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Mercredi, le 31 janvier 2024
Gyros et salade grecque
Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31. Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale ! Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin, je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat. Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité, mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch, réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970. Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi : des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel, et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes. Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de ses personnages. Cette année-là, je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur (qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche) et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là, mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois. Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants, et la vie devenait ce fameux casse-tête avec les compromis à trouver entre la vie amoureuse, la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales. À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie. Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens... Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole. Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...

Klapisch a appelĂ© sa sĂ©rie Salade grecque. Je lui aurai plutĂ´t donnĂ© comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec », l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui dĂ©signe la rotation de la broche de viande qui se fait rĂ´tir. Dans l’Auberge espagnole, des Ă©tudiants vivaient un bouillonnement d’expĂ©riences, et dans Salade grecque, les expĂ©riences sont vĂ©cues par leurs enfants... La boucle est bouclĂ©e, c’est-Ă -dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.


Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka. Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980, et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.

Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants, plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990. Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.

Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut. Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées dans des lieux perdus.

Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants). Touchant monsieur.

Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes. De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal, avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu. J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...

Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français. Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy, appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte. Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?), questions sur les origines de l’humanité...

Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985. Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...

Août 2022, décès du dessinateur Sempé. Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka. Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980, et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.

Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants, plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990. Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.

Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut. Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées dans des lieux perdus.

Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants). Touchant monsieur.

Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes. De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal, avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu. J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...

Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français. Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy, appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte. Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?), questions sur les origines de l’humanité...

Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985. Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...

Août 2022, décès du dessinateur Sempé. Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !

Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis, (2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou (3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...

Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe. Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...

Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors. Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.

Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire. En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ». Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non, c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
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Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis, (2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou (3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...

Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe. Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...

Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors. Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.

Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire. En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ». Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non, c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...


Lundi, le 17 juin 2019
Liège, Kigali, Tunis, Londres, Montréal

Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.

J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série Netflix Black Earth Rising était You Want It Darker de Leonard Cohen. À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.

Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales, reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.

Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992. Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études, dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne. À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois, j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat. Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ? Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ? Celui des étudiants belges en informatique ? Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi. Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing, que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables : K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens. Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées. K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.

I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale. Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là-bas sa jeune épouse et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche, au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi, son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes. Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.

Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un « Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne. Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières. K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami. La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord, peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater. Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.

Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique. I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés. Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens, venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp. La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996. I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi, en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international, et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.

C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.

Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise. J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.

Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal. En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940, mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990. Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux, me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la spiritualité et de la force de l’amour.



Mercredi, le 28 décembre 2016
Car... de 2016 Ă  1983, 1984
En tapant les premières lettres de « Carrie Fisher », le moteur de recherche m’a proposé « Careless Whisper » de George Michael...
Macabre clin d’œil du destin.
La princesse Leia vient de rejoindre les étoiles peu après le départ de celui qui fut l’incarnation du séducteur à la super-classe de mon adolescence.
La période entre Noël et Nouvel An est toujours pleine de nostalgie et m’anime d’un mélange de sentiments excessifs et contradictoires, les retrouvailles familiales avec les différentes générations faisant écho aux différents âges de ma vie. Mais cette année, ça fait beaucoup.
Je me rappelle que pour mes dix ans, ma mère m’avait accompagné au train se rendant à la ville. Alors qu’elle allait faire des courses avant Noël, j’allais —  pour la première fois ! — voir un film tout seul au cinéma. Sur le quai de la gare, j’avais rencontré une fille de mon club de judo qui, âgée d’un an de plus, était déjà au collège. Avec des copines, elle se rendait également au cinéma.
« Tu vas aussi voir E.T. ? » avais-je demandé avec candeur.
« Euh, non. On va voir La Boum ! »
À ce moment-là, j’avais compris que même si je me sentais grand d’avoir un âge à deux chiffres, j’étais encore un petit garçon par rapport aux centres d’intérêt de ces fraîches adolescentes...
Ma chambre comportait des photos de fusées, de satellites et des dessins d’artistes du projet de la navette spatiale européenne Hermès. Ce n’est que plus tard que j’ai punaisé un poster de George Michael dans ma chambre, essayant de copier l’allure et la coiffure du chanteur britannique, mes cheveux naturellement blonds n’ayant pas besoin d’être décolorés ; je ne savais pas encore que, chez cet artiste, la séduction auprès de la gent féminine était aussi factice que sa couleur de cheveux... Combien de slows ai-je dansés sur la musique de Careless Whisper et de son troublant solo de saxophone, tombant souvent amoureux de mes cavalières, ou sur les accords de guitare de Purple Rain de Prince ? Les années 1983 et 1984 virent aussi la sortie du Retour du Jedi dans les salles. Et de Let’s Dance de David Bowie dans les bacs. Et d’Hallelujah de Leonard Cohen sur son album Various Positions.
Durant cette année 2016, vilaine Faucheuse, tu n’as vraiment pas chômé. Puisses-tu te calmer un peu pour 2017...


Dimanche, le 29 novembre 2015
Just married!
Deux mille quinze, qui s’achèvera dans un mois, ne sera pas une « année horrible ».
Cette année aura certes eu son lot de malheurs, de disparitions liées à la maladie, à des accidents et évidemment à la folie meurtrière de fanatiques, mais 2015 ne sera pas que cela.
Même si le début de l’année 2015 correspond, dans la plupart des esprits, aux attentats de Charlie Hebdo, je veux m’en souvenir aussi comme étant la période de la naissance de mon fils.
Et ce mois de novembre 2015, ce ne sont pas que les attentats de Paris, ce sera aussi celui de mon mariage avec Delphine, la femme de ma vie, la merveilleuse mère de mes enfants.
Oui, oui, grande nouvelle : je me suis marié hier, samedi 28 novembre, à Lyon...
Love and the Rings

Pour l’occasion, l’ami auteur et musicien Francis Valéry — qui s’est lancé dans une nouvelle aventure de crowdfunding pour financer son projet de roman de SF accompagné de sa « bande son » —, nous a écrit tout spécialement une musique que nous avons eu le plaisir d’écouter lors du déjeuner qui a suivi la cérémonie.

Francis décrit ce morceau comme étant une petite pièce électro-acoustique à six lignes mélodiques (violoncelle, alto, flûte japonaise, orgue Hammond, piano et guitare acoustique), avec un chœur de quatre récitants « aliens » et des enregistrements de nature...
Ça, c’est un cadeau vraiment formidable ! Merci Francis !


Mardi, le 28 février 2012
I Will Always Love You
Il y a deux semaines, alors qu’une partie du monde pleurait la perte de The Voice, moi aussi, je perdais ma voix...
ĂŠtre privĂ© de paroles n’empĂŞche pas de tenir un beau rĂ´le, mais je n’ai ni le talent ni les mimiques de Dujardin, aussi — m’étant retrouvĂ© aphone — suis-je rentrĂ© un peu plus tĂ´t du travail. Dans le bus, en ce jour de la Saint Valentin, j’ai Ă©tĂ© un peu Ă©tonnĂ© de voir un très vieil homme avec des fleurs Ă  la main. À qui Ă©tait destinĂ© ce bouquet ? Au nouvel amour rencontrĂ© dans une maison de retraite ? À dĂ©corer la demeure de pierre de l’être aimĂ© disparu ?
Je me suis plu Ă  imaginer qu’il s’agissait tout simplement d’un petit cadeau fait par le vieux monsieur Ă  la femme de sa vie, la mĂŞme qu’à vingt ans, signe toujours renouvelĂ© d’un amour Ă©ternel...


Mercredi, le 18 janvier 2012
À l’écoute de la science-fiction
En ce moment, je n’écris plus grand chose, en tout cas en science-fiction, et je n’en parle pas beaucoup (mĂŞme si j’en lis !) mais je reste Ă  l’écoute.
Voici donc, en ce dĂ©but d’annĂ©e, la liste de quelques podcasts SF (ou assimilĂ©) que j’écoute très rĂ©gulièrement :
  • Salle 101, l’émission science-fictionnesque sur FrĂ©quence Paris Plurielle : chroniques inspirĂ©es de la famille Abdaloff, parfois des interviews d’auteurs, le tout enregistrĂ© en public au Nul Bar Ailleurs (un bar Ă  bières parisien). S’intĂ©resse aussi « Ă  tout ce qui sort de la tĂŞte des gens ». Musiques qui pulsent, jingles absurdes et remise de prix (les « testicules d’or ». Si, si ! Vous avez bien lu).
  • Le Palais des dĂ©viants (iTunes) : podcast francophone d’Étienne Barillier et Laurent Queyssi consacrĂ© Ă  l’imaginaire, sous toutes ses formes. Et d’autres choses encore. ForcĂ©ment. (C’est eux qui le disent. On les croit.)
  • Les Lyonnes de la SF : de très chouettes interviews d’auteurs, des retours sur les grands rendez-vous des littĂ©ratures de l’imaginaire, des chroniques de bouquins...
  • La Bibliothèque orbitale, le blog de Bifrost (le BĂ©lial’ Ă©ditions) (iTunes) : la chronique de Philippe Boulier, critique de la revue Bifrost, en direct d’une station spatiale russe dĂ©saffectĂ©e (mais quand mĂŞme pleine de bouteilles de vodka).
  • La Planète Bleue (flux RSS) : l’émission de Couleur3 (la radio suisse romande), animĂ©e par Yves Blanc, qui recycle le futur (Ă©cologie, recherche, espace, nouvelles technologies, politique...) avec des interventions parlĂ©es qui privilĂ©gient les sujets singuliers, dĂ©calĂ©s, les points de vue et les points d’écoute radicalement diffĂ©rents, dissidents, dĂ©viants, et les musiques les plus innovantes, en provenance des bouts du monde. Musiques superbes. Et ce qui avait Ă©tĂ© dit lors de l’émission 718 rejoint un peu mes propos ici.
  • Mauvais Genres : Ă©mission de France Culture animĂ©e par François Angelier qui parle parfois de SF, mais aussi de polars, mangas, comics, et autre littĂ©rature Ă©rotique et fantastique. (L’émission du 31/12/2011 Ă©tait assez grandiose.)



