Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve
par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka.
Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980,
et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de
la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.
Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants,
plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990.
Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.
Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut.
Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité
à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées
dans des lieux perdus.
Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants).
Touchant monsieur.
Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes.
De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal,
avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu.
J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire
les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...
Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français.
Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy,
appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte.
Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?),
questions sur les origines de l’humanité...
Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985.
Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste
alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...
Août 2022, décès du dessinateur Sempé.
Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
t !
Septembre 2022, dĂ©cès de Jean-Luc Godard. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, j’avais trouvĂ© un tas de DVD de Godard Ă petit prix et j’avais commencĂ© Ă
visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis,
(2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou
(3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...
Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe.
Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...
Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors.
Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.
Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire.
En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ».
Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non,
c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe
The Handmaid’s Tale,
une série télévisée diffusée sur la plateforme de
VOD Hulu.
J’avais eu l’occasion de voir précédemment
La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990,
mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série
sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité,
la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement
plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne
le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis
(cf. la critique de
PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood.
C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire,
l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par
l’ami
Ugo Bellagamba, en 2005.
Margaret Atwood Ă©tait venue y parler
de sa vie
et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit
avec le compère Jean-Jacques Girardot sur
«Â
le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ».
Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule
accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon
(Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986),
il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de
l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
La référence au
Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame
se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis,
il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé
à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont
Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais
dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable
sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par
Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
VoilĂ pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un Ă©pisode de
The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique,
je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais
donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux.
En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant
ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule,
l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû
obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire
avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on
l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...
Dimanche, le 15 mai 2016
Intergalactiques de Lyon 2016
Cette année, mon passage aux
Intergalactiques de Lyon
aura été très bref, limité au seul samedi après-midi.
J’arrive à l’ENS, amphi Charles Mérieux, on fouille mon sac,
je récupère mon bracelet vert d’inscrit à l’accueil :
bizarre de venir en ce lieu pour un événement SF alors que
je me rends ici de temps Ă autre pour des rendez-vous professionnels.
Le hall est occupé par les exposants. Je rencontre
Olivier Paquet,
j’aperçois
Jean-Claude Dunyach (sans masque de troll)
qui s’en va déjeuner,
je viens saluer
Markus Leicht, de la librairie Temps-Livres,
toujours fidèle au poste, et je vois
JĂ©rĂ´me Vincent reprendre sa place au stand des
Indés de l’imaginaire armé d’un sandwich...
La conférence d’ouverture débute à 13h30, dans 10 minutes,
j’entre alors dans l’amphithéâtre et je m’installe dans un
des fauteuils, pas trop loin de la scène. Je remarque
Sylvie Lainé et
Dominique Douay prendre leurs places
Ă quelques rangs devant moi. Trois anglophones viennent
s’assurer que c’est bien là qu’aura lieu la conférence et
vont s’asseoir à quelques places, à ma gauche. Leurs têtes
me disent quelque chose. Je rallume mon téléphone portable
pour vérifier la liste des invités : ce sont
Peter F. Hamilton,
Alastair Reynolds et
Paul J. McAuley...
Dans mon sac, j’ai rapporté quelques exemplaires de ma bibliothèque :
des ouvrages de
Christopher Priest (
L’Archipel du rêve,
La Machine à explorer l’espace et son
Livre d’or en Pocket),
mais aussi l’anthologie
Destination 3001
dirigée par Robert Silverberg et Jacques Chambon
(sortie en 2000 chez Flammarion) avec Priest,
mais aussi Paul McAuley. Et ce dernier est là , juste à côté.
Comment dit-on « dédicace » en anglais ?
Je regarde la couverture de
Destination 3001 dont la typographie
était reprise du texte d’ouverture de la saga
Star Wars.
Pincement au cœur : la liste alphabétique des auteurs commence par
Ayerdhal et se termine par
Roland C. Wagner, deux personnes dont j’ai lu
et aimé les textes, deux très grands de la science-fiction
d’expression française qui ont su rester accessibles et avec
qui j’avais eu l’occasion d’échanger quelques mots et de déjeuner
en compagnie de la
Gang, lors d’une édition du festival
de la science-fiction de Roanne pour le premier ou d’une
convention nationale française de science-fiction dans le sud
de la France pour l’autre.
Deux auteurs qui m’ont tant apporté, le militantisme et
l’engagement écologique dans
Demain, une oasis,
l’humour et l’imagination débridée dans la conception de l’IA (aya)
Gloria dans la série des
Futurs Mystères de Paris.
Yal et Roland, vous nous manquez tant...
Christopher Priest et Stéphane, le traducteur,
entrent sur la scène. Un Julien Pouget — que la
Nuit des SĂ©ries
(sans sommeil) n’a pas laissé au meilleur de sa forme —
nous présente Priest et les tables rondes à venir.
Aux premiers mots de Priest débutant sa conférence par l’évocation
de ses souvenirs d’enfant en période de guerre, l’incipit du
Monde inverti
(« J’avais atteint l’âge de mille kilomètres »)
me revient en mĂ©moire, des mots qui m’avaient amenĂ© Ă
reconsidérer les notions d’espace et de temps.
Je crois que c’était Sylvie qui m’avait fait découvrir Priest.
Puis, surprise : les souvenirs très précis du vrombissement
des avions, du visage angoissé de sa mère ou du lieu exigu
sous l’escalier où ils s’étaient protégés n’étaient que des
fabrications de son esprit : Priest n’avait pu connaître
les bombardements des grandes villes par l’aviation allemande
durant la Deuxième guerre mondiale car il n’est né qu’en 1943
et vivait en banlieue de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre,
loin du lieu où les bombes étaient tombées, et ces bombardements
avaient cessé au printemps 1941.
Introduite par cet exemple de faux souvenir,
«Â
Reality, Memory and Doubt »,
la conférence de Priest se poursuit,
pleine de réflexions intéressantes sur l’imaginaire,
les jeux sur les points de vue. Je comprends mieux
comment l’auteur du
Prestige a construit son roman
et peint avec un tel brio l’histoire de la rivalité entre
les deux prestidigitateurs Alfred Borden et Rupert Angier.
Première table ronde :
« De l’empire britannique à l’imperium galactique ? »
Intervenants :
Peter Hamilton,
Alastair Reynolds et Sara Doke ;
modérateur :
Anudar Bruseis.
L’empire galactique est une constante du genre
space opera.
Des parallèles entre la Grande-Bretagne, du temps où elle était un
empire sur lequel ne se couchait jamais le soleil, et un Ă©ventuel
empire galactique ?
Points de vue et visions optimistes ou pessimistes s’enchaînent.
Sara (dont j’apprécie le travail de traduction des œuvres de Paolo Bacigalupi,
un de mes coups de cœur de ces dernières années) sursaute aux maladresses
de Stéphane : le cycle « culturel » (sic) de Ian Banks
au lieu du cycle de la
Culture ou le
« guide pour auto-stoppeur de la galaxie »
au lieu du
Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Un empire, ou au moins une structure fédératrice de nations,
nécessite un partage de valeurs communes...
mais comment tenir compte des spécificités des minorités ?
Ce questionnement me renvoie aux réflexions qui avaient longtemps
trotté dans ma tête à la suite de la lecture de la
Notion de génocide nécessaire de Thomas Day,
au milieu des années 2000. Question toujours d’actualité,
en témoigne la récente victoire de l’Ukrainienne Jamala à l’Eurovision
et sa chanson évoquant le drame de la population tatare de Crimée en 1944,
et faisant évidemment écho au conflit toujours présent entre
l’Ukraine et la Russie...
Deuxième table ronde de l’après-midi sur un sujet apparemment plus léger :
« Jamais sans ma serviette,
l’humour dans la science-fiction britannique »
avec comme intervenants les auteurs
Catherine Dufour et
Jean-Claude Dunyach ainsi que Nicolas Botti
(promoteur de l’
Ĺ“uvre de Douglas Adams en France),
et comme modérateur
François « Le-Fossoyeur-de-films » Theurel.
Jean-Claude Dunyach cabotine un peu, Catherine Dufour parle
des
Annales du Disque-monde de
Terry Pratchett, Nicolas Botti parle de
H2G2, et avec Sylvie Lainé assise à mes côtés,
nous Ă©changeons quelques bons mots.
Pour Jean-Claude Dunyach, l’humour anglais est issu d’une élite
(les humoristes ayant fait leurs classes dans les universités de
Cambridge ou d’Oxford), ce qui fait que les humoristes sont mieux
acceptés par la classe dirigeante qu’en France, c’est aussi un humour
qui joue sur l’autodérision et qui n’a pas de limite
(il illustre ses propos notamment par la série télévisée
Black Mirror et son Ă©pisode pilote
The National Anthem)Â ; Nicolas Botti Ă©voque aussi
un humour plus trash et plus populaire apparu Ă la suite
des années Thatcher ;
Catherine Dufour raconte comment les Monty Python et leur
Vie de Brian
ont forgé sa conscience politique et lui ont fait comprendre
l’inanité de certaines formes de militantisme.
L’humour anglais passe-t-il en françaisa ?
Nicolas Botti en veut à Jean Bonnefoy d’avoir mis dans ses traductions
des jeux de mots graveleux qui n’étaient pas présents dans le texte originel
de Douglas Adams, Catherine Dufour au contraire défend l’idée que le
travail de traduction est une œuvre de création et cite,
en plus de Poe traduit par Baudelaire, l’exemple, chez Pratchett,
d’un elfe ressemblant à s’y méprendre à un chanteur rock ’n’ roll
bien connu :
he looks Elvish
(pour « il avait l’air elfique/Elvis ») et qui,
en français, avait été traduit par quelque chose comme
« il avait l’air
presque laid ».
Références de livres, de films et de séries télévisées s’enchaînent
et terminent sur la façon dont l’humour britannique a imprégné
la culture française...
Je ressors de cette table ronde un peu assommé.
L’absurde et l’humour anglais ont quelque chose de désespéré.
Il est presque 18h00... Je me sens soudain très seul.
Les personnes que je voulais voir sont parties ou occupées.
Tant pis, je n’aurais pas de dédicace.
Tant pis, je n’aurais pas eu l’occasion de saluer des personnes
que je n’ai plus vues depuis des années et avec lesquelles
je ne suis plus lié qu’à travers le faible lien des réseaux
sociaux virtuels.
Morose, je ne me sens plus trop faisant partie de cet univers.
Je rallume mon téléphone. Ma femme a essayé de me joindre.
Mes enfants s’amusent à l’aire de jeux.
Je prends le tramway pour les rejoindre... et retrouver une vie normale.
Mardi, le 12 janvier 2016
C’est une nouvelle année
Tous mes vœux à vous pour cette nouvelle année !
En guise de résolution, après une longue absence occasionnée par le fait de m’occuper de ma petite famille et de mes activités professionnelles, je compte faire aboutir des textes qui ont dormi trop longtemps dans le disque dur de mon ordinateur. Je viens en effet de terminer l’un des romans que l’on m’a offerts pour Noël et dont une citation m’a particulièrement marqué :
« Savez-vous que les histoires sont comme le bon vin, il faut les laisser reposer pendant des années, les laisser décanter avant de les écrire. Mais attention de ne pas attendre trop longtemps sinon le vin passe. Les histoires tournent au vinaigre. Je détiens dans ma cave de vieilles bouteilles d’années exceptionnelles, que je n’ouvrirai malheureusement jamais. », Xavier Durringer, Sfumato, Le Passage, 2015.
Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque
« Avis singuliers ») et mon
deuxième billet
concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection,
compositeur, multi-instrumentiste...)
Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire
de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur
le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles
de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation :
soutenez son beau projet, il en
a vraiment besoin, en allant voir
ici et en renvoyant le formulaire
lĂ .
Merci Ă vous !
Lundi, le 19 novembre 2012
L’IA, les robots et moi (créateurs, créatures, et cætera)
Il y a
10 ans,
je venais de crĂ©er ce blogue. À cette Ă©poque, je m’apprĂŞtais Ă soutenir une thèse
dans un domaine dérivé de l’intelligence artificielle et je me posais des questions sur
mon avenir. Dix ans plus tard, je suis toujours autant intéressé par l’intelligence artificielle
et mon métier d’enseignant et chercheur me permet de faire de jolies rencontres,
comme revoir le mois dernier lors d’une conférence quelqu’un qui
avait été l’auteur d’un essai fondamental sur l’IA que j’avais lu avec passion
dans mes premières années d’études universitaires,
puis, bien des années plus tard, avait été un de mes professeurs du temps où j’étais encore un étudiant parisien,
et qui est désormais un
collègue. Il m’avait alors confié qu’il
devait participer en tant qu’invité aux dernières Utopiales
afin d’intervenir sur une table ronde dédiée au sujet
des morales humaines et lois robotiques dans l’œuvre d’Isaac Asimov...
En mars 2012 s’était dĂ©roulĂ© Ă Lyon le sommet europĂ©en de robotique «
InnoRobo ».
Mon intérêt pour l’intelligence artificielle (l’IA) et
la robotique ne date pas d’hier : tout jeune adolescent, j’étais dĂ©jĂ
fascinĂ© par les œuvres de science-fiction Ă©voquant des crĂ©atures artificielles,
qu’il s’agît de grosses machines avec de simples boutons lumineux clignotants
– comme le « Colossus »
du film
le Cerveau d’acier
de Joseph Sargent sorti en 1970 (et adapté du roman
Colossus
de Dennis Feltham Jones) –, de robots
vaguement humanoĂŻdes – comme «
Robby » de la
Planète interdite
de Fred McLeod Wilcox en 1956 –, ou
que les machines fussent si semblables aux êtres humains que seuls des tests très poussés
permettaient de les distinguer de nous
– comme les « rĂ©plicants »
dans
Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982
(adapté des
AndroĂŻdes rĂŞvent-ils de moutons Ă©lectriques ? de Philip K. Dick).
J’éprouvais déjà pour les créatures artificielles une réelle fascination, un mélange curieux d’admiration et de
crainte, que je dois à la tradition judéo-chrétienne et à l’héritage culturel gréco-romain qui
m’ont façonné. Or c’est peu dire que la
Bible n’est pas tendre avec ceux qui se permettent de
réaliser des créations qui nous ressemblent, car cet art est réservé à Dieu seul :
« Dieu crĂ©a l’homme Ă son image, il le crĂ©a Ă l’image de Dieu,
il crĂ©a l’homme et la femme. » (Genèse 1:26). L’
Ancien Testament est
bourré d’interdits sur la réalisation de créations nous ressemblant :
« Tu ne te feras point d’image taillĂ©e,
ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux,
qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre »
(Exode 20:4, mais on retrouve des propos similaires aussi
en LĂ©vitique 26:1, en DeutĂ©ronome 4:25 ou 5:8, etc.). À ce propos, je devrais aussi m’interroger
pour mon attrait pour les arts plastiques,
et en particulier pour la
sculpture et le modelage de l’argile...
Dans la mythologie grecque, le destin est tragique pour l’être légendaire qui aurait
été à l’origine de l’humanité, à savoir le Titan
Prométhée. Après avoir créé les hommes à partir d’argile et d’eau,
il vole le Feu de l’Olympe (symbolisant la connaissance) aux dieux pour en faire don aux hommes,
déclenchant le courroux des dieux qui l’enchaînèrent à un rocher où un aigle venait chaque jour lui
dévorer le foie.
De fait, les histoires de créatures intelligentes se terminent mal, en général, et les
créateurs qui osent braver l’interdit sont remis à leurs places de simples mortels le plus souvent de
manière très cruelle.
Les premières crĂ©atures appelĂ©es « robots », qui sont plutĂ´t
des androïdes, sont celles que l’on retrouve dans la pièce de théâtre
R.U.R. de l’auteur tchèque Karel Capek...
Je pense que ce n’est pas trop déflorer l’histoire que de dire que, à la fin de la pièce, les robots se révoltent
et finissent par anéantir l’humanité.
Les créatures artificielles qui ressemblent à l’homme, on en retrouve aussi des traces dans la tradition
juive avec le
Golem, ce « second Adam » d’argile prenant vie
par le pouvoir magique du rabbin le Maharal de Prague. En détruisant le Golem,
le rabbin aurait été écrasé par la masse de sa créature.
Dans
Frankenstein ou le Prométhée moderne, écrit en 1818 par Mary Shelley,
la science reprend la place qu’occupait auparavant la magie, et on sent dans ce texte
que l’arrivée de l’électricité permettait d’imaginer toute forme de pouvoirs,
dont celui de donner vie à une créature
composée de parties de corps humains décédés. Là encore, le récit se termine
par la mort du créateur (qui traquait sa créature qui ne faisait que semer la désolation
autour d’elle), et l’horreur inspirée par cette histoire était telle qu’une confusion
a fini par s’établir entre la créature et le créateur,
« Frankenstein » dĂ©signant pour la plupart des gens le monstre au lieu
du scientifique qui était parvenu à créer une telle abomination.
Au moment où l’homme mettait le pied sur la Lune, Stanley Kubrick sortait son film
2001, l’Odyssée de l’espace
(au scénario inspiré de nouvelles écrites par Arthur C. Clarke). Le vaisseau spatial était
assisté par une intelligence artificielle appelée
HAL 9000. Les astronautes,
comprenant que l’IA était en train de dérailler, avaient décidé de la désactiver... mais celle-ci,
ayant pu lire leurs intensions sur les lèvres, avait essayé de les supprimer.
On peut noter que la seule manifestation de
HAL, outre sa voix et son contrĂ´le du vaisseau
spatial, est son œil rouge, nĂ©cessairement menaçant, comme l’est celui du robot
Terminator
quand il est débarrassé de son enveloppe humaine.
