Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur
le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir
ici et en renvoyant le formulaire
lĂ .
Merci Ă vous !
Samedi, le 30 mai 2009
Article supprimé
(...)
Mercredi, le 22 avril 2009
Article suppimé
(...)
Samedi, le 5 juillet 2008
L’heureux tour / le retour
Ça y est, c’est officiel : fin aoĂ»t, au retour de Nyons oĂą se dĂ©roulera la
convention nationale de science-fiction, je devrai quitter mon appartement
de Saint-Étienne. Une page sera tournĂ©e. Ou plutĂ´t qu’une page, il s’agit d’une boucle qui sera Ă nouveau bouclĂ©e, de
l’accomplissement d’un demi-tour permettant de faire tour complet... et donc, d’un « retour ».
Grâce aux archives de ce blogue, je découvre qu’il s’agit d’une drôle de réponse à la
vie que j’avais vécue il y a presque
cinq ans de cela...
Je ne suis pas vraiment triste, oh non, car si je quitte – sans vraiment la quitter –
cette préfecture de la Loire où je vais continuer à aller régulièrement pour mon travail,
c’est pour pouvoir vivre avec la femme de ma vie dans un appartement (encore à trouver)
situé dans l’un des arrondissements de la préfecture du Rhône.
Lyon est une ville que j’adore, qui m’est chère pour de multiples raisons, la ville dans laquelle j’avais dĂ©jĂ
vécu à deux occasions, la première fois pour débuter la partie la plus intéressante de mes études, loin de
mes parents, et la seconde pour y préparer et soutenir une thèse de doctorat. Six ans de ma vie.
Lyon, oĂą je me trouvais encore il y a deux jours, Ă l’occasion du bref passage de ma belle-sœur,
elle que je ne vois plus guère puisque, avec mon frère, ils se sont installés au Canada.
Ma vie va donc prendre un nouveau tour, un heureux tour, avec sans doute moins de temps
pour faire de la sculpture, mais beaucoup plus Ă passer dans les transports en commun,
ce qui va me donner l’occasion de pouvoir reprendre l’écriture, moi qui
— inspirĂ© par ma belle — porte depuis
quelque temps l’envie de coucher sur papier des nouveaux textes de fiction.
Alors, hier, j’ai pris quelques heures pour terminer la sculpture en
argile qui traînait depuis trop longtemps, elle a besoin de l’été pour sécher
afin de pouvoir être cuite avant le déménagement.
Mardi, le 1er janvier 2008
Puisqu’une image...
...vaut mieux qu’un long discours :
Jeudi, le 25 octobre 2007
Pli, noeud, graphe, lien...
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment,
mais tous mes centres d’intĂ©rĂŞt – aussi
diversifiĂ©s soient-ils – me dirigent,
que je le veuille ou non, vers une thématique commune.
En sculpture, après m’être intéressé au modelage et
Ă la taille directe, je continue mon travail sur les formes
et les couleurs avec un Ă©pisode sur les pliages, et leurs
expressions magnifiées qu’est
l’
origami.
En arts graphiques, et cela depuis quelque temps maintenant,
je travaille sur les
ambigrammes,
ces textes dont la calligraphie étrange cache des propriétés de symétrie.
Pour l’une de mes activités sportives favorites, la pratique de la
plongée sous-marine, lorsque nous ne nous entraînons pas dans
la piscine, nous voyons – en plus des consignes de sĂ©curitĂ©,
des aspects liĂ©s au matĂ©riel et Ă l’orientation – comment rĂ©aliser
des
nœuds marins, essentiels pour
attacher une partie du matériel de plongée ou pour la
navigation en bateau.
Il est étonnant de voir que ces trois domaines, abordés de
façon ludique en ce qui me concerne, sont grandement étudiés et
théorisés, et j’ai du mal à employer ces derniers
sous forme purement artistique ou pratique
en essayant d’ignorer tous les modèles mathématiques qui
se trouvent derrière.
Dans mon travail de recherche, je suis amené à manipuler des
graphes pour de multiples raisons, des
propriétés de voisinage, des histoires de distance ou certaines
formes de représentation.
Ainsi, dans la « vraie vie »,
tout comme dans mes textes de fiction, je suis amené à assembler des
concepts qui semblent n’avoir aucun point commun, à les replier, à les
nouer, Ă les assembler, Ă les lier...
Avec un peu d’espoir et de chance, j’espère bien aboutir un jour à une
forme artistique ou intellectuelle qui puisse avoir quelque intérêt,
dans quelque domaine que ce soit... une petite clé ouvrant l’une
des portes parmi la multitude constituant l’énigme de l’univers...
Mercredi, le 3 octobre 2007
Dessin, sculpture et mauvais jeu de mots
Reprise de l’atelier d’arts plastiques, hier soir. Les habitués, quelques nouveaux, discussions
sur les projets à venir, le matériel à acheter, les techniques qui seront étudiées ; de fait, je suis un des rares
à réellement travailler.