Jeudi, le 18 aoűt 2011
La période infernale de 10 000 jours plus ou moins 10 pourcents (10kD±10%)
Il y a moins d’un mois, l’auteur-compositrice et interprète britannique Amy Winehouse était retrouvée décédée dans son appartement londonien, rejoignant ainsi le funeste Club des 27.
Le Club des 27 regroupe tout un ensemble de musiciens de rock et du blues dĂ©cĂ©dĂ©s Ă  l’âge de 27 ans. Pourquoi tant de cĂ©lĂ©britĂ©s de la musique sont-elles mortes Ă  cet âge ? En 1978 (dĂ©jĂ  !), Serge Gainsbourg s’interrogeait sur la disparition prĂ©coce des pop-stars des Sixties Ă  travers une chanson interprĂ©tĂ©e par Jane Birkin dans une sinistre Ă©numĂ©ration : Brian Jones, Jim Morrison, Eddy Cochran, Buddy Holly, Jimi Hendrix, Otis Redding, Janis Joplin... MĂŞme si Cochran, Holly et Redding ne font pas partie du Club des 27, Ă©tant morts pour certains encore plus jeunes dans des accidents de taxi ou d’avion, on pourra s’étonner du nombre d’overdoses, d’accidents liĂ©s Ă  la prise d’alcool et mĂ©dicaments ou de suicides de ces musiciens Ă  l’âge de 27 ans...
Je ne connaissais pas bien ces musiciens — Ă©tant nĂ© après leurs morts — mais il m’aurait Ă©tĂ© difficile de passer Ă  cĂ´tĂ© de l’interprĂ©tation Ă  la guitare Ă©lectrique de l’hymne amĂ©ricain par le Voodoo Child ou d’ignorer un groupe comme les Rolling Stones alors que je ne savais pas que Brian Jones en avait Ă©tĂ© le membre fondateur. Quant Ă  Jim Morrison et les Doors, leur chanson The End illustrait l’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979) et le groupe Ă©tait un peu revenu Ă  la mode au dĂ©but des annĂ©es 90’ avec le film d’Oliver Stone.
Mais pourquoi 27 ? Je m’étais un jour amusĂ© avec les fonctions de dates d’un tableur, et j’avais remarquĂ© que cette annĂ©e Ă©tait celle des 10 000 jours de vie d’un individu. En considĂ©rant une pĂ©riode de plus ou moins 10 %, cela donne une pĂ©riode infernale comprise entre 24 ans (9000 jours) et 30 ans (11000 jours) oĂą on retrouve de nombreuses cĂ©lĂ©britĂ©s tuĂ©es dans des processus d’auto-destruction, qu’elles soient du monde de la musique ou du cinĂ©ma :
  • l’acteur James Dean, nĂ© le 08/02/1931 et mort le 30/09/1955 dans un accident de voiture, soit Ă  exactement 9000 jours de vie ;
  • Brian Jones, nĂ© le 28/02/1942 et mort noyĂ© le 03/07/1969 dans sa piscine, après avoir abusĂ© des amphĂ©tamines et de l’alcool, soit Ă  9987 jours de vie ;
  • Jimi Hendrix, nĂ© le 27/11/1942 et mort le 28/09/1970 après d’être Ă©touffĂ© dans son vomi Ă  la suite d’un abus de barbituriques et d’alcool, soit Ă  10167 jours de vie ;
  • Janis Joplin, nĂ©e le 19/01/1943 et morte le 04/10/1970 des suites d’une surdose d’hĂ©roĂŻne, soit Ă  10120 jours de vie ;
  • Jim Morrison, nĂ© le 08/12/1943 et retrouvĂ© mort dans la baignoire d’un appartement parisien le 03/07/1971, soit Ă  10069 jours de vie ;
  • plus près de nous, Kurt Cobain, le chanteur et guitariste du groupe de grunge Nirvana, nĂ© le 20/02/1967 et mort le 05/04/1994 d’un suicide par balle, soit Ă  9906 jours de vie;
  • l’acteur australien Heath Ledger, le touchant interprète du cowboy gay du Secret de Brokeback Mountain et le terrible Joker du Dark Knight : Le Chevalier noir, nĂ© le 04/04/1979 et mort le 22/01/2008 des suites d’une intoxication aiguĂ« due aux effets combinĂ©s de divers mĂ©dicaments, soit Ă  10520 jours de vie ;
  • enfin, la chanteuse Amy Winehouse, nĂ©e le 14/09/1983 et morte le 17/08/2011, soit Ă  10199 jours de vie.
Les psychologues ou psychiatres auraient-ils une thĂ©orie pour expliquer la raison de ce pic de dĂ©cès des artistes aux alentours de leurs 10000e jour de vie ? Petits icares, qui volez vers le succès en cette pĂ©riode infernale des 10 000 jours ±10% de votre vie, prenez garde Ă  ne pas vous approcher trop près du soleil...


Mercredi, le 22 juin 2011
Musique, neuvième art... et (agri)culture
Lyon, place des Cordeliers, la semaine dernière.
Jeudi 16 juin, sanctuaire Saint-Bonaventure : très grand moment d’émotion musicale. L’orchestre Philharmonia, sous la direction de Jean-Claude GuĂ©rinot, a interprĂ©tĂ© le Concerto pour violon n° 2 en mi mineur, opus 64 de Felix Mendelssohn Bartholdy. La soliste Marie-Annick Nicolas a admirablement fait vibrer les cordes de son instrument pour nous entraĂ®ner dans les merveilleux chemins de cette œuvre romantique. Vivement applaudie par le public, Marie-Annick Nicolas a ensuite jouĂ© a capella la mĂ©ditation de ThaĂŻs de Jules Massenet pour rendre hommage Ă  un collègue musicien rĂ©cemment disparu.
Puis chœur, tĂ©nor et baryton ont fait leur entrĂ©e sur scène et le spectacle s’est poursuivi avec la Messa dite « Messa di Gloria » de Giacomo Puccini.
Samedi 18 et dimanche 19 juin, Ă  cette mĂŞme place : petite dĂ©ception. Durant le week-end Ă©tait organisĂ© le 6e Lyon BD festival au Palais du Commerce. J’aurais pu rencontrer certains auteurs de BD dont je suis rĂ©gulièrement les blogs, Ă©tant abonnĂ© Ă  leurs flux RSS, tels PĂ©nĂ©lope Bagieu (Ma vie est tout Ă  fait fascinante), Boulet (Bouletcorp - le blog), ou Lewis Trondheim (Les petits riens)... Trop de monde dans la file d’attente pour entrer au Palais de la Bourse oĂą se dĂ©roulait cet Ă©vĂ©nement, et trop d’autres choses Ă  faire pour perdre son temps dans la file, alors nous avons poursuivi notre chemin par la rue de la RĂ©publique pour aller voir la Place Bellecour en pleine nature :

Pour le plaisir, je vous propose quelques interprĂ©tations comparĂ©es du Concerto pour violon de Mendelssohn :

Et l’interprĂ©tation effectuĂ©e par Itzhak Perlman (un de mes violonistes favoris) avec le New York Philharmonic, sous la direction de David Zinman en 1982 :



Mardi, le 7 juin 2011
Trois quarts d’heure pour vous faire aimer l’histoire (et plus si...)
Si l’Histoire, la grande ou les petites, vous intĂ©resse, ou au contraire si vous regrettez d’avoir Ă©tĂ© dĂ©goĂ»tĂ© par cette matière qui se rĂ©sumait pour vous Ă  une suite de dates et d’évĂ©nements dĂ©nuĂ©s de sens Ă  apprendre sur les bancs de l’école, je vous conseille l’excellente Ă©mission Au cœur de l’Histoire d’Europe 1 animĂ©e par Franck Ferrand.
Et si, en Ă©coutant le podcast du 15 avril intitulĂ© Il y a un demi-siècle, le Putch d’Alger, vous avez des envies d’uchronies, laissez vous tenter par RĂŞves de Gloire de Roland C. Wagner.


Mardi, le 23 novembre 2010
Positions papales sur la calotte de popol
D’ordinaire je n’aborde pas le sujet, parce que cela a tendance Ă  me mettre dans une colère noire, mais je ne peux pas m’empĂŞcher de me rĂ©jouir de la toute rĂ©cente position du pape BenoĂ®t XVI qui admet, pour la première fois, que l’utilisation du prĂ©servatif n’est plus Ă  proscrire dans toutes les situations. En effet, dans « certains cas », selon lui, il peut ĂŞtre utilisĂ© pour rĂ©duire les risques de contamination, notamment par le virus du sida.
AllĂ©luia !
Certes, ce retournement de bon sens de l’Église catholique romaine n’est qu’un trop faible assouplissement de la position extrĂŞme tenue jusqu’alors et aura bien du mal Ă  faire oublier les ravages causĂ©s par le virus et autres MST dans des pays d’Afrique oĂą la parole du pape fait force de loi, mais ce changement est, pour les optimistes comme moi, un espoir de voir les dirigeants catholiques ĂŞtre un peu plus Ă  l’écoute de la sociĂ©tĂ© et de ses problèmes actuels.
De plus, ce qui peut s’appliquer au sida peut s’appliquer aux autres maladies mortelles, et par consĂ©quent l’emploi du prĂ©servatif comme moyen de contraception n’est finalement plus Ă  remettre en cause par les croyants et pratiquants de l’Église catholique romaine... En effet, car si on y rĂ©flĂ©chit un peu, on peut se ranger aux arguments du grand philosophe et essayiste mais accessoirement aussi rĂ©alisateur, scĂ©nariste, acteur et nouvelliste amĂ©ricain Allen Stewart Königsberg :
La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible.

Prions pour que dans un jour proche les propos tenus dans la chanson l’Enceinte vierge d’Agnès Biehl n’aient plus de raison d’être...