Dans la saga des films
Terminator,
dont le premier volet avait été réalisé par James Cameron en 1984, le concept est toujours le même
– des mĂ©chants robots viennent pour dĂ©truire l’humanitĂ© et il ne reste qu’une poignĂ©e d’humains
pour lutter contre les machines – mais
l’histoire se complique par des voyages dans le temps pour revenir dans le passé afin de changer
l’issue de cette bataille. Suivant les épisodes, le
Terminator venait du futur soit pour
tuer le leader de la révolution, soit pour le protéger.
Dans les années 1970 et 1980, même si on rencontrait en Occident des robots moins méchants
(comme « R2D2 »
et « C6PO » de la saga
la Guerre des étoiles), c’était
surtout les influences orientales (oĂą le robot est vu plutĂ´t comme un compagnon
que comme une créature soumise à un maître) qui vinrent
changer le regard que nous portions sur les créatures artificielles, comme
Astro le petit robot (
Astroboy dans sa version originale japonaise)
ou « Nono » de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e d’animation franco-nippone
Ulysse 31.
On commençait à faire apparaître des robots plus gentils à partir du moment où
ces derniers devenaient plus « humains », ou
en tout cas quand ils perdaient un peu de leur rationalité initiale au profit de l’émotion.
On trouvait ainsi « Johnny 5 », dans
Short
Circuit de John Badham, sorti en 1986, qui est un exemple intéressant de
recyclage de la créature de Frankenstein. C’est à nouveau l’électricité
qui provoque la vie en changeant un robot militaire et en lui donnant des capacités
émotionnelles que l’on ne retrouve pas chez les artefacts ordinaires. Le robot est considéré
comme étant un humain parce qu’il est capable d’avoir de la sensibilité et de l’humour.
Bien plus tard, il y eu aussi « Andrew », le robot domestique de
l’Homme bicentenaire de Chris Columbus, sorti en 1999, et adapté
de la nouvelle éponyme d’Isaac Asimov. Tout au long des deux siècles où se déroule
cette histoire, le robot Ă©volue, il subit des
modifications qui le font paraître de plus en plus humain, et ce dernier se bat juridiquement
pour chercher à être reconnu comme un être humain à part entière par l’humanité. Il y parvient au moment
où il acquiert enfin une caractéristique essentielle pour tout être vivant, c’est-à -dire la
possibilité de mourir...
C’est d’ailleurs intéressant de voir que, dans les
œuvres de fiction traitant de l’intelligence artificielle,
les oppositions de base entre la vie et la mort, le créateur et sa créature,
l’amour et la haine, ou le fait de donner la vie ou de tuer semblent perdre leurs frontières pour se mêler,
car on a un peu l’impression qu’une créature artificielle ne peut être
considérée comme intelligente que si elle est aussi vivante,
et que donc elle a aussi la capacité à mourir.
C’est ainsi que Frankenstein finit par se faire tuer par sa créature, ou que Tyrell, le créateur des
réplicants de
Blade Runner, se fait écraser la tête après
un baiser de la mort donné par une de ses créatures qui souhaitait l’obliger
à modifier son caractère génétique afin de prolonger sa durée de vie...
Ces jeux curieux entre la vie et la mort, la créature et son créateur, le fait de donner la
vie et de tuer se retrouvent chez ce même réalisateur qu’est
Ridley Scott dans d’autres œuvres cinĂ©matographiques.
DĂ©jĂ , dans le premier
Alien sorti en 1979,
on rencontre, en plus d’une intelligence artificielle assez basique
chargĂ©e de piloter le vaisseau spatial et appelĂ©e « Maman », un androĂŻde
cachĂ© parmi les humains appelĂ© « Ash ». Sans vouloir interprĂ©ter tout
de façon freudienne, il est difficile de manquer dans ce film les jeux multiples sur la reproduction
et la sexualité, avec une certaine obsession pour l’orifice buccal :
les ĂŞtres humains sont contaminĂ©s par les aliens qui leur pondent un fœtus de crĂ©ature dans la bouche,
les aliens sont pourvus d’une tête phalloïde ainsi que d’une deuxième bouche
rétractile dans leur bouche, l’androïde Ash cherche à étouffer Ripley
en lui introduisant un magazine dans la bouche en une parodie de scène de fellation,
les androïdes sont des machines dont les circuits sont alimentés par un liquide blanc et gluant...
On dirait vraiment que ces idées hantent le réalisateur américain car dans
Prometheus,
son dernier film en date, ces obsessions sur les modes de reproduction et sur l’artificiel
sont encore plus criantes : si les machines androĂŻdes
sont des créations des humains, nous, les êtres humains,
serions les crĂ©ations d’une espèce extra-terrestre appelĂ©e les « IngĂ©nieurs » ;
l’origine de la vie sur Terre serait due au sacrifice d’un Ingénieur
qui aurait mêlé l’ADN de son organisme à l’eau à travers l’action de nanorobots ;
ces mĂŞmes nanorobots seraient capables de contaminer un ĂŞtre humain pour le transformer en
créature zombiesque parvenant à féconder une femme stérile ;
un Ingénieur sorti de son hibernation cherchera à détruire
les humains que son espèce est parvenue à créer... Cette fois-ci, les monstrueuses créatures,
ce sont nous, et nos créateurs cherchent à nous détruire comme avait tenté de le faire le Docteur
Frankenstein.
Sans dresser une liste exhaustive des œuvres de fiction
(cinématographiques) où sont présentées des intelligences artificielles et leurs
incarnations sous forme de robot (j’aurais pu parler
d’
I, Robot
d’Alex Proyas qui est sorti en 2004 ou
d’
A.I.
de Steven Spielberg qui est sorti en 2001), je crois que l’une des visions les plus
réalistes mais néanmoins tordues qui soient sur les liens entre la nature et l’artificiel,
le modèle et sa copie, se rencontrent dans le du film de science-fiction franco-espagnol
Eva
rĂ©alisĂ© par Kike MaĂllo et sorti en 2011 oĂą se mĂŞlent les sentiments humains d’amour,
de jalousie et de haine dans un monde de petits génies de l’intelligence artificielle
et de la robotique.
Enfin, pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là . Les robots que j’ai croisés au mois de
mars de cette année sont plein de potentialités en terme de capteurs et de capacités d’action
mais, à mon sens, ils sont encore loin d’être dotés de programmes pouvant leur
donner un semblant de comportement intelligent...
« Nao » d’Aldebaran Robotics
« Reeti » de Robopec
« RoboThespian » de Engineered Arts Limited
Lundi, le 20 aoűt 2012
IA et SF
En ce moment, je suis en train de lire
Zendegi
de
Greg Egan.
Le mystérieux et très discret écrivain australien de
hard science
est aussi l’auteur de quelques articles scientifiques, en
particulier dans le domaine de la physique (et plus particulièrement en
relativité générale et en cosmologie quantique, comme
cet article dont le sens m’a largement échappé).
J’avoue avoir un net penchant pour les œuvres de fiction qui essaient de s’intĂ©resser de
très près aux avancées scientifiques et technologiques et qui cherchent à voir quelles pourraient
être leurs implications sur la société, en poussant ces avancées à leurs limites,
genre dans lequel excelle Egan mĂŞme si cela donne parfois
à la lecture de ses textes une certaine âpreté.
Le premier auteur à m’avoir ainsi touché est sans conteste
René Barjavel, dont
la culture scientifique restait modeste, mais qui avait d’extraordinaires capacités d’imagination
et qui s’est fait le spécialiste de la thématique
de la
fin du monde.
J’ai découvert Barjavel lors de mes années au collège, mais l’auteur qui m’avait le plus marqué
à la fin du lycée est
Jean-Michel Truong
qui, en plus d’être auteur de fictions et d’essais, est aussi un expert en intelligence artificielle.
Son roman
Reproduction interdite, paru en 1988,
m’avait fait une impression durable, d’une part parce qu’il était le premier du genre sur le clonage humain,
d’autre part parce qu’il se déroulait en Alsace, lieu natal de l’auteur et où j’ai moi-même vécu mon enfance,
mais encore parce qu’on y découvrait de manière finement décrite le système expert (un outil d’intelligence
artificielle) utilisé par le personnage principal pour mener son enquête. J’avoue avoir été moins
intéressé par son roman
le Successeur de pierre, paru en 1999, car l’auteur y poussait loin, et peut-être trop loin à mon goût,
ses idées
post-humanistes.
La semaine dernière, le 15 août 2012, nous quittait l’auteur
Harry Harrison. Connu
notamment pour son roman dystopique
Soleil vert, paru en 1966, et adapté au cinéma
par Richard Fleischer en 1973, il avait aussi Ă©crit en collaboration avec
Marvin Minsky,
un des « pape de l’IA »
le roman
Le problème de Turing
en 1992. Ce roman d’aventures science-fictives avait le don de plonger le lecteur
au cœur des mystères de l’intelligence, artificielle ou non, et s’avĂ©rait ĂŞtre un mariage vraiment
réussi entre la science et la fiction, une rencontre bien trop rare et si précieuse...
Vendredi, le 10 aoűt 2012
En souvenir d’un auteur de SFF mutant
Dimanche dernier,
Roland C. Wagner nous quittait. Je pensais ne reprendre ce blogue
que pour annoncer une naissance, et c’est finalement pour parler d’une disparition que je reviens ici...
Roland est le tout premier auteur de science-fiction que j’aie rencontré.
C’était en 1998, j’étais alors étudiant dans la capitale, et je découvrais la faune curieuse du
fandom SF lors d’un événement parisien (le festival Visions du Futur ?
les Rencontres du Club Présence d’Esprit ?) au cours duquel
Laurent Kloetzer
(
*)
se voyait remettre le
prix Julia-Verlanger. Une amie m’avait fait venir à cette manifestation
et me prĂ©sentait Ă tout un tas de gens en tant que « Fabrice », un jeune auteur qui
devait sortir un roman dans la collection Abysses aux Éditions du Masque, et nous n’imaginions pas
que cette collection s’arrêterait peu de temps après sans avoir eu le temps de me publier.
Détail amusant, les personnes rencontrées me prenaient souvent pour
Fabrice Colin (
*) car nous avons le même âge en plus du même prénom.
C’est donc là que j’ai croisé
Laurent Genefort dont j’avais lu
les Chasseurs de sève ainsi que
Roland C. Wagner dont je n’avais encore rien lu.
En 1999, je quittais Paris pour Lyon. J’ai fait la connaissance
d’
André-François Ruaud
(
*)
et j’ai été adopté par la
Gang.
Les années du tournant du siècle et du millénaire ont été extraordinairement
riches en rencontres et en
découvertes, j’ai connu de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, j’ai beaucoup lu,
j’ai écrit des nouvelles, j’ai repris mon roman non publié,
j’ai débuté ce blogue, j’ai commencé à faire de la cuisine...
C’est ainsi que, avec mes amis, je suis allé à quelques
conventions de science-fiction, celles de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2000,
de Saint-Denis en 2001, de Tilff-Esneux en 2002,
d’
Entraigues-sur-la-Sorgue en 2004,
et plus récemment celle de Nyons en 2008. Lors de la plupart de ces rendez-vous, j’ai pu rencontrer
Roland et échanger avec lui quelques mots. Je me rappelle avoir eu l’occasion de lui parler
d’intelligence artificielle, domaine informatique qui est ma spécialité, et qu’il appelait
« ayas » dans sa sĂ©rie des
Futurs Mystères de Paris et qu’il représentait sous l’une
des plus formes les plus déjantées de la littérature SF. Lors d’un passage à Lyon avec
sa compagne
Sylvie Denis en 2003,
il avait même mangé de mon gâteau à l’ananas
et récupéré mon nez de clown fétiche...
Entre temps, j’avais lu pas mal de ses textes, dont le recueil de nouvelles
Musique de l’énergie, les premiers tomes des
Futurs Mystères de Paris
et plus récemment la version hardcover de
Poupée aux yeux morts publiée par les moutons électriques...
J’ai toujours passé des moments de lecture agréable,
j’ai souvent beaucoup ri, mais j’étais toujours un peu frustré de ne pas
trouver dans l’œuvre de Roland un sentiment d’intĂ©rĂŞt aussi important que
la sympathie que j’éprouvais pour ce bonhomme si attachant.
Et cela était vrai jusqu’à ... la semaine dernière.
Le mois dernier, j’ai empruntĂ© Ă mon beau-frère – grand amateur de SF –
le roman uchronique
Rêves de gloire. J’en avais entendu beaucoup de bien,
j’avais entendu Roland parler de son roman à l’émission
«
Mauvais genres » de
France Culture. Bref,
j’ai attendu avec impatience que mon emploi du temps me permette de commencer la lecture
même si le sujet ne semblait pas m’intéresser vraiment a priori (la Guerre d’Algérie et de ses conséquences).
Et j’ai dĂ©vorĂ© ce pavĂ© de près de 700 pages. À la fin juillet, alors qu’il ne me restait plus qu’une
petite moitié du livre à lire, André-François était venu me donner un coup de main pour monter
le lit de mon futur bébé. Tout en bricolant, nous avions évoqué ce roman où Roland mettait vraiment
toutes ses tripes, ses passions, ses blessures, tous ses fantasmes... ce qui en faisait
un roman décoiffant pour le lecteur, et expliquait aussi le fait qu’il rafle la plupart des prix
littéraires en SFF.
Et dimanche matin, j’avais terminé
Rêves de gloire, j’en parlais avec enthousiasme
au téléphone à mon beau-frère qui avait éprouvé des difficultés à se plonger dans
l’univers uchronique et que les nombreux narrateurs et le contexte algérien trop mal connu de nous
avaient un peu rebuté. En raccrochant, j’étais content d’avoir pu le convaincre de reprendre la lecture
du roman.
Comment imaginer que, quelques heures plus tard,
Roland décéderait dans un accident de voiture ?
En 2000, à la convention SF de l’Isle-sur-la-Sorgue
En 2001, Ă la convention SF de Saint-Denis
En 2002, Ă la convention SF de Tilff
En 2002, toujours Ă Tilff, Roland rappelant notre discussion sur les AI/IA (ou ayas)
En 2003, à Lyon, chez Markus Leicht, Roland évoquait mon nez de clown fétiche
Au revoir, Roland.
Merci pour tes textes, merci pour ton humour, ta joie de vivre et les idées que
tu nous auras fait partager.
Mes plus sincères condoléances à Sylvie et à ta famille.
Lundi, le 5 septembre 2011
La Planète des singes : évolution et nouvelle génération
Avant d’aller voir le film
La Planète des singes : Les Origines, un intelligent
préquel de
La Planètes des singes de Pierre Boulle, je vous conseille de revoir les
vidéos des adaptations cinématographiques précédentes de l’auteur français de science-fiction,
en particulier la version de
1968 réalisée par Franklin J. Schaffner et celle de
2001
réalisée par Tim Burton.
Dans la version de 1968, quatre astronautes quittent la Terre en 1972 pour un voyage d’exploration
spatiale et arrivent sur une planète inconnue 20 siècles plus tard. Sur cette planète, les
êtres humains sont dénués de parole et de raison et les grands singes (des primates non humains)
en sont les maîtres. Sur les quatre voyageurs, un premier (la seule femme de l’équipage) meurt durant
le voyage à cause d’un problème dans le système d’hibernation,
un deuxième est tué à l’occasion d’un safari (organisé par des gorilles) et un troisième
est lobotomisé par une équipe de savants chimpanzés. Le colonel George
Taylor, le seul rescapé, guérit d’une blessure à la gorge qui l’avait rendu temporairement muet,
attire l’attention de Zira (une guenon scientifique) qui l’aide à s’échapper,
puis découvre au milieu de fouilles archéologiques la preuve que
l’humain pouvait parler autrefois sur cette planète
(avec une poupĂ©e humaine qui dit : « Maman ! »).
Le film se termine lorsque Taylor, fuyant les singes avec une indigène nommée Nova dans la
« zone interdite », dĂ©couvre avec stupeur les restes de la Statue de la LibertĂ©,
comprenant ainsi que cette planète est la Terre et que les humains se sont autodétruits avec
la bombe atomique...
(En aparté, l’astronaute Taylor aurait pu s’en douter un peu : les singes parlaient le même anglais que lui
et utilisaient le même système d’écriture ! Par contre, ils ne maîtrisaient ni l’électricité
ni les machines à vapeur, la seule force motrice étant issue d’espèces domestiquées telles que
le cheval... ou l’homme.)
Contrairement au roman de Boulle, dans le film de Schaffner, les événements se déroulent sur une
planète qui est la nôtre (même si on ne le sait qu’à la fin du film, désolé de
spoiler)
après une Ă©volution de deux mille ans. Dans le roman de Boulle, la « planète des singes »
est bien différente de la Terre... mais lors du retour sur sa planète d’origine,
le seul astronaute terrien rescapé découvre que les singes sont aussi parvenus à dominer notre planète.
Dans un cas comme dans l’autre, je m’étais interrogĂ© sur la manière dont cette sorte d’évolution Ă
l’envers aurait été possible puisque, en scientifique adepte de la théorie de l’évolution, j’ai toujours considéré
ceux de mon espèce comme des lointains cousins des grands singes. Dans les films suivants de la
saga aux scénarios écrits principalement par
Paul Dehn
(qui est aussi scénariste de quelques aventures cinématographiques de
James Bond),
que sont le
Secret
de la planète des singes de Ted Post sorti en 1970, les
ÉvadĂ©s de la planète des singes de Don Taylor sorti en 1971, la
Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1972 ou la
Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1973
et rescénarisé par Joyce Hooper Corrington et John William Corrington,
l’idée mise en avant est qu’une guerre nucléaire aurait ravagé la Terre, détruisant l’essentiel
de la population humaine, les survivants étant soit des humains dépourvus d’intelligence
et de langage et vivant dans la nature, soit des mutants télépathes adorateurs de la bombe automique
et vivant terrés dans les décombres du métro. Une telle explication était plausible pour l’époque, on
était alors en pleine guerre froide et on vivait au sein de l’équilibre
de la terreur formé par les blocs de l’Ouest et de l’Est tous deux détenteurs de
l’arme atomique. Néanmoins cette idée de cataclysme nucléaire qui aurait permis,
d’une part, de détruire presque entièrement une espèce (les humains) et permettre à une autre de
les supplanter (bon, OK : ça s’est déjà vu, les mammifères ont dominé la Terre après la disparition
des dinosaures), d’autre part, d’apporter des mutations rapides et bénéfiques majeures à des
espèces (les singes pouvant parler, les humains devenant télépathes), et même
de créer des failles spatio-temporelles (permettant à trois singes évolués du futur
de revenir dans le passĂ© — c.-Ă -d. notre prĂ©sent — et ainsi de
laisser la possibilité à César, le fils du couple de chimpanzés,
d’amener les singes domestiques à se révolter et battre les humains). Mouais, pas très convaincant...
