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Mardi, le 12 janvier 2016
C’est une nouvelle année
Tous mes vœux à vous pour cette nouvelle année !
En guise de résolution, après une longue absence occasionnée par le fait de m’occuper de ma petite famille et de mes activités professionnelles, je compte faire aboutir des textes qui ont dormi trop longtemps dans le disque dur de mon ordinateur. Je viens en effet de terminer l’un des romans que l’on m’a offerts pour Noël et dont une citation m’a particulièrement marqué :
« Savez-vous que les histoires sont comme le bon vin, il faut les laisser reposer pendant des années, les laisser décanter avant de les écrire. Mais attention de ne pas attendre trop longtemps sinon le vin passe. Les histoires tournent au vinaigre. Je détiens dans ma cave de vieilles bouteilles d’années exceptionnelles, que je n’ouvrirai malheureusement jamais. », Xavier Durringer, Sfumato, Le Passage, 2015.



Jeudi, le 3 juin 2010
Assises Internationales du Roman 2010
La semaine dernière, Ă  Lyon (aux Subsistances, quai Saint Vincent), se sont dĂ©roulĂ©es les Assises Internationales du Roman. C’est par simple curiositĂ© que l’amateur de littĂ©rature et dĂ©voreur de livres que je suis s’est rendu Ă  cet Ă©vĂ©nement. Grand bien m’en a pris !
La première table ronde Ă  laquelle j’ai assistĂ© avait pour thème « La Bible inspire-t-elle encore les Ă©crivains ? » avec Aharon Appelfeld (IsraĂ«l), Vincent Delecroix (France) et Marilynne Robinson (États-Unis). Un peu dĂ©cevant, cependant, car cette table ronde avait pris du retard sur l’heure (dĂ©jĂ  tardive pour un jour de semaine), aussi y avait-il eu peu de temps pour le dĂ©bat après la lecture des textes des trois auteurs. Pour la plupart des participants, la Bible n’était pas considĂ©rĂ©e comme Ă©tant de la littĂ©rature en tant que telle, mais cet avis n’était pas partagĂ© par Appelfeld qui avait fait une passionnante analyse du passage du sacrifice d’Isaac par Abraham, montrant combien pouvait ĂŞtre fine la description de la psychologie des acteurs de la Genèse (face aux dĂ©cisions incomprĂ©hensibles de Dieu), et ceci avec une Ă©conomie radicale de moyens stylistiques (les adjectifs n’existant pas dans le texte originel). Cette table ronde s’est achevĂ©e par un fort moment d’émotion quand un violoniste a interprĂ©tĂ© quelques airs entre les passages d’un autre texte en hĂ©breu qu’avait lu cet auteur.
« Pourquoi dire je ? » Ă©tait le titre d’une autre table ronde que j’avais suivie, avec les auteurs Sefi Atta (NigĂ©ria), Laurent Mauvignier (France), Julían Ríos (Espagne) et Norman Rush (États-Unis). Ce thème m’avait tout particulièrement intĂ©ressĂ© parce que je travaille actuellement sur un roman Ă©crit Ă  la première personne (mais qui n’a vraiment rien d’autobiographique). Pour les auteurs prĂ©sents, Ă©crire Ă  la première personne du singulier, c’est accepter de ne pas tout savoir, de perdre quelque chose (comparĂ© au narrateur omniscient Ă  la troisième personne), c’est jouer aussi sur l’ambiguĂŻtĂ© du narrateur, mais ça permet de donner une plus grande voix Ă  un personnage, Ă  le rendre plus vivant pour le lecteur. Pour reprendre une analogie avec la peinture, Ă©crire en disant « je », c’est comme l’introduction de la perspective dans les œuvres picturales, ça permet de faire entrer le spectateur dans la scène.
Je me permets de reprendre une citation extraite du texte lu par Norman Rush et qui met le doigt sur la distinction entre la littĂ©rature mainstream et la littĂ©rature de l’imaginaire sur ce « sujet » :
Le nombre des narrations Ă  la première personne de la liste des 100 meilleures œuvres retenues par les lecteurs Ă©tait encore infĂ©rieur [Ă  la liste publiĂ©e par l’Editorial Board of the Modern Library en 1998] : encore ce nombre n’était-il atteint qu’en admettant toutes les variantes possibles de cette forme, plus quantitĂ©s de titres de genre, qui se situaient en dehors de mon champ d’enquĂŞte, par exemple quatre titres de L. Ron Hubbard, cinq de Robert Heinlein, et quatre d’un Ă©crivain nouveau pour moi, Charles de Lint, dont les personnages, d’après Publisher’s Weekly, sont « complexes et astucieux, » et vont « d’avatars inconstants mais puissants Ă  des lutins diaboliques. » Étant donnĂ© le caractère florissant de la narration Ă  la première personne dans les romans de genre contemporains – du genre roman sentimental (Romance) en passant par le roman policier, le roman d’aventure, le fantastique et le roman Ă  Ă©nigme – le faible taux de participation pour les narrateurs Ă  la première personne dans la Liste des Lecteurs est très frappant.



Dimanche, le 14 juin 2009
MicæV, nouvelle version
Qu’on se le dise, la nouvelle version de MicæV — la Machine Ă  Inducteurs et Contraintes pour Atelier d’Écriture Virtuel — vient d’être mise en ligne !
À prĂ©sent, j’ai ajoutĂ© la possibilitĂ© d’écrire un texte avec un incipit, un excipit, ou une phrase en milieu de partie issus d’un ensemble de 200 romans ou nouvelles prĂ©sents dans ma bibliothèque (soit 8 millions de possibilitĂ©s diffĂ©rentes).
Plus d’information dans l’aide.


Vendredi, le 27 février 2009
Article supprimé
(...)


Vendredi, le 9 janvier 2009
L comme « livre »
Je suis quelqu’un d’organisĂ©. Si, si. Tous mes livres – qu’ils soient des romans, des recueils de nouvelles, des numĂ©ros de revues ou autres – sont recensĂ©s dans un fichier. Outre les informations classiques que sont les noms et prĂ©noms des auteurs, les titres, les Ă©diteurs et annĂ©es de parution, j’ajoute dans ma base des Ă©lĂ©ments prĂ©sentant quelque utilitĂ©, comme s’il s’agit d’un texte dĂ©dicacĂ©, et surtout si ce livre a Ă©tĂ© prĂŞtĂ©, et si oui, Ă  qui et quand. De la sorte, je ne perds plus mes livres... tout en les prĂŞtant Ă  mes amis avec plaisir, assurĂ© de les retrouver.
Hier soir, j’ajoutais mes trois derniers achats livresques Ă  la liste, et j’étais restĂ© bloquĂ© sur la lettre « L » : la Vie en sourdine de l’excellent David Lodge (Rivages, 2008), et deux petits opus, des recueils dĂ©dicacĂ©s Ă©crits par des amis, Ă  savoir le Passe RĂŞve de Markus Leicht (Le Songe des Murènes, 2008) et Espaces insĂ©cables de Sylvie LainĂ© (Les 3 souhaits, 2008).
Espérons que je puisse un jour ajouter une ligne à la lettre suivante... j’aimerais bien qu’un éditeur soit intéressé par mon propre roman.


Mardi, le 14 octobre 2008
Lancement de MicæV
MicæV est une machine Ă  inducteurs et contraintes pour atelier d’écriture virtuel.
Avec MicæV, voici venue la fin de l’angoisse de la page blanche : si vous avez un peu de temps (de 10 Ă  30 minutes), envie d’écrire et que vous ne savez pas par quoi commencer, la MicæV vous propose des contraintes crĂ©atrices Ă  la manière des exercices oulipiens (lipogrammes, tautogrammes et carcans) mais aussi plein de surprises grâce Ă  la magie de quelques bases de donnĂ©es, d’un peu de programmation et d’une fonction alĂ©atoire...
Pour lancer la machine, cliquez ici et pour plus d’informations sur la MicæV, cliquez lĂ .
MicæV, machine Ă  inducteurs et contraintes pour atelier d’écriture virtuel



Samedi, le 5 juillet 2008
L’heureux tour / le retour
Ça y est, c’est officiel : fin aoĂ»t, au retour de Nyons oĂą se dĂ©roulera la convention nationale de science-fiction, je devrai quitter mon appartement de Saint-Étienne. Une page sera tournĂ©e. Ou plutĂ´t qu’une page, il s’agit d’une boucle qui sera Ă  nouveau bouclĂ©e, de l’accomplissement d’un demi-tour permettant de faire tour complet... et donc, d’un « retour ».
Grâce aux archives de ce blogue, je découvre qu’il s’agit d’une drôle de réponse à la vie que j’avais vécue il y a presque cinq ans de cela...
Je ne suis pas vraiment triste, oh non, car si je quitte – sans vraiment la quitter – cette prĂ©fecture de la Loire oĂą je vais continuer Ă  aller rĂ©gulièrement pour mon travail, c’est pour pouvoir vivre avec la femme de ma vie dans un appartement (encore Ă  trouver) situĂ© dans l’un des arrondissements de la prĂ©fecture du RhĂ´ne.
Lyon est une ville que j’adore, qui m’est chère pour de multiples raisons, la ville dans laquelle j’avais déjà vécu à deux occasions, la première fois pour débuter la partie la plus intéressante de mes études, loin de mes parents, et la seconde pour y préparer et soutenir une thèse de doctorat. Six ans de ma vie.
Lyon, oĂą je me trouvais encore il y a deux jours, Ă  l’occasion du bref passage de ma belle-sœur, elle que je ne vois plus guère puisque, avec mon frère, ils se sont installĂ©s au Canada.
métro Guillotière, à Lyon
Ma vie va donc prendre un nouveau tour, un heureux tour, avec sans doute moins de temps pour faire de la sculpture, mais beaucoup plus Ă  passer dans les transports en commun, ce qui va me donner l’occasion de pouvoir reprendre l’écriture, moi qui — inspirĂ© par ma belle — porte depuis quelque temps l’envie de coucher sur papier des nouveaux textes de fiction.
Alors, hier, j’ai pris quelques heures pour terminer la sculpture en argile qui traînait depuis trop longtemps, elle a besoin de l’été pour sécher afin de pouvoir être cuite avant le déménagement.


Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait que mon dernier billet date du dĂ©but de la semaine...)
J’ai terminĂ© depuis peu Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent Ă©crivain britannique David Lodge. Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire mouvementĂ©e de l’écriture et de l’accueil par le public de L’auteur ! L’auteur !, sa biographie romancĂ©e d’Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementĂ©e en effet car, peu avant la sortie de son roman, un autre (a priori très bon) livre Ă©tait malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant du mĂŞme sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne l’histoire de l’écriture du Nom du la rose d’Umberto Eco (roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il a finalement choisi la fin du Moyen Ă‚ge, a repris des Ă©lĂ©ments classiques du roman policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolĂ© (une abbaye) et, tout en produisant un texte Ă©rudit qui continue de faire le dĂ©lice des intellectuels, a rendu un hommage appuyĂ© Ă  Conan Doyle – dont l’œuvre a connu et connaĂ®t encore un incontestable succès populaire – Ă  travers son hĂ©ros dĂ©tective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de Baskerville », comme le fameux chien). Pour Eco, la construction du roman s’est effectuĂ©e Ă  travers l’apparition d’un ensemble de contraintes crĂ©atrices afin de garder toute sa cohĂ©rente, ainsi l’histoire devait-elle se dĂ©rouler au cours du XIVe siècle, dont il Ă©tait peu familier (Eco maĂ®trisait davantage les XIIe et XIIe siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animĂ© le hĂ©ros) ait existĂ© au temps du rĂ©cit, ou encore l’abbaye devait-elle ĂŞtre situĂ©e en altitude afin de faire coĂŻncider deux Ă©lĂ©ments temporels, le premier concernant un Ă©vĂ©nement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un effet du roman (un cadavre retrouvĂ© la tĂŞte enfoncĂ©e dans du sang de cochon – en rĂ©fĂ©rence Ă  l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison, il Ă©tait trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la prĂ©parer, et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tĂ´t dans les lieux situĂ©s en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans Dans les coulisses du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, Ă  la page 261 :

En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers qui a une relation cohĂ©rente et logique avec le monde rĂ©el, le dĂ©fi pour le romancier consiste Ă  explorer et Ă  dĂ©velopper sa ou ses idĂ©es de rĂ©cit Ă  l’intĂ©rieur de ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde rĂ©el ne requièrent pas nĂ©cessairement l’imitation rĂ©aliste (l’allĂ©gorie, par exemple, entretient avec le monde rĂ©el une relation logique cohĂ©rente mais sans aucun caractère rĂ©aliste) ; toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.

Avec mon ami auteur Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontrĂ© le mĂŞme type de phĂ©nomène lors de l’écriture de notre nouvelle intitulĂ©e « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... » (parue en 2003 dans l’anthologie PassĂ©s recomposĂ©s, sous la direction d’AndrĂ©-François Ruaud, aux Ă©ditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spĂ©cialisĂ©s en hard science-fiction, je n’imaginais pas que ma collaboration avec Jean-Jacques Girardot se jouerait sur le registre du steampunk, cette science-fiction essentiellement situĂ©e Ă  l’ère victorienne ou Ă©douardienne qui prĂ©sente un univers diffĂ©rent du nĂ´tre Ă  travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’élĂ©ments fantastiques, ou bien Ă  travers l’énergie qui n’est plus associĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de la fĂ©e Ă©lectricitĂ© mais Ă  des sources diffĂ©rentes comme une intensification de la force caractĂ©ristique de la rĂ©volution industrielle qu’était la machine Ă  vapeur (d’oĂą vient d’ailleurs le terme steam au lieu du cyber de cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunitĂ© de proposer un texte dans une anthologie uchronique, et donc de travailler sur une histoire Ă  la structure cohĂ©rente mais dĂ©calĂ©e de l’Histoire (vĂ©ritable) par l’apparition d’un Ă©vĂ©nement non rĂ©el (ou la non production d’un fait historique avĂ©rĂ©), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par des Ă©lĂ©ments inspirĂ©s par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la sociĂ©tĂ© de dirigeables ABC dĂ©crite par Rudyard Kipling – le cĂ©lĂ©brissime auteur du Livre de la jungle (1894) – dans ses nouvelles « As Easy as ABC » ou « With the Night Mail », mais aussi dĂ©sirait employer un personnage de fiction inventĂ© par sir Arthur Conan Doyle, Ă  savoir le professeur Challenger (le hĂ©ros du Monde perdu, un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez dĂ©concertĂ©. N’étant pas de la mĂŞme gĂ©nĂ©ration que lui, je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal Ă  l’aise Ă  manier un univers issu d’un matĂ©riel littĂ©raire que je ne maĂ®trisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposĂ©s par Jiji, rafraĂ®chissants comme des bonbons acidulĂ©s, et – de mon cĂ´tĂ© – j’ai fait des recherches sur la pĂ©riode du dĂ©but du XXe siècle pour apporter ma propre pierre Ă  l’édifice que nous construisions, et je suis tombĂ© sous le charme de cette Ă©poque oĂą bouillonnaient de nouvelles visions scientistes du monde. L’image Ă  laquelle tenait Jean-Jacques Ă©tait celle d’un dirigeable s’arrimant Ă  la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une contrainte de date, après l’Exposition universelle de Paris de 1889. Des auteurs passionnĂ©s avaient analysĂ©s les textes de Conan Doyle et avaient situĂ© la rencontre du professeur Challenger et du journaliste Malone (au cours du Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle Ă©tait un Ă©vĂ©nement qui aurait bien pu s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginĂ© une nouvelle exposition Ă  Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu Ă  Seattle). Le contexte politique trouble Ă  la veille de la Grande Guerre (au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies) que connaissait l’annĂ©e 1909 Ă©tait intĂ©ressant Ă  plus d’un titre et nous permettait de mettre en avant un certain nombre d’évĂ©nements diffĂ©rents de l’Histoire, ces diffĂ©rents faits Ă©tant des consĂ©quences de la divergence uchronique que nous avions situĂ©e quelques annĂ©es plus tĂ´t. Clin d’œil Ă  Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos oĂą un crime avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© (le meurtre et la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars oĂą Ă©taient consignĂ©s tous les savants). Il Ă©tait vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire dans le rĂ©el (tout en considĂ©rant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous Ă©tions imposĂ©s), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvĂ©es avaient plutĂ´t une vertu crĂ©atrice et nous donnaient plein d’idĂ©es pour rebondir au niveau de l’intrigue. C’était impressionnant : plus nous grattions le passĂ©, plus nous dĂ©couvrions des personnages historiques ou des Ă©vĂ©nements rĂ©els qui ne faisaient que renforcer nos idĂ©es d’un passĂ© alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intĂ©ressĂ©s, vous trouverez l’article retraçant de façon plus dĂ©taillĂ©e cette histoire de crĂ©ation littĂ©raire sous forme papier dans « Le steampunk, une machine littĂ©raire Ă  recycler le passĂ© », parue dans La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction, Actes du Colloque, Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel, Revue Cycnos, Volume 22, NumĂ©ro 1, p. 55-66, 2005 (en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement sous forme Ă©lectronique ici.
NĂ©anmoins, mĂŞme si Ă©crire est une activitĂ© passionnante (je commence Ă  avoir Ă  prĂ©sent assez de matière pour donner une suite Ă  cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgrĂ© tout ne pas se leurrer : il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phĂ©nomènes moutonniers de PotterMania touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nĂ©cessairement de talent... C’est ainsi que les derniers Ă©diteurs publiant de la littĂ©rature de l’imaginaire ne proposent plus vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai rĂ©ussi Ă  en trouver aucun capable de miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche Ă  faire publier un roman exigeant transcendant les genres de la science-fiction, de l’espionnage et du thriller, un texte qui va de la hard science fiction jusqu’aux interprĂ©tations Ă©sotĂ©riques de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de ce site Web.


Mardi, le 24 juillet 2007
De la poussière
Depuis quelques jours, je fais de la sculpture sur stéatite dans mon appartement. Du coup, il y a plein d’éclats un peu partout, et surtout, de la poussière, vu que cette pierre est pleine de talc.
Bizarre : j’ai l’impression que ce sont les vacances sur la blogosphère. Les copains de MySpace semblent aux abonnĂ©s absents. Pas de nouvel article, plus de commentaire. EspĂ©rons qu’ils se reposent bien.
Pour ma part, je compte partir bientĂ´t. Partir en vacances, oui, car les Antilles, ce sera dans moins de deux semaines ; mais je parlais surtout de mon dĂ©part prochain de MySpace. Je compte en effet reconstruire mon site web perso, avec des vraies pages sur mes textes, sur mes sculptures et un blog contenant les archives des diverses versions des carnets virtuels tenus depuis... 2002. Eh bien, voilĂ  encore quelque chose Ă  dĂ©poussiĂ©rer !


Vendredi, le 20 avril 2007
Expresssss
De passage à Lyon hier pour des raisons professionnelles, j’en ai quand même profité pour aller voir l’ami Markus à sa boutique avant de prendre un verre avec lui et d’échanger quelques mots.
Sympa de souffler un peu. Je cours dans tous les sens en ce moment, j’ai envie d’écrire, les idĂ©es qui bouillonnent dans mon cerveau, mais je garde la pression pour... plus tard... Je ne peux pas me laisser la possibilitĂ© de me lâcher devant l’écran ou un bout de papier, j’ai un travail hyper important Ă  terminer et cela va me prendre tout le week-end ; seule la matinĂ©e du samedi consacrĂ©e aux courses et Ă  un tour Ă  mon club de sport constitueront ma distraction du week-end. Joie...
Mais le week-end suivant, j’irai dans un joli château du coin pour participer à un atelier d’écriture. Parmi ces vieilles pierres, l’inspiration nous viendra pour écrire, tels des troubadours, des histoires légendaires de princesses, de preux chevaliers, de dragons et de sorciers. Ou pas.
Enfin, d’ici lĂ , j’essaie de profiter de mes rares instants de libertĂ©. Ce matin encore, dans mon tramway, plongĂ© dans un roman de Greg Egan achetĂ© Ă  Temps Livres (l’antre de Markus), j’ai manquĂ© mon arrĂŞt... Et mon actuelle pause web de 10h00 - argh ! - dure bien plus que ce qu’elle aurait dĂ».
A bientĂ´t !