Jeudi, le 18 novembre 2010
Huit ans
Lundi, le 18 novembre 2002, je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement rĂ©duit le rythme de mise Ă  jour de mon blogue afin que cet anniversaire tombe très prĂ©cisĂ©ment Ă  l’occasion de l’article numĂ©ro 500. PlutĂ´t qu’un nouveau bilan de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, ou une rĂ©flexion sur l’intĂ©rĂŞt de tenir un blogue sur mon site, je prĂ©fère parler de deux petits Ă©vĂ©nements rĂ©cents qui m’ont fait sentir de manière assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le « Capitaine » AndrĂ©-François, je me suis rendu Ă  la Marquise, une pĂ©niche amarrĂ©e sur les quais du RhĂ´ne, pour assister au concert du groupe stĂ©phanois French Kitch. Premier coup de poing dans la face de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain, le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction avec qui j’avais Ă©crit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », mon premier texte publiĂ© professionnellement (il y a... près de huit ans, lĂ  encore). Les premières fois oĂą j’avais croisĂ© Jean-Jacques furent notamment les Conventions de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagnĂ© d’un garçonnet, un drĂ´le de lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes prĂ©sentes aux conventions SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre. Le lutin avait bien grandi, et ce soir-lĂ  Ă  la Marquise, j’ai pu voir qu’il se dĂ©pensait avec une belle Ă©nergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit. Deuxième coup de poing : la musique jouĂ©e par les groupes actuels est un revival des annĂ©es 1980, c’est-Ă -dire de « mes » annĂ©es, de la musique que j’écoutais en tant qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal Ă  comprendre que des amis un peu plus âgĂ©s ne juraient que par la musique des annĂ©es 1960 ou 1970, voilĂ  que je me trouvais face Ă  des gamins, enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence Cure ou TĂ©lĂ©phone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer Ă  Lyon, j’ai vu un vieux monsieur aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu insistant, m’a aussi regardĂ©. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu des mĂ©ta-reprĂ©sentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il Ă©tait reconnu comme familier, sans pour autant ĂŞtre identifiĂ©. Je l’ai donc croisĂ©, hĂ©sitant un peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gĂŞnĂ© de ne pas pouvoir lui donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait : Jean-Claude Bourret, l’ancien prĂ©sentateur des journaux tĂ©lĂ©visĂ©s de TF1 dans les annĂ©es 1970 et 1980. Ouch ! À nouveau, le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dĂ» voir une image de lui remontait Ă ... une Ă©poque bien lointaine oĂą je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de tĂ©lĂ©vision.


Jeudi, le 21 octobre 2010
J’en ai un peu honte...
...mais hier, j’aurais pu passer la journĂ©e Ă  Ă©couter France Info. D’ordinaire, c’est la radio que l’on n’écoute guère plus de vingt minutes, en prenant le petit dĂ©jeuner, après avoir pris sa douche et avant d’aller partir bosser. L’écouter plus longtemps, c’est du masochisme : les flashs sont les mĂŞmes tous les quarts d’heure, ou presque, les mĂŞmes reportages reviennent toutes les heures, c’est une rĂ©pĂ©tition qui donne vite la nausĂ©e. Il faut vraiment attendre l’annonce d’une nouvelle très spĂ©ciale et très importante pour parvenir Ă  rester brancher en continu sur cette frĂ©quence.
Or, hier, il y avait la grève du personnel de la radio, et donc on a pu avoir droit Ă  de la musique, d’un genre assez indĂ©terminĂ©, de la musique de films, des chansons françaises, de la pop anglaise, enfin pas de gros rap qui tache ou de cet insupportable R’n’B contemporain, mais un ensemble de musiques rĂ©centes ou anciennes qui aurait pu ressembler Ă  ma propre playlist augmentĂ©e de titres du type « si vous avez aimĂ© cette musique, vous aimerez aussi celle-ci ».
Avec quelques scrupules, je me mets à souhaiter une nouvelle grève de la radio...


Dimanche, le 16 mai 2010
Nuit des musées et Nuits sonores
Petite dĂ©ception, hier soir, en arrivant au bout de la rue Boileau. Rien n’indiquait la prĂ©sence de l’évĂ©nement « la Nuit des musĂ©es dans l’attente de l’ouverture du musĂ©e des Confluences » pourtant annoncĂ© sur le site web du Ministère de la culture.
Dommage. Alors cap au sud, je suis reparti Ă  l’autre bout de Lyon, suivant le cours du fleuve pour arriver jusqu’à l’avenue Leclerc et essayer un musĂ©e dans lequel je n’avais jamais mis les pieds : le MusĂ©e d’Histoire militaire de Lyon. Au numĂ©ro indiquĂ© se trouve la caserne. Après avoir passĂ© la barrière, il y a plein de zones interdites, et il faut chercher les petites flèches indiquant oĂą se trouve le musĂ©e. LĂ  encore, rien ne semblait indiquer que le lieu Ă©tait ouvert, mais il l’était pourtant, avec un peu de lumière Ă  l’étage. Et dans une salle pleine de panneaux, de mannequins d’hommes en armes et de vitrines, ce fut une très intĂ©ressante plongĂ©e dans vingt siècles d’histoire, de la Gaule romaine aux guerres contemporaines : comment Lyon s’est fortifiĂ©e, comment elle a Ă©tĂ© rattachĂ©e au royaume de France dont elle fut pendant longtemps une ville frontière, quels Ă©vĂ©nements douloureux s’y sont dĂ©roulĂ©s, en particulier au moment de la RĂ©volution (allant mĂŞme jusqu’à perdre son nom pour s’appeler « Ville-Affranchie »). Étonnant de voir des photos d’archives montrant que lĂ  oĂą se trouve mon actuel bureau Ă©taient fabriquĂ©es les armes qui Ă©quipaient l’armĂ©e française, ou qu’une caserne se tenait en lieu et place de la gare et du centre commercial de la Part-Dieu.
Sans m’en rendre compte, les heures avaient filé à une incroyable vitesse. Lorsque je suis enfin sorti du musée, la nuit était en train de tomber.
Près de la piscine du RhĂ´ne, une jeune femme, en me croisant, m’a demandĂ© si je cherchais un billet. Non merci. La musique Ă©lectronique des Nuits sonores montait dans l’air en diffusant une chaleur que ce printemps frisquet nous refuse encore. Le cri d’une vieille femme depuis son balcon — Ă§a va durer encore longtemps ce bordel ? — me fit sourire. Pour profiter d’une aussi belle ville avec une si jolie vue sur le RhĂ´ne, on peut bien accepter de temps Ă  autre quelques nuisances sonores...


Samedi, le 1er mai 2010
Le prix de la fin du monde
J’ai un petit frère qui vit au Canada, dans la partie anglophone, et j’ai voulu lui envoyer un cadeau il y a quelques jours Ă  l’occasion de son anniversaire. J’ai eu du bol car je m’y suis pris en avance et j’ai ainsi Ă©vitĂ© de pas grand chose de voir mon colis bloquĂ© en raison de l’interruption du trafic aĂ©rien (le volcan en Islande, vous vous rappelez ?) Cependant, mon frère a eu la mauvaise surprise de dĂ©couvrir qu’il devait aux livreurs une quinzaine de dollars de frais de taxe et de douane pour pouvoir rĂ©cupĂ©rer son prĂ©sent, alors que j’avais bien pris Ă  mes frais tout ce qui concernait le transport.
Petite explication : je souhaitais offrir quelque chose reprĂ©sentant de la culture française. Tout d’abord, de la littĂ©rature. J’ai donc pensĂ© Ă  Big Fan, l’excellent roman de Fabrice Colin. Outre le fait que je connaisse un petit peu l’auteur, que j’avais recueilli son tĂ©moignage sur la co-Ă©criture pour un article dans le tome 2 de la revue Fiction et que l’on m’ait pris pour lui Ă  un rendez-vous parisien sur les littĂ©ratures de l’imaginaire il y a une dizaine d’annĂ©es (nous partageons le mĂŞme prĂ©nom et la mĂŞme annĂ©e de naissance), Big Fan est vraiment un bel ovni littĂ©raire, parlant de musique, et plus particulièrement du groupe Radiohead (en plus, mon petit frère reprend Creep et My Iron Lung avec son groupe de rock dans les bars de Toronto) et de la plongĂ©e dans la folie d’un fan ultime. La seconde partie de mon cadeau concernait un autre aspect de la culture de notre beau pays, Ă  savoir la cuisine, et donc je lui ai fait parvenir un kit de cuisine molĂ©culaire (le mĂŞme que je me suis achetĂ© et dont je me suis servi dans la prĂ©paration du plat dont je parle dans mon billet prĂ©cĂ©dent).
De ce fait, un livre sous-titrĂ© « Radiohead, la fin du monde et moi » et un kit de cuisine ressemblant davantage Ă  une boĂ®te du petit chimiste avaient de quoi rendre les douaniers quelque peu mĂ©fiants...


Samedi, le 6 février 2010
Trop rebelle dans sa tĂŞte
Depuis que je chausse des simili-Doc Martens, je n’arrête pas de siffloter l’air d’Anarchy In The UK des SP.
Il y a un rapport ?


Lundi, le 23 novembre 2009
Mon univers se détruit... mais en musique
Sans faire de bruit, ce blogue vient de fêter son septième anniversaire.
Pas beaucoup de temps pour des mises à jour, mais bon, je vis ces derniers temps avec l’impression curieuse que tout est en train de se casser la figure.
Cela avait commencé par mes problèmes de téléphone, il y a quelques semaines. Un technicien était passé chez moi sans pouvoir arranger quoi que ce soit, mais j’ai retrouvé mon téléphone (et Internet) peu après, comme par magie.
Ensuite, ce fut au tour de mon fournisseur d’accès Internet... des problèmes à répétition.
Puis, un dimanche matin, j’ai cru que mon rĂ©frigĂ©rateur m’avait lâchĂ©. Plus de lumière, et je n’entendais plus le moteur du frigo. J’ai fait des recherches sur Internet pour voir ce que cela allait me coĂ»ter de le remplacer. Quelques heures plus tard, il faisait toujours aussi froid dans mon rĂ©frigĂ©rateur et dans mon congĂ©lateur : il fonctionnait encore, il n’y avait que la lampe Ă  changer.
Et enfin, comme j’étais assez en retard dans mes travaux professionnels, je travaillais un soir sur mon ordinateur et j’ai décidé de dîner d’un potage à l’indienne, vite fait... Un geste maladroit, un temps de réaction un poil trop lent, et plouf le portable, game over. Bien entendu, mes dernières sauvegardes dataient d’assez longtemps, j’avais perdu des journées de travail ainsi que de nombreux courriers électroniques importants. Argh...
Le lendemain, après avoir compris que la machine ne redémarrerait plus jamais malgré une nuit au sec, je l’ai apportée auprès de réparateurs dans l’espoir de sauver le disque dur, et, après avoir regardé ce que je pouvais récupérer comme données sur mes autres ordinateurs, je m’en suis acheté un nouveau, un ultra-portable premier prix... qui, tout en étant bien plus performant, faisait presque la moitié du prix de l’ancien alors que je ne l’avais acheté que depuis un an et demi.
Quelques jours plus tard, je me suis changĂ© les idĂ©es en allant Ă  un concert avec le Capitaine, mĂŞme si, contrairement Ă  lui, j’ai clairement prĂ©fĂ©rĂ© Mahler et l’attaque de sa sixième symphonie Ă  l’œuvre de Messiaen.
Mon amour de la musique classique m’a aussi poussé à voir le film le Concert quelques jours plus tard que j’ai trouvé très beau, très drôle et très touchant, et réalisé et interprété avec beaucoup de finesse.
Oui, mon monde s’écroule, mais en musique. Du coup, je pense que je vais aller voir le film catastrophe 2012 rien que pour la bande originale...