Dans le film de 2001 réalisé par Tim Burton, avec un scénario écrit par William Broyles Jr.,
Lawrence Konner et Mark Rosenthal, la suprématie des singes sur la planète Ashlar serait liée
Ă une sorte de « contamination » de cette planète par des singes intelligents
et agressifs rescapĂ©s du crash d’une station spatiale terrienne. LĂ encore, j’avais du mal Ă
accepter une telle justification.
La Planète des singes : Les Origines remet au goût du jour les
idées science-fictives des versions précédentes. Déjà , Rupert Wyatt, le réalisateur, est un
Britannique né en 1972, c.-à -d. pendant la sortie des films de la saga de la
Planète des singes.
Des idées telles qu’une destruction globale par une catastrophe nucléaire militaire, nous n’y croyons plus tellement
depuis le déclin de l’Union soviétique. Et au niveau des catastrophes nucléaires civiles,
Tchernobyl
ou
Fukushima
ont provoquĂ© des dĂ©veloppements de cancers mais pas de mutations « positives »
amenant à des superpouvoirs à la manière des
X-Men. Nous ne croyons plus trop non plus à l’exploration spatiale
(un vol spatial habité vers Mars semble déjà le bout du monde), et encore moins aux
voyages dans le temps. Et puis, il y a eu les années
SIDA,
la brebis Dolly,
le projet
séquençage de l’ADN humain... Du coup, les idées en vogue sont plutôt à puiser du côté
du domaine médical et des sciences cognitives, avec des attentes fortes dans les
retombées des travaux menés en génie génétique, en virologie et dans la
recherche destinée à lutter contre les maladies neurodégénératives.
Prenez ces ingrédients, mélangez le tout et secouez bien et vous obtiendrez un cocktail
assez cohérent comme base du film
La Planète des singes : Les Origines sorti en salle cet été 2011.
Le résultat est un divertissement vraiment plaisant et assez bien ficelé,
les singes sont bien plus réalistes que ceux obtenus
par les acteurs grimés dans les versions des années 1968 à 1973, ou même que la version de 2001.
On se laisse assez facilement emporter par l’histoire, les personnages et les effets spéciaux,
et on s’amusera des clins d’œil multiples aux anciennes versions.
Mardi, le 7 juin 2011
Trois quarts d’heure pour vous faire aimer l’histoire (et plus si...)
Si l’Histoire, la grande ou les petites, vous intéresse, ou au contraire
si vous regrettez d’avoir été dégoûté par cette matière qui se résumait pour
vous à une suite de dates et d’événements dénués de sens à apprendre sur les bancs
de l’école, je vous conseille l’excellente émission
Au cœur de l’Histoire d’Europe 1 animĂ©e par Franck Ferrand.
Et si, en écoutant le podcast du 15 avril intitulé
Il y a un demi-siècle, le Putch d’Alger, vous
avez des envies d’uchronies, laissez vous tenter par
RĂŞves de Gloire de Roland C. Wagner.
Mardi, le 9 novembre 2010
Occasion peut-être manquée
Dans le film Mange, Prie, Aime réalisé par Ryan Murphy ou dans le livre l’Homme qui voulait être
heureux de Laurent Gounelle, le personnage principal, en quĂŞte spirituelle et de lui-mĂŞme,
rencontre un vieux sage auprès duquel sa vie reprend son sens.
Et dans les deux cas, cela se passe sur l’île de Bali.
C’est un peu frustrant : je me suis rendu l’été dernier dans ce lieu magique et je n’ai pas eu
l’occasion de faire une telle rencontre. J’ai visité des temples hindous, j’ai vu des
paysages superbes de rizières en terrasse, mais je n’ai pas connu le choc émotionnel
de ces deux personnages de fiction. Par contre, avant d’arriver sur terre, j’avais passé
une semaine en croisière où j’ai fait de la plongée sous-marine. Sous l’eau, dans
un cadre féérique, je n’ai pas cherché à observer le maximum d’espèces marines qu’il soit possible de voir,
je me suis contenté d’évoluer, tout simplement, dans cet autre univers,
avec l’étrange impression de voler, et je pense qu’il s’agit de la sensation
la plus proche de ce que peuvent vivre les astronautes, moi qui ai toujours
rêvé de voyager d’une étoile à l’autre.
Après tout, un gourou n’est pas nécessaire pour se sentir en harmonie avec le monde
et avec soi-mĂŞme...
Samedi, le 2 octobre 2010
Rentrée littéraire
Oui, je ne mets plus très souvent ce blog à jour : mon activité créatrice du moment
se limite à mon boulot de chercheur (dont je ne souhaite pas parler ici), ou alors à la cuisine, d’où
l’aspect de blog culinaire que prennent ces notes...
Il n’empĂŞche que je lis quand mĂŞme des œuvres de fiction. J’ai terminĂ© tout dernièrement le premier tome
de
Bodichiev d’
André-François Ruaud. Je n’ai jamais été un grand fan des enquêtes policières
mais, ici, les affaires du détective imaginé par Ruaud se déroulent dans un monde
uchronique,
ce qui donne une saveur particulière à l’ouvrage. On apprécie ainsi autant la découverte
de cet univers — oĂą, de nos jours, la Russie des tsars s’étendrait sur la majeure partie du monde
(de l’archipel britannique Ă la cĂ´te occidentale de l’AmĂ©rique du Nord) — que
des personnages ayant réalisé tels ou tels méfaits, la manière dont ils ont procédé ainsi que leurs
motivations. Je recommande vivement la lecture de ce recueil de nouvelles, d’autant que
les expressions et mots un peu précieux qu’emploie Ruaud pour peindre son monde s’accordent
à merveille avec le temps de son livre, mélange d’un présent et d’un passé décalé.
Après
Bodichiev, j’ai débuté avec un autre grand bonheur
la lecture de
La tête en arrière de Violaine Schwartz, comédienne et cantatrice qui
narre avec un humour caustique l’histoire d’une chanteuse lyrique, sans travail depuis des mois et des mois,
qui... (
allez plutôt suivre le lien pour la suite du résumé
ou découvrir les premières pages du roman).
Ensuite, je vais attaquer
Cent Seize Chinois et quelques de Thomas Heams-Ogus. Je crois que je vais
aussi beaucoup aimer ce livre. En tout cas, j’ai eu l’occasion de rencontrer ces deux jeunes auteurs
jeudi dernier Ă la
Villa Gillet, et ils
m’ont donné très envie de lire leurs textes... et aussi de me remettre à l’écriture.
Ah oui, et ce n’est pas ma faute, la carte Wi-Fi de mon ordinateur portable s’est remise Ă
déconner, alors j’ai acheté une petite clé USB-Wi-Fi et je n’ai pas pu m’empêcher de prendre
aussi
Lunar Park
de Bret Easton Ellis. J’avais vu les adaptations cinématographiques d’
American Psycho,
Les Lois de l’attraction et
Zombies et j’ai lu cet été
Moins que zéro...
alors je me suis dit que ce serait mieux de connaître aussi ce roman d’autofiction avant de commencer
Imperial Bedrooms dont j’avais fait l’acquisition sous sa forme anglaise lorsque j’étais au Canada.
Problème, avec tout ça : il va me falloir une nouvelle bibliothèque... Mes
rayonnages débordent de partout !
Jeudi, le 3 juin 2010
Assises Internationales du Roman 2010
La semaine dernière, à Lyon (aux
Subsistances, quai Saint Vincent), se sont déroulées les
Assises Internationales
du Roman. C’est par simple curiosité que l’amateur de littérature et
dévoreur de livres que je suis s’est rendu à cet événement. Grand bien m’en a pris !
La première table ronde Ă laquelle j’ai assistĂ© avait pour thème « La
Bible
inspire-t-elle encore les Ă©crivains ? » avec
Aharon Appelfeld (Israël),
Vincent Delecroix (France) et
Marilynne Robinson (États-Unis). Un peu dĂ©cevant,
cependant, car cette table ronde avait pris du retard sur l’heure (déjà tardive pour
un jour de semaine), aussi y avait-il eu peu de temps pour le débat après la lecture
des textes des trois auteurs. Pour la plupart des participants,
la
Bible n’était pas considérée comme étant de la littérature en tant que telle,
mais cet avis n’était pas partagé par Appelfeld qui avait fait une passionnante analyse
du passage du sacrifice d’Isaac par Abraham, montrant combien pouvait être fine
la description de la psychologie des acteurs de la Genèse (face aux décisions
incompréhensibles de Dieu), et ceci avec une économie radicale
de moyens stylistiques (les adjectifs n’existant pas dans le texte originel).
Cette table ronde s’est achevée par un fort moment d’émotion quand un violoniste a
interprété quelques airs entre les passages d’un autre texte en hébreu qu’avait lu cet auteur.
« Pourquoi dire
je ? » Ă©tait le titre d’une autre table ronde
que j’avais suivie, avec les auteurs
Sefi Atta (Nigéria),
Laurent Mauvignier (France),
Julían Ríos (Espagne) et
Norman Rush (États-Unis). Ce thème m’avait
tout particulièrement intéressé parce que je travaille actuellement sur
un roman écrit à la première personne (mais qui n’a vraiment rien d’autobiographique).
Pour les auteurs présents, écrire à la première personne du singulier, c’est accepter
de ne pas tout savoir, de perdre quelque chose (comparé au narrateur omniscient
à la troisième personne), c’est jouer aussi sur l’ambiguïté du narrateur, mais ça
permet de donner une plus grande voix Ă un personnage, Ă le rendre plus vivant pour
le lecteur. Pour reprendre une analogie avec la peinture, Ă©crire en disant « je »,
c’est comme l’introduction de la perspective dans les œuvres picturales,
ça permet de faire entrer le spectateur dans la scène.
Je me permets de reprendre une citation extraite du texte lu par Norman Rush
et qui met le doigt sur la distinction entre la littérature
mainstream
et la littĂ©rature de l’imaginaire sur ce « sujet » :
Le nombre des narrations à la première personne de la liste
des 100 meilleures œuvres retenues par les lecteurs Ă©tait encore
inférieur [à la liste publiée par l’
Editorial Board of the Modern Library en 1998] :
encore ce nombre n’était-il atteint qu’en admettant toutes les variantes
possibles de cette forme, plus quantités de titres de genre, qui se situaient en
dehors de mon champ d’enquête, par exemple quatre titres de
L. Ron Hubbard,
cinq de
Robert Heinlein, et quatre d’un écrivain nouveau pour moi,
Charles de Lint, dont les personnages, d’après
Publisher’s Weekly,
sont « complexes et astucieux, » et vont « d’avatars
inconstants mais puissants Ă des lutins diaboliques. » Étant
donné le caractère florissant de la narration à la première personne dans
les romans de genre contemporains – du genre roman sentimental
(
Romance) en passant par le roman policier, le roman d’aventure,
le fantastique et le roman Ă Ă©nigme – le faible taux de participation
pour les narrateurs à la première personne dans la Liste des Lecteurs est très frappant.
Samedi, le 1er mai 2010
Le prix de la fin du monde
J’ai un petit frère qui vit au Canada, dans la partie anglophone, et
j’ai voulu lui envoyer un cadeau il y a quelques jours à l’occasion
de son anniversaire. J’ai eu du bol car je m’y suis pris en avance
et j’ai ainsi évité de pas grand chose de voir mon colis bloqué en raison de
l’interruption du trafic aérien (le volcan en Islande, vous vous rappelez ?)
Cependant, mon frère a eu la mauvaise surprise de découvrir qu’il devait
aux livreurs une quinzaine de dollars de frais de taxe et de douane pour pouvoir récupérer son présent,
alors que j’avais bien pris à mes frais tout ce qui concernait le transport.
Petite explication : je souhaitais offrir quelque chose représentant de
la culture française. Tout d’abord, de la littĂ©rature. J’ai donc pensĂ© Ă
Big Fan, l’excellent
roman de
Fabrice Colin.
Outre le fait que je connaisse un petit peu l’auteur, que j’avais recueilli son témoignage
sur la co-Ă©criture pour un article dans le tome 2 de la revue
Fiction et que l’on m’ait pris pour lui à un rendez-vous
parisien sur les littératures de l’imaginaire il y a une dizaine d’années (nous partageons le même prénom et la
même année de naissance),
Big Fan est vraiment un bel ovni littéraire, parlant
de musique, et plus particulièrement du groupe Radiohead (en plus, mon petit frère reprend
Creep
et
My Iron Lung
avec son groupe de rock dans les bars de Toronto) et de la plongée dans la folie d’un fan ultime.
La seconde partie de mon cadeau concernait un autre aspect de la culture de notre beau pays, Ă savoir
la cuisine, et donc je lui ai fait parvenir un kit de cuisine moléculaire (le même que
je me suis acheté et dont je me suis servi dans la préparation du plat dont je parle dans mon billet précédent).
De ce fait, un livre sous-titrĂ© « Radiohead,
la fin du monde et moi » et un
kit de cuisine ressemblant davantage à une boîte du petit chimiste avaient de quoi
rendre les douaniers quelque peu méfiants...
Samedi, le 2 janvier 2010
Meilleurs voeux pour 2010 !
Amie lectrice, ami lecteur, reçois tous mes vœux en cette nouvelle annĂ©e.
Pour moi, l’année 2009 s’est achevée de manière très atypique, avec Noël que
je n’ai pas fêté en famille, et le 31 décembre que je n’ai pas fêté du tout,
pas plus que mon anniversaire, d’ailleurs.
Cependant, l’an 2010 commence bien parce que, après des mois où, débordé de boulot, je n’ai pu
me plonger dans la lecture de textes de fiction, je viens enfin de poster mon
chèque de réabonnement à la revue
Bifrost du
Bélial’ et d’acquérir le
dernier recueil de nouvelles d’un de mes maîtres, à savoir
Océanique
de
Greg Egan. Et c’est un recueil bourré d’inédits : je salive déjà !
Sensation amère pourtant : l’endroit où j’ai acheté le bouquin de l’auteur australien
est situé à quelques mètres d’un hypermarché où, il y a quelques jours, des vigiles
voulant jouer les gros bras ont tué un malheureux marginal...
Dimanche, le 5 juillet 2009
L’ami cause
Ugo Bellagamba, champi
gnon du mélange entre science-fiction et histoire,
et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis,
parle de son roman uchronique
Tancrède
dans l’émission « Mauvais Genres » de
France Culture.
Allez l’écouter, c’est
ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son
roman qui vous plongera à l’époque des Croisades, dans un univers épique de batailles
sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de
steampunk.
Dimanche, le 14 juin 2009
MicæV, nouvelle version
Qu’on se le dise, la nouvelle version de
MicæV — la Machine Ă Inducteurs et Contraintes pour Atelier d’Écriture Virtuel —
vient d’être mise en ligne !
À prĂ©sent, j’ai ajoutĂ© la possibilitĂ© d’écrire un texte avec
un incipit, un excipit, ou une phrase en milieu de partie issus d’un
ensemble de 200 romans ou nouvelles présents dans ma bibliothèque
(soit 8 millions de possibilités différentes).
Plus d’information dans l’
aide.
Samedi, le 30 mai 2009
Article supprimé
(...)
Vendredi, le 8 mai 2009
Pas si méchant
Dure journée que celle d’hier.
Tout d’abord, il me restait à évaluer des dossiers
de jeunes candidats. Ah lĂ lĂ , non ! Par rapport Ă
d’autres dossiers de candidature vus les jours plus tôt, ils
n’étaient vraiment pas bons du tout : pas de publications
scientifiques de grande valeur, ou des travaux
de recherche situés dans des thèmes trop éloignés de ceux
souhaités par le laboratoire d’accueil et qui amenaient à penser
que ces jeunes docteurs auraient de grosses difficultés d’intégration
pour le poste convoité. Dommage pour eux.
Après avoir traité ces derniers dossiers, j’ai eu à évaluer un
article proposé à une revue scientifique internationale qui
m’a choisi pour faire partie de son comité de rédaction.
Ouille ouille ouille, une catastrophe, cet
article ! Tout avait l’air brouillon, de la présentation au style,
pas de respect de la typographie, plein de fautes et, surtout, cette proposition
d’article n’avait aucune pertinence scientifique. Je ne suis
pas parvenu Ă trouver quelque chose Ă sauver dans ce fouillis. Too bad again.
Je suis ressorti un peu amer du laboratoire. Faire avancer la science,
c’est aussi séparer le bon grain de l’ivraie.
Pas grand monde dans le tramway. J’ai trouvé une place libre, isolée,
idéale pour poursuivre ma lecture des critiques de livres dans le
dernier
Bifrost.
Un peu plus tard, le tram s’est retrouvé plein. J’ai cédé ma place à une vieille dame.
Ouais, j’ai fini ma journée par une bonne action. Je ne suis pas si méchant, hein ?
Vendredi, le 9 janvier 2009
L comme « livre »
Je suis quelqu’un d’organisé. Si, si. Tous mes
livres – qu’ils soient des romans, des recueils de
nouvelles, des numĂ©ros de revues ou autres – sont
recensés dans un fichier. Outre les informations classiques
que sont les noms et prénoms des auteurs, les titres, les
éditeurs et années de parution, j’ajoute dans ma base
des éléments présentant quelque utilité, comme s’il s’agit d’un texte dédicacé,
et surtout si ce livre a été prêté, et si oui, à qui et quand.
