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Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque « Avis singuliers ») et mon deuxième billet concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection, compositeur, multi-instrumentiste...) Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation : soutenez son beau projet, il en a vraiment besoin, en allant voir ici et en renvoyant le formulaire .
Merci à vous !


Samedi, le 30 mai 2009
Article supprimé
(...)


Mercredi, le 22 avril 2009
Article suppimé
(...)


Samedi, le 5 juillet 2008
L’heureux tour / le retour
Ça y est, c’est officiel : fin août, au retour de Nyons où se déroulera la convention nationale de science-fiction, je devrai quitter mon appartement de Saint-Étienne. Une page sera tournée. Ou plutôt qu’une page, il s’agit d’une boucle qui sera à nouveau bouclée, de l’accomplissement d’un demi-tour permettant de faire tour complet... et donc, d’un « retour ».
Grâce aux archives de ce blogue, je découvre qu’il s’agit d’une drôle de réponse à la vie que j’avais vécue il y a presque cinq ans de cela...
Je ne suis pas vraiment triste, oh non, car si je quitte – sans vraiment la quitter – cette préfecture de la Loire où je vais continuer à aller régulièrement pour mon travail, c’est pour pouvoir vivre avec la femme de ma vie dans un appartement (encore à trouver) situé dans l’un des arrondissements de la préfecture du Rhône.
Lyon est une ville que j’adore, qui m’est chère pour de multiples raisons, la ville dans laquelle j’avais déjà vécu à deux occasions, la première fois pour débuter la partie la plus intéressante de mes études, loin de mes parents, et la seconde pour y préparer et soutenir une thèse de doctorat. Six ans de ma vie.
Lyon, où je me trouvais encore il y a deux jours, à l’occasion du bref passage de ma belle-sœur, elle que je ne vois plus guère puisque, avec mon frère, ils se sont installés au Canada.
métro Guillotière, à Lyon
Ma vie va donc prendre un nouveau tour, un heureux tour, avec sans doute moins de temps pour faire de la sculpture, mais beaucoup plus à passer dans les transports en commun, ce qui va me donner l’occasion de pouvoir reprendre l’écriture, moi qui — inspiré par ma belle — porte depuis quelque temps l’envie de coucher sur papier des nouveaux textes de fiction.
Alors, hier, j’ai pris quelques heures pour terminer la sculpture en argile qui traînait depuis trop longtemps, elle a besoin de l’été pour sécher afin de pouvoir être cuite avant le déménagement.


Mardi, le 1er janvier 2008
Puisqu’une image...
...vaut mieux qu’un long discours :
Bonne année 2008, et meilleurs voeux !


Jeudi, le 25 octobre 2007
Pli, noeud, graphe, lien...
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais tous mes centres d’intérêt – aussi diversifiés soient-ils – me dirigent, que je le veuille ou non, vers une thématique commune.
En sculpture, après m’être intéressé au modelage et à la taille directe, je continue mon travail sur les formes et les couleurs avec un épisode sur les pliages, et leurs expressions magnifiées qu’est l’origami.
Mes 100 premières grues en origami
En arts graphiques, et cela depuis quelque temps maintenant, je travaille sur les ambigrammes, ces textes dont la calligraphie étrange cache des propriétés de symétrie.
Pour l’une de mes activités sportives favorites, la pratique de la plongée sous-marine, lorsque nous ne nous entraînons pas dans la piscine, nous voyons – en plus des consignes de sécurité, des aspects liés au matériel et à l’orientation – comment réaliser des nœuds marins, essentiels pour attacher une partie du matériel de plongée ou pour la navigation en bateau.
Il est étonnant de voir que ces trois domaines, abordés de façon ludique en ce qui me concerne, sont grandement étudiés et théorisés, et j’ai du mal à employer ces derniers sous forme purement artistique ou pratique en essayant d’ignorer tous les modèles mathématiques qui se trouvent derrière.
Dans mon travail de recherche, je suis amené à manipuler des graphes pour de multiples raisons, des propriétés de voisinage, des histoires de distance ou certaines formes de représentation.
Ainsi, dans la « vraie vie », tout comme dans mes textes de fiction, je suis amené à assembler des concepts qui semblent n’avoir aucun point commun, à les replier, à les nouer, à les assembler, à les lier...
Avec un peu d’espoir et de chance, j’espère bien aboutir un jour à une forme artistique ou intellectuelle qui puisse avoir quelque intérêt, dans quelque domaine que ce soit... une petite clé ouvrant l’une des portes parmi la multitude constituant l’énigme de l’univers...


