- et si, en 1748, les grands savants, artistes et aventuriers d’Europe
s’étaient réunis à la cour du roi Frédéric II pour mettre leurs
talents en commun afin de tenter de créer le nouvel Adam ?
(« La VĂ©nus anatomique », Xavier MaumĂ©jean) ;
- et si, en 1793, les Anglais avaient fait alliance avec des créatures
surnaturelles pour étouffer la jeune République française ?
(« Comment Gaby dĂ©livra La Caroline
avec l’aide du Triton Garglogote », Marie-Pierre Najman) ;
- et si, en 1796, le jeune général Bonaparte s’était entouré de nouvelles
machines de guerre lors de ses conquĂŞtes transalpines ?
(« La Rose blanche de Bonaparte », Franco
Ricciardiello, traduit par Éric Vial) ;
- et si, en 1909, une société de dirigeables, qui avait su gagner
sa puissance grâce à une nouvelle source énergétique, s’intéressait
de trop près aux travaux présentés à Paris par les plus grands savants
du monde entier ?
(« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
Jean-Jacques Girardot & Fabrice MĂ©reste) ;
- et si, en 1914, Pierre Curie, rescapé d’un accident qui aurait dû
le tuer, avait conçu, avec l’aide d’autres savants, une arme formidable
pour alerter l’opinion internationale de la catastrophe que serait une
guerre mondiale ?
(« Pour l’exemple », Jean-Baptiste Capdeboscq) ;
- et si, en 1920, la France avait pu disposer d’une énergie de pile
à hydrogène et que la Grande Guerre avait débuté avec quelques années de
retard ?
(« Der des ders », Jean-Jacques RĂ©gnier) ;
- et si, en 1940, au Mexique, le savoir des Aztèques et les connaissances
naissantes en biologie moléculaire avaient pu tenter de ramener
à la vie Léon Trotski victime d’un attentat ?
(« Le MausolĂ©e de chair », Jonas Lenn) ;
- et si, en 1968, le monde était devenu le terrain d’une guerre entre
humains et loups-garous à la suite de la dispersion d’un virus
mutagène par l’armée nazie quelques 23 ans plus tôt ?
(« Lupina satanica », RaphaĂ«l Colson) ;
- et si, en 1993, une grenouille bioaméliorée pouvait écrire
des romans populaires, parler et penser comme un ĂŞtre humain ?
(« Neurotwistin’ », Laurent Queyssi) ;
- et si, en 2121, au large d’Uranus,
les armées républicaines de la Terre et des
Colonies ÉmancipĂ©es, hĂ©ritières de ceux qui firent
tomber l’Empire que Bonaparte avait sû maintenir pendant plus
de deux siècles après sa conquête de la terre des Pyramides,
devaient livrer bataille Ă la puissante flotte des Ramessides,
ces extraterrestres qui furent considérés par des dieux
sous l’Égypte des Pharaons ?
(« La StratĂ©gie Alexandre », Ugo Bellagamba).
En plus, la couverture de Formosa est très jolie :
Alors, qu’attendez-vous pour courir l’acheter ?!
Passés recomposés, anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud,
collection Science Fantasy, Nestiveqnen Éditions, septembre 2003,
ISBN : 2-910899-80-2, 17,70 euros (prix conseillé).
Dimanche, le 13 juillet 2003
À visage dĂ©couvert
Les films de ma vie...
Et pour 10 de plus :
- After Hours
(Martin Scorsese, 1985).
Parce qu’il change un tout petit peu ses habitudes,
un informaticien de New York va vivre une nuit
de cauchemar. Hilarant. Tragique. Absurde. Superbe.
- Brazil (Terry Gilliam, 1984).
De l’absurde, encore, dans cette société futuriste peinte avec
grand art par
un ancien des Monty Python.
- La Cité de la peur (Alain Berberian, 1993).
Les Nuls, le film. À voir plusieurs fois, on y redĂ©couvre
à chaque fois un nouveau gag. Une bouffée d’oxygène qui rend content
(Non, Dominique !)
- Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982).
NĂ©cessairement. La troupe du Splendide au meilleur de sa forme.
- C’est arrivé près de chez vous
(Remy Belvaux et André Bonzel, 1992).
Benoît Poelvoorde en tueur en série. Humour noir, très noir, filmé en noir
et blanc. Complètement fou, et pourtant si réaliste
(Reviens, gamin, c’était pour rire !)
- Simple Mortel (Pierre Jolivet, 1991).
Coup de cœur pour ce film du frère de l’humoriste, hĂ©las assez peu
remarqué à sa sortie. De la science-fiction sans effets spéciaux. Si, si.
Une histoire haletante. Du grand art.
- The Breakfast Club (John Hughes, 1985).
Mon film d’ado. Une jolie note d’espoir.
- Purple Rain (Albert Magnoli, 1984).
Plongeon dans les années quatre-vingt.
Prince, du temps de sa splendeur.
Et la bombe du moment : Apollonia Kotero.
When Doves Cry, un petit bijou.
Et Purple Rain, le slow de plus de huit minutes.
OK, faut être adolescent pour vraiment apprécier.
- Les films de Krzysztof Kieslowski.
Certes, il a une orthographe impossible (il ne peut pas
s’appeler « Christophe » comme
tout le monde ?) et il a eu le mauvais goût de
mourir trop tôt. Mais le réalisateur et scénariste
polonais nous a gratifiĂ© de quelques chefs d’œuvre
avant de s’éteindre. Et il filmait à merveille la magnifique Irène Jacob, dans
La Double Vie de VĂ©ronique ou Trois couleurs : Bleu.
Sans compter les morceaux de choix de la série du Décalogue.
- Les films de Claude Lelouch.
Mes favoris :
Un homme et une femme (Chabadabada...),
Itinéraire d’un enfant gâté,
la Belle Histoire,
Tout ça... pour ça !,
Les Misérables...
L’homme-orchestre du cinéma filme la vie, les sentiments,
les hasards, les rencontres, ses femmes (il faut avouer
qu’il a plutôt bon goût) et... c’est beau !
Vendredi, le 11 juillet 2003
À visage dĂ©couvert
Les films de ma vie...
S’il ne fallait en retenir que 10 :
-
Blade runner
(Ridley Scott, 1982).
Adapté de la nouvelle de Philip K. Dick portant le joli titre de
Do Androids Dream of Electric Sheep?, ce film reprend, dans l’univers
du cyberpunk, l’éternelle question
« qui suis-je ? »
en la formulant sur le mode « suis-je humain ou un
ĂŞtre artificiel ? ».
Film superbe, avec une esthétique que l’on trouve trop rarement
en science-fiction, Ă part quelques autres merveilles comme
Bienvenue Ă Gattaca (Andrew Niccol, 1997).
Pour l’anecdote, J’ai découvert ce film en vidéo, des années après sa
sortie, je l’ai vu plus de six fois sur cassette ainsi qu’une fois,
tout dernièrement, au
cinéma dans le cadre de
la nuit
de la science-fiction d’Oullins.
- Metropolis (Fritz Lang, 1926).
Le chef d’œuvre du genre. Source d’inspiration essentielle,
par exemple du sympathique Cinquième élément (Luc Besson, 1996).
L’histoire peut sembler aujourd’hui un peu simple mais les images ont
une telle force !
- Monty Python, la vie de Brian (Terry Jones, 1978).
Mon préféré des Monty Python. La vie d’un type qui n’a pas de
chance et qui ne sera pas retenu par l’Histoire, contrairement à un
certain JĂ©sus avec lequel il partage pourtant pas mal de points communs.
Hilarant du début à la fin !
- La Grande menace (Jack Gold, 1978).
En anglais, "The Medusa touch", film fantastique avec
Richard Burton et Lino Ventura. Étonnant.
Parfois j’ai cru avoir le même pouvoir (le terme "malédiction"
conviendrait mieux cependant) que l’étrange
Morlar, l’immortalité en moins.
- Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
(Jean Yanne, 1972). Une belle critique de la société de consommation
des années Pompidou. Vu un grand nombre de fois à la télévision,
ce film m’a marqué par son cynisme et son humour noir.
- Le
fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2000).
Une adorable petite bombe d’optimisme, ou comment apprécier les petits plaisirs
simples de la vie. Mention spéciale à Jeunet pour sa facilité à passer
d’un genre l’autre : avant Amélie, il avait réalisé
Alien, la résurrection...
- Les Temps modernes (Charlie Chaplin, 1936).
Avant le Dictateur (1940), dans la suite des
Charlot, ce film plein d’humour et d’émotion est une
description au vitriol de la société contemporaine et des nouvelles
conditions de travail des ouvriers. Derrière les mimiques, il
y a un cri. Mais les films de Chaplin, ce sont aussi sa vie Ă
l’écran : du gamin miséreux à sir Charles Spencer Chaplin,
une vie pas vraiment rose.
- Moulin Rouge (Baz Luhrmann, 2001).
Hallucinant !
Un Montmartre fantasmé à la fin du XIXe siècle.
De l’émotion, de l’exubérance, des reprises musicales audacieuses,
un film Ă couper le souffle.
- E.T. l’extraterrestre (Steven Spielberg, 1982).
J’avais à peu près l’âge d’Elliot quand j’ai vu ce film au cinéma.
Le premier film que j’aie vu sans être accompagné.
Un film inoubliable.
Je trouve qu’après E.T., Spielberg a eu bien du mal à réaliser un bon
film de science-fiction : ce n’est qu’en 2002
avec Minority report que j’ai retrouvé
la magie du Spielberg d’antan...
- Fantasia (Walt Disney, 1940).
Le premier film vu au cinéma. J’étais tout petit. J’en garde
un souvenir confus bien qu’émerveillé. De belles images
colorées, des histoires toutes simples... et la Musique !
J’ai retrouvé un peu de ce bonheur, récemment, avec
Fantasia 2000. Comme beaucoup,
j’ai grandi avec les films des studios Disney... mais, avec le
recul, j’ai été troublé de remarquer certains faits des plus
dĂ©rangeants, voire malsains, dans cette œuvre.
Un exemple d’une telle curiosité ? Prenons
le Livre de la jungle. Vous souvenez-vous
de la scène où Mowgli se retrouve chez le roi des singes ?
À quoi ressemblent les singes ? On dirait qu’ils ont
des traits négroïdes. Et que chantent-ils ? Du jazz, musique
black par excellence. Et quelles sont les paroles du roi singe ?
« Je veux ĂŞtre un homme comme toi ! »
Comme si, dans ce film, les auteurs sous-entendaient que les Noirs
ne peuvent pas prétendre à l’humanité... Et ça passe innocemment
devant les yeux de nos chères petites têtes blondes, et rousses, et
brunes ? Oui, vraiment : c’est malsain. Parents, prudence...
Dimanche, le 13 avril 2003
Avisés, les conseils de Bifrost !
Chouette ! J’ai trouvé vendredi dans ma boîte aux lettres le
dernier numéro de la revue
Bifrost
des Éditions du BĂ©lial’.
Et ce numéro 30, avec ses nouvelles, critiques, interviews
et infos, je l’ai dévoré, comme d’hab’...
Première nouvelle, celle de Catherine Dufour :
Je ne suis pas une légende.
Ces quatorze pages, clin d’œil au roman de Richard Matheson, nous racontent
l’histoire de Malo, un antihéros qui fait tout son possible pour rester
humain dans un univers où ceux de son espèce sont devenus des vampires.
Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture dont est tiré un extrait de ce
texte, la nouvelle est pleine d’humour noir et de cynisme, la provocation gratuite
n’est pas aussi fréquente.
Un autre texte rafraîchissant :
Faërie Boots de Johan Heliot.
En une dizaine de pages, l’auteur de
La lune seule le sait nous emmène
sur les traces d’une rock star en revisitant la magie d’un conte de Perrault.