De la sorte, je ne perds plus mes livres... tout en les prĂŞtant
à mes amis avec plaisir, assuré de les retrouver.
Hier soir, j’ajoutais mes trois derniers achats livresques
Ă la liste, et j’étais restĂ© bloquĂ© sur la lettre « L » :
la Vie en sourdine de l’excellent David Lodge (Rivages, 2008),
et deux petits opus, des recueils dédicacés écrits par des
amis, Ă savoir
le Passe RĂŞve de Markus Leicht
(
Le Songe des Murènes, 2008)
et
Espaces insécables de Sylvie Lainé
(
Les 3 souhaits, 2008).
EspĂ©rons que je puisse un jour ajouter une ligne Ă
la lettre suivante... j’aimerais bien qu’un éditeur soit
intéressé par mon propre roman.
Vendredi, le 18 avril 2008
Albert / Leonard
C’est bizarre, mais chaque fois que j’écoute la terrible
– mais terriblement belle ! – chanson
Everybody knows, je ne peux m’empêcher de penser
au roman
Belle du Seigneur.
J’ai mis du temps à comprendre la raison de cette curieuse association
d’idées : dans mon esprit, le même talent pour peindre la
vie d’une noire poésie produisait une confusion entre les deux
non-frères
Cohen,
Leonard et
Albert...
Mercredi, le 23 janvier 2008
Anticipation, anti-, si, passions
Pff...
À la moitiĂ© du film
Impostor de Gary Fleder (inspirĂ© de l’œuvre
de
Philip
K. Dick), je me doutais bien – malgrĂ© la chute Ă rebondissements –
de qui était le réel imposteur.
Dans l’improbable
Alien
vs. Predator de Paul W. S. Anderson, il ne m’a pas fallu plus de 10 minutes pour imaginer quel personnage
allait ĂŞtre le survivant.
Et dans la nouvelle
PV de Lucas Moreno, au sommaire du numéro 49 de
Bifrost
(qui vient juste de paraître, un numéro spécial
Robert Silverberg), dès la quatrième page, au moment où le personnage
principal se demande ce que veut dire l’énigmatique inscription « P V »,
j’avais eu une idée assez nette de la signification de cet acronyme... et cette hypothèse, dévoilée 10 pages plus loin,
s’est avérée être la bonne.
Bref, aucune surprise ! Ou si peu...
Mes connaissances et capacitĂ©s de raisonnement – par dĂ©duction, induction, analogie ou autres –
me gâchent de plus en plus le plaisir de la découverte et l’émerveillement face à la nouveauté.
Merde alors : je suis en train de perdre le regard d’enfant que je portais sur le monde...
Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait
que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu
Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain
britannique
David Lodge.
Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire
mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de
L’auteur ! L’auteur !,
sa biographie romancée d’
Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman,
un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant
du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne
l’histoire de l’écriture du
Nom du la rose
d’
Umberto Eco
(roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre
dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai
Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il
a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman
policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit
qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă Conan Doyle – dont l’œuvre
a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire –
Ă travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de
Baskerville »,
comme le fameux
chien).
Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble
de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi
l’histoire devait-elle se dérouler au cours du
XIV
e siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage
les XII
e et XII
e siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique
de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore
l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier
concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un
effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence
Ă l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison,
il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer,
et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans
les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans
Dans les coulisses
du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :
En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers
qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier
consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de
ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent
pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le
monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ;
toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.
Avec mon ami auteur
Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré
le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle
intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »
(parue en 2003 dans l’anthologie
Passés recomposés,
sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en
hard science-fiction,
je n’imaginais pas que ma collaboration avec
Jean-Jacques Girardot
se jouerait sur le registre du
steampunk,
cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent
du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus
associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force
caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme
steam
au lieu du
cyber de
cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie
uchronique,
et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel
(ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par
des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables
ABC décrite par
Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du
Livre de la jungle (1894) –
dans ses nouvelles «
As Easy as ABC » ou
«
With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction
inventé par sir
Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du
Monde perdu,
un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui,
je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel
littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme
des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches
sur la période du début du XX
e siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous
construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient
de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle
d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une
contrainte de date, après l’
Exposition universelle de Paris de 1889.
Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger
et du journaliste Malone (au cours du
Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu
un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu
s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle
exposition Ă Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă Seattle). Le contexte politique trouble Ă la veille de la Grande Guerre
(au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies)
que connaissait l’année
1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait
de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des
consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil
à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et
la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur
Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants).
Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire
dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions
imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient
plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue.
C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques
ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de
crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »,
parue dans
La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans
la Science-Fiction, Actes du Colloque,
Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel,
Revue
Cycnos,
Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005
(en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement
sous forme Ă©lectronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de
matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques
soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire
les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer :
il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania
touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent...
C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus
vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de
miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant
les genres de la science-fiction, de l’espionnage
et du thriller, un texte qui va de la
hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques
de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de
ce site Web.
Lundi, le 17 septembre 2007
Rencontres ambigrammées (sens dessus dessous)
Samedi soir s’est déroulé le
Lyonnacolo, une rencontre science-fictive franco-italienne
organisée par les Lyonnes de la SF.
Un peu avant 17 heures, j’arrive Ă
Temps Livres, l’antre
de Markus Leicht, où se trouve déjà Georges Bormand.
Un peu plus tard, d’autres gens arrivent : des Français, des Italiens, un Espagnol...
Nous collons des Ă©tiquettes (« I speak English » et
« Je parle français » dans mon cas) sur nos badges.
LĂ , trop la classe : je sors mon propre badge avec mon pseudo « MĂ©reste »
sous forme d’
ambigramme
(
celui-ci). Les gens ne peuvent
s’empêcher de tourner mon badge à l’envers parce que ça les intrigue...
Notre petite troupe quitte la boutique en laissant Markus, qui a l’air bien fatigué, et qui ne
nous rejoindra pas pour la soirée, dommage. Il y a aussi d’autres absents :
Franco Ricciardiello
ne pourra pas venir. Et m... ! J’avais prévu de lui faire signer deux bouquins amenés tout exprès,
dont
Passés recomposés où se trouve également une de mes nouvelles : il était l’un des
derniers auteurs de cette anthologie dont je n’avais pas encore la dédicace...
Nous passons auprès des bouquinistes du quai de la Pêcherie, puis traversons la Saône, quai Fulchiron, pour
aller chez le
Père Penard. Mon sac est prêt à exploser... j’ai emporté ma trousse de toilette
et un minimum de vêtements (mon petit frère lyonnais a prévu de m’héberger pour la nuit). Par conséquent, avec
les livres dĂ©jĂ emportĂ©s, les « nouveaux » bouquins (d’occasion) achetĂ©s,
ça n’va pas l’faire...
Un peu plus de 19 heures, nous arrivons au Café de la Cloche. Nous retrouvons d’autres gens, dont
Sylvie LainĂ©, une amie qui faisait – comme moi – partie de la
Gang, au début des années 2000 (ben mince, ça semble super loin, dit comme ça !).
Sylvie sera invitée à la prochaine convention nationale de science-fiction,
l’
OliCon, dont je suis l’un des organisateurs.
Je lui montre l’ambigramme que j’ai fait à partir de son nom :
Ça a toujours quelque chose d’étonnant...
À propos de l’OliCon qui aura lieu Ă Nyons en 2008, l’auteur RenĂ© Barjavel
(né dans cette ville) fera partie du programme à travers une table ronde lui
étant consacrée (et que votre serviteur se devra de modérer) et où
participera, outre Sylvie (ah, tu n’étais pas au courant ?),
Pierre Creveuil, l’un des principaux animateurs du
barjaweb, le site Web le plus complet sur ce grand monsieur.
Hop, voici l’ambigramme que j’ai fait pour Pierre :
Appelé par la faim, nous rejoignons une crêperie, et je fais la connaissance de Gilles Massardier, un
éducateur spécialisé (mais portant aussi bien d’autres casquettes !) qui est l’auteur de
quelques petits textes de SF, dont
celui-ci. Le personnage est fort intĂ©ressant, et comme c’est un « voisin »
saint-chamonais, plutĂ´t que de passer la nuit chez mon frère, il s’est proposĂ© de me raccompagner Ă Saint-Étienne
et nous avons pu poursuivre sur le chemin du retour vers la Loire la discussion que nous avions entamée
au restaurant puis en revenant au café.
Voici ce que donne son nom en ambigramme :
En résumé, cette soirée
Lyonnacolo s’est passée de manière assez curieuse,
je n’ai pas tellement eu l’occasion de discuter avec les amateurs italiens de science-fiction
(je ne me suis pas retrouvé à côté de l’un d’eux, à table ou au café), mais pas de réel regret : j’ai retrouvé
des anciens amis et
fait la connaissance de personnages intéressants, tel Gilles, même s’il était bizarre de se rencontrer
Ă Lyon alors que la distance qui sĂ©pare Saint-Étienne de Saint-Chamond n’est que d’une douzaine de kilomètres...
Jeudi, le 26 juillet 2007
Ressources
Achats compulsifs. Hier, une razzia Ă la Fnac
(plein de bouquins de David Lodge et un essai en neuropsychologie).
Puis, de retour chez moi, plus d’un dixième de mon salaire mensuel
est parti en commande en ligne d’outils et de pierres afin de
poursuivre mes activités de sculpture...
Whouf !
Et puis, en soirée, l’ordinateur s’arrête,
ainsi que toutes les lumières. Panne d’électricité.
Je réouvre les volets, allume quelques bougies... plus d’électricité
dans tout l’immeuble. Je vais voir à l’extérieur... et remarque une
note scotchée sur la porte d’entrée : en raison des travaux, coupure
prévue entre 20 heures et 23h30.
Je rentre chez moi et essaie de
profiter des dernières lueurs du jour pour avancer une nouvelle de Lodge,
mais il est très difficile de lire, même à l’aide de plusieurs bougies. Bon,
eh bien, je vais au moins dormir longtemps cette nuit... C’était sans compter
les lumières qui se sont rallumées vers 22 heures.
Le lendemain matin, une
autre surprise : plus d’eau. Ah, l’horreur, maudits travaux ! Impossible de
vivre sans pouvoir prendre sa douche, tirer la chasse d’eau, se laver les dents.
De l’évian pour faire du thé au petit déjeuner. Je regarde mon stock de bouteilles
d’eau. Est-ce que cela sera suffisant pour faire un semblant de toilette ? L’eau
revient vers 10 heures, juste de quoi faire la vaisselle... puis ne coule plus.
Une heure à patienter avant que ne parvienne un filet saumâtre... pas très engageant,
puis une eau incolore, en gros flot, comme d’ordinaire.
Ces petits moments de privations ont quand même le mérite de nous
permettre de relativiser sur l’emploi des ressources, foutus citadins
privilégiés que nous sommes... Sur cette planète, combien de personnes n’ont pas
d’accès à l’
eau potable, Ă
l’
électricité, à des livres ou d’autres formes de culture ?
Vendredi, le 11 mai 2007
La blaguounette de fin de semaine
Voici une histoire drĂ´le que racontait mon prof de philosophie
de l’esprit et qui m’est revenue, comme ça, en lisant
Perronik l’idot,
roman écrit par l’ami
Markus :
Dans un coin perdu de la campagne irlandaise, un brave homme se promène et
rencontre une vieille dame courbée sous le poids du bois sec qu’elle ramène de la forêt.
"HolĂ , ma bonne dame", lui dit-il, "voilĂ qui est bien trop lourd pour vous !
Allez, libérez-vous votre fardeau, je vais le porter jusqu’à chez vous..."
La mamie le remercie vivement et lui passe son fagot. Le chemin est long et pénible,
mais notre brave gars ne se plaint pas malgré la peine. A un moment, il traverse à gué
un cours d’eau mais la vieille dame s’arrête devant celui-ci.
"Oh, jeune homme, la planche qui sert de pont a encore été emportée !
Jamais je ne pourrais rejoindre l’autre rive. Si je mets les pieds dans la rivière,
le courant va emporter mes sabots et jupons..."
Notre bonhomme, compréhensif, pose le bois au sec, retraverse le gros
ruisseau pour rejoindre l’autre rive, maintient la vieille dame sur
son dos d’une main et prend les sabots de l’autre, et traverse à nouveau
la rivière. Il la dépose ensuite au sol, la grand-mère peut chausser ses sabots,
il se charge du bois, et ils poursuivent leur route jusqu’à une chaumière.
A peine arrivés, voilà que la vieille dame se transforme en fée !
"Tu es un homme bon", lui dit-elle. "Pour m’avoir aidé à franchir la rivière
et pour avoir transporté mon bois, je t’accorde deux voeux. Que désires-tu ?"
L’homme réfléchit mais ne sait pas trop quoi répondre.
"Que veux-tu ?" redemande la fée.
"Euh, j’ai soif..."
Aussitôt, la fée fait apparaître une chope de bière remplie d’une
excellente guiness. Notre homme met le breuvage Ă la bouche, s’apprĂŞte Ă
la vider d’un trait comme il en a l’habitude, mais le niveau de celle-ci ne bouge pas...
"Tu as droit à un deuxième voeu", lui rappelle la fée. "Que désires-tu ?"
Notre homme, comprenant que la chope est magique et qu’elle ne
se videra jamais de son précieux nectar, s’exclame aussitôt :
"Oh, mais cette chope est fantastique. J’en veux une deuxième comme ça !"
Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilà un livre qu’il est bien :
une grenouille génétiquement modifiée devient auteur de romans à la OSS 117
ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgré son succès populaire,
n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas être homme,
alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi
(dont on retrouve le
blog ici,
ou qu’on retrouve sur
Myspace lĂ )
qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son Ă©diteur,
les moutons électriques, (ou même dans ma propre bibliothèque !)
peut maintenant se trouver Ă©galement sous forme de fichier PDF sur
le site de l’éditeur ici.
On peut aussi Ă©couter le monsieur causer de ses projets
d’écriture
lĂ . A lire, voir et entendre
Dimanche, le 25 mars 2007
De l’avantage d’avoir une semaine éprouvante
Semaine très chargée, niveau boulot. Du coup, je me retrouve
le samedi sur les rotules... enfin, cela ne reste qu’une expression
pour moi, parce qu’après
ça,
mes genoux sont encore un peu douloureux.
Samedi, après le retour du club de sport et des courses,
cela n’a été que du travail pour le boulot... intéressant, certes, mais j’avais plein
d’autres choses prévues et non réalisées, telles que la recherche de nouveaux éditeurs
pour mon roman, l’impression de mon manuscrit (plus justement "tapuscrit", de par le fait)
et le tour des boutiques d’arts plastiques.
Super fatigué après cette journée studieuse,
je n’ai fait qu’un tour sur les sites des copains sur MySpace avant de me coucher très tôt,
tant pis pour le festival du cinéma hors frontières et la soirée italienne (deux films dont
Romanzo criminale, plus un buffet italien, dommage d’avoir loupé ça).
Mais... dimanche matin, après une bonne nuit de sommeil, j’ai une excellente forme, je
digère sans problème le changement d’heure, je fais plein de trucs avant de partir en
fin de matinée au cinéma voir les fameux
300 de Snyder (d’une remarquable fidélité
par rapport à la BD de Miller, mais pas trop par rappory à l’Histoire),
puis je me laisse aller Ă des nouvelles recettes culinaires
(j’avais toujours prévu de préparer des sot-l’y-laisse depuis que j’avais vu
le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jeunet au ciné,
c’est maintenant chose faite).
Allez, encore un peu de boulot, et je me lance enfin dans la veille technologique
pour dénicher l’éditeur de thriller susceptible d’être intéressé par mon bébé, et
je fais chauffer l’imprimante !
Mardi, le 6 février 2007
Après Fiction Spécial, le Fiction W !
L’excellente maison d’éditions les
moutons Ă©lectriques
vient de sortir un numéro spécial (et promotionnel) de sa revue
Fiction.
On le trouve en téléchargement gratuit
ici
Y’a bon !
Mardi, le 23 janvier 2007
Anges et vieux démons
Reçu hier, dans ma boîte aux lettres (car je suis abonné, si si...)
le dernier numéro en date (le 45) de la revue
Bifrost. Et dedans, pages 101 et 102, une critique de
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques par
Thomas Day.
D’ordinaire, ça déménage sec quand cet écrivain joue au critique (surtout quand il endosse
le pseudonyme collectif de « Cid Vicious » !) mais,
même en signant son article sous son nom de plume, cela ne l’empêche pas de tailler
dans cette anthologie parfois à la hache, et pas nécessairement sans raison.
Quand on arrive Ă la nouvelle Ă©crite par votre serviteur, cela donne :
« (...) Seule bonne surprise francophone, Fabrice MĂ©reste, qui frĂ´le
l’excellence, avec un texte trop sensuel pour être qualifié d’eganien, même
s’il y a un peu de
Greg Egan dedans ; dommage que la chute, qui pourrait
être facilement considérée comme un tract catho anti-avortement, ajoute au texte
une morale nausĂ©abonde. »
Euh, que dire ? Bon, il y a du compliment, certes, et on me rapproche inévitablement
de Greg Egan parce que j’écris de la
hard science sur la problématique de la nature de la
conscience. Cependant, cette thématique n’est pas l’exclusivité de l’auteur australien
car, étant chercheur et ayant une formation en sciences cognitives, il n’y a rien de plus normal
à ce que j’aborde aussi le problème de la nature de l’esprit. D’ailleurs, mon ami et
compagnon de plume
Jean-Jacques Girardot Ă©tait aussi considĂ©rĂ© comme « eganien »
dans certains de ses textes.