Dimanche, le 5 juillet 2009
L’ami cause
Ugo Bellagamba, champignon du mĂ©lange entre science-fiction et histoire, et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis, parle de son roman uchronique Tancrède dans l’émission « Mauvais Genres » de France Culture. Allez l’écouter, c’est ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son roman qui vous plongera Ă  l’époque des Croisades, dans un univers Ă©pique de batailles sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de steampunk.
Ugo et moi l’an dernier à Nyons, durant l’Olicon, la convention de science-fiction spécialement dédiée à René Barjavel



Dimanche, le 28 juin 2009
Hors de la bulle
Durant cette semaine, afin de terminer un travail important, je me suis isolé du reste du monde. Je ne suis sorti de ma bulle qu’hier, en fin de matinée, après avoir passé une nuit blanche et m’être assuré que tout avait bien été fini dans les temps.
C’est lĂ  que j’ai appris, bien en retard, l’évĂ©nement du moment : le dĂ©cès de Michael Jackson. De la surprise et un peu de peine, mais pas tant que ça : cela faisait bien longtemps que je ne suivais plus spĂ©cialement l’actualitĂ© du roi de la pop. Ses frasques, ses multiples opĂ©rations chirurgicales et traitements, sa vie dans un monde artificiel Ă  la Disney, entourĂ© d’enfants, sa façon Ă  lui de concevoir une bulle pour s’isoler de l’univers rĂ©el, n’était d’après moi qu’une recherche dĂ©sespĂ©rĂ©e d’une façon de ne pas vieillir.
Elle est bien loin, l’époque de Thriller, où l’artiste avait marqué mon adolescence par ses musiques, ses clips et sa façon de danser.
Et moi... oui, j’ai vieilli, mais je l’accepte.


Vendredi, le 31 octobre 2008
Article supprimé
(...)


Lundi, le 20 octobre 2008
Article supprimé
(...)


Vendredi, le 1er aoűt 2008
Article supprimé
(...)


Mardi, le 24 juin 2008
Article supprimé
(...)


Mercredi, le 28 mai 2008
Fest’Uval Jean Mon’Arts 2008
Ouais, je sais, je ne poste plus beaucoup d’articles sur le blogue Ă  desseins (pas ma faute : ma vie est très mouvementĂ©e en ce moment), mais oyez, oyez : la prochaine Ă©dition du Festival de l’UniversitĂ© Jean Monnet (plus connu sous l’appellation Fest’Uval Jean Mon’Arts) se dĂ©roulera les soirs des jeudi 5, vendredi 6 et samedi 7 juin 2008, au Château de Saint-Victor, Ă  quelques kilomètres de Saint-Étienne.
Fest’Uval Jean Mon’Arts 2008
Au programme : des concerts de musique (classique, jazz, pop rock, reggae, hip hop, etc.), des reprĂ©sentations théâtrales, de la danse (moderne ou orientale) et toujours une exposition de peintures, sculptures, dessins et photographies... oĂą votre serviteur prĂ©sentera ses dernières crĂ©ations.
C’est un festival de qualitĂ©, gratuit, mĂŞlant jeunes et moins jeunes (Ă©tudiants, profs et autres personnels universitaires) dans un cadre des plus agrĂ©ables... alors venez y faire un tour !


Vendredi, le 18 avril 2008
Albert / Leonard
C’est bizarre, mais chaque fois que j’écoute la terrible – mais terriblement belle ! – chanson Everybody knows, je ne peux m’empĂŞcher de penser au roman Belle du Seigneur.
J’ai mis du temps Ă  comprendre la raison de cette curieuse association d’idĂ©es : dans mon esprit, le mĂŞme talent pour peindre la vie d’une noire poĂ©sie produisait une confusion entre les deux non-frères Cohen, Leonard et Albert...


Mardi, le 15 avril 2008
Article supprimé
(...)


Jeudi, le 4 octobre 2007
Ps-zique-analyse
Tiens, un questionnaire amusant ! Ça faisait longtemps. J’ai fait le petit test que l’on retrouve un peu partout sur la blogosphère et qui se prĂ©sente comme suit :

1. Allumez votre player de zique sans sélection au préalable et pressez le mode "aléatoire".

2. Appuyez sur "suivant" Ă  chaque nouvelle question.

3. Utilisez le titre du morceau apparaissant comme rĂ©ponse Ă  la question, mĂŞme si cela n’a pas de sens. PAS DE TRICHE !

4. Commentez ces réponses pour expliquer comment elles se relient à vos questions.


Allez, c’est parti !

Q1. Comment vous sentez vous aujourd’hui ?
ThoughtEz3kiel (Barb4ry)
Pensée... Eh bien, je pense, donc de suis. En résumé, je me sens vivant.

Q2. Irez-vous loin dans la vie ?
(We Want) the Same ThingBelinda Carlisle (Heaven on Earth)

We dream the same dream
We want the same thing...

Irais-je loin dans la vie ? Sans doute ! En tout cas, mes rĂŞves ne sont pas moindres que ceux des autres.

Q3. Comment vos amis vous voient ?
Pon de ReplayRihanna (Music of the Sun)
Come Mr. DJ song pon de replay
Come Mr. DJ won’t you turn the music up

Non, sĂ©rieusement, j’ai ça sur mon baladeur MP3 ?
Mouais, ça m’étonnerait quand mĂŞme un peu que mes amis me prennent pour un DJ. NĂ©anmoins, je ne comprends rien Ă  ce que chante la ravissante Rihanna (pon de replay, kesako ?), donc je dirais que je suis quelqu’un d’incompris, mĂŞme de mes amis...

Q4. Vous marierez-vous ?
Dis-moi c’est quand...Tarmac (L’Atelier)
Trop fort ! c’est exactement ça : tout le monde se pose la question, moi le premier, d’autant que mon frère – qui est mon cadet de 9 ans – passe devant monsieur le maire ce samedi.

Q5. Quel est le thème musical de votre meilleur ami ?
SantianoHugues Aufray (Le Meilleur de)
Bon, ça s’applique sans doute à Rémi, mon ami chanteur d’opéra, toujours sur les routes pour un spectacle ou une audition.

Q6. Quelle est l’histoire de votre vie ?
BlueSmashing Pumpkins (Pisces Iscariot)
Hey blue, all your love is strange
Come out with all those crazy names
So true when you lie
For you, blue

Ouais, en rĂ©sumĂ© : j’aime la couleur bleu, j’ai plusieurs noms (fous) et j’aime la littĂ©rature de l’imaginaire (car j’écris de la « fiction », et par dĂ©finition la fiction est un mensonge, ce qui ne m’empĂŞche pas de dire Ă  travers mes textes de vraies choses).

Q7. Comment sont les Ă©tudes supĂ©rieures ?
Sunday (The Day Before my Birthday)Moby (18)
Dingue, c’est exactement ça ! J’étais Ă©tudiant jusqu’à mon 30e anniversaire, jour de ma soutenance de thèse (officialisant la fin de mes Ă©tudes), et ceci avait lieu un lundi (voir le rappel des Ă©vĂ©nements ici).

Q8. Comment prenez vous de l’avant dans la vie ?
Weapon of ChoiceFatboy Slim (Halfway Between The Gutter and the Stars)
J’emploierais des armes de choix pour faire sauter les obstacles se prĂ©sentant dans ma vie ? Mmmm... À mĂ©diter.

Q9. Quel est la meilleure chose au sujet de vos amis ?
Laisse bétonRidan (Le Rêve ou la Vie)
À l’ombre de tous ces drames
j’aime le silence au vacarme (au vacarme)
Je mènerai la danse dans du sable (dans du sable)
Rien à foutre c’est agréable

En me disant
C’est pas ma vie c’est pas mon rêve
Laisse béton
C’est pas ma guerre c’est pas ma trêve
Laisse béton
C’est pas ma vie c’est pas mon rêve
Laisse béton
C’est pas ma guerre c’est pas ma trêve
Laisse béton

Euh, la meilleure chose au sujet de mes amis serait qu’ils me laissent tomber ? LĂ , j’ai du mal Ă  interprĂ©ter...

Q10. Qu’il y a-t’il en magasin ce week-end ?
ManhattanLouise Attaque (A Plus Tard Crocodile)
Manhattan est la circonscription de la plus dense et la plus riche de New York, et représente, avec Londres et Tokyo, l’un des trois principaux centres financiers du monde...
OK, OK, qu’importe ce que l’on trouve en magasin, il en faudrait vraiment beaucoup pour voir mon compte en banque virer au rouge.

Q11. Pour dĂ©crire vos grand-parents ?
Concrete jungleCĂ©U (CĂ©U)
Jungle de bĂ©ton ? En mĂŞme temps, ils sont hĂ©las tous les quatre sous une pierre tombale...

Q12. Comment va votre vie ?
Objectif TerreRidan (L’Ange de Mon Démon)
Elle pleure, elle pleure, elle pleure ma planète
Elle sent qu’sa fin est proche et sa la rend folle
Dites-leurs, dites-leurs, dites-leurs qu’ils sont fous
La terre en a ras-le-bol un point c’est tout

Aujourd’hui j’ai d’la chance, j’suis encore là
J’vais pouvoir voir le ciel encore une fois
L’air pur ici aussi se fait si rare
Que même les clébards disent qu’y’en a marre...

Ouais, ce n’est pas parce que ça va plutôt bien de ma vie que je ne me soucie pas du monde qui m’entoure, et souvent plus que de moi-même...