Je prĂ©sente Ă
Laurent
– l’artiste qui anime l’atelier – l’
ambigramme que j’ai dessiné à partir de son nom (voir
ici), dessin qui a l’heur de lui
plaire et de l’intriguer. Il a envie d’essayer d’en faire un avec son seul prénom.
Je lui montre aussi l’ambigramme de mon pseudo sous style « tribal »
(voir
lĂ ) et lui fait savoir
que je compte l’adapter pour me le faire tatouer. (À ce propos,
j’ai vu mon médecin, il n’y a
a priori
aucune contre-indication pour un tatouage, à part quelques rares allergies recensées, l’essentiel
Ă©tant de ne pas faire de
tatouages
temporaires, surtout en noir, ce qui ne sera pas le cas). Laurent me déconseille
d’employer un tel motif, ou du moins de davantage le travailler (il ne faut pas
oublier qu’il a là un caractère définitif !) ; le
tatouage devant avoir un squelette avec une structure plus précise que les
petits « bidules » que j’ai dessinĂ©s un peu partout,
lors de mes premiers pas dans ce mode graphique. Pas faux. L’ami Laurent est
toujours de bon conseil...
Allez, au travail ! Avec ma massette et un ciseau, ainsi qu’une grosse lime,
je dégrossis la pierre pour transformer le bloc de
stéatite en un majestueux voilier. Puis je ponce l’élément
qui deviendra la voile et passe la pierre polie sous l’eau afin de révéler la couleur
que l’on retrouvera une fois la pièce terminée.
Laurent : « Ah oui, c’est un très joli vert veinĂ©... »
Et moi, de rĂ©pondre : « Tu veux dire... comme la tisane ? »
Dimanche, le 30 septembre 2007
Trouble d’un tribal tattoo
Hier matin, je me suis rendu Ă un club de gym pour ma petite
séance de remise en forme bihebdomadaire. Comme je me sentais
confiant, j’ai chargé ma barre avec davantage de poids que d’ordinaire.
Sous l’effort, mes muscles ont bien réagi, j’ai simplement un peu plus transpiré que d’habitude.
Je n’ai rien des brutes actuellement mises Ă l’honneur par les mĂ©dias Ă
l’occasion de la coupe du monde de rugby, mais une activité physique
est nĂ©cessaire et le cours de «
body pump »
que je suis régulièrement est un sport que j’apprécie vraiment (le cadre du club
est agréable, la musique entraînante, les entraîneurs professionnels et plein d’humour,
avec une super ambiance ; rien Ă voir avec le fait de pousser de
la fonte dans un salle de musculation, activité que je trouve ennuyeuse au possible),
c’est un sport complet (nous travaillons presque tous les groupes musculaires,
et c’est assez
cardio-training), et puis, bien entendu, cela
permet de garder un corps que nous n’avons pas trop honte d’exposer au regard des autres à la piscine ou en bord de mer.
Ensuite, je me suis rendu à la bibliothèque universitaire où sont encore exposées mes sculptures.
Pendant que le personnel de la BU cherchait les clés permettant d’ouvrir les vitrines,
j’ai feuilleté les dernières acquisitions, en particulier un livre illustré sur Lyon entre 1800 et
1914 (mmm... pourquoi ne pas situer lĂ -bas la suite de la
nouvelle
steampunk
que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot ?) et un bouquin sur le tatouage.
C’est alors qu’une idée m’est venue... Les tatouages, finalement, forment des motifs
très esthétiques quand ils ne se limitent pas à du vilain figuratif approximatif ou à des textes codés
de gangs ou d’ex-taulards. Je suis assez séduit par les motifs aux courbes étranges du style
« tribal », ces graphismes en lignes Ă©paisses inspirĂ©s des tatouages des cultures polynĂ©siennes.
J’étais là , patientant avec ce livre sur le tatouage, tournant devant la vitrine présentant mes
sculptures, et j’ai revu, auprès de chacune de mes œuvres, l’étiquette indiquant le nom de la pièce, l’adresse
de mon site Web et l’
ambigramme de mon nom d’artiste. Je me suis alors dit :
« Pourquoi ne ferais-je pas un ambigramme de mon nom de type
tribal ? »
Eh bien voilà , c’est chose faite, avec le dessin d’un livre stylisé :
Je vais encore me renseigner auprès du médecin pour savoir si cela ne m’est pas
contre-indiqué (comme j’ai une peau très sensible au soleil, un tatouage ne risque-t-il pas
d’avoir d’effets néfastes ?) et auprès d’un tatoueur (pour savoir si un tel motif est
réalisable, et combien cela me coûterait). Si tous les feux sont au vert, je vais sans
doute me décider à adopter ce tatouage sur mon épaule.
Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu
Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique
David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de
L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’
Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du
Nom du la rose
d’
Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai
Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire –
Ă travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de
Baskerville »,
comme le fameux
chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIV
e siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XII
e et XII
e siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence
Ă l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans
Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie
Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme
steam
au lieu du
cyber de
cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie
uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par
Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du
Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles «
As Easy as ABC » ou
«
With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction
inventé par sir
Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du
Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XX
e siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’
Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du
Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition Ă Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă Seattle). Le contexte politique trouble Ă la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur
Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »,
parue dans
La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue
Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme Ă©lectronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la
hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Jeudi, le 13 septembre 2007
La double double-vie de Fabrice M.