Mercredi, le 11 avril 2007
Cent euros
Cent euros, enfin 94,88 euros pour être précis, c’est le prix à payer pour franchir le Rubicon... ou le Styx.
Ou du moins, j’espère que c’est la fin de cette traversée, et qu’elle s’achèvera sur les rives des Champs Elysées...
Voilà maintenant plus de 10 ans que j’ai commencé à travailler sur mon roman, j’ai fini par choisir les éditeurs susceptibles de me publier, j’ai terminé de réimprimer toutes les pages du manuscrit ce matin, je l’ai fait photocopier en 6 exemplaires en début d’après-midi (365 feuillets à un peu moins de 3 centimes la page, cela fait 65 euros), et j’ai enfin fait la queue à la Poste (je n’étais pas le seul, tout le monde semblait s’être donné le mot, joie des vacances scolaires) pour envoyer mon manuscrit à 6 éditeurs de thriller (un peu moins de 5 euros l’envoi, donc 29,88 euros).
Une journĂ©e Ă  ne pas avoir pu travailler, mais une journĂ©e nĂ©cessaire si j’ai l’intention de valoriser d’une manière ou d’une autre ces annĂ©es d’écriture et rĂ©Ă©criture, et ceci pour pouvoir tourner la page (pouf, pouf !) et reprendre certains de mes personnages dans une suite dont les Ă©lĂ©ments prennent place peu Ă  peu dans ma tĂŞte, dans les fichiers de mon ordinateur et sur le papier.
J’ai un vilain rhume (je ne m’explique pas comment j’ai pu l’attraper), un furieux mal de crâne (pas assez dormi ?) et les intestins en vrac (Ă  cause de l’excès de chocolat reçu Ă  l’occasion des fĂŞtes pascales ?) mais j’ai de quoi redevenir zen grâce Ă  ça :
Mon jardin zen à moi que j’ai et qu’il est beau



Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilĂ  un livre qu’il est bien : une grenouille gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e devient auteur de romans Ă  la OSS 117 ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgrĂ© son succès populaire, n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas ĂŞtre homme, alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi (dont on retrouve le blog ici, ou qu’on retrouve sur Myspace lĂ ) qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son Ă©diteur, les moutons Ă©lectriques, (ou mĂŞme dans ma propre bibliothèque !) peut maintenant se trouver Ă©galement sous forme de fichier PDF sur le site de l’éditeur ici. On peut aussi Ă©couter le monsieur causer de ses projets d’écriture lĂ . A lire, voir et entendre 


Dimanche, le 25 mars 2007
De l’avantage d’avoir une semaine éprouvante
Semaine très chargée, niveau boulot. Du coup, je me retrouve le samedi sur les rotules... enfin, cela ne reste qu’une expression pour moi, parce qu’après ça, mes genoux sont encore un peu douloureux.
Samedi, après le retour du club de sport et des courses, cela n’a été que du travail pour le boulot... intéressant, certes, mais j’avais plein d’autres choses prévues et non réalisées, telles que la recherche de nouveaux éditeurs pour mon roman, l’impression de mon manuscrit (plus justement "tapuscrit", de par le fait) et le tour des boutiques d’arts plastiques.
Super fatigué après cette journée studieuse, je n’ai fait qu’un tour sur les sites des copains sur MySpace avant de me coucher très tôt, tant pis pour le festival du cinéma hors frontières et la soirée italienne (deux films dont Romanzo criminale, plus un buffet italien, dommage d’avoir loupé ça).
Mais... dimanche matin, après une bonne nuit de sommeil, j’ai une excellente forme, je digère sans problème le changement d’heure, je fais plein de trucs avant de partir en fin de matinée au cinéma voir les fameux 300 de Snyder (d’une remarquable fidélité par rapport à la BD de Miller, mais pas trop par rappory à l’Histoire), puis je me laisse aller à des nouvelles recettes culinaires (j’avais toujours prévu de préparer des sot-l’y-laisse depuis que j’avais vu le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jeunet au ciné, c’est maintenant chose faite).
Allez, encore un peu de boulot, et je me lance enfin dans la veille technologique pour dĂ©nicher l’éditeur de thriller susceptible d’être intĂ©ressĂ© par mon bĂ©bĂ©, et je fais chauffer l’imprimante !


Mardi, le 27 février 2007
À la mĂ©moire de Patrice
Désolé de ne répondre ni aux messages ni aux commentaires, je suis pris par le boulot... et je n’ai pas trop le moral pour cela en ce moment.
Dimanche, à savoir hier, j’étais à Lyon. Je devais voir là-bas des amis et connaissances du petit monde de la littérature de l’imaginaire (science-fiction et fantastique), et parmi eux, Patrice Duvic, un de ces géants de la SF francophone qui, même s’il était resté discret en tant qu’auteur (avec quand même une poignée de romans, dont même un adapté au cinéma, et quelques nouvelles), avait eu l’occasion de cotoyer et interviewer les plus grands auteurs de SF américains (Philip K. Dick par exemple) et avait travaillé en tant que directeur de collection pour Denoël ou Pocket.
Patrick et son épouse se faisaient attendre. André-François Ruaud, notre hôte, a cherché à les contacter pour prendre des nouvelles. Les larmes aux yeux, il a reposé le téléphone pour nous apprendre le décès de Patrice. C’était un choc car, même si nous savions tous que Patrice était malade, il était sorti de l’hôpital et semblait mieux aller.
Adieu Patrice... Voilà un grand vide. Nous pensons tous à Monique et à sa douleur. Cette soirée, à la mi-décembre, sera donc la dernière où j’aurais vu Patrice vivant. Nous avions eu une discussion en aparté intéressante, il m’avait donné des conseils au sujet de la publication de mon roman. Je lui avais envoyé un courrier électronique dernièrement qui poursuivait cette discussion. Mais il n’y aura plus jamais de réponse.


Mercredi, le 24 janvier 2007
Pourquoi Ă©crire ?
Tous les enfants ont des rĂŞves.
« Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras plus grand ? Â»
Pour moi, ce n’était pas pompier ou policier mais astronaute.
Et un jour, je devais ĂŞtre en maternelle, j’ai compris que ce n’était peut-ĂŞtre pas une bonne idĂ©e. Comme j’avais un joli coup de crayon, il n’y avait pas de quoi hĂ©siter : je serai dessinateur de BD.
Et ce rêve enfantin m’a poursuivi longtemps. Au collège, je venais spécialement le samedi à un atelier encadré par mon prof d’arts plastiques, et j’ai découvert que j’étais aussi attiré par la sculpture.
Ă€ la fin du collège, j’avais fait un dossier pour ne pas aller dans le lycĂ©e gĂ©nĂ©raliste qui nous Ă©tait Ă  tous destinĂ© mais dans un des rares lycĂ©es de la rĂ©gion prĂ©parant Ă  un bac "Lettres et Arts". Et un jour, convocation par le Principal du collège (Mais, qu’ai-je bien pu faire ?), rĂ©sultat du jury du lycĂ©e Ă  la vue de mon dossier (artistique et scolaire) : on m’a dĂ©conseillĂ© de suivre cette voie. Quoi, n’étais-je pas assez bon en arts plastiques ? Non, j’étais trop bon dans les autres matières, et en particulier scientifiques, pour ne dĂ©velopper que le potentiel de crĂ©ation artistique.
J’ai donc été dans un lycée standard, j’ai suivi une filière scientifique, fait le bac le plus difficile de l’époque ("Maths-Physiques") et gardé l’option "dessin" le plus longtemps possible.
Mais... quelque chose en moi me poussait à ne pas suivre le troupeau et à m’exprimer, par la plume à défaut des pinceaux ou de l’argile. J’avais rapporté sur papier une aventure amoureuse de vacances, le "je" est devenu "il", les quelques pages sont devenues un chapitre, et le tout a formé un roman de science-fiction au cours de mes premières années d’étudiant. J’avais 20 ou 21 ans.
Bien entendu, personne n’a acceptĂ© de publier cette première oeuvre, et je comprends bien les Ă©diteurs en l’ayant relu, il y a deux ans : il n’y a rien Ă  sauver, le style est minable, les idĂ©es sont Ă©culĂ©es, bref, rien, mais cela m’avait mis le pied Ă  l’étrier de l’écriture.
L’échec de mon premier manuscrit ne m’avait pas dĂ©couragĂ© : les idĂ©es s’enchaĂ®naient dans mon esprit pour bâtir la trame d’un nouvel opus, grandissant avec les annĂ©es, et particulièrement pendant mon service militaire oĂą je fis la rencontre de plusieurs personnes intĂ©ressantes. Puis ce fut lors de mes Ă©tudes Ă  Paris que je fis la connaissance, Ă  travers des amis d’amis, d’un jeune directeur de collection d’une maison d’éditions. Ayant lu les premiers chapitres de mon roman en cours d’écriture, il me proposa de les faire Ă©diter sous la forme d’une première partie, et cela après avoir procĂ©dĂ© Ă  des retouches mineures... Toutefois, le projet ne vit jamais le jour : la maison-mère dĂ©cida de supprimer les nouvelles collections, dont celle de science-fiction.
Je me suis ensuite retrouvĂ© Ă  Lyon pour passer ma thèse. Toujours impliquĂ© dans les associations Ă©tudiantes en sciences cognitives, j’avais participĂ© Ă  une rencontre-dĂ©bat sur le thème "science et science-fiction". En prĂ©parant cette rencontre, je fis la connaissance d’un sympathique auteur, directeur de fanzine et libraire lyonnais : AndrĂ©-François Ruaud, et ses compères de la Gang m’adoptèrent. Je dĂ©couvris grâce Ă  mes nouveaux amis de fabuleux auteurs, je m’essayai Ă  la nouvelle, et ce fut entre le moment oĂą je soutins ma thèse et celui oĂą je fis les dossiers de candidature que j’écrivis avec un ami stĂ©phanois mon premier texte Ă  ĂŞtre publiĂ© professionnellement.
Depuis, j’ai quelques nouvelles de science-fiction et fantastique dans mon disque dur et sur papier, et un roman (de type thriller) qui n’attend plus qu’à être accepté par une maison d’édition.
Pourquoi Ă©crire ? Parce qu’on ne peut pas faire autrement !