Q13. Quelle chanson pour votre enterrement ?
À quoi bonLes NĂ©gresses Vertes (ZigZague)
À quoi bon moisir sans rĂŞve ni cauchemar
Le grand sommeil sans escarre
Veillir, vieillir et va mûrir
Bien rongée bien ridée
La vie faut s’la farcir
À quoi bon pĂ©rir, faire des vers et des poussières
Octogénaire, mon Jean-Pierre
Vieillir, vieillir, c’est ça l’avenir
Bien claqué, bien râpé
La santé, faut s’user

À quoi bon mourir si c’est la Terre qu’il faut nourrir
Nourrissons-la de plancton, elle frise l’indigestion
À quoi bon mourir si c’est l’espoir qu’il faut nourrir
Arrêtons de broyer du noir, toujours vivant, sacré veinard

Exactement ! DĂ©solĂ© pour ceux qui partent, et que ceux qui restent profitent de leurs vies.

Q14. Comment le monde vous voit ?
Quand je fais la choseMiossec (L’étreinte)
Mon amie, mon amour, mon amante, ma bien-aimée
Je sais bien qu’aujourd’hui je te fais pitié
Mon amour, mon amie, mon amante, ma bien-aimée
Mais qu’avons-nous fait de nos plus belles annĂ©es ?

Euh, sĂ©rieusement, je fais pitiĂ© au monde ? Il me connaĂ®t mal, alors !

Q15. Aurez vous une vie heureuse ?
Already goneWilson Philips (California)
Ouais, même si il y en a plus d’une qui a quitté la mienne...

Q16. Qu’est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?
Une bonne idéeSinclair (Au mépris du danger)
Une bonne idée est une bonne idée
Même si elle naît de l’imbécillité
Une bonne idée est une bonne idée
Même si elle ne fait pas l’unanimité

Ce n’est pas faux : je suis quelqu’un d’atypique, mais cela ne m’empĂŞche pas d’avoir de bonnes idĂ©es et d’être dans le vrai, parfois seul contre tous...

Q17. Est-ce que certains ont secrĂŞtement envie de vous ?
24Jem (Finally Woken)
In 24 hours they’ll be
laying flowers
on my life, it’s over tonight
I’m not messing no I
need your blessing
and your promise to live free
please do it for me

C’est un peu mystérieux, mais on va dire que oui.

Q18. Comment puis-je me rendre heureux ?
Talking ’bout My BabyFatboy Slim (Halfway Between the Gutter and the Stars)
Parler de mon amoureuse ? Ben tiens, je l’aurais pariĂ©. Reste plus qu’à la trouver...

Q19. Que devrais-je faire de ma vie ?
Rosie DarkoMichael Andrews (Donnie Darko Soundtracks)

Ouais, alors pour rĂ©ussir Ă  interprĂ©ter ça, la musique Ă©trange donnant une ambiance si particulière Ă  l’œuvre de Richard Kelly... Dans ce film culte, Donnie (le hĂ©ros) doit accomplir une mission (assurer la fermeture de l’Univers Tangent) et reçoit, pour rĂ©aliser cette tâche, certains pouvoirs surnaturels. J’ai p’t’êt’ aussi une mission de ce genre Ă  rĂ©aliser dans ma vie. Ou pas.

Q20. Aurez vous des enfants ?
Nobody Owns MeBelinda Carlisle (Heaven on Earth)
Nobody owns me, nobody can make me do what I don’t want to do... Nobody owns me, nobody but you...
Peut-ĂŞtre aurais-je des enfants, mais seulement quand je le voudrais, et avec la personne que je voudrais.

Q21. Un strip-tease sur quelle chanson ?
Velvet Blues III – Avril (This horse must be starving)
Ouais ! Trop space et super sensuelle, comme musique. IdĂ©ale pour cela. Ne reste plus qu’à trouver la demoiselle qui acceptera de se prĂŞter Ă  ce jeu pour moi...

Q22. Si un homme dans un van vous offre un bonbon, vous faites quoi ?
Sur mes lèvresTarmac (Notre époque)
MĂ©Ă©Ă©euuh ! Non, je ne suis pas du genre Ă  accepter n’importe quoi de la part d’inconnus !

Q23. Que pense votre mère de vous ?
Ring RingMika (Life in Cartoon Motion)
Ma mère ? Tant qu’elle peut me parler au tĂ©lĂ©phone, tout va bien...

Q24. Quel est votre profond et sombre secret ?
Ça m’aurait pluLouise Attaque (A Plus Tard Crocodile)
M’allonger près d’une belle comme on n’en fait plus
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Embrasser la voisine sans ĂŞtre vu
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Annoncer Ă©chec et mat Ă  un trou du cul
Trois fois rien aux quatre coins du monde
Ça, ça m’aurait plu...

Ben ouais, rien de bien violent : je n’suis pas un mĂ©chant.

Q25. Quel est le thème musical de votre ennemi mortel ?
Une exceptionLa Grande Sophie (Le Porte bonheur)
La pire des choses qui pourrait nous arriver Ă  tout moment
le ciel propose de passer l’arme à gauche il faudra bien un premier
Toi ou moi pour l’instant personne ne sait
Je voudrais... partir que si tu restes avec moi

Un ennemi mortel ? Ouais, il y a peut-ĂŞtre finalement quelqu’un ou quelqu’une sur Terre qui m’en veut et qui souhaite m’emporter avec lui ou elle en Enfer...

Q26. Votre personnalitĂ© ressemble Ă  quoi ?
Suddenly I SeeKT Tunstall (Eye to the telescope)

Suddenly I see (Suddenly I see)
This is what I wanna be
Suddenly I see (Suddenly I see)
Why the hell it means so much to me

Ma personnalitĂ© ? Un jour, j’ai (soudainement) compris ce que je voulais ĂŞtre... et peu Ă  peu je deviens vraiment moi.

Q27. Quelle chanson pour votre mariage ?
Release MeWilson Phillips (Wilson Phillips)

Peux-tu me dĂ©livrer ?
Bizarre, pour un événement qui officialise justement l’attachement entre deux êtres... Never mind.


Jeudi, le 30 aoűt 2007
Il pleut (tribute to Jacques Brel)
Il pleut
C’est pas ma faute à moi
Les carreaux des usines
Sont toujours mal lavés
Il pleut
Les carreaux des usines
Y en beaucoup d’cassés


Il pleut
L’usine abandonnée
C’est la Manufacture d’Armes
Future Cité du Design
Et les carreaux de verre
DĂ©truits par les ouvriers
Il pleut
C’est un pan de l’histoire
Qui retourne au passé


Il pleut
Il pleut, mais ce n’est pas Dean
Il pleut dans ma région
Il pleut dans mon immeuble
Il pleut dans mon bureau
Il pleut
Et l’agence immobilière
Ne bouge pas le p’tit doigt
Pour vraiment s’occuper
De ce dégât des eaux...



Dimanche, le 3 juin 2007
Fest’Uval Ă  proximitĂ© de Saint-Etienne !!!
Programme du Fest’Uval Jean Mon’Arts (7 au 9 juin 2007)


Ce festival aura lieu du jeudi 7 au samedi 9 juin, de 19h30-20h00 à minuit, au château de Saint-Victor sur Loire (près de Saint-Étienne, 42).

Pendant toute la durée du festival, expositions de phographies, peintures et sculptures (dont les dernières créations de votre serviteur, Fabrice Méreste).
Petite info : dans la mesure du possible, j’ai indiquĂ© les liens des MySpaciens et autres qui se produiront lors du Fest’Uval...
Pour télécharger le programme en version imprimable, c’est ici.



Jeudi 7 juin 2007


Théâtre de Verdure (théâtre et danse)

(20h00) l’Aspatoule
(21h30) Le Groupe de Danse Universitaire
(22h00) Compagnie Actes Liés

Salle Geltendorf (pièces de théâtre)

(20h00) Le Grand Large
(21h45) Mais-tisse Moi Ça
(22h15) Les Nouveaux NĂ©s

Cour du château (concerts)

(20h00) Dya Mohn
(21h00) Rated Y
(22h00) l’Alambik
(23h00) DripS

Église (concerts)

(20h00) Bel’Canto
(20h30) À l’Improviste
(21h00) Duo Ilios
(22h00) Chœur des Étudiants de Musicologie

Restaurant (concerts)

(21h00) Christian.G
(22h00) Monsieur Fred 3



Vendredi 8 juin 2007


Théâtre de Verdure (pièces de théâtre)

(20h00) Les Ptits dans l’Dos
(21h15) Association en Scène
(22h30) Compagnie Actes Liés

Salle Geltendorf (théâtre et musique)

(20h00) Les Nouveaux NĂ©s
(21h15) @lex
(22h00) Le Grand Large

Cour du château (concerts)

(19h30) Clock
(20h30) Les Fils du Coupeur de Joints
(22h00) Overdose
(23h15) La Deroot’s

Église (concerts)

(20h00) NĂ©bune
(20h30) Zoot
(21h30) Olivier Craig-Dupont
(22h00) Atacama Jazz

Restaurant (concerts)

(21h00) Christian.G
(22h00) Monsieur Fred 3



Samedi 9 juin 2007


Théâtre de Verdure (théâtre et danse)

(20h00) Association en Scène
(21h15) Le Groupe de Danse Universitaire
(21h45) Les Frères Suédois
(23h00) Les Ptits dans l’Dos

Salle Geltendorf (pièces de théâtre)

(20h00) Les Amis en Scène
(21h55) Mais-tisse Moi Ça
(22h00) L’Aspatoule

Cour du château (concerts)

(19h30) La Pagaille
(20h45) Jade
(22h00) Godot
(23h15) Hacenoba Latin Jazz

Église (concerts)

(20h30) Olivier Craig-Dupont
(21h00) NĂ©bune
(21h30) Zoot

Restaurant (concerts)

(21h00) Monsieur Fred 3
(22h15) Highway



Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilĂ  un livre qu’il est bien : une grenouille gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e devient auteur de romans Ă  la OSS 117 ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgrĂ© son succès populaire, n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas ĂŞtre homme, alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi (dont on retrouve le blog ici, ou qu’on retrouve sur Myspace lĂ ) qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son Ă©diteur, les moutons Ă©lectriques, (ou mĂŞme dans ma propre bibliothèque !) peut maintenant se trouver Ă©galement sous forme de fichier PDF sur le site de l’éditeur ici. On peut aussi Ă©couter le monsieur causer de ses projets d’écriture lĂ . A lire, voir et entendre 


Lundi, le 19 mars 2007
Autoanthropophage
Ce matin, en observant mes genoux blessés (cf. mon accident raconté dans le billet précédent), avec leur couleur rouge violacé et les stries de la chair, je n’ai pu m’empêcher de penser au steak que je me suis fait cuisiner la veille...
Aurais-je des tendances Ă  l’anthropophagie ?
Soudain, la lumière : une cĂ©lèbre chanson d’Henri Salvador ("J’aime tes g’noux", parodie de "Shame, shame, shame, shame on you") m’apparaĂ®t avec un sens tout diffĂ©rent...