L’Arbre aux lucioles de Jack Williamson, est un tout petit texte (4 pages)
de fantastique champĂŞtre dans un bled paumĂ© des États-Unis. Bof.
Le Goût du sang de Michel Pagel est une très belle histoire à chute.
En 8 pages, un voyageur interstellaire immortel raconte Ă son ami
combien peut s’avérer problématique le fait d’avoir trouvé l’amour en la
personne d’une ravissante Andalouse.
Enfin,
Le Canot de Richard Paul Russo décrit en 12 pages la
lente agonie d’un équipage d’une capsule de survie perdue dans un
non-secteur du non-univers...
Pour la partie critique, il y a bien sĂ»r les coups de cœur... mais aussi
les coups de gueule, en particulier ceux du féroce Cid Vicious qui s’en prend
aux (trop) jeunes auteurs de
fantasy et de
space opera que
des maisons d’éditions laissent publier des cycles sans fin, sans style
et sans histoire... À noter, la critique en demi-teinte
d’
Un Amour d’outremonde
de Tommasion Pincio par le marsien Laurent Queyssi. J’en avais parlé
dans mes archives, trouvant au contraire
ce livre plutĂ´t pas mal...
Les interviews : Catherine Dufour, auteur aux textes déjantés
(outre la nouvelle présente dans ce numéro de Bifrost, elle poursuit un
cycle intitulé
Quand les dieux buvaient avec les titres
Blanche-Neige
et les lance-missiles,
L’ivresse des provideurs et
Merlin, l’ange chanteur qui ne semblent pas piqués des hannetons).
Interview aussi de Fabrice Colin, qui, outre quelques titres intéressants,
à le bon goût de s’appeler Fabrice et d’être né en 1972...
Et encore, tout plein de critiques de romans, recueils et BD,
d’infos et d’études (allant du phénomènre
Perry Rhodan à la chute des météorites en passant par la
science-fiction des années 1930), etc.
Idéal pour se changer les idées et précieux avant de se ruer sur les
nouveautés S.-F. en librairie.
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Dimanche, le 19 janvier 2003
Ah, visiteurs de ce blog, d’où venez-vous ?
Voici une semaine de folie furieuse qui s’achève.
Une semaine où j’ai passé des nuits plutôt brèves
(je me suis levé à 4 heures mercredi, 3 heures
jeudi et 1 h 30 du mat’ vendredi afin de boucler
le programme de recherche d’un important dossier).
Une semaine où je n’ai
pas vraiment eu le temps de poster des nouvelles sur ce blog.
Une semaine où j’ai été un des acteurs
malheureux de l’accident qui a permis à un
jeune homme désespéré de mettre fin à sa vie.
Alors, bien entendu, j’ai essayé d’avoir
un week-end calme, même si je n’ai pu m’empêcher de
passer au labo samedi après-midi (on ne se refait pas).
Je suis allé au ciné, j’ai vu ce matin
Gangs of New York
de Martin Scorsese
ainsi que, hier,
Le pharmacien de garde,
l’excellent film de Jean Veber.
Un mot sur ce dernier film
oĂą Guillaume Depardieu et Vincent Perez se partagent
l’affiche : comme dans
Brocéliande, il
y a des histoires de druides et de meurtres en série,
comme dans
Brocéliande, il y a la même charmante
actrice blonde qui se fait tuer d’une horrible manière,
mais contrairement Ă
Brocéliande, tout est
réaliste, bien filmé, sonnant assez juste (on regrettera quand même Légitimus
en travesti et un Depardieu bien trop sensible pour un flic), et surtout,
surtout, il y a quelque chose à gratter derrière le
film, ce qui est loin d’être le cas de
Brocéliande...
Sans transition, chers lecteurs,
voici un petit état des différentes
façons sur ce blog...
Alors que l’ancienne version de
Singuliers sur
Blogger
se trouvait complètement parasitée par des recherches sur
les manières de fabriquer une b*mbe artis*n*le ou de récupérer les
M*3 des P*pSt*rs et autres St*r Ac*d*my, si vous arrivez
ici, c’est que vous êtes essentiellement passé à travers
des liens amis ou que les requêtes que vous avez effectuées
dans un
moteur
de recherche se sont avérées pertinentes.