Mardi, le 23 janvier 2007
Anges et vieux démons
Reçu hier, dans ma boîte aux lettres (car je suis abonné, si si...) le dernier numéro en date (le 45) de la revue Bifrost. Et dedans, pages 101 et 102, une critique de l’anthologie les Anges électriques par Thomas Day.
D’ordinaire, ça dĂ©mĂ©nage sec quand cet Ă©crivain joue au critique (surtout quand il endosse le pseudonyme collectif de « Cid Vicious » !) mais, mĂŞme en signant son article sous son nom de plume, cela ne l’empĂŞche pas de tailler dans cette anthologie parfois Ă  la hache, et pas nĂ©cessairement sans raison. Quand on arrive Ă  la nouvelle Ă©crite par votre serviteur, cela donne :
« (...) Seule bonne surprise francophone, Fabrice MĂ©reste, qui frĂ´le l’excellence, avec un texte trop sensuel pour ĂŞtre qualifiĂ© d’eganien, mĂŞme s’il y a un peu de Greg Egan dedans ; dommage que la chute, qui pourrait ĂŞtre facilement considĂ©rĂ©e comme un tract catho anti-avortement, ajoute au texte une morale nausĂ©abonde. »

Euh, que dire ? Bon, il y a du compliment, certes, et on me rapproche inĂ©vitablement de Greg Egan parce que j’écris de la hard science sur la problĂ©matique de la nature de la conscience. Cependant, cette thĂ©matique n’est pas l’exclusivitĂ© de l’auteur australien car, Ă©tant chercheur et ayant une formation en sciences cognitives, il n’y a rien de plus normal Ă  ce que j’aborde aussi le problème de la nature de l’esprit. D’ailleurs, mon ami et compagnon de plume Jean-Jacques Girardot Ă©tait aussi considĂ©rĂ© comme « eganien » dans certains de ses textes.
La fin de la critique de Thomas Day est plus difficile Ă  interprĂ©ter avec son conditionnel ambigu. Me prendre pour un catholique intĂ©griste adepte d’une position anti-avortement est ridicule (il suffit de me connaĂ®tre). Ma nouvelle « des Ailes dans la tĂŞte » aborde cependant la question des cellules souches, un sujet sensible auquel j’ai tentĂ© de donner une rĂ©ponse optimiste : quand des cellules embryonnaires, voire fœtales, ne peuvent donner lieu Ă  la constitution d’un nouvel ĂŞtre en raison des circonstances, au moins peuvent-elles avoir une utilitĂ© pour des individus qui en auraient un besoin vital. À ce titre, cela rejoint l’idĂ©e plus gĂ©nĂ©rale du don d’organe, et on peut dĂ©jĂ  retrouver des Ă©lĂ©ments similaires dans la fin mĂ©taphorique de l’étonnant film quĂ©bĂ©cois JĂ©sus de MontrĂ©al de Denys Arcand (1989).


Lundi, le 15 janvier 2007
Cerveau en pause
Pas Ă©crit de fiction depuis un mois.
Et ce n’est hĂ©las pas durant le week-end que j’ai pu m’y remettre malgrĂ© toute la bonne volontĂ© du monde : je suis malade.
Pas glop, pas glop.


Dimanche, le 17 décembre 2006
Un de plus
Jeudi matin, grand moment : j’ai postĂ© mon roman Ă  un Ă©diteur. Des heures de travail, des annĂ©es de maturation, des espoirs et des dĂ©ceptions, et voilĂ  enfin mon bĂ©bĂ© envoyĂ© entre les mains du comitĂ© de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, prĂ©paration des gâteaux destinĂ©s au lendemain matin. Plus tard, je me suis retrouvĂ© Ă  Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot Ă  l’occasion de la soirĂ©e culturelle, littĂ©raire et festive organisĂ©e par Sylvie. Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes avec les anciens de la (et non « le ») Gang, ainsi que Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donnĂ© des idĂ©es d’éditeurs Ă  qui proposer mon thriller si jamais la maison d’éditions Ă  qui j’ai proposĂ© mon texte le refuse), j’ai fait dĂ©dicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-mĂŞme l’occasion de dĂ©dicacer quelques exemplaires des Anges Ă©lectriques oĂą se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tĂŞte ». Quelques photos sur le blog de Markus Leicht.
Samedi matin, rĂ©veil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargĂ© de mes gâteaux faits maison et bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort heureusement, je ne suis pas arrivĂ© en retard Ă  mon club de sport, mais ma promenade imprĂ©vue chargĂ©e comme un mulet a remplacĂ© le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons bien transpirĂ© et les gâteaux Bagdad et pomme-amande (ce dernier Ă©tant cuit au four Ă  micro-ondes) accompagnĂ©s de clairette de Die et de crĂ©mant d’Alsace nous ont permis de rĂ©cupĂ©rer les calories brĂ»lĂ©es durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la PrĂ©fecture, Centre 2 avec un retour chargĂ© de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux d’anniversaire commandĂ©s chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout Ă©tait Ă  peu près prĂŞt (j’étais en train de finir de prĂ©parer mes toasts) quand est arrivĂ©e la première invitĂ©e, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli petit Ă  petit. SoirĂ©e vraiment très chouette, j’ai Ă©tĂ© gâtĂ© par tout le monde, et bien entendu j’ai prĂ©vu Ă  boire et Ă  manger avec excès, j’ai de bonnes rĂ©serves de bouteilles (une pseudo-cave avec un Ă©ventail acceptable de rouges, blancs et vins pĂ©tillants, mais pas de rosĂ©, beuh) et mon rĂ©frigĂ©rateur est encore plein Ă  craquer. Le lendemain a Ă©tĂ© un peu violent. Non, pas de gueule de bois, j’ai Ă©tĂ© raisonnable mĂŞme si je n’ai pas dĂ©daignĂ© le très agrĂ©able pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge) et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle et encore pas mal de choses Ă  ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre et j’ai Ă  prĂ©sent plein de nouvelles choses Ă  lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invitĂ©s... Yes !


Mercredi, le 15 novembre 2006
Top chrono, boulot, c’en est fini du dodo !
Le chrono est lancé. Dans un mois, ce sera mon anniversaire, et d’ici là j’aurai envoyé le tapuscrit de mon roman à un éditeur (au futur antérieur, pas au conditionnel, je ne me laisse pas d’échappatoire).
Parce que, il faut se le dire, je vieillis. Si, si. La gentille dame qui organisait les ateliers d’écriture auxquels je participais il y a deux-trois ans ne m’avait pas reconnu, du moins pas avant que je n’ôte mes lunettes de soleil (qu’elle avait d’ailleurs dans les yeux... le soleil, pas les lunettes !).
Samedi dernier, au salon du livre de Lyon, j’ai eu l’occasion de revoir Sire Cédric, auteur aussi sympathique que ses textes fantastiques sont horrifiques, rencontré lui aussi il y a trois ans de cela lors d’une convention de science-fiction. Entre temps, le garçon a publié d’intéressants recueil et roman fantastiques et prend l’apparence d’un vampire lorsqu’il dédicace ses écrits.
Enfin, après ce passage dĂ©cisif Ă  la Poste, l’esprit libĂ©rĂ© de mon roman, pas de temps pour le baby blues : les projets ne manquent pas. Avec mon compère Jean-Jacques, nous reprendrons la suite des aventures du professeur Challenger dans l’univers steampunk que nous avions Ă©laborĂ© dans « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », notre première nouvelle en commun parue il y a – lĂ  aussi ! – trois ans.


Samedi, le 21 octobre 2006
Il faut lire ! (comme dirait Dany)
La FĂŞte du Livre Ă  Saint-Étienne ?
Très bien, merci. J’y retourne dans un instant.
Les rencontres littĂ©raires qui s’y dĂ©roulent me ramènent aux impressions que j’ai eues l’an dernier lors dans la confĂ©rence de Nice sur « L’histoire dans la SF, la SF dans l’histoire ».
Les actes sont Ă  prĂ©sent en ligne et vous trouverez l’article que j’ai Ă©crit (en collaboration avec J.-J. Girardot) ici. Bonne lecture !


Vendredi, le 20 octobre 2006
Fugit irreparabile tempus / sic transit gloria mundi
Plus beaucoup de temps entre le boulot (réunions, séminaires, cours et inévitables tâches administratives), le club de sport et la piscine (parce que je le vaux bien), l’atelier d’arts plastiques (avec la création d’une nouvelle pièce s’inspirant de la sculpture dont je parle dans ma dernière nouvelle) et l’écriture de mon roman...
En plus, je serai injoignable ce week-end pour cause de FĂŞte du Livre Ă  Saint-Étienne avec un programme très allĂ©chant. Parmi les rencontres littĂ©raires prĂ©vues, il y en a une qui porte sur « comment fabrique-t-on des best-sellers ? »
VoilĂ  de quoi piquer la curiositĂ© !


Mercredi, le 11 octobre 2006
Je suis... aux anges !

Hier, je suis allĂ© rĂ©cupĂ©rer un colis Ă  la Poste. À l’intĂ©rieur, mes exemplaires d’auteur de l’anthologie dirigĂ©e par A.-F. Ruaud intitulĂ©e les Anges Ă©lectriques, Fiction SpĂ©cial, tome 1, publiĂ©e chez les moutons Ă©lectriques Ă©diteur.
Outre « Des ailes dans la tĂŞte », le très joli (si si !) texte de votre serviteur, vous trouverez des nouvelles de Jean-Pierre Andrevon, Richard Kearns, Jean-Louis Trudel (blog), Kelly Link (site officiel), RenĂ© Beaulieu (blog), Rhys Hughes (blog), Paul Di Filippo (site officiel), Jean-Jacques Girardot, Christian VilĂ , Jamil Nasir, Johan Heliot, Xavier MaumĂ©jean, Fabio Nardini, Sylvie Denis, Roland Fuentès (blog), Andrew Weiner ainsi qu’un article d’AndrĂ©-François Ruaud (blog) et des illustrations de Letizia Goffi et SĂ©bastien Hayez.
Disponible dès maintenant sur le site de l’éditeur et à partir du 27 octobre 2006 en librairie ou ici ou là.


Dimanche, le 1er janvier 2006
Euh... Bonne annĂ©e !
Deux mille cinq est morte.
C’était une année que j’aimais bien, une année où j’ai fait pas mal de choses intéressantes, de bonnes rencontres, des expositions de mes créations en terre cuite, une année où j’ai vécu de très bons moments...
Quelques regrets, bien sĂ»r, comme ne pas avoir assez avancĂ© au niveau de l’écriture, mon roman ayant dĂ» Ă  nouveau hiberner avec la fièvre de boulot connue Ă  la fin de l’annĂ©e. À ajouter aux Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs, je n’ai toujours pas ajoutĂ© les archives de mes anciens weblogs Ă  ce site et je n’ai pas encore mis en place d’exposition virtuelle de mes sculptures digne de ce nom. Mais ça va venir. Rapidement. En tout cas, je l’espère.
C’est le moment de prendre des bonnes résolutions. Me remettre sérieusement à terminer la réécriture de mon roman, trouver un éditeur, me lancer dans de nouveaux textes.
Je vous souhaite une bonne annĂ©e, avec santĂ© (on ne se rend compte de son importance que quand on ne l’a plus), amour et rĂ©alisation des projets qui vous tiennent Ă  cœur...