Lundi, le 22 janvier 2007
Mylène et moi
Je crois que ça a commencé comme ça. Je devais être au collège, dans les premières années (6ème ou 5ème), et j’avais entendu une chanteuse fredonner des paroles que je n’avais pu comprendre qu’à l’aide d’un dictionnaire (les mots "libertine" et "catin" m’avaient ensuite fait rougir).
Un de mes meilleurs amis, plus proche de la "grande ville", avait accès à davantage de chaînes de télévisions (hertziennes, à l’époque, ce devait être les débuts d’M6) que la télévision familiale, à mon grand désespoir. Et un jour, il m’a annoncé être tombé sur le clip de la quasi-inconnue "Mylène Farmer", une curieuse ritournelle illustrée par un mélange de sexe (les scènes de la baignoire et avec l’amant) et de violence (la bagarre avec la méchante). Bref, tout pour intriguer les jeunes ados que nous étions. Et c’est sur la frustration de n’avoir la chance de voir le clip "Libertine" de la flamboyante chanteuse que j’ai commencé à construire mon admiration pour elle.
Premiers albums, premiers concerts, des clips travaillés comme de véritables petits films par Laurent Boutonnat (seul Michael Jackson avec "Thriller" faisait aussi bien), des chansons aux sens obscurs qui nous détournaient de nos problèmes quotidiens d’ados en quête d’identité, des chorégraphies étranges, des interviews rares, du mystère. Ouais, j’étais fan, sans conteste.
Et depuis ce temps-lĂ  ?
Si je n’ai pu voir la belle il y a un an à Bercy, je me suis fait offrir le DVD du concert, et je suis allé dimanche dernier voir le film de celui qui nous l’a fait découvrir. "Jacquou de croquant" s’avère être une très belle épopée périgourdine, avec des acteurs de talent, le tout filmé par celui qui ne s’est pas laissé abattre par l’échec de "Giorgino", son opus précédent.
Cerise sur le gâteau : Mylène Farmer chante le gĂ©nĂ©rique de fin, "Devant soi".
Respect, Mylène...


Mardi, le 12 décembre 2006
Partir, revenir
Lundi de la semaine passĂ©e, j’étais Ă  Lyon pour Ă©couter mon ami RĂ©mi chanter du Rossini. La petite messe solennelle... Ah ! Un moment d’émotion rare...
Le seul Ă©lĂ©ment un peu pĂ©nible de cette soirĂ©e fut le trajet depuis Saint-Étienne, avec les trains en grève. L’arrivĂ©e dans la Capitale des Gaules ne causa pas de problème, j’étais tombĂ© par hasard sur l’un des seuls trains disponibles de la fin d’après-midi, mais le retour fut moins Ă©vident, mĂŞme s’il fut assurĂ© par un car.
RĂ©veil le lendemain avec moins d’heures de sommeil que prĂ©vues, matinĂ©e Ă  bosser, puis retour Ă  Lyon pour travailler avec un collègue japonais. Toujours pas de train. Quant aux cars de remplacement... Ils n’étaient prĂ©sents qu’au hasard de leurs disponibilitĂ©s. ArrivĂ©e Ă  Lyon pour ma rĂ©union avec près d’une heure de retard par rapport Ă  l’horaire convenu. Du coup, la concentration dans le travail fut maximale. Puis la galère pour le retour Ă  Saint-Étienne. À Lyon Part-Dieu, un train est annoncĂ© Ă  Perrache. J’ai filĂ© Ă  l’autre gare en mĂ©tro (pas vu de train faisant Lyon Part-Dieu – Lyon-Perrache Ă  l’affichage) et dĂ©couvert lĂ -bas qu’il n’y avait ni train ni car. Retour Ă  la Part-Dieu. Un TGV annoncĂ© pour Saint-Étienne. Je n’ai pas de rĂ©servation pour ce type de train, me suis renseignĂ© auprès d’un agent de la SNCF qui m’a dit d’attendre un autre train devant normalement partir deux heures plus tard. Je me suis dis qu’il Ă©tait malade (et grand bien m’en a pris !) et j’ai pris le train soi-disant Ă  grande vitesse – puisqu’il roulait comme un train ordinaire – pour rentrer Ă  la maison. Mais enfin, je suis quand mĂŞme arrivĂ© Ă  bon port. Ouf !
Samedi, après avoir transpirĂ© au club de sport, je me suis rendu au centre commercial faire quelques achats en prĂ©vision de mon anniversaire (le 16 dĂ©cembre). Panique au moment de payer : impossible de mettre la main sur ma carte bancaire. Retour chez moi, vĂ©rification dans mon portefeuille, rien. J’ai fouillĂ© mon sac de sport, regardant dans la poche de mon short. Rien. Le gros stress. La diode de mon tĂ©lĂ©phone fixe clignotait, indiquant un nouveau message sur mon rĂ©pondeur. Plein d’espoir, j’ai Ă©coutĂ© le message. La voix du directeur du club de sport. Ouf ! C’était lui qui avait trouvĂ© ma carte bancaire dans les vestiaires. J’ai filĂ© Ă  nouveau dans le quartier de Centre 2 pour rĂ©cupĂ©rer mon prĂ©cieux sĂ©same, j’ai poursuivi ma course folle jusqu’au centre commercial pour payer mes commissions. Et j’ai pu souffler...
Sinon, retour Ă  Lyon ce vendredi 15/12 au restaurant le Saint-Amour pour la soirĂ©e culturelle, littĂ©raire et festive (Ă  partir de 19 heures). Il y a plein d’auteurs sympas prĂ©vus, et j’y dĂ©dicacerai les Anges Ă©lectriques !


Vendredi, le 29 septembre 2006
Toute la musique que j’aime...
Je viens de découvrir Pandora Internet Radio grâce à un lien trouvé sur les Mnémoglyphes de JR.
Eh bĂ©h, c’est achtement bien, comme truc ! Bon, bien sĂ»r, ça ne marche qu’avec des musiques anglophones ou du rĂ©pertoire classique (mĂ©Ă©Ă©euh, rien trouvĂ© en essayant de me faire une radio musicale Mylène Farmer, et on ne se moque pas !) mais une radio avec les Dead Can Dance, c’est super top : j’ai dĂ©couvert ainsi plein de groupes et chanteurs gĂ©niaux Ă  cĂ´tĂ© desquels j’étais bĂŞtement passĂ©... Enfin, comme j’ai failli m’endormir quand mĂŞme au bout d’un moment, j’ai essayĂ© une radio Sex Pistols, les rĂ©sultats Ă©taient prĂ©visibles (les Clashs, les Ramones, etc.), et ça m’a bien rĂ©veillĂ©. Ensuite, j’ai essayĂ© une radio Smashing Pumpkins et j’écoute en ce moment une radio Jeff Buckley...
Yeah, pour m’accompagner dans mes travaux devant l’ordinateur, je vais finir par n’écouter plus que ça et la Planète bleue sur la radio suisse romande Couleur 3 !


Dimanche, le 19 juin 2005
Ça sent les vacances
Passer tout l’après-midi du samedi à faire de la sculpture, bien protégé du soleil brûlant à l’ombre de l’appartement, et se faire appeler par un copain avec qui on a prévu d’aller aux spectacles musicaux de la ville, prémices de la Fête de la Musique...
Se rendre compte qu’il est dĂ©jĂ  18 heures, et dĂ©couvrir qu’il y a de l’argile un peu partout, en particulier sur le tĂ©lĂ©phone...
Réussir à nettoyer partiellement les dégâts, à dîner, à se doucher, à se changer, et à être l’heure au rendez-vous...
Ne pas trop se tromper de chemin pour parvenir Ă  la Cour des Sons (c’est une contrepĂ©trie ?) et louer le Ciel du retard du premier groupe afin de ne rater aucun morceau de ce duo Ă©lectro-jazzy...
ĂŠtre assez stupĂ©fait de la performance du second groupe, un trio Ă©lectro-trip hop-rock (un DJ, un guitariste et un « homme-machine ») accompagnĂ©, suivant les morceaux, de trois chanteurs et une chanteuse, passant d’une puissance musicale Ă  la Prodigy aux accords superbes dignes de Portishead... Ouah !
Revenir dans le centre de Saint-Étienne et Ă©couter les Ă©tranges carillons de la cathĂ©drale Saint-Charles...
DĂ©cidĂ©ment, la ville ne veut pas dormir !


Samedi, le 4 juin 2005
J’aime bien...
Il est des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférent. Pour moi, le réalisateur et scénariste Jean-Pierre Jeunet est de ceux-là.
Mercredi dernier, j’ai eu la chance de le voir au cinĂ©ma Le France de Saint-Étienne. De 18 heures au lendemain, rien que du bonheur... Cela a dĂ©butĂ© par les premiers courts mĂ©trages de Jeunet : L’évasion (1978) et Le Manège (1980), des films d’animation oĂą le travail de son complice Marc Caro fait des merveilles et annonce la superbe CitĂ© des Enfants perdus (1995), Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et Foutaises (1989), oĂą on retrouve les prĂ©mices d’élĂ©ments qui seront exploitĂ©s dans Delicatessen (1991) et Le fabuleux destin d’AmĂ©lie Poulain (2001).
Ce type est fascinant. On sent bouillonner en lui une crĂ©ativitĂ© extraordinaire. Pour passer d’Alien IV (1997) Ă  AmĂ©lie Poulain, il faut vraiment ĂŞtre un magicien. Et le mĂ©lange des genres, il l’a transcendĂ© dans son dernier film, Un long dimanche de fiançailles, qui mĂŞle avec brio Ă  la fois la romance, le film de guerre et l’enquĂŞte policière.
De Jean-Pierre Jeunet, j’adorais l’œuvre, maintenant je suis aussi admiratif de l’homme, un immense artiste, et un ĂŞtre fondamentalement humain.
Et si vous tenez à voir d’autres créatifs, aux réalisations plus modestes, certes, pensez à faire un tour à Saint-Victor sur Loire. C’est le dernier jour du Fest’Uval Jean Mon’Arts où vous pourrez assister à une multitude de spectacles, de la danse, de la poésie, de la chanson française, de la musique chorale, du trip hop, du rock... et même assister à une exposition où votre serviteur présente quelques une de ses sculptures.