Mercredi, le 3 octobre 2007
Dessin, sculpture et mauvais jeu de mots
Reprise de l’atelier d’arts plastiques, hier soir. Les habitués, quelques nouveaux, discussions sur les projets à venir, le matériel à acheter, les techniques qui seront étudiées ; de fait, je suis un des rares à réellement travailler.
Je présente à Laurent – l’artiste qui anime l’atelier – l’ambigramme que j’ai dessiné à partir de son nom (voir ici), dessin qui a l’heur de lui plaire et de l’intriguer. Il a envie d’essayer d’en faire un avec son seul prénom. Je lui montre aussi l’ambigramme de mon pseudo sous style « tribal » (voir ) et lui fait savoir que je compte l’adapter pour me le faire tatouer. (À ce propos, j’ai vu mon médecin, il n’y a a priori aucune contre-indication pour un tatouage, à part quelques rares allergies recensées, l’essentiel étant de ne pas faire de tatouages temporaires, surtout en noir, ce qui ne sera pas le cas). Laurent me déconseille d’employer un tel motif, ou du moins de davantage le travailler (il ne faut pas oublier qu’il a là un caractère définitif !) ; le tatouage devant avoir un squelette avec une structure plus précise que les petits « bidules » que j’ai dessinés un peu partout, lors de mes premiers pas dans ce mode graphique. Pas faux. L’ami Laurent est toujours de bon conseil...
Allez, au travail ! Avec ma massette et un ciseau, ainsi qu’une grosse lime, je dégrossis la pierre pour transformer le bloc de stéatite en un majestueux voilier. Puis je ponce l’élément qui deviendra la voile et passe la pierre polie sous l’eau afin de révéler la couleur que l’on retrouvera une fois la pièce terminée.
Laurent : « Ah oui, c’est un très joli vert veiné... »
Et moi, de répondre : « Tu veux dire... comme la tisane ? »


Dimanche, le 30 septembre 2007
Trouble d’un tribal tattoo
Hier matin, je me suis rendu à un club de gym pour ma petite séance de remise en forme bihebdomadaire. Comme je me sentais confiant, j’ai chargé ma barre avec davantage de poids que d’ordinaire. Sous l’effort, mes muscles ont bien réagi, j’ai simplement un peu plus transpiré que d’habitude.
Je n’ai rien des brutes actuellement mises à l’honneur par les médias à l’occasion de la coupe du monde de rugby, mais une activité physique est nécessaire et le cours de « body pump » que je suis régulièrement est un sport que j’apprécie vraiment (le cadre du club est agréable, la musique entraînante, les entraîneurs professionnels et plein d’humour, avec une super ambiance ; rien à voir avec le fait de pousser de la fonte dans un salle de musculation, activité que je trouve ennuyeuse au possible), c’est un sport complet (nous travaillons presque tous les groupes musculaires, et c’est assez cardio-training), et puis, bien entendu, cela permet de garder un corps que nous n’avons pas trop honte d’exposer au regard des autres à la piscine ou en bord de mer.
Ensuite, je me suis rendu à la bibliothèque universitaire où sont encore exposées mes sculptures. Pendant que le personnel de la BU cherchait les clés permettant d’ouvrir les vitrines, j’ai feuilleté les dernières acquisitions, en particulier un livre illustré sur Lyon entre 1800 et 1914 (mmm... pourquoi ne pas situer là-bas la suite de la nouvelle steampunk que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot ?) et un bouquin sur le tatouage.
C’est alors qu’une idée m’est venue... Les tatouages, finalement, forment des motifs très esthétiques quand ils ne se limitent pas à du vilain figuratif approximatif ou à des textes codés de gangs ou d’ex-taulards. Je suis assez séduit par les motifs aux courbes étranges du style « tribal », ces graphismes en lignes épaisses inspirés des tatouages des cultures polynésiennes. J’étais là, patientant avec ce livre sur le tatouage, tournant devant la vitrine présentant mes sculptures, et j’ai revu, auprès de chacune de mes œuvres, l’étiquette indiquant le nom de la pièce, l’adresse de mon site Web et l’ambigramme de mon nom d’artiste. Je me suis alors dit : « Pourquoi ne ferais-je pas un ambigramme de mon nom de type tribal ? »
Eh bien voilà, c’est chose faite, avec le dessin d’un livre stylisé :
Méreste, ambigramme de type tribal

Je vais encore me renseigner auprès du médecin pour savoir si cela ne m’est pas contre-indiqué (comme j’ai une peau très sensible au soleil, un tatouage ne risque-t-il pas d’avoir d’effets néfastes ?) et auprès d’un tatoueur (pour savoir si un tel motif est réalisable, et combien cela me coûterait). Si tous les feux sont au vert, je vais sans doute me décider à adopter ce tatouage sur mon épaule.


Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain britannique David Lodge. Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de L’auteur ! L’auteur !, sa biographie romancée d’Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman, un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant du même sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne l’histoire de l’écriture du Nom du la rose d’Umberto Eco (roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit qui continue de faire le délice des intellectuels, a rendu un hommage appuyé à Conan Doyle – dont l’œuvre a connu et connaît encore un incontestable succès populaire – à travers son héros détective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de Baskerville », comme le fameux chien). Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi l’histoire devait-elle se dérouler au cours du XIVe siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage les XIIe et XIIe siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un effet du roman (un cadavre retrouvé la tête enfoncée dans du sang de cochon – en référence à l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison, il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer, et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans Dans les coulisses du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :

En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ; toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.