Parmi ces requĂŞtes, nous avons :
- des personnes qui s’intéressent à mes
recettes (de gâteaux) au four micro-ondes (d’ailleurs
Arkadia
les teste auprès d’un comité de goûteurs, si, si !)
- quelqu’un qui voulait avoir une critique du
bouquin de Tommaso Pincio (ça fait plaisir) :
"un amour d’outremonde"
- des recherches de blogs selon des critères
géographiques : "blog Lyon" ;
- une personne qui a cherché à avoir des informations
sur l’accident de mardi : "mort tramway Berthelot Lyon" ;
- des recherches de critiques du film Brocéliande dont je
parle incidemment dans le questionnaire d’Un
Instant/7 Instants ;
- les inévitables erreurs de direction :
- "photo de tombe de Kurt Cobain" (avec la critique
d’Un amour d’outremonde)
- "le loup Tex Avery" (parmi les personnages de dessins animés
évoqués dans les réponses au questionnaire d’Un
Instant/7 Instants) ;
- "fève de collection" (en rapport avec la recette de gâteau
pour l’Épiphanie.
Jeudi, le 9 janvier 2003
Ă€ Wishangton, tombe la pluie plus que de raison
Non, pas "Washington" la capitale, celle du District de Colombia,
mais l’État de Washington, dans le nord-ouest des States,
sinon j’aurais dit un truc du genre "À Wishangton, tombe un avion".
Bon, bref, je voulais parler d’
Un amour d’outremonde de Tommasio
Pincio, un roman publié dans la collection "Lunes d’Encre" de Denoël,
traduit par Éric Vial. Attention, ce bouquin ne sortira que la semaine
prochaine en librairie, j’ai eu la faveur de le lire en avant-première
(merci
Ugo !).
Homer "Boda" Alienson (le bien nommé) vit sa vie asociale à Aberdeen, un
bled paumĂ© de bĂ»cherons, dans l’État de Washington, oĂą il n’arrĂŞte pas
de pleuvoir.
Gamin, Homer collectionne les jouets débiles (lance-soucoupes volantes en plastique
et pistolet-laser en fer blanc). Un jour, après avoir visionné un film sur les
body-snatchers,
il décide d’arrêter de dormir pour ne pas devenir
différent
(les
body-snatchers s’emparant des corps pendant le sommeil).
Il passe ainsi plus de 18 ans sans dormir, ce qui lui permet entre autre d’obtenir un emploi
de gardien de nuit dans la bibliothèque municipale jusqu’au jour où il comprend qu’il
est plus simple de gagner sa vie en revendant ses babioles futuristes aux troglodytes
coincés dans la nostalgie.
Une nuit, il rencontre Kurt, un clochard céleste qui vit
sous un pont et qui pêche des poissons dans la rivière empoisonnée. Homer lui parle
de son problème d’insomnie et Kurt, qui le comprend, lui donne un sachet "d’arrangement".
Les années passent, Homer s’arrange de plus en plus, Kurt crée, dans la peinture
et la musique et finit par monter un groupe de punk rock qui prend comme nom l’idéal recherché
par le bouddhisme.
Une recherche de l’amour ? Difficile à dire, ces amours prenant
l’apparence de Laura Palmer, de l’Héroïne ou de l’extraterrestre Molly.
Chronique d’une déchéance ? Pas vraiment car, quand on part de rien, on peut
difficilement aller plus bas.
Biographie fantasmée de Kurt Cobain ? Non plus, car, comme
il est indiqué en préface, "dans ce roman, les personnes, les événements et les lieux
ne correspondent en aucun cas à des personnes et à des événements du monde réel.
La vérité biographique n’existe pas, et même si elle existait, nous ne saurions qu’en faire".
Un livre féroce et drôle.
Jeudi, le 26 décembre 2002
Ah, virtuels dédales !