La fin de la critique de Thomas Day est plus difficile à interpréter avec
son conditionnel ambigu. Me prendre pour un catholique intégriste adepte d’une position
anti-avortement est ridicule (il suffit de me connaître). Ma nouvelle
« des Ailes dans la tĂŞte » aborde cependant la question
des
cellules souches, un sujet sensible auquel j’ai
tenté de donner une réponse optimiste : quand des cellules embryonnaires,
voire fœtales, ne peuvent donner lieu Ă la constitution d’un nouvel ĂŞtre
en raison des circonstances, au moins peuvent-elles avoir une utilité pour
des individus qui en auraient un besoin vital. À ce titre, cela rejoint
l’idée plus générale du don d’organe, et on peut déjà retrouver des éléments
similaires dans la fin métaphorique de l’étonnant film québécois
Jésus de Montréal de Denys Arcand (1989).
Dimanche, le 17 décembre 2006
Un de plus
Jeudi matin, grand moment : j’ai posté mon roman à un éditeur. Des heures de travail, des
années de maturation, des espoirs et des déceptions, et voilà enfin mon bébé envoyé entre
les mains du comité de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, préparation des gâteaux destinés au lendemain matin. Plus tard, je me suis
retrouvé à Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot à l’occasion de la soirée
culturelle, littéraire et festive
organisée par
Sylvie.
Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes
avec les anciens de la (et non «
le »)
Gang, ainsi que
Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donné des idées d’éditeurs à qui proposer
mon thriller si jamais la maison d’éditions à qui j’ai proposé mon texte le refuse),
j’ai fait dédicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-même l’occasion de dédicacer
quelques exemplaires des
Anges
Ă©lectriques oĂą se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tĂŞte ».
Quelques photos sur
le blog
de Markus Leicht.
Samedi matin, réveil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargé de mes gâteaux faits maison et
bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort
heureusement, je ne suis pas arrivé en retard à mon club de sport, mais ma promenade imprévue
chargée comme un mulet a remplacé le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons
bien transpiré et les gâteaux
Bagdad et pomme-amande (ce dernier étant cuit au four à micro-ondes) accompagnés de
clairette de Die et de crémant d’Alsace nous ont permis de récupérer les calories brûlées
durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la Préfecture, Centre 2
avec un retour chargé de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux
d’anniversaire commandés chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout était à peu près prêt (j’étais en train de finir de préparer mes toasts) quand est
arrivée la première invitée, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli
petit à petit. Soirée vraiment très chouette, j’ai été gâté par tout le monde, et bien entendu
j’ai prévu à boire et à manger avec excès, j’ai de bonnes réserves de bouteilles (une pseudo-cave
avec un éventail acceptable de rouges, blancs et vins pétillants, mais pas de rosé, beuh)
et mon réfrigérateur est encore plein à craquer. Le lendemain a été un peu violent. Non, pas
de gueule de bois, j’ai été raisonnable même si je n’ai pas dédaigné le très agréable
pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge)
et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle
et encore pas mal de choses à ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre
et j’ai à présent plein de nouvelles choses à lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invités... Yes !
Vendredi, le 27 octobre 2006
Le monde est parfois mal foutu, et parfois bien quand mĂŞme
La semaine prochaine, je vais aller Ă Bordeaux dans le cadre de mon
métier-que-j’aime-bien.
Trois jours de pris pour voir un Ă©tudiant pendant 3 heures, normal avec le train
qui met 10 heures pour faire le trajet aller (et autant retour),
normal que ce soit pendant les
vacances car, autrement, comment pouvoir dégager trois jours d’affilée ?
Pas de problème, me suis-je dit, je vais pouvoir travailler sur mon roman
dans le train, c’est sympa. Et, en plus, je vais pouvoir retrouver Ă
Bordeaux des connaissances.
Mais... et meeeeeeeerdeeeeeee, les
copains que j’avais prévu de voir n’y seront pas.
DĂ©jĂ , il y a les
Utopiales Ă Nantes au mĂŞme moment, donc tant pis pour voir
M’sieur Queyssi.
Par ailleurs, l’ami Francis Valéry (qui a mis en ligne son
weblog et sa
boutique) animera un spectacle avec sa copine
dans la région stéphanoise (un comble). Donc je serai soli-solo à Bordeaux,
dommage.
Ouais, parfois, dans la vie, ça ne l’fait pas.
Autre annonce, le frangin
Ugo Bellagamba s’est lancé dans l’organisation
de la
convention de SF de 2008 qui aura lieu Ă Nyons (dans la
magnifique Drôme provençale). J’y serai, bien sûr (je viens d’envoyer
mon bulletin d’inscription à Ugo) et je devrais normalement présenter quelque chose
sur RenĂ© Barjavel et animer une table ronde. Ça sera bien marrant.
Enfin, Ă partir de demain, le samedi 28 novembre, vous devrez trouver
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques
dirigée par A.-F. Ruaud dans toutes les bonnes librairies,
avec dedans un texte-qu’il-est-de-moi-et-qu’il-est-top-bien.
Dans la vie, ça l’fait quand même, après tout...
Vendredi, le 20 octobre 2006
Fugit irreparabile tempus / sic transit gloria mundi
Plus beaucoup de temps entre le boulot (réunions, séminaires, cours
et inévitables tâches administratives), le club de sport et la piscine
(parce que je le vaux bien), l’atelier d’arts plastiques (avec la
création d’une nouvelle pièce s’inspirant de la sculpture dont
je parle dans ma dernière nouvelle) et l’écriture de mon roman...
En plus, je serai injoignable ce week-end pour cause de
FĂŞte du Livre Ă
Saint-Étienne avec un programme très allĂ©chant. Parmi les rencontres
littéraires prévues, il y en a une qui porte sur
«
comment
fabrique-t-on des best-sellers ? »
Voilà de quoi piquer la curiosité !
Mercredi, le 11 octobre 2006
Je suis... aux anges !
Hier, je suis allĂ© rĂ©cupĂ©rer un colis Ă la Poste. À l’intĂ©rieur,
mes exemplaires d’auteur de l’anthologie dirigée par A.-F. Ruaud
intitulée
les Anges
électriques, Fiction Spécial, tome 1, publiée chez les
moutons Ă©lectriques
Ă©diteur.
Outre « Des ailes dans la tĂŞte »,
le très joli (si si !) texte de votre serviteur, vous trouverez des nouvelles de
Jean-Pierre Andrevon,
Richard Kearns,
Jean-Louis Trudel
(
blog),
Kelly Link
(
site officiel),
René Beaulieu (
blog),
Rhys Hughes
(
blog),
Paul Di Filippo
(
site officiel),
Jean-Jacques Girardot,
Christian VilĂ ,
Jamil Nasir,
Johan Heliot,
Xavier Mauméjean,
Fabio Nardini,
Sylvie Denis,
Roland Fuentès (
blog),
Andrew Weiner
ainsi qu’un article d’
André-François Ruaud
(
blog)
et des illustrations de Letizia Goffi et
SĂ©bastien Hayez.
Disponible dès maintenant sur le site de
l’
Ă©diteur
et Ă partir du 27 octobre 2006 en librairie ou
ici ou
lĂ .
Lundi, le 20 mars 2006
Ma vie est un roman : 5. Autour de la Méditerranée
Ici, l’
incipit place directement
le roman dans son contexte. Il s’agit d’un livre que je n’ai pas
encore lu mais qui est sur le haut de la pile de ceux que je devrais lire.
Pour l’instant, je n’ai pas encore été convaincu par cet auteur classique
car la lecture d’un de ses romans, étudié en
classe de seconde, m’avait été si fastidieuse que je ne l’avais pas
achevé, événement qui ne m’était jamais arrivé auparavant.
Maintenant que j’ai deux fois l’âge que j’avais en seconde, je pense que
je serais sans doute un peu plus résistant et que je pourrais
à nouveau m’intéresser au sort de cette infortunée
mariée à un insignifiant médecin de province.
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Aujourd’hui, de l’antique cité, il ne reste que des ruines, mais un peu
d’imagination permet de se donner une idée de la grandeur d’un peuple
qui a failli terrasser Rome. Je suis en ce moment en train de terminer
la
Dame des abeilles de Thomas Burnett Swann qui se déroule au temps
mythique de la construction de la cité, dans l’alliance des troupes de
Didon la phĂ©nicienne (l’actuel Liban) et d’ÉnĂ©e, rescapĂ©e de la
destruction de Troie (dans l’actuelle Turquie) par les Grecs après des années
de siège. Les bords de la mer Méditerranée ont vu naître
et mourir des villes, des royaumes, des nations, des religions et des civilisations
dont nous sommes héritiers. Même si je n’ai rien de très méditerranéen,
du moins dans mon physique, j’ai toujours été fasciné par cette mer, que ce soit
depuis le sud de l’Europe, le Proche-Orient ou le Maghreb, mon mode de
pensée est un cartésianisme latin métissé, et mes grandes amours puisent leurs
racines en Afrique du Nord ou en Italie...
Pour ceux qui n’ont pas trouvé d’où est tiré l’incipit, laissez reposer votre curseur
ici.
Dimanche, le 5 mars 2006
Ma vie est un roman : 4. Déménagement
L’
incipit de la semaine n’est pas très caractéristique du roman. Il
faut attendre la troisième phrase pour voir apparaître le nom du héros,
la quatrième pour supposer qu’il s’agit de science-fiction et la cinquième
phrase pour ressentir un certain malaise. Le titre est une date.
C’était une journée d’avril froide et claire.
Je ne sais
si la fin de l’hiver sera froide mais je me trouverai
Ă ce moment-lĂ dans mon nouvel appartement. Il est un peu
moins clair que le loft que j’occupe encore jusqu’à la fin
du mois de mars et il a sans doute un peu moins de charme
(mon appartement actuel a un haut plafond, des murs recouverts de
chaux vénitienne, du parquet à bâtons rompus
et de grandes fenêtres donnant sur une bonne partie du ciel depuis le quatrième étage), pourtant
je sens que je vais me plaire dans cet espace plus grand et plus fonctionnel, avec
son chouette salon et ses pièces qui deviendront ma chambre, mon bureau-bibliothèque et mon atelier
de sculpture. Je vais avoir les clés dans dix jours et j’aurai
deux semaines pour déménager...
Pour ceux qui n’ont pas trouvé d’où est tiré l’incipit, laissez reposer votre curseur
ici.
Samedi, le 25 février 2006
Ma vie est un roman : 3. Salut bisamme, ich bin a Elsasser
L’
incipit du jour (ou de la semaine) est celui des
Particules élémentaires de Michel Houellebecq...
Ce livre est avant tout l’histoire d’un homme, qui vécut
la plus grande partie de sa vie en Europe occidentale, durant
la seconde moitié du XXe siècle.
Étant nĂ© au cours des annĂ©es
soixante-dix, j’espère quand même vivre bien davantage dans le siècle suivant, le
XXI
e... Je suis né à Strasbourg, l’une des trois capitales
européennes. J’ai passé presque toutes mes premières années (jusqu’à la
moitié des années quatre-vingt dix) en Alsace avant de m’établir en
région Rhône-Alpes.
Bien qu’étant né de parents originaires d’Alsace et ayant un patronyme germanique, je
ne connais que des bribes du dialecte
alsacien, je n’ai jamais réellement eu l’accent régional (qui n’est
finalement pas pire que l’accent stéphanois, ch’ti ou méridional) et je n’apprécie
que très peu le folklore alsacien. Cependant, je reste fidèle à mon tempérament alsacien
par plusieurs caractéristiques dont l’intérêt pour les autres cultures
(Strasbourg est une accueillante cité carrefour au sein de l’Europe,
son nom signifie d’ailleurs « la ville des routes »)
et le goût de la bonne chère (la nourriture y est peut-être un peu trop
riche mais succulente et convient bien Ă la rigueur des hivers alsaciens).
Seulement, jusqu’il y a peu, je n’avais pas encore réussi à faire un
kouglof, cette brioche
caractéristique de ma région natale dont il y a autant de recettes que
d’orthographes possibles...
Eh bien, voilà qui est chose arrangée depuis hier :
Après plusieurs essais malheureux dus à un mélange imparfait de la
pâte, une levure mal utilisée, ou d’autres petits problèmes de préparation,
j’ai enfin réussi à faire
mon kouglof. Délicieux au petit déjeuner,
Ă dĂ©guster nature ou avec cette fameuse pâte Ă tartiner au chocolat et Ă
la noisette... Il y a de l’Alsace ce matin dans mon chez-moi de Saint-Étienne.
Samedi, le 18 février 2006
Ma vie est un roman : 2. les séparations
Nouvel
incipit pour me raconter, celui de
La Nuit des Temps de
René Barjavel, un livre qui m’avait
boulversé aux premiers moments de mon adolescence...
Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t’ai laissée
là -bas au fond du monde, j’ai regagné ma chambre d’homme de
la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j’ai si
souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres
qui m’ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi
mon enfance et où, cette nuit, j’ai cherché en vain le sommeil.
Ce n’est jamais simple de perdre celle que l’on aimait. Lorsqu’une
histoire d’amour se meurt, on regarde l’autre avec incompréhension,
on se demande pourquoi on l’a aimé, ou on ne parvient pas à comprendre pourquoi
l’autre nous aime encore. Parfois, quand on comprend et accepte
le malentendu réciproque, on peut se pardonner mutuellement et
rester bons amis. La regarder faire sa vie avec quelqu’un d’autre sans jalousie,
sans amertume, et se réjouir de son bonheur, c’est possible
quand on fait le deuil de la relation passée.
C’est rare, mais ça m’est pourtant arrivé alors que j’avais pourtant été
très amoureux d’elles. Je suis un grand lecteur, alors je sais tourner
la page...
Mardi, le 14 février 2006
Ma vie est un roman : 1. le sommeil
Près de deux semaines sans donner de nouvelles.
Je vais bien mais suis très occupé ces derniers temps.
J’ai trouvé un truc : raconter un bout de ma vie
à partir de l’
incipit d’une œuvre cĂ©lèbre ou
non, d’un roman que j’ai lu, ou pas. Ici, il s’agit d’un
incipit archi-connu, je n’ai lu que l’adaptation BD réalisée
par Stéphane Heuet (ouh, la honte ! oui, je sais).
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Et c’est d’ailleurs toujours
le cas car je suis au meilleur de ma forme le matin.
Comme je me réveille tôt, avant six heures,
et plus souvent même avant cinq heures du matin, et que j’ai besoin de mes
sept heures de sommeil, j’essaie de me coucher avant dix heures du soir
(qui a dit « comme les poules » ?).
J’ai l’avantage d’avoir un excellent sommeil, de m’endormir presque aussitôt
que je souhaite dormir, et de ne me réveiller que cinq minutes avant la
sonnerie du réveille-matin. Toutes mes petites amies m’ont toujours envié
cette particularité... et m’ont reproché le fait de ne pas être amateur de
grasses matinĂ©es. Las, le monde appartient – paraĂ®t-il –
à ceux qui se lèvent tôt. Tant pis pour elles.
Mardi, le 13 décembre 2005
La clé laxienne est celle du Paradis
Triste nouvelle.
Robert
Sheckley, l’auteur états-unien de SF qui savait mettre
une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de
nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle
le Prix du
Danger qui a été adaptée en
film en 1983 avec GĂ©rard Lanvin,
Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de
cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’
ĂŽsle-sur-la-Sorgue
de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher,
car il avait publié la trilogie du démon
Azzie avec Roger Zelazny,
peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être
pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette
aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre
avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé
d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part
de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne,
produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de
l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui
va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
À cet instant, nous nous sommes regardé en souriant, imaginant
tous deux que les textes Ă©crits en collaboration auraient pu ĂŞtre
l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits
de chacun des co-auteurs, un être impossible malgré les prospectives
technologiques du clonage et des manipulations génétiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmĂ© Bob avec malice.
It’s a magic child... »
Lundi, le 12 décembre 2005
Dont acte
Bonne nouvelle. Les actes du
Colloque SF de
Nice – qui s’était dĂ©roulĂ© du 10 au 12 mars 2005 –
viennent enfin de me parvenir.
Ils ont été édités dans la revue
Cycnos, volume 22, dans les numéros 1 et 2.
Vous trouverez l’article « Le
steampunk,
une machine littĂ©raire Ă recycler le passĂ© »
que
Jean-Jacques Girardot
et moi-même avons écrit dans le numéro 1, des pages 55 à 66.
En espérant que vous aurez l’occasion de le lire, que cela vous
divertira tout en vous apprenant des choses... En tout cas, Jiji
et moi nous sommes bien amusés en l’écrivant, presque autant que s’il
se fût agi de fiction !
Dimanche, le 11 décembre 2005
Article supprimé
(..)
Mercredi, le 30 novembre 2005
Comme Phil et Arthur
Ouais, comme tout bon Ă©crivain de science-fiction,
je suis né un
16 décembre. Et pas les moindres des
auteurs : ceux, entre autres, de
2001, l’Odyssée de l’Espace et de
la nouvelle
Les androĂŻdes rĂŞvent-ils de moutons Ă©lectriques
(la base du film
Blade Runner).
Meuh non, ce n’est même pas pour qu’on pense à me souhaiter mon anniversaire
dans deux semaines !
Et puis, tant que j’y suis, bonne fête papa !
Dimanche, le 16 octobre 2005
Quelques mots en passant...
Ben tiens, ça fait maintenant plus d’une semaine que je n’ai pas
mis de nouveau post sur mon weblog. Pourtant, des trucs, il m’en
est quand même arrivé un paquet depuis.
DĂ©jĂ , j’étais malade. Ça a commencĂ© en dĂ©but de semaine
passée par une sensation bizarre au niveau de la gorge, puis au crâne.