Avec mon ami auteur Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle intitulée « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... » (parue en 2003 dans l’anthologie Passés recomposés, sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spécialisés en hard science-fiction, je n’imaginais pas que ma collaboration avec Jean-Jacques Girardot se jouerait sur le registre du steampunk, cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme steam au lieu du cyber de cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie uchronique, et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel (ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables ABC décrite par Rudyard Kipling – le célébrissime auteur du Livre de la jungle (1894) – dans ses nouvelles « As Easy as ABC » ou « With the Night Mail », mais aussi désirait employer un personnage de fiction inventé par sir Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du Monde perdu, un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui, je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme des bonbons acidulés, et – de mon côté – j’ai fait des recherches sur la période du début du XXe siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une contrainte de date, après l’Exposition universelle de Paris de 1889. Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger et du journaliste Malone (au cours du Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle exposition à Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu à Seattle). Le contexte politique trouble à la veille de la Grande Guerre (au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies) que connaissait l’année 1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des conséquences de la divergence uchronique que nous avions située quelques années plus tôt. Clin d’œil à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars où étaient consignés tous les savants). Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue. C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de création littéraire sous forme papier dans « Le steampunk, une machine littéraire à recycler le passé », parue dans La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction, Actes du Colloque, Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel, Revue Cycnos, Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005 (en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement sous forme électronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer : il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent... C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant les genres de la science-fiction, de l’espionnage et du thriller, un texte qui va de la hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de ce site Web.


Jeudi, le 13 septembre 2007
La double double-vie de Fabrice M.
L’excellent et regretté Polonais Krzysztof Kieślowski avait réalisé, en 1991, un film étonnant : la Double Vie de Véronique. Dans ce petit bijou cinématographique, une femme, après la mort de son impossible double, voyait sa vie curieusement changer...
En ce qui me concerne, j’ai deux doubles vies : une d’enseignant/chercheur qui m’occupe durant une bonne partie de la période diurne des jours ouvrables (et bien souvent davantage) où je suis le « docteur Fab M. », et une autre d’auteur/sculpteur – que j’exerce le reste du temps – sous le pseudonyme de Mister « F. Méreste ».
Parfois, ces deux vies se mêlent. Hier matin, avant de coiffer ma casquette de prof et de passer la journée à participer à des jurys de soutenance de stage ou à donner des cours, j’étais devant l’ordinateur afin de concevoir l’affiche annonçant la prochaine exposition d’arts plastiques de mes collègues et moi-même (cela se passera à l’atrium de la Bibliothèque universitaire du site de Tréfilerie « Droit, Lettres », à Saint-Étienne, du 13 au 28 septembre 2007, voir ici). Et tout à l’heure, je vais installer cette expo avant de retourner bosser « pour de vrai » à mon labo.
Samedi, cette fois en tant qu’auteur, j’irai à Lyon pour participer au Lyonnacolo, une soirée-débat avec quelques auteurs et animateurs du petit monde science-fictif de France et d’Italie, un événement organisé par les Lyonnes de la SF.
Bref, je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer...
Enfin, petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus indiquer directement mon pseudonyme sur les étiquettes des œuvres plastiques que je vais exposer. Désormais, seuls seront présents le nom de la sculpture, l’URL permettant d’accéder à ce site Web et, en guise de signature, le nouvel ambigramme de mon nom d’artiste :
Méreste, l’ambigramme me servant désormais de signature




Samedi, le 1er septembre 2007
Sept moins un : la gourmandise
Et m... !
Hier, après une consultation chez mon médecin, j’ai tiré un peu la tronche. En effet, l’interprétation des résultats de ma dernière analyse biologique est sans appel : j’ai trop de « mauvais cholestérol ».
Je ne suis pas du genre à faire des excès de sucre et de graisse, mais il est vrai que je ne me prive pas vraiment pour autant. Seulement les gènes, on ne les choisit pas, et je suis bien le fils de ma mère qui, connaissant le même type de problème, m’avait demandé de faire un test...
Eh bien, il va falloir que je surveille de près mon alimentation et que je prenne des médicaments. Soit. Effets secondaires annoncés : douleurs musculaires. Ah, pas glop.
Alors, en rentrant chez moi, et en prévision de la diminution du budget « nourriture », j’ai fait un tour sur Internet et je me suis acheté un nouveau joujou sur un site marchand de matériel électronique : une tablette graphique. Ne vous étonnez donc pas si je présente encore ici dans les jours prochains des ambigrammes ou des dessins...
Bon, puisque je n’ai plus droit à la gourmandise, il me reste toujours la paresse (pas terrible : je suis incapable de rester des heures dans mon lit), la luxure (pour cela, il faudrait que je me trouve à nouveau une copine), l’avarice (alors que je me moque pas mal de l’argent et que je le dépense tant que j’en ai), la colère (impossible, je suis un type super zen), l’envie (pas possible non plus, je ne suis pas du genre à jalouser les autres) et l’orgueil (ça, à la rigueur, pourquoi pas ?)