L’excellent et regrettĂ© Polonais Krzysztof Kieślowski
avait réalisé, en 1991, un film étonnant :
la Double Vie de VĂ©ronique.
Dans ce petit bijou cinématographique, une femme, après la mort de son impossible double, voyait sa vie curieusement changer...
En ce qui me concerne, j’ai deux doubles vies : une d’enseignant/chercheur qui m’occupe durant
une bonne partie de la période diurne des jours ouvrables (et bien souvent davantage)
oĂą je suis le « docteur Fab M. », et une
autre d’auteur/sculpteur – que j’exerce le reste du temps – sous le pseudonyme de Mister « F. MĂ©reste ».
Parfois, ces deux vies se mĂŞlent. Hier matin, avant de coiffer ma casquette de prof et de
passer la journée à participer à des jurys de soutenance de stage ou à donner des cours, j’étais devant
l’ordinateur afin de concevoir l’affiche annonçant la prochaine exposition d’arts plastiques
de mes collègues et moi-même (cela se passera à l’atrium de la Bibliothèque universitaire du
site de TrĂ©filerie « Droit, Lettres », Ă Saint-Étienne,
du 13 au 28 septembre 2007, voir
ici). Et tout à l’heure, je
vais installer cette expo avant de retourner bosser « pour de vrai » Ă mon labo.
Samedi, cette fois en tant qu’auteur, j’irai à Lyon pour participer au
Lyonnacolo, une soirée-débat avec quelques auteurs et animateurs du
petit monde science-fictif de France et d’Italie, un événement organisé
par les
Lyonnes de la SF.
Bref, je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer...
Enfin, petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus indiquer directement mon
pseudonyme sur les Ă©tiquettes des œuvres plastiques que je vais exposer.
Désormais, seuls seront présents le nom de la sculpture, l’URL permettant d’accéder à ce site Web
et, en guise de signature, le nouvel
ambigramme
de mon nom d’artiste :
Samedi, le 1er septembre 2007
Sept moins un : la gourmandise
Et m... !
Hier, après une consultation chez mon médecin, j’ai tiré un peu la tronche.
En effet, l’interprétation des résultats de
ma dernière analyse biologique est sans appel : j’ai trop de « mauvais cholestĂ©rol ».
Je ne suis pas du genre à faire des excès de sucre et de graisse, mais il est vrai
que je ne me prive pas vraiment pour autant. Seulement les gènes, on ne les
choisit pas, et je suis bien le fils de ma mère qui, connaissant le même type de problème,
m’avait demandé de faire un test...
Eh bien, il va falloir que je surveille de près mon alimentation et que je
prenne des médicaments. Soit. Effets secondaires annoncés : douleurs musculaires.
Ah, pas glop.
Alors, en rentrant chez moi, et en prĂ©vision de la diminution du budget « nourriture »,
j’ai fait un tour sur Internet et je me suis acheté un nouveau joujou sur un site marchand
de matériel électronique : une tablette graphique.
Ne vous étonnez donc pas si je présente encore ici dans les jours prochains des
ambigrammes ou des dessins...
Bon, puisque je n’ai plus droit à la gourmandise,
il me reste toujours la paresse (pas terrible : je suis incapable de
rester des heures dans mon lit), la luxure (pour cela, il faudrait
que je me trouve à nouveau une copine), l’avarice (alors que je me
moque pas mal de l’argent et que je le dépense tant que j’en ai),
la colère (impossible, je suis un type super zen),
l’envie (pas possible non plus, je ne suis pas du genre à jalouser les autres)
et l’orgueil (ça, à la rigueur, pourquoi pas ?)
Dimanche, le 5 aoűt 2007
Pourquoi « blogue Ă desseins » ?
Bien entendu, pour le jeu de mots entre « blogue »
(l’aphérèse de
web log) et « bloc Ă dessins ».
Mais, si cela concerne des petits bouts de textes, pourquoi pas plutĂ´t « blogue-notes » dans ce cas ?
Parce que je ne me déplace presque jamais sans un carnet (celui qui est d’ailleurs scanné sur les
pages de ce site) qui me
sert à la fois à prendre des notes, à réaliser des croquis, ou de
to do list.
Et pourquoi « dessein » alors ?
Selon la définition du Petit Robert :
Littér. Idée que l’on forme
d’exĂ©cuter qqch. ⇒ but, dĂ©termination, intention, objet, projet, propos,
résolution, visée, volonté, vue. Concevoir, réaliser, accomplir un dessein.
Avoir des desseins secrets. Nourrir de noirs, de coupables desseins.
Grands, vastes desseins.
Former le dessein de (et inf.). –Â Avoir des desseins sur (qqn ou qqch.) :
avoir des projets concernant (qqn ou qqch.).
