Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve
par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !
Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
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Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
Lundi, le 21 décembre 2020
Pain d’épices de Noël, un peu de magie d’Alsace
En ce premier jour d’hiver, et pour tourner la page de cette douloureuse année 2020, apportons un peu de l’esprit de Noël avec une
recette de pain d’épices à faire à la maison, à défaut de pouvoir se rendre personnellement au
Palais du Pain d’Épices
Palais du Pain d’Épices
ou sur les marchés de Noël.
C’est une recette préparée à l’aide d’une machine à pain à partir des épices achetées dans une boutique mais que l’on peut trouver en ligne
ici.
Cette recette peut se faire aussi sans machine à pain, avec un robot par exemple, ou à la main mais avec beaucoup d’huile de coude.
Les ingrédients nécessaires sont les suivants pour la pâte à pain d’épices :
- 5 cl d’eau
- 125 g de beurre ramolli
- 4 cuillères à soupe de miel liquide
- 2 cuillères à soupe d’épices à pain d’épices
- 1 orange non traitée dont on va récupérer le zeste
- 175 g de sucre semoule
- 350 g de farine
Pour le glaçage :
- un œuf dont on ne gardera que le blanc
- un citron ou un peu de jus de citron
- 100 g de sucre glace
Zester l’orange.

Hacher finement les zestes.
Couper en petits morceaux le beurre.
Faire ramollir le beurre au four micro-ondes.

Mettre 5 cl d’eau dans la cuve de la machine à pain.

Ajouter les autres liquides : le miel et le beurre fondu.

Mettre le sucre semoule dans la cuve.

Compléter avec les épices et le zeste d’orange.

Terminer avec la farine.

Lancer un programme de pâte sans cuisson sur la machine à pain (ou mélanger au robot ou à la cuillère en bois).

Le mélange se fait peu à peu.

Quand le mélange est bien uniforme, sortir la pâte et l’étaler en une couche d’au moins 5 mm sur du papier sulfurisé.
Laisser reposer au frais pendant une heure.

Utiliser des moules pour découper des formes ou couper des rectangles dans la pâte.

Suivant l’épaisseur de la pâte cuire au four à 190°C entre 10 et 15 mn.
Laisser reposer une heure.
Faire le glaçage en mélangeant le blanc d’œuf avec le sucre glace et quelques gouttes de citron.
Glacer au pinceau les pains d’épices.
Laisser sécher pendant une heure.