Dimanche, le 5 août 2007
Pourquoi « blogue à desseins » ?
Bien entendu, pour le jeu de mots entre « blogue » (l’aphérèse de web log) et « bloc à dessins ».
Mais, si cela concerne des petits bouts de textes, pourquoi pas plutôt « blogue-notes » dans ce cas ?
Parce que je ne me déplace presque jamais sans un carnet (celui qui est d’ailleurs scanné sur les pages de ce site) qui me sert à la fois à prendre des notes, à réaliser des croquis, ou de to do list.
Et pourquoi « dessein » alors ?
Selon la définition du Petit Robert :
Littér. Idée que l’on forme d’exécuter qqch. ⇒ but, détermination, intention, objet, projet, propos, résolution, visée, volonté, vue. Concevoir, réaliser, accomplir un dessein. Avoir des desseins secrets. Nourrir de noirs, de coupables desseins. Grands, vastes desseins.
Former le dessein de (et inf.). – Avoir des desseins sur (qqn ou qqch.) : avoir des projets concernant (qqn ou qqch.).
Loc. adv. À DESSEIN : intentionnellement, de propos délibéré.

Donc, en résumé, il s’agit d’un weblog où je rédige des propos (dé)libérés sur ma vision du monde ainsi que sur mes principaux centres d’intérêts que sont l’écriture et les arts.
Pour en revenir au dessin (sans e), justement, je m’intéresse depuis peu à une forme graphique originale : les « ambigrammes »
Il s’agit de textes qui peuvent se lire suivant certaines transformations (par exemple par une rotation de 180°). Je me suis ainsi amusé à faire un ambigramme sur mon propre nom et je suis arrivé à ceci, sans ou avec un petit effet de décoration :


Joli, non ? Y arriveriez-vous avec votre propre nom ?
Alors à bientôt, et prenez soin de vous.
Pour ma part, dans 24 heures, je serai près d’arriver dans les tropiques afin de passer deux semaines à faire de la plongée sous-marine...


Lundi, le 1er janvier 2007
Bonne année !
J’espère que vous avez bien fini 2006 (avec toutes les fêtes religieuses ou non) et bien démarré 2007.
En ce qui me concerne, j’ai fait très fort parce que j’ai commencé l’année en occupant ma journée avec la partie la plus sympa de mon job qui me rapporte des sous (parce que je serais mort depuis longtemps si je ne devais vivre que de mes droits d’auteur ou des ventes de mes sculptures). Oui, depuis 11h00 du matin, et malgré une très courte nuit, je fais de la recherche scientifique.
Ces dernières années, je ne m’avais pu que trop peu me consacrer à cette activité, débordé par mes responsabilités administratives ou autres liées à ma fonction, mais là, cette nouvelle collaboration scientifique avec un chercheur japonais est vraiment des plus stimulantes. En plus, à la clé, il y a peut-être un voyage en Californie pour présenter notre travail...
Sinon, parmi les bonnes résolutions prises, je vais essayer de ne plus mettre de sucre dans mon thé (on m’a offert un guide du « Théophile », vraiment excellent !), je vais manger un peu plus léger et bio, je vais continuer à aller régulièrement à la salle de sport (et tenter de retourner à la piscine), je vais débuter et poursuivre mes projets d’écriture (des nouvelles et un roman), et enfin je souhaite diversifier mes créations dans le domaine de la sculpture. Voilà, on y croit. L’année 2006 était vraiment mal partie (ma petite amie d’alors m’avait quitté juste après le Réveillon que nous avions passé ensemble) et a connu des hauts, certes, mais quand même pas mal de bas, et donc je suis assez confiant en l’avenir et aux changements qui se préparent. À part ceux-là, bien entendu...


Mercredi, le 15 novembre 2006
Top chrono, boulot, c’en est fini du dodo !
Le chrono est lancé. Dans un mois, ce sera mon anniversaire, et d’ici là j’aurai envoyé le tapuscrit de mon roman à un éditeur (au futur antérieur, pas au conditionnel, je ne me laisse pas d’échappatoire).
Parce que, il faut se le dire, je vieillis. Si, si. La gentille dame qui organisait les ateliers d’écriture auxquels je participais il y a deux-trois ans ne m’avait pas reconnu, du moins pas avant que je n’ôte mes lunettes de soleil (qu’elle avait d’ailleurs dans les yeux... le soleil, pas les lunettes !).
Samedi dernier, au salon du livre de Lyon, j’ai eu l’occasion de revoir Sire Cédric, auteur aussi sympathique que ses textes fantastiques sont horrifiques, rencontré lui aussi il y a trois ans de cela lors d’une convention de science-fiction. Entre temps, le garçon a publié d’intéressants recueil et roman fantastiques et prend l’apparence d’un vampire lorsqu’il dédicace ses écrits.
Enfin, après ce passage décisif à la Poste, l’esprit libéré de mon roman, pas de temps pour le baby blues : les projets ne manquent pas. Avec mon compère Jean-Jacques, nous reprendrons la suite des aventures du professeur Challenger dans l’univers steampunk que nous avions élaboré dans « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », notre première nouvelle en commun parue il y a – là aussi ! – trois ans.