Loc. adv. À DESSEIN : intentionnellement, de propos délibéré.
Donc, en résumé, il s’agit d’un
weblog où je rédige des propos (dé)libérés
sur ma vision du monde ainsi que sur mes principaux centres d’intérêts
que sont l’écriture et les arts.
Pour en revenir au dessin (sans
e), justement, je m’intéresse depuis peu à une
forme graphique originale : les
«
ambigrammes »
Il s’agit de textes qui peuvent se lire suivant certaines transformations (par
exemple par une rotation de 180°). Je me suis ainsi amusé à faire un ambigramme sur mon
propre nom et je suis arrivé à ceci, sans ou avec un petit effet
de décoration :
Joli, non ? Y arriveriez-vous avec votre propre nom ?
Alors Ă bientĂ´t, et prenez soin de vous.
Pour ma part, dans 24 heures, je serai près d’arriver dans les
tropiques afin de passer deux semaines à faire de la plongée sous-marine...
Lundi, le 1er janvier 2007
Bonne année !
J’espère que vous avez bien fini 2006 (avec toutes les fêtes religieuses ou non)
et bien démarré 2007.
En ce qui me concerne, j’ai fait très fort parce que j’ai commencé l’année
en occupant ma journée avec la partie la plus sympa de mon job qui
me rapporte des sous (parce que je serais mort depuis longtemps si je
ne devais vivre que de mes droits d’auteur ou des ventes de mes sculptures).
Oui, depuis 11h00 du matin, et malgré une très courte nuit, je fais de la recherche scientifique.
Ces dernières années, je ne m’avais pu que trop peu me consacrer à cette activité,
débordé par mes responsabilités administratives ou autres liées à ma fonction, mais là , cette
nouvelle collaboration scientifique avec un chercheur japonais est vraiment
des plus stimulantes. En plus, à la clé, il y a peut-être un voyage en
Californie pour présenter notre travail...
Sinon, parmi les bonnes résolutions prises, je vais essayer de ne
plus mettre de sucre dans mon thĂ© (on m’a offert un guide du «
ThĂ©ophile », vraiment excellent !), je vais
manger un peu plus léger et bio, je vais continuer à aller
régulièrement à la salle de sport (et tenter de retourner à la piscine),
je vais débuter et poursuivre mes projets d’écriture (des nouvelles et un roman), et enfin
je souhaite diversifier mes créations dans le domaine de la sculpture. Voilà , on y croit.
L’année 2006 était vraiment mal partie (ma petite amie d’alors m’avait quitté juste après le
Réveillon que nous avions passé ensemble) et a connu des hauts, certes, mais
quand même pas mal de bas, et donc je suis assez confiant en l’avenir et aux
changements qui se prĂ©parent. À part
ceux-lĂ , bien entendu...
Mercredi, le 15 novembre 2006
Top chrono, boulot, c’en est fini du dodo !
Le chrono est lancĂ©. Dans un mois, ce sera mon anniversaire, et d’ici lĂ
j’aurai envoyé le tapuscrit de mon roman à un éditeur
(au futur antérieur, pas au conditionnel, je ne me laisse pas
d’échappatoire).
Parce que, il faut se le dire, je vieillis. Si, si. La gentille dame
qui organisait les ateliers d’écriture auxquels je participais il
y a deux-trois ans ne m’avait pas reconnu, du moins pas avant que je
n’ôte mes lunettes de soleil (qu’elle avait d’ailleurs dans les yeux...
le soleil, pas les lunettes !).
Samedi dernier, au salon du livre de Lyon, j’ai eu l’occasion de revoir
Sire CĂ©dric,
auteur aussi sympathique que ses textes fantastiques sont horrifiques,
rencontré lui aussi il y a trois ans de cela lors d’une convention
de science-fiction. Entre temps, le garçon a publié d’intéressants
recueil et roman fantastiques et prend l’apparence d’un vampire
lorsqu’il dédicace ses écrits.
Enfin, après ce passage décisif à la Poste, l’esprit libéré de mon roman,
pas de temps pour le
baby blues : les projets ne manquent pas.
Avec mon compère
Jean-Jacques, nous reprendrons la suite des aventures
du
professeur Challenger dans l’univers
steampunk
que nous avions Ă©laborĂ© dans « Quand s’envoleront ma vie
et ma conscience... », notre première nouvelle en commun
parue il y a – lĂ aussi ! – trois ans.
Dimanche, le 1er janvier 2006
Euh... Bonne année !
Deux mille cinq est morte.
C’était une année que j’aimais bien, une année
où j’ai fait pas mal de choses intéressantes, de bonnes rencontres,
des expositions de mes créations en terre cuite, une année où j’ai
vécu de très bons moments...
Quelques regrets, bien sûr, comme ne pas avoir assez avancé au niveau
de l’écriture, mon roman ayant dû à nouveau hiberner avec la fièvre de boulot
connue Ă la fin de l’annĂ©e. À ajouter aux Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs,
je n’ai toujours pas ajouté les archives de mes anciens weblogs à ce site et
je n’ai pas encore mis en place d’exposition virtuelle de mes sculptures
digne de ce nom. Mais ça va venir. Rapidement. En tout cas, je l’espère.