Mardi, le 13 décembre 2005
La clé laxienne est celle du Paradis
Triste nouvelle.
Robert Sheckley, l’auteur Ă©tats-unien de SF qui savait mettre une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle le Prix du Danger qui a été adaptée en film en 1983 avec Gérard Lanvin, Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’Îsle-sur-la-Sorgue de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher, car il avait publié la trilogie du démon Azzie avec Roger Zelazny, peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne, produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
Ă€ cet instant, nous nous sommes regardĂ© en souriant, imaginant tous deux que les textes Ă©crits en collaboration auraient pu ĂŞtre l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits de chacun des co-auteurs, un ĂŞtre impossible malgrĂ© les prospectives technologiques du clonage et des manipulations gĂ©nĂ©tiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmĂ© Bob avec malice. It’s a magic child... »


Lundi, le 12 décembre 2005
Dont acte
Bonne nouvelle. Les actes du Colloque SF de Nice – qui s’était dĂ©roulĂ© du 10 au 12 mars 2005 – viennent enfin de me parvenir. Ils ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s dans la revue Cycnos, volume 22, dans les numĂ©ros 1 et 2. Vous trouverez l’article « Le steampunk, une machine littĂ©raire Ă  recycler le passĂ© » que Jean-Jacques Girardot et moi-mĂŞme avons Ă©crit dans le numĂ©ro 1, des pages 55 Ă  66.
En espĂ©rant que vous aurez l’occasion de le lire, que cela vous divertira tout en vous apprenant des choses... En tout cas, Jiji et moi nous sommes bien amusĂ©s en l’écrivant, presque autant que s’il se fĂ»t agi de fiction !



Dimanche, le 16 octobre 2005
Quelques mots en passant...
Ben tiens, ça fait maintenant plus d’une semaine que je n’ai pas mis de nouveau post sur mon weblog. Pourtant, des trucs, il m’en est quand même arrivé un paquet depuis.
DĂ©jĂ , j’étais malade. Ça a commencĂ© en dĂ©but de semaine passĂ©e par une sensation bizarre au niveau de la gorge, puis au crâne. Puis le rhume, la grosse fatigue et la voix qui s’en va. Ouais, j’étais presque aphone, alors je rĂ©servais ma voix pour le boulot, ce qui fait que mes interlocuteurs au tĂ©lĂ©phone avaient l’impression de discuter avec le mime Marceau. Pas terrible. Aujourd’hui, ça va un peu mieux, mĂŞme si je dois toujours encore pas mal tousser.
J’aurais aussi pu parler de la sortie du Tome 2 de la revue Fiction auquel j’ai modestement collaborĂ© par le recueil des tĂ©moignages des sieurs Fabrice Colin, Ugo Bellagamba et Thomas Day, tous trois ayant expĂ©rimentĂ© la coĂ©criture dans leurs parcours d’auteurs.
Je pourrais aussi raconter que cela va faire bientĂ´t trois ans que je tiens un weblog, dĂ©butĂ© sur Blogger, poursuivi sur un site perso installĂ© sur Free et maintenant en place ici. Le problème, c’est que les nouveaux posts s’ajoutent aux anciens sans aucun souci d’archivage et le texte brut finit Ă  prĂ©sent par atteindre le poids de 100 ko (c’est pas bien), sans compter que les anciennes archives n’ont pas Ă©tĂ© rapatriĂ©es. Et il y a aussi toute la section sculpture Ă  reprendre, avec de meilleures photos, l’ajout de mes nouvelles crĂ©ations, etc.
Bon, ben, il y a du travail ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite car, maintenant que je retrouve peu Ă  peu la forme et que mon temps n’est pas pris par mon job officiel, je vais poursuivre la rĂ©Ă©criture de mon roman...


Mardi, le 19 juillet 2005
Devoirs de vacances
Bon, mĂŞme si je suis en vacances (enfin, je tĂ©lĂ©travaille un peu – le minimum syndical), est-ce une raison pour dĂ©laisser ce weblog ?
Non, hein ?
Mais, quand on fait de la sculpture presque toute la journée, difficile de se mettre à l’ordinateur, parce que l’argile, ben, ça salit le clavier...
Alors, avant de partir je-ne-sais-pas-quand pour je-ne-sais-pas-oĂą, je termine de modeler une grosse pièce en terre, j’ai imprimĂ© les corrections de mon roman faites par un copain alors qu’il habitait la Californie (mince, cinq ans dĂ©jĂ  que ces corrections ont Ă©tĂ© faites, il m’a fallu tout ce temps pour les digĂ©rer !) avec la ferme intention de retoucher intĂ©gralement mon manuscrit, et j’ai aussi quelques bons bouquins en stock pour me rafraĂ®chir l’esprit (les dernières parutions des moutons Ă©lectriques, L’auteur ! L’auteur ! de David Lodge, et un Amin Maalouf pour la touche d’exotisme)...
J’espère qu’en septembre j’aurais bien avancé les corrections de mon roman, que les pièces en argile sur lesquelles je travaille pourront passer au four et être peintes, et m’attaquer à une nouvelle dont le scénario trotte déjà depuis quelque temps dans ma tête...


Dimanche, le 29 mai 2005
Rouget de Lisle vainqueur de Beethoven
Ce dimanche, après être allé faire mon devoir électoral, j’ai vu le troisième épisode de Star Wars. Très chouette film, mon préféré de la nouvelle trilogie, assurant avec brio la transition entre les deux premiers épisodes et les anciens. Dans la salle, des papas un peu plus âgés que moi étaient accompagnés de leurs rejetons et leur expliquaient le pourquoi du comment de la saga qu’ils avaient vu quand ils avaient le même âge qu’eux, jolie transmission de savoir à la sauce culture pop.
Une horrible dĂ©couverte, cependant. Jamais je n’ai vu autant d’adolescents... et ces derniers sont Ă©pouvantablement gros ! Non, mais c’est dingue : les ados de la nouvelle gĂ©nĂ©ration sont obèses ! Et ça va s’acheter des paquets de pop-corn maxi avec des grands verres de soda super sucrĂ©. Argh... Mes futurs Ă©tudiants ressembleront donc Ă  ça dans quelques annĂ©es ? Il y a de quoi avoir peur !
Et dans la sĂ©rie lamentable, les premières estimations donnent le « non » largement vainqueur. M.... ! Non, je n’ai pas lu le traitĂ© dans son intĂ©gralitĂ©, j’aurais Ă©tĂ© bien incapable de saisir la portĂ©e des divers articles, mais je m’en suis fait expliquer certains points par une juriste de confiance qui m’a confortĂ© dans mon idĂ©e initiale de voter « oui ». Bon, puisque c’est jouĂ©, alors c’est « non », quel plan B va se prĂ©parer pour la France et pour l’Europe ? Vous y croyez, vous, Ă  une renĂ©gociation menĂ©e entre, d’un cĂ´tĂ©, une union contre nature entre les divers partis des extrĂŞmes et les branches dissidentes des partis de droite et de gauche, et, de l’autre, le reste de l’Union europĂ©enne ? D’autant que dans ces autres pays, qui seront nos interlocuteurs ? Tout prĂŞte Ă  croire que la droite passera chez nos voisins. Chers compatriotes, voilĂ  une bien curieuse manière de prĂ©parer une Europe sociale...
Enfin, ce qui m’ennuie tout autant que l’avenir dans notre vraie vie est que le roman sur lequel je travaillais – et que je laissais en stand-by depuis quelque temps – dĂ©crivait un futur proche avec une France clairement europĂ©enne et une Union europĂ©enne fĂ©dĂ©rant de manière forte les nations de notre bon vieux continent. Ben, du coup, il va falloir que je change plein de choses. Les Ă©lections auront au moins eu pour effet de me motiver pour me remettre Ă  Ă©crire.


Jeudi, le 19 mai 2005
JournĂ©e pas type (mais j’aimerais bien !)
Hier, réveil à 4 heures du mat’.
Non, ce n’est pas pour faire la queue afin de voir la « revanche des suites » au cinĂ©, je devais aller Ă  Lyon oĂą j’étais conviĂ© Ă  un jury.
Auditions, discussion, vote... de 8h30 à 15h30. Au final, j’ai été heureux de faire basculer la majorité dans le sens qui me semblait le plus juste.
Petit coucou à mes anciens collègues.
Passage pour voir le copain André en train de bosser avec son pote Rafu.
Un bref bonjour à mon ex copine, une fille charmante qui est restée ma meilleure amie.
Un peu de temps pour acheter de la nourriture pour mes poissons exotiques et du matériel pour mon aquarium.
Puis la course pour arriver Ă  la gare et attraper le train du retour.
ArrivĂ© Ă  Saint-Étienne, je croise la miss avec qui j’ai failli sortir, l’an dernier. Ah, les hasards...
Soirée à finaliser un article sur le steampunk avec le compère Jean-Jacques.
Je me suis couché, très tard, avec la satisfaction d’avoir eu une journée remplie, et bien remplie.


Vendredi, le 22 avril 2005
Devenir grand
Étrange sensation de mĂ©tamorphose.
Cela fait une semaine que je suis chez moi. Une semaine de vacances aux allures de retraite monacale. Dans ma solitude, je retrouve ma voix (j’étais aphone), je retrouve ma voie, je reprends l’écriture de mon roman après avoir pu gérer toutes les urgences.
Ce matin, j’ai fait le grand ménage avec mon passé universitaire. Il y a quelque temps, mes parents m’avaient rapporté tous mes cours qui encombraient leur grenier. Plus de dix années d’études, cela fait beaucoup de notes, de supports de cours, de mémoires...
J’ai tout trié, ne gardant que ce qui pourrait m’être utile à nouveau un jour. Ce sont les matières techniques qui s’en sortent le moins bien, évidemment. Je conserve presque tous mes cours de sciences humaines mais les matières informatiques ont garni la benne à recycler le papier. C’est fou ce que j’ai pu écrire comme listings. Les codes des programmes que j’ai développés, mes premiers écrits adultes, ces lignes cabalistiques sont synonymes d’heures de peine, de manque de sommeil, d’yeux papillotant suivant la fluorescence verte ou orange d’un terminal VT100.
Poubelle.
Ne conserver que ce qui a encore de la valeur. Toutes ces applications logicielles n’ont servi à rien d’autre qu’à faire de moi quelqu’un capable de programmer. Elles ne sont pas un but, simplement des bornes sur le chemin de ma formation.
Allez, on efface tout ça... Cela libère de la place parmi les étagères. Pas de regret, même s’il n’y a pas de récupération possible dans les méandres numériques d’un fichier compressé.
Cette métamorphose de mon état mental s’accompagne d’une tentative de changement physique. Nouveau régime. Moins de viande rouge et de graisses, plus de poissons. Plus d’exercices. En ce moment, le matin, je me réveille vers 3 heures. Bien malgré moi. C’est tôt, trop tôt, mais je ne parviens pas à me rendormir... et ce décalage avec le reste du monde fait que je suis complètement crevé après 20 heures. Alors, le matin, comme le lit m’étouffe, je prends un bain. Je passe presque une heure à lire dans l’eau, c’est comme si ma peau avait besoin d’humidité autant que mon esprit de stimulation intellectuelle.
Ensuite, je passe ma journée à essayer de me raccrocher à la réalité...
Ça fait bizarre de grandir. Eh oui, Sophie : on savait, on savait...