Dimanche, le 1er janvier 2006
Euh... Bonne année !
Deux mille cinq est morte.
C’était une année que j’aimais bien, une année où j’ai fait pas mal de choses intéressantes, de bonnes rencontres, des expositions de mes créations en terre cuite, une année où j’ai vécu de très bons moments...
Quelques regrets, bien sûr, comme ne pas avoir assez avancé au niveau de l’écriture, mon roman ayant dû à nouveau hiberner avec la fièvre de boulot connue à la fin de l’année. À ajouter aux éléments négatifs, je n’ai toujours pas ajouté les archives de mes anciens weblogs à ce site et je n’ai pas encore mis en place d’exposition virtuelle de mes sculptures digne de ce nom. Mais ça va venir. Rapidement. En tout cas, je l’espère.
C’est le moment de prendre des bonnes résolutions. Me remettre sérieusement à terminer la réécriture de mon roman, trouver un éditeur, me lancer dans de nouveaux textes.
Je vous souhaite une bonne année, avec santé (on ne se rend compte de son importance que quand on ne l’a plus), amour et réalisation des projets qui vous tiennent à cœur...


Dimanche, le 29 mai 2005
Rouget de Lisle vainqueur de Beethoven
Ce dimanche, après être allé faire mon devoir électoral, j’ai vu le troisième épisode de Star Wars. Très chouette film, mon préféré de la nouvelle trilogie, assurant avec brio la transition entre les deux premiers épisodes et les anciens. Dans la salle, des papas un peu plus âgés que moi étaient accompagnés de leurs rejetons et leur expliquaient le pourquoi du comment de la saga qu’ils avaient vu quand ils avaient le même âge qu’eux, jolie transmission de savoir à la sauce culture pop.
Une horrible découverte, cependant. Jamais je n’ai vu autant d’adolescents... et ces derniers sont épouvantablement gros ! Non, mais c’est dingue : les ados de la nouvelle génération sont obèses ! Et ça va s’acheter des paquets de pop-corn maxi avec des grands verres de soda super sucré. Argh... Mes futurs étudiants ressembleront donc à ça dans quelques années ? Il y a de quoi avoir peur !
Et dans la série lamentable, les premières estimations donnent le « non » largement vainqueur. M.... ! Non, je n’ai pas lu le traité dans son intégralité, j’aurais été bien incapable de saisir la portée des divers articles, mais je m’en suis fait expliquer certains points par une juriste de confiance qui m’a conforté dans mon idée initiale de voter « oui ». Bon, puisque c’est joué, alors c’est « non », quel plan B va se préparer pour la France et pour l’Europe ? Vous y croyez, vous, à une renégociation menée entre, d’un côté, une union contre nature entre les divers partis des extrêmes et les branches dissidentes des partis de droite et de gauche, et, de l’autre, le reste de l’Union européenne ? D’autant que dans ces autres pays, qui seront nos interlocuteurs ? Tout prête à croire que la droite passera chez nos voisins. Chers compatriotes, voilà une bien curieuse manière de préparer une Europe sociale...
Enfin, ce qui m’ennuie tout autant que l’avenir dans notre vraie vie est que le roman sur lequel je travaillais – et que je laissais en stand-by depuis quelque temps – décrivait un futur proche avec une France clairement européenne et une Union européenne fédérant de manière forte les nations de notre bon vieux continent. Ben, du coup, il va falloir que je change plein de choses. Les élections auront au moins eu pour effet de me motiver pour me remettre à écrire.


Samedi, le 28 août 2004
Il faudrait que...
Il faudrait que je remette de l’ordre dans ce blog, ne garder dans la page principale que les posts du mois en cours, mettre dans les archives les autres, les trier par date et par thème.
Il faudrait que je termine de corriger le site web qui doit être mis en ligne à la fin du mois, mais nous ne sommes que le 28, et août à 31 jours, et je suis bien incapable, en ce moment, de parvenir à finaliser les choses avant la dernière minute.
Il faudrait que je termine de préparer mes nouveaux cours. Ce serait bien, ne plus avoir grand chose à faire en enseignement, j’aurais davantage de temps à consacrer à la recherche.
Il faudrait que je me remette sérieusement à écrire. Et corriger mon roman. Et l’envoyer à un éditeur.
Il faudrait que je termine les livres que l’on m’a prêté.
Il faudrait que je lise les livres que je me suis acheté. La pile de mes « livres à lire » commence à être dangereusement grande. Je ne veux pas être de ceux qui achètent des livres tout en sachant qu’ils n’auront jamais assez de temps dans une vie pour tout lire. Et même s’ils étaient éternels, cela ne changerait rien, car ils achètent de manière compulsive de nouveaux ouvrages à chaque fois qu’ils passent devant une librairie ou un bouquiniste. J’aimerais pouvoir mourir après avoir lu l’ultime page du livre qui m’attendait, oui, j’aimerais fermer une dernière fois les yeux en me disant qu’il est temps, et que tout en sachant qu’il me resterait encore plein de choses à découvrir, j’aimerais pouvoir me dire que je m’en irais en ayant mon âme suffisamment chargée de bons souvenirs.
Il faudrait que... euh, je me brosse les dents. Et que je fasse la vaisselle.
Ouais.
Il faudrait vraiment.