Lundi, le 23 mai 2005
De l’eau et des éclairs
Samedi, avec un copain qui venait d’apprendre la veille sa rĂ©ussite Ă  un concours, nous nous sommes rendus au festival 6ème Continent Ă  Lyon. Nous quittons le Rond-point de Saint-Étienne pour nous engager dans la voie rapide, et je fais la remarque : « Tiens, la voiture devant nous s’est fait flasher ! ». Le temps que le pilote vĂ©rifie sa vitesse sur le compteur et... merde... nous avons aussi droit Ă  une photo souvenir.
Bon, ça commence bien. Le copain prend cependant l’amende à venir avec une certaine philosophie. Il est conducteur depuis seize ans et n’a jamais effectué une seule infraction au code de la route. Il faut bien une première fois... Penser à la réussite à son concours et aux nouvelles fonctions qu’il va occuper à la rentrée prochaine efface un peu cet ombrageux événement.
Sur le chemin, nous passons en revue diverses stations de radio pour tomber sur les informations. Non, il est encore trop tôt pour connaître le résultat du festival de Cannes.
Nous entrons dans Lyon, passons Ă  cĂ´tĂ© de la Halle Tony Garnier, et nous trouvons une place devant l’entrĂ©e du Parc de Gerland. Musiques du monde. Tenues bab’, look « altermondialiste », ceux qui sont lĂ  ne tiennent pas Ă  se prendre la tĂŞte. Petit tour auprès des stands sur le thème du dĂ©veloppement durable, du commerce Ă©quitable ou du Tibet libre... Je me sens bien.
Nous achetons des tickets à échanger contre de la nourriture et de la boisson. Je prends du poulet au riz avec des trucs bizarres, genre beignet de banane, avec sauce épicée et légumes délicieux mais non identifiables.
Quelques gouttes tombent. Des éclairs lézardent le ciel. Nous nous mettons à l’abri à côté des pistes de vélo et roller acrobatiques.
Nous partons ensuite Ă  la recherche de toilettes.
Je me rappelle un endroit oĂą il y en avait, au niveau des petites maisons du parc. Mmmmm... LoupĂ© : fermeture Ă  19 heures. Mais un policier zĂ©lĂ© nous indique la prĂ©sence de cabines automatiques un peu plus loin. Nous traversons un long terrain gazonnĂ©. J’entre dans le lieu d’aisance Ă  l’air futuriste. Je pousse au hasard un bouton et lis ensuite que c’est lĂ  qu’il faut appuyer quand on veut sortir. Bon, qu’importe. La cuvette du trĂ´ne en mĂ©tal bouge. Je me dĂ©pĂŞche. Puis de l’eau envahit le sol et noie mes baskets. Argh ! Je me lave vite fait les mains. La lumière s’éteint. Je me prĂ©cipite vers la sortie de peur d’être enfermĂ©. Bon, OK, la prochaine fois, je le saurai : appuyer sur le bouton pour sortir seulement. Le copain a prĂ©fĂ©rĂ© se soulager contre un arbre. Il avait sans doute raison.
La nuit tombe. Nous nous rapprochons de la scène. Il y a beaucoup de monde maintenant. Les organisateurs demandent au public des parapluies et mettent en place une protection de fortune pour le prochain groupe.
Les Bistanclaque montent sur scène. Ces Croix-Roussiens, un duo, rejoint un peu plus tard par une saxophoniste, nous livrent une musique aux paroles pleines de sel, de sucre et d’acide. Une bonne partie du public se retrouve dans les cercles concentriques d’une danse circasienne.
Avant qu’un nouveau groupe ne prenne place sur scène, nous partons chercher des boissons. Je demande un jus de goyave, je me fais servir de la mangue. Bah, pas grave, il n’y a que moi pour demander des jus de fruits impossibles.
Je vais m’acheter le CD des Bistanclaque (que j’écoute en boucle depuis, avec une prĂ©fĂ©rence pour les chansons l’Ancienne, Consomme ! et la Scottish). Il pleut toujours, et les prochains musiciens ne viennent pas. Le copain me parle de Femi Kuti, que l’on attend et qui devrait venir d’une minute Ă  l’autre, et de son père, Fela Kuti, le fameux chanteur militant Ă  l’origine de l’afro beat.
Sous la pluie, le public s’impatiente. Les musiques enregistrées n’ont pas la chaleur de celles en live. Les organisateurs montent sur scène.
Explications.
Pluie. Matériel électrique. Risque d’électrocution. Concert annulé.
C’est la grosse déception. Face aux éléments, nous sommes bien impuissants. Nous nous décidons à rentrer, fort marris qu’avec cette pluie, la suite de la soirée soit tombée... à l’eau.


Samedi, le 7 mai 2005
Renouveau
Voir par la fenĂŞtre les rayons du soleil.
Se dire qu’il serait dommage de ne pas en profiter.
Oser sortir ses rollers qui étaient abandonnés depuis trop longtemps.
ĂŠtre accueilli dans la rue par un concert de klaxons, des voitures de personnes se rendant Ă  un mariage.
Utiliser son nouveau joujou, un baladeur MP3.
Se rendre compte que the Prodigy dans les oreilles, ça aide vraiment à gravir les montées.
Découvrir que le genou, bien que tirant un peu, ne fait pas mal, malgré la vilaine entorse résultant d’une chute de ski, en février dernier.
Croiser une mariée au Parc de l’Europe, et la trouver jolie.
Rentrer en sueur et se dire que, pour une fois, le sommeil viendra des suites d’une bonne fatigue physique, et non intellectuelle...


Vendredi, le 14 janvier 2005
Culture pub
MAUVAIS GENRES : Science fiction et fantasy.
Production : François Angelier
Avec : AndrĂ©-François Ruaud, Xavier MaumĂ©jean.
Livres : "le panorama illustrĂ© de la fantasy & du merveilleux" par AndrĂ©-François Ruaud (Ă©dition les Moutons Ă©lectriques) ; la "VĂ©nus anatomique" par Xavier MaumĂ©jean (Ă©ditions MnĂ©mos).

En direct samedi 15 janvier 2005 de 21 heures Ă  22 heures dans l’émission « Mauvais Genres » sur France Culture ou en diffĂ©rĂ© ici.


Vendredi, le 19 novembre 2004
Le prix Ă  payer
Mardi soir, je suis retournĂ© Ă  l’opĂ©ra voir RĂ©mi dans le rĂ´le de « Nemorino » dans l’opĂ©ra l’Elisir d’Amore de Donizetti Ă  l’Esplanade de Saint-Étienne.
Bien que ce fût en soirée (oui, me levant d’ordinaire très tôt, j’ai vraiment du mal avec les spectacles se déroulant tard), j’ai suivi avec autant de plaisir que le dimanche après-midi cette magnifique représentation.
Après avoir félicité Rémi en loge, je suis reparti chez moi, tranquillement, la tête pleine d’images et de musiques, me disant que je devais m’endormir rapidement pour être en pleine forme le lendemain, ayant un cours de 4 heures à donner dès huit heures du matin.
Mais sur le chemin du retour, j’ai Ă©tĂ© surpris par une voiture qui s’était arrĂŞtĂ©e Ă  ma hauteur. Il s’agissait d’une amie du tĂ©nor, vue Ă  l’opĂ©ra, qui m’a proposĂ© de prendre un pot avec RĂ©mi et quelques copains venus de Lyon. J’ai hĂ©sitĂ© un instant avant d’accepter car il Ă©tait dĂ©jĂ  23 heures 30 et j’avais un peu peur de me coucher trop tard. Et la soirĂ©e s’est donc poursuivie avec un verre pris avec tout le monde, puis il y a eu un dĂ®ner... Bref, je suis rentrĂ© chez moi un peu avant deux heures du matin. Et le rĂ©veil a sonnĂ© un peu plus de trois heures plus tard, argh !
Le cours du matin s’est très bien déroulé mais l’après-midi, j’étais minable, enchaînant bâillements sur bâillements, incapable de me concentrer sur une activité quelconque. Ah, dur, mais c’était le prix à payer pour avoir passé une aussi excellente soirée.


Dimanche, le 14 novembre 2004
RĂ©conciliation
Parce que c’était un dimanche après-midi et non en soirĂ©e (Ă©tant quelqu’un du matin, il m’est difficile d’assister Ă  un spectacle oĂą on ne peut pas bouger sans lutter contre le sommeil après 22 heures) ; parce que mon copain RĂ©mi, qui tenait le rĂ´le principal, a une voix d’or et un excellent jeu de scène ; parce qu’il m’a obtenu des places très bien situĂ©es dans le grand théâtre Massenet ; parce que la mise en scène d’Arnaud Bernard Ă©tait tout simplement grandiose (avec de subtils clins d’œil Ă  la Belle Époque) ; parce que l’Elisir d’Amore de Donizetti a quelque chose d’envoĂ»tant et que la difficile alchimie entre le spectacle et la musique est un art dĂ©licat qui ici s’exprime parfaitement ; parce que j’y Ă©tais allĂ© en compagnie de mon ex-petite amie venue tout exprès de Lyon et que nous nous entendons toujours aussi bien ; parce que je n’ai pas vu passer ces trois heures alors que je m’étais fermement ennuyĂ© (voire mĂŞme presque endormi) lors de mes malheureuses expĂ©riences prĂ©cĂ©dentes (Don Giovanni de Mozart et Cerenentola de Rossini) ; pour toutes ces raisons, aujourd’hui, j’ai Ă©tĂ© rĂ©conciliĂ© avec l’opĂ©ra.
Un seul mot aux artistes : merci !