C’est le moment de prendre des
bonnes résolutions.
Me remettre sérieusement à terminer la réécriture de mon roman, trouver
un Ă©diteur, me lancer dans de nouveaux textes.
Je vous souhaite une bonne année, avec santé (on ne se rend compte de son
importance que quand on ne l’a plus), amour et réalisation des projets
qui vous tiennent Ă cœur...
Dimanche, le 29 mai 2005
Rouget de Lisle vainqueur de Beethoven
Ce dimanche, après être allé faire mon devoir électoral, j’ai
vu le troisième épisode de Star Wars. Très chouette film,
mon préféré de la nouvelle trilogie, assurant avec brio la transition entre
les deux premiers Ă©pisodes et les anciens. Dans la salle, des papas un peu
plus âgés que moi étaient accompagnés de leurs rejetons
et leur expliquaient le pourquoi du comment de la saga qu’ils avaient vu
quand ils avaient le même âge qu’eux,
jolie transmission de savoir Ă la sauce culture pop.
Une horrible découverte, cependant. Jamais je n’ai vu
autant d’adolescents... et ces derniers sont épouvantablement gros !
Non, mais c’est dingue : les ados de la nouvelle génération sont
obèses ! Et ça va s’acheter des paquets de pop-corn maxi avec
des grands verres de soda super sucré. Argh... Mes futurs étudiants ressembleront
donc à ça dans quelques années ? Il y a de quoi avoir peur !
Et dans la sĂ©rie lamentable, les premières estimations donnent le « non »
largement vainqueur. M.... ! Non, je n’ai pas lu le traité dans
son intégralité, j’aurais été bien incapable de saisir la portée
des divers articles, mais je m’en suis fait expliquer certains points
par une juriste de confiance qui m’a conforté dans mon idée initiale
de voter « oui ». Bon, puisque c’est jouĂ©,
alors c’est « non »,
quel plan B va se préparer pour la France et pour l’Europe ? Vous y croyez, vous,
à une renégociation menée entre, d’un côté, une union contre nature entre
les divers partis des extrĂŞmes et les branches dissidentes
des partis de droite et de gauche, et, de l’autre, le reste de l’Union
européenne ? D’autant que dans ces autres pays,
qui seront nos interlocuteurs ? Tout prĂŞte Ă croire
que la droite passera chez nos voisins. Chers compatriotes, voilĂ une bien
curieuse manière de préparer une Europe sociale...
Enfin, ce qui m’ennuie tout autant que l’avenir dans notre vraie vie est
que le roman sur lequel je travaillais – et que je
laissais en stand-by depuis quelque temps – dĂ©crivait un futur proche avec une France
clairement européenne et une Union européenne fédérant de manière forte les
nations de notre bon vieux continent. Ben, du coup, il va falloir que je change plein
de choses. Les Ă©lections auront au moins eu pour effet de me motiver
pour me remettre Ă Ă©crire.
Samedi, le 28 aoűt 2004
Il faudrait que...
Il faudrait que je remette de l’ordre dans ce blog, ne garder
dans la page principale que les posts du mois en cours, mettre
dans les archives les autres, les trier par date et par
thème.
Il faudrait que je termine de corriger le site web qui doit ĂŞtre mis en ligne
à la fin du mois, mais nous ne sommes que le 28, et août à 31 jours, et je suis
bien incapable, en ce moment, de parvenir à finaliser les choses avant la dernière minute.
Il faudrait que je termine de préparer mes nouveaux cours. Ce serait bien, ne plus
avoir grand chose à faire en enseignement, j’aurais davantage de temps à consacrer à la recherche.
Il faudrait que je me remette sérieusement à écrire. Et corriger mon roman. Et l’envoyer
Ă un Ă©diteur.
Il faudrait que je termine les livres que l’on m’a prêté.
Il faudrait que je lise les livres que je me suis acheté.
La pile de mes « livres Ă lire » commence Ă ĂŞtre dangereusement grande. Je ne veux pas ĂŞtre de ceux
qui achètent des livres tout en sachant qu’ils n’auront jamais assez de temps dans une vie
pour tout lire. Et même s’ils étaient éternels, cela ne changerait rien, car
ils achètent de manière compulsive de nouveaux ouvrages
à chaque fois qu’ils passent devant une librairie ou un bouquiniste. J’aimerais
pouvoir mourir après avoir lu l’ultime page du livre qui m’attendait, oui,
j’aimerais fermer une dernière fois les yeux en me disant qu’il est temps,
et que tout en sachant qu’il me resterait encore plein de choses à découvrir,
j’aimerais pouvoir me dire que je m’en irais en
ayant mon âme suffisamment chargée de bons souvenirs.
Il faudrait que... euh, je me brosse les dents. Et que je fasse la vaisselle.
Ouais.
Il faudrait vraiment.
Dimanche, le 29 février 2004
Article supprimé
(...)