Dimanche, le 29 février 2004
Article supprimé
(...)


Samedi, le 17 janvier 2004
De bonnes résolutions
Ce soir, je me remets sérieusement à la réécriture de mon roman.
Depuis le mois de décembre, mes écrits en cours avaient été délaissés au profit de la sculpture et de la peinture.
Plusieurs raisons explique ce détournement passager. Tout d’abord, j’étais arrivé à un passage assez critique de mon texte qui demandait beaucoup de retouches, ce qui risquait de modifier un peu le cours de l’intrigue. À cela s’ajoute le fait que mon activité professionnelle (d’enseignant-chercheur en informatique) me prend énormément de temps, aussi n’ai-je plus guère envie, lors de mes rares moments de loisir, de me retrouver à nouveau devant un ordinateur et un traitement de texte (oui, c’est plus rigolo d’avoir de la terre ou de la peinture sur les doigts que ceux-ci posés sur un clavier).
Mais aujourd’hui, après avoir terminé de peindre mes dernières sculptures (les personnages d’une nouvelle crèche ainsi qu’un dragon dont je suis particulièrement fier), l’appel de l’écriture, auquel je faisais la sourde oreille pendant plus d’un mois, est devenu impossible à ignorer. Alors, au travail !
[Le week-end prochain, pas de mise à jour de Singuliers : je pars faire du ski...]


Mercredi, le 16 juillet 2003
À visage découvert
Instant (extra ?)lucide


Lundi, 14 juillet, fête nationale...
Tout l’monde dehors !. Dans le cadre de ces événements organisés à Lyon, je me suis promené le long des quais à la recherche des Subsistances.
Rive gauche de la Saône. J’ai pris le quai de la Pêcherie, remonté le quai Saint-Vincent. Mais non, rien vu. Quelques bâtiments qui me semblaient bien se prêter à un tel exercice artistique, mais aucune indication venant renforcer cette idée. Arrivé au bout du quai, j’ai fait demi-tour, sur l’autre côté de la route. J’en ai profité pour descendre sur la berge, marcher le long de l’eau, passer à côté de pêcheurs se reposant à l’ombre d’un pont. Puis je suis remonté et j’ai vu un petit drapeau annonçant la présence de ce « laboratoire artistique » au niveau de ce qui fut autrefois un convent. Pas évident d’entrer dans le lieu. Il faut oser. Un coup d’œil à ma montre m’en a découragé, il ne restait plus qu’un quart d’heure du spectacle. Dommage.
Retour, place des Terreaux, traversée d’un pont du Rhône, j’arrive sur le Quai des guinguettes.
La plage au cœur de Lyon.
La ville est en vacances.
Insolite. Beach-volley. Chaises longues. Des poneys, des chameaux, joie des enfants. Musiques agréables : acid-jazz, exotique et même rétro.
Je ne sais pas si c’est en raison de cette dernière musique, mais un sentiment étrange de nostalgie m’envahit. Oui, je regarde Lyon comme si cette ville n’était déjà plus mienne... Je me dis que demain, j’aurais la réponse tant attendue pour ce fameux poste.
Je rentre chez moi, un peu de lecture, et en soirée, je regarde les feux d’artifice avec un ami. Superbe. Cela valait le coup de s’installer un peu en avance. Vue sur l’Hôtel-Dieu et la basilique Notre-Dame de Fourvière. Les bâtiments magnifiquement mis en valeur par les jeux de lumière. Noblesse de la pierre. La nuit. Tir des fusées, scintillements de couleurs. Magie.

Mardi, 15 juillet.
J’arrive au laboratoire un peu avant neuf heures. Je n’ai pas voulu me presser. Je me connecte sur le site ANTARES du Ministère de l’éducation nationale, entre mon identifiant et mon mot de passe. Confirmation : je suis affecté en tant que Maître de Conférences dans cette autre université. Heureux.
Je quitte Lyon, pas pour aller très loin, mais pour démarrer une nouvelle vie.