Vendredi, le 1er avril 2005
Haiku
Hier, en assistant Ă  la soutenance de thèse de la miss, au moment des questions, cette impression fugace :
L’amphithéâtre bleu
raisonne à l’unisson
d’une pensée collective



Mardi, le 22 mars 2005
Soli solo
Je viens de recevoir aujourd’hui le contrat des moutons Ă©lectriques pour la publication de ma nouvelle « Des ailes dans la tĂŞte » dans l’anthologie les Anges Ă©lectriques. Une nouvelle Ă©trange, curieusement hard science pour une antho dont le titre fait croire Ă  un recueil de nouvelles de fantasy, et ceci sera le premier texte que je publie professionnellement seul, tout seul, comme un grand. C’est assez paradoxal, parce que pour un prochain numĂ©ro de Fiction – la cĂ©lèbre revue F & SF de langue française qui vient de faire son retour –, je dois terminer un article sur l’écriture en collaboration. L’écriture Ă  plusieurs, ça me connaĂ®t, outre un texte de fiction Ă©crit avec Jean-Jacques Girardot, en tant que scientifique, j’ai publiĂ© presque tous mes articles avec des « pairs », directeur et co-directeur de thèse ou autres collègues chercheurs. Mais bon, voilĂ  : « Des ailes dans la tĂŞte » est le premier texte publiĂ© sous mon seul nom de plume, un texte qui traite de l’identitĂ©, du processus de crĂ©ation, de la sculpture, des neurosciences... et des anges.
En plus de cet article et d’autres textes à avancer, je dois aussi faire évoluer ce site. J’y ai ajouté des expositions virtuelles de mes sculptures (mais il faut que je corrige certaines instructions javascript qui ne fonctionnent pas correctement avec des navigateurs sous Linux), et je dois aussi reprendre l’ensemble de mes archives, des posts publiés sur mes weblogs depuis octobre ou novembre 2002, ça commence à faire beaucoup...


Mardi, le 28 décembre 2004
Entre Noël et Nouvel An
Assis à la table de la salle à manger, le sapin décoré dans le dos, la Crèche sur la droite, la cheminée à gauche, l’ordinateur en face, la musique de la radio diffusée par le Net (merci le WiFi), ambiance feutrée de la maisonnée familiale...
Un sentiment de calme et de sĂ©curitĂ©. Il faut bien ça. À l’heure du repas, la tĂ©lĂ©vision, que je n’ai plus l’habitude de regarder, annonce des horreurs. Des morts qui se comptent par dizaines de milliers en Asie. Les journalistes font grand cas de la poignĂ©e d’étrangers disparus (des Français !). Bien sĂ»r, nul n’envie le sort de ces malheureux touristes, mais il est quand mĂŞme assez impudique de s’intĂ©resser surtout Ă  ces quelques uns alors que le cataclysme laisse sans voix par son immensitĂ©.
La tĂ©lĂ©vision, c’est toujours comme ça ? Une fenĂŞtre ouverte sur le grand monde... et la petitesse des gens. Sentiment lĂ©ger d’écœurement ne se mariant que trop bien avec la bonne chère que l’on consomme toujours un peu Ă  l’excès en ces jours.
Pas de trêve sur Terre, même en cette période de fêtes, l’année n’avait pas encore eu son lot de sinistres.
Impuissant, devant un autre Ă©cran, un Ă©cran oĂą – contrairement Ă  la tĂ©lĂ©vision – on n’est pas passif, je lance mon vieux traitement de texte pour Ă©crire, Ă©crire, Ă©crire... Modestement, je reconstruis l’univers du bout de mes doigts.


Vendredi, le 3 décembre 2004
Fabrice et moi
Ça y est, je me fais une crise d’identitĂ©.
Bon, c’est pas grave, mais juste un peu gênant.
Je m’explique...
Dans la vraie vie, quand j’ai bien fait mon travail, je vais présenter le résultat de mes recherches dans des endroits où il y a d’autres gens qui sont aussi là pour ça, présenter leurs recherches et voir ce qu’ont fait les collègues et/ou copains.
Voilà, pour l’instant, c’est tout simple.
Dans l’autre vie, celle qui est aussi vraie, mais un peu moins, celle que je mène avec ce nom qui, pour de sombres histoires familiales, n’est pas le mien (ouais, je vis dans un pays bizarre oĂą on porte un nom qui est aussi celui de son papa, ou occasionnellement celui de sa maman, et pas un nom inventĂ© pour la circonstance, comme les « Tarzan » ou « Dartagnan » Ă  Madagascar), dans l’autre vraie vie, disais-je, je porte un nom que je me suis choisi avec lequel je signe mes sculptures, mes textes de fiction, ce weblog... ou encore des articles qui portent sur des textes de fiction.
Et c’est là que tout se complique.
Parce que je vais aller au Colloque International de Science-Fiction de Nice pour y parler de steampunk... sous mon nom d’auteur. Or il se trouve qu’il s’agit d’un vrai colloque avec des vrais professionnels qui présentent leurs travaux... ouais, tout comme dans la vraie vie. Du coup, je ne sais pas trop comment m’inscrire ou me présenter.
Enfin, je crois que ça va se passer comme toujours dans ces cas-lĂ  : « Docteur Fabrice M. » bosse et paie les factures (le con !), et « Mister F. MĂ©reste » fait le beau et rĂ©colte les lauriers (le salaud !)...


Vendredi, le 29 octobre 2004
Citation
AgrĂ©able surprise : j’ai dĂ©couvert que j’étais rĂ©fĂ©rencĂ© par Luc Dutour (dont la lecture de la dĂ©lirante nouvelle a failli me coĂ»ter mon sac, voir le post d’hier) dans son article « Steampunk, le vertige rĂ©tro » prĂ©sent dans le Panorama illustrĂ© de la fantasy & du merveilleux, aux moutons Ă©lectriques, Ă©diteur, 2004.
Je cite, page 311 :

(...) La boucle est bouclĂ©e entre romans populaires et pulps magazines, hommages aux pionniers de l’imaginaire et de l’aventure de l’âge d’or de la science-fiction. Mais le steampunk ne s’arrĂŞte pas lĂ  : en fait, il ne cesse de convoquer et de brasser des personnages historiques (Ă©crivains, politiciens, scientifiques, etc) et des hĂ©ros littĂ©raires emblĂ©matiques (Sherlock Holmes, Bouvard et PĂ©cuchet, Fu Manchu, Peter Pan ou bien Dracula), qui sont en gĂ©nĂ©ral placĂ©s sur un mĂŞme plan de rĂ©alitĂ©. Ainsi par exemple, le professeur Challenger (hĂ©ros crĂ©Ă© par Sir Arthur Conan Doyle) assiste-t-il Ă  une confĂ©rence scientifique en compagnie de sommitĂ©s telles que Ivan Pavlov, Marie Curie et Max Planck (dans la nouvelle « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... » de Jean-Jacques Girardot et Fabrice MĂ©reste, in anthologie PassĂ©s recomposĂ©s, 2003). En fertilisant sa fiction de figures de rĂ©fĂ©rence, rĂ©elles ou imaginaires, le steampunk ancre sa pratique dans la culture de ses lecteurs, tout en travaillant sur une certaine pertinence avec le monde rĂ©el (passĂ© historique), mais il va plus loin encore, en tentant de crĂ©er une vĂ©ritable nouvelle mythologie, un corpus mythique moderne. La littĂ©rature steampunk revisite les icĂ´nes du XIXe et du XXe tout comme les autres littĂ©ratures du merveilleux rĂ©investissent les lĂ©gendes anciennes et les contes de fĂ©es. (...)


Bien vu, la rĂ©fĂ©rence Ă  Conan Doyle ! Mais, bizarrement, la rĂ©fĂ©rence Ă  un autre Ă©lĂ©ment important de notre nouvelle, un quasi-personnage, la multinationale ABC (pour Aerian Bord of Control) que Jean-Jacques et moi avions empruntĂ© Ă  Rudyard Kipling (dans « With the Night Mail », 1909, et « As Easy as A.B.C. », 1912) semble passĂ©e inaperçue auprès des lecteurs... C’est dommage car l’auteur du Livre de la Jungle avait dĂ©crit avec une Ă©tonnante finesse au dĂ©but du XXe (soit l’époque oĂą sont classiquement censĂ©es se dĂ©rouler la plupart des histoires de steampunk) une sombre world company qu’il situait un siècle et un siècle et demi plus tard, c’est-Ă -dire dans notre monde actuel. Or ces fameuses multinationales sont, avec les rĂ©seaux de communication Ă©lectroniques, des Ă©lĂ©ments omniprĂ©sents de l’univers cyberpunk, le genre science-fictif qu’a cherchĂ© Ă  parodier le steampunk Ă  ses origines. Quand la boucle bouclĂ©e reboucle encore plus loin que ça, la mise en abyme tient presque de la fractale...