Samedi, le 17 janvier 2004
De bonnes résolutions
Ce soir, je me remets sérieusement à la réécriture de mon roman.
Depuis le mois de décembre, mes écrits en cours avaient été
délaissés au profit de la sculpture et de la peinture.
Plusieurs raisons explique ce détournement passager. Tout
d’abord, j’étais arrivé à un passage assez critique de mon
texte qui demandait beaucoup de retouches, ce qui risquait de
modifier un peu le cours de l’intrigue.
À cela s’ajoute le fait que mon activitĂ© professionnelle
(d’enseignant-chercheur en informatique) me prend énormément de
temps, aussi n’ai-je plus guère envie, lors de mes rares moments
de loisir, de me retrouver Ă nouveau devant un ordinateur et un
traitement de texte (oui, c’est plus rigolo d’avoir de la terre
ou de la peinture sur les doigts que ceux-ci posés sur un clavier).
Mais aujourd’hui, après avoir terminé de peindre mes dernières
sculptures (les personnages d’une nouvelle crèche ainsi qu’un dragon dont je suis
particulièrement fier), l’appel de l’écriture, auquel je faisais
la sourde oreille pendant plus d’un mois, est devenu impossible
Ă ignorer. Alors, au travail !
[Le week-end prochain, pas de mise Ă jour de Singuliers :
je pars faire du ski...]
Mercredi, le 16 juillet 2003
À visage dĂ©couvert
Instant (extra ?)lucide
Lundi, 14 juillet, fĂŞte nationale...
Tout l’monde dehors !. Dans le cadre de
ces événements organisés à Lyon, je me suis promené le long des quais
Ă la recherche des
Subsistances.
Rive gauche de la Saône. J’ai pris le quai de la Pêcherie, remonté le quai Saint-Vincent.
Mais non, rien vu. Quelques bâtiments qui me semblaient bien se prêter à un tel
exercice artistique, mais aucune indication venant renforcer cette idée.
Arrivé au bout du quai, j’ai fait demi-tour, sur l’autre côté de la route.
J’en ai profité pour descendre sur la berge, marcher le long de l’eau,
passer à côté de pêcheurs se reposant à l’ombre d’un pont. Puis je suis
remontĂ© et j’ai vu un petit drapeau annonçant la prĂ©sence de ce « laboratoire
artistique » au niveau de ce qui fut autrefois un convent. Pas Ă©vident
d’entrer dans le lieu. Il faut oser. Un coup d’œil Ă ma montre m’en a
découragé, il ne restait plus qu’un quart d’heure du spectacle. Dommage.
Retour, place des Terreaux, traversée d’un pont du Rhône, j’arrive
sur le
Quai des guinguettes.
La plage au cœur de Lyon.
La ville est en vacances.
Insolite. Beach-volley. Chaises longues. Des poneys, des chameaux, joie des enfants.
Musiques agréables : acid-jazz, exotique et même rétro.
Je ne sais pas si c’est en raison de cette dernière musique, mais
un sentiment étrange de nostalgie m’envahit. Oui, je regarde Lyon
comme si cette ville n’était déjà plus mienne... Je me dis que
demain, j’aurais la réponse tant attendue pour ce fameux poste.
Je rentre chez moi, un peu de lecture, et en soirée, je regarde les
feux d’artifice avec un ami. Superbe. Cela valait le coup de s’installer
un peu en avance. Vue sur l’Hôtel-Dieu et la basilique Notre-Dame de
Fourvière. Les bâtiments magnifiquement mis en valeur par les jeux
de lumière. Noblesse de la pierre. La nuit. Tir des fusées, scintillements
de couleurs. Magie.
Mardi, 15 juillet.
J’arrive au laboratoire un peu avant neuf heures. Je n’ai pas voulu me
presser. Je me connecte sur le site ANTARES du Ministère de l’éducation nationale,
entre mon identifiant et mon mot de passe. Confirmation : je suis
affecté en tant que Maître de Conférences dans cette autre université.
Heureux.
Je quitte Lyon, pas pour aller très loin, mais pour démarrer une nouvelle vie.
Mercredi, le 25 juin 2003
À visage dĂ©couvert
Impressions stéphanoises.
État d’esprit difficilement descriptible en ce moment.
Si j’étais physicien, je crois que je parlerais d’un « Ă©tat de
transition ».
Déjà , je rédige ces lignes en écrivant au stylo sur un bloc-notes,
dans ce bus, moi qui n’écrivais presque plus que directement au
clavier.
C’est curieux. Je me trouve dans la ville où je vais sans doute
passer les prochaines années de ma vie.
Ville que je ne connais pas. Ville oĂą
je ne suis mĂŞme pas venu une dizaine de fois.
Ville que je n’ai jamais pris la peine
de visiter. Je ne sais pas encore
si je vais réussir à l’aimer. Je sais déjà , suite à la réunion
de tout à l’heure, à quoi va ressembler une partie de mes
futures activités ici même si, officiellement, je n’aurais de
confirmation (ou non) de mon poste qu’à la mi-juillet.