Aujourd’hui, c’est la Saint-Étienne,
aussi vais-je vous parler d’un auteur stéphanois :
Jean-Jacques
Girardot.
Jean-Jacques est un auteur que j’apprécie tout
particulièrement, aussi bien pour ses écrits dont les thématiques me
parlent vraiment (peut-être parce qu’il est aussi docteur en
informatique), que pour ses compétences scientifiques (nos
laboratoires ont des projets en commun), que parce qu’il s’agit de
quelqu’un de tout simplement attachant.
Auteur des
Pages Françaises de
Science-Fiction, vous pouvez voir Jean-Jacques Girardot aux
conventions et festivals de science-fiction, en barbe et lunettes,
des airs de Pierrot lunaire et de Professeur Tournesol, souvent
accompagné par un elfe blond qui n’est autre que son fils.
En
2001, lors des Utopiales de Nantes, Jean-Jacques a remporté le prix
Alain Dorémieux qui récompense un jeune auteur en lui permettant de
publier son premier ouvrage.
C’est ainsi que nous avons eu la
chance de voir arriver dans nos librairies son recueil de nouvelles
de science-fiction :
Dédales virtuels, publié en 2002
aux Éditions Imaginaires sans frontières.
Petite précision :
en près de 300 pages, le livre
DĂ©dales virtuels ne retrace
pas une histoire de transformation maçonnique.
Pas
compris ?
OK, je reprends : le livre
des dalles
virent truelles ne retrace pas une histoire de transformation
maçonnique. Oui, Jean-Jacques, comme la plupart des membres de la
Gang, est un
expert en jeux de mots. Mais bon, j’assume l’entière culpabilité et
paternité de celui-ci.
Les
Dédales virtuels s’ouvrent
par "Voyageurs", une nouvelle initialement parue dans
Escales sur
l’horizon (anthologie de Serge Lehman publiée en 1999 chez
Fleuve Noir). Dans ce texte qui retrace un premier contact avec une
entité extraterrestre, Jean-Jacques évoque la vie d’une scientifique
à la recherche d’un sens à sa vie, quête douloureuse de l’amour et
de la vérité.
La nouvelle "l’ÉternitĂ©, moins la vie", dĂ©jĂ
parue dans
Cyberdreams n°10 (1997), s’inscrit dans la
thématique du
"brain-downloading" chère à l’auteur australien
Greg
Egan. Dans ce texte, la scientifique Helen Palmer cherche Ă
sauver sa fille sous une forme électronique. Il s’agit d’une très
belle illustration des positionnements juridiques et scientifiques
de notre temps à l’éternel « qui suis-je ? »
métaphysique quand l’entité en question est une intelligence
artificielle.
La nouvelle "Sur le seuil", parue dans la revue
Galaxies n°4 (1997), est une autre réponse à cette question,
lorsque la copie électronique d’un être décédé, à travers ses
propres doutes, diverge de l’original.
"Gris et amer" est une
nouvelle inédite en deux parties traitant non plus du "Soi" mais de
"l’Autre". Dans la première partie, intitulée "les Visiteurs de
l’éclipse", une bande de copains nostalgiques des Beatles mènent un
périple en France pour voir la fameuse éclipse totale qui s’est
produite Ă la fin du XX
e siècle. À cette occasion, ils
découvrent une étrange substance grise et amère, offrande de
l’Autre.
La seconde partie, intitulée "l’Adieu aux étoiles", se
déroule quelques années plus tard dans un monde post-cataclysmique.
Roger, rescapé de la bande, apprend à accepter ces fameux
visiteurs.
Jean-Jacques Girardot a réalisé une étude approfondie
de son texte
ici.
"L’Humain
visible" est un texte paru dans l’anthologie de Stéphane Nicot
Hyperfuturs en 2000 (hors série de la revue
Galaxies).
Thomas, un informaticien travaillant sur le projet
"Visible
Human" découvre que la plate-forme informatique sur laquelle un
être humain a été numérisé à des fins de simulation est dotée d’une
intelligence artificielle. Une relation ambiguë se noue entre Thomas
et l’IA.