Samedi, le 28 aoűt 2004
Il faudrait que...
Il faudrait que je remette de l’ordre dans ce blog, ne garder dans la page principale que les posts du mois en cours, mettre dans les archives les autres, les trier par date et par thème.
Il faudrait que je termine de corriger le site web qui doit ĂŞtre mis en ligne Ă  la fin du mois, mais nous ne sommes que le 28, et aoĂ»t Ă  31 jours, et je suis bien incapable, en ce moment, de parvenir Ă  finaliser les choses avant la dernière minute.
Il faudrait que je termine de préparer mes nouveaux cours. Ce serait bien, ne plus avoir grand chose à faire en enseignement, j’aurais davantage de temps à consacrer à la recherche.
Il faudrait que je me remette sérieusement à écrire. Et corriger mon roman. Et l’envoyer à un éditeur.
Il faudrait que je termine les livres que l’on m’a prêté.
Il faudrait que je lise les livres que je me suis achetĂ©. La pile de mes « livres Ă  lire » commence Ă  ĂŞtre dangereusement grande. Je ne veux pas ĂŞtre de ceux qui achètent des livres tout en sachant qu’ils n’auront jamais assez de temps dans une vie pour tout lire. Et mĂŞme s’ils Ă©taient Ă©ternels, cela ne changerait rien, car ils achètent de manière compulsive de nouveaux ouvrages Ă  chaque fois qu’ils passent devant une librairie ou un bouquiniste. J’aimerais pouvoir mourir après avoir lu l’ultime page du livre qui m’attendait, oui, j’aimerais fermer une dernière fois les yeux en me disant qu’il est temps, et que tout en sachant qu’il me resterait encore plein de choses Ă  dĂ©couvrir, j’aimerais pouvoir me dire que je m’en irais en ayant mon âme suffisamment chargĂ©e de bons souvenirs.
Il faudrait que... euh, je me brosse les dents. Et que je fasse la vaisselle.
Ouais.
Il faudrait vraiment.


Samedi, le 17 janvier 2004
De bonnes résolutions
Ce soir, je me remets sérieusement à la réécriture de mon roman.
Depuis le mois de décembre, mes écrits en cours avaient été délaissés au profit de la sculpture et de la peinture.
Plusieurs raisons explique ce dĂ©tournement passager. Tout d’abord, j’étais arrivĂ© Ă  un passage assez critique de mon texte qui demandait beaucoup de retouches, ce qui risquait de modifier un peu le cours de l’intrigue. À cela s’ajoute le fait que mon activitĂ© professionnelle (d’enseignant-chercheur en informatique) me prend Ă©normĂ©ment de temps, aussi n’ai-je plus guère envie, lors de mes rares moments de loisir, de me retrouver Ă  nouveau devant un ordinateur et un traitement de texte (oui, c’est plus rigolo d’avoir de la terre ou de la peinture sur les doigts que ceux-ci posĂ©s sur un clavier).
Mais aujourd’hui, après avoir terminĂ© de peindre mes dernières sculptures (les personnages d’une nouvelle crèche ainsi qu’un dragon dont je suis particulièrement fier), l’appel de l’écriture, auquel je faisais la sourde oreille pendant plus d’un mois, est devenu impossible Ă  ignorer. Alors, au travail !
[Le week-end prochain, pas de mise Ă  jour de Singuliers : je pars faire du ski...]


Dimanche, le 12 octobre 2003
Avis spĂ©cial : tribute to J.-J.
Pendant des annĂ©es, Ă  ceci depuis le milieu des annĂ©es soixante-dix, Jean-Jacques Girardot plaçait ses nouvelles dans tous les supports de publication disponibles : fanzines, revues, recueils...
Mais cet auteur restait trop rare et n’avait pas encore publiĂ© son recueil de textes. Cette chance allait lui ĂŞtre donnĂ©e en 2001 lorsque les membres du jury du prix Alain-DorĂ©mieux, rĂ©uni aux Utopiales de Nantes, firent de Jean-Jacques Girardot leur laurĂ©at. En effet, le prix Alain-DorĂ©mieux a pour objectif d’aider un « jeune » auteur en lui permettant d’éditer son premier recueil de nouvelles (ou son premier roman).
C’est ainsi que Jean-Jacques put sortir, l’annĂ©e suivante, ses DĂ©dales virtuels (Éditions Imaginaires Sans Frontières).
Le jury du prix Alain-DorĂ©mieux ne s’était pas trompĂ© : l’annĂ©e suivante, au cours de la convention nationale de science-fiction organisĂ©e Ă  FlĂ©malle (en Belgique), une nouvelle inĂ©dite extraite de ce recueil et intitulĂ©e « les Visiteurs de l’éclipse – Gris et amer (1/2) » obtint le prix Rosny ainĂ© (ex æquo avec une nouvelle de Sylvie LainĂ©, prix Alain-DorĂ©mieux 2002 !), saluĂ© ainsi par les lecteurs de science-fiction.
Et enfin, tout récemment, Jean-Jacques s’est vu décerner le Grand Prix de l’Imaginaire pour son recueil, récompensé ainsi par un jury composé pour sa plus grande partie de professionnels du milieu tels que des auteurs et des directeurs de collection.
Par ailleurs, en plus de ses qualités d’auteur, Jean-Jacques est un homme d’une énorme gentillesse, quelqu’un d’attachant, de cultivé et d’un peu fou, quelqu’un avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire une nouvelle, mais aussi quelqu’un de sensible que j’ai stupidement blessé, grosse nouille que je suis, parce qu’un jour, après une semaine stressante, j’étais sur les nerfs...
VoilĂ , petit hommage Ă  Jean-Jacques Girardot, parce qu’il le vaut bien !


Mardi, le 16 septembre 2003
Avis publicitaire : PassĂ©s recomposĂ©s, anthologie uchronique dirigĂ©e par AndrĂ©-François Ruaud
Samedi matin, je suis allĂ© Ă  la Poste chercher une lettre qui, d’après mon facteur, ne rentrait pas dans la boĂ®te. Effectivement, je venais de recevoir des Éditions Nestiveqnen les exemplaires d’auteur de mon premier texte de fiction publiĂ©.
Émotions...
Les uchronies, ainsi que les prĂ©sente l’anthologiste AndrĂ©-François Ruaud, ces sont ces « histoires alternatives », des utopies temporelles. Treize auteurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  ce qu’aurait pu ĂŞtre l’Histoire Ă  partir d’un point de divergence, un Ă©vĂ©nement qui ne s’est pas rĂ©alisĂ© mais qui aurait pu l’être.
Et si, et si...
  • et si, en l’an 500 de notre ère, l’Égypte des Pharaons avait pu maintenir sa puissance en faisant alliance avec les autres peuples de la MĂ©diterranĂ©e contre Rome ? (« Tels le Jonc et l’Abeille », P.J.G. Mergey) ;
  • et si, en 1618, dans une contrĂ©e perdue d’Autriche, un paysan avait recueilli un ĂŞtre Ă©trange, venu d’on ne sait oĂą, et ayant la curieuse propriĂ©tĂ© de transpirer un gaz hilarant, pour le prĂ©senter Ă  son prince ? (« Quelques Ă©pluchures de politique », Roland Fuentès) ;
  • et si, en 1748, les grands savants, artistes et aventuriers d’Europe s’étaient rĂ©unis Ă  la cour du roi FrĂ©dĂ©ric II pour mettre leurs talents en commun afin de tenter de crĂ©er le nouvel Adam ? (« La VĂ©nus anatomique », Xavier MaumĂ©jean) ;
  • et si, en 1793, les Anglais avaient fait alliance avec des crĂ©atures surnaturelles pour Ă©touffer la jeune RĂ©publique française ? (« Comment Gaby dĂ©livra La Caroline avec l’aide du Triton Garglogote », Marie-Pierre Najman) ;
  • et si, en 1796, le jeune gĂ©nĂ©ral Bonaparte s’était entourĂ© de nouvelles machines de guerre lors de ses conquĂŞtes transalpines ? (« La Rose blanche de Bonaparte », Franco Ricciardiello, traduit par Éric Vial) ;
  • et si, en 1909, une sociĂ©tĂ© de dirigeables, qui avait su gagner sa puissance grâce Ă  une nouvelle source Ă©nergĂ©tique, s’intĂ©ressait de trop près aux travaux prĂ©sentĂ©s Ă  Paris par les plus grands savants du monde entier ? (« Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », Jean-Jacques Girardot & Fabrice MĂ©reste) ;
  • et si, en 1914, Pierre Curie, rescapĂ© d’un accident qui aurait dĂ» le tuer, avait conçu, avec l’aide d’autres savants, une arme formidable pour alerter l’opinion internationale de la catastrophe que serait une guerre mondiale ? (« Pour l’exemple », Jean-Baptiste Capdeboscq) ;
  • et si, en 1920, la France avait pu disposer d’une Ă©nergie de pile Ă  hydrogène et que la Grande Guerre avait dĂ©butĂ© avec quelques annĂ©es de retard ? (« Der des ders », Jean-Jacques RĂ©gnier) ;
  • et si, en 1940, au Mexique, le savoir des Aztèques et les connaissances naissantes en biologie molĂ©culaire avaient pu tenter de ramener Ă  la vie LĂ©on Trotski victime d’un attentat ? (« Le MausolĂ©e de chair », Jonas Lenn) ;
  • et si, en 1968, le monde Ă©tait devenu le terrain d’une guerre entre humains et loups-garous Ă  la suite de la dispersion d’un virus mutagène par l’armĂ©e nazie quelques 23 ans plus tĂ´t ? (« Lupina satanica », RaphaĂ«l Colson) ;
  • et si, en 1993, une grenouille bioamĂ©liorĂ©e pouvait Ă©crire des romans populaires, parler et penser comme un ĂŞtre humain ? (« Neurotwistin’ », Laurent Queyssi) ;
  • et si, en 2121, au large d’Uranus, les armĂ©es rĂ©publicaines de la Terre et des Colonies ÉmancipĂ©es, hĂ©ritières de ceux qui firent tomber l’Empire que Bonaparte avait sĂ» maintenir pendant plus de deux siècles après sa conquĂŞte de la terre des Pyramides, devaient livrer bataille Ă  la puissante flotte des Ramessides, ces extraterrestres qui furent considĂ©rĂ©s par des dieux sous l’Égypte des Pharaons ? (« La StratĂ©gie Alexandre », Ugo Bellagamba).
En plus, la couverture de Formosa est très jolie :
Alors, qu’attendez-vous pour courir l’acheter ?!
PassĂ©s recomposĂ©s, anthologie uchronique dirigĂ©e par AndrĂ©-François Ruaud, collection Science Fantasy, Nestiveqnen Éditions, septembre 2003, ISBN : 2-910899-80-2, 17,70 euros (prix conseillĂ©).