J’ai encore un peu de temps avant de prendre mon train.
Je suis lĂ , sur le quai de la gare, en train de respirer les
chaudes effluves empoisonnées brassées par les TER.
Je ne suis pas pressé. J’aurais très bien pu prendre le train
suivant. J’ai hésité un moment à me promener au hasard dans
la ville, Ă la sentir vivre autour de moi par tous les pores
de ma peau, à voir si elle m’acceptera... mais, non, le
soleil est trop fort pour que je me prĂŞte Ă un tel exercice.
Plus tard, peut-ĂŞtre... Sans doute.
Mercredi, le 11 juin 2003
(M)a vie, en vrac : plus jamais avant minuit
Tout a commencé dimanche dernier, le 1
er juin.
Sylvie donnait une petite fĂŞte chez elle pour son
poste de prof des universités. Très sympa. Il y avait les copains de la
Gang
(Marie, André, Olivier, Gizmo, Jean-Jacques) ainsi
que Francis Valéry. Il m’a surpris, le Francis. D’ordinaire,
il est habillé de noir (avec les ongles vernis dans la
mĂŞme couleur). Mais lĂ , il Ă©tait sobrement vĂŞtu de
beige. Oh, le copieur ! (Oui, mes fringues sont
le plus souvent blanches, beiges et couleur sable.)
En partant, le mari de Sylvie m’a prêté des CD vidéos
et je n’ai pu m’empêcher de regarder le film sur mon
ordinateur, ce qui m’a fait coucher plus tard que
d’ordinaire et presque louper le réveil... alors que,
le lendemain, commençait une conférence (enfin, un colloque
s’étalant sur toute la semaine) organisée par mon
laboratoire.
Donc lundi, je me suis rendormi après la sonnerie du
réveil (c’est la première fois que ça m’arrive, et
c’est désagréable), d’où un départ un peu à la bourre
de chez moi. J’arrive au labo avant 8 heures,
j’aide à installer ce qu’il faut, ça baigne, tout
est prêt. Le discours des officiels, conférence
d’un invité prestigieux, tout va bien. Nous gérons
aussi le problème du mardi car, avec les grèves des
transports, nous prévoyons de chercher les conférenciers
logeant Ă Lyon pour les amener sur le campus de Bron,
dans l’Est lyonnais (c’est moi qui vais servir
d’accompagnateur).
Alors, cette semaine, ça a été dur. Et pas moyen de trouver
le temps de poster un message sur
Singuliers
(OK, j’avoue : j’ai commencé trois messages, je n’en ai terminé aucun
avant celui-ci).
D’abord, du sommeil en retard. D’ordinaire, je me
lève très tôt (à 5 heures) et j’essaie de me coucher
vers 22 heures, mais lĂ , quand je ne rentrais pas tard
après avoir dîné avec des collègues, j’ai redécouvert ce que c’est
que de jouer sur l’ordinateur, ça me permet de tuer le temps jusqu’à ce
que j’aie l’air d’un zombie et que, malgré la chaleur
Ă©touffante, je parvienne Ă trouver le sommeil. Mais bon,
dodo plus jamais avant minuit, et lever assez tĂ´t, mĂŞme si
c’est un peu plus tard que d’ordinaire, ça finit par taper
durement sur le système.
Ensuite, j’ai pris trois kilos. Les pauses-café
accompagnées de délicieuses pâtisseries, les
cocktails, le dîner de gala, le resto avec des Liégeois
(pas au chocolat, des
collègues belges), le déjeuner du vendredi avec le comité
d’organisation, sans compter ce week-end... Argh !
Bon, au pain sec et à l’eau.
Sinon, pour finir, le bon mot du docteur Fab. Le mercredi, juste
avant le dîner de gala, nous avons eu droit à des dégustations
de produits locaux (des beaujolais, des jus de fruits, du
saucisson, des fromages de chèvres, du miel). Quand je suis passé
devant les fromages, j’en ai goûté un qui était affiné, et l’autre
qui ne l’était pas. Oui, rien à voir. Et là , je me suis dit que
ce que c’était vraiment ce qu’il fallait pour un congrès de
mathématiciens : la seule différence entre les deux fromages,
c’était une fonction « affine »... (si vous ne comprenez pas,
envoyez-moi un
courrier
électronique (c’est pourtant le programme de troisième,
non ?)
Enfin, samedi, petit tour au
13ème
festival de la science-fiction et de l’imaginaire de Roanne.
Le Capitaine en parle mieux que moi sur son
site
ici (billet du 08/06/2003).
Déjeuner à Roanne puis après-midi agréable
au bord de la Loire, dans le département du même nom,
le fameux
42, solution Ă toutes les Ă©nigmes, et peut-ĂŞtre
même, en ce qui me concerne, à celle de la quête acharnée
d’un futur poste d’enseignant-chercheur.
Affaire Ă suivre...
Vendredi, le 23 mai 2003
Avis sur le sens de la vie
Aujourd’hui :
À notre ministre bien-aimĂ©.