"L’Instant d’éternité", autre nouvelle inédite,
parle d’un être sensible qui veut sauvegarder pour toujours un
instant précieux passé avec celle qu’il aime et qui est condamnée.
Mais qui est-il réellement ?
"Simon et Lucie, une
romance", nouvelle déjà publiée dans
Étoiles vives n°5
(anthologie de Gilles Dumay parue en 1998 chez Bifrost/Eacute;toiles
vives) est une histoire d’amour amère sur fond de nanomachines
censées rendre le quotidien plus merveilleux.
La nouvelle "le
Mouton sur le penchant de la colline", parue dans
Escales
2001 (anthologie de Sylvie Denie parue au Fleuve Noir), est ma
nouvelle préférée du recueil.
Pourquoi ?
Parce que la
première fois que je l’ai lue, dans
Escales, j’ai trouvé
qu’il s’agissait là d’un très grand texte, un de ceux qui vous
marquent et qui font que vous n’oublierez jamais plus l’auteur, un
de ces textes trop rares qui vous obligent Ă faire un
break
et qui, même si vous êtes un dévoreur de livres, vous empêchent de
passer aux suivants, tant les personnages, les situations et les
idées sont fortes.
Dans "le Mouton sur le penchant de la
colline", un journaliste et "valideur d’informations" s’intĂ©resse Ă
la neuroprogrammation qu’aurait employée Sadam Hussein entre 2025 et
2030. Cette enquête et d’autres sur le sujet de la
neuroprogrammation vont peu à peu impliquer ce personnage de manière
bien plus profonde...
Ă€ noter, dans ce texte, le docteur Helen
Palmer, de "l’Éternité, moins la vie", fait une brève
apparition.
"Le Jeu de la Création", dernière nouvelle du
recueil, est un inédit traitant d’une société d’insectes pensants.
L’héroïne, Akeyliah, dirige son petit monde, cherchant à faire le
bien de son monde en lui cachant une terrible vérité. Jusqu’à quand
cette despote y parviendra-t-elle ?
Les
DĂ©dales
virtuels, ce sont les labyrinthes de l’esprit quand celui-ci est
artificiel ou transformé par des nanomachines.
DĂ©dales
virtuels, c’est l’ouvrage de Jean-Jacques Girardot, un petit
bijou littéraire à acquérir et à lire d’urgence par quiconque
s’intéresse aux grandes questions humaines portant aussi bien sur
l’identité, sur l’estime de soi, sur le sens de la vie ou sur
l’autre.
Dédales virtuels, c’est de la science-fiction
intelligente, ambitieuse, sans doute exigeante, mais c’est surtout,
derrière le virtuel et l’artifice, l’humain à venir...
Jeudi, le 5 décembre 2002
Havvy Topper !
En rentrant chez moi, hier soir, j’ai
croisé plein d’enfants qui sortaient du cinéma. Ils venaient de voir
Harry Potter et la chambre des secrets de Chris Columbus
(d’après les romans de Joanne Kathleen Rowling).
J’entendaient
nos chères petites têtes blondes (et brunes, et rousses, et châtain,
et...) se raconter les uns aux autres les passages qui les avaient
le plus marqué. La magie du film, dont s’étaient abreuvés leurs yeux
émerveillés, jaillissait de leurs voix, irradiant aux alentours
quelques instants de bonheur fugace...
Décidément, les
enfants sont les meilleurs critiques du monde. Lorsque viennent les
années, hélas, il est de bon ton de bouder son plaisir en achevant
toute Ĺ“uvre sensible et touchante par une opinion assassine.
Vendredi, le 22 novembre 2002
Avignon, Deauville, Paris...
Vincent Delerm, le fils de
Philippe-la-première-gorgée-de-bière, arrive tout doucement dans nos
oreilles avec un album qui porte son nom.
Cet
auteur-compositeur-interprète un peu branchouille a bien du talent.