Mercredi, le 25 juin 2003
À visage découvert
Impressions stéphanoises.
État d’esprit difficilement descriptible en ce moment.
Si j’étais physicien, je crois que je parlerais d’un « état de transition ».
Déjà, je rédige ces lignes en écrivant au stylo sur un bloc-notes, dans ce bus, moi qui n’écrivais presque plus que directement au clavier.
C’est curieux. Je me trouve dans la ville où je vais sans doute passer les prochaines années de ma vie. Ville que je ne connais pas. Ville où je ne suis même pas venu une dizaine de fois. Ville que je n’ai jamais pris la peine de visiter. Je ne sais pas encore si je vais réussir à l’aimer. Je sais déjà, suite à la réunion de tout à l’heure, à quoi va ressembler une partie de mes futures activités ici même si, officiellement, je n’aurais de confirmation (ou non) de mon poste qu’à la mi-juillet.
J’ai encore un peu de temps avant de prendre mon train. Je suis là, sur le quai de la gare, en train de respirer les chaudes effluves empoisonnées brassées par les TER.
Je ne suis pas pressé. J’aurais très bien pu prendre le train suivant. J’ai hésité un moment à me promener au hasard dans la ville, à la sentir vivre autour de moi par tous les pores de ma peau, à voir si elle m’acceptera... mais, non, le soleil est trop fort pour que je me prête à un tel exercice.
Plus tard, peut-être... Sans doute.


Mercredi, le 11 juin 2003
(M)a vie, en vrac : plus jamais avant minuit
Tout a commencé dimanche dernier, le 1er juin.
Sylvie donnait une petite fête chez elle pour son poste de prof des universités. Très sympa. Il y avait les copains de la Gang (Marie, André, Olivier, Gizmo, Jean-Jacques) ainsi que Francis Valéry. Il m’a surpris, le Francis. D’ordinaire, il est habillé de noir (avec les ongles vernis dans la même couleur). Mais là, il était sobrement vêtu de beige. Oh, le copieur ! (Oui, mes fringues sont le plus souvent blanches, beiges et couleur sable.)
En partant, le mari de Sylvie m’a prêté des CD vidéos et je n’ai pu m’empêcher de regarder le film sur mon ordinateur, ce qui m’a fait coucher plus tard que d’ordinaire et presque louper le réveil... alors que, le lendemain, commençait une conférence (enfin, un colloque s’étalant sur toute la semaine) organisée par mon laboratoire.
Donc lundi, je me suis rendormi après la sonnerie du réveil (c’est la première fois que ça m’arrive, et c’est désagréable), d’où un départ un peu à la bourre de chez moi. J’arrive au labo avant 8 heures, j’aide à installer ce qu’il faut, ça baigne, tout est prêt. Le discours des officiels, conférence d’un invité prestigieux, tout va bien. Nous gérons aussi le problème du mardi car, avec les grèves des transports, nous prévoyons de chercher les conférenciers logeant à Lyon pour les amener sur le campus de Bron, dans l’Est lyonnais (c’est moi qui vais servir d’accompagnateur).
Alors, cette semaine, ça a été dur. Et pas moyen de trouver le temps de poster un message sur Singuliers (OK, j’avoue : j’ai commencé trois messages, je n’en ai terminé aucun avant celui-ci).
D’abord, du sommeil en retard. D’ordinaire, je me lève très tôt (à 5 heures) et j’essaie de me coucher vers 22 heures, mais là, quand je ne rentrais pas tard après avoir dîné avec des collègues, j’ai redécouvert ce que c’est que de jouer sur l’ordinateur, ça me permet de tuer le temps jusqu’à ce que j’aie l’air d’un zombie et que, malgré la chaleur étouffante, je parvienne à trouver le sommeil. Mais bon, dodo plus jamais avant minuit, et lever assez tôt, même si c’est un peu plus tard que d’ordinaire, ça finit par taper durement sur le système.
Ensuite, j’ai pris trois kilos. Les pauses-café accompagnées de délicieuses pâtisseries, les cocktails, le dîner de gala, le resto avec des Liégeois (pas au chocolat, des collègues belges), le déjeuner du vendredi avec le comité d’organisation, sans compter ce week-end... Argh ! Bon, au pain sec et à l’eau.
Sinon, pour finir, le bon mot du docteur Fab. Le mercredi, juste avant le dîner de gala, nous avons eu droit à des dégustations de produits locaux (des beaujolais, des jus de fruits, du saucisson, des fromages de chèvres, du miel). Quand je suis passé devant les fromages, j’en ai goûté un qui était affiné, et l’autre qui ne l’était pas. Oui, rien à voir. Et là, je me suis dit que ce que c’était vraiment ce qu’il fallait pour un congrès de mathématiciens : la seule différence entre les deux fromages, c’était une fonction « affine »... (si vous ne comprenez pas, envoyez-moi un courrier électronique (c’est pourtant le programme de troisième, non ?)
Enfin, samedi, petit tour au 13ème festival de la science-fiction et de l’imaginaire de Roanne. Le Capitaine en parle mieux que moi sur son site ici (billet du 08/06/2003).
Déjeuner à Roanne puis après-midi agréable au bord de la Loire, dans le département du même nom, le fameux 42, solution à toutes les énigmes, et peut-être même, en ce qui me concerne, à celle de la quête acharnée d’un futur poste d’enseignant-chercheur.
Affaire à suivre...