Joyeuses fêtes et régalez-vous !
Lundi, le 17 juin 2019
Liège, Kigali, Tunis, Londres, Montréal
Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il
dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.
J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série
Netflix Black Earth Rising était You Want It Darker de Leonard Cohen.
À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer
cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.
Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une
célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales,
reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.
Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992.
Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études,
dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne.
À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois,
j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat.
Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ?
Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ?
Celui des étudiants belges en informatique ?
Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi.
Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing,
que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables :
K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens.
Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées.
K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui
que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.
I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé
à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale.
Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les
compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là-bas sa jeune épouse
et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé
des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais
ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances
par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda
et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche,
au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi,
son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes.
Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.
Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et
sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue
à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un
« Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne.
Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures
opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur
des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières.
K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami.
La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord,
peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows
pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater.
Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles
j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.
Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique.
I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés.
Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens,
venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp.
La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs
de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996.
I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi,
en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international,
et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.
C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter
ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et
ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.
Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise.
J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver
I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté
alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.
Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal.
En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle
passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940,
mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990.
Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs
auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux,
me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la
spiritualité et de la force de l’amour.
Mercredi, le 9 mai 2018
Intelligence artificielle et salade russe
Hier soir, sur le site de l’Université Lyon 3, a eu lieu le débat de clôture de Pop’Sciences Forum :
« Intelligence artificielle, demain commence aujourd’hui ».
Après une présentation d’Olivier Nerot sur les difficultés à tracer des frontières entre le vivant
et le non-vivant, ce dernier a été rejoint par Jean-Claude Dunyach et Sylvie Allouche pour une table ronde.
Après un démarrage troublé par le robot dinosaure de la fille de Nerot, les différents intervenants
ont présenté leurs visions du futur de l’IA. Le débat a assez vite dérapé pour passer trop rapidement
sur les points intéressants du sujet (qui sont revenus brièvement dans les remarques et les questions
de la salle, à la toute fin) pour aborder des sujets assez éloignés tels que le transhumanisme, la notion de
singularité ou la
vallée dérangeante...
À titre personnel, c’est plutôt le transhumanisme qui me dérange. Je préfère de loin la vision de Joël de Rosnay
sur
l’hyperhumanisme.
C’est du moins ce que je vise dans mes propres travaux de recherche dans le domaine de l’IA où la finalité est de favoriser la diversité (en particulier au niveau culturel), de croiser les regards (entre les différentes disciplines scientifiques), de s’ouvrir aux autres… bref, d’être plus humain.
Mais bon, cette soirée aura quand même été l’occasion de revoir quelques membres lyonnais de la
Gang :
Sylvie Lainé et Nicolas Le Breton. Il faut dire que le groupe a un peu explosé avec les départs des uns et
des autres aux différents coins de la France (en région parisienne, au sud, au nord, dans l’ouest),
voire dans le reste de la francophonie (Suisse, Canada).
Tiens, petit message personnel à celui qui fut le Capitaine de la Gang, le désormais
bordelais André-François Ruaud qui travaille dans la traduction de l’anglo-russe des
mémoires d’un certain détective :
hier après-midi, je n’ai pas pu me rendre chez moi et j’ai dû faire un gros détour parce que
le Prince Charles et la duchesse Camilla sont allés faire des dégustations à quelques pas de chez moi,
aux Halles Bocuse. Quel rapport avec l’intelligence artificielle ? A priori aucun si ce n’est qu’au cours de
son histoire, l’IA a connu de nombreux « hivers ». Un exemple frappant présenté comme
un échec de l’IA concernait les problèmes de la traduction automatique (il faut remonter au temps de la guerre froide
et à l’époque où la DARPA finançait largement les laboratoires de recherche en IA aux États-Unis).
Une phrase en anglais telle que « l’esprit est fort, mais la chair est faible »
passée de l’anglais au russe, puis du russe à l’anglais revenait sous la forme de « la vodka est forte,
mais la viande est avariée ! »
Mercredi, le 13 septembre 2017
Alien : Covenant, c’est toute ma vie
La semaine dernière, ma vie ressemblait beaucoup trop à
Alien : Covenant.
Tout avait commencé par des collègues croisés dans les bureaux.
La période des vacances estivales ressemble vraiment à une sorte de grand sommeil
dans les habitudes professionnelles, avec au réveil quelques personnes qui ne font plus
partie de l’équipe (néanmoins celles-ci connaissent un sort plus enviable que celui du
commandant de bord du film de Ridley Scott). Grosse responsabilité sur nos épaules :
même si nous ne transportons pas des milliers de passagers en hibernation, nous
avons à notre charge des centaines d’étudiants que nous poussons à acquérir un
savoir scientifique et technique au cours de cette année universitaire afin
qu’ils puissent valider un diplôme, à défaut de s’établir sur une nouvelle planète
à terraformer et à coloniser.
Sur le campus, des herbes folles ont envahi les abords des bâtiments, les
jardiniers ne se sont pas encore occupés de l’entretien. Cela fait penser au
champ de blé laissé à l’abandon sur la planète découverte par le
Covenant.
Et soudain, en passant à côté de ces hautes herbes, je me suis fait infecter, à
la manière des nano-machines à l’allure de spores du dernier opus en date de la saga
Alien.
Essayez d’imaginer un instant qu’un corps étranger entre dans votre oreille
et cherche à creuser un chemin jusqu’à votre cerveau... Vous aurez ainsi une
petite idée de mon
état de panique en rebroussant chemin, affolé, interpelant des collègues
afin de trouver de l’aide. Bien entendu, rien n’était visible dans mon oreille,
mais le bourdonnement dû à des battements d’ailes contre mon tympan avait de quoi
expliquer ma crise. Incompréhension, appel sans succès auprès des
pompiers et médecins urgentistes, attente insoutenable...
J’ai décidé de régler le problème tout seul, un peu
à la manière décrite dans
«
la Bête à Maît’ Belhomme » (comme quoi,
les lectures de l’enseignement secondaire peuvent avoir une utilité inattendue), c’est-à-dire en
vidant une bouteille d’eau dans mon oreille. Néanmoins, j’ai eu moins
de chance que pour le paysan normand dépeint par Maupassant : la bête semblait
toujours vivante et pas décidée à quitter mon oreille.
En vitesse, je me suis rendu sur un autre bout du campus afin d’informer les
collègues — qui m’attendaient pour un jury — de mon infortune
et de mon retard, et j’ai réussi à trouver une infirmière à qui expliquer mon problème.
Je me suis donc retrouvé allongé sur un lit d’auscultation, la tête sur le côté, l’oreille remplie de sérum
physiologique. Cela a eu pour effet de faire cesser les battements d’ailes, mais
pas moyen de sortir l’insecte noyé de mon conduit auditif.
La chemise trempée, j’ai retrouvé mes collègues et j’ai chamboulé l’ordre de passage
des soutenances afin de quitter rapidement le campus pour rentrer chez moi et trouver un médecin.
Ce n’est que le lendemain matin que j’ai pu voir mon médecin traitant qui m’a confirmé voir un
cadavre d’insecte volant collé à mon tympan. Son extraction avec une pince s’étant avérée à la fois
inefficace et très douloureuse, mon médecin a réussi à m’obtenir un rendez-vous avec
un spécialiste pour la fin d’après-midi. Les heures se sont écoulées lentement
durant toute la journée avec cette gêne jusqu’au moment où j’ai pu voir l’ORL.
Un petit coup d’aspirateur dans l’oreille, et hop, en un rien de temps, mon
problème était réglé. J’étais soulagé de voir qu’il ne s’agissait que d’une
banale mouche, et non d’un des multiples avatars du célèbre xénomorphe.
C’est ici que s’arrêtent les points de comparaison entre ma vie et le film
Alien : Covenant.
Ou presque.
Oui, tout comme Peter Weyland,
j’effectue des travaux de recherche qui ont des applications dans le domaine
de l’intelligence artificielle...
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