Puis le rhume, la grosse fatigue et la voix qui s’en va. Ouais, j’étais
presque aphone, alors je réservais ma voix pour le boulot, ce qui
fait que mes interlocuteurs au téléphone
avaient l’impression de discuter avec le
mime Marceau. Pas terrible. Aujourd’hui,
ça va un peu mieux, même si je dois toujours encore pas mal tousser.
J’aurais aussi pu parler de la sortie du
Tome 2 de la revue Fiction
auquel j’ai modestement collaboré par le recueil des témoignages
des sieurs
Fabrice Colin,
Ugo Bellagamba
et
Thomas Day, tous trois
ayant expérimenté la coécriture dans leurs parcours d’auteurs.
Je pourrais aussi raconter que cela va faire bientĂ´t trois ans que
je tiens un weblog, débuté sur
Blogger, poursuivi sur un site perso
installé sur
Free
et maintenant en place ici. Le problème, c’est que les nouveaux
posts s’ajoutent aux anciens sans aucun souci d’archivage et le texte
brut finit à présent par atteindre le poids de 100 ko (c’est pas bien),
sans compter que les anciennes archives n’ont pas été rapatriées. Et il y a aussi
toute la section sculpture Ă reprendre, avec de meilleures photos,
l’ajout de mes nouvelles créations, etc.
Bon, ben, il y a du travail ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite car,
maintenant que je retrouve peu à peu la forme et que mon temps n’est pas
pris par mon job officiel, je vais poursuivre la réécriture de mon roman...
Mardi, le 19 juillet 2005
Devoirs de vacances
Bon, même si je suis en vacances (enfin, je télétravaille un peu
– le minimum syndical), est-ce une raison pour dĂ©laisser ce weblog ?
Non, hein ?
Mais, quand on fait de la sculpture presque toute la journée,
difficile de se mettre à l’ordinateur, parce que l’argile, ben,
ça salit le clavier...
Alors, avant de partir je-ne-sais-pas-quand pour je-ne-sais-pas-oĂą,
je termine de modeler une grosse pièce en terre, j’ai imprimé les
corrections de mon roman faites par un copain alors qu’il habitait
la Californie (mince, cinq ans déjà que ces corrections ont été
faites, il m’a fallu tout ce temps pour les digérer !)
avec la ferme intention de retoucher intégralement mon manuscrit,
et j’ai aussi quelques bons bouquins en stock pour me rafraîchir l’esprit
(les dernières parutions
des
moutons
Ă©lectriques,
L’auteur ! L’auteur ! de David Lodge,
et un Amin Maalouf pour la touche d’exotisme)...
J’espère qu’en septembre j’aurais bien avancé les corrections de mon roman,
que les pièces en argile sur lesquelles je travaille pourront passer au four
et ĂŞtre peintes, et m’attaquer Ă une nouvelle dont le scĂ©nario trotte dĂ©jĂ
depuis quelque temps dans ma tĂŞte...
Mardi, le 19 avril 2005
Dernières lectures
Voici un état de mes dernières lectures depuis que je suis revenu du
5e Colloque
International de Science-Fiction de Nice :
- L’Ère
du Dragon de Xavier MaumĂ©jean, Éditions MnĂ©mos, 2003.
Dans cette suite
de La Ligue des HĂ©ros
où l’arrivée de Peter Pan et du peuple de Nulle Part en plein Londres
avait changé la face du monde, Xavier Mauméjean nous décrit un monde alternatif dans
lequel rien ne va plus. L’intrigue débute à Pékin en 1900 où les représentants
des puissances de l’Occident sont aux abois, menacés par les forces chinoises aidées
des créatures de l’Internationale Féerique. Une nouvelle Ligue des Héros
est alors formée pour aller à leurs secours...
Gasp, Maumémjean est complètement fou ! Ce roman steampunk,
qui joue avec brio du mélange des genres, est incroyable : jamais le
lecteur n’a le temps de souffler en lisant cet ovni littéraire à la fois drôle
et teinté d’une certaine ironie. L’intrigue est fouillée, avec pléthore de
références réelles et imaginaires, et on sort de cette lecture
tout abasourdi. Une grande claque.
- Jhereg de Steven Brust,
Éditions MnĂ©mos, 2005.
Vlad Taltos est un assassin. C’est un métier comme un autre qu’il exerce
dans la cité d’Adrilankha où se côtoient différentes races organisées
en Maisons. Mais lĂ , Taltos, cet Oriental de la Maison du Jhereg,
a un problème avec son prochain contrat : il s’agit d’un piège
qui risque de déclencher la guerre entre la Maison du Dragon et celle du Jhereg...
Univers Ă©tonnant que celui de Brust, une fantasy avec
ses monstres, sa magie, sa sorcellerie, ses complots, ses combats
à l’épée... et un peu de science-fiction quand même, avec un empire
galactique, des pouvoirs psi, des manipulations génétiques...
Vraiment rafraîchissant.
[Eh merde, André,
pourquoi tu m’as passé ce livre ? Si ça continue, par ta faute,
je vais finir par aimer la fantasy !]
- Fiction,
tome 1,
Moutons Électriques Ă©diteur, printemps 2005.
- « Jusqu’à la pleine lune » de Sean McMullen. Carlos,
un jeune linguiste espagnol est appelé par son oncle pour participer à une
enquête criminelle. En fait, de crime, il s’agit de la découverte d’une jeune
femme qui semble tout droit échappée de l’âge des cavernes. Carlos tente alors
de communiquer avec elle pour comprendre ce qui lui est arrivé...
Ouah ! La première nouvelle de Fiction commence fort !
Des idées fortes vraiment bien traitées par cet auteur australien,
un très grand moment de lecture.
- « # Critical Mass in the Quantum Cathedral 1.1. »,
« 3.1. En plusieurs soirs d’étĂ© » et
« 4.0. Kat Onoma » de Jim Dedieu.
Euh ?... Pour les amateurs de short-short stories saugrenues.
- « Sous terre » de Roland Fuentès. Deux hommes.
Une poule. Une taupe. Des plants de tomate.
Peut-être les seuls rescapés de l’univers.
Humour noir.
- « DĂ©dales » d’Alex Nikolavitch.
Visite caverneuse et mortelle. D’ennui.
- « CrĂ©ation » de Jeffrey Ford.
Une fantasy forestière contant la création d’un bonhomme de bois.
Joli.
- « Solitude » d’Ursula K. Le Guin. La vie
d’une petite fille dans une société primitive et post-cataclysmique
envoyée par sa mère ethnologue pour collecter des informations, les
adultes ne se parlant pas dans cette culture.
Une belle petite histoire de science-fiction ethnologique.
- « L’anniversaire du monde » d’Ursula K. Le Guin.
La vie d’une petite fille destinée à devenir une déesse à sa
majorité.
Ursula Le Guin, toujours dans le mĂŞme registre.
- « Le bretteur qui n’était pas mort »
d’Ellen Kushner. Dans une cité, les bretteurs vivent en provoquant des duels.
Le champion Richard acceptera-t-il d’enseigner son art à une
jeune recrue ?
Une histoire sympathique de cape et d’épée.
- « Voyage au centre de l’univers »
de Juan-Miguel Aguilera. Quand le jeune Pierre Theilhard
de Chardin rencontre Jules Vernes...
Une curieuse rĂŞverie.
- « Charge utile » de Jean-Jacques
RĂ©gnier. Dans cette suite d’« Ernest et les cas mĂ©taphysiques »
(nouvelle parue dans le numéro 131 de Yellow Submarine), Raymond,
le convoyeur de l’espace, et son intelligence artificielle Ernest
sont à nouveau confronté à un problème : les passagers qui devaient
bien tranquillement voyager en état d’hibernation se réveillent les uns
après les autres. L’espace vital du petit vaisseau est de plus en plus
menacé...
Charmante histoire, un brin longuette mais pleine d’humour et
de verve.
- « Échos » de Marie-Pierre Najman.
Dans les alentours de Lyon, des drĂ´les de clochards se rendent Ă
la soupe populaire. Le problème, après la bouffe, c’est de se limer les cornes...
Une curiosité. Des faunes dans notre quotidien. Ou bien...
- « Presque chez soi » de Terry Bisson.
Trois copains trouvent que les différents éléments qui entourent
le stade abandonné du village ressemblent à un aéroplane. Et si,
justement, il pouvait voler ?
Une histoire étrange, un très beau conte fantastique.
Pari gagné avec ce premier tome de la nouvelle anthologie périodique de
Fantasy & Science Fiction. En plus de ces nouvelles chocs, des articles
originaux, des dossiers intéressants, une ligne éditoriale soignée. Encore !
- Bifrost,
numĂ©ro 38, Éditions
du Bélial’, avril 2005.
- « Spatterjay » de Neal Asher. Sur
une île à la nature des plus hostiles, une équipe d’humains
et de mutants mène une expédition. Mais qui peut rester encore humain
au contact d’une telle nature ?
Une très chouette nouvelle.
- « Perdre son temps » de Philippe Curval. GĂ©rard
aime Ludmilla. Mais il n’est plus tout jeune. Alors il va voir le
professeur Lindström qui lui propose un traitement révolutionnaire
pour le faire rajeunir.
DĂ©lirant.
- « La VĂ©ritable toute première affaire » de Johan HĂ©liot.
Passepartout accompagnait Phileas Fogg dans son tour du monde de 80 jours
parce qu’il était un agent secret. Et le voyage de Fogg n’était pas
qu’un pari fou, il était aussi le moyen de retrouver certains de ses
« frères » afin de rĂ©aliser une sinistre mission...
Johan Heliot reviste avec bonheur certaines références littéraires
dans un bel univers steampunk.
- « Boucherie modèle » de AndrĂ© Ruellan.
Comme son nom l’indique.
Une short-short story qui donne faim si on est carnivore et
pas très sensible.
- « Le Fil de l’épĂ©e de bois » de Victor Conde.
Le Patriarche fait des rêves. Il a peur de n’être plus qu’une
machine de guerre destinée à anéantir les exths.
Une lente et sombre plongée dans l’irréalité.
- Les Trois Crapules du Klahgann
d’Alexis Nevil,
Éditions Eons, 2005.
Des barbares édentés à la peau bleue cherchent à s’emparer de la Source d’Abondance
que gardent des moines. Mais voilà qu’un golem arrive pour défendre la Source.
Alexis Nevil, dans son premier roman, décrit un univers peuplé des personnages
qui ont marqué son imagination. On retrouve du Conan dans les barbares,
des éléments de science-fiction, et bien sûr des références japonisantes,
ce qui donne un curieux mélange pas vraiment désagréable.
[Au fait, Niouk, ce sont qui, finalement, les trois crapules ? Moi, j’en compte
quatre, pas une de moins : Languelame, Od-Go, Rha-Ghensh et GhrĂ´en].
Le court roman de Nevil est suivi d’une nouvelle (une amusante short-short) de
Markus
Leicht intitulĂ©e « le Gnok ».
- Sunk de David Calvo &
Fabrice Colin,
Moutons
Électriques Ă©diteur, 2005.
L’île de Sunk coule. Ou c’est l’eau qui monte. Arnaud et son frère Sébastien,
sur demande du Maire du Village, vont monter une expédition pour aller voir
ce qui se passe dans les hauteurs avant que tout ne soit noyé et dévoré
par les requins.
Colin et Calvo s’y sont mis à deux pour nous peindre un univers de folie,
un roman inclassable Ă©crit avec une verve rabelaisienne, avec des
références de fantasy, des Champigolos, des Orques, de la
pizza, du Picon bière, des canards. Et beaucoup d’eau.
Drôle. Délirant. Suprenant. Et, bien sûr, sombre...
Mardi, le 22 mars 2005
Soli solo
Je viens de recevoir aujourd’hui le contrat des
moutons Ă©lectriques pour la publication de
ma nouvelle « Des ailes dans la tĂŞte » dans
l’anthologie
les Anges Ă©lectriques. Une nouvelle Ă©trange,
curieusement
hard science pour une antho dont le titre fait
croire Ă un recueil de nouvelles de
fantasy, et ceci sera le premier
texte que je publie professionnellement seul, tout seul, comme un grand.
C’est assez paradoxal, parce que pour un prochain numéro de
Fiction
– la cĂ©lèbre revue F & SF de langue française
qui vient de faire son retour –, je dois terminer
un article sur l’écriture en collaboration. L’écriture à plusieurs,
ça me connaît, outre un texte de fiction écrit avec Jean-Jacques
Girardot, en tant que scientifique, j’ai publié presque tous mes
articles avec des « pairs », directeur et co-directeur de thèse
ou autres collègues chercheurs. Mais bon, voilà :
« Des ailes dans la tĂŞte » est le
premier texte publié
sous mon seul nom de plume, un texte qui traite de l’identité, du processus
de création, de la sculpture, des neurosciences... et des anges.
En plus de cet article et d’autres textes à avancer, je dois aussi faire
évoluer ce site. J’y ai ajouté des expositions virtuelles de mes sculptures
(mais il faut que je corrige certaines instructions
javascript qui ne
fonctionnent pas correctement avec des navigateurs sous Linux), et je
dois aussi reprendre l’ensemble de mes archives, des posts publiés sur
mes weblogs depuis octobre ou novembre 2002, ça commence à faire beaucoup...
Lundi, le 17 janvier 2005
Rancard publicitaire
Après les
moutons Ă©lectriques, signalons
les
Éditions de l’Homme Montagne de Yama Otoko.
Au catalogue de cet éditeur bordelais (car derrière la montagne se
cache l’homme Francis Valéry) : un ensemble de textes de qualité
sur des supports imprimés et façonnés artisanalement.
Jugez plutôt avec cet extrait des titres déjà parus :
- A & A, le « Magazine des Survivants »
qui, réapparu aux Utopiales 2004 au numéro 138, en est à présent au numéro
141 pour sa 29ème annĂ©e de publication (abonnement : 20 €)
- Collectif — MĂ©langes 01 (20 €), MĂ©langes 02
(15 €), MĂ©langes 03 (15 €)
- Louis Maillard — Fruits et LĂ©gumes conservĂ©s (7,50 €)
- Francis ValĂ©ry — Fariboles animalières (5 €),
le Livre du CĂ©leri (4 €), Vingt manières de cuisiner le CĂ©leri
(4 €)
- Robert Abernathy — l’IntĂ©grale (30 €)
- Syllabaire : MĂ©thode Nouvelle de Lecture et Écriture (7,50 €)
Souscriptions :
Taxi de l’Espace, Volume 1 (10 €)
Collectif — MĂ©langes 04 (15 €)
Pour les commandes, les chèques sont à établir à l’ordre de Francis P. Valeri-Dostert
et Ă adresser aux
Éditions de l’Homme Montagne, c/o Francis P. Valeri-Dostert,
3 Le Canton, 33620 CUBNEZAIS.
Et c’est sur cette publicitĂ© pour Francis ValĂ©ry, « Ă©crivain-Ă©diteur-musicien-cuisinier-jardinier-consultant en Feng
Shui » passionnant et passionnĂ©, que ces
avis singuliers vont se refermer quelque temps pour
cause de travaux. Il Ă©tait plus que temps, la page devenait impossible Ă charger pour des petits
modems avec tous ces textes et images en page d’accueil.
Retour prochainement ailleurs, sur un site plus grand, plus beau... et surtout plus moi.
Fini le
layout bleu clair, vestige d’une première version issue de
Blogger, adieu les limitations du site gratuitement hébergé chez
Free, je vous accueillerai bientĂ´t
dans un nouveau domaine...
Dimanche, le 2 janvier 2005
Let’s talk about sex!
En ce moment, je lis
Sexomorphoses d’Ayerdhal (que le monsieur m’avait dédicacé
lors de sa venue à Sainté, en octobre dernier, à la Fête du Livre). Un peu compliqué,
surtout quand on n’a pas lu le premier tome (
l’Histrion) : space opéra avec
stratégies impériales galactiques, pouvoirs psy... et un héros/héroïne qui, à travers
des mutations, passe d’un genre à l’autre. Et c’est pas mal...
Je viens de terminer d’écrire une nouvelle et ce serait vraiment génial de la voir publier,
pour bien débuter l’année. Je suis content des thèmes qui y sont abordés, de l’histoire,
des personnages... Et surtout,
j’ai tout particulièrement soigné une scène d’amour qui y est décrite (car nous
étions vraiment très, voire trop,
soft dans « Quand s’envoleront ma
vie et ma conscience... », la nouvelle Ă©crite avec Jean-Jacques Girardot).
Entendue hier soir, mais que l’on trouve encore sur le site de
Mauvais Genres
(l’émission de
France Culture qu’elle est bien), une heure consacrée au
sexe bizarre. À Ă©couter sans attendre... parce que, Ă partir
de samedi prochain, le 8 janvier, ce sera trop tard !
Au hasard des clics, je suis tombé sur un quizz sympa :
Sex Quiz for
Dummies. Bon, c’est en anglais, mais c’est rigolo et instructif. En plus, le réalisateur
du quizz, un prof (qui doit être un sacré original, apparemment), donne des explications
à chacune des réponses, avec références à la clé.
Et puis, que faisiez-vous au moment de passage de la nouvelle année ?
Pour ma part, avec mes amies, nous Ă©tions surpris en pleine partie de
Love Trivia...
Voilà une année qui s’annonce donc sous d’agréables auspices érotiques.
[Certes, je ne suis pas insensible aux horreurs qui touchent le monde en ce moment.
Mais même sans être licencié en psychologie, vous n’êtes pas sans savoir que Thanatos
s’accompagne de l’autre pulsion : Éros...]
Dimanche, le 11 juillet 2004
Les copains
Ça y est, j’ai reçu dans ma boĂ®te aux lettres le nouveau
Bifrost, la « revue
des mondes imaginaires ». Dans ce numĂ©ro, le
35ème, un spĂ©cial « aventures spatiales ».
Au menu, des nouvelles de Thomas Day, James Patrick Kelly et Michael Swanwick,
ainsi qu’un long article de Robert Silverberg sur la profession d’auteur
de science-fiction.