Mardi, le 12 aoűt 2003
Ah, vie au calme, de vendredi Ă  lundi...
Week-end en Ardèche avec mon ami stéphanois Jean-Jacques Girardot. Nous avons travaillé sur une nouvelle steampunk qui sera la suite de celle à paraître à la mi-septembre dans l’anthologie Passés recomposés des éditions Nestiveqnen.
En fait, Ă©crire une histoire d’uchronie (ou encore : « qu’aurait Ă©tĂ© le passĂ© si quelques Ă©vĂ©nements s’étaient produits diffĂ©remment ? ») demande Ă©normĂ©ment de travail de recherche. Et lĂ , Jean-Jacques a fait très fort puisqu’il avait tĂ©lĂ©chargĂ© quelques sites intĂ©ressants les jours prĂ©cĂ©dents et mis tout ça sur une grosse machine.
Arrivés dans ce petit coin perdu à la fraîcheur agréable (Lyon était une ville étouffante, ces jours-ci), nous avons pu mettre nos ordinateurs en réseau et travailler sur notre petit web local, après que Jean-Jacques a installé un outil de recherche adapté pour tirer au mieux parti des données recueillies.
Au final, nous n’avons pas fait beaucoup de balades dans la forêt (ils ne sont pas très sportifs, mes copains), pas encore écrit une ligne du texte mais l’histoire prend forme petit à petit, l’univers s’enrichit, la gestation est longue mais nous promet un beau bébé...
Donc un week-end vraiment agréable où nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Jacques, ce qui m’a donné l’occasion de préparer à nouveau une charlotte aux poires (recette décrite en post du 27/07/2003).
Bon, tout ça m’a un peu fait oublier mes problèmes divers Ă  Lyon (l’appartement Ă  faire visiter, les plombiers, le copain en hĂ´pital psychiatrique), au boulot (les travaux de recherche Ă  terminer avec mon Ă©quipe de Lyon, les nouveaux cours Ă  prĂ©parer Ă  Saint-Étienne), Ă  Saint-Étienne (le parquet Ă  refaire dans mon nouvel appartement, le dĂ©mĂ©nagement)... auxquels se sont rajoutĂ©s dernièrement des problèmes de santĂ© (je ne pense pas que ce soit grave, mais un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste n’a su me dire de quel mal curieux je souffrais, aussi m’a-t-il dirigĂ© vers un spĂ©cialiste que je dois voir cet après-midi).
Enfin, rien de bien mĂ©chant, tout se gère petit Ă  petit, et je pense que tous ces petits soucis seront rĂ©glĂ©s Ă  la fin du mois, date Ă  laquelle je m’installerai pour de bon dans mon chez-moi, Ă  Saint-Étienne...


Dimanche, le 6 avril 2003
Avis de nettoyage de printemps
Ça y est, j’ai fait le mĂ©nage : les derniers posts de "Singuliers" sont bien rangĂ©s, classĂ©s par thème et par date.
Je me suis rendu compte que la nouvelle Cellulaire sans en avoir l’air Ă©tait difficile Ă  lire pour ceux qui ne consultaient pas rĂ©gulièrement mon avirtuel. Par consĂ©quent, j’ai mis tous les Ă©pisodes Ă  la suite dans les textes en ligne. Et j’en ai profitĂ© pour mettre en ligne un autre texte : L’homme sans sourire, Ă©crit Ă  Paris, en 1999, une nouvelle fantastique que l’on peut aussi retrouver sur mon site auprès de la Gang.
Bonne lecture !


Jeudi, le 3 avril 2003
Avis de retour à l’anormal
Voilà, c’est la fin de l’histoire de Cellulaire sans en avoir l’air.
Que peut-on dĂ©duire de ce petit texte ?
Que je connais un peu le quartier chinois parisien. Oui. Que je suis allergique aux téléphones portables. Aussi. Et que j’écris des textes qui ne sont pas publiés. Certes.
Bon, en tout cas, poster des bouts de cette nouvelle m’a permis de ne pas me lâcher sur mon blog. Comme tout le monde, j’aurais eu tendance Ă  laisser mon naturel agir, Ă  en vouloir au monde et joindre ma voix Ă  la sĂ©rie des "putain-ils-sont-vraiment-trop-cons-de-faire-la-guerre", Ă  en vouloir Ă  notre État bien-aimĂ© qui profite du contexte international pour supprimer des postes Ă  l’éducation nationale au profit des ministères de la DĂ©fense, de l’IntĂ©rieur et de la Justice, bref, Ă  en vouloir aussi Ă  toutes ces petits problèmes du quotidien qui nous gâchent un peu la vie (le moniteur de mon ordinateur qui grille, la grève des transports en commun, la grève du restaurant du personnel...) mais non, sans dire que tout va bien, ne disons pas que tout va mal.
Non, je ne suis pas de ceux qui chroniquent avec humour et/ou cynisme l’actualité, d’autres ont davantage de talent que moi pour le faire.
Non, j’aurais pu parler de quelques films que j’ai vus dernièrement (par exemple Adaptation de Spike Jonze), de quelques livres lus (comme Eternity Epress de Jean-Michel Truong), mais non, rien.
Explication : j’ai trouvĂ© une manière gĂ©niale d’utiliser toutes les feuilles qui encombrent mon appartement (mes brouillons de thèse, d’articles scientifiques et de textes de science-fiction). Je fais des marionnettes en papier mâchĂ©. Et des marionnettes locales, bien sĂ»r, un vĂ©ritable théâtre de Guignol.
Oui, j’ai laissé un peu tomber l’écriture (du moins de mon blog) pour concevoir des personnages de marionnettes.
Tiens, dans la sĂ©rie des coĂŻncidences amusantes, en voici une concernant le film Adaptation. Dans ce film, Jonze parle d’un scĂ©nariste (jouĂ© par Nicolas Cage) et des problèmes de la crĂ©ation littĂ©raire. Or il se trouve que ce scĂ©nariste a notamment participĂ© Ă  l’écriture de Dans la peau de John Malkovich (un autre film rĂ©alisĂ© par Spike Jonze). Oui, fiction et rĂ©alitĂ© sont bien mĂ©langĂ©es. Et quelle est la profession du personnage du film Dans la peau de John Malkovich ?
Marionnettiste de rue, tiens donc...


Samedi, le 1er mars 2003
À vitesse de croisière...
Lorsque j’ai commencé ce weblog, je postais un message par jour. Assez vite, je me suis rendu compte qu’il n’était pas évident de parler de quelque chose de pertinent aussi fréquemment. Aussi, à défaut de trouver un message présentant un quelconque intérêt pour les lecteurs qui arrivent ici, je préfère me taire et restreindre mes messages à un rythme hebdomadaire...
J’ai ainsi volontairement choisi de parler sur « Singuliers»  de petites anecdotes personnelles (en Ă©vitant de trop m’étendre sur mon boulot), d’élĂ©ments culturels (en privilĂ©giant les "petits" Ă©vĂ©nements qui m’ont intĂ©ressĂ©) ou sociaux (occultant volontairement les thèmes dont vous entendez parler Ă  longueur de journĂ©e), voire de profiter de cet espace pour indiquer, Ă  l’occasion, des recettes de cuisine.
C’est un fait, j’aime bien parler de ces petits riens qui peuvent mettre le cœur en joie.
Par exemple, ce matin, j’ai voulu cuisiner un gâteau aux pruneaux. Dans la recette, il Ă©tait indiquĂ© qu’il fallait prendre 10 gros pruneaux, or j’avais dĂ©jĂ  commencĂ© un sachet de 250 g de gros pruneaux d’Agen (dĂ©noyautĂ©s) et pensais qu’il ne m’en restait pas assez. J’ai versĂ© le contenu du sachet dans une assiette, comptĂ©, il y en avait 10 tout pile. Parfait.
Ensuite, je suis allĂ© faire mes courses, et j’ai dĂ©couvert le shampooing que je recherchais depuis longtemps dans une multitude de magasins Ă©tait prĂ©sent en rayon. Avez-vous remarquĂ© que dans les grandes surfaces, il y a des rayons entiers destinĂ©s aux shampooings et après-shampooings ? Oui, il y en a avec toutes les subtilitĂ©s possibles, pour des cheveux colorĂ©s, cassants, gras, Ă  la camomille pour les cheveux blonds, Ă  usage frĂ©quent, pour un dĂ©mĂŞlage facile, pour Ă©viter les fourches, antipelliculaires... Mais si certains shampooings sont explicitement destinĂ©s Ă  des cheveux fĂ©minins, la mixitĂ© du produit est bien souvent masquĂ©. Moi, j’en voulais un "pour homme". Pas compliquĂ©, non ? Il faut croire que si. Combien de fois ai-je Ă©tĂ© dans ces rayons, vĂ©ritablement perdu par toutes les marques et les diverses spĂ©cificitĂ©s ? Combien de fois suis-je reparti dĂ©pitĂ© de ces rayons en me disant que les shampooings "pour homme" ne devaient plus exister et que la seule coupe autorisĂ©e en ces temps d’après-Barthez Ă©tait la "boule Ă  (et 1 et 2 et 3) zĂ©ro" ? Mais non, finalement, j’ai trouvĂ©, sur le rayon du bas, complètement coincĂ©, quelques shampooings destinĂ© Ă  des cheveux masculins. Ă” joie !
Puis, un peu plus loin, j’ai remarqué que deux produits que j’allais de toute manière acheter (car notés sur ma liste de courses) étaient en promotion. Coup de bol.
Enfin, plus tard, lorsque je suis allĂ© Ă  la Fnac Bellecour, j’ai trouvĂ© le recueil la CitĂ© du Soleil du frangin Ugo. GĂ©nial !
Il y a des jours comme ça ou tout va bien.
Merci la vie.


Mardi, le 19 novembre 2002
Avyrel Sifranc (et trois sous...)
Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry, publié dans la collection "Lune d’Encres" de Denoël (Paris).
Francis est un auteur de science-fiction, mais pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a écrit de nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un "guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, éditeur de la revue CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un véritable homme-orchestre...
Ce qui le caractĂ©rise ? Pour avoir un peu discutĂ© avec lui, je dirai : l’identitĂ© d’artiste. Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le dĂ©teste, mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas inaperçu : c’est un colosse habillĂ© de noir, longs cheveux bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant Ă  ses propos, il masque une grande sensibilitĂ© par des avis provocants et des prises de position jusqu’au-boutistes.
Voilà pour le personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant figure de quête de soi, avec un humour proche du "grand" Desproges.
Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure coïncidence.
Un texte décalé, désopilant, délicieux.

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Impressions à la première personne.
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>>> Travaux d’écriture
Au sujet de l’art d’écrire, que ce soit sous forme romanesque, documentaire ou émotionnelle. Travaux personnels d’écriture en cours. Réflexions d’amis auteurs.
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>>> Vie professionnelle
Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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