Plus beaucoup de posts pour cause de problèmes dans ma vie
de tous les jours, ma vie de chercheur en poste (si possible
permanent) d’enseignant-chercheur.
Et c’est un peu grâce aux bons soins de notre ministre adoré : le
philosophe
Luc Ferry
(qui ne va pas remplacer un départ sur deux à la retraite, ô joie !).
Finalement, si on y réfléchit bien, ce type-là , c’est un
un mec bien et un futur allié : à force de faire des
conneries, Luc Ferry va se faire virer
du gouvernement, il retrouvera son poste de prof... et donc il
se mettra en grève.
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Samedi, le 4 janvier 2003
Aviateurs de l’Aéropostale et cavaliers du Pony Express
Hier matin, je suis allé poster des dossiers sur
lesquels va se jouer mon avenir d’enseignant-chercheur.
J’avais beau être plutôt confiant, les quelques jours de
"vacances" passés dans ma famille avaient été mis à profit
dans la réalisation de ces fameux dossiers de "qualification
aux fonctions de maître de conférences", je sentais quand même
de dĂ©sagrĂ©ables nœuds dans
mon estomac... Pourtant, j’avais à peine franchi la porte
de la Poste que je me suis senti plus léger.
Période de fêtes et début de mois obligent, les personnes
qui attendaient leur tour au guichet Ă©taient tout sourire,
ce qui est suffisamment rare pour être signalé :
colis cadeaux à envoyer, paquets ou mandats à récupérer,
et, pour le collectionneur, nouveaux timbres à découvrir...
La Poste est une institution pour laquelle j’ai le plus
grand respect. En effet, comment faire parvenir autrement des
messages ou des biens à des personnes éloignées sans être obligé de
se déplacer soi-même ?
J’ai moi-même été membre de cette institution au cours d’un été
pour me faire un peu d’argent de poche. Chapeauté de ma casquette
de facteur, je parcourais les rues de la petite ville voisine avec
mon vélo, me sentant l’héritier des braves cavaliers du Pony Express ou des
audacieux aviateurs de l’Aéropostale, pour distribuer le
courrier, un sourire aux lèvres lorsque je voyais la lettre d’une
jeune amoureuse, identifiable aux petits cœurs dessinĂ©s sur
l’enveloppe.
Aujourd’hui cependant, grâce à Internet, il nous est possible de
nous passer de bon nombre des services de la Poste, pour le plus
grand malheur de cette institution et des amoureux de la correspondance
papier. Mais la messagerie Ă©lectronique, quasiment gratuite et
immédiate, est devenue une nécessité de notre temps : sans elle,
je me demande bien comment j’aurais pu contacter aussi facilement
mon meilleur ami en Afrique, un collègue japonais ou une blogueuse
canadienne que mes correspondants de l’Hexagone...
Lundi, le 18 novembre 2002
Avis d’arrivée sur la planète WebLog
Si tout va bien, dans moins d’un mois, je serais docteur...
Allez, positivons, point de conditionnel : je serai docteur !
Les questions qui se posent sont autres : Aurais-je réalisé une bonne thèse ? Serais-je qualifié au poste de maître de conférences ? Y aura-t-il un poste dans mon domaine ? Devrais-je quitter cette bonne ville de Lyon ?
Trois ans de thèse, de week-ends passés au laboratoire pour terminer des articles dans les temps, de moments où je n’ai pas assez pris le temps d’écrire et d’aimer, mais trois ans quand même formidables...
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Parce que rien ne vaut le fait d’avoir de bons copains et de partager avec eux des joies simples.
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Au sujet de nos amies les bĂŞtes.
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Article critique. Point de vue personnel sur une œuvre. Coup de cœur ou coup de gueule.
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Curiosités linguistiques
À propos de la langue française ou d’autres langues, dialectes et parlers rĂ©gionaux. RĂ©flexions sur les usages linguistiques de la communautĂ© francophone. Aspects insolites de la langue. Jeux de mots.
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Dessin / Arts graphiques et numériques
Dessins réalisés de manière traditionelle (crayon, stylo, feutre,
fusain, pastel, pierre noire ou sanguine, craie, plume, encre de Chine, etc.) ou traités par ordinateur à travers des logiciels d’infographie.
Curiosités calligraphiques. Ambigrammes (figures graphiques de mots devenant d’autres mots à partir d’une symétrie ou rotation). Anamorphoses. Peintures. Arts en deux dimensions.
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Événements / Grands rendez-vous
Comptes rendus ou programmes de grandes rencontres : conventions, festivals, conférences et soirées thématiques.
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Parce qu’on est le fils, le frère, le cousin ou le neveu de quelqu’un.
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De tout ce qui a trait Ă ce genre artistique oĂą intervient le surnaturel.
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Films / Télévision / Vidéo
À propos des productions artistiques essentiellement visuelles : films (court, moyen ou long mĂ©trage), animations, dessins animĂ©s, mangas, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, vidĂ©o-clips, etc.
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Sculptures / Arts plastiques
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Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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