Samedi, le 20 mars 2004
Tramway
Affublé d’un sac rempli de mon matériel de sculpture, j’arrive à l’arrêt de l’Hôtel de Ville. Dans le tram, je trouve une place tout à l’avant, juste derrière le chauffeur, l’endroit idéal pour poser un sac imposant sans déranger personne. Il n’est pas encore neuf heures du matin, ce samedi, la rame est à moitié vide, il est facile de trouver où s’asseoir.
En sortant un livre de ma poche, mes oreilles sont distraites un instant par un air de techno. Je ne peux m’empĂŞcher d’essayer de regarder le conducteur. C’est un jeune. À l’arrĂŞt du feu rouge, il en profite pour grignoter une bricole que je ne parviens Ă  distinguer derrière la vitre fumĂ©e.
Avec un bouquin, j’arrive tout le temps Ă  m’isoler et faire abstraction de la musique que diffusent les haut-parleurs des transports en commun. Suivant les chauffeurs et les moments, c’est RTL, Nostalgie, parfois Rire et chansons ou mĂŞme France Inter. Ce matin, c’est Fun. Je me rappelle une fin de journĂ©e, il y a quelque temps, le chauffeur avait mis la radio un peu plus fort : les Verts jouaient Ă  Geoffroy Guichard, aussi les amateurs pouvaient suivre religieusement l’évolution du score.
Un peu plus tard, avant treize heures, je reprends le tram pour me rendre au centre commercial. Je vois un tramway Ă  l’arrĂŞt mais je ne me dĂ©pĂŞche pas : mĂŞme en courant, je sais que je ne parviendrais pas Ă  l’attraper. Un coup d’œil au panneau d’affichage Ă©lectronique, le prochain arrivera dans deux minutes. Mais je ne suis pas le premier Ă  l’attendre. Une jeune fille a aussi manquĂ© la rame. Elle a une vingtaine d’annĂ©es. Elle n’est pas très grande. Elle semble vouloir protĂ©ger ses doux yeux clairs derrière une paire de lunettes de vue. Ses longs cheveux sont splendides, d’une Ă©tonnante couleur fauve. Elle est vraiment ravissante. Le tram approche. Je me dĂ©place un peu vers l’avant, finissant par connaĂ®tre avec le temps la position oĂą s’ouvrent les portes malgrĂ© l’absence de repères au sol. Bien entendu, j’entre le premier, je valide mon ticket, et je trouve Ă  nouveau une place derrière le chauffeur. Cette fois-ci, la musique est du bon vieux rock. Oui, notre conducteur est d’un autre âge que le jeune de ce matin. J’ouvre le livre pour poursuivre ma lecture mais, au moment oĂą mes yeux vont se poser sur les mots de Silverberg, je croise de la jolie fille aux cheveux fauves. InstantanĂ©ment, je me mets Ă  espĂ©rer qu’elle vienne s’asseoir Ă  mes cĂ´tĂ©s, malgrĂ© les nombreuses autres places vacantes. Et elle exauce ma prière muette. En s’installant, elle remet sa chevelure en ordre d’un geste de la main, ce qui a pour effet de libĂ©rer les molĂ©cules son dĂ©licieux parfum. Mais voilĂ  dĂ©jĂ  le centre commercial. Je me lève Ă  regret, n’emportant que le souvenir des effluves subtils et de la vision angĂ©lique.


Jeudi, le 12 décembre 2002
Ă€ vif (les nerfs)
Je soutiens ma thèse dans quatre jours. Enfin, moins de 100 heures, si on veut être plus précis.
Et ça devient vraiment très dur.

Au niveau du pot de thèse, c’est Ă  peu près rĂ©glĂ© : merci les parents pour les spĂ©cialitĂ©s rĂ©gionales (les bouteilles et les verres pour papa, les spĂ©cialitĂ©s culinaires pour maman), la commande est passĂ©e auprès du traiteur, je dois encore acheter des trucs complĂ©mentaires, en particulier des boissons, ce que je ferai samedi (je me rĂ©jouis dĂ©jĂ , vu que les grands magasins seront dĂ©serts un samedi avant NoĂ«l, n’est-ce pas ?)
Pour le restaurant du soir avec les membres du jury, c’est aussi OK, j’ai réservé un endroit sympa sur la Croix-Rousse...
Au niveau de la soutenance, pour la prĂ©sentation, il y a encore des bricoles Ă  modifier sur mes diapos. (Au boulot, Fab !)
J’ai vu le service repro pour disposer de quelques nouveaux exemplaires de ma thèse (celui avec le résumé et les remerciements en bonus track).
La salle de soutenance est réservée, OK, OK...
La salle prĂ©vue pour le pot sera occupĂ©e par un cours juste avant mais j’ai quand mĂŞme un peu de marge de manĹ“uvre... Chaud !
Les vidéoprojecteurs... Il y a celui du labo mais je devrais aussi en réserver un autre demain au service audiovisuel (on ne sait jamais)...
Les ordinateurs portables... Je prendrai le mien, mais il y aura sans doute aussi ceux de mes collègues au cas où...
Le transport et l’hĂ©bergement du jury : lĂ  aussi, tout baigne, ou presque (un de mes rapporteurs sera Ă  une soutenance juste avant la mienne Ă  l’autre bout de la ville). Va falloir inventer la tĂ©lĂ©portation vite fait...

J’ai fait mon maximum, j’ai encore des p’tits trucs à régler. Mais bon, je gère, je gère... Enfin, j’espère.
Et puis, bon, faut pas stresser. Songer aussi à dormir tôt, je commence à avoir mal à la tête avec tout ça, c’est mauvais signe...

Oui, je me demande comment ça se passera, le jour oĂą je me marierai(s). Ah, j’oubliais : pour se marier, faut ĂŞtre deux, et on partagera les tâches Ă  ce moment-lĂ ...

Mais bon, voyons la vie en rose. Ou en bleu. Et écoutons, pour nous détendre, l’émission la Planète bleue qui passe le dimanche soir sur Couleur 3, une radio suisse qu’elle est achtement bien.
Pour ceux qui ont une connexion qui booste (et qui ne paient pas le téléphone), il est possible d’écouter l’émission la Planète bleue sur le Net.
Une heure de plongĂ©e dans la musique de demain : c’est Ă©trange, c’est beau, c’est bon, ça calme...

Vous croyez que j’en ai besoin ?


Vendredi, le 22 novembre 2002
Avignon, Deauville, Paris...
Vincent Delerm, le fils de Philippe-la-première-gorgée-de-bière, arrive tout doucement dans nos oreilles avec un album qui porte son nom.
Cet auteur-compositeur-interprète un peu branchouille a bien du talent. Ses textes sont autant de tableaux où le quotidien est croqué avec sensibilité. Il parle d’une vie fantasmée avec une actrice, de la visite d’un zoo où les vies se dévoilent en miroir face à celles des animaux en cage, d’une réunion de famille dans les Hauts-de-Seine, de parents imaginés de l’être aimé, d’un magazine féminin qui lui fait redécouvrir celle qui l’a quitté (en duo avec Irène Jacob), de retrouvailles sur fond de Jeux Olympiques d’hiver, d’un spectacle à Avignon où sa voisine présente plus d’intérêt que le théâtre d’avant-avant-garde, du portrait d’une fille et de ses projets avortés, d’un couple s’ennuyant un peu à Deauville en hiver, d’une aventure amoureuse colorant un quotidien à la fois banal et précieux.
Un regard tendre et pertinent sur la vie, tout simplement, mais il n’y a rien de plus dur que de raconter ces choses simples qui font la beauté de chaque jour.
Dommage qu’il n’ait pas beaucoup de voix. Pour ses chansons, cela donne une touche particulière agréable, mais quand il reprend "Le lundi au soleil" en public avec Keren Ann, c’est assez malheureux.
Lundi dernier, il donnait un concert, à la salle Rameau de Lyon. Et je l’ai manqué...


Jeudi, le 21 novembre 2002
A view to a kill
Alors que "Meurs un autre jour" (Die another day), le dernier "James Bond 007" vient de sortir sur les écrans de France, avec une B.O.F. interprétée par Madonna, je viens de me rendre compte de l’importance capitale qu’a eu le visuel dans mes goûts musicaux. En effet, j’ai commencé à écouter de la musique au début des années 80, lorsque, tout jeune adolescent, j’ai découvert les vidéos clips.
Je venais d’arriver au collège quand explosa "Thriller", fin 1982. La musique du roi de la pop, tout juste couronné, était accompagnée d’un petit bijou de film mêlant l’horreur et l’humour, et Dieu sait que cette recette marche auprès du jeune public. Les autres titres de l’album "Thriller" me marqueront moins, même si j’ai eu une petite tendresse pour la vidéo de Billie Jean.
En 1983, le groupe anglais Duran Duran dĂ©barque dans l’Hexagone avec "The Reflex". Vous souvenez-vous du clip ? La vague qui tombe de la scène et qui arrose le public ? "Wild Boys" et son univers Ă  la "Mad Max" ? Et la B.O.F. de "Dangereusement vĂ´tre" (A view to a kill) en 1985. Clip extraordinaire oĂą les membres du groupe, sur la Tour Eiffel, jouent les agents secrets et se dĂ©gomment les uns après les autres... On ne se moque pas : j’avais la mĂŞme coupe de cheveux que Simon LeBon !
En 1983, toujours, Frankie Goes to Hollywood sortait "Relax". Le choc ! Le clip se dĂ©roulait dans une boĂ®te gay SM... (Je n’avais pas compris, Ă  l’époque.)
En 1984, les Allemands de Propaganda et leur "P-Machinery". Du bizarre, aussi bien dans le son que dans l’image. J’ai beaucoup aimé.
La mĂŞme annĂ©e, les NorvĂ©giens de A-HA et leur fameux "Take on me". Musique extra sur un clip mĂŞlant film et bande dessinĂ©e. "Hunting high and low", slow de l’étĂ© (ah, les colonies de vacances de cette annĂ©e-lĂ  !), clip oĂą le chanteur se mĂ©tamorphosait en animaux. Et plus tard la B.O.F. du James Bond "The living daylights" en 1987...
Mais 1984, c’est aussi l’annĂ©e oĂą une brune Ă©trange fredonne une comptine curieuse : "Maman a tort". Deux autres titres, passĂ©s plus ou moins inaperçus : "On est tous des imbĂ©ciles" (Ă  oublier) et "Plus grandir" (oĂą l’univers Farmer se dessine dĂ©jĂ ). En 1986, Mylène Farmer est devenue rousse et devient "Libertine" : une musique aux paroles osĂ©es sur un vĂ©ritable film (en costume... et sans) oĂą Laurent Boutonnat voit les choses en grand. C’est le triomphe.
Alors, il n’y a rien eu, au niveau musical, dans les annĂ©es 80 ? N’oublions pas la brit pop, la new wave, la dark wave, les Irlandais U2, les Écossais Simple Minds et les Français Indochine, Mano Negra et les Rita Mitsouko...
C’était l’époque oĂą j’ai arrĂŞtĂ© de regarder les Ă©missions de Maritie et Gilbert Carpentier pour passer aux "Enfants du Rock" (et Ă  "Top 50").

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