Mais aussi...
Mais aussi un entretien de l’ami
Jean-Jacques Girardot...
Mais encore, dans l’édito, l’annonce de la création d’une nouvelle maison
d’édition, spécialisée dans le domaine des littératures de l’imaginaire
et dont le directeur littĂ©raire n’est autre que le «
Capitaine »
André-François Ruaud. Cette maison d’édition, appelée
les moutons électriques éditeur et dont la premier titre paraîtra
Ă la rentrĂ©e 2004, nous promet du bon et du beau (nous n’en doutons point, avec A.-F. Ruaud Ă
la barre, l’esthétique et l’intelligence des textes seront au rendez-vous).
Longue vie aux
moutons Ă©lectriques !
Jeudi, le 27 mai 2004
Petites annonces
Ami lecteur, vous avez des droits.
Enfin, vous avez au moins la possibilité de manifester
votre goût pour un texte francophone de science-fiction paru l’année passée
et de le mener jusqu’aux pré-sélections du prix Rosny-Aîné.
Ça ce passe
ici et c’est auprès de Joseph Altairac qu’il faut
s’adresser en indiquant au moins deux titres de romans et autant de nouvelles
parmi les listes indiquées.
Bien entendu, je pourrais parler de l’excellente nouvelle
"Quand s’envoleront ma vie et ma conscience..." de Jean-Jacques
Girardot et d’un certain Fabrice Méreste, parue dans l’anthologie
Passés recomposés de Nestiveqnen, mais bon, je dis ça, je dis rien, car
il y a aussi d’autres textes très bons dans cette anthologie, comme
"La stratégie Alexandre" (suite de "l’Apopis Républicain") du compère
Ugo Bellagamba (et père tout court depuis quelques jours d’une petite Margot,
l’heureux homme !). L’ami Ugo a aussi quelques autres textes remarquables
Ă son actif en 2003 dans son recueil
la Cité du Soleil paru au Bélial’,
en particulier la nouvelle Ă©ponyme. Parmi les textes courts
que j’ai aussi lus et bien aimés en 2003,
il y a également "Si Thébaldus rêve..." de Sylvie Denis, dans son recueil
Jardins virtuels paru chez Gallimard. Il faut encore compter avec
des nouvelles d’auteurs divers publiées dans la revue Bifrost.
En ce qui concerne les romans, il faut noter l’audacieux
Double corps du roi de Thomas Day et Ugo Bellagamba (chez Mnémos)
ou le troublant
Eternity Express de Jean-Michel Truong (chez Albin Michel).
Bref, pensez Ă voter !
Deuxième petite annonce :
André-François
Ruaud a été interviewé par
ActuSF
où il nous annonce la création d’une maison d’édition appelée
les moutons
électriques, éditeur et dont le premier titre doit paraître à la rentrée 2004.
Une affaire Ă suivre...
Dimanche, le 12 octobre 2003
Avis spécial : tribute to J.-J.
Pendant des années, à ceci depuis le milieu des années soixante-dix,
Jean-Jacques Girardot plaçait ses nouvelles dans tous les supports
de publication disponibles : fanzines, revues, recueils...
Mais cet auteur restait trop rare et n’avait pas encore publié
son
recueil de textes. Cette chance allait lui être donnée en 2001 lorsque
les membres du jury du prix Alain-Dorémieux, réuni aux
Utopiales de Nantes, firent de Jean-Jacques Girardot leur lauréat.
En effet, le prix
Alain-DorĂ©mieux a pour objectif d’aider un « jeune »
auteur en lui permettant d’éditer son premier recueil de nouvelles (ou son
premier roman).
C’est ainsi que Jean-Jacques put sortir, l’année suivante, ses
DĂ©dales virtuels
(Éditions Imaginaires Sans Frontières).
Le jury du prix Alain-Dorémieux ne s’était pas trompé :
l’année suivante, au cours de la
convention nationale de science-fiction
organisée à Flémalle (en Belgique), une nouvelle inédite extraite de
ce recueil et intitulĂ©e « les Visiteurs de l’éclipse –
Gris et amer (1/2) » obtint le
prix Rosny ainé
(ex æquo avec une nouvelle de Sylvie LainĂ©, prix Alain-DorĂ©mieux 2002 !),
salué ainsi par les lecteurs de science-fiction.
Et enfin, tout récemment, Jean-Jacques s’est vu décerner le
Grand Prix de l’Imaginaire pour son recueil, récompensé
ainsi par un jury composé pour sa plus grande partie de professionnels
du milieu tels que des auteurs et des directeurs de collection.
Par ailleurs, en plus de ses qualités d’auteur, Jean-Jacques est un homme
d’une énorme gentillesse, quelqu’un d’attachant, de cultivé et d’un peu fou,
quelqu’un avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire une nouvelle, mais
aussi quelqu’un de sensible que j’ai stupidement blessé, grosse nouille que je suis,
parce qu’un jour, après une semaine stressante, j’étais sur les nerfs...
Voilà , petit hommage à Jean-Jacques Girardot, parce qu’il le vaut bien !
Mardi, le 16 septembre 2003
Avis publicitaire : Passés recomposés,
anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud
Samedi matin, je suis allé à la Poste chercher une lettre qui,
d’après mon facteur, ne rentrait pas dans la boîte.
Effectivement, je venais de recevoir des
Éditions Nestiveqnen
les exemplaires d’auteur de mon premier texte de fiction publié.
Émotions...
Les uchronies, ainsi que les présente l’anthologiste
André-François Ruaud,
ces sont ces « histoires alternatives »,
des utopies temporelles. Treize auteurs se sont
intéressés à ce qu’aurait pu être l’Histoire à partir d’un
point de divergence, un événement qui ne s’est pas réalisé
mais qui aurait pu l’être.
Et si, et si...
- et si, en l’an 500 de notre ère, l’Égypte des
Pharaons avait pu maintenir sa puissance en faisant
alliance avec les autres peuples de la Méditerranée
contre Rome ? (« Tels le Jonc et l’Abeille »,
P.J.G. Mergey) ;
- et si, en 1618, dans une contrée perdue d’Autriche, un paysan
avait recueilli un être étrange, venu d’on ne sait où, et ayant
la curieuse propriété de transpirer
un gaz hilarant, pour le présenter à son prince ?
(« Quelques Ă©pluchures de politique », Roland Fuentès) ;
- et si, en 1748, les grands savants, artistes et aventuriers d’Europe
s’étaient réunis à la cour du roi Frédéric II pour mettre leurs
talents en commun afin de tenter de créer le nouvel Adam ?
(« La VĂ©nus anatomique », Xavier MaumĂ©jean) ;
- et si, en 1793, les Anglais avaient fait alliance avec des créatures
surnaturelles pour étouffer la jeune République française ?
(« Comment Gaby dĂ©livra La Caroline
avec l’aide du Triton Garglogote », Marie-Pierre Najman) ;
- et si, en 1796, le jeune général Bonaparte s’était entouré de nouvelles
machines de guerre lors de ses conquĂŞtes transalpines ?
(« La Rose blanche de Bonaparte », Franco
Ricciardiello, traduit par Éric Vial) ;
- et si, en 1909, une société de dirigeables, qui avait su gagner
sa puissance grâce à une nouvelle source énergétique, s’intéressait
de trop près aux travaux présentés à Paris par les plus grands savants
du monde entier ?
(« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... »,
Jean-Jacques Girardot & Fabrice MĂ©reste) ;
- et si, en 1914, Pierre Curie, rescapé d’un accident qui aurait dû
le tuer, avait conçu, avec l’aide d’autres savants, une arme formidable
pour alerter l’opinion internationale de la catastrophe que serait une
guerre mondiale ?
(« Pour l’exemple », Jean-Baptiste Capdeboscq) ;
- et si, en 1920, la France avait pu disposer d’une énergie de pile
à hydrogène et que la Grande Guerre avait débuté avec quelques années de
retard ?
(« Der des ders », Jean-Jacques RĂ©gnier) ;
- et si, en 1940, au Mexique, le savoir des Aztèques et les connaissances
naissantes en biologie moléculaire avaient pu tenter de ramener
à la vie Léon Trotski victime d’un attentat ?
(« Le MausolĂ©e de chair », Jonas Lenn) ;
- et si, en 1968, le monde était devenu le terrain d’une guerre entre
humains et loups-garous à la suite de la dispersion d’un virus
mutagène par l’armée nazie quelques 23 ans plus tôt ?
(« Lupina satanica », RaphaĂ«l Colson) ;
- et si, en 1993, une grenouille bioaméliorée pouvait écrire
des romans populaires, parler et penser comme un ĂŞtre humain ?
(« Neurotwistin’ », Laurent Queyssi) ;
- et si, en 2121, au large d’Uranus,
les armées républicaines de la Terre et des
Colonies ÉmancipĂ©es, hĂ©ritières de ceux qui firent
tomber l’Empire que Bonaparte avait sû maintenir pendant plus
de deux siècles après sa conquête de la terre des Pyramides,
devaient livrer bataille Ă la puissante flotte des Ramessides,
ces extraterrestres qui furent considérés par des dieux
sous l’Égypte des Pharaons ?
(« La StratĂ©gie Alexandre », Ugo Bellagamba).
En plus, la couverture de Formosa est très jolie :
Alors, qu’attendez-vous pour courir l’acheter ?!
Passés recomposés, anthologie uchronique dirigée par André-François Ruaud,
collection Science Fantasy, Nestiveqnen Éditions, septembre 2003,
ISBN : 2-910899-80-2, 17,70 euros (prix conseillé).
Mardi, le 12 aoűt 2003
Ah, vie au calme, de vendredi Ă lundi...
Week-end en Ardèche avec mon ami stéphanois
Jean-Jacques Girardot.
Nous avons travaillé sur une nouvelle steampunk qui sera la suite de celle à paraître
à la mi-septembre dans l’anthologie
Passés recomposés des
Ă©ditions
Nestiveqnen.
En fait, Ă©crire une histoire d’uchronie (ou encore : « qu’aurait Ă©tĂ© le passĂ©
si quelques événements s’étaient
produits diffĂ©remment ? ») demande Ă©normĂ©ment de travail de recherche. Et lĂ , Jean-Jacques a fait très
fort puisqu’il avait téléchargé quelques sites intéressants les jours précédents et mis tout ça sur
une grosse machine.
Arrivés dans ce petit coin perdu à la fraîcheur agréable (Lyon était une ville étouffante, ces jours-ci),
nous avons pu mettre nos ordinateurs en réseau et travailler sur notre petit web local,
après que Jean-Jacques a installé un outil de recherche adapté pour tirer au mieux parti des
données recueillies.
Au final, nous n’avons pas fait beaucoup de balades dans la forêt (ils ne sont pas très sportifs, mes copains),
pas encore écrit une ligne du texte mais l’histoire prend forme petit à petit, l’univers s’enrichit,
la gestation est longue mais nous promet un beau bébé...
Donc un week-end vraiment agréable où nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Jacques, ce qui m’a donné
l’occasion de préparer à nouveau une charlotte aux poires (recette décrite en post du 27/07/2003).
Bon, tout ça m’a un peu fait oublier mes problèmes divers à Lyon (l’appartement à faire
visiter, les plombiers, le copain en hĂ´pital psychiatrique), au boulot
(les travaux de recherche Ă terminer avec mon Ă©quipe de Lyon, les nouveaux
cours Ă prĂ©parer Ă Saint-Étienne), Ă Saint-Étienne (le parquet Ă refaire
dans mon nouvel appartement, le déménagement)... auxquels se sont rajoutés dernièrement
des problèmes de santé (je ne pense pas que ce soit grave, mais un médecin généraliste
n’a su me dire de quel mal curieux je souffrais, aussi m’a-t-il dirigé vers un spécialiste
que je dois voir cet après-midi).
Enfin, rien de bien méchant, tout se gère petit à petit, et je pense que tous ces petits soucis
seront réglés à la fin du mois, date à laquelle je m’installerai pour de bon dans mon
chez-moi, Ă Saint-Étienne...
Dimanche, le 13 avril 2003
Avisés, les conseils de Bifrost !
Chouette ! J’ai trouvé vendredi dans ma boîte aux lettres le
dernier numéro de la revue
Bifrost
des Éditions du BĂ©lial’.
Et ce numéro 30, avec ses nouvelles, critiques, interviews
et infos, je l’ai dévoré, comme d’hab’...
Première nouvelle, celle de Catherine Dufour :
Je ne suis pas une légende.
Ces quatorze pages, clin d’œil au roman de Richard Matheson, nous racontent
l’histoire de Malo, un antihéros qui fait tout son possible pour rester
humain dans un univers où ceux de son espèce sont devenus des vampires.
Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture dont est tiré un extrait de ce
texte, la nouvelle est pleine d’humour noir et de cynisme, la provocation gratuite
n’est pas aussi fréquente.
Un autre texte rafraîchissant :
Faërie Boots de Johan Heliot.
En une dizaine de pages, l’auteur de
La lune seule le sait nous emmène
sur les traces d’une rock star en revisitant la magie d’un conte de Perrault.
L’Arbre aux lucioles de Jack Williamson, est un tout petit texte (4 pages)
de fantastique champĂŞtre dans un bled paumĂ© des États-Unis. Bof.
Le Goût du sang de Michel Pagel est une très belle histoire à chute.
En 8 pages, un voyageur interstellaire immortel raconte Ă son ami
combien peut s’avérer problématique le fait d’avoir trouvé l’amour en la
personne d’une ravissante Andalouse.
Enfin,
Le Canot de Richard Paul Russo décrit en 12 pages la
lente agonie d’un équipage d’une capsule de survie perdue dans un
non-secteur du non-univers...
Pour la partie critique, il y a bien sĂ»r les coups de cœur... mais aussi
les coups de gueule, en particulier ceux du féroce Cid Vicious qui s’en prend
aux (trop) jeunes auteurs de
fantasy et de
space opera que
des maisons d’éditions laissent publier des cycles sans fin, sans style
et sans histoire... À noter, la critique en demi-teinte
d’
Un Amour d’outremonde
de Tommasion Pincio par le marsien Laurent Queyssi. J’en avais parlé
dans mes archives, trouvant au contraire
ce livre plutĂ´t pas mal...
Les interviews : Catherine Dufour, auteur aux textes déjantés
(outre la nouvelle présente dans ce numéro de Bifrost, elle poursuit un
cycle intitulé
Quand les dieux buvaient avec les titres
Blanche-Neige
et les lance-missiles,
L’ivresse des provideurs et
Merlin, l’ange chanteur qui ne semblent pas piqués des hannetons).
Interview aussi de Fabrice Colin, qui, outre quelques titres intéressants,
à le bon goût de s’appeler Fabrice et d’être né en 1972...
Et encore, tout plein de critiques de romans, recueils et BD,
d’infos et d’études (allant du phénomènre
Perry Rhodan à la chute des météorites en passant par la
science-fiction des années 1930), etc.
Idéal pour se changer les idées et précieux avant de se ruer sur les
nouveautés S.-F. en librairie.
Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement
depuis
Stanford.edu... Allez, Nono,
reviens sur la liste de diffusion de la
Gang !
C’est frustrant de te voir disparaĂ®tre (joli paradoxe) Ă
chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir".
Je suis officiellement qualifié aux fonctions
de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir
s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche".
J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique
internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire.
Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le
plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un
native English
pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement".
Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai
en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants
de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet,
ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont
déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une
partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop
vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi)
qui faisait mine de m’embrasser
(« M’sieur, on vous adore ! »).
Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en
faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de
Bifrost
est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses
d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui
n’est autre que la pub pour
la Cité du Soleil (et autres récits
héliotropes) du frangin
Ugo.
Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions,
une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu
très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry,
alternant avec des passages de son roman Ă venir, le
Talent
ressuscité, la suite du
Talent
assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir.
La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas
en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment,
je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est
qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé
maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant !
Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens
enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait Ă
introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin".
Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous
avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre
habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte
d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu,
nous avions l’intention de nous affubler de signes
distinctifs tels que des "cœurs Ă prendre" avec
des planches anatomiques de l’organe en question ou des
gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche.
Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour
lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien
de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase
down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai
essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur
donne une bonne idée de son humeur noire...
PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce
que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout
le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup
tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu
Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu
peur... mais peur que le film soit un navet car il commence
comme un de ces films pour adolescents au scénario sans
surprise. Mais passées les dix premières minutes où une
jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine
sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une
enquĂŞte journalistique avec un oppressant fond fantastique.
Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle :
j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi,
14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre
en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans
(contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées).
Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme.
J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte :
« Bush, si tu veux du
pĂ©trole, viens le chercher sur nos plages ».
Jeudi, le 9 janvier 2003
Ă€ Wishangton, tombe la pluie plus que de raison
Non, pas "Washington" la capitale, celle du District de Colombia,
mais l’État de Washington, dans le nord-ouest des States,
sinon j’aurais dit un truc du genre "À Wishangton, tombe un avion".
Bon, bref, je voulais parler d’
Un amour d’outremonde de Tommasio
Pincio, un roman publié dans la collection "Lunes d’Encre" de Denoël,
traduit par Éric Vial. Attention, ce bouquin ne sortira que la semaine
prochaine en librairie, j’ai eu la faveur de le lire en avant-première
(merci
Ugo !).
Homer "Boda" Alienson (le bien nommé) vit sa vie asociale à Aberdeen, un
bled paumĂ© de bĂ»cherons, dans l’État de Washington, oĂą il n’arrĂŞte pas
de pleuvoir.
Gamin, Homer collectionne les jouets débiles (lance-soucoupes volantes en plastique
et pistolet-laser en fer blanc). Un jour, après avoir visionné un film sur les
body-snatchers,
il décide d’arrêter de dormir pour ne pas devenir
différent
(les
body-snatchers s’emparant des corps pendant le sommeil).