Vendredi, le 23 mai 2003
Avis sur le sens de la vie
Aujourd’hui : À notre ministre bien-aimé.

Plus beaucoup de posts pour cause de problèmes dans ma vie de tous les jours, ma vie de chercheur en poste (si possible permanent) d’enseignant-chercheur.
Et c’est un peu grâce aux bons soins de notre ministre adoré : le philosophe Luc Ferry (qui ne va pas remplacer un départ sur deux à la retraite, ô joie !).
Finalement, si on y réfléchit bien, ce type-là, c’est un un mec bien et un futur allié : à force de faire des conneries, Luc Ferry va se faire virer du gouvernement, il retrouvera son poste de prof... et donc il se mettra en grève.


Dimanche, le 16 février 2003
Avirtuel sur la vie réelle
[Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement depuis Stanford.edu... Allez, Nono, reviens sur la liste de diffusion de la Gang ! C’est frustrant de te voir disparaître (joli paradoxe) à chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir". Je suis officiellement qualifié aux fonctions de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir s’accrocher dans la course aux postes...
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche". J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire. Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un native English pour régler les problèmes de langue.
Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement". Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet, ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi) qui faisait mine de m’embrasser (« M’sieur, on vous adore ! »). Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de Bifrost est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui n’est autre que la pub pour la Cité du Soleil (et autres récits héliotropes) du frangin Ugo. Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions, une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry, alternant avec des passages de son roman à venir, le Talent ressuscité, la suite du Talent assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir. La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas en sa compagnie.
Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment, je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant ! Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait à introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin". Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu, nous avions l’intention de nous affubler de signes distinctifs tels que des "cœurs à prendre" avec des planches anatomiques de l’organe en question ou des gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche. Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur donne une bonne idée de son humeur noire... PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup tous les deux mois).
Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu peur... mais peur que le film soit un navet car il commence comme un de ces films pour adolescents au scénario sans surprise. Mais passées les dix premières minutes où une jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une enquête journalistique avec un oppressant fond fantastique. Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle : j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi, 14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans (contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées). Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme. J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte : « Bush, si tu veux du pétrole, viens le chercher sur nos plages ».


Samedi, le 4 janvier 2003
Aviateurs de l’Aéropostale et cavaliers du Pony Express
Hier matin, je suis allé poster des dossiers sur lesquels va se jouer mon avenir d’enseignant-chercheur. J’avais beau être plutôt confiant, les quelques jours de "vacances" passés dans ma famille avaient été mis à profit dans la réalisation de ces fameux dossiers de "qualification aux fonctions de maître de conférences", je sentais quand même de désagréables nœuds dans mon estomac... Pourtant, j’avais à peine franchi la porte de la Poste que je me suis senti plus léger.
Période de fêtes et début de mois obligent, les personnes qui attendaient leur tour au guichet étaient tout sourire, ce qui est suffisamment rare pour être signalé : colis cadeaux à envoyer, paquets ou mandats à récupérer, et, pour le collectionneur, nouveaux timbres à découvrir...
La Poste est une institution pour laquelle j’ai le plus grand respect. En effet, comment faire parvenir autrement des messages ou des biens à des personnes éloignées sans être obligé de se déplacer soi-même ?
J’ai moi-même été membre de cette institution au cours d’un été pour me faire un peu d’argent de poche. Chapeauté de ma casquette de facteur, je parcourais les rues de la petite ville voisine avec mon vélo, me sentant l’héritier des braves cavaliers du Pony Express ou des audacieux aviateurs de l’Aéropostale, pour distribuer le courrier, un sourire aux lèvres lorsque je voyais la lettre d’une jeune amoureuse, identifiable aux petits cœurs dessinés sur l’enveloppe.
Aujourd’hui cependant, grâce à Internet, il nous est possible de nous passer de bon nombre des services de la Poste, pour le plus grand malheur de cette institution et des amoureux de la correspondance papier. Mais la messagerie électronique, quasiment gratuite et immédiate, est devenue une nécessité de notre temps : sans elle, je me demande bien comment j’aurais pu contacter aussi facilement mon meilleur ami en Afrique, un collègue japonais ou une blogueuse canadienne que mes correspondants de l’Hexagone...


Lundi, le 18 novembre 2002
Avis d’arrivée sur la planète WebLog
Si tout va bien, dans moins d’un mois, je serais docteur...
Allez, positivons, point de conditionnel : je serai docteur !
Les questions qui se posent sont autres : Aurais-je réalisé une bonne thèse ? Serais-je qualifié au poste de maître de conférences ? Y aura-t-il un poste dans mon domaine ? Devrais-je quitter cette bonne ville de Lyon ?
Trois ans de thèse, de week-ends passés au laboratoire pour terminer des articles dans les temps, de moments où je n’ai pas assez pris le temps d’écrire et d’aimer, mais trois ans quand même formidables...

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