Ses textes sont autant de tableaux où le quotidien est croqué avec
sensibilité. Il parle d’une vie fantasmée avec une actrice, de la
visite d’un zoo où les vies se dévoilent en miroir face à celles des
animaux en cage, d’une réunion de famille dans les Hauts-de-Seine,
de parents imaginés de l’être aimé, d’un magazine féminin qui lui
fait redécouvrir celle qui l’a quitté (en duo avec Irène Jacob), de
retrouvailles sur fond de Jeux Olympiques d’hiver, d’un spectacle Ă
Avignon où sa voisine présente plus d’intérêt que le théâtre
d’avant-avant-garde, du portrait d’une fille et de ses projets
avortés, d’un couple s’ennuyant un peu à Deauville en hiver, d’une
aventure amoureuse colorant un quotidien Ă la fois banal et
précieux.
Un regard tendre et pertinent sur la vie, tout
simplement, mais il n’y a rien de plus dur que de raconter ces
choses simples qui font la beauté de chaque jour.
Dommage qu’il
n’ait pas beaucoup de voix. Pour ses chansons, cela donne une touche
particulière agréable, mais quand il reprend "Le lundi au soleil" en
public avec Keren Ann, c’est assez malheureux.
Lundi dernier, il
donnait un concert, à la salle Rameau de Lyon. Et je l’ai manqué...
Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry,
publié dans la collection "Lune d’Encres"
de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais
pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a Ă©crit de
nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un
"guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, Ă©diteur de la revue
CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un
véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractérise ? Pour
avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste.
Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne
suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste,
mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas
inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux
bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis
de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă ses
propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et
des prises de position jusqu’au-boutistes.
VoilĂ pour le
personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou
moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité
d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant
figure de quĂŞte de soi, avec un humour proche du "grand"
Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le
fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute
ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure
coĂŻncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.
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Parce qu’on est le fils, le frère, le cousin ou le neveu de quelqu’un.
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De tout ce qui a trait Ă ce genre artistique oĂą intervient le surnaturel.
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Films / Télévision / Vidéo
À propos des productions artistiques essentiellement visuelles : films (court, moyen ou long mĂ©trage), animations, dessins animĂ©s, mangas, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, vidĂ©o-clips, etc.
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Histoires / LĂ©gendes
Au sujet de l’Histoire et des histoires. Faits avérés ou non. Mythes.
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Humour / Insolite / BĂŞtises
Impressions insolites. Histoires drĂ´les ou surprenantes. Blagues.
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Internet / NTIC / Informatique
De tout ce qui a trait aux « nouvelles technologies de l’information et de la communication ». Informatique (aspects matĂ©riels et logiciels). Internet, aspects du Web, HTML. MultimĂ©dia.
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Livres, revues, recueils de nouvelles et anthologies.
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Musiques / Radio / Audio
À propos des productions artistiques essentiellement auditives : musiques, chansons, concerts, opĂ©ras, Ă©missions de radio, etc.
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RĂ©flexions sur le devenir de la Terre ou, plus modestement, de ma petite personne...
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Questionnaires et sondages, le plus souvent ludiques.
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Recettes / Gastronomie
De tout ce qui a trait à l’art culinaire. Recettes de cuisine. Bonnes tables. Grandes bouffes.
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Impressions et réflexions sur notre société.
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De tout ce qui a trait au genre artistique qui incorpore dans son imaginaire des réflexions scientifiques (plus ou moins poussées). Par excès, si on considère que les mythes et la magie peuvent tenir lieu de science, peut englober le genre
fantasy.
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Sculptures / Arts plastiques
Taille de pierres ou modelage, mais aussi peinture, architecture, etc. Expositions. Vernissages. Musées.
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Productions littéraires personnelles, de la
short short story Ă la nouvelle.
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Impressions à la première personne.
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Travaux d’écriture
Au sujet de l’art d’écrire, que ce soit sous forme romanesque, documentaire ou émotionnelle. Travaux personnels d’écriture en cours. Réflexions d’amis auteurs.
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Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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