Il passe ainsi plus de 18 ans sans dormir, ce qui lui permet entre autre d’obtenir un emploi
de gardien de nuit dans la bibliothèque municipale jusqu’au jour où il comprend qu’il
est plus simple de gagner sa vie en revendant ses babioles futuristes aux troglodytes
coincés dans la nostalgie.
Une nuit, il rencontre Kurt, un clochard céleste qui vit
sous un pont et qui pêche des poissons dans la rivière empoisonnée. Homer lui parle
de son problème d’insomnie et Kurt, qui le comprend, lui donne un sachet "d’arrangement".
Les années passent, Homer s’arrange de plus en plus, Kurt crée, dans la peinture
et la musique et finit par monter un groupe de punk rock qui prend comme nom l’idéal recherché
par le bouddhisme.
Une recherche de l’amour ? Difficile à dire, ces amours prenant
l’apparence de Laura Palmer, de l’Héroïne ou de l’extraterrestre Molly.
Chronique d’une déchéance ? Pas vraiment car, quand on part de rien, on peut
difficilement aller plus bas.
Biographie fantasmée de Kurt Cobain ? Non plus, car, comme
il est indiqué en préface, "dans ce roman, les personnes, les événements et les lieux
ne correspondent en aucun cas à des personnes et à des événements du monde réel.
La vérité biographique n’existe pas, et même si elle existait, nous ne saurions qu’en faire".
Un livre féroce et drôle.
Jeudi, le 26 décembre 2002
Ah, virtuels dédales !
Aujourd’hui, c’est la Saint-Étienne,
aussi vais-je vous parler d’un auteur stéphanois :
Jean-Jacques
Girardot.
Jean-Jacques est un auteur que j’apprécie tout
particulièrement, aussi bien pour ses écrits dont les thématiques me
parlent vraiment (peut-être parce qu’il est aussi docteur en
informatique), que pour ses compétences scientifiques (nos
laboratoires ont des projets en commun), que parce qu’il s’agit de
quelqu’un de tout simplement attachant.
Auteur des
Pages Françaises de
Science-Fiction, vous pouvez voir Jean-Jacques Girardot aux
conventions et festivals de science-fiction, en barbe et lunettes,
des airs de Pierrot lunaire et de Professeur Tournesol, souvent
accompagné par un elfe blond qui n’est autre que son fils.
En
2001, lors des Utopiales de Nantes, Jean-Jacques a remporté le prix
Alain Dorémieux qui récompense un jeune auteur en lui permettant de
publier son premier ouvrage.
C’est ainsi que nous avons eu la
chance de voir arriver dans nos librairies son recueil de nouvelles
de science-fiction :
Dédales virtuels, publié en 2002
aux Éditions Imaginaires sans frontières.
Petite précision :
en près de 300 pages, le livre
DĂ©dales virtuels ne retrace
pas une histoire de transformation maçonnique.
Pas
compris ?
OK, je reprends : le livre
des dalles
virent truelles ne retrace pas une histoire de transformation
maçonnique. Oui, Jean-Jacques, comme la plupart des membres de la
Gang, est un
expert en jeux de mots. Mais bon, j’assume l’entière culpabilité et
paternité de celui-ci.
Les
Dédales virtuels s’ouvrent
par "Voyageurs", une nouvelle initialement parue dans
Escales sur
l’horizon (anthologie de Serge Lehman publiée en 1999 chez
Fleuve Noir). Dans ce texte qui retrace un premier contact avec une
entité extraterrestre, Jean-Jacques évoque la vie d’une scientifique
à la recherche d’un sens à sa vie, quête douloureuse de l’amour et
de la vérité.
La nouvelle "l’ÉternitĂ©, moins la vie", dĂ©jĂ
parue dans
Cyberdreams n°10 (1997), s’inscrit dans la
thématique du
"brain-downloading" chère à l’auteur australien
Greg
Egan. Dans ce texte, la scientifique Helen Palmer cherche Ă
sauver sa fille sous une forme électronique. Il s’agit d’une très
belle illustration des positionnements juridiques et scientifiques
de notre temps à l’éternel « qui suis-je ? »
métaphysique quand l’entité en question est une intelligence
artificielle.
La nouvelle "Sur le seuil", parue dans la revue
Galaxies n°4 (1997), est une autre réponse à cette question,
lorsque la copie électronique d’un être décédé, à travers ses
propres doutes, diverge de l’original.
"Gris et amer" est une
nouvelle inédite en deux parties traitant non plus du "Soi" mais de
"l’Autre". Dans la première partie, intitulée "les Visiteurs de
l’éclipse", une bande de copains nostalgiques des Beatles mènent un
périple en France pour voir la fameuse éclipse totale qui s’est
produite Ă la fin du XX
e siècle. À cette occasion, ils
découvrent une étrange substance grise et amère, offrande de
l’Autre.
La seconde partie, intitulée "l’Adieu aux étoiles", se
déroule quelques années plus tard dans un monde post-cataclysmique.
Roger, rescapé de la bande, apprend à accepter ces fameux
visiteurs.
Jean-Jacques Girardot a réalisé une étude approfondie
de son texte
ici.
"L’Humain
visible" est un texte paru dans l’anthologie de Stéphane Nicot
Hyperfuturs en 2000 (hors série de la revue
Galaxies).
Thomas, un informaticien travaillant sur le projet
"Visible
Human" découvre que la plate-forme informatique sur laquelle un
être humain a été numérisé à des fins de simulation est dotée d’une
intelligence artificielle. Une relation ambiguë se noue entre Thomas
et l’IA.
"L’Instant d’éternité", autre nouvelle inédite,
parle d’un être sensible qui veut sauvegarder pour toujours un
instant précieux passé avec celle qu’il aime et qui est condamnée.
Mais qui est-il réellement ?
"Simon et Lucie, une
romance", nouvelle déjà publiée dans
Étoiles vives n°5
(anthologie de Gilles Dumay parue en 1998 chez Bifrost/Eacute;toiles
vives) est une histoire d’amour amère sur fond de nanomachines
censées rendre le quotidien plus merveilleux.
La nouvelle "le
Mouton sur le penchant de la colline", parue dans
Escales
2001 (anthologie de Sylvie Denie parue au Fleuve Noir), est ma
nouvelle préférée du recueil.
Pourquoi ?
Parce que la
première fois que je l’ai lue, dans
Escales, j’ai trouvé
qu’il s’agissait là d’un très grand texte, un de ceux qui vous
marquent et qui font que vous n’oublierez jamais plus l’auteur, un
de ces textes trop rares qui vous obligent Ă faire un
break
et qui, même si vous êtes un dévoreur de livres, vous empêchent de
passer aux suivants, tant les personnages, les situations et les
idées sont fortes.
Dans "le Mouton sur le penchant de la
colline", un journaliste et "valideur d’informations" s’intĂ©resse Ă
la neuroprogrammation qu’aurait employée Sadam Hussein entre 2025 et
2030. Cette enquête et d’autres sur le sujet de la
neuroprogrammation vont peu à peu impliquer ce personnage de manière
bien plus profonde...
Ă€ noter, dans ce texte, le docteur Helen
Palmer, de "l’Éternité, moins la vie", fait une brève
apparition.
"Le Jeu de la Création", dernière nouvelle du
recueil, est un inédit traitant d’une société d’insectes pensants.
L’héroïne, Akeyliah, dirige son petit monde, cherchant à faire le
bien de son monde en lui cachant une terrible vérité. Jusqu’à quand
cette despote y parviendra-t-elle ?
Les
DĂ©dales
virtuels, ce sont les labyrinthes de l’esprit quand celui-ci est
artificiel ou transformé par des nanomachines.
DĂ©dales
virtuels, c’est l’ouvrage de Jean-Jacques Girardot, un petit
bijou littéraire à acquérir et à lire d’urgence par quiconque
s’intéresse aux grandes questions humaines portant aussi bien sur
l’identité, sur l’estime de soi, sur le sens de la vie ou sur
l’autre.
Dédales virtuels, c’est de la science-fiction
intelligente, ambitieuse, sans doute exigeante, mais c’est surtout,
derrière le virtuel et l’artifice, l’humain à venir...
Mardi, le 17 décembre 2002
Avinnersaire (yoijeux)
« C’est un bon jour pour mourir... »,
dit le vieil Indien dans
Little Big Man.
Moi je dis que 30
ans, c’est un bon jour pour vivre.
Le jour de ses trente ans, mon
ami
Ugo,
de deux semaines mon aîné, a passé son audition de maître de
conférences et a obtenu son poste.
Le jour de mes trente ans, Ă
savoir hier, j’ai soutenu ma thèse.
Dimanche 15
décembre.
Je me rĂ©veille assez tard. J’étais la veille Ă
l’anniversaire d’un ancien amour.
Je répète mentalement ce que je
dois dire lors de ma soutenance de thèse en prenant mon petit
déjeuner, en me rasant, en prenant ma douche...
Fin de la
matinée.
Passage Ă©clair au Virgin
situé à moins de 100 mètres de mon appartement.
Manque de bol, il
est fermé et n’ouvre qu’à midi.
Je prends mon courage Ă deux
mains et vais jusqu’à la FNAC (à au moins 300 mètres de là ),
je trouve ce que je recherche (comme quoi, les chercheurs trouvent
quand mĂŞme aussi parfois !) : le recueil de nouvelles de
Jean-Jacques
Girardot (pas pour moi mais pour offrir, en espérant qu’un ami
charitable pensera Ă me faire cadeau de
DĂ©dales
virtuels car j’ai tant envie de lire ce bouquin !)
Je
passe le reste de la journée à répéter la présentation de ma
soutenance...
Lundi 16 décembre, jour
« J »
J’ai décidé de rester chez moi toute la
matinée.
Nouvelle répétition mentale de la soutenance de
thèse.
Qui est le premier Ă me souhaiter mon
anniversaire ?
Le robot de
NotreFamille.com !
Ouais,
je ne travaille pas dans le domaine de l’intelligence artificielle
pour rien...
D’autres messages électroniques de soutien arrivent
sur ma boîte.
Un premier coup de fil pour me souhaiter mon
anniversaire et me dire m..... : je mets un instant à réaliser
qu’il s’agit de Nathalie, une amie de Lorraine.
Un second :
il s’agit de ma bonne maman qui m’appelle du train.
DĂ©jeuner
léger.
Avec le stress, mon ventre fait des nœuds...
Je me
fringue. Non, pas encore la cravate.
Treize heures.
Je
sors de chez moi. De la pub et une enveloppe récupérées dans ma
boîte aux lettres. Je lirai la lettre plus tard.
Je prends le
métro et le tramway, je ne vois personne : sur le chemin je
répète encore ma soutenance.
Quatorze heures moins le
quart.
J’arrive au labo.
Mais où est passé mon directeur de
thèse ? C’est lui qui devait me prêter son ordinateur
portable...
Je cours dans tous les sens.
Bon, pas de panique,
je peux emprunter celui du secrétariat du laboratoire.
Les
bouteilles sont déjà au frais ? Parfait !
Mes parents
arrivent. Pendant que je copie mon fichier, maman et papa s’occupent
du pot (bouteilles, verres, gâteaux...).
Quinze
heures.
Avec un collègue, je vais chercher le vidéoprojecteur que
j’ai réservé. Manque de bol, avec le service audiovisuel, nous nous
sommes mal compris :
le vidéo ne passe que de
la
vidéo (appréciez la nuance) et non de
"l’informatique".
Grrrmbl...
Une solution, peut-ĂŞtre : un
autre vidéoprojecteur doit être rapporté.
J’attends le retour du
matériel. Les minutes s’écoulent, tout comme des gouttes de sueur
froides dans mon dos.
Et voici la bĂŞte !
Beau, beau, il
est beau le vidéo !
J’arrive sur le lieu que j’ai réservé
pour la soutenance. La salle est fermĂ©e. Je fais le tour, frappe Ă
la porte d’un secrétariat, c’est ouvert, de gentilles dames vont
ouvrir la salle de conférences où je vais officier.
Bricolage
pour installer le vidéoprojecteur, les rallonges ne fonctionnent pas
(un problème de triphasage), je vais en chercher d’autres, ça y
est.
Bon, l’image ne s’affiche pas à l’écran. Nous cherchons la
combinaison de touches adéquates. Mmmm... Ce n’est pas ça le
problème. Peut-être faut-il changer le port du
vidéoprojecteur ? Oui, c’est ça.
RĂ©glages ultimes, des
bouteilles d’eau sont mises à la disposition des membres du jury,
ainsi que des exemplaires de ma thèse.
Des personnes arrivent
dans la salle : mes parents, mon ami
Ugo (venu tout exprès d’Aix
pour m’écouter), mon ex-copine, des collègues, des amis, et mon
directeur avec quelques membres du jury.
Bonjour, bonjour, c’est
gentil d’être venu.
Des personnes proches me souhaitent aussi mon
anniversaire.
Les derniers membres du jury arrivent, il est un
peu plus de 16 heures, le président du jury me laisse la
parole.
Go!Je me fais peur : le démarrage est
un peu chaotique, ma langue s’accroche sur quelques mots. Mais je me
rattrape. J’ai un débit de paroles plus rapide qu’à l’ordinaire, ma
présentation coule, les transparents défilent, je présente mes
travaux et l’auditoire est attentif. Un coup d’œil sur la montre, il
faut que je me dépêche, j’augmente encore un peu le débit mais tout
va bien, j’arrive à ma dernière diapositive, la numéro trente-trois
(clin d’œil à la parole classique du docteur : « Dites
33 ! ») et je termine ma présentation entre 40 et
45 minutes, c’est-à -dire le temps qui m’était
accordé.
Parfait.
Questions du jury.
Les rapporteurs et
examinateurs me félicitent pour la qualité de mon travail
(« Merci ! ») et me posent certaines
questions.
Mes réponses semblent les satisfaire.
Mes directeur
et co-directeur louent mes qualités scientifiques et humaines, ma
maman verse une larme.
La dernière question du président du jury,
je suis heureux de voir que les personnes se sont
vraiment
intéressées à mon travail.
Délibération.
Papa prend
quelques photos sur son appareil numérique.
Je débranche le
matériel.
Le jury arrive, le président prend la parole, ça y
est, je suis docteur, les félicitations ne sont plus données (pour
éviter les différences de politiques entre les établissements
nationaux), sinon je les aurais eues (c’est ce que dit mon président
de jury).
Joie.
Pot de thèse.
Tout est beau, tout est
bien. Les amis avec qui je fais du roller arrivent. Il y a moins de
Gangsters
que prévu mais je suis heureux, les bouteilles et les plats se
vident, je parle avec les uns et les autres, la tension accumulée
ces derniers jours se relâche petit à petit.
Les gens s’en vont
progressivement.
Gizmo de la
Gang vient chercher
Ugo. Il
emportera aussi quelques restes.
Vingt heures.
J’abandonne
collègues, famille et amis pour retrouver les membres du jury dans
un bon restaurant situé sur la Croix-Rousse.
J’imaginais ne plus
avoir faim mais la soupe de bulots tiède aux crevettes, le cabillaud
et sa salade d’algues ainsi que le gâteau à la nougatine m’ouvrent
de nouvelles perspectives sur les capacités de mon
estomac.
Comblé.
Minuit et quelques.
J’arrive chez
moi.
Mes parents sont déjà couchés.
Un message en anglais sur
mon répondeur. Marina, une amie grecque, me souhaite mon
anniversaire...
Mardi 17 décembre.
RĂ©veil
matinal.
J’essaie sans succès de copier les photos prises par
l’appareil numérique de mon père sur mon vieil ordinateur portable.
Foutu port USB !
Métro, nous arrivons à la gare de la Part-Dieu. J’en
profite pour acheter un billet.
Ça y est, ils sont partis et
fiers de leur fiston.
Je vais chez
André et
Olivier récupérer
Ugo.
André
est déjà parti travailler, je fais la connaissance de
Guillaume.
Ugo et moi
nous rendons tranquillement au centre commercial de la Part-Dieu
pour papoter, faire un coucou Ă
André, prendre un petit
déjeuner chez Paul, essayer de trouver des idées de cadeau pour
Noël, faire un tour devant la bibliothèque municipale...
Puis
l’heure à laquelle
Ugo doit prendre son train
arrive, il retourne dans son sud natal, je retourne dans mon
labo...
Au boulot
Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry,
publié dans la collection "Lune d’Encres"
de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais
pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a Ă©crit de
nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un
"guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, Ă©diteur de la revue
CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un
véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractérise ? Pour
avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste.
Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne
suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste,
mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas
inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux
bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis
de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă ses
propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et
des prises de position jusqu’au-boutistes.
VoilĂ pour le
personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou
moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité
d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant
figure de quĂŞte de soi, avec un humour proche du "grand"
Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le
fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute
ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure
coĂŻncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.
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Chronologie :
Parce que rien ne vaut le fait d’avoir de bons copains et de partager avec eux des joies simples.
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Au sujet de nos amies les bĂŞtes.
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Curiosités linguistiques
À propos de la langue française ou d’autres langues, dialectes et parlers rĂ©gionaux. RĂ©flexions sur les usages linguistiques de la communautĂ© francophone. Aspects insolites de la langue. Jeux de mots.
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Dessin / Arts graphiques et numériques
Dessins réalisés de manière traditionelle (crayon, stylo, feutre,
fusain, pastel, pierre noire ou sanguine, craie, plume, encre de Chine, etc.) ou traités par ordinateur à travers des logiciels d’infographie.
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Événements / Grands rendez-vous
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Parce qu’on est le fils, le frère, le cousin ou le neveu de quelqu’un.
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À propos des productions artistiques essentiellement visuelles : films (court, moyen ou long mĂ©trage), animations, dessins animĂ©s, mangas, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, vidĂ©o-clips, etc.
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Humour / Insolite / BĂŞtises
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Sculptures / Arts